Les pompiers continuaient samedi soir à fouiller les décombres de deux immeubles effondrés dans la matinée en plein centre de Lille, à la recherche d’un médecin porté disparu, se préparant à des opérations de « longue durée ».
Deux immeubles de trois étages, dont l’un était en travaux, se sont écroulés vers 9H15 rue Pierre-Mauroy, une artère commerçante du centre-ville, mais la plupart des habitants avaient pu être évacués grâce à l’alerte lancée par l’un d’eux dans la nuit.
Plusieurs responsables politiques avaient initialement indiqué qu’il n’y avait « a priori » pas de victimes, avant que les pompiers annoncent être à la recherche de cette « victime potentielle ».
« On est quasiment sûrs que cette personne se trouve dans les gravats », a déclaré le lieutenant-colonel Stéphane Beauventre. « Son téléphone ne répond pas, sa voiture est dans le parking, (…) et il n’a pas pris son astreinte. »
« On concentre tous nos efforts à (…) extraire à la main les gravats pour accéder à cette victime », a-t-il ajouté.
Selon les pompiers, cet homme s’était vu « prêter un logement pour le week-end ».
Une autre personne, légèrement blessée, a par ailleurs été extraite des décombres, ont-ils souligné.
« Les opérations de recherche et de déblai (…) seront de longue durée », a prévenu en fin de journée le capitaine des pompiers Sébastien Pagnacco, précisant avoir demandé le renfort d’un bras de déconstruction.
« L’immeuble avait bougé »
Le parquet de Lille a indiqué à l’AFP avoir ouvert une enquête pour « mise en danger de la vie d’autrui » et diligenté « une expertise judiciaire ».
Selon le ministre délégué au Logement, Olivier Klein, qui se rendra à Lille lundi, cet immeuble n’était pas « frappé d’insalubrité ».
Une dizaine de personnes avaient été évacuées quelques heures avant l’effondrement, a expliqué la maire socialiste de Lille, Martine Aubry, présente sur place samedi matin.
C’est un des habitants, rentré chez lui à 3h00 du matin, qui a donné l’alerte, après avoir constaté « que l’immeuble avait bougé ».
« On n’arrivait plus à ouvrir la porte, on entendait des gravats tomber », a raconté à France Bleu Nord ce jeune homme, Thibault Lemay, qui a aussitôt prévenu les secours.
La police municipale et les pompiers ont décidé d’évacuer un bâtiment, l’autre semblant vide, estimant « qu’il y avait un vrai risque » a indiqué Mme Aubry.
« J’en tremble encore, car si cette nuit ce monsieur n’était pas rentré à 3h00 du matin et ne nous avait pas joints (…) il y aurait des morts », a-t-elle déclaré, avant l’annonce qu’un riverain était porté disparu. Elle a précisé avoir pris « un arrêté de péril imminent ».
« Je ne dormais pas encore quand les pompiers ont commencé à tambouriner sur les portes, mais j’ai cru que c’était des fêtards et je suis resté au lit », a raconté à l’AFP un autre habitant, Benjamin Lopard, 35 ans.
– « Chance incroyable »-
« Quand les policiers sont arrivés, j’ai réalisé que c’était sérieux », poursuit le jeune homme, qui est parti vers 5h30 avec ses papiers, son ordinateur et une tenue de rechange. « Je réalise maintenant la chance incroyable qu’on a eue », dit-il: sans cette évacuation « on serait tous dans des boîtes en bois ».
Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin, a remercié sur Twitter « l’étudiant qui a, cette nuit, donné l’alerte ».
Les bâtiments avoisinants ont été évacués samedi matin « par précaution », et le périmètre était sécurisé par de nombreux policiers, tandis que des bâches ont été installées pour empêcher les passants de voir les opérations en cours.
A la nuit tombée, les pompiers évoluaient sous la lumière de puissants projecteurs dans les gravats, un mélange poussiéreux de briques et de poutrelles en métal, restes d’un échafaudage sur la façade du bâtiment, dans lesquels on pouvait distinguer un escalier et des huisseries en équilibre.
« On a entendu un bruit de quelques secondes, tout doucement au début. On a pensé que c’était l’échafaudage qui tombait », a raconté à l’AFP Ludovic Ficher, 30 ans, qui travaille dans un immeuble mitoyen.
« Quand on s’est rendu compte que c’était tout l’immeuble qui était en train de s’effondrer, on est tous partis en courant », a-t-il ajouté. « J’ai eu la peur de ma vie. »
Les câbles du pont suspendu ont lâché. Photo : Reuters
Au moins 60 personnes sont mortes dimanche soir en Inde quand un pont suspendu enjambant une rivière s’est effondré dans l’État du Gujarat, a indiqué un membre du gouvernement local.
Soixante personnes sont mortes. Plus de 82 ont été secourues, a déclaré ce responsable, Brijesh Merja, à l’Agence France-Presse.
Le pont sur la rivière Machchhu, situé à Morbi, à environ 200 kilomètres à l’ouest d’Ahmedabad, la principale ville du Gujarat, datait de l’époque coloniale britannique et venait de rouvrir au public après des mois de travaux.
Les autorités ont estimé que 500 personnes, y compris des femmes et des enfants, se trouvaient sur le pont et aux alentours lorsque les câbles qui le soutenaient ont cédé.
Selon des responsables locaux cités par des médias, les personnes qui se trouvaient sur le pont se livraient à des rituels dans le cadre d’un festival religieux.
Plus de 100 personnes étaient toujours recherchées, selon des médias locaux qui ont montré des vidéos de gens se rattrapant à des débris de la structure du pont dans l’obscurité.
Une opération de sauvetage a été lancée, impliquant des plongeurs.
Le premier ministre Narendra Modi, qui se trouvait au Gujarat, dont il est originaire, a demandé la mobilisation urgente d’équipes de secours et la mise à disposition d’aides pour toutes les victimes, a tweeté son cabinet.
Des infrastructures mal entretenues
Les accidents sur des infrastructures anciennes et mal entretenues sont fréquents en Inde, notamment sur des ponts.
En 2016, la rupture d’une passerelle au-dessus d’une rue animée dans la ville de Kolkata avait causé la mort d’au moins 26 personnes.
En 2011, au moins 32 personnes avaient perdu la vie dans l’effondrement d’un pont sur lequel se trouvaient une foule de participants d’un festival dans le nord-est de l’Inde, à environ 30 kilomètres de la ville de Darjeeling.
Moins d’une semaine après, environ 30 personnes trouvaient la mort dans la rupture d’une passerelle franchissant une rivière dans l’État de l’Arunachal Pradesh.
En 2006, quelque 34 personnes avaient été tuées au moment de l’effondrement d’un pont vieux de 150 ans sur un train de passagers dans une gare de l’Etat du Bihar.
L’incendie a ravivé le traumatisme de proches de victimes de l’explosion du 4 août 2020, qui avait fait plus de 200 morts. Photo : Getty Images/AFP/Anwar Amro
Des silos à grain endommagés dans le port de Beyrouth se sont effondrés dimanche à la suite d’un incendie, et ce, quatre jours avant le deuxième anniversaire de l’explosion dévastatrice survenue dans ces installations portuaires.
Un nuage de poussière a recouvert le port après l’effondrement de deux des 48 tours, ont constaté des journalistes de l’AFP. Des hélicoptères de l’armée ont aussitôt survolé le secteur pour larguer de l’eau et pour tenter d’éteindre complètement le feu dans la structure.
Deux autres tours risquent de s’effondrer, a déclaré le ministre des Travaux publics, Ali Hamiyé.
Il y a plus de deux semaines, un incendie s’était déclaré dans la partie la plus endommagée des silos. Selon les autorités et des experts, le feu a été causé par la fermentation des stocks de céréales restantes, conjuguée à de fortes températures.
L’incendie a ravivé le traumatisme de proches de victimes de l’explosion du 4 août 2020, qui avait fait plus de 200 morts et 6500 blessés et qui avait dévasté des quartiers entiers de la capitale libanaise.
L’explosion du 4 août 2020 avait été déclenchée dans un entrepôt qui abritait des centaines de tonnes de nitrate d’ammonium stockées sans précaution. Touchés de plein fouet par le souffle de l’explosion, les silos à grain du port s’étaient partiellement écroulés.
Les flammes et la fumée qui se dégageaient des silos depuis le début du mois étaient toujours visibles.
Après l’incendie, le premier ministre Najib Mikati avait averti cette semaine qu’une partie des silos risquait de s’effondrer et avait appelé l’armée et la Direction de la gestion des catastrophes à être en état d’alerte.
Il y a plus de deux semaines, un incendie s’est déclaré dans la partie la plus endommagée des silos. Photo : AP/Mohammed Anouti)
Certaines parties des silos contiennent toujours quelque 3000 tonnes de blé et d’autres céréales qui n’ont pas pu être retirées à cause du danger d’effondrement, selon les autorités.
Les ministères de l’Environnement et de la Santé ont émis des recommandations à l’intention du public en cas d’effondrement des silos, notamment en ce qui a trait à la nécessité d’évacuer la zone, de porter des masques et de fermer les fenêtres des logements.
En avril, le Liban avait ordonné la démolition des silos, mais cette décision avait été suspendue en raison de l’opposition des proches des victimes du drame, qui veulent en faire un lieu de mémoire.
J’ai pleuré quand j’ai appris que des silos s’étaient effondrés, a dit Cécile Roukoz, qui a perdu son frère dans l’explosion du 4 août 2020.
Nous voulons qu’ils restent en place comme témoins du crime […] et en mémoire de ceux qui ont perdu la vie sans raison, a-t-elle ajouté.
Des milliers de travailleurs de la santé ont quitté après deux ans de crise. Photo : CBC / Evan Mitsui
L’été dernier, alors que les cas de COVID-19 avaient significativement diminué, les travailleurs de la santé ont pu souffler un peu. Alors qu’une septième vague frappe en plein mois de juillet, plusieurs sont d’avis que les systèmes de santé au Canada, surmenés après presque trois ans de crise, sont sur le point de s’écrouler.
Ce n’est pas une surprise : le système de santé au Québec, en Ontario et ailleurs au pays, était fragile bien avant la pandémie. Mais sept vagues d’infections en deux ans ont exacerbé la situation.
La Dre Judy Morris pense que le public ne sait pas à quel point la situation est difficile dans le système de santé, particulièrement dans les urgences. Je pense qu’il y a une désensibilisation; les gens se disent : « Les urgences débordent depuis toujours ». Mais c’est une situation critique. C’est pire qu’avant, dit-elle en déplorant le fait que le public semble davantage préoccupé par les files d’attente dans les bureaux des passeports que par celles dans les urgences.
Oui, le système est en difficulté depuis 20-30 ans. Mais la pandémie a accéléré la détérioration du système de santé, ajoute la Dre Katherine Smart, présidente de l’Association médicale canadienne (AMC).
La situation devient de plus en plus intenable et, plus il y aura de vagues, plus le système de santé au Canada s’écroulera rapidement, dit-elle.
Le système de santé est à bout de souffle, s’il n’est pas déjà [sous] respirateur artificiel. Si on n’est pas sérieux et que nous ne prenons pas les mesures nécessaires pour [aborder] les défis, on va se retrouver avec une situation de code bleu dans les prochaines années, ajoute Paul-Émile Cloutier, le président-directeur général de SoinsSantéCAN, un organisme qui représente les hôpitaux de recherche, les centres de santé et les organisations de santé au pays.
À la vitesse avec laquelle le système se désagrège, la réalité est bien différente des crises précédentes, dit Damien Contandriopoulos, professeur à l’École des sciences infirmières de l’Université de Victoria et spécialiste des politiques de santé publique.
Et non, insiste-t-il, on ne peut pas affirmer que la pression sur le système de santé causée par la pandémie est de la même ampleur que lors d’une saison de grippe.
« La grippe, c’était une vague un peu longue chaque hiver. Mais là, c’est la même chose, mais version bionique, à l’année longue. »— Une citation de Damien Contandriopoulos, professeur à l’École des sciences infirmières de l’Université de Victoria
Juguler la COVID-19 pour aider le système
Si la pandémie a exposé au grand jour les failles du système, la Dre Morris affirme qu’on n’a plus la capacité de vivre d’autres débordements.
Le système n’a pas été conçu pour faire face à une pression aussi continue, ajoute Paul-Émile Cloutier.
Plus le virus circule, plus les travailleurs de la santé sont infectés et doivent s’isoler, ce qui exacerbe le problème de main-d’œuvre, ajoute la Dre Smart. Chaque stress de plus, chaque vague de plus poussent le système encore plus vers la rupture. Le système de santé n’est plus en mesure de gérer des vagues encore et encore.
Par exemple, en date du 15 juillet, au Québec, il y a plus de 7000 travailleurs de la santé absents en raison de la COVID-19. Si c’est moins que les 20 000 absents en janvier 2022, il faut rappeler que le ministre de la Santé du Québec, Christian Dubé, affirmait en décembre 2021, alors que l’on comptait 7000 absents, que la province a un enjeu de société. On a de plus en plus de malades, mais de moins en moins de monde pour les soigner.
Même lors des accalmies entre les vagues, il y avait toujours plus de 3000 travailleurs québécois absents.
La question qui hante ces experts : quelle vague sera le coup de grâce pour le système de santé?
C’est pourquoi ils sont d’avis que, pour aider le système de santé à survivre, il faut d’abord et avant tout réduire la transmission du SRAS-CoV-2.
On a besoin d’un scénario crédible de sortie de la COVID-19. On s’est fait vendre le scénario « épidémiologiquement » loufoque que c’est la dernière vague et que c’est fini, dénonce M. Contandriopoulos, qui n’est pas très optimiste pour les prochains mois, surtout si les gouvernements n’interviennent pas.
« On a décidé qu’on ne voulait plus porter de masques, même si c’est une mesure très efficace. Mais est-ce qu’on peut se permettre de ne pas le faire alors que les hôpitaux craquent? »— Une citation de Damien Contandriopoulos, professeur à l’École des sciences infirmières de l’Université de Victoria
Judy Morris, présidente de l’Association des médecins d’urgence du Québec Photo : Université de Montréal
Selon la Dre Judy Morris, présidente de l’Association des médecins d’urgence du Québec, si on choisit de ne pas remettre en place certaines mesures sanitaires, il faudra engager massivement des travailleurs de la santé.
Une pénurie de main-d’œuvre qui s’amplifie de vague en vague
Encore faut-il être capable de trouver ces travailleurs, dans un contexte de pénurie et d’épuisement professionnel.
Il y a un nombre extrêmement élevé de travailleurs qui ont travaillé sans relâche pendant deux années, qui se sont occupés d’un volume important de malades. Ils sont brûlés, dit la Dre Smart, qui ajoute que de plus en plus de personnes quittent le domaine de la santé. Ces travailleurs n’en peuvent plus d’être dans un système brisé, dit-elle.
Elle précise qu’au premier trimestre de 2022, il y avait près de 137 000 emplois vacants dans le domaine de la santé à travers le Canada, un niveau record. Si la tendance se maintient, c’est évident qu’il va y avoir une rupture.
Mais cette rupture, elle se fait déjà sentir. Selon la Dre Smart, les temps d’attente dans les urgences du pays sont au plus haut niveau depuis 14 ans; un Canadien sur sept n’a pas de médecin de famille. Et c’est sans compter les listes d’attente en chirurgie qui ne finissent plus de s’allonger.
Au début de juin, les médecins-chefs québécois sonnaient l’alarme : dans une lettre, ils ont exprimé leurs inquiétudes de ne pas pouvoir assurer des services sécuritaires pour la période estivale. Voilà que six services d’urgence seront partiellement fermés cet été au Québec en raison de la pénurie de personnel.
C’est une situation très inquiétante pour ces communautés, dit M. Cloutier, qui craint que ces fermetures surviennent plus fréquemment ou deviennent permanentes.
Les services d’urgence dans les hôpitaux de Terre-Neuve-et-Labrador subissent régulièrement des interruptions de service. Photo: Jeremy Eaton/CBC
La Dre Smart s’inquiète quand elle entend de plus en plus d’histoires crève-cœur de Canadiens qui n’ont pas accès à des soins adéquats. Elle cite la mort d’un patient dans la salle d’attente d’un service d’urgence du Nouveau-Brunswick ou celle d’une Montréalaise de 91 ans qui est décédée sur son balcon après avoir attendu une ambulance pendant 7 heures.
« Ce ne sont plus des histoires uniques. C’est la réalité. Ce que ça veut dire, c’est que les soins primaires tels que nous les connaissons et que nous nous attendons à recevoir sont en train de mourir à petit feu. »— Une citation de Dre Katherine Smart, présidente de l’Association médicale canadienne
La présidente de l’Association médicale canadienne, Katherine Smart Photo : Gracieuseté : Association Médicale Canadienne
L’argent n’est pas la solution miracle
Cette semaine, les premiers ministres provinciaux et territoriaux, rassemblés lors du Conseil de la fédération, ont exigé qu’Ottawa augmente de manière substantielle la part des coûts des soins de santé qu’il assume.
Mais selon M. Cloutier, la Dre Morris, la Dre Smart, M. Cloutier et M. Contandriopoulos, la solution au problème n’est pas nécessairement plus d’argent.
C’est un peu triste de voir ce spectacle de premiers ministres provinciaux qui blâment le financement fédéral pour les problèmes en santé et le fédéral qui promet de l’argent, mais seulement à certaines conditions, déplore M. Contandriopoulos. Avoir plus d’argent sans plan concret ne réglera pas la situation, dit-il.
Damien Contandriopoulos, professeur à l’École des sciences infirmières de l’Université de Victoria et titulaire de la Chaire de recherche en politique, connaissance et santé au niveau canadien. Photo: Radio-Canada/Claude Brunet
La Dre Smart abonde dans le même sens. Personne n’a le courage de s’attaquer à un changement du système et on n’ose pas adopter des solutions innovatrices. C’est le problème fondamental et c’est pourquoi on ne voit pas de changements.
Si une refonte complète des systèmes de la santé au Canada est nécessaire, l’urgence est d’abord de s’attaquer à la rétention de la main-d’œuvre.
Il faut que les politiciens arrivent avec un plan dans lequel les travailleurs voient une lumière au bout du tunnel, dit M. Contandriopoulos. Sinon, l’hémorragie de la main-d’œuvre ne cessera pas. Les gens ne veulent pas attendre toute leur carrière pour voir des changements.
Plusieurs organismes et associations représentant des travailleurs de la santé proposent diverses mesures pour entamer cette refonte du système de santé, comme les suivantes :
harmoniser la délivrance des permis d’exercice à travers le pays, pour permettre une meilleure mobilité de la main-d’oeuvre;
simplifier la requalification des travailleurs étrangers;
encourager les universités à diplômer davantage de personnes dans les domaines comportant une pénurie de main-d’oeuvre;
avoir de meilleures données nationales sur la main-d’oeuvre;
réorganiser la structure des soins primaires;
réduire le fardeau administratif des médecins.
Si la tâche peut sembler titanesque et insurmontable, la Dre Smart pense que la pandémie a montré qu’il est possible pour le système de santé de se transformer rapidement. Par exemple, avant la pandémie, il n’y avait presque pas de télémédecine au Canada. Et presque du jour au lendemain, nous avons fait le pivot vers les rendez-vous en ligne. Donc, il est possible de faire bouger les choses quand on travaille ensemble.
Même s’il est minuit moins une, la Dre Smart garde espoir que les gouvernements agiront à temps. L’alternative est l’effondrement complet du système de santé.
Le bas de laine des Québécois avait investi 150 M$ US dans Celsius Network en octobre 2021.
En sept mois, soit d’octobre 2021 à mai 2022, les cryptoactifs sous gestion de Celsius sont passés de 27 à 12 milliards de dollars. Photo : Getty Images
Celsius Network, un partenaire de la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ), a subitement cessé de permettre à ses clients de retirer les cryptomonnaies qu’ils ont placées sur sa plateforme dimanche soir alors que l’entreprise est secouée par de nouveaux remous dans le marché de la crypto.
L’annonce est survenue huit mois jour pour jour après que la CDPQ eut investi 150 M$ US dans Celsius, une entreprise qui offre des services de prêts dans l’univers de la cryptomonnaie.
En raison de conditions extrêmes dans le marché, nous annonçons aujourd’hui que Celsius met sur pause tous les retraits, les échanges et les transferts entre comptes, a écrit l’entreprise dans un communiqué(Nouvelle fenêtre) envoyé à ses clients peu avant 23 h, dimanche.
Nous comprenons qu’il s’agit de nouvelles difficiles, mais nous croyons que notre décision […] est l’action la plus responsable que nous pouvons entreprendre pour protéger notre communauté, poursuit le communiqué.
Comme Radio-Canada le rapportait fin mai, Celsius avait été durement frappée par un effondrement des prix des cryptoactifs ayant eu lieu dans la semaine du 9 mai. Certains clients de la plateforme s’étaient plaints d’avoir tout perdu après avoir obtenu des prêts en cryptomonnaie auprès de Celsius.
Depuis, Celsius peine à se relever. Selon les statistiques de l’entreprise, l’entreprise a perdu près de 2 G$ US en dépôts de ses clients depuis un mois. Celsius affirmait en octobre gérer 27 G$ de cryptoactifs pour le compte de ses clients. Ce chiffre avait baissé à 12 G$ en mai. Depuis, l’entreprise ne publie plus sur son site le total des actifs qu’elle gère.
La valeur du CEL, la cryptomonnaie qui a été créée par l’entreprise et qu’elle encourage ses clients à utiliser, s’est effondrée, passant d’environ 3 $ US en avril à 0,20 $ US aujourd’hui. Au moment de l’investissement de la CDPQ, le prix du CEL s’établissait à 5,60 $ US.
Capture d’écran du site web de Celsius Photo : Capture d’écran – Celsius Network
Effondrement des prix des cryptomonnaies
Les conditions actuelles du marché de la crypto indiquent que Celsius n’est probablement pas au bout de ses peines. La plupart des cryptomonnaies majeures ont piqué du nez au cours du week-end dans un vent de panique qui a soufflé le marché, porté en partie par des indicateurs économiques inquiétants frappant l’économie mondiale.
Lundi matin, le S&P 500 perdait plus de 3 % de sa valeur, tandis que Dow Jones perdait un peu plus de 2,5 %. Ces deux indices connaissent une année difficile : ils ont respectivement reculé de 21,4 % et de 16,3 % depuis le début de 2022.
Le prix du bitcoin, la cryptomonnaie la plus populaire, avait chuté de près de 16 % en 24 heures, lundi matin. D’un sommet de plus de 67 000 $ US en novembre 2021, le prix du bitcoin, très volatil en temps normal, atteint maintenant un peu plus de 23 000 $ US.
Pour Hilary J. Allen, professeure de droit au Washington College of Law et experte en réglementation de la crypto, il n’est guère étonnant de voir le marché de la crypto s’effondrer dans les circonstances économiques actuelles.
Il n’est pas surprenant que dans un environnement où les taux d’intérêt augmentent, l’argent facile quitte le système. Il y a moins d’argent à investir dans les cryptoactifs, juge-t-elle.
Mme Allen explique que des investisseurs qui ont placé des cryptoactifs du côté de Celsius pourraient être durement affectés si l’entreprise s’effondre.
Pour les gens qui ne disposaient pas de beaucoup de moyens pour investir là-dedans, c’est potentiellement dévastateur. Nous avons vu avec [l’effondrement des cryptomonnaies Terra et Luna en mi-mai] qu’il y a eu au moins un suicide. Les gens publiaient des lignes de prévention du suicide dans les groupes sur Reddit et ainsi de suite. Je suspecte que nous verrons la même chose avec Celsius parce que beaucoup de gens ont investi beaucoup d’argent qu’ils ne pouvaient pas se permettre de perdre, ajoute Mme Allen.
Un modèle d’affaires critiqué
Le PDG de Celsius, Alex Mashinsky Photo : Capture d’écran – Linkedin
Au moment d’investir dans Celsius, la CDPQ avait vanté le modèle d’affaires de l’entreprise. La technologie des chaînes de blocs présente un potentiel perturbateur pour plusieurs secteurs de l’économie traditionnelle, avait déclaré Alexandre Synnett, premier vice-président et chef des technologies à la CDPQ, dans un communiqué.
L’enquête de Radio-Canada recensait les inquiétudes soulevées par des experts du domaine de la crypto, qui soulignaient que Celsius utilise des pratiques financières semblables à celles ayant mené à l’implosion du système financier en 2008. Plusieurs États américains avaient d’ailleurs allégué que l’entreprise vendait des valeurs mobilières non enregistrées et ont forcé l’entreprise à limiter ses activités aux États-Unis.
Le ministère fédéral des Finances, qui n’avait pas offert de commentaire précis concernant Celsius, avait toutefois statué que les entreprises qui agissent de façon non réglementée – comme c’est le cas de Celsius – font illégalement affaire au Canada.
Le reportage révélait également que Celsius compte dans son orbite plusieurs individus qui se retrouvent au cœur de controverses dans le monde de la crypto, dont une personne liée à des sites que les autorités financières canadiennes ont à l’œil.
En réponse à des questions découlant de notre enquête, qui soulevait des inquiétudes quant aux activités de Celsius, la CDPQ avait réitéré son soutien à l’entreprise. Tous les investissements de la Caisse font l’objet d’un processus d’analyse rigoureux afin de prendre des décisions avisées dans l’intérêt de nos déposants, nous avait répondu une porte-parole.
Consternation chez les clients
L’annonce de dimanche soir a causé de la consternation chez les clients de Celsius. En réponse au gazouillis de l’entreprise concernant le gel sur les transactions, de nombreux clients ont fustigé la décision. Le silence radio du PDG de l’entreprise, Alex Mashinsky, a aussi fait réagir.
Alex tweete constamment, il se vante que Celsius est une entreprise magnifique, il critique les autres plateformes. Et maintenant, quand nous attendons désespérément de l’entendre, il est silencieux. Il n’a offert aucune mise à jour, alors que la communauté vit cette dure épreuve. C’EST DÉGOÛTANT, a écrit un client dans un groupe Telegram de la communauté Celsius.
En réponse à un gazouillis d’un client, samedi, Alex Mashinsky avait répondu : Connaissez-vous une seule personne qui a eu du mal à retirer ses fonds de Celsius? Pourquoi partagez-vous de la peur et de la désinformation?
Celsius n’a pas donné suite à nos questions. Au moment de publier cet article, la CDPQ n’avait pas offert de commentaires, mais le texte sera mis à jour lorsque nous recevrons leur réponse.
KELOWNA, C.-B. — La Gendarmerie royale du Canada (GRC) en Colombie-Britannique rapporte que quatre personnes ont perdu la vie et qu’une cinquième victime manque à l’appel à la suite de l’effondrement d’une grue, lundi, à Kelowna.
Selon l’inspecteur Adam MacIntosh, ce sont quatre travailleurs de la construction oeuvrant sur le chantier qui ont été tués quand l’immense grue a basculé.
Un cinquième homme, qui travaillait sur un chantier voisin, est toujours porté disparu.
La partie supérieure de la grue s’est écrasée sur un immeuble voisin, y laissant accrochée une bonne partie de sa structure.
Lundi, le promoteur en charge du projet de construction de la tour résidentielle en cause avait dit ne pas savoir ce qui avait causé l’effondrement de la machinerie lourde.
Jonathan Friesen du Groupe Mission a souligné que son équipe ainsi que ses sous-traitants étaient tous dans un état de choc. Des services d’aide ont été mis à la disposition du personnel qui en ressent le besoin.
L’effondrement de l’imposante grue a provoqué une panne d’électricité dans une bonne partie du centre-ville de Kelowna en plus de forcer l’évacuation du secteur immédiat. Les autorités municipales ont rapidement déclaré un état d’urgence local pour réagir à la catastrophe.
L’effondrement d’une tour résidentielle en Floride le mois dernier a eu des échos jusqu’au Québec, où plusieurs organisations et experts recommandent une surveillance obligatoire des chantiers et un meilleur entretien des bâtiments. Le gouvernement Legault se dit à l’écoute.
C’est à l’entrepreneur responsable du chantier que revient ce rôle. En juin, la vérificatrice générale du Québec, Guylaine Leclerc, a d’ailleurs soulevé, dans son rapport annuel, le manque de vérification par la RBQ des compétences et des antécédents des entrepreneurs en construction.
« C’est tellement inexplicable. Un bâtiment qui s’effondre comme ça et qui s’émiette à ce point, c’est étonnant », lance au Devoir le président de l’Ordre des architectes du Québec (OAQ), Pierre Corriveau, encore soufflé par l’effondrement, le 24 juin dernier, de la Champlain Towers South, une tour de 12 étages. Le décompte des morts n’a cessé de grimper dans les derniers jours.
Les causes de cette tragédie, survenue à Surfside, demeurent nébuleuses. Un rapport d’une firme d’ingénierie avait néanmoins fait état en 2018 d’une importante détérioration de la structure de béton présente dans le stationnement souterrain du bâtiment, ont rapporté plusieurs médias américains. Quelques mois avant l’effondrement de l’immeuble, un autre rapport avait fait d’état d’une dégradation du béton situé près de la piscine de celui-ci, tandis que la présidente de l’assemblée des copropriétaires de la tour s’inquiétait dans une lettre datée du mois d’avril de la dégradation rapide du bâtiment.
Au nord de la frontière, une question émerge : une telle tragédie, aussi rare soit-elle, pourrait-elle survenir au Québec ? « Oui, ça peut arriver, mais les risques sont infimes », tranche M. Corriveau, qui assure que des règles encadrent la conception des bâtiments dans la province.
Resserrement des règles
Les normes entourant l’inspection des grands bâtiments résidentiels au Québec ont d’ailleurs été resserrées en 2013 à la suite d’accidents mortels survenus à Montréal quelques années plus tôt. En juillet 2009, une femme de 33 ans a perdu la vie après qu’un bloc de béton se fut détaché du 18e étage d’un hôtel de la rue Peel, au centre-ville de la métropole, pour aboutir sur la table du restaurant où elle se trouvait en présence de son compagnon, qui, lui, a survécu. Moins d’un an plus tôt, en novembre 2008, une partie du stationnement souterrain d’un immeuble résidentiel de 14 étages situé dans l’arrondissement de Saint-Laurent s’était effondrée, tuant un homme dans la trentaine.
Ainsi, depuis mars 2013, les propriétaires d’immeubles de cinq étages et plus qui ont été construits depuis au moins 10 ans sont dans l’obligation de faire inspecter la façade et le stationnement étagé de ceux-ci de façon approfondie tous les cinq ans par un ingénieur. Ce n’est toutefois que lorsqu’un danger imminent est repéré que les rapports d’inspection sont acheminés à la Régie du bâtiment du Québec. Certains « gestionnaires d’immeubles » ignorent par ailleurs l’existence de ces exigences, constate l’ingénieur en structure André Houle.
« Ce n’est pas systématique […] Quand vous n’inspectez pas, vous ne savez pas. C’est là qu’il y a un trou dans le système », laisse-t-il tomber.
Les copropriétaires sont par ailleurs souvent réticents à approuver des travaux de rénovation de la structure de leur immeuble, de crainte que cela ait pour effet de faire gonfler leurs frais de copropriété, évoque pour sa part le secrétaire général du Regroupement des gestionnaires et copropriétaires du Québec, Yves Joli-Cœur. « Il y a de la misère qui est en train de s’installer dans les immeubles », estime-t-il.
Pour remédier à cette situation, le professeur en génie civil à l’Université Concordia Adel Hanna propose que les inspecteurs du gouvernement Legault et des villes de la province inspectent les bâtiments résidentiels de façon « plus rigoureuse » et impose « une grande pénalité » aux propriétaires immobiliers qui négligent l’entretien de leurs immeubles. « L’entretien des bâtiments, c’est vraiment important », souligne-t-il.
Manque de surveillance
Par ailleurs, l’OAQ et l’Ordre des ingénieurs du Québec (OIQ) déplorent que le gouvernement Legault n’ait pas encore rendu obligatoire la surveillance des chantiers par des professionnels, comme c’est le cas notamment en Ontario. Ainsi, les promoteurs immobiliers s’assureraient du respect des plans et des devis de leurs projets pendant la construction et éviteraient ainsi d’avoir à réaliser des travaux correctifs pour corriger un vice de construction après coup, souligne la présidente de l’OIQ, Kathy Baig.
« Au Québec, il n’y a aucun contrôle de qualité qui est fait en inspection continue [pendant la construction]. C’est-à-dire que vous pouvez monter une tour de 60 étages et que personne ne va vous dire s’il y a assez d’armatures dans les colonnes ou pas. Il faut s’en remettre à l’entrepreneur », explique également M. Joli-Cœur.
Dans son rapport annuel publié en juin, la vérificatrice générale du Québec, Guylaine Leclerc, a d’ailleurs soulevé le problème du manque de vérification par la RBQ des compétences et des antécédents des entrepreneurs en construction.
« On joue un peu avec le feu compte tenu du fait qu’on s’en tient à la compétence des entrepreneurs [sur les chantiers de construction]. Ça peut être une patate chaude. Il faut réagir rapidement à la surveillance », dit Pierre Corriveau.
Québec promet d’agir
Joints par Le Devoir, tant la RBQ que le gouvernement du Québec assurent que la possibilité de rendre obligatoire la surveillance des chantiers est envisagée. « Nous avons l’intention de nous y attaquer de façon imminente », souligne le cabinet de la ministre des Affaires municipales et de l’Habitation, Andrée Laforest. « C’est un élément qui est à l’étude », indique pour sa part le porte-parole de la RBQ, Sylvain Lamothe, qui rappelle par ailleurs que les exigences contenues dans le Code de construction du Québec « sont revues de façon périodique ».
L’Association des professionnels de la construction et de l’habitation du Québec (APCHQ) prévient pour sa part qu’une surveillance obligatoire des chantiers pourrait faire monter la facture de ceux-ci d’environ 7 %. « Ce n’est pas vrai que les gens sont prêts à payer ça, contrairement à ce que les ingénieurs disent », dit le directeur du service technique de l’APCHQ, Marco Lasalle. L’OIQ a pourtant mené des sondages qui montrent un appui de la population à une telle mesure, malgré la facture qui y est associée.
Chose certaine, tant les architectes et les ingénieurs que la RBQ et Québec attendent avec impatience de voir ce qui ressortira de l’enquête en cours pour élucider les causes du drame survenu en Floride le mois dernier. « Si jamais il y a des informations qui nous portent à croire qu’on devrait prendre des mesures [pour améliorer nos façons de faire au Québec], on va les prendre, ça c’est certain », affirme Kathy Baig.
Les opérations de recherches, interrompues le temps de la démolition du reste de l’immeuble qui s’était partiellement effondré à Surfside, ont repris lundi matin, même si les chances de retrouver des survivants sont « proches de zéro », selon un responsable.
A l’approche de la tempête Elsa et des vents violents qu’elle pourrait amener avec elle, les autorités avaient choisi d’accélérer la destruction du bâtiment, jugé trop instable.
La destruction « contrôlée » a eu lieu tard dimanche, et les recherches ont repris quelques heures plus tard dans les gravats, selon les médias locaux. La maire du comté de Miami-Dade, Daniella Levine, avait jugé « essentiel de faire tomber le bâtiment » pour « étendre » la zone accessible aux secouristes.
La majeure partie de l’édifice, baptisé Champlain Towers South, s’était écroulée en pleine nuit le 24 juin, faisant au moins 24 morts et 121 disparus, l’une des plus graves catastrophes urbaines de l’histoire des Etats-Unis.
Onze jours après l’effondrement, les chances de retrouver des survivants dans les décombres sont « proches de zéro », a affirmé Golan Vach, expert qui dirige une des équipes de recherche israélienne présentes sur place, à la chaîne Local 10.
« Nous essayons d’être optimistes, mais aussi réalistes », a-t-il ajouté.
« Les circonstances qu’on a vues sont trop difficiles pour dire, de façon professionnelle, qu’on pense avoir de bonnes chances de retrouver quelqu’un vivant », a déclaré M. Vach.
Un seul rescapé – un adolescent – a été extrait des décombres, aux premières heures des opérations de secours. Aucun autre survivant n’a été retrouvé malgré la mobilisation des sauveteurs, venus de partout aux Etats-Unis, et même d’Israël et du Mexique.
Parmi les personnes manquant à l’appel, des dizaines de Latino-Américains originaires d’Argentine, de Colombie, du Paraguay, du Chili et d’Uruguay.
L’effondrement reste encore largement inexpliqué, même s’il y a des questionnements sur l’entretien et la structure du bâtiment, sur des travaux de construction à proximité et sur la montée des eaux.
Un rapport notait dès 2018 des « dommages structurels majeurs », ainsi que des « fissures » dans le sous-sol du bâtiment, selon des documents publiés par la ville de Surfside.
L’Amérique redoutait un bilan catastrophique vendredi après l’effondrement spectaculaire d’un immeuble résidentiel près de Miami, le nombre de morts comme celui des personnes manquantes s’étant alourdis, et les secouristes poursuivant leur course contre la montre pour retrouver d’éventuels survivants dans les décombres.
Au moins quatre personnes ont trouvé la mort dans cette catastrophe pour l’heure inexpliquée, survenue aux premières heures de jeudi. Les corps ont été évacués dans des housses mortuaires jaunes, et transportés pour que la police puisse confirmer leur identité et informer les familles.
En tout « 120 personnes ont été localisées (…) mais le nombre de personnes dont nous sommes sans nouvelles est monté à 159 », a déclaré lors une conférence de presse Daniella Levine Cava, la maire du comté de Miami-Dade.
« Nous confirmons une hausse du bilan des morts qui est désormais de quatre », a-t-elle ajouté tout en assurant que les recherches se poursuivaient dans les décombres car les autorités ont « encore un espoir de retrouver des personnes vivantes ».
Une opération de secours dangereuse
Pompiers, unités cynophiles et grues s’activaient ainsi sans relâche vendredi, en dépit des conditions météorologiques difficiles, dans les ruines de cet immeuble situé au sein du complexe Champlain Towers South dans la ville de Surfside, en Floride, dans le sud-est des Etats-Unis.
Des bruits ont été entendus émanant des gravats, sans que les sauveteurs n’aient la certitude qu’ils étaient d’origine humaine.
Les secouristes « sont extrêmement motivés par la perspective de retrouver des gens. Il nous faut les obliger à effectuer leurs rotations, cela montre combien leur motivation est forte », a insisté Daniella Levine Cava.
« Les opérations sont effectuées avec un très fort risque pour ces individus. Des débris leur tombent dessus alors qu’ils font leur travail », a-t-elle précisé.
Une tempête s’est déclenchée vers 22H00 locales dans la nuit de jeudi à vendredi charriant de fortes pluies, sans que les recherches s’interrompent. Un incendie a aussi dû être maîtrisé au niveau du côté nord de l’immeuble. De fortes précipitations continuaient à tomber vendredi sur le site de l’effondrement d’où émanaient des odeurs de caoutchouc et de plastique brûlé.
Le président Joe Biden a déclaré l’état d’urgence vendredi afin de fournir une assistance fédérale pour les opérations de secours et de relogement d’urgence des rescapés.
Selon le sénateur républicain de Floride Marco Rubio, « presque un tiers des disparus (…) sont étrangers ».
Figurent notamment parmi les personnes manquantes, neuf Argentins, trois Uruguayens et six Paraguayens, dont la soeur de la Première dame du Paraguay.
Les recherches pourraient durer « au moins une semaine », a estimé jeudi Andrew Hyatt, un autre responsable de Surfside.
La ville accueille une importante communauté juive et des rabbins ont été mobilisés pour apporter du soutien aux résidents juifs évacués et à leurs proches.
« Nous avons été durement frappés, mais il y a encore de l’espoir », a confié à l’AFP Zalmi Duchman, 41 ans.
L’homme, qui vit à Surfside depuis 20 ans, est venu apporter son aide aux résidents frappés par la tragédie.
« Nous, les Juifs, nous croyons très fort aux miracles et nous n’abandonnons jamais, nous sommes résistants et nous essayons de rester positifs dans les temps difficiles », explique-t-il.
Recherches d’explications
L’effondrement des douze étages de ce complexe donnant sur l’océan, qui a touché environ 55 appartements, s’est déroulé vers 01H30 du matin (05H30 GMT) jeudi, dégageant selon des témoins un grand nuage de poussière sur plusieurs pâtés de maisons.
« J’étais dans un sommeil profond, et j’ai entendu un grand fracas, que j’ai pris pour un crash et de la foudre. Mais ça a continué, pendant 15-20 minutes je dirais », a témoigné Barry Cohen, 63 ans, un habitant de l’immeuble effondré.
Les causes de l’écroulement de ce complexe résidentiel étaient toujours inconnues vendredi mais les hypothèses se multipliaient.
« Je ne sais pas si l’effondrement était prévisible mais nous avons détecté que l’immeuble bougeait dans les années 1990 », a expliqué sur CNN Shimon Wdowinski, professeur spécialisé dans l’environnement à la Florida International University (FIU).
M. Wdowinski est l’un des auteurs d’une étude de 2020 montrant que cet immeuble a subi un affaissement au moins dans les années 1990, à une vitesse d’environ 2 millimètres par an entre 1993 et 1999. L’étude ne dit pas si l’affaissement s’est poursuivi.
« En soi, l’affaissement des sols ne causerait pas l’effondrement d’un immeuble », explique toutefois la FIU dans un communiqué.
L’immeuble a été construit en 1981 et comprenait plus de 130 appartements.
Des travaux visant à mettre le bâtiment aux normes étaient en cours, notamment sur le toit, ont précisé plusieurs responsables, estimant néanmoins peu probable qu’ils soient la cause de l’effondrement.
L’enquête pour déterminer les causes exactes de ce sinistre risque de prendre des semaines, a prévenu un autre expert de la FIU, Atorod Azizinamini, spécialiste en infrastructure.
« Dans ce genre de cas, les ingénieurs spécialistes des structures (…) examinent les plans, la façon dont l’immeuble a été construit, prélèvent des échantillons d’acier, de ciment, examinent les signes de corrosion », a-t-il détaillé.
Un immeuble résidentiel de 12 étages s’est effondré dans la nuit de mercredi à jeudi près de Miami. Les secours craignent un bilan humain « catastrophique ».
Au moins une personne a trouvé la mort et les autorités étaient sans nouvelles de dizaines d’autres jeudi 24 juin, après l’effondrement spectaculaire d’un immeuble résidentiel près de Miami, où une opération de recherches massive était en cours, les secours redoutant un bilan catastrophique. « Nous avons transporté au moins deux personnes à l’hôpital ce matin et l’une d’entre elles est décédée », a déclaré sur NBC Charles Burkett, le maire de la ville de Surfside, où se trouve le complexe Champlain Towers South auquel appartenait l’immeuble en Floride, dans le sud-est des États-Unis.
Les douze étages se sont écroulés vers 1 h 30 du matin (5 h 30 GMT), dégageant, selon des témoins, un grand nuage de poussière sur plusieurs pâtés de maisons. On ignore pour l’heure la cause du sinistre. « Un côté de l’immeuble est tombé, il n’existe plus », a raconté à l’Agence France-Presse Nicolas Fernandez, un Argentin vivant à Miami et dont des amis logeaient dans le complexe. « Je n’ai pas de nouvelles d’eux. Je ne sais pas s’ils sont vivants ou si… » a balbutié le jeune homme de 29 ans.
« Nous nous préparons à recevoir de mauvaises nouvelles »
Les services de secours craignent pour la vie de 51 personnes « censées habiter » dans la partie effondrée de l’immeuble et n’ayant « ni appelé (pour signaler être en sécurité) ni demandé à quelqu’un d’appeler » à leur place, a indiqué sur CNN Sally Heyman, une administratrice du comté de Miami-Dade. « Mais on ne sait jamais, entre les vacances et autres… Donc, on continue d’attendre. Et malheureusement, même s’il en reste, l’espoir s’amenuise. » « Nous nous préparons à recevoir de mauvaises nouvelles, étant donné la destruction à laquelle nous avons assisté », a prévenu le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, qui a salué la « réponse rapide » des secours, ce qui a, selon lui, « sauvé des vies ».
L’effondrement de toute une aile de ce complexe donnant sur l’océan a touché environ 55 appartements, a précisé lors d’une conférence de presse Ray Jadallah, chef adjoint des services de secours du comté de Miami Dade, qui a ajouté que 35 personnes avaient été évacuées de l’immeuble, dont certaines de la partie effondrée.
« Comme un tremblement de terre »
Le ministère argentin des Affaires étrangères a confirmé jeudi matin la présence d’au moins quatre ressortissants argentins dans l’immeuble, trois adultes et une fillette de 6 ans, portés disparus. « Nous avons soigné dix personnes sur place », a indiqué le maire de Surfside, précisant que les unités canines n’avaient détecté aucune victime sous les gravats. Les recherches pourraient durer « au moins une semaine », a estimé lors de la même conférence de presse Andrew Hyatt, un autre responsable de Surfside.
Un habitant du quartier, Santo Mejil, a indiqué que sa femme, une aide à domicile, se trouvait dans l’immeuble au moment de son effondrement. « Elle a dit qu’elle a entendu une grosse explosion. C’était comme un tremblement de terre », a-t-il confié au quotidien Miami Herald, les larmes aux yeux alors que sa femme le rappelait pour lui dire qu’elle était en train d’être évacuée.
Causes encore inconnues
Les causes de l’écroulement de ce complexe résidentiel étaient toujours « inconnues » jeudi matin, a confié au Miami Herald Daniella Levine Cava, une autre administratrice du comté. Des travaux visant à le mettre aux normes étaient en cours, notamment sur le toit de l’immeuble, ont précisé plusieurs responsables, estimant néanmoins peu probable qu’ils soient la cause de l’effondrement.
Les services d’urgence ont dépêché près de 80 unités d’intervention sur les lieux, près de la plage. La police de Miami Beach a indiqué que ses agents étaient venus en aide à la ville de Surfside. Des médias locaux ont rapporté que l’immeuble avait été construit en 1981 et comprenait plus de 130 appartements.