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RDC: nouvelle marche anti-Kabila des catholiques

février 11, 2018

 

Lors de la répression de la marche contre Joseph Kabila du 21 janvier 2017, à Kinshasa. © REUTERS/Kenny Katombe

Un collectif proche de l’Église catholique a appelé samedi à une nouvelle marche, le 25 février, contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila en République démocratique du Congo.

Les deux précédentes marches, en décembre 2017 et janvier dernier, avaient été interdites et réprimées à balles réelles.

« Ce 25 février 2018, où que nous soyons, au Congo ou à l’étranger, sans distinction d’appartenances religieuses ou politiques, levons-nous et marchons pour dire non à la dictature », déclare le Comité laïc de coordination (CLC) dans un communiqué parvenu à l’AFP. « Soyons prêts à affronter le pire pour arracher le meilleur », poursuit-il.

Cet appel du CLC intervient 24 heures après une messe à Kinshasa à la mémoire des victimes du 21 janvier, pendant laquelle des voix de l’Église catholique avaient clairement soutenu de prochaines marches.

Au total, une quinzaine de personnes ont été tuées dans la répression des marches du 31 décembre et du 21 janvier, d’après les Nations unies et l’épiscopat. Les autorités ne reconnaissent que deux morts le 21. La Commission nationale des droits de l’Homme de la RDC a fait état vendredi de sept morts le 31 décembre et quatre le 21 janvier.

« Notre peuple ne croit plus en la volonté politique des dirigeants actuels d’assurer une alternance pacifique du pouvoir », ajoute le CLC dans son communiqué.

Des élections sont prévues le 23 décembre pour organiser le départ du président Kabila, dont le deuxième mandat de cinq ans a pris fin le 20 décembre 2016.

« Atrocités et barbaries »

Le CLC interpelle « le Conseil des sécurité des Nations unies, l’Union africaine et l’Union européenne afin qu’ils aillent au-delà des condamnations de principe, parce qu’ils sont témoins non seulement du blocage du processus électoral par le président Kabila, mais aussi des atrocités et de la barbarie ».

« La marche des chrétiens ne s’arrêtera pas », avait déclaré vendredi dans son sermon l’abbé François Luyeye, sous les applaudissements de l’assistance dans la cathédrale Notre-Dame à Kinshasa.

« Les initiatives du Comité laïc de coordination sont à applaudir, et nous en attendons d’autres », avait poursuivi l’abbé lors de la cérémonie célébrée par l’archevêque de Kinshasa, Laurent Monsengwo, 78 ans, très critique envers le régime.

Dans leurs précédents appels, les catholiques demandaient au président Kabila de déclarer publiquement qu’il ne se représentera pas à la présidentielle prévue le 23 décembre, et le respect des libertés fondamentales.

Jeuneafrique.com

Première réunion de l’Eglise chinoise en 6 ans

décembre 26, 2016

L’Eglise catholique officielle de Chine organise cette semaine sa première réunion depuis six ans, une assemblée scrutée de très près par le Saint-Siège en plein processus de rapprochement avec la Chine, a annoncé Pékin aujourd’hui.

La IXe Assemblée des représentants catholiques se déroulera de mardi à jeudi à Pékin, a déclaré lors d’un point de presse la porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Hua Chunying. « Nous pensons que cette assemblée peut faire avancer l’intégration des activités catholiques au sein de la société et de la culture chinoises », a commenté la porte-parole.

Le Vatican et la Chine, qui n’entretiennent plus de relations diplomatiques depuis 1951, négocient actuellement un rapprochement historique. La douzaine de millions de catholiques chinois est divisée entre une « Association patriotique », dont le clergé est choisi par le Parti communiste, et une Eglise non officielle, dont les évêques nommés par Rome sont tolérés mais pas reconnus par Pékin.

Aux termes d’un accord en préparation, le pape reconnaîtrait quatre évêques de l’Association patriotique sur les huit qu’il refusait de consacrer jusqu’à présent. Le rapprochement ne devrait pas s’accompagner d’un rétablissement des relations diplomatiques, même si le pape François rêve de se rendre un jour en Chine.

« Il est certain que tous les catholiques en Chine attendent avec impatience des signaux positifs, qui puissent les aider à avoir confiance dans le dialogue entre les autorités civiles et le Saint-Siège et à espérer en un avenir d’unité et d’harmonie », a-t-il ajouté.

Quels buts visent les attaques contre l’Eglise catholique au Congo ?

novembre 18, 2016

 

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Tout d’un coup, on assiste à un déchaînement des attaques contre l’Eglise catholique au Congo. Insidieuses, ouvertes, inspirées, frontales : l’Eglise en tant qu’Institution est descendue en flamme, ses agents voués aux gémonies. Ils sont dépeints en véreux, en corrompus, en affairistes, en sournois visant le pouvoir, en personnes entretenant une confusion suspecte sur le présent et l’avenir du Congo, en opposants même.
Répondre à chacune des attaques qui ont vu le jour ces jours-ci sur les réseaux sociaux et les médias serait impossible. Réfuter chaque ligne de venin publiée au nom de la bonne foi et de l’attitude correctement immuable de l’Eglise catholique est impossible. Mais laisser faire également. Car ce serait accréditer les hypothèses les plus viles et les plus dangereuses, de celles qui nous ont conduits aux pires catastrophes de notre histoire.
Nous, Association cardinal Emile Biayenda-France (ACEB) avons décidé de nous poser en défenseurs sinon de la vertu de l’Eglise catholique au Congo, du moins de la nette séparation des pouvoirs entre ce qui relève du domaine souverain de l’Etat et de la démarche reconnue et admise des citoyens. Car les catholiques ne constituent pas une entité à part au Congo : ils souffrent avec les populations qui ont du mal à atteindre les deux bouts, à recueillir la moindre goutte d’eau du robinet,  meurent de manque d’aspirine dans les hôpitaux ou qui fuient, balluchons sur la tête, devant les exactions des soudards de Ntoumi, autoproclamé pasteur d’une Eglise qui n’est pas fondée sur la fraternité et l’amour, mais la prédation et la violence, la destruction du peu de bien qui nous est acquis en tant que Nation.
Le disant, nous ne fermons pas les yeux devant les exactions de nos forces de l’ordre qui, dans la confusion créée par Ntoumi depuis le 4 avril dans les quartiers sud de Brazzaville, et dans le Département du Pool, ne se conduisent pas toujours de manière irréprochable face aux populations civiles. Nous voulons appeler l’opinion nationale à se retrouver autour de nos problèmes les plus sérieux sans céder à la démagogie de ceux qui voudraient nous voir divisés, encore une fois, en un Nord et en un Sud antagonistes par atavisme.
C’est pourquoi nous réaffirmons les quelques points essentiels suivants, qui infirment aussi au passage les accusations portées contre la hiérarchie catholique congolaise qui s’est toujours montrée citoyenne malgré les violences subies depuis les années 1960, l’assassinat du Cardinal Emile Biayenda en 1977, les violences plus ou moins voilées subies.

1.    L’Eglise catholique n’est pas un parti d’opposition

Les enseignements des différents magistères insistent sur le fait que l’Eglise catholique, au Congo comme ailleurs, exerce son mandat dans la délimitation bien reconnue des pouvoirs qui reviennent à l’Etat et de ses prérogatives propres qui sont dans l’assistance spirituelle à ceux qui adhèrent à sa foi ou qui acceptent ses services en toute connaissance de cause. Depuis l’indépendance et même bien avant, l’Eglise catholique au Congo a formé avec abnégation des milliers de cadres grâce à ses écoles,  lycées (Javouhey, Chaminade) et séminaires (Mbamou, Loango, Makoua), soigné des millions de Congolais dans ses centres de santé, apporté sa contribution chaque fois que l’Etat lui demandait de mobiliser pour le Bien commun. Mais dans le sens de justice qui lui est reconnu aussi, elle dit son point de vue lorsque des dérives risquent de conduire les Congolais dans des tensions les uns contre les autres. Elle le fait notamment, en rappelant constamment le devoir de respecter la vie des citoyens, de promouvoir leur bien-être, de veiller à la juste répartition des Biens de la Nation, et notamment des fruits de l’exploitation de notre pétrole et de notre bois, nos principales ressources. Que les partis politiques bâtissent leurs stratégies sur l’un ou l’autre de ces aspects est une coïncidence fortuite, pas une identité de visées ni une accointance complice.

L’Eglise catholique ne parle pas au nom d’une tribu

Les catholiques congolais se recrutent sur tout le territoire de la Nation. Qu’ils appartiennent à des tribus différentes est un fait, mais un fait qui s’annule en Eglise vécue comme « famille des fils et filles de Dieu ». Nos pasteurs ont mandat de servir là où ils sont établis, et d’abord par volonté de la hiérarchie et non désir servir d’abord ses parents. L’Eglise du Congo compte trois expatriés qui servent hors de leur pays ; les autres  Evêques sont placés à la tête d’entités diocésaines où ils n’agissent pas d’abord comme envoyés de leurs tribus. L’oublier, c’est chercher à nous diviser à tout prix. De par ses structures et son organisation, l’Eglise catholique du Congo renforce l’unité des Congolais : beaucoup de ses agents du Nord ont été formés à Mbamou, dans le Sud ; beaucoup de ses agents originaires du Sud ont été formés à Boundji, dans le Nord, ou à Makoua. Ce fait nous regarde comme un défi heureux devant les tentations de nous replier et de nous regarder en ennemis. Ainsi, l’Archevêque de Brazzaville peut aller dire la messe, bénir des grottes mariales, célébrer baptêmes, mariages et funérailles partout sur le périmètre de sa juridiction diocésaine : il est partout chez lui, partout chez ses diocésains qu’il ne regarde pas en hommes et femmes du Nord, en proches ou non du pouvoir politique. Un catholique, c’est celui qui adhère à la foi de l’Eglise, point barre.

  L’Eglise catholique n’est pas corrompue

Sans constituer une entité coupée des réalités de notre pays, l’Eglise catholique que nous servons tous a toujours prôné la saine gestion de la chose publique, et condamné l’enrichissement illicite qui se fait sur le dos de nos populations pauvres. L’Etat, auquel nous obéissons tous catholiques ou non, a eu des gestes forts que nous avons appréciés : construction du clocher de la basilique Sainte-Anne du Congo endommagée par la guerre de 1997 et la vieillesse ; construction du siège de l’Association des Evêques d’Afrique centrale ; convoyage des pèlerins aux divers événements de l’Eglise à Rome ou dans le monde… Ces gestes sont des gestes citoyens ; ils ne constituent pas un achat des consciences catholiques. Qui plus est, aucun de nos Evêques ne s’illustre par un train de vie d’opulence. Et si un de nos jeunes prêtres peut avoir dépassé les limites de la sobriété, l’opprobre ne doit pas retomber sur la totalité d’une Institution reconnue comme « experte en humanité ».

L’aventure de Ntoumi n’est pas une aventure d’Eglise

Des voix ont tenté de faire croire, à la suite d’une déclaration hâtive de quelques prêtres, que l’Eglise catholique avait partie liée avec cet homme. Nous récusons de la manière la plus formelle que nos Evêques, originaires du Pool ou non, aient eux quelque complaisance envers Frédéric Bintsamou dont les premières victimes ont toujours été ses propres parents, un de nos Évêques ayant même subi des violences insensées à Soumouna, son ancien fief. Ntoumi reste un danger pour les Congolais,  et nous appelons nos compatriotes à tout mettre en œuvre pour l’amener à la raison. Que ses griefs contre le Président Sassou-Nguesso ne soient pas motifs pour paralyser toute une Nation qui souffre de pénurie de carburant et de vivres, du fait de l’arrêt du trafic sur la voie ferrée. Ntoumi n’est pas un catholique ; les catholiques ne se reconnaissent pas dans son action insensée. Son objectif est de détruire l’Eglise catholique, d’installer sa secte, de déscolariser les enfants du Pool, d’appauvrir, d’abrutir les gens sous sa coupe et de les exploiter, pendant que son business à lui prospère. Que cela soit dit une fois pour toutes. Nous, Association Cardinal Emile Biayenda-France, nous le disons ainsi. Que les opposants politiques exercent leurs prérogatives ; que le pouvoir du Président Denis Sassou Nguesso leur réponde, mais que cela ne soit pas une occasion de nous diviser, de chercher des boucs émissaires ou encore d’insulter nos Evêques.

A Bobigny, le 18 novembre 2016

Pour l’Association Cardinal Emile Biayenda-France

Gabriel SOUNGA-BOUKONO

Président

 

Avec Congo-liberty.com

RDC: l’Eglise catholique estime impérieux que Kabila ne brigue pas un troisième mandat

octobre 21, 2016

Kinshasa – L’Eglise catholique de la République démocratique du Congo a estimé vendredi impérieux qu’il soit clairement mentionné dans un nouvel accord sur l’élection présidentielle à venir que le chef d’Etat congolais Joseph Kabila ne se représentera pas pour un troisième mandat.

Il est impérieux qu’il soit clairement mentionné dans le consensus à trouver que l’actuel président de la République ne se représentera pas pour un troisième mandat, conformément à l’article 220 de la Constitution, ont écrit dans un communiqué les évêques de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), quatre jours après la clôture du dialogue national boycotté par la majeure partie de l’opposition.

M. Kabila est au pouvoir depuis 2001.

Le 20 septembre, la Cenco s’était retirée de ces pourparlers qui étaient censés résoudre la crise en RDC.

Ce forum ouvert le 1er septembre a abouti mardi à la signature d’un accord entre la majorité et une frange minoritaire de l’opposition reportant à avril 2018 la présidentielle censée avoir lieu cette année. Le texte ne mentionne pas que M. Kabila ne sera pas candidat, mais ses signataires ont décidé de mettre en place un gouvernement d’union nationale dont le poste de Premier ministre devra revenir à l’opposition pendant la transition.

Malgré la tenue de ce dialogue, nous sommes peinés de constater qu’à deux mois de la fin du mandat de M. Kabila, les acteurs politiques ne réussissent pas encore à se mettre d’accord pour trouver des solutions pacifiques et consensuelles à la crise socio-politique qui prend des proportions de plus en plus inquiétantes et qui risque de plonger notre pays dans le chaos, regrettent les évêques.

Le 4 octobre, le Rassemblement d’opposition constitué autour de l’opposant historique Étienne Tshisekedi, qui rejette l’accord issu du dialogue, s’était déclaré ouvert à un dialogue à l’issue duquel devra être instituée une période d’intérim sans M. Kabila, à partir du 20 décembre, et dont les modalités devraient être négociées lors des nouveaux pourparlers.

La Cenco estime que tout doit être mis en oeuvre afin de réduire la période transitoire pour qu’elle ne dépasse pas l’année 2017, craignant que le pays ne bascule dans le chaos.

A Bukavu, dans le Sud-Kivu, fief de Vital Kamerhe, comodérateur du dialogue national pour le compte de la fraction de l’opposition qui avait pris part à ces assises, au moins deux mille personnes ont defilé, brandissant des banderoles: Oui a la paix, oui a l’alternance en douceur, soutenons les résolutions du dialogue.

La RDC traverse une crise politique depuis la réélection contestée de M. Kabila en 2011 à l’issue d’un scrutin marqué par des fraudes massives. Cette crise est exacerbée par l’incapacité des autorités – volontaire, selon les détracteurs du chef de l’État – à organiser l’élection présidentielle avant la fin de l’année.

Romandie.com avec(©AFP / 21 octobre 2016 20h12)

RDC: l’Eglise catholique espère arriver à un « consensus » sur le calendrier électoral

juin 1, 2015

RDC: l'Eglise catholique espère arriver à un 'consensus' sur le calendrier électoral
RDC: l’Eglise catholique espère arriver à un « consensus » sur le calendrier électoral © AFP

L?Église catholique en République démocratique du Congo (RDC) a souhaité lundi que le dialogue national que prépare le président Joseph Kabila débouche sur un « consensus » autour du calendrier électoral, que l’opposition juge trop serré pour être tenu.

« Pour les évêques, il est impérieux, pour le moment, d’avoir un consensus sur le calendrier électoral (. . . ) promulgué par la Céni », la Commission électorale nationale indépendante, a déclaré l’abbé Léonard Santedi, secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco).

Le prélat s’exprimait au sortir d’un entretien que des évêques ont eu avec M. Kabila, au premier jour d’une série de consultations qu’il mène pour définir les contours d’un dialogue national pouvant permettre l’organisation d’élections apaisées.

Le 12 février, la Céni avait publié le calendrier d’un cycle de scrutins qui s’achèvera en novembre 2016 par la présidentielle et les législatives. Pour l’opposition, ce calendrier est trop serré, « irréaliste » et menace de prolonger illégalement le mandat du chef de l?État.

« Tout dialogue doit se faire dans le respect (. . . ) de la Constitution et surtout des délais constitutionnels en ce qui concerne l’organisation des scrutins », et il faut créer un « climat de confiance » nécessaire pour « réussir le processus électoral », a insisté l’abbé Santedi.

Le climat s’est fortement crispé ces derniers mois dans le pays, l’opposition, ainsi qu’une partie de la majorité et de la société civile, s’opposant au maintien au pouvoir du président Kabila, à qui la constitution interdit de briguer un troisième mandat.

En janvier, entre 27 et 42 personnes, selon les sources, ont été tuées lors de manifestations dénonçant un projet de loi électorale qui conditionnait la présidentielle à un recensement, ce qui aurait pu permettre à M. Kabila de rester au pouvoir au-delà du terme de son mandat.

Le 15 mars, des militants congolais, trois activistes du Sénégal et un du Burkina Faso avaient été arrêtés après une conférence sur la bonne gouvernance et la démocratie. Les accusant de préparer des « actes de violences », Kinshasa a expulsé les étrangers mais maintient en détention deux Congolais.

Le président Kabila a également reçu lundi les représentants de l’Armée du salut et des religions protestante, kimbanguiste et musulmane.

Dans la semaine, il doit rencontrer d’autres religieux, des partis politique, la société civile et des diplomates.

Jeuneafrique.com

Burundi : l’Église catholique se retire du processus électoral

mai 28, 2015

L'Église catholique du Burundi ne souhaite plus s'associer au processus électoral en cours.
L’Église catholique du Burundi ne souhaite plus s’associer au processus électoral en cours. © Archives/AFP

L’Église catholique se retire du processus électoral au Burundi, à une semaine de la date prévue des élections législatives et alors que le pays est plongé dans une grave crise politique, a annoncé jeudi le président de la conférence des évêques.

« Après avoir considéré la manière dont ces élections sont organisées et leur évolution actuelle (…), nous, évêques de l’Église catholique, avons estimé qu’il convenait que les prêtres démissionnent et cèdent leur place à ceux qui peuvent continuer le travail au sein des commission électorales où le clergé occupe des fonctions importantes », a déclaré le 28 mai Mgr Gervais Bashimiyubusa sur la radio catholique Radio Maria.

L’Église catholique, importante force morale au Burundi, avait pris position en mars contre un troisième mandat de M. Nkurunziza. « Il y a quelques jours, nous avons sorti un communiqué qui contenait nos souhaits pour que le processus électoral en cours réponde aux conditions requises pour de bonnes élections crédibles », a indiqué Mgr Bashimiyubusa, lisant un communiqué de la conférence des évêques.

Cette annonce est un coup très dur pour la crédibilité du processus électoral, a jugé un analyste local. Des prêtres sont à la tête d’au moins cinq des 17 commissions électorales provinciales, d’autres sont vice-présidents, beaucoup dirigent également ces structures au niveau des communes.

« Nous en avons profité pour déclarer que l’Église pourrait se retirer du groupe des intervenants qui organisent ces élections vu que l’Église ne peut pas cautionner des élections pleines de lacunes », a expliqué le prélat, rappelant que le clergé avait dû donner aux prêtres une permission spéciale pour qu’ils puissent participer aux commissions électorales dans les provinces et les communes.

Des législatives et des communales sont prévues le 5 juin, avant la présidentielle du 26 juin. Le Burundi est plongé dans une crise politique depuis l’annonce fin avril de la candidature du président Pierre Nkurunziza à un troisième mandat, avec des manifestations quotidiennes à Bujumbura, sévèrement réprimées par la police. Les violences ont fait plus d’une trentaine de morts en un mois.

Les prélats appellent toutefois les fidèles à accomplir leur devoir de citoyen, en souhaitant que le vote se fasse sans « menace ou intimidation de quelque nature que ce soit ».

La conférence des évêques a enfin appelé les forces de l’ordre et les manifestants anti-Nkurunziza, qui s’affrontent quotidiennement dans les rues depuis plus d’un mois, à ne pas tuer, car c’est un mal absolu.

Jeuneafrique.com avec AFP

Burundi: aucun président ne peut aller au-delà de deux mandats

mars 7, 2015

Bujumbura (Burundi) – Toute personne élue à la tête du Burundi ne peut aller au-delà de deux mandats de cinq ans chacun, a estimé samedi la puissante Église catholique du Burundi à propos d’une éventuelle troisième candidature du président sortant Pierre Nkurunziza.

Il s’agit de la première prise de position officielle de l’Église catholique, à moins de quatre mois de l’élection présidentielle, prévue en juin dans ce petit pays de l’Afrique des Grands Lacs.

Les tensions croissantes au Burundi à l’approche du scrutin se cristallisent notamment autour de l’intention prêtée à M. Nkurunziza, au pouvoir depuis 2005, de briguer un troisième mandat, ce qui serait inconstitutionnel selon l’opposition, mais pas selon le camp présidentiel.

Après analyse de l’accord de paix d’Arusha (Tanzanie) et de la Constitution qui en est issue, en interrogeant notre cœur comme des citoyens qui aiment leur pays et comme des bergers de l’Église qui ne veulent pas voir le Burundi retomber dans les divisions, les affrontements ou la guerre, nous disons que les Burundais ont convenu sans aucune ambigüité que toute personne élue pour diriger le Burundi ne peut aller au-delà de deux mandats de cinq ans chacun, a déclaré Mgr Evariste Ngoyagoye, archevêque de Bujumbura, dans un discours en kirundi (langue nationale) distribué à la presse samedi.

Cette déclaration, signée de tous les responsables de l’Église, a été adoptée vendredi au cours d’une réunion de la Conférence des évêques catholiques du Burundi, selon Mgr Ngoyagoye, vice-président de cette conférence.

A l’approche des scrutins (présidentielle en juin, mais aussi législatives et communales en mai), le Burundi, dont l’histoire post-coloniale est marquée par des massacres interethniques et une longue guerre civile (1993-2006), a aussi vu une recrudescence de la violence armée, dont plusieurs incursions de groupes rebelles basés en République démocratique du Congo (RDC) voisine.

Nous demandons donc à nos dirigeants et aux autres politiciens de lire et d’interpréter la Constitution en tenant compte de l’accord (de paix d’Arusha) qui l’a engendré, et qui nous a d’ailleurs permis de sortir des affres de la guerre, a souligné l’archevêque. Qu’ils ne tombent pas dans le piège de lire la Constitution avec malignité, juste pour préserver leurs propres intérêts.

L’Église catholique appelle donc la population à refuser toute intimidation et ne pas donner un prétexte à ceux qui seraient heureux d’empêcher la tenue des élections.

Nous demandons aux curés de toutes les paroisses d’organiser des prières qui vont durer neuf jours, du 13 au 21 mars 2015, pour demander à notre seigneur Jésus qu’il donne au Burundi une alternance au sommet dans la sérénité et la paix, à travers des élections transparentes, a ajouté Mgr Ngoyagoye.

Jeudi, l’ambassadeur de l’Union européenne au Burundi, Patrick Spirlet, avait déclaré qu’une troisième candidature de M. Nkurunziza pourrait créer un certain nombre de tensions et présenter un certain nombre de risques, appelant également au respect de l’accord de paix signé à Arusha en 2000. Les États-Unis ont également pris clairement position contre un troisième mandat du président sortant.

Le chef de la diplomatie burundaise, Laurent Kavakure, a rétorqué que l’accord d’Arusha ne doit pas être considéré comme une Bible. Nous les Burundais, nous sommes les mieux placés pour évaluer ces risques et y trouver des solutions, a-t-il dit.

Romandie.com avec(©AFP / 07 mars 2015 11h11)

Soudan du Sud: massacres dans une mosquée et une église

avril 21, 2014

Les troupes de l’ancien vice-président sud-soudanais Riek Machar ont massacré mi-avril des centaines de civils dans la localité de Bentiu, a annoncé lundi l’ONU. Elles ont notamment tué plus de 200 personnes dans une mosquée, dans une église, des bâtiments évacués de l’ONU et dans un hôpital.

Quand les troupes de Riek Machar « ont pris Bentiu (…) elles ont fouillé un certain nombre d’endroits où des centaines de civils sud-soudanais et étrangers avaient trouvé refuge et ont tué des centaines de ces civils après avoir établi leur appartenance ethnique ou leur nationalité », a expliqué la Mission de l’ONU au Soudan du Sud (Minuss).

Attaques dans une église et une mosquée

« Plus de 200 civils semblent avoir été tués et plus de 400 blessés dans (une) mosquée » où des centaines de personnes avaient trouvé refuge, selon la Minuss. Elle affirme que les forces pro-Machar ont « séparé des individus de certaines nationalités ou groupes ethniques et les ont mis en sécurité, tandis que les autres ont été tués ».

« A l’hôpital de Bentiu, des hommes, femmes et enfants Nuer ont été tués parce qu’ils se cachaient et refusaient de rejoindre d’autres Nuer célébrer l’entrée » des forces rebelles dans la localité.

Les troupes antigouvernementales ont également demandé à des civils réfugiés dans une église catholique et dans une enceinte abandonnée du Programme alimentaire mondial (PAM) de révéler leur origine ethnique ou leur nationalité. Elles ont ensuite tué plusieurs d’entre eux.

Massacres fréquents

Au conflit issu d’une lutte interne au régime entre MM. Kiir et Machar se greffent de vieux antagonismes ethniques entre peuple Dinka et Nuer, dont sont respectivement issus les deux hommes.

Ils trouvent notamment leurs racines dans la guerre civile soudanaise contre Khartoum (1983-2005), qui a débouché sur l’indépendance du Soudan du Sud en juillet 2011.

Les combats, qui ont fait des milliers de morts depuis le début du conflit le 15 décembre, s’accompagnent régulièrement de massacres à caractère ethnique.

Romandie.com

Eglise catholique au Congo : Mgr Bienvenu Manamika, évêque du nouveau diocèse de Dolisie

mai 28, 2013

 

Mgr Bienvenu Manamika et son évêque d’antan, Mgr Portella.

L’Eglise catholique au Congo s’est enrichie, avec l’érection du diocèse de Dolisie, et la nomination de Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou comme premier évêque dudit diocèse. La nouvelle a été annoncée officiellement, vendredi 24 mai 2013, jour où l’Eglise catholique célèbre la Mémoire liturgique de la Vierge Marie Auxiliatrice. A Kinkala, c’est Mgr Louis Portella Mbuyu, évêque du lieu et président de la Conférence épiscopale du Congo qui a publié la nouvelle, en la cathédrale Sainte-Monique, à 11h.

A la même heure à Dolisie, Mgr Daniel Mizonzo, évêque de Nkayi, a lui aussi publié la nouvelle en l’église Saint-Paul Apôtre, comme ce fut également le cas au Vatican, à 12h, heure de Rome. Avec l’érection du diocèse de Dolisie et la nomination de Mgr Manamika, jusqu’ici vicaire général de Kinkala, le nombre des diocèses du Congo passe à 9, ainsi que le nombre des membres de la Conférence épiscopale du Congo.

Longtemps attendue, l’érection du diocèse de Dolisie a été accueillie comme un signe de consolation, par l’ensemble des chrétiens du Congo, et par ceux de Dolisie, en particulier. Tout le monde a éprouvé une immense joie, et a manifesté sa gratitude vis-à-vis de Sa Sainteté le Pape François, pour cette décision qui honore l’Eglise du Congo et le département du Niari, qui héberge le nouveau diocèse.

Ayant appris la nouvelle, Mgr Daniel Mizonzo a aussitôt fait le déplacement de Dolisie, où il a annoncé cette importante décision du pape, en présence des membres de l’équipe presbytérale de la paroisse Saint-Paul Apôtre et d’autres prêtres venus des paroisses riveraines, ainsi que quelques fidèles laïcs réunis dans cette église qui canoniquement, devient la cathédrale du nouveau diocèse.  

Le nouveau diocèse de Dolisie est issu du démembrement de celui de Nkayi, comprenant jusqu’ici les départements du Niari, de la Bouenza et de la Lékoumou. Géographiquement, il correspond au département administratif du Niari. Suffragant de l’arcidiocèse de Brazzaville, il s’étend sur une superficie de 25.930 km2. Il fait frontière au nord avec la République gabonaise, à l’est avec le diocèse de Nkayi dont il est issu, au sud avec la République Démocratique du Congo et à l’ouest avec le diocèse de Pointe-Noire. Sa population est estimée à 90.000 âmes, pour 71.000 catholqiues, disséminés sur 11 paroisses dont 5 quasi-paroisses. Le diocèse compte 30 prêtres séculliers et deux prêtres réguliers (religieux), 6 diacres, 6 religieuses et 25 séminaristes (statistiques à vérifier).
Dans le communiqué de la Nonciature apostolique annonçant l’érection du diocèse et la nomination de Mgr Manamika, on lit: «Ces dispositions du Pape François sont une nouvelle manifestation de la sollicitude pastorale à l’égard de la communauté catholique en République du Congo et du peuple congolais. Avec celles du Pape Benoît XVI, du 22 février dernier, elles complètent la restructuration administrative de l’Eglise au Congo, pour son meilleur service auprès du peuple de Dieu et de l’évangile».

Rappelons que Mgr Bienvenu Manamika Bafouakouahou est le troisième évêque congolais nommé en cette année de la foi, après NNSS. Urbain Ngassongo, évêque de Gamboma et Miguel Angel Olaverri Arroniz, évêque de Pointe-Noire, nommés le 22 février 2013, en la fête de la Chaire de Saint-Pierre Apôtre. Depuis l’annonce de sa nomination, les chrétiens de Dolisie se disent impatients de recevoir leur nouvel évêque. Une nomination qui disons-le, tout de même, apaise les esprits et élague tant de soupçons qui pesaient longtemps sur l’érection de ce nouveau diocèse dont Mgr Ernest Kombo, Sj., alors évêque de Nkayi, avait d’ores et déjà acquis le site devant abriter l’évêché.

Bon vent et fructueux ministère au nouvel évêque! (Ci-contre, le Cv du nouvel évêque).

Lasemaineafricaine.com par Aristide Ghislain NGOUMA

Le faux prêtre africain qui fâche l’Église belge

mars 14, 2013

 L'oeil de Glez : un jour, un dessin. L’oeil de Glez : un jour, un dessin. © Glez/J.A.

L’Afrique n’a pas eu son pape. Mais une paroisse belge a eu son prêtre africain. Ou plutôt un faux prêtre. Escroquerie à la soutane…

À l’heure où l’Église catholique s’est choisi un nouveau pasteur, un Africain s’est inventé une fausse carrière ecclésiastique. Dans le courant du mois de février, Hans Hervé Sima Maembo se présente à Mons. Il affirme qu’il est prêtre de la congrégation des Salésiens de Don Bosco, réside dans une famille africaine de croyants et parvient à concélébrer quelques messes. Mais des incohérences dans ses propos attirent la curiosité du vicaire général de Tournai. Après vérification, l’abbé Olivier Frohlich se rend compte que le soit-disant prêtre de passage n’est qu’un imposteur.

Le présumé Gabonais quittera finalement Mons, sans aucune poursuite judiciaire, puisqu’il n’a commis comme fait répréhensible que la célébration abusive d’une prière au sein de l’Eglise catholique. Les diocèses environnants et le nonce apostolique ouvrent désormais l’œil…

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Jeuneafrique.com par Damien Glez