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RDC : des élections en 2023, ce sera compliqué, prévient la Ceni

février 4, 2022
Denis Kadima. © Présidence RDC

Présentant la feuille de route de la commission électorale qu’il dirige, Denis Kadima a énuméré une série de contraintes – sécuritaires, financières et politiques – qui pourraient ouvrir la voie à un glissement. Au grand dam de l’opposition.

C’était sa première prise de parole publique depuis son entrée en fonction, en octobre dernier. Jeudi 3 février, devant un parterre de journalistes et de diplomates, Denis Kadima, le nouveau président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), a présenté sa feuille de route pour la période 2021-2027. Il a affiché sa volonté de respecter les délais constitutionnels pour l’organisation des prochains scrutins, mais la liste des difficultés qu’il a énumérées n’est guère rassurante.

Retards et incertitudes

Ladite feuille de route prévoit plusieurs grandes séquences. Entre janvier 2022 et juillet 2023 auront lieu les opérations de cartographie des sites d’identification et d’enrôlement des électeurs. Ensuite, à partir de juillet 2023 et pendant un mois, la Ceni réceptionnera les candidatures pour les scrutins directs (la présidentielle et les législatives). Les élections en elles-mêmes seront organisées entre septembre 2023 et décembre 2023. Viendront ensuite les scrutins indirects (élections des sénateurs et des gouverneurs) puis, dans le jargon de la Ceni, les activités de pérennisation du processus électoral, entre mars 2024 et mars 2027.

Voilà pour la théorie. Mais tout cela s’annonce très compliqué, a aussitôt ajouté Denis Kadima. « Il faut noter que cette feuille de route ne peut se matérialiser que si un certain nombre de contraintes sont surmontées, a-t-il insisté, précisant que la Ceni [avait] fait un certain nombre d’analyses sans complaisance des risques qui pourraient affecter négativement la mise en œuvre de cette feuille de route ».

Les contraintes, a-t-il expliqué, sont d’abord politiques et sécuritaires. Et de citer « le retard de l’appui des institutions de l’État dans l’accompagnement de la Ceni » et « l’insécurité dans certaines zones du territoire national qui peut bloquer le déploiement du matériel, du personnel et les collectes de données ». Il a poursuivi en faisant état de fortes contraintes financières. « La non-reconnaissance de l’autonomie financière de la Ceni entache son indépendance. Il y a aussi l’incertitude quant au décaissement de fonds par le gouvernement. L’éventuel non-respect des engagements par les partenaires qui souscrivent pourrait avoir une incidence [sur le processus électoral]. »

SI ON OPTAIT POUR UN DEUXIÈME TOUR À LA PRÉSIDENTIELLE, CELA AURAIT UNE INCIDENCE SUR LE BUDGET DES OPÉRATIONS

Et le fait que des voix s’élèvent dans l’opposition pour demander le retour à une présidentielle à deux tours pourrait aussi avoir un impact sur le chronogramme, prévient le président de la Ceni. « Il y a aussi des contraintes d’ordre légal et l’incertitude sur les grandes options politiques à lever dans le cadre des réformes électorales. Si on optait pour un deuxième tour à l’élection présidentielle, cela aurait une incidence même sur le budget des opérations. Même le vote ou non des Congolais de l’étranger, […] tout cela aura une incidence. »

Nouveau glissement ?

Autre difficulté que voit se profiler Denis Kadima : le fait que le gouvernement souhaite coupler un vaste recensement de la population au processus d’enrôlement des électeurs. « C’est de nature à retarder le processus électoral, déjà soumis aux contraintes constitutionnelles », prévient-il. Sans oublier les difficultés liées à l’épidémie de Covid-19, laquelle pourrait retarder les commandes et générer des contraintes logistiques.

CELA PRÉPARE [L’OPINION] À L’IMPOSSIBILITÉ D’ALLER AUX ÉLECTIONS EN DÉCEMBRE 2023

Autrement dit, les difficultés s’annoncent nombreuses et l’opposition a immédiatement réagi en disant voir dans cette sortie de Denis Kadima la preuve que le président Félix Tshisekedi n’avait pas l’intention d’organiser les élections dans les délais, et ce en dépit des engagements pris. « Cette feuille de route ouvre la voie non pas au glissement mais à l’incertitude, affirme un proche de l’opposant Martin Fayulu contacté par Jeune Afrique. Cela prépare [l’opinion] à l’impossibilité d’aller aux élections en décembre 2023, conformément à ce que prévoit la Constitution. »

« C’est un ballon d’essai lancé par Félix Tshisekedi et sa coalition, abonde une source proche de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco). Denis Kadima est dans son rôle, il fait ce pour quoi il a été imposé à la tête de la Ceni. Nous les avons à l’œil. » Les avis ne sont pas plus optimistes dans l’entourage de Moïse Katumbi, lequel n’exclut pas de se présenter en 2023. « Les contraintes citées n’en sont pas, s’agace un proche de l’ancien gouverneur du Katanga, officiellement allié au chef de l’État. Avec de la bonne foi, tous les obstacles peuvent être levés. Le problème, c’est que la volonté politique fait défaut. Félix Tshisekedi n’a pas de véritable bilan et désire uniquement conserver le pouvoir. »

Avec Jeune Afrique pae Stanis Bujakera Tshiamala  – à Kinshasa

Mali: l’ONU insiste sur la nécessité d’élections «libres et justes» le 27 février 2022

juin 14, 2021

Une grande majorité des membres du Conseil de sécurité de l’ONU ont réclamé lundi 14 juin la tenue d’élections «libres et justes» au Mali en février 2022, sans la participation de ses dirigeants actuels, s’affirmant aussi en faveur d’une reconduction de la force de paix Minusma à effectifs constants.

«La priorité absolue doit être l’organisation de l’élection présidentielle le 27 février 2022» sans candidature des responsables du récent coup d’Etat dans ce pays, a affirmé l’ambassadeur français Nicolas de Rivière, lors d’une réunion du Conseil. Après l’annonce d’une fin de l’opération militaire française Barkhane, le diplomate a assuré que la France «maintiendra une présence militaire importante pour accompagner et soutenir les forces sahéliennes avec ses partenaires européens», après avoir évoqué devant des médias une «adaptation progressive (…) à la situation sur le terrain».

«Il est essentiel que les élections de février 2022 soient libres et justes et soient gérées par des autorités électorales compétentes et impartiales, en utilisant des processus transparents», a affirmé l’ambassadeur américain adjoint à l’ONU, Jeffrey DeLaurentis. Un point de vue soutenu par le Mexique, la Norvège, l’Irlande ou le Niger.

Concernant la Minusma, dont le mandat doit être renouvelé la veille de son expiration le 30 juin, plusieurs membres ont affirmé leur soutien à une prolongation pour un an sans changement de ses effectifs. La Chine et le Vietnam ont précisé être en faveur d’un «maintien du plafond» du nombre de militaires et policiers actuellement autorisés, soit environ 15.000. Isolée sur ce point, la France a estimé que «la question d’une hausse» du nombre de Casques bleus devait être posée, après avoir déploré qu’il n’y ait que 2000 Casques bleus dans le centre du pays avec «trois hélicoptères mis à disposition une semaine sur deux».

«Une ligne claire entre la lutte contre le terrorisme et le maintien de la paix»

Les Etats-Unis ont à nouveau rejeté la demande de Paris et des pays africains de créer un bureau de soutien de l’ONU à la force antidjihadiste G5 Sahel qui serait financé sur des contributions obligatoires des Nations unies. «Il est important de maintenir une ligne claire entre la lutte contre le terrorisme et le maintien de la paix afin de protéger l’impartialité et le personnel de l’ONU», a fait valoir Jeffrey DeLaurentis.

Après l’annonce de la fin de Barkhane et la suspension décidée début juin par Paris des opérations militaires conjointes entre la France et le Mali, la Russie a jugé «irresponsable à l’heure actuelle d’abandonner le pays à son sort, en envisageant de réduire l’aide militaire et financière qui lui est apportée». «L’enjeu est trop important pour la sécurité au Mali et dans toute sa région», a estimé l’ambassadrice russe adjointe, Anna Evstigneeva.

Par Le Figaro avec AFP

Juppé, l’homme fort de Sarkozy pour 2012

novembre 15, 2011

Le numéro deux du gouvernement reçoit mardi matin le président à Bordeaux.

Alain Juppé souffle aujourd’hui sa première bougie. Cela fait un an que l’ex-premier ministre est revenu au gouvernement. Un an qu’il est monté sur ce qu’il appelait naguère «le Titanic». Et c’est dans sa ville de Bordeaux que le numéro deux du gouvernement fête ce matin cet anniversaire. En compagnie de Nicolas Sarkozy, avec qui il partagera l’avion à l’aller et au retour.

Certes, le déplacement présidentiel est consacré à la fraude sociale. Un thème que le ministre des Affaires étrangères ne place pas spontanément en tête de ses priorités, préférant mettre l’accent sur les quatre «E»: emploi, éducation, environnement et Europe. Mais beaucoup verront dans cette escapade une énième confirmation de la bonne entente entre le président et son ministre. «C’est plus qu’un mariage de raison. C’est un beau mariage de raison», s’enflamme l’ex-ministre Dominique Bussereau. «Alain Juppé est très élogieux sur Nicolas Sarkozy, fait valoir le secrétaire d’État au Logement Benoist Apparu, seul juppéiste du gouvernement. Il est bluffé par son énergie, sa capacité d’entraînement et sa force de conviction.» Au lendemain du G20, Juppé faisait en effet valoir que le président avait «excellemment» fait son travail. De son côté, Sarkozy multiplie les occasions d’apparaître au côté de Juppé que les sondages présentent toujours comme le meilleur recours à droite.

Une revanche sur 1995

Lors du sommet du G20 de Cannes, les deux hommes ne se sont guère quittés, allant jusqu’à partager la même voiture. De là à penser que la proximité avec Juppé est un des éléments clés de la stratégie du chef de l’État pour 2012, il n’y a qu’un pas. «Récemment François Fillon m’a dit: “Juppé n’a pas changé”, confie un élu UMP. C’est vrai. Mais le contexte a changé. Ce qui pouvait rendre Juppé exaspérant avant, rassure aujourd’hui les Français. Ses traits de caractère correspondent bien à la séquence de représidentialisation.»

À cinq mois de la présidentielle, Juppé apparaît de plus en plus comme l’homme fort de la campagne de Sarkozy, «une pièce maîtresse» selon Apparu. Dans un lapsus, le ministre de l’Intérieur Claude Guéant le confirme: «Alain Juppé est le porte-parole le plus autorisé du président… enfin, un des porte-parole les plus autorisés.» Le maire de Bordeaux n’aura pas de fonction institutionnelle dans l’équipe de campagne. Mais il sera présent et a commencé à l’être. «Une campagne, dit-il, ce sont des meetings, des séances d’explication, des émissions de télévision.» Autant d’exercices auxquels il se livrera de plus en plus dans les mois à venir.

Car Juppé, en plus de vouloir la victoire de la droite, songe à l’après-2012. En cas de réélection de Sarkozy, il aimerait rester au gouvernement, voire être promu à Matignon. Ce serait sa revanche sur 1995. «Un président non renouvelable et un premier ministre qui n’a rien à perdre, ce n’est jamais arrivé. C’est une belle configuration pour lancer des réformes structurelles», admet un proche. Autre avantage: «La nomination de Juppé permettrait de ne pas avoir à choisir entre les quadras et de retarder d’autant la guerre de succession qu’ils vont se livrer après 2012.»

Ce rôle de rassembleur de la famille UMP, Juppé le joue depuis longtemps. Mais, depuis peu, il élève le ton. «Tous ces bruits de couloirs, les axes entre tel et tel, les bisbilles et la jeune génération des quadras qui ne se fait pas de cadeau, tout ça, ça n’a pas de sens», lançait-il récemment sur Europe 1. Le fondateur de l’UMP a, semble-t-il, compris que son avenir ministériel se joue maintenant.

Lefgaro.fr par Anne Rovan

La RDC dans la marche démocratique entre succès et échec

novembre 6, 2011

La République démocratique du Congo (RDC) est dans un tournant glissant de son histoire. Celui de bien réussir les élections présidentielles qui pointent à l’horizon du 28 novembre. Sinon ?

Entre devoir et obligation de citoyen, dans ce derby qui va se jouer entre Joseph Kabila (40 ans) du Parti du peuple pour la reconstruction et le développement (PPRD), Vital Kamerhe (51 ans) de l’Union pour la nation congolaise (UNC,) Léon Kengo wa Dondo (76 ans) ex-mobustiste et président du Sénat et Étienne Tsisekedi (78ans) de l’Union pour la démocratie et le progrès social( UDPS), les pouvoirs publics doivent veiller au grain pour le triomphe de la démocratie. Un exercice difficile celui du vote, d’aller aux urnes. Sans contrainte. Sans peur. Mais dans cette culture d’adoption et d’apprentissage, sur les onze candidats retenus, certaines figures qui y participent ont déjà été présentes en 2006 avec leur leur pourcentage de confiance pour se faire valoir comme Joseph-François Nzanga Mobutu, le fils de l’ex-dictateur zaïrois Joseph Mobutu, (4,8% au 1er tour) mais aussi le Dr Oscar Kashala (3,46% en 2006) et l’ex-rebelle et ancien ministre de la Décentralisation Antipas Mbusa (0,57%).

A ce niveau de la compétition électorale, il faut accepter l’alternance des partis par le jeu de leur existence donnant la place au débat, facteur et mesure d’audience pour la population de choisir le candidat de leurs aspirations. Certaines théories peu convaincantes ont la chance d’être véhiculées et n’ont pas la pleine capacité de transformer les idées en actes concrets et souvent très attendues car elles ont échoué sur les promesses jamais réalisées.

Il convient dans cette dynamique de la campagne qui se passe actuellement de respecter les opinions des autres dans la libre tribune des forums et d’espaces publicitaires. Une manière de grandir et de prouver à la face du monde que le Congo est un pays majeur qui sait faire autre chose et non seulement la guerre comme moyen d’expression au-delà des viols, des phénomènes des enfants soldats et autres enfants de la rue dormant au cimetière de la Gombé devenus sorciers, etc.

Le président de la Ceni, le pasteur Goy Mulunda en sa qualité de patron ayant la charge de gérer ce scrutin des titans et de défi, doit pouvoir être à la hauteur de le conduire à bon port, avec des coudées franches, sans risque de dérapage. Influer sur les forces de sécurité afin d’avoir un comportement exemplaire. Avoir l’œil sur toutes les missions de sécurisation et d’encadrement de la police concernant les campagnes afin de pouvoir établir les responsabilités en cas de désordre pour mieux sévir les contrevenants.

L’affichage des panneaux de campagne ne doit pas être l’apanage du pouvoir central moins encore d’un candidat pour son fief, élément non acquit car toute personne peut utiliser l’espace national ou les places publiques pour s’exprimer, au besoin de payer les droits s’il en faut. Il est hors d’usage que la force publique de la police fasse main basse sur le droit d’afficher de la part de l’opposition alors qu’elle doit être neutre et éviter l’ingérence pour se pencher du côté d’un candidat fut-il président sortant. L’arrestation samedi 5 novembre près de l’Institut de l’IPEN à Kinshasa de Martin Fayulu, président de l’Engagement pour la citoyenneté et le développement (Ecide), un parti embryon de l’UDPS, pendant l’opération d’affichage des effigies du candidat Étienne Tsisekedi, est une forme de hold-up de campagne.

Le fâcheux incident du samedi 5 novembre de la police contre le parti de la Démocratie chrétienne à Mariano emportant ses affiches, tout en dispersant violemment la population, est une honte qui tend à sonner l’alerte d’une dérive qui prépare un chemin pour ces présidentielles. La provocation annonce les couleurs de plusieurs manières tant à Kinshasa voire à l’intérieur du pays comme à Lubumbashi, préparant les ingrédients d’une sauce amère. Les animateurs ont le grand intérêt de savoir que la situation géographique de Kinshasa en cas de conflit n’est pas favorable aux déplacements dans la quête d’un point de refuge. La seule proximité évidente, c’est le Congo-Brazzaville par le beach Gobila et autres frontières poreuses limitées par le fleuve. L’axe de Matadi nécessite un parcours de 366 km, dans l’espoir de gagner l’Angola. Le rêve de se tourner vers Bandoudou autre région non moins proche, est une solution d’abandon.

La police est un service public chargé de la protection des citoyens donc du peuple. Elle doit veiller au maintien de l’ordre public et réprimer toute contravention qui relève de son ressort. Elle s’interdit le droit d’outrepasser ses obligations et le champ de son intervention.

Bernard NKOUNKOU

Présidentielle au Liberia: « il y aura un 2ème tour »

octobre 16, 2011

Un second tour de l’élection présidentielle aura lieu au Liberia entre la sortante Ellen Johnson Sirleaf et son principal rival Winston Tubman en dépit du rejet des résultats par l’opposition, a déclaré à l’AFP le directeur de campagne du Parti de l’unité (UP) de Mme Sirleaf.

« Si l’opposition veut boycotter le processus, cela ne l’arrêtera pas. Nous allons continuer », a déclaré ce reponsable, Musa Bility, ajoutant: « Pour nous il y aura un second tour », même si M. Tubman et son parti, le Congrès pour le changement démocratique (CDC), « veulent se retirer » de la compétition.

M. Bility a ainsi admis que Mme Sirleaf, première présidente élue d’Afrique en 2005 et prix Nobel de la paix 2011, ne pouvait plus obtenir la majorité absolue qui lui permettrait de l’emporter au premier tour, organisé le 11 octobre en même temps que des législatives et des sénatoriales.

Les derniers chiffres donnés samedi par la Commission électorale nationale (NEC), portant sur un peu plus de 71% des bulletins dépouillés, la plaçaient en tête de la présidentielle avec 44,6% des voix, devant Winston Tubman (31,4%) et l’ex-chef de guerre Prince Johnson (11,2%).

Neuf partis d’opposition, dont ceux de MM Tubman et Johnson, ont toutefois dénoncé des « fraudes » et rejeté ces résultats, ajoutant qu’ils se retiraient du processus électoral en cours.

Cette décision suscitait l’inquiétude au Liberia où l’on craint une reprise des violences dans un pays sorti en 2003 de 14 ans de guerres civiles qui ont fait quelque 250. 000 morts et ruiné son économie.

A Monrovia, de nouveaux dispositifs de sécurité (barrières, patrouilles, contrôles) ont été mis en place par la Mission de l’ONU zu Liberia), composée de quelque 8. 000 hommes, pour éviter des débordements avant un rassemblement de l’opposition prévu dimanche.

De nombreux habitants de la capitale ont en outre fait provision de nourriture et autres produits de base craignant que ce rejet des résultats par l’opposition ne provoque des incidents.

L’ONU s’inquiète en particulier de l’attitude de mercenaires libériens et ivoiriens ayant combattu en Côte d’Ivoire lors du conflit qui a suivi le second tour de la présidentielle de novembre 2010 dans ce pays voisin, et qui sont rentrés au Liberia avec des armes.

Jeuneafrique.com

Présidentielle au Cameroun: l’opposition dénonce des irrégularités

septembre 27, 2011

Le principal parti d’opposition au Cameroun, le Social democratic front (SDF), a dénoncé mardi des irrégularités dans l’organisation de la présidentielle du 9 octobre, faisant état de doublons et d’absences dans les listes électorales ou retards dans le calendrier.

« Il y a toute une montagne d’irrégularités », a affirmé à l’AFP Evariste Fopoussi, chargé de la communication du SDF lors la campagne en vue de la présidentielle.

« Des doublons se retrouvent sur les listes en même temps que des noms des compatriotes qui se sont régulièrement inscrits et à qui on a délivré des récépissés au moment de l’inscription n’y figurent pas », indique le SDF sur son site de campagne

Un journaliste de l’AFP a notamment constaté des doublons sur une liste affichée à l’antenne communale du sixième arrondissement de Yaoundé d’Elections Cameroon (Elecam). Des bureaux de vote différents étaient attribués à certains de ces électeurs.

Elecam a entamé l’affichage des listes électorales le 23 septembre alors que la distribution des cartes d’électeurs a commencé lundi dans certaines antennes communales d’Elecam.

« Au regard de la loi, cet organe aurait dû accomplir cette tâche (affichage et distribution des cartes) 25 jours avant la date de tenue du scrutin soit exactement depuis le 14 septembre », souligne le SDF sur son site de campagne.

« Ces manoeuvres insidieuses opérées délibérément sur les listes électorales par Elecam (. . . ) révèlent des fraudes massives qui se préparent », accuse le parti qui « met en garde Elecam sur ces dysfonctionnements inadmissibles qui sont de nature à hypothéquer gravement le bon déroulement de l’élection et la sincérité du scrutin ».

Le 15 septembre, le président sortant Paul Biya, 78 ans, au pouvoir depuis 1982, avait déclaré que l’indépendance et la neutralité d’Elecam étaient « garanties ».

La Cour suprême camerounaise a validé 23 candidatures à la présidentielle dont celles de M. Bita et de John Fru Ndi, candidat historique du SDF Opposition et société civile accusent M. Biya d’avoir verrouillé le système électoral pour s’assurer une réélection sans difficultés.

Jeuneafrique.com avec AFP

Sao Tomé: Pinto da Costa, l’ex-homme fort, élu président

août 8, 2011

Vingt-et-un ans après avoir quitté le pouvoir, Manuel Pinto da Costa, qui a dirigé Sao Tomé d’une main de fer sous l’ère du parti unique communiste de 1975 à 1990, a été élu président de la République à l’issue du 2e tour disputé dimanche.

M. Pinto da Costa a obtenu 52,88% des suffrages (35. 110 voix) contre 47,12% (31. 287) à son rival, le président de l’Assemblée nationale Evaristo Carvalho, lors d’un scrutin plus serré que prévu au taux d’abstention de 25,96%, a annoncé dans la nuit de dimanche à lundi le président de Commission électorale nationale (CEN) Victor Correia.

Des résultats plus complets et détaillés seront annoncés dans la matinée, a-t-on appris auprès de la CEN. Toutefois, ils restent des « résultats préliminaires » tant qu’ils n’auront pas été validés par la Cour constitutionnelle dans les prochains jours.

S’ils sont confirmés, M. Pinto Da Costa sera investi le 3 septembre pour un mandat de 5 ans pour diriger cette ancienne colonie portugaise, située au large du Gabon et classée parmi les pays les plus pauvres du monde.

La victoire de Manuel Pinto da Costa est finalement plus serrée que prévue, alors qu’il était arrivé en tête du premier tour avec 35,58% des suffrages et avait reçu le soutien des principaux candidats éliminés.

M. Pinto da Costa, qui a fêté ses 74 ans vendredi, a voulu pendant la campagne incarner la stabilité dans un pays qui a connu 18 Premiers ministres pendant les 21 années de multipartisme depuis 1990.

Déjà battu à deux reprises lors des présidentielles de 1996 et 2001, il veut également lutter contre la corruption, un des principaux fléaux minant le développement de cet archipel.

Son adversaire Evaristo Carvalho, 70 ans, a été deux fois Premier ministre, la première fois sous Miguel Trovoada, le premier président de l’ère démocratique, adversaire historique de Pinto da Costa. Avec 21,74% des voix au premier tour, il avait fait une campagne de proximité entre les deux tours pour rallier les abstentionnistes. Il défend les couleurs de l’Action démocratique indépendante (ADI) vainqueur des législatives d’août 2010 et parti du Premier ministre Patrice Trovoada, fils de. . . Miguel Trovoada.

Quelque 92. 000 des 200. 000 habitants de l’archipel étaient appelés aux urnes.

Environ 150 policiers travaillant en coordination avec l’armée ont été déployés pour surveiller les opérations de vote et de dépouillement, a-t-on appris de source policière.

Aucun incident majeur ne s’est produit dimanche selon Joao Ramos, porte-parole de la CEN, alors que cinq villages avaient boycotté le premier tour pour protester contre leurs conditions de vie.

Un seul incident notable, n’ayant pas un rapport avec le scrutin, s’est produit à Sao Tomé dans l’après-midi. Un garde du corps du secrétaire d’Etat à la Jeunesse et aux Sports Abnildo d’Oliveira a blessé par balles un homme de 37 ans après un différend routier. L’homme a été atteint à la jambe mais ses jours ne sont pas en danger.

L’actuel président Fradique de Menezes, élu en 2001, réélu en 2006, n’avait pas le droit de briguer un troisième mandat.

L’archipel vit une crise financière presque permanente et son budget est alimenté à 80% par l’aide internationale. C’est l’un des rares pays du golfe de Guinée à ne pas exporter de pétrole, mais des sources économiques et diplomatiques estiment que la production pourrait démarrer en 2014.

Jeuneafrique.com avec AFP

Mali : qui pour prendre la relève d’Amadou Toumani Touré ?

juin 27, 2011

Dans un an, à l’issue de l’élection présidentielle d’avril 2012, Amadou Toumani Touré ne sera plus au pouvoir. Au Mali, la bataille pour sa succession, très disputée et indécise, est lancée.

« Si Dieu me prête vie, le 7 juin 2012, je ne dormirai pas à Koulouba. J’y reviendrai le lendemain pour passer le témoin au successeur que les Maliennes et les Maliens auront élu », raconte fréquemment le président malien, Amadou Toumani Touré (ATT), à ses visiteurs. Une façon de confirmer, une bonne fois pour toutes, que la prochaine élection présidentielle sonnera l’heure de l’alternance. Après deux mandats successifs, le locataire du palais de Koulouba va donc rendre son tablier. Même si l’entourage du chef de l’État, soucieux de préserver ses privilèges, a ardemment milité pour une prolongation du bail, l’éventuelle tentation d’une révision de la Constitution n’aura jamais dépassé le stade de l’hypothèse politique, habilement diffusée pour préserver intact le commandement du chef et observer avec gourmandise le parcours sinueux des dauphins putatifs contraints d’afficher leur allégeance tout en creusant leur propre sillon. De fait, cette chronique de l’après-ATT consacre un retour en fanfare de la classe politique, totalement éclipsée au cours de cette décennie de « démocratie consensuelle »

Dix ans après avoir renversé Moussa Traoré, organisé une conférence nationale, doté le pays d’une nouvelle Constitution et remis le pouvoir aux civils, c’est en candidat indépendant qu’Amadou Toumani Touré brigue la magistrature suprême, en 2002. À la classe politique, il propose un large consensus autour de son programme. Ainsi est née la démocratie consensuelle, qui a eu l’avantage d’apaiser les tensions – le règne d’Alpha Oumar Konaré (AOK) avait été marqué par les odeurs de gaz lacrymogène –, mais qui va considérablement affaiblir les contre-pouvoirs et diluer le jeu classique entre majorité et opposition. La relative popularité d’ATT, ses succès économiques et sa stratégie ont durablement fait de l’ombre aux partis. Aujourd’hui, ils trépignent d’impatience avant le rendez-vous de 2012.

Primaires. Si on dénombre plus d’une centaine de partis au Mali, moins d’une dizaine disposent d’une réelle implantation nationale. Née en 1991, l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adema) constitue toujours la première force, mais, de rivalités en scissions, elle est affaiblie. Un peu à l’image d’un Parti socialiste français, elle n’est pas encore parvenue à régler la question de son leadership depuis le départ d’Alpha Oumar Konaré. En 2000, son président, l’ancien Premier ministre Ibrahim Boubacar Keïta (IBK), furieux de ne pas être le candidat naturel pour briguer la succession d’Alpha Oumar Konaré, démissionne et crée dans la foulée le Rassemblement pour le Mali (RPM). De nombreux cadres du parti le rejoignent. Quelques mois plus tard, seconde crise. Entre les deux tours de la présidentielle, la direction de l’appareil trahit son propre candidat, Soumaïla Cissé, pour rallier ATT. Au lendemain d’une défaite inévitable, amer, Cissé s’en va et lance sa propre écurie, l’Union pour la République et la démocratie (URD). Nouvelle saignée.

Échaudée par ces deux traumatismes, l’Adema veut à tout prix éviter un remake en 2012, et s’apprête à organiser, en juillet, des primaires pour départager les prétendants à l’investiture. L’actuel chef de la diplomatie, Soumeylou Boubèye Maïga, s’étant engagé à ne pas se lancer dans la course, seuls deux candidats de poids devraient concourir pour convaincre les militants : l’actuel président de l’Adema et président de l’Assemblée nationale, Dioncounda Traoré (ancien chef de la diplomatie d’Alpha Oumar Konaré), et l’ancien ministre du Tourisme et ex-maire de Bamako, Iba N’Diaye. Avec une nette avance pour le premier. Six autres prétendants ont également annoncé leur participation aux primaires de l’Adema : les deux anciens ministres Sékou Diakité et Marimatia Diarra, ainsi qu’un entrepreneur, deux fonctionnaires et le patron d’une caisse d’épargne.

S’agissant des autres partis, la question de l’investiture ne posera pas de problème. Les candidatures sont naturelles : IBK pour le RPM, Soumaïla Cissé pour l’URD, Tiébilé Dramé pour le Parti pour la renaissance nationale (Parena), Choguel Maïga pour le Mouvement patriotique pour le renouveau (MPR, se réclamant de Moussa Traoré), Oumar Mariko pour Solidarité africaine pour la démocratie et l’indépendance (Sadi)… Quant à la mise sur orbite de Cheikh Modibo Diarra, annoncée même si l’intéressé montre peu d’empressement pour aller à la rencontre des électeurs, elle devrait être en « mode automatique » puisqu’il est le seul aux commandes.

Fièvre. Autre concurrent en piste, l’ancien Premier ministre Modibo Sidibé, résolument silencieux depuis la dissolution – et non la démission, la nuance est importante – de son gouvernement, le 3 avril dernier. Il n’a pas encore fait part de ses intentions, mais le suspense n’est qu’un effet. Ses comités de soutien sont de plus en plus actifs sur le terrain, des affiches fleurissent sur les murs de Bamako… Et une cargaison en provenance de Chine, comprenant motos, téléphones portables, tee-shirts… pour mener campagne, serait arrivée au début du mois à Bamako.

Tout sauf le dauphinat  ! Je n’ai pas de favori.

Certains de ses partisans militent pour que l’Adema en fasse son candidat. Problème : Modibo Sidibé n’y a jamais milité. « Le règlement intérieur exclut cette éventualité », assure Ousmane Sy, secrétaire politique du parti. Autre possibilité, le Parti pour le développement économique et social (PDES, parti éponyme du programme présidentiel d’ATT). Si la formation que dirige le ministre de l’Équipement et des Transports, Hamed Diané Séméga, investissait Modibo Sidibé, cela signifierait qu’ATT a donné sa bénédiction. « Tout sauf le dauphinat ! s’exclame le président malien. Dans quelques mois, j’achève mon deuxième mandat et j’ai toutes les raisons d’être fier de mon bilan. J’ai bâti, pacifié, réformé, consolidé les acquis, pourquoi voulez-vous que j’éclabousse un tel bilan par un processus électoral biaisé ? Je n’ai pas de favori, même si je sais déjà à qui je vais donner ma voix. Je ne suis pas du tout inquiet pour l’avenir car ce pays a produit de nombreux hommes d’État. » Modibo Sidibé est-il un homme d’État ? La réponse fuse : « C’est un bon commis de l’État. » L’intéressé appréciera.

Pas de doute, la fièvre monte. Les esprits s’échauffent. Les partis affinent leur stratégie et mettent en place leur dispositif pour faire campagne. Dans les maquis transformés en agoras – les grins – où chacun joue les spin doctors, les paris sont ouverts : cote des candidats, staff des « présidentiables », slogans, couleurs des affiches… Tout y passe. Soumaïla Cissé, technocrate accompli de retour au pays après huit années à Ouagadougou, où il a présidé l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), a la faveur des pronostics. Il a contraint ATT à un second tour, en 2002, avant de le soutenir en 2007. Viennent ensuite Dioncounda Traoré – pour peu que l’Adema, véritable machine électorale, se mette au service exclusif de son président – et IBK s’il parvient à faire oublier sa maladresse ivoirienne. En soutenant mordicus Laurent Gbagbo, alors que les milices de l’ancien président s’en prenaient aux Maliens de Côte d’Ivoire, le candidat de 2002 et 2007 a dérouté bon nombre de militants.

Sinon, c’est la question du fichier électoral qui domine les débats entre le gouvernement et les partis politiques. Entre le Recensement administratif à caractère électoral (Race, élaboré en 2000) et le Recensement administratif à vocation d’état civil (Ravec, entamé en 2009 et, semble-t-il, inachevé), le choix est cornélien. Faire avec ce que l’on a, au risque d’apporter des arguments aux vaincus qui dénonceront un fichier caduc, ou faire avec ce que l’on pourrait avoir, au risque de précipiter le processus afin d’être prêt à temps ?

Certains y voient une manœuvre d’ATT pour orchestrer l’impossibilité d’organiser la présidentielle dans les délais constitutionnels et ainsi obtenir une rallonge. Une tentation Tandja, en quelque sorte, qu’ATT balaie d’un revers de main. « Il n’y aura pas de report et encore moins la mise en place d’une transition », a-t-il assuré lors de la traditionnelle conférence de presse du 8 juin, date de son arrivée au pouvoir. Dans un an, un autre président répondra aux questions des journalistes.
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Par Cherif Ouazani, envoyé spécial à Bamako

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