Posts Tagged ‘Ellen Johnson Sirleaf’

La Libérienne Ellen Sirleaf, un bilan en demi-teinte au moment de passer la main

décembre 29, 2017

La présidente du Libéria le 12 octobre 2017 à Monrovia, la capitale du pays / © AFP/Archives / ISSOUF SANOGO

La Libérienne Ellen Johnson Sirleaf était entrée dans l’Histoire en devenant en 2005 la première présidente élue du Liberia et d’Afrique, avant d’obtenir le prix Nobel de la paix 2011, mais elle passera la main en janvier à George Weah loin des espoirs suscités il y a douze ans.

Après deux mandats de six ans, Mme Sirleaf, 79 ans, peut se targuer d’avoir maintenu la paix dans un pays dévasté par des guerres civiles particulièrement atroces ayant fait quelque 250.000 morts entre 1989 et 2003.

Le 22 janvier, elle présidera également à la première transition démocratique du pouvoir au Liberia depuis 1944 lorsque l’ancien footballeur de Monaco, du PSG et du Milan AC prêtera serment, après un second tour dont le déroulement pacifique a été salué à travers le monde.

Mais sur le plan des réformes économiques et sociales, son bilan est moins brillant, le pays restant l’un des plus pauvres au monde malgré d’importantes ressources de minerai de fer, caoutchouc et huile de palme.

« Quand elle est arrivée au pouvoir, les attentes étaient tellement grandes qu’il était tout simplement impossible qu’elle les remplisse, ce qui ne veut pas dire qu’elle n’a pas essayé », estime le professeur de sciences politiques libérien Emmanuel Nimely.

Réélue en 2011, l’année où elle a reçu le prix Nobel de la Paix, Mme Sirleaf a vu son pays entrer en récession en 2016 sous l’effet de l’épidémie d’Ebola en Afrique de l’Ouest et de la chute des cours des matières premières.

Jeudi, elle a pris la décision de supprimer les bonus pour les managers d’entreprises publiques « en raison de la situation économique ».

« Son second mandat a aussi été marqué par le retour d’un grand nombre de gens de la diaspora pour trouver du travail, tandis que les gens qualifiés ne trouvaient pas de boulot », souligne M. Nimely, interrogé par l’AFP.

« Cela a dressé énormément de gens contre le régime, en particulier chez les jeunes, qui se sont tournés vers George Weah et espèrent qu’il réalisera ce qu’elle n’a pas pu faire », ajoute le politologue.

En 2011, son prix Nobel avait été salué dans le monde, mais avait suscité des réactions mitigées dans son pays, son principal opposant de l’époque Winston Tubman –sur le ticket duquel se présentait George Weah, après avoir été battu par Mme Sirleaf pour le poste de président en 2005– l’ayant estimée « inacceptable », « non méritée » et « provocante » en pleine compétition électorale.

– Destin écrit –

Née Ellen Euphemia Johnson le 29 octobre 1938, cette femme au teint clair qui affectionne tenues et coiffes traditionnelles africaines, raconte dans ses mémoires qu’on lui avait prédit un destin de dirigeante.

Quelques jours après sa naissance, un vieil homme a dit à sa mère: « Oh, Martha, cet enfant sera important. Cet enfant va diriger ».

Mme Sirleaf avoue avoir eu du mal à croire cette prédiction jusqu’à l’âge adulte. « Je regardais tous mes amis aller au collège à l’étranger tandis que je restais à la maison à Monrovia, prisonnière d’un mari violent, avec quatre jeunes fils, et aucune perspective d’avenir », écrit celle qui a divorcé de son mari, aujourd’hui décédé, et a onze petits-enfants.

Candidate malheureuse face à Charles Taylor à la présidentielle de 1997, elle est devenue en 2005 le 24e chef de l’Etat libérien et la première présidente élue d’Afrique.

Dès son investiture en 2006, cette économiste, ex-haut fonctionnaire internationale et ex-ministre des Finances a entrepris une opération de charme auprès des institutions financières internationales qui la connaissent bien, ce qui lui a permis en partie d’effacer la dette et d’attirer les investisseurs.

La lutte contre la corruption et en faveur de profondes réformes institutionnelles a toujours été au coeur de son action politique, ce qui lui a valu son surnom de « Dame de fer » et d’être envoyée deux fois en prison dans les années 1980 sous le régime de Samuel Doe.

Mais son bilan n’a pas aidé son vice-président pendant 12 ans, Joseph Boakai. Les deux ont pris leurs distances, alors qu’Ellen Sirleaf s’est montrée avec George Weah quelques jours avant le second tour.

Pour le quotidien libérien FrontPage Afrique, au final, les « valises » du régime Sirleaf étaient trop lourdes à porter pour Joseph Boakai.

« Aux yeux de beaucoup, le népotisme, la corruption, la gabegie et un système éducatif défaillant ont plombé le bilan du gouvernement », analysait vendredi le journal.

Romandie.com avec(©AFP / 29 décembre 2017 18h05)

Gambie: la Cédéao mardi à Banjul pour convaincre Jammeh

décembre 12, 2016

Dakar – Des chefs d’Etat d’Afrique de l’Ouest conduits par la présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf se rendront mardi en Gambie pour demander à Yahya Jammeh de quitter le pouvoir, a indiqué lundi une source au ministère sénégalais des Affaires étrangères.

La délégation, conduite par Mme Sirleaf en qualité de présidente en exercice de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), comprendra ses homologues nigérian Muhammadu Buhari, sierra-léonais Ernest Bai Koroma et ghanéen John Dramani Mahama, a précisé cette source à l’AFP.

Ces chefs d’Etat vont lui demander de quitter le pouvoir, à la suite de sa défaite à l’élection présidentielle du 1er décembre, a-t-on ajouté.

Une mission de la présidence de la Cédéao était prévue ces derniers jours à Banjul, mais le président gambien s’est opposé à sa venue, a affirmé samedi le ministre sénégalais des Affaires étrangères Mankeur Ndiaye.

Dans un brusque revirement, Yahya Jammeh, qui le 2 décembre avait reconnu sa défaite face au candidat de l’opposition Adama Barrow, est revenu sur cette décision dans une déclaration télévisée vendredi soir, réclamant un nouveau vote.

La communauté internationale a condamné ce revirement, le Conseil de sécurité exhortant samedi M. Jammeh à respecter le choix du peuple souverain de la Gambie et transférer, sans conditions ni retard injustifié, le pouvoir au président élu, Adama Barrow.

Au nom de la Cédéao, Mme Sirleaf, a estimé samedi que ce revirement était inacceptable et menaçait la paix non seulement en Gambie, mais dans tout la sous-région d’Afrique de l’Ouest.

Selon un communiqué officiel, elle a également adressé un message personnel au président Jammeh pour lui demander d’accepter les résultats de l’élection.

Romandie.com avec(©AFP / 12 décembre 2016 14h50)             

Liberia: Le bureau de la présidente Sirleaf ravagé par un incendie

juin 15, 2016

 

Un incendie a ravagé mardi, le quatrième étage du Ministère libérien des affaires étrangères, où la présidente Ellen Johnson-Sirleaf avait aménagé un bureau provisoire.
La présidente du Libéria aurait été évacuée par ses services de sécurité, alors que le feu faisait encore rage dans l’immeuble.

Selon les sapeurs-pompiers cités mercredi par des médias, le feu aurait été provoqué par un défaut
électrique.

Selon eux, le feu a commencé à la salle de contrôle de la Société de Communication Lone Star, une entreprise privée située au rez-de-chaussée de l’immeuble et s’est ensuite propagé aux étages supérieurs.

L’ampleur des dégâts n’a pas encore été évaluée.

Le dernier grand incendie qui avait alors dévasté le Palais présidentiel du Libéria a eu lieu en Juillet 2006.

Apanews.net

 

 » Je n’ai pas besoin de changer les lois pour un 3è mandat » (Ouattara)

janvier 18, 2016

Le président ivoirien Alassane Ouattara a indiqué, lundi, qu’il n’a pas  » besoin de changer les lois pour briguer un 3è mandat » à la tête de son pays.

Le chef de l’Etat ivoirien Alassane Ouattara répondait à Moses Kéa, porte-parole des rois et chefs traditionnels du Libéria qui sollicitait des Présidents ivoirien et libérien un 3è mandat  » pour tout ce que vous faites pour la paix dans nos deux pays ».

 » Non. Ellen et moi, nous n’avons pas besoin de changer les lois pour un troisième mandat. Ellen et moi, nous nous sommes consultés. Je n’ai pas besoin de ça » a déclaré M. Ouattara qui co-présidait avec son homologue du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf, le 2è conseil conjoint des rois et chefs traditionnels de Côte d’Ivoire et du Liberia .

Apanews.net

Liberia: l’opposant et ex-footballeur George Weah élu sénateur

décembre 28, 2014

Liberia: l'opposant et ex-footballeur George Weah élu sénateur
Liberia: l’opposant et ex-footballeur George Weah élu sénateur © AFP

L’opposant libérien et ex-star du football international George Weah a été élu sénateur du Liberia, en battant largement un des fils de la présidente avec 78% des voix, selon les résultats officiels obtenus dimanche par l’AFP.

M. Weah a été élu pour la région de Montserrado, où est située la capitale Monrovia. Le scrutin s’était déroulé le 20 décembre.

M. Weah, du Congrès pour le changement démocratique (CDC), a obtenu 78% des voix, devançant largement Robert Sirleaf (indépendant), un des fils de la présidente libérienne Ellen Johnson Sirleaf, qui a eu 10,8% des suffrages, d’après les résultats de la Commission électorale nationale (NEC).

MM. Weah et Sirleaf étaient considérés comme les deux principaux prétendants parmi les onze candidats en compétition pour l’unique siège du comté (province) de Montserrado, dans l’ouest du pays.

Par sa taille (un peu plus de 1. 900 km2), cette région est le plus petit des quinze comtés du pays, mais elle est la province la plus importante par sa population: environ un tiers des quelque 4 millions d’habitants du Liberia y résident.

Les élections partielles du 20 décembre visaient à renouveler 15 des 30 sièges du Sénat. Au total, 139 candidats, dont 20 femmes, étaient en lice.

Le taux de participation au scrutin a été de 25,2%, d’après les résultats de la NEC.

L’ex-chef de guerre Prince Johnson, qui était en lice comme candidat indépendant pour le comté de Nimba (nord), a été élu avec 66,6% des voix face à cinq adversaires.

Dans cinq des quinze comtés, les candidats les mieux placés ont obtenu plus de la moitié des voix, dans les dix autres, les mieux placés sont en-dessous de la barre des 50%.

Aucune indication n’était cependant immédiatement disponible sur d’éventuels recours et contestations.

Les sénatoriales partielles se sont généralement déroulées sans incident après deux reports en raison de l’épidémie d’Ebola. Initialement fixé au 14 octobre, le scrutin avait été reporté au 16 décembre puis décalé au 20 décembre.

En un an, Ebola a fait plus de 7. 700 décès, à 99% au Liberia, en Sierra Leone et en Guinée, d’après un bilan de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) publié vendredi.

Jeuneafrique.com avec AFP

Liberia: des hauts fonctionnaires limogés pour avoir fui Ebola

août 27, 2014
Ellen Johnson Sirleaf, présidente du Liberia Reuters/Jonathan Ernst

Ellen Johnson Sirleaf, présidente du Liberia Reuters/Jonathan Ernst

Au Liberia, plusieurs hauts responsables de l’État ont été limogés par Ellen Johnson Sirleaf. La présidente leur reproche de ne pas être rentrés au pays pour participer à l’effort de lutte nationale contre le virus Ébola. Parmi ses officiels limogés, des membres de cabinets ministériels et des hauts fonctionnaires, autant de hauts responsables qui ont paniqué devant la maladie et ont préféré s’en tenir très éloignés au lieu de participer à l’effort gouvernemental.

Combien sont-ils ? De qui s’agit-il ? Les autorités libériennes sont restées très vagues. « Tous les responsables ayant violé les ordres sont relevés de leur fonction », pouvait-on lire dans un communiqué de la présidence.

Lorsque le 6 août, le Liberia, sévèrement frappé par l’épidémie d’Ébola, avait décrété l’état d’urgence, Ellen Johnson Sirleaf avait ordonné à ces hauts fonctionnaires de rentrer dans le pays pour que tous participe à la lutte contre le virus. Certains sont revenus, d’autres ont défié les ordres.

Selon Lewis Brown, le ministre de la Communication, joint par RFI, les responsables limogés sont tous des membres de l’exécutif. Des hauts fonctionnaires, des membres de cabinets ministériels, des députés ou encore des responsables de la commission d’investissement.

Les salaires des personnes à la tête des services publics importants seront gelés jusqu’à leur retour dans le pays. Des mesures strictes, nécessaire à la survie de l’État, selon la présidence.

Rfi.fr

Ebola : émeute dans un quartier de Monrovia placé en quarantaine, la police tire à balles réelles

août 21, 2014

La population de West Point, un quartier de la capitale du Liberia, Monrovia, a réagi avec des jets de pierre et des cris à sa mise en quarantaine, mercredi, alors qu’un couvre-feu général a été décrété mardi. Les tirs de la police et de l’armée ont fait au moins quatre blessés.

À Monrovia, capitale du Liberia, les 75 000 habitants du quartier de West Point se sont réveillés encerclés par un cordon de militaires et de policiers lourdement armés, mercredi 20 août. Pendant la nuit, le secteur a été placé sous quarantaine, de même que celui de Dolo Town, plus au sud. Cette décision a été prise la veille par la présidente Ellen Johnson Sirleaf, afin de maîtriser la propagation du virus Ébola. Le même jour, les autorités ont également imposé un couvre-feu sur l’ensemble du pays.

La fuite de 17 patients d’un centre pour malades d’Ébola, retrouvés depuis, et le pillage de draps et de matelas souillés ont augmenté le risque de nouvelles contaminations. Les patients avaient quitté les lieux pour échapper à l’assaut du centre par des jeunes le week-end dernier, à Westpoint. Plutôt que de rouvrir l’établissement, la présidente du Libéria a ordonné la mise en quarantaine du quartier. Les habitants de West Point ont réagi par des jets de pierres et des cris de colère.

Tables, chaises et fils barbelés

Les incidents ont éclaté mercredi quand des policiers sont venus évacuer une représentante de l’État résidant dans le quartier avec sa famille. D’autres témoins affirment que les affrontements ont commencé après le blocage des routes dans le quartier. Tôt dans la matinée, les forces de sécurité ont installé des tables, des chaises et des fils barbelés sur les voies.

Les soldats ont d’abord utilisé des gaz lacrymogènes pour disperser la foule puis ils ont ouvert le feu. Quatre habitants ont été blessés par balle avant d’être évacués, selon des témoins oculaires et le correspondant de l’AFP. Aucun bilan de source médicale sur leur état n’a pu être obtenu dans l’immédiat.

Le calme est revenu dans l’après-midi mais la tension restait vive autour de West Point, où militaires et policiers étaient aux aguets. « Les soldats utilisent des balles réelles », a déclaré le porte-parole de l’armée Dessalines Allison, ajoutant que ces derniers « ont suivi les instructions. Ils n’ont pas tiré sur des citoyens pacifiques. »

Une désinformation totale

Ignorant tout du blocus, les résidents de West Point n’ont pas pu se rendre au travail ni s’approvisionner. « Nous avons découvert le blocus ce matin. Nous sommes sortis et nous ne pouvions aller nulle part », raconte Barry, 45 ans, employé dans un bureau de change.

La désinformation amplifie la crainte et la psychose des habitants. L’un d’entre eux est persuadé que le gouvernement a bouclé le quartier afin d’y apporter le virus Ebola, selon Reuters.

« Je n’ai plus rien à manger »

Conséquence de la quarantaine : le prix de certains produits de base, comme l’eau en poudre, a flambé. Sur les radios locales, plusieurs résidents ont même signalé un doublement des prix.

Pour calmer les tensions, les autorités ont commencé à distribuer à West Point des tonnes de riz, de l’huile et des aliments de première nécessité. « Je n’ai plus rien à manger et nous avons très peur », dit Alpha Barry, un habitant du quartier originaire de Guinée et père de quatre jeunes enfants.

« C’est inhumain, ce que fait cette dame [la présidente du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf, NDLR]. On ne peut pas nous enfermer subitement sans nous prévenir, comment nos enfants vont-ils manger? », a déclaré par téléphone à l’AFP un autre résident, Patrick Wesseh.

Dans le centre de Monrovia, la plupart des magasins étaient fermés, y compris à Waterside, le plus grand marché de la capitale.

Jeuneafrique.com par Anissa Hammadi

Ebola: les malades ayant fui un centre attaqué au Liberia toujours recherchés

août 18, 2014

Ebola: les malades ayant fui un centre attaqué au Liberia toujours recherchés  © AFP

Ebola: les malades ayant fui un centre attaqué au Liberia toujours recherchés © AFP


Dix-sept malades d’Ebola échappés pendant le week-end d’un centre d’isolement attaqué et pillé par des hommes armés de gourdins et de couteaux à Monrovia, la capitale du Liberia, étaient toujours recherchés lundi, a appris l’AFP de sources concordantes.

« Jusqu’à ce matin on recherchait toujours ces 17 malades qui ont fui le camp mais on ne les a pas encore retrouvés », a déclaré à l’AFP le ministre de l’Information Lewis Brown.

« Le pire est que ceux qui ont pillé le centre ont pris des matelas et des draps souillés des fluides venant du corps des malades. On risque de se retrouver face à une situation difficile à contrôler », a-t-il souligné.

M. Brown, porte-parole officiel désigné par la présidente Ellen Johnson Sirleaf pour toutes les questions concernant Ebola, a évoqué une possible mise en quarantaine du quartier de West Point, qui compte près de 75. 000 habitants, où ce centre avait récemment été installé dans un lycée.

« Ces voyous qui ont pillé le centre sont tous maintenant probablement porteurs du virus Ebola. La mise en quarantaine du quartier pourrait être une solution », a-t-il prévenu.

Contacté par téléphone, Fallah Boima, dont le fils Michel Boima était au centre d’isolement de West point, a dit à l’AFP n’avoir aucune nouvelle de lui depuis l’attaque, survenue dans la nuit de samedi à dimanche.

« J’ai peur qu’il meure quelque part sans que je le sache », a-t-il dit.

Wilmont Johnson, président des jeunes de West Point, a indiqué lundi à des journalistes avoir mis sur pied une équipe de recherche dans le quartier, qui n’a pas retrouvé trace des 17 disparus.

« On a fouillé partout dans le quartier, mais en vain. Ceux qui les ont vus passer disent qu’ils sont partis vers d’autres quartiers », a affirmé Wilmont Johnson.

Selon des témoins, les assaillants criaient des slogans hostiles à la présidente Sirleaf et assuraient qu' »il n’y a pas d’Ebola » dans le pays.

En cinq mois, cette fièvre hémorragique très contagieuse a fait 1. 145 morts, selon le dernier bilan de l’Organisation mondiale de la santé (OMS): 413 au Liberia, 380 en Guinée, 348 en Sierra Leone et quatre au Nigeria.

Jeuneafrique.com avec AFP

Gouvernance africaine : le pouvoir, une histoire de femmes

janvier 31, 2014
Ruth Perry, Ellen Johnson Sirleaf, Joyce Banda, Aminata Touré, Luisa Diogo, Cissé Mariam Sidibé. Ruth Perry, Ellen Johnson Sirleaf, Joyce Banda, Aminata Touré, Luisa Diogo, Cissé Mariam Sidibé. © AFP ; J.A.

Ruth Perry, Ellen Johnson Sirleaf, Joyce Banda, Aminata Touré, Luisa Diogo, Cissé Mariam Sidibé. © AFP ; J.A.

Catherine Samba-Panza, Joyce Banda, Ellen Johnson Sirleaf ou Aminata Touré aujourd’hui. Sylvie Kinigi, Ruth Perry ou Élisabeth Domitien hier. Ces Africaines ont un point commun : elles sont ou ont été présidentes ou Premières ministres.

Dans l’enthousiasme, certains l’ont qualifiée un peu rapidement de première femme chef d’État d’Afrique francophone, voire de « troisième présidente de l’Afrique postcoloniale » (le New York Times). Mais Catherine Samba-Panza n’est pas tout à fait une pionnière, y compris chez les francophones. La Burundaise Sylvie Kinigi a ainsi exercé cette fonction par intérim entre octobre 1993 et février 1994, tout comme la Gabonaise Rose Francine Rogombé pendant quatre mois, après la mort d’Omar Bongo Ondimba (en 2009).

En Afrique anglophone, la Libérienne Ruth Perry a occupé de facto le fauteuil suprême, en tant que présidente du Conseil d’État, entre septembre 1996 et août 1997, et l’on avait un peu oublié que la toute première femme chef d’État sur le continent restera, pour l’Histoire, une lusophone, Carmen Pereira, présidente de la Guinée-Bissau. Il est vrai que son règne fut météoritique : deux jours, du 14 au 16 mai 1984. Enfin, deux femmes exercent actuellement cette fonction en Afrique – Catherine Samba-Panza étant la troisième depuis son investiture le 23 janvier : Ellen Johnson Sirleaf au Liberia et Joyce Banda au Malawi.

>> Lire aussi « Centrafrique : Catherine et les soudards »

Côté Premiers ministres (ou Premières ministres ?), la Sénégalaise Aminata Touré est la seule Africaine à occuper, en ce moment, cette position. La Mozambicaine Luisa Diogo, la Malienne Cissé Mariam Sidibé, les Santoméennes Maria das Neves et Maria do Carmo Silveira, et (déjà) la Sénégalaise Mame Madior Boye les ont précédées à ce poste au cours des années 2000.

Mention particulière doit être faite de deux femmes, dont le passage à la tête de leur gouvernement s’acheva brutalement. La Rwandaise Agathe Uwilingiyimana, assassinée par les génocidaires le 7 avril 1994, et… la Centrafricaine Élisabeth Domitien. Ce lointain prédécesseur de Catherine Samba-Panza fut, de janvier 1975 à avril 1976, la première femme Premier ministre en Afrique. Jean-Bedel Bokassa, qui l’avait nommée, finit par la faire arrêter, juger puis emprisonner avant de la bannir de la scène politique. Motif : elle s’était opposée à son projet de se proclamer empereur…

>> Lire aussi : quand le pouvoir s’écrit au féminin

Jeuneafrique.com par François Soudan

Afrique : quinze femmes puissantes

avril 25, 2013

Adama NdiayeBethlehem Alemu

Charlize TheronDambisa Moyo

Ellen Sirleaf Johnson Lindiwe MazibukoLiya KebedeLeymah Gbowee

Elles sont la clé du changement et relèvent tous les défis malgré les conflits, les inégalités, les difficultés… De la politique au sport, de la mode à la physique, ces Africaines incarnent un continent décomplexé et dynamique. Des exemples à suivre.

Au diable la fatalité ! « Beautiful Africa » clame la chanteuse malienne Rokia Traoré dans un nouvel album. Qui fait parler de lui, et claque comme un défi à l’afro-pessimisme. Et le 18 mai, L’Afrique qui vient débarque à Saint-Malo pour le fameux festival Étonnants Voyageurs. Culture, mode, business… Éclipsées, les Chinoises. Affadies, les Européennes. Au dernier Women’s Forum de Deauville, les Africaines ont affolé l’applaudimètre. Mordant, charisme, énergie, modernité : elles ont raflé toutes les palmes, donnant le tempo de la féminité de demain. Travail, couple, famille : elles prennent tous ces défis à bras-le-corps. « J’aime être une femme active, une épouse et une mère », a lancé Ibukun Awosika, PDG d’une entreprise nigériane. Cette éblouissante délégation incarne la mue d’un continent : the rise of Africa – le réveil de l’Afrique. « Avec 6 % de croissance dans les cinq ans à venir, l’Afrique décolle économiquement », affirme Jean-Joseph Boillot, auteur de Chindiafrique, la Chine, l’Inde et l’Afrique feront le monde de demain, aux éditions Odile Jacob.

Elles chassent les dictateurs

Recul de la grande pauvreté (de 58 % de la population en 1999 à 47 % en 2008), chute de la fécondité en ville (3 enfants)… La clé du changement ? Les femmes. Elles chassent les dictateurs (Liberia, Malawi…), redressent leur pays (Rwanda, Burundi…), pilotent des grandes entreprises (Nigeria, Afrique du Sud…). Leur poids économique a accru leur pouvoir social et politique.

On compte aujourd’hui deux présidentes, Ellen Johnson Sirleaf au Liberia, et Joyce Banda au Malawi, et une femme à la tête de la Commission de l’Union africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma. Aujourd’hui, les trentenaires leur emboîtent le pas : « Nées dans les années 1980, elles ont connu les guerres civiles et la rigueur budgétaire imposée par le FMI et la Banque mondiale, analyse Jean-Joseph Boillot. Pour s’en sortir, elles ont étudié avec ardeur, se sont mises au travail et ont créé des activités alternatives. » Refus des atrocités, sens de la survie, mais aussi force de transgression et désir d’autonomie sont exacerbés chez elles : « C’est ce qui les rend innovantes, explique Hélène Quénot-Suarez, chercheuse à l’IFRI. Elles sont le fer de lance d’une nouvelle classe moyenne urbaine, éduquée et fière de son africanité. Cette jeunesse ultraconnectée, nomade et polyglotte, qui vit dans les grandes capitales, ne rêve plus d’émigrer en Europe mais veut saisir des opportunités chez elle et, surtout, développer son pays. »

En 2011, Ellen Johnson Sirleaf a été reélue à 74 ans, présidente du Liberia.Photo AFPCar loin d’une réussite individuelle, leur succès, ces femmes veulent le partager. « Nous avons puisé notre force dans la solidarité, écrit Leymah Gbowee, prix Nobel de la paix 2011, dans sa bouleversante autobiographie Notre force est infinie aux éditions Belfond. Au Liberia, mais aussi au Zimbabwe, au Congo, dans d’autres pays d’Afrique, je n’ai pas rencontré de victimes impuissantes, mais des femmes fortes, courageuses, déterminées. » Stylistes, avocates, blogueuses, entrepreneuses, scientifiques, artistes… Voici notre palmarès des quinze Africaines qui nous inspirent.

Elles redonnent l’espoir

Parce qu’elles veulent la paix, elles redonnent l’espoir, influencent les chefs d’état, créent des emplois ou s’occupent des orphelins.

Liberia : Leymah Gbowee, guerrière pacifiste
Bio express : elle a 18 ans quand la guerre civile éclate au Liberia. Après quatorze ans de terreur, qui entraînent la mort de 250 000 personnes, cette mère de six enfants réussit à convaincre des milliers de Libériennes de s’élever contre la violence des hommes. Sit-in, grève du sexe… Au prix d’un courage inouï, Leymah Gbowee et son armée de femmes en blanc chassent le dictateur Charles Taylor du pouvoir, restaurent la paix et font renaître l’espoir au Liberia.
Coup d’éclat : décrocher le prix Nobel de la paix 2011, avec la présidente du Liberia, Ellen Johnson Sirleaf.

Très influente auprès des chefs d’État, Dambisa Moyo milite pour développer la libre entreprise

Zambie : Dambisa Moyo, intello choc
Bio express : ultra-diplômée (Harvard, Oxford…), cette économiste de 43 ans passée par la Banque mondiale et Goldman Sachs, dénonce les effets pervers, selon elle, de l’aide humanitaire sur le continent (300 milliards de dollars versés depuis 1970) : détournements, corruption, conflits, culture de l’assistanat… Très influente auprès des chefs d’État africains et des grandes institutions, elle milite pour développer la libre entreprise.
Coup d’éclat :
son franc-parler fait mouche : ses livres sont tous des best-sellers (1). En 2009, l’hebdomadaire Time la classait parmi les 100 personnes les plus influentes du monde.

(1) L’Aide fatale : les ravages d’une aide inutile et de nouvelles solutions pour l’Afrique (éd. JC Lattès).

Éthiopie : Liya Kebede, top philanthrope
Ex-star des podiums, aujourd’hui actrice bankable, Liya Kebede, 34 ans, est depuis 2005 ambassadrice de bonne volonté de l’OMS. À la tête de sa propre fondation, l’égérie L’Oréal a aussi lancé une marque éthique chic, Lemlem, pour créer des emplois à Addis-Abeba.

Burundi : Marguerite Barankitsé, mama Shalom
En pleine guerre ethnique, elle a recueilli 20 000 orphelins tutsis et hutus, sans distinction, au sein de ses Maisons Shalom. Une action de réconciliation qui lui a valu la reconnaissance internationale et le prix 2011 de la Fondation Chirac pour la prévention des conflits.

Afrique du Sud : Charlize Theron, icône humanitaire
Nommée messagère de la paix par l’ONU, l’égérie
Dior revendique son africanité. Elle a créé le Charlize Theron Africa Outreach Project pour soutenir les enfants atteints du sida et lutter contre les violences faites aux femmes.

Elles innovent

Parce qu’elles innovent, elles jouent sur la mode ethnique et éthique, elles chantent le folk, étudient le climat ou inventent des logiciels.

Sénégal : Adama Paris, world fashion
Bio express : fille de diplomates, cette Franco-Sénégalaise diplômée de Paris-Dauphine a très vite bifurqué de l’économie vers la mode, sa passion. À 23 ans, elle crée sa marque, Adama Paris, pointue, cosmopolite, sans frontières – tels ses Bikini en wax, l’imprimé traditionnel africain. Et lance la Fashion Week de Dakar, vitrine des créateurs de tout le continent.
Coup d’éclat : le succès de sa première Black Fashion Week, organisée à Paris en octobre 2012, avec des guests comme Rossy de Palma ou Youssou N’Dour. Cette styliste de 27 ans déclinera ce concept à Montréal du 15 au 17 mai prochain. 

Éthiopie : Bethlehem Alemu, des sandales qui s’arrachent
Bio express : cette businesswoman de 33 ans a créé une marque de chaussures éco-conçues, éthiques et colorées, soleRebels, vendue sur Internet, qui séduit les bobos du monde entier, à Paris, New York ou Tokyo. À la tête de la PME la plus florissante d’Addis-Abeba (300 salariés), Bethlehem incarne cette nouvelle génération d’entrepreneuses africaines qui bâtissent leur succès dans une économie mondialisée. Tout en gardant un souci d’éthique : le salaire de ses employés est trois fois supérieur à la moyenne nationale éthiopienne.
Coup d’éclat : elle ouvre des boutiques – trois à Taïwan, une en Suisse et bientôt une à Singapour – qui rivalisent avec les plus grandes marques.

Bethlehem Alemu est à la tête de la PME la plus florissante d’Éthiopie.Photo DRMali : Rokia Traoré, diva mandingue
À 38 ans, cette chanteuse franco-malienne invente un folk afro inspiré de la tradition mandingue. À Bamako, sa Fondation Passerelle offre un tremplin aux jeunes talents.

Nigeria : Francisca Nneka Okeke, physicienne de génie
Pour mieux comprendre le changement climatique, cette pionnière étudie la variation des courants ioniques de la haute atmosphère. Des travaux novateurs qui lui valent le prix L’Oréal-Unesco « Pour les Femmes et la Science », remis à Paris en en mars 2013.

Kenya : Ory Okolloh, star high-tech
Avocate diplômée de Harvard, cette cyberactiviste de 35 ans a fondé Ushahidi, une société high-tech de logiciels libres qui partage des infos en temps réel, et permet aux témoins d’exactions de les signaler par SMS. Un outil pour les défenseurs des droits de l’homme. Aujourd’hui directrice de la stratégie de Google Afrique, elle veut booster la créativité, à l’heure où le continent opère sa mue numérique.

Elles siègent au Parlement

Parce qu’elles brûlent d’ambition elles investissent la cosmétique, la BD, l’art, elles sprintent ou siègent au parlement. 

Sénégal : Magatte Wade, crème du business
Bio express : cette femme d’affaires de 36 ans, qui voyage entre San Francisco, Paris et Dakar, pèse plus de 3 millions de dollars. Fondatrice d’Adina World Beat, elle commercialise aux États-Unis des jus de fruits achetés aux petits producteurs sénégalais, tel le bissap bio, boisson traditionnelle à base de fleurs d’hibiscus. Avec sa nouvelle société, Tiossan, elle vise aujourd’hui la cosmétique de luxe, en utilisant les secrets de beauté des Sénégalaises.
Coup d’éclat : ses déclarations percutantes dans les médias, pour convaincre les jeunes Africains de consommer local. Parlant français, anglais et wolof, forte d’une identité complexe et assumée, elle prouve que le continent peut réussir en puisant dans ses racines.

Afrique du Sud : Lindiwe Mazibuko, flamme politique
Bio express : diplômée de l’université du Cap, cette jeune députée noire de 32 ans s’est imposée, en à peine deux ans, numéro 2 du principal parti d’opposition, l’Alliance démocratique, perçu comme un parti « blanc ». Porte-parole et leader du groupe parlementaire, elle est la première femme et la première Zoulou à accéder à ces fonctions.
Coup d’éclat : au Parlement, cette brillante et pugnace oratrice étrille sévèrement la gestion du président, Jacob Zuma. Corruption, chômage, grève de mineurs violemment réprimée… Celle qui entend porter la voix de la génération born free, née après la fin de l’apartheid, vise désormais la présidentielle de 2014.

Élue au Parlement sud-africain, Lindiwe Mazibuko vise l’élection présidentielle de 2014.Photo AFPÉthiopie : Tirunesh Dibaba, coureuse de fond
Reine du 10 000 m, cette athlète de 27 ans est surnommée la « Usain Bolt » du fond. Aux Jeux olympiques de Londres, elle a décroché sa troisième médaille d’or olympique.

Côte d’Ivoire : Marguerite Abouet, « Tintin » d’Abidjan
Avec Aya de Yopougon aux éditions Gallimard, vendu à 300 000 exemplaires, cette scénariste de BD raconte les aventures hilarantes d’une ado d’Abidjan. Son prochain défi ? La sortie d’Aya au cinéma en 2013 et la promotion de son association, Des livres pour tous.

Bénin : Marie-Cécile Zinsou, mécène arty
Cette métisse de 30 ans a créé en 2005 à Cotonou la Fondation Zinsou, reconnue pour la qualité des artistes africains qu’elle expose (3 millions de visiteurs). Et ouvrira à Ouidah en novembre prochain le premier musée d’Art contemporain africain.

Madame Figaro.fr par Dalila Kerchouche