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Émoi en Allemagne après des scènes d’émeutes et de pillage à Stuttgart

juin 21, 2020
Des policiers sont postés devant des boutiques vandalisées le 21 juin 2020 à Stuttgart, après une nuit d'échauffourées
© Christoph Schmidt Des policiers sont postés devant des boutiques vandalisées le 21 juin 2020 à Stuttgart, après une nuit d’échauffourées
« Scènes de guerre civile », « violence sans précédent »: les condamnations politiques pleuvent en Allemagne après des pillages de magasins et des échauffourées entre plusieurs centaines de jeunes et la police à Stuttgart dans la nuit de samedi à dimanche.

Plus d’une dizaine de policiers ont été légèrement blessés et une vingtaine de personnes ont été interpellées lors de ces violences urbaines qui ont éclaté d’après les autorités locales à la suite d’un contrôle de police vers minuit pour une affaire de stupéfiant qui a dégénéré.

Plusieurs centaines de jeunes gens, jusqu’à 500, se sont alors dirigés en petits groupes vers le centre-ville pour y semer le chaos pendant plusieurs heures.

Portant souvent des cagoules pour éviter d’être identifiés ils ont alors « fortement endommagé des voitures de police garées dans la rue en brisant leurs vitres à coups de barres de fer, de poteaux », ont indiqué les forces de l’ordre dans un communiqué.

Ils ont « lancé des pierres et des pavés retirés de la voie publique ou de chantiers de construction vers d’autres véhicules des forces de l’ordre qui circulaient », et agressé des membres des forces de l’ordre.

Au total « plus d’une dizaine de policiers » ont été légèrement blessés à cette occasion, a-t-elle ajouté.

– Pillages –

Sur leur passage, les émeutiers ont brisé aussi plusieurs vitrines de commerces, tandis que des devantures de magasins ont été pillées, notamment sur une des grandes artères commerçantes de la métropole, comme le montrent diverses vidéos amateurs circulant sur les réseaux sociaux.

La chaîne de télévision publique locale SWR parle notamment d’une bijouterie, d’un établissement de restauration rapide ou encore d’un magasin de téléphones portables.

Au total, neuf magasins ont été pillés et 14 endommagés.

Le calme n’est revenu que vers 03H00 du matin (01H00 GMT) après l’arrivée de renforts de police. Jusqu’à 280 membres des forces de l’ordre ont été mobilisées.

Contrairement à d’autres pays en Europe, ou aux États-Unis, ce type de violences urbaines est rare en Allemagne. Le choc parmi les responsables politiques a été d’autant plus grand.

« Ces scènes incroyables m’ont laissé sans voix », a déclaré le chef de la police de la ville, Frank Thomas Berger. « Je n’avais jamais rien vu de tel, en 46 ans de carrière dans la police ».

Un responsable politique local du parti social-démocrate à Stuttgart, Sascha Binder, a parlé de « scènes dignes d’une guerre civile » et de « combats de rue », demandant que toute la lumière soit faite sur la « nuit horrible qu’a connue Stuttgart ».

Le chef du gouvernement de la région, le Bade-Wurtemberg, dans le Sud-Ouest du pays, Winfried Kretschmann, a dénoncé « l’éruption brutale de violence » et « des actes criminels ».

Son ministre de l’Intérieur, Thomas Strobl, a promis de lourdes sanctions. « Les violences que nous avons connues dans la nuit à Stuttgart sont d’une ampleur sans précédent » dans la région, a-t-il dit au quotidien Die Welt.

Des incidents similaires s’étaient déjà produits les weekends précédents dans la ville mais ils étaient d’une ampleur bien moindre.

La police a exclu toute motivation politique de la part des émeutiers et penchait plutôt pour des fêtards, réunis dans le centre ville par une nuit chaude, parce que les clubs et les discothèques sont toujours fermés.

Sur les douze non-allemands interpellés, le chef de la police a indiqué qu’ils étaient de pays comme la Croatie, le Portugal, mais aussi la Somalie ou l’Afghanistan.

MSN-Québec avec AFP

Chili : émeutes à Santiago, l’état d’urgence décrété

octobre 19, 2019

 

Le président chilien Sebastian Pinera a confié à un militaire la responsabilité d’assurer la sécurité après une journée de violences et d’affrontements nés de protestations contre l’augmentation des prix des transports.

Chil

Le bâtiment emblématique de la multinationale de l’énergie ENEL en feu suite aux émeutes à Santiago du Chili le 18 octobre REUTERS/Ramon Monroy

Le président chilien Sebastian Pinera a décrété vendredi soir l’état d’urgence à Santiago et a confié à un militaire la responsabilité d’assurer la sécurité après une journée de violences et d’affrontements nés de protestations contre l’augmentation des prix des transports. «J’ai décrété l’état d’urgence et, à cette fin, j’ai nommé le général de division Javier Iturriaga del Campo à la tête de la défense nationale, conformément aux dispositions de notre législation concernant l’état d’urgence», a déclaré Sebastian Pinera dans un message au palais gouvernemental.

Santiago du Chili a été le théâtre de violentes confrontations une bonne partie de la journée de vendredi entre les forces de l’ordre et des manifestants, qui ont obligé les autorités à boucler toutes les stations de métro. Les affrontements se sont multipliés à la tombée de la nuit et plusieurs bâtiments ont été pillés et incendiés.

Avant que les stations de métro ne soient bouclées, des appels à monter dans les trains sans billet avaient circulé, pour protester contre l’augmentation des prix des tickets de métro, passés de 800 à 830 pesos (1,04 euro) aux heures de pointe, après déjà une première augmentation de 20 pesos en janvier dernier. «L’ensemble du réseau est fermé en raison des émeutes et des destructions qui empêchent les conditions minimales de sécurité pour les passagers et les travailleurs», a annoncé sur Twitter le gestionnaire du métro, après des attaques contre presque l’intégralité des 164 stations, où beaucoup de barrières et tourniquets ont été détruits.

Le métro de Santiago, le plus étendu (140 km) et le plus moderne d’Amérique du sud, devrait rester clos ce week-end et pourrait rouvrir progressivement la semaine prochaine. En attendant, beaucoup d’habitants de Santiago ont dû rentrer chez eux à pied, parcourant parfois de longue distances, ce qui a provoqué des scènes de chaos et de désespoir.

En divers endroits de la ville, des manifestants ont érigé des barricades et se sont heurtés à la police, qui a fait usage de canons à eau et de gaz lacrymogènes, des scènes de bataille de rue plus vues depuis longtemps dans la capitale chilienne. Le président Sebastian Pinera a qualifié les manifestants de délinquants. «Ce désir de tout casser n’est pas une protestation, c’est criminel», a-t-il déclaré dans une interview à la radio.

Jeudi, 133 personnes avaient été arrêtées pour des dégradations dans les stations de métro, où les dommages se montent selon le gestionnaire à 400 à 500 millions de pesos (630.000 euros). Les transports en commun sont très utilisés à Santiago, une ville très polluée et congestionnée.

Par Le Figaro avec AFP

Les expulsions d’émeutiers britanniques ont commencé

août 28, 2011

Plusieurs municipalités anglaises ont engagé des procédures pour pénaliser leurs résidents arrêtés durant les émeutes.

Maite de Calva est devenue le symbole de la politique de fermeté des autorités britanniques après les émeutes de début août. Cette mère célibataire de 43 ans, immigrée espagnole, résidente de Battersea, sur la rive sud de la Tamise à Londres, a été la première à recevoir, voici une semaine, une notice d’expulsion de son logement social de deux pièces après les faits reprochés à son fils de 18 ans durant les événements. Ce dernier, Daniel Sartain-Clarke, a été arrêté pour vol dans un magasin d’électronique de Clapham Junction le 8 août et maintenu en détention provisoire en attendant son jugement, prévu le 6 septembre. Les élus locaux de Wandsworth n’ont pas jugé utile d’attendre pour lancer la procédure d’expulsion. «La mairie va faire tout ce qui est possible pour s’assurer que ceux qui sont responsables payent le prix de leur comportement. Ce qui peut aller jusqu’à l’expulsion», a prévenu le chef conservateur de la municipalité, Ravi Govindia. Si le prévenu est acquitté, la procédure sera toutefois annulée, précise un porte-parole.

Plusieurs municipalités adoptent une réponse sans pitié aux émeutes, encouragée par David Cameron. Alors que les tribunaux condamnent lourdement les fauteurs de troubles – avec des peines 25 % plus lourdes comparé aux pratiques habituelles – les sanctions ne s’arrêtent pas à la prison. «Assurons-nous que si des gens causent des troubles et enfreignent la loi, ils soient éjectés de leurs logements sociaux», a déclaré le premier ministre. L’opinion applaudit. Une pétition pour priver les émeutiers de tout avantage social a déjà recueilli plus de 220 000 signatures. «Aucun contribuable ne devrait subventionner ceux qui ont détruit des biens, volé leurs voisins et montré le mépris pour ce que le pays leur apporte», justifient les auteurs du texte.

«Double peine»

Au sud de Londres, le Council de Southwark a envoyé cette semaine 35 lettres d’expulsion. «Sur 120 résidents locaux arrêtés pour leur implication dans les émeutes, nous avons identifié ces 35 cas, explique Ian Wingfield, élu de Southwark en charge du logement. Nous nous appuyons sur une loi de 1985 qui permet à la municipalité d’expulser un résident coupable d’un délit. Mais nous regardons la situation au cas par cas, de façon raisonnable et proportionnée. On ne va pas mettre dans la rue quelqu’un qui a volé une bouteille d’eau, des personnes âgées ou des enfants. Certaines familles vont peut-être même avoir besoin d’une aide sociale accrue. On peut aussi supprimer la sécurité du bail du locataire pendant un an avant de l’expulser. La procédure va commencer par des entretiens en face à face avec ces gens. Seulement quelques-uns seront expulsés au bout du compte.»

La pression politique pour une réaction ferme et rapide aux casseurs entraîne parfois un peu de précipitation. Les expulsions souhaitées par les mairies devront être validées par un juge. Selon un sondage du magazine Inside Housing, 27 bailleurs de logements sociaux sur 36 interrogés dans le pays envisagent de telles mesures tandis que neuf s’y refusent. Ces décisions échappent aux clivages politiques : les municipalités de gauche comme Southwark, Manchester, Nottingham ou Greenwich se sont prononcées pour, comme celles de droite de Westminster, Hammersmith, Fulham ou Wandsworth. «Bien sûr cela a fait débat mais le conseil municipal est en vacances, nous en reparlerons à la rentrée», précise le travailliste Ian Wingfield. D’autres municipalités préfèrent ne pas se hâter. À Westminster, au cœur de Londres, sur 34 résidents condamnés, 19 occupent des logements sociaux. «On va prendre le temps d’étudier les options appropriées», tempère une porte-parole. À Greenwich, «on réfléchit à des expulsions, mais la priorité est d’abord d’aider les victimes des destructions».

Des voix s’élèvent pour dénoncer cette «double peine». Lord Ken Macdonald, conseiller de la reine, ancien procureur général, a déclaré que les juges risquent d’être «très mal à l’aise» avec de telles sanctions. «Cela sonne bien dans les médias, mais je ne suis pas sûr que mettre d’anciens émeutiers avec leur famille à la rue sans ressources nous aide à restaurer l’harmonie sociale et à éviter de nouveaux désordres», estime ce haut magistrat. «C’est à la justice de punir les criminels, pas aux municipalités», martèle Stephen Bubb, patron de l’Association of Chief Executives of Voluntary Organisations. À Wandsworth, une pétition pour défendre Maite de Calva a réuni 2737 signatures et une manifestation a été organisée devant la résidence du maire. Un élu travailliste local a pris sa défense. Pour calmer le zèle répressif, le secrétaire d’État aux Communautés, Eric Pickles, a annoncé une consultation de douze semaines sur le sujet.

Lefigaro.fr par Florentin Collomp

Les émeutes en Grande-Bretagne ont fait un mort

août 9, 2011

Les émeutes se sont étendues à plusieurs villes en Grande-Bretagne. Rentré d’urgence à Londres, le premier ministre David Cameron promet de tout faire pour ramener l’ordre, mais n’appelle pas l’armée en renfort.

Les émeutes qui ont touché ce week-end plusieurs quartiers multiethniques de Londres gagnent du terrain. Violences et pillages ont en effet continué dans la nuit de lundi à mardi dans la capitale, atteignant même d’autres villes anglaises, comme Birmingham (au centre du pays), Liverpool (nord-ouest) et Bristol (sud-ouest). Mardi, un jeune homme de 26 ans est mort des suites de ses blessures : il avait été touché par une balle alors qu’il se trouvait dans sa voiture à Croydon, dans le sud de Londres. C’est le premier décès recensé depuis le début des troubles samedi soir.

David Cameron, qui était jusqu’alors en vacances en Toscane (Italie), a décidé de rentrer en urgence dans la capitale. Mardi, au cours d’une brève allocution devant ses bureaux de Downing Street, il a promis de tout mettre en oeuvre pour ramener l’ordre dans les rues. Le premier ministre a notamment annoncé des renforts policiers – passant les effectifs policiers de Londres de 6000 à 16.000 – et a demandé une justice rapide pour les centaines de personnes arrêtées depuis samedi. Il a en outre précisé que les vacances parlementaires seraient interrompues jeudi pour une séance exceptionnelle consacrée à ces émeutes.

Mardi plus tôt dans la matinée, Scotland Yard avait d’ores et déjà annoncé avoir déployé 1700 policiers supplémentaires pour faire face aux pires incidents survenus dans la capitale depuis plus de vingt ans. Le chef de la police Tim Godwin avait par ailleurs appelé les parents «à contacter leurs enfants pour leur demander où ils se trouvent». Selon le site du quotidien britannique The Guardian , «un climat général de panique» s’empare des résidents du quartier. «Les restaurants descendent leur rideau de fer, les passants courent pour rentrer chez eux», rapporte le journal.

Les autorités ont précisé mardi matin que 334 personnes – dont un garçon de onze ans – ont été arrêtées depuis le début des violences, survenues samedi. 69 d’entre elles ont été mises en accusation. Parmi elles, trois personnes sont soupçonnées de «tentative de meurtre» contre des forces de l’ordre. Selon les premiers éléments disponibles, un policier a été heurté par une voiture peu avant trois heures du matin à Brent, un quartier du nord-ouest de Londres, en tentant apparemment d’arrêter des automobilistes soupçonnés d’avoir participé au pillage d’un magasin. Au total, au moins 35 policiers ont été blessés au cours du week-end à Londres. Sur son compte Twitter, Paul Lewis, un journaliste du Guardian, raconte qu’au cours des affrontements, les «journalistes se font frapper leurs caméras sont volées».

Dans la nuit de lundi à mardi, on pouvait voir des immeubles en feu à Croydon, Peckham et Lewisham dans le sud de Londres, tandis que des groupes de pilleurs se répandaient dans les rues d’Hackney à l’est, à Clapham dans le sud, à Camden dans le nord et Ealing à l’ouest. Au «Ledbury», un restaurant étoilé au guide Michelin, situé à Notting Hill, les pilleurs s’en sont pris au téléphone portable des clients et ont fait main basse sur la caisse ainsi que sur la vaisselle de l’établissement. Des centaines de policiers anti-émeute sont par ailleurs intervenus pour contenir les émeutiers à Hackney, à quelques kilomètres de Stratford (est de Londres) où auront lieu les prochains Jeux olympiques dans moins d’un an.

Une enquête sur la mort de Mark Duggan

En province, la police des West Midlands a confirmé l’arrestation de 87 jeunes qui, dans le centre de Birmingham, brisaient des vitrines de magasins et se livraient au pillage. Elle a indiqué qu’un commissariat de Birmingham était en feu. «La situation est très étrange, témoignait lundi soir un étudiant sur place via Twitter. Les cloches de la cathédrale sonnent, pendant que des dizaines de jeunes masqués et cagoulés errent en bande».

À Liverpool, la police locale a elle aussi indiqué être confrontée à des scènes de violence, notamment l’incendie de plusieurs voitures. «Aucune violence ne sera tolérée dans les rues de Liverpool et nous avons pris des mesures rapides et fermes pour y répondre», a affirmé un porte-parole de la police.

Les premiers troubles ont éclaté à Londres à la suite d’une manifestation organisée samedi soir pour réclamer «justice» après la mort d’un homme de 29 ans, Mark Duggan, tué jeudi au cours d’une intervention policière à Tottenham (nord de Londres) contre la criminalité au sein de la communauté noire. «C’est parti visiblement de ce qui s’était passé à Tottenham… Mais ça ressemble fort à une excuse, ça n’a juste pas de sens», a déploré Williams Falade, 28 ans, responsable d’un club de gym à Brixton. Un sentiment partagé par le numéro deux du gouvernement Nick Clegg qui s’est rendu à Tottenham lundi et a condamné une «vague de violence gratuite», n’ayant «absolument rien à voir avec la mort de Mark Duggan», un père de famille.

Une commission de contrôle indépendante a ouvert une enquête sur les circonstances de ce décès. Les résultats des expertises balistiques sont attendus mardi.

TÉMOIGNAGES – Vous êtes en Grande-Bretagne ? Dans quelle ville vous trouvez-vous et quelle est votre situation sur place ? Avez-vous été témoin d’émeutes ? Ressentez-vous une atmosphère de tension dans votre ville ? Partagez votre expérience dans les commentaires ci-dessous ou par email à l’adresse temoin@lefigaro.fr

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