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En Ukraine, le retour d’enfants enlevés par la Russie

mars 23, 2023
En Ukraine, le retour d'enfants enleves par la Russie
En Ukraine, le retour d’enfants enlevés par la Russie© AFP/SERGEI CHUZAVKOV

Ala sortie d’un bus à Kiev, un petit garçon de 10 ans saute dans les bras de son père. Il fait partie d’un groupe de 17 enfants revenus, grâce à une ONG, de « déportation » en Russie ou de territoires ukrainiens occupés.

Denys Zaporojtchenko n’avait pas vu son fils, ainsi que ses deux filles également dans le bus, depuis six mois et demi.

Tous habitaient ensemble à Kherson, dans le sud occupé de l’Ukraine lorsqu’ils ont été séparés, raconte-t-il, le 7 octobre, un mois avant la reconquête de la ville par les forces ukrainiennes.

Alors que des combats terribles s’annonçaient à Kherson avec la contre-offensive ukrainienne, M. Zaporojtchenko affirme avoir accepté d’envoyer ses enfants loin de la guerre en « camps de vacances » plus au Sud, en Crimée annexée.

Les responsables russes de l’école où étaient scolarisés ses enfants « avaient promis de les envoyer pour une semaine ou deux dans ce camp », poursuit-il. « Mais quand on a réalisé qu’il n’aurait pas fallu faire ça, c’était trop tard. »

Il précise avoir pu échanger avec ses trois enfants par téléphone pendant ces longs mois de séparation.

Pour l’Ukraine, ces enfants, comme quelque 16.000 autres au moins, ont été « enlevés » par les Russes. Moscou dément, s’auréole de les avoir « sauvés » de la guerre et d’avoir mis en place des procédures pour les réunir avec leurs familles.

La Cour pénale internationale (CPI) a, elle, émis la semaine dernière un mandat d’arrêt historique contre Vladimir Poutine, en estimant qu’il était présumé responsable du « crime de guerre de déportation illégale » de mineurs.

Selon des chiffres officiels du parquet général ukrainien datant de ce jeudi, 16.226 enfants ont été déportés depuis le début de l’invasion russe en Ukraine le 24 février 2022.

Depuis cette date, 465 enfants sont morts, 940 ont été blessés et 395 sont portés disparus du fait du conflit.

« Intimidation et chantage »

Myroslava Khartchenko, juriste pour l’ONG Save Ukraine qui a organisé le rapatriement des 17 enfants, affirme que les autorités russes ont utilisé « l’intimidation, la manipulation et le chantage » pour s’emparer des bambins.

« Ils disent (aux parents) qu’ils ont une heure pour réfléchir et que si les Ukrainiens arrivent, ils amèneront des mercenaires américains qui +vous frapperont et vous violeront et que c’est votre unique chance de sauver vos enfants+ ».

L’ONG répond, elle, aux demandes de parents désespérés qui n’ont pas réussi à récupérer leurs enfants, face au refus de l’administration russe.

Sans l’aide d’organisations gouvernementales ou internationales, faute d’accord diplomatique entre Kiev et Moscou, l’ONG doit se plier à des procédures administratives mises en place par les Russes pour chaque rapatriement.

Pour la première fois, l’association a réussi à organiser un retour groupé en Ukraine.

Elle a affrété un bus, en emmenant à bord certaines des mères, qui a fait un très long détour via la Pologne, le Bélarus, la Russie puis la Crimée, faute d’avoir eu l’autorisation de franchir la ligne de front dans le sud ukrainien.

Rééducation politique

Plusieurs enfants, interviewés mercredi par l’AFP, disent ne pas avoir subi de mauvais traitements, mais racontent une forme d’éducation politique pour les convertir au discours du Kremlin.

« Si tu ne chantais pas l’hymne national (russe), ils t’obligeaient à écrire des notes explicatives. Et au Nouvel an, ils nous montré (le discours de) Poutine », raconte Taïssia Volynska, 15 ans, originaire de Kherson.

Yana Zaporojtchenko, la fillette de 11 ans de Denys, dit qu’il y avait « beaucoup » d’inspections de responsables russes dans son camp. « Ils nous demandaient de chanter et de danser quand il y avait des inspections », indique la jeune fille.

Inessa Vertoch, 43 ans, qui a attendu son fils « jour après jour », dit l’avoir retrouvé « plus sérieux ». « Il me regarde et me dit +Maman, je ne veux pas te raconter, tu ne dormirais plus la nuit+ ».

Myroslava Khartchenko, de Save Ukraine, assure que des psychologues prendront en charge chacun de ces enfants.

Et elle insiste auprès des parents pour qu’ils ne retournent pas vivre dans « des zones dangereuses ».

Par Le Point avec AFP

France: père de 15 enfants, à 54 ans il gagne 62000 euros au loto et retourne vivre au Congo

janvier 12, 2023

Guy Gervais P, un congolais âgé de 54 ans et père de 15 enfants avec plusieurs femmes a pris la ferme décision de rentrer définitivement au bercail après plus de 20 ans en France.Cette importante décision a été motivée par les 62000 euros qu’il a gagné au loto dont il est un fervent parieur. Il compte se lancer dans l’agroalimentaire.

Sa nationalité française en poche, Guy Gervais P, ne supportait plus sa vie en France jugée monotone et peu positive. Sa vie professionnelle ne se résumait qu’aux petits boulots sans avenir concret. Du coup, il était devenu accro aux jeux de hasard poussant sa dernière conjointe d’opter pour la séparation.

Il se dit néanmoins très satisfait de son séjour en France grâce à ses 15 enfants qu’il a eu avec des femmes de différentes nationalités. « J’ai au moins peuplé la France comme la Bible nous le recommande » grince Guy Gervais P, confortablement assis dans la salle d’attente de l’aéroport de Roissy dans l’attente d’embarquer dans un A330 d’Air France à destination de Pointe-Noire dans son Congo natal.

« De Pointe-Noire, je me dirigerais directement au village où des hectares des terres me sont déjà réservés pour lancer ma ferme. » confie Guy Gervais T qui a pris soin d’acquérir du matériel agricole expédié par bateau.

9 de ses 15 enfants l’ont accompagné en ce matin à l’aéroport de Roissy pour lui souhaiter un bon voyage au Congo avec le projet d’aller le visiter pendant les vacances. « Ma femme m’a quittée à cause du loto et ironie du sort, j’ai gagné 62000 euros qui me permettent enfin de rentrer chez moi vivre la belle et bonne vie » commente-t-il avant de monter dans l’avion au téléphone à un ami.

Avec Sacer-infos par Stany Frank

Congo: Les malaisiens et asiatiques ont abandonné 623 enfants dans la Lekoumou, le Niari et Pointe-Noire

décembre 29, 2022

Avec 1,411 million d’hectares, ce qui les place en troisième position en termes de superficies concédées, les Malaisiens comptaient dans leurs rangs Asia Congo Industries (ACI), qui a repris les actifs de l’ex-Socobois et opère dans le Niari et la Lékoumou avec quatre UFE, ainsi que la Compagnie Industrielle des Bois du Niari. Détentrice d’UFE dans la Lékoumou et le Niari, Taman Industrie, filiale du groupe Rimbunan Hidjo, a essaimé en créant la Société forestière et industrielle de Leboulou (Sofil), qui intervient dans le Niari. Une présence massive des malaisiens qui a eu des effets dans la natalité dans ces deux départements du pays.

Au total 623 enfants nés des unions entre Congolaises et malaisiens ont été abandonnés par leurs pères dans les départements de la Lekoumou et du Niari. L’arrivée massive des citoyens asiatiques de la Malaisie au Congo après les contrats décrochés par des sociétés de leur pays dans l’exploitation forestière et la filaire Café Cacao.

Dans la Lekoumou par exemple, dans les localités de Komono et Bambama, on totalise un grand nombre d’enfants nés des pères malaisiens qui ont été abandonnés par leurs géniteurs.

Dans le souci d’avoir des enfants métis, nombreuses sont les filles parfois mineures de ces deux départements du pays qui se sont laissés séduire par les sujets malaisiens. A ce jour, ces enfants sont victimes du rejet de certains de leurs entourages qui les caricaturent.

Leurs mamans sont présentées comme des femmes faciles et complexées de la peau blanche au point de porter une considération sur les malaisiens. La totalité de leurs géniteurs n’ont plus jamais donné de leurs nouvelles et ces enfants grandissent comme des bâtards.

Au Congo, les sujets asiatiques sont encore stigmatisés dans les relations amoureuses et avoir des enfants avec eux est perçu comme une humiliation.

Avec Sacer-infos par Stany Frank

De l’acétaminophène pour enfants dans les 1900 pharmacies du Québec d’ici Noël

décembre 15, 2022
Un enfant malade dort alors qu'une main féminine tient un thermomètre au-dessus de sa tête.

L’acétaminophène pédiatrique en provenance des États-Unis devrait se retrouver sur les tablettes des pharmacies du Québec d’ici quelques jours. Photo: Getty Images/Ljubaphoto

Quelque 160 000 bouteilles d’acétaminophène pédiatrique devraient arriver sur les tablettes des pharmacies de la province d’ici quelques jours, a annoncé jeudi l’Association québécoise des distributeurs en médicaments (AQDP).

Le Canada connaît une pénurie de médicaments pour enfants, notamment l’acétaminophène et l’ibuprofène, aussi connus sous les noms commerciaux de Tylenol et d’Advil.

Partout d’ici le 25 décembre

Les médicaments en question proviennent du fabricant Johnson & Johnson, aux États-Unis. Il s’agit de bouteilles de Tylenol de 120 ml pour enfants de 2 à 11 ans à une concentration de 160 mg par 5 ml, à saveur de cerise sans colorant.

Le directeur général de l’AQDP, Hugues Mousseau, prévoit que ces produits seront distribués dans les 1900 pharmacies du Québec d’ici Noël, grâce au travail des équipes des six centres de distribution.

Il souligne que cette importation vient s’ajouter aux quantités record de produits fournis depuis des mois par les fabricants d’analgésiques pédiatriques qui correspondent déjà au double des volumes habituels.

« Malgré ces développements positifs, les distributeurs en pharmacie du Québec s’attendent à ce que la pénurie actuelle perdure encore, puisque la demande pour les analgésiques pédiatriques en vente libre a continué de croître significativement depuis quelques semaines. »— Une citation de  Hugues Mousseau, directeur général de l’Association québécoise des distributeurs en médicaments

Acheter le strict minimum

Il invite donc les familles à se limiter à des achats de nécessité immédiate et à ne pas faire de réserves.

Les bouteilles importées le seront dans des emballages en anglais uniquement. Cependant, l’AQDP précise que des outils seront disponibles pour consulter l’information en français, notamment en pharmacie ainsi que sur le site web Tylenol.ca.

Les médicaments seront vendus dans les pharmacies Familiprix, Jean Coutu, Kohl & Frisch, Pharmaplus, McKesson Canada et Shoppers DrugMart (Pharmaprix au Québec).

Par Le Point avec La Presse canadienne

Depuis le Covid, le temps d’écran des enfants a augmenté de 50 %

novembre 11, 2022

Selon une étude, le temps passé devant les écrans par les enfants a bondi entre janvier 2020 et mars 2022. Cela représente 1 h 24 supplémentaire.

Les jeunes ont du mal a lacher leurs ecrans depuis la pandemie (photo d'illustration).
Les jeunes ont du mal à lâcher leurs écrans depuis la pandémie (photo d’illustration).© Alexandre MARCHI / MAXPPP / PHOTOPQR/L’EST REPUBLICAIN/MAXPP

C’est un effet néfaste des confinements de 2020. Le temps moyen passé devant les écrans par les 3-18 ans est passé de 162 minutes par jour (2 h 42) à 246 minutes (4 h 6) par jour pendant la pandémie, selon une étude internationale portant sur 30 000 enfants de différentes nationalités. Les auteurs expliquent que « pour faire face à ces perturbations sans précédent des conditions de vie normales, de nombreux enfants et familles ont probablement utilisé des appareils numériques pour occuper leur temps durant la pandémie ».

Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs de l’université de Calgary, de l’Alberta Children’s Hospital Research Institute et de l’University College Dublin se sont appuyés sur 46 études portant sur la période de janvier 2020 à mars 2022. Ils soulignent que les adolescents de 12 à 18 ans sont ceux qui ont montré la plus grande augmentation de temps d’écran avec en moyenne 110 minutes supplémentaires par jour.

Promouvoir l’activité physique

L’étude pointe surtout une augmentation du temps passé devant son ordinateur ou son smartphone et l’explique par leur usage dans le cadre scolaire et la nécessité d’avoir des interactions avec ses proches, malgré les privations de sortie. Elle rappelle toutefois que maintenant que les confinements sont derrière nous, il serait bon de « modérer l’utilisation quotidienne de ces outils » et de « promouvoir l’activité physique sans appareil » chez les enfants et les adolescents.

Par Le Point

Canada-Québec/Infanticide commis à Laval : le père doit comparaître aujourd’hui

octobre 18, 2022
Une scène de crime est délimitée.

Mardi matin, les policiers de Laval étaient toujours sur les lieux du drame. Photo: Radio-Canada

L’homme arrêté en lien avec l’assassinat lundi de deux enfants dans le quartier de Sainte-Dorothée, à Laval, serait le père, selon les informations de Radio-Canada. Il a été hospitalisé, mais il se trouve dans un état stable mardi matin, a annoncé la police locale.

Le drame s’est produit un peu avant 18 h dans une résidence de la rue Lauzon. Les morts du garçon de 11 ans et de la fille de 13 ans ont été constatées à l’hôpital.

L’homme de 46 ans a été arrêté sur place. Le suspect devrait comparaître au courant de la journée au palais de justice de Laval, a déclaré aux médias Erika Landry, porte-parole du service de police de Laval.

La police a refusé de dévoiler l’identité ou le lien de parenté du suspect, mais selon nos sources, il s’agit du père des enfants.

Mardi matin, les policiers étaient toujours sur place. Un tronçon de la rue Lauzon est encore fermé à la circulation.

Un voisinage ébranlé

Selon des voisins, la famille venait de s’installer dans le quartier. Une famille discrète, disent-ils.

Des voisins, encore ébranlés mardi matin, ont raconté avoir vu des membres de la famille sortir dans la rue, crier et pleurer. J’ai vu la police sortir une arme et administrer des premiers secours (à un homme), mais le gars ne bougeait pas, a raconté un voisin.

Ça se fait derrière les portes fermées, alors on ne peut pas imaginer. La seule chose que je me suis dite, c’est « pauvre lui ». Il aurait dû utiliser les ressources disponibles en santé mentale, a affirmé une autre voisine.

Par Radio-Canada avec des informations de Marie Isabelle Rochon

Au Soudan du Sud, plus d’un million d’enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition

octobre 13, 2022

Distribution d’aide alimentaire au Soudan du Sud en 2020. TONY KARUMBA / AFP

Environ 1,4 million d’enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition au Soudan du Sud, pays qui fait face à sa «pire crise de la faim», notamment à cause d’inondations successives et de conflits armés, a estimé vendredi 14 octobre l’ONG Save The Children. Plus jeune pays de la planète, en proie à des violences à caractère politico ethnique et à une instabilité chronique depuis son indépendance du Soudan en 2011, le Soudan du Sud subit des inondations pour la quatrième année consécutive, et celles-ci touchent désormais neuf de ses dix Etats.

Selon les Nations unies, 8,9 millions de personnes, soit 71% de la population, ont besoin d’aide humanitaire. «Cela inclut 1,4 million d’enfants de moins de 5 ans qui souffrent de malnutrition», écrit Save the Children dans un communiqué. «La situation s’est aggravée ces derniers mois avec plus de 615.000 personnes touchées par une quatrième année d’inondations sans précédent, détruisant habitations, récoltes, et causant une augmentation des cas de malaria et de morsures de serpents, particulièrement chez les femmes et les enfants», selon l’ONG.

Une monnaie qui a perdu 40% de sa valeur

La monnaie de ce pays enclavé d’Afrique de l’Est a perdu cette année 40% de sa valeur, entraînant une augmentation des prix des produits importés, également poussés par la guerre en Ukraine, souligne la même source.

«Le Soudan du Sud fait partie des cinq pays les plus vulnérables au monde au changement climatique», a déclaré Jib Rabiltossaporn, directeur de Save the Children au Soudan du Sud. En amont de la COP 27, qui s’ouvre en novembre en Égypte, Save the Children, a exhorté la communauté internationale à «accroître leurs engagements financiers pour aider les communautés vulnérables et les enfants à faire face (…) aux désastres climatiques». Selon la Banque mondiale, 80% des 11 millions d’habitants du Soudan du Sud vivaient en état d’«extrême pauvreté» en 2018.

Par Le Figaro avec AFP

Gambie : après la mort de 69 enfants, Adama Barrow critiqué pour son manque d’empathie

octobre 13, 2022

Des sirops frelatés sont soupçonnés d’avoir provoqué la mort de 69 enfants. Face à l’émoi, l’administration gambienne est accusée d’avoir manqué à son devoir de contrôle. Le Sénégal, lui, appelle les professionnels de santé à la vigilance.

Wuri Bailo Keita tient un téléphone portable montrant une photo de lui et de sa défunte fille, Fatoumata, qui serait décédée d’une insuffisance rénale aiguë, à Banjul le 10 octobre 2022. © MILAN BERCKMANS/AFP

Lorsque les alertes ont afflué de toutes parts, fin juillet, les autorités gambiennes ont d’abord blâmé la bactérie E. coli après les fortes pluies. Le paludisme a également été soupçonné. Mais progressivement, ce sont les sirops contre la toux et le rhume qui se sont imposés comme les principaux suspects dans la mort des 69 enfants ayant succombé à une insuffisance rénale aiguë ces trois derniers mois.

Quatre sirops, fabriqués par le laboratoire indien Maiden Pharmaceuticals, dont l’usine a été mise à l’arrêt mercredi 12 octobre, sont mis en cause. Les enquêtes ouvertes par les autorités et par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) devront dire si ces jeunes enfants, pour la plupart âgés de moins de deux ans, ont prématurément perdu la vie après avoir reçu des doses de ces médicaments. L’OMS a d’ores et déjà affirmé qu’ils contenaient des quantités « inacceptables » de diéthylène glycol et d’éthylène glycol, communément employés comme antigel et dont l’ingestion peut s’avérer mortelle.

Vigilance au Sénégal

L’alerte de l’OMS demandant leur retrait de la circulation a permis d’établir qu’ils n’avaient jusqu’à présent été repérés qu’en Gambie. Mais l’organisation a fait part de son inquiétude : en raison des voies informelles fréquemment empruntées par les médicaments, il n’est pas impossible qu’ils aient été distribués ailleurs.

Pressé de réagir, le ministre indien de la Santé, Mansukh Mandaviya, a assuré que seule la Gambie en avait reçu. Mais au Sénégal, le ministère de la Santé et de l’Action sociale a « appelé les populations à redoubler de vigilance » et demandé aux professionnels de santé de « notifier tout cas de suspicion ou de découverte de ces produits sur le territoire sénégalais ».

Face à l’émotion et la colère, le scandale sanitaire a pris une tournure politique. Comment ces produits frelatés ont-ils pu échapper à toute supervision, et pourquoi la Gambie serait l’un des seuls pays à les avoir importés ? Les autorités, qui ont ordonné le rappel des sirops le 23 septembre, ont-elles tardé à réagir ?

Le président Adama Barrow, qui ne s’est exprimé que samedi, n’a semble-t-il pas réussi à apaiser la colère. Au contraire : son allocution a été  largement critiquée pour sa brièveté et son manque d’empathie. S’il a bien ordonné des mesures pour stopper l’importation de médicaments frelatés et demandé la création d’un laboratoire de contrôle, il aussi réaffirmé sa confiance en son ministre de la Santé et les services sanitaires de l’État.

Le ministre de la Santé exclut de démissionner

« Le président Barrow devrait renvoyer son ministre de la Santé. Au lieu de ça, il fait ses louanges. Nous voulons que Justice soit faite pour ces enfants », s’indigne le père de Fatoumata, l’une des jeunes victimes. Après avoir été diagnostiquée malade du paludisme, l’hôpital l’avait renvoyée chez elle en lui prescrivant un sirop au paracétamol. Fatoumata, deux an demi, s’était éteinte une semaine plus tard.

Le principal parti d’opposition, le Parti démocratique unifié (UDP), a renchéri, reprochant au chef de l’État sa froideur. « Un pays traumatisé [se retrouve à] se demander quels autres médicaments disponibles sur le marché sont contrefaits ou dangereux », a-t-il dénoncé dans un communiqué.

Comme l’UDP, d’autres formations et organisations ont exigé que les responsables de ces décès rendent des comptes. « Nous sommes consternés » par la réaction gouvernementale, a déploré Nancy Jallow, de l’ONG Global Bridges. « Nulle part ailleurs une telle affaire ne se produirait sans qu’un officiel ne perde sa place », a-t-elle poursuivi. Fort du soutien présidentiel, le ministre de la Santé, Ahmadou Lamin Samateh, excluait en début de semaine de démissionner.

Par Jeune Afrique (Avec AFP)

Canada: Des enfants d’aînés morts de la COVID-19 en résidence poursuivent Québec au civil

septembre 22, 2022
La photo d'un homme est affichée sur une porte.

Le fils d’André Dumont estime que le gouvernement n’a pas suffisamment protégé son père lors de la première vague de la pandémie. Photo : Famille Dumont

Dans le cadre d’une poursuite civile, deux familles réclament au gouvernement du Québec neuf millions de dollars en dommages pour la maltraitance présumée de leurs parents hébergés en résidence pour aînés lors de la première vague de COVID-19.

Patrick Dumont, Emmanoel Makris et sa sœur, Vickie Vassiliki Makris, réclament chacun des dommages punitifs de trois millions de dollars en raison d’un laxisme des règles sanitaires pratiquées lors de la première vague de la pandémie au printemps 2020 et d’un manque flagrant de consignes entourant la sécurité des résidents et du personnel.

Selon le document déposé à la Cour supérieure du Québec le 9 septembre dernier, cette poursuite vise la Maison Wilfrid-Grignon, le Groupe Santé Arbec, le CHSLD Pavillon Philippe-Lapointe, le CISSS des Laurentides et le Procureur général du Québec (pour le gouvernement du Québec et pour le ministère de la Santé).

Selon l’avocat au dossier, Me George Samet, on réclame ces montants en dommages punitifs d’abord et avant tout pour que ça ne recommence plus.

Le système n’a pas bien fonctionné. Il faut qu’il y ait des conséquences. On a laissé des personnes mourir dans des conditions épouvantables. On n’a pas pris de précautions, même si on savait que [le virus] était contagieux et grave, dit Me Samet.

Pour moi, ce qui est important, c’est d’obtenir justice. Tout le monde le sait, nos aînés ont été sacrifiés, dit Patrick Dumont, qui espère qu’un jugement en leur faveur poussera le gouvernement à améliorer les soins aux aînés.

M. Makris croit qu’une poursuite est la seule façon de faire en sorte que le gouvernement fasse tout en son pouvoir pour qu’une telle tragédie ne se reproduise pas.

« Je me sens comme une victime du gouvernement du Québec pour ce qu’il a fait non seulement à ma famille mais aussi à beaucoup d’autres familles à travers la province. »— Une citation de  Emmanoel Makris

Cette poursuite s’ajoute ainsi au recours collectif de 500 millions de dollars autorisé par la Cour supérieure en octobre 2019 contre le gouvernement provincial pour le traitement honteux des résidents des centres d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD). Lancé par le Conseil pour la protection des malades (CPM), ce recours vise le gouvernement du Québec ainsi que 22 CISSS et CIUSSS qui administrent des CHSLD.

Appelé à réagir à l’annonce de cette nouvelle poursuite, Paul G. Brunet, président-directeur général du CPM, estime qu’il n’y aura jamais assez de poursuites pour faire comprendre à l’État que ce qu’il n’offre pas aux personnes hébergées en termes de quantité et de qualité de soins et de services, il le paiera en compensations.

M. Brunet reconnaît que ce recours collectif risque de prendre plusieurs années avant d’aboutir. La grande majorité des personnes victimes de cette maltraitance seront décédées, déplore-t-il.

C’est d’ailleurs pourquoi MM. Makris et Dumont ont choisi l’avenue d’une poursuite au civil dans l’espoir qu’un jugement soit rendu plus rapidement.

Rappelons également qu’une entente de 5,5 millions de dollars a été conclue le 31 mars 2022 entre les résidents du CHSLD Herron, les membres de leurs familles et les propriétaires de cette résidence privée pour personnes âgées en perte d’autonomie.

Allégations de négligence

Une femme est assise dans un fauteuil roulant.

Despina Pafou est décédée le 17 mai 2020 des suites de la COVID-19, une infection qu’elle a contractée à la résidence Wilfrid-Gagnon. Photo : Emmanoel Markis

Le document présenté à la cour cite de nombreux reportages dans les médias qui décrivent la situation chaotique qui régnait dans de nombreux CHSLD ainsi que les témoignages de MM. Makris et Dumont.

Despina Pafou, la mère d’Emmanoel Makris, qui habitait la résidence intermédiaire Wilfrid-Gagnon, à Sainte-Adèle, a été infectée au début de mai 2020. Pourtant, dit M. Makris, la direction de cette résidence continuait de dire aux familles que tout était maîtrisé. J’ai su que la situation était affreuse quand j’ai lu des articles de journaux.

Son fils allègue que sa mère a été laissée à l’abandon lorsqu’elle a été placée en isolement dans une chambre. Les travailleurs n’avaient pas l’équipement ni le soutien nécessaires pour affronter la pandémie, déplore-t-il. Les gens avaient trop peur pour venir la voir.

M. Makris raconte qu’après plusieurs jours, sa mère, paniquée, a réussi à appeler la police. Elle leur a dit :  »J’ai froid, j’ai faim, j’ai soif, je suis enfermée dans une pièce et je ne peux pas sortir. » Selon M. Makris, les policiers auraient trouvé une résidence en plein chaos et Mme Pafou gisant par terre dans sa chambre.

Despina Pafou a été conduite à l’hôpital, où elle est décédée le 17 mai 2020. M. Makris a seulement pu constater son déclin et dire ses adieux par iPad. Elle est morte de la pire des manières que je puisse imaginer : isolée, seule, terrifiée, dit-il.

« Tout cela a ruiné ma vie et j’essaie encore de comprendre ce qui s’est passé. C’est une douleur que je ne peux pas décrire et une douleur qui est vécue par des milliers de familles. »— Une citation de  Emmanoel Makris

Mouvements de personnel infecté

Un homme est assis dans un fauteuil roulant en compagnie d'une femme qui porte un équipement de protection individuelle.

André Dumont était un usager et un résident du Pavillon Philippe-Lapointe, un CHSLD situé à Sainte-Agathe-des-Monts, depuis 2016. Photo : Famille Dumont

Le père de Patrick Dumont, André Dumont, a été infecté en avril 2020. C’est un travailleur d’une agence privée venu prêter main-forte qui a transmis le virus à plusieurs résidents.

M. Dumont raconte avoir lui aussi appris l’existence de l’éclosion en écoutant les nouvelles. Il dit que sa famille a subi énormément d’anxiété, ne sachant pas ce qui se passait. Tout était secret, c’était l’omerta. […] J’ai appelé, mais je n’ai jamais eu de retour d’appel. J’ai compris que le message était qu’il ne fallait pas en parler.

Tous les résidents du Pavillon Philippe-Lapointe ont fini par être infectés.

Le père de M. Dumont a survécu à sa première infection mais a été infecté à deux reprises avant sa mort, survenue en octobre 2021, des complications de la COVID-19.

« On leur fait confiance pour prendre soin de nos aînés. Ils n’étaient pas préparés à ça, ils manquaient d’équipement, de personnel, de formation. »— Une citation de  Patrick Dumont

Selon Me Samet, ces familles craignent par ailleurs que le rapport de la coroner Géhane Kamel sur les décès survenus en CHSLD soit relégué aux oubliettes. Dans son rapport d’enquête publique, la coroner a affirmé qu’il y a eu rupture du contrat moral et sociétal en laissant mourir des dizaines de patients en CHSLD dans des conditions épouvantables.

Le CISSS n’a pas souhaité commenter cette poursuite et Santé Arbec n’a pas répondu à nos courriels.

Demande d’excuses

Selon M. Dumont, le gouvernement, le CISSS et le système de santé ont échappé la gestion de la pandémie. Il dénonce aussi l’indifférence des autorités. Il y a eu zéro empathie, zéro compassion.

C’est d’ailleurs pourquoi M. Dumont souhaite que le premier ministre sortant François Legault présente des excuses formelles à toutes les familles d’aînés en résidence. S’il avait des couilles, ça se produirait, dit-il sans réserve.

M. Dumont s’explique mal pourquoi, pendant la campagne électorale actuelle, les partis n’osent pas parler de la situation catastrophique qui a régné dans les CHSLD à l’époque.

Je suis très étonné. On a la mémoire courte au Québec. Ils parlent du troisième lien, du tramway, de l’inflation. Ces choses sont importantes, mais on ne peut pas faire semblant que ça n’a pas existé.

Avec Radio-Canada par Mélanie Meloche-Holubowski

France: Le témoignage accablant d’un des enfants maltraités de Noyelles-sous-Lens

septembre 6, 2022

La police a découvert dans cette commune du Pas-de-Calais des enfants en bas âge dans des conditions d’hygiène déplorables. Un des aînés a témoigné sur TF1.

A Noyelles-sous-Lens, la police est intervenue pour arreter le couple accuse de maltraitance sur ses enfants.
À Noyelles-sous-Lens, la police est intervenue pour arrêter le couple accusé de maltraitance sur ses enfants.© COURBE / MAXPPP / PHOTOPQR/VOIX DU NORD/MAXPPP

Un couple de Noyelles-sous-Lens sera jugé en janvier, soupçonné de violences et carences éducatives après la découverte, le 30 août dernier, par la police de deux de leurs dix enfants attachés à des chaises hautes, dans une situation d’hygiène « déplorable ». La situation familiale a été dénoncée par l’un des aînés de la fratrie, Bryan. « Porter plainte contre ses parents, c’est très difficile », a-t-il confié à TF1.

Lorsque les policiers sont intervenus, ils ont « constaté que deux enfants de 2 et 5 ans » se trouvaient « attachés à des chaises hautes pour qu’ils ne bougent pas » et dans un « état d’hygiène déplorable », a déclaré le procureur de la République de Béthune, Thierry Dran. « Toutefois, on ne peut pas dire qu’ils étaient couverts d’excréments, comme l’ont rapporté certains médias », a-t-il précisé.

Un système rodé

Bryan, un des aînés de la fratrie, a expliqué au micro de l’un des journalistes de la chaîne de télévision le mécanisme financier établi par ses parents. « On leur servait de salaire. À chaque enfant parti, un nouveau-né arrivait », a-t-il indiqué, précisant que son père n’a travaillé que six mois dans sa vie grâce à l’argent des aides sociales et que sa mère ne travaillait pas. « C’était leur seul revenu, s’il n’y avait pas d’enfant à la suite, ils perdaient de l’argent », a-t-il ajouté.

Les parents, un homme de 44 ans et une femme de 40 ans, sont soupçonnés de « soustraction par ascendant aux obligations légales » et de « violences sur mineur de 15 ans par ascendant », sans ITT (incapacité totale de travail). « Ce qui est reproché, c’est surtout le manque d’hygiène total et des carences éducatives graves », soit « le fait de ne pas s’être occupé de façon normale de ses enfants », a précisé le procureur. Les enfants ne présentent toutefois « pas de traces de sévices graves qui auraient provoqué des cicatrices », a-t-il ajouté.

La famille compte au total dix enfants âgés de 4 mois à 24 ans, dont sept mineurs. Placés en garde à vue le 31 août, les parents ont été présentés devant un juge et placés sous contrôle judiciaire, avec interdiction d’entrer en contact avec leurs enfants. Ils seront jugés le 24 janvier. « Ce n’est qu’un bout de chemin, je ne veux pas que mes petits frères et sœurs retournent dans cette maison avec eux », a affirmé Bryan. « Ils qualifient ça de délit, mais, pour moi, c’est un crime », a-t-il lâché, estimant que ses parents doivent être jugés « à la hauteur de ce qu’ils ont fait ».

Par Le Point