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France: Une professeure poignardée par un élève au Pays basque, enquête ouverte pour assassinat

février 22, 2023
Une professeure poignardee par un eleve au Pays basque, enquete ouverte pour assassinat
Une professeure poignardée par un élève au Pays basque, enquête ouverte pour assassinat© AFP/GAIZKA IROZ

Une enquête a été ouverte pour assassinat après la mort d’une professeure d’espagnol, poignardée mercredi dans sa classe à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques) par un élève présenté comme instable psychologiquement, un drame rarissime en France.

« Il s’est approché d’elle et lui a planté un grand couteau dans la poitrine, sans rien dire », a raconté à l’AFP Inès, 16 ans, qui se trouvait dans la classe de seconde du collège-lycée privé catholique Saint-Thomas d’Aquin au moment des faits, survenus en milieu de matinée.

« On ne savait pas comment réagir, il y a un élève qui a ouvert la porte et on est tous partis. Moi je me suis enfuie, je suis sortie de l’établissement et le père d’une copine est venue me récupérer, je ne me sentais pas en sécurité dans le lycée », a-t-elle ajouté, assurant qu’il « n’y avait jamais eu de problème entre » l’auteur de l’agression « et la professeure en classe ».

La victime, que les secours n’ont pu ranimer, est une enseignante de 52 ans selon le parquet. « Il s’agit d’une professeure d’espagnol qui était dans cet établissement depuis longtemps. Elle était consciencieuse », a déclaré à l’AFP Serge Hastoy, délégué FEP-CFDT du Pays Basque.

Le ministre de l’Éducation nationale, Pap Ndiaye, venu sur les lieux, a salué « l’exceptionnel dévouement » de cette enseignante et son « engagement au service de ses élèves ».

L’auteur présumé de l’agression, âgé de 16 ans, a été « placé en garde à vue » et « n’était pas connu des services de police, ni des services de justice », selon le procureur de Bayonne, Jérôme Bourrier, qui a ouvert une enquête pour « assassinat ».

« Son état permet la garde à vue » dans les locaux de la police judiciaire de Bayonne, a-t-il précisé, alors que deux sources proches du dossier ont évoqué à l’AFP un jeune homme tenant « des propos incohérents » et aux « troubles psy avérés ».

« A ma connaissance, il n’y avait pas de circonstances ou de signalements particuliers », a précisé Pap Ndiaye lors d’une conférence de presse organisée devant l’établissement, aux côtés de son homologue de la Fonction publique Stanislas Guerini et de M. Bourrier.

Minute de silence

« C’est un jour triste pour l’Éducation nationale », a ajouté le ministre qui a annoncé qu’une minute de silence serait respectée jeudi à 15h00 dans les collèges et lycées du pays qui ne sont pas actuellement en période de congés scolaires.

« La Nation est à vos côtés », a déclaré le président Emmanuel Macron à l’adresse de la communauté éducative sur Twitter, tandis que la cheffe du gouvernement Élisabeth Borne partageait « le choc et la peine de la communauté éducative » du collège-lycée Saint-Thomas d’Aquin.

Cet établissement privé catholique d’un peu plus de 1.100 élèves était jusqu’ici « calme » et « réputé pour son sérieux et pour la sérénité de son climat scolaire », selon M. Ndiaye.

Après avoir été confinés durant environ deux heures dans leurs salles de cours, les élèves sont sortis de l’établissement à la mi-journée, à l’exception de ceux de la classe de l’enseignante décédée, qui ont quitté les lieux deux heures plus tard, a constaté une correspondante de l’AFP.

Ils ont été pris en charge par une cellule psychologique, tout comme les élèves des deux autres classes de seconde de l’établissement. La matinée de jeudi sera également « banalisée », a indiqué M. Ndiaye.

Maha Bargueche, professeure de mathématiques en région parisienne qui passe des vacances au Pays basque, est venue déposer un bouquet de fleurs devant l’établissement « en signe de soutien ». « Je suis très triste, ça aurait pu m’arriver, ça peut arriver à n’importe quel enseignant. C’est pour ça que je suis venue aussitôt », a-t-elle déclaré.

Agressions fréquentes mais rarement mortelles

C’est la première fois qu’un enseignant est tué dans ses fonctions en France depuis l’assassinat de Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie décapité le 16 octobre 2020 par un jeune homme islamiste radicalisé.

Les agressions sont fréquentes mais l’AFP a recensé moins d’une dizaine de meurtres sur les quatre dernières décennies.

En juillet 2014, une institutrice de 34 ans avait été poignardée à mort par la mère d’une élève dans une école d’Albi. En août 1996, alors qu’il se promenait à la feria de Dax, un professeur d’anglais de 51 ans avait été tué par deux jeunes, dont un de ses élèves recalé au baccalauréat.

Mgr Marc Aillet, évêque de Bayonne, s’est dit « très touché de la sollicitude des autorités » en arrivant sur les lieux pour exprimer « toute (s)a compassion et toute (s)a prière pour cette famille sous le choc d’un événement impensable et qui n’aurait jamais dû avoir lieu ».

Par Le Point.fr avec AFP

France: L’ex-archevêque de Paris visé par une enquête pour agression sexuelle

janvier 3, 2023

Michel Aupetit aurait entretenu une liaison avec une personne vulnérable faisant l’objet d’une mesure de protection judiciaire.

L'ancien archeveque de Paris, Michel Aupetit, est vise par une enquete preliminaire pour des faits d'agressions sexuelles sur personne vulnerable.
L’ancien archevêque de Paris, Michel Aupetit, est visé par une enquête préliminaire pour des faits d’agressions sexuelles sur personne vulnérable.© Philippe de Poulpiquet / MAXPPP / PHOTOPQR/LE PARISIEN/MAXPPP

Une enquête préliminaire a été ouverte début décembre pour agression sexuelle sur personne vulnérable après un signalement du diocèse de Paris sur l’ancien archevêque de Paris Michel Aupetit, a indiqué mardi 3 janvier le parquet de Paris, confirmant une information de BFMTV. Selon nos confrères, l’ancien archevêque aurait entretenu une liaison avec une personne vulnérable faisant l’objet d’une mesure de protection judiciaire. Les investigations ont été confiées à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP), selon le parquet.

Il s’agit, selon une source proche du dossier, « d’échanges de mails » entre le religieux et cette femme, dont le consentement apparent devra être confirmé au regard de sa santé mentale. « On n’a absolument pas connaissance d’une plainte, donc on ne peut donner aucune indication sur ce sujet », a déclaré à l’Agence France-Presse Me Jean Reinhart, avocat de Michel Aupetit.

Fin novembre 2021, Mgr Aupetit avait présenté sa démission au pape François, qui l’avait aussitôt acceptée, après que plusieurs journaux lui avaient prêté une relation amoureuse avec une femme, qu’il avait catégoriquement démentie. Ce dernier était aussi contesté pour sa gestion des ressources humaines dans le diocèse.

Des positions strictes sur la famille et la bioéthique

Entré tard dans la prêtrise – il a été ordonné à l’âge de 44 ans après avoir exercé la médecine pendant onze ans –, Mgr Aupetit était à la tête de l’archevêché de Paris depuis décembre 2017. Avant cela, il avait exercé différents ministères de vicaire et curé, d’aumônier auprès de la jeunesse, avait été évêque auxiliaire de Paris en 2013, puis hérité d’un diocèse de plein droit, celui de Nanterre pendant un peu plus de trois ans.

L’archevêque, qui a eu à gérer l’incendie de Notre-Dame de Paris en 2019, est connu pour ses positions strictes sur la famille et la bioéthique. Il a notamment soutenu régulièrement les « marches pour la vie » hostiles à l’interruption volontaire de grossesse. Il a aussi eu maille à partir avec les homosexuels en 2012 lors des débats sur le « mariage pour tous ». Certains lui ont également reproché son relatif silence sur la question de la pédocriminalité, après l’onde de choc créée par la publication, début octobre 2021, du rapport de la commission présidée par Jean-Marc Sauvé qui a montré l’ampleur du phénomène dans l’Église catholique de France depuis les années 1950.

Par Le Point avec AFP

La Gambie veut faire la lumière sur le coup d’État déjoué contre Adama Barrow

décembre 28, 2022

Une commission d’enquête doit rendre son rapport dans un mois après la tentative de putsch contrecarrée le 21 décembre visant le chef de l’État.

Président gambien Adama Barrow (le 12 septembre 2022, à Banjul) visé par le coup d’État avorté. © Muhamadou Bittaye/AFP.

Une commission d’enquête, qui doit rendre son rapport dans un mois, a été créée le 27 décembre en Gambie pour faire la lumière sur la tentative de coup d’État déjouée il y a tout juste une semaine, a indiqué le porte-parole du gouvernement.

Composée de onze personnes parmi lesquelles des membres du ministère de la Justice, de la police, de l’armée et des services de renseignement, la commission a « trente jours pour enquêter, préparer et soumettre » son rapport, a écrit Ebrima G. Sankareh dans un communiqué.

Sept personnes arrêtées

La veille, la présidence a aussi annoncé dans un communiqué l’arrestation au cours du week-end du 25 décembre d’un capitaine et d’un lieutenant supposément impliqués dans le coup d’État manqué. Cinq autres soldats sont détenus dans le cadre de cette affaire. Au moins deux autres personnes accusées d’avoir joué un rôle dans cette tentative de putsch sont toujours recherchées, selon les autorités.

Par ailleurs, un responsable politique, ancien ministre des Affaires présidentielles sous le régime de Yahya Jammeh (1996 – 2017) et membre du principal parti d’opposition, le Parti démocratique unifié (UDP), est aussi détenu après être apparu dans une vidéo suggérant que le président sera renversé avant les prochaines élections locales. Son parti exige sa libération immédiate.

Force régionale contre les putschs

Il s’agit de la dernière tentative de coup de force en date en Afrique de l’Ouest depuis 2020, après deux putschs réussis au Mali et au Burkina Faso et un autre en Guinée, et une tentative en Guinée-Bissau. Elle a été massivement condamnée par la communauté internationale.À LIREAfrique de l’Ouest : comprendre l’inflation de putschs, après coup…

Réunis en sommet début décembre à Abuja, au Nigeria, les dirigeants des États membres de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao), dont fait partie la Gambie, ont décidé la création d’une force régionale vouée à intervenir en cas de coups d’État, s’inquiétant d’un effet de contagion.

Par Jeune Afrique (avec AFP)

Centrafrique : enquête ouverte après une attaque au colis piégé

décembre 18, 2022

Deux jours après une attaque au colis piégé contre un représentant russe, la France est toujours pointée du doigt par le groupe Wagner.

Le groupe paramilitaire Wagner accuse la France d'avoir mene une attaque au colis piege.
Le groupe paramilitaire Wagner accuse la France d’avoir mené une attaque au colis piégé.

La Centrafrique a « condamné fermement » une attaque au colis piégé contre un représentant russe perpétrée vendredi dans la capitale Bangui, selon Moscou, et annoncé l’ouverture d’une enquête, a déclaré un ministre centrafricain à l’Agence France-Presse dimanche. La Russie a affirmé que l’un de ses représentants en Centrafrique avait été blessé vendredi par l’explosion d’un colis piégé, une attaque que le chef du groupe paramilitaire russe Wagner a imputée à la France avant que Paris ne démente ces accusations.

Le gouvernement centrafricain a « condamné fermement » ce qu’il qualifie « d’attaque terroriste dirigée contre un haut responsable de la Mission russe, et donc contre la présence russe en Centrafrique », et annoncé « l’ouverture immédiate d’une enquête judiciaire », dans un communiqué. Une information confirmée à l’AFP par le ministre chargé du secrétariat général du gouvernement et des relations avec les institutions, Maxime Balalou.

Le gouvernement centrafricain a évoqué une « vaste campagne de déstabilisation du pays », par ceux qu’il désigne comme des « ennemis du peuple centrafricain », sans les nommer, et dont « la dernière manœuvre est celle d’une explosion par colis piégé, survenue le 16 décembre 2022 à Bangui », précise le communiqué.

Des « blessures sérieuses »

La victime présumée, Dmitri Syty, est le « chef de la Maison russe », un centre culturel situé à Bangui. Il avait été hospitalisé avec des « blessures sérieuses », avait assuré le service de presse de l’ambassade russe, cité par l’agence de presse officielle Tass vendredi. Son état était « stable et grave » samedi, avait affirmé l’ambassade de Russie en Centrafrique sur Facebook. Dimanche, il « continue de recevoir des soins médicaux appropriés et rassurants », précise le gouvernement.

La Centrafrique, pays en guerre civile depuis 2013 est au cœur de la stratégie d’influence russe en Afrique. Le rôle grandissant de Wagner a d’ailleurs conduit la France, ancienne puissance coloniale, à retirer ses soldats du pays. Les derniers ont quitté Bangui jeudi. La France avait décidé à l’été 2021 de suspendre sa coopération militaire avec Bangui, jugé « complice » d’une campagne antifrançaise téléguidée par la Russie.

Par Le Point avec AFP

Abus sexuels : le Vatican ouvre une enquête sur le cardinal Ricard

novembre 11, 2022

Le Vatican annonce lancer une enquête préliminaire sur le cardinal français Jean-Pierre Ricard, qui a avoué des faits d’abus sexuels datant d’il y a 35 ans.

Le cardinal francais Jean-Pierre Ricard va faire l'objet d'une enquete preliminaire de la part du Vatican.
Le cardinal français Jean-Pierre Ricard va faire l’objet d’une enquête préliminaire de la part du Vatican.© ANDREAS SOLARO / AFP

« Suite aux éléments qui sont apparus ces derniers jours et suite à la déclaration du cardinal Jean-Pierre Ricard, afin de compléter l’examen de ce qui s’est passé, il a été décidé d’ouvrir une investigatio praevia (enquête préliminaire) », a déclaré le directeur du service de presse du Saint-Siège, Matteo Bruni. « On est actuellement en train d’évaluer la personne la plus apte à la mener, avec l’autonomie, l’impartialité et l’expérience nécessaires, compte tenu également du fait que les autorités judiciaires françaises ont ouvert un dossier sur cette affaire », a-t-il ajouté.

Mardi, le parquet de Marseille avait annoncé avoir ouvert une enquête préliminaire après les aveux de l’ex-archevêque de Bordeaux, en retraite depuis 2019 dans les Alpes-de-Haute-Provence (sud-est de la France), qui ont provoqué un nouveau séisme dans l’Église.

« Il y a 35 ans, alors que j’étais curé, je me suis conduit de façon répréhensible avec une jeune fille de 14 ans. Mon comportement a nécessairement causé chez cette personne des conséquences graves et durables », a écrit le cardinal, aujourd’hui âgé de 78 ans, sans donner plus de détails sur les faits dont il s’incrimine alors qu’il était en poste à Marseille.

Ces déclarations sont intervenues au lendemain de l’annonce surprise par l’épiscopat français que 11 évêques ou anciens évêques avaient eu affaire à la justice civile ou la justice de l’Église pour des « abus » sexuels ou leur « non-dénonciation ».

Mgr Ricard, qui dispose du droit de vote en cas de conclave, est membre du puissant dicastère – équivalent d’un ministère dans le gouvernement du Saint-Siège – pour la doctrine de la foi, chargé notamment des cas de violences sexuelles sur mineurs.

Un procès canonique n’est généralement ouvert qu’une fois le dossier clos par les autorités judiciaires dans le pays concerné. À l’issue du procès civil, l’Église peut demander la documentation aux autorités judiciaires afin de l’intégrer dans sa propre évaluation.

Par Le Point avec AFP

RDC : le football congolais secoué par une vaste affaire de pédophilie

novembre 8, 2022

C’est une investigation menée par un journaliste indépendant qui a révélé l’existence d’un système pédocriminel. La Fédération congolaise de football a annoncé l’ouverture d’une enquête.

Image d’illustration. Au centre sportif de Red Eagles Joli Site, à Lubumbashi, le 12 juin 2022. © Nicolas Maeterlinck / Belga Mag / Belga via AFP

Si les faits sont avérés, c’est un vaste système pédocriminel qui vient d’être mis à jour en RDC. Les accusations sont en tous cas suffisamment sérieuses pour que la Fédération congolaise de football (Fecofa) annonce l’ouverture d’une enquête et décide, le 7 novembre, de suspendre à titre préventif six personnes concernées – des entraîneurs ou des membres du personnel encadrant pour la plupart.

Tout a commencé avec l’enquête menée par le journaliste français Romain Molina. En février dernier, il avait déjà révélé des faits similaires dans les colonnes du quotidien britannique The Guardian. À l’époque, c’est la Fédération gabonaise de football (Fegafoot) qui avait été visée et le scandale avait conduit à l’incarcération de Pierre-Alain Mounguengui, le président de la fédération, soupçonné d’avoir couvert des actes de pédophilie. 

Cette fois-ci, direction la RDC, donc. Notre confrère a bouclé une nouvelle enquête, publiée début novembre par Sport News Africa. Il a recueilli les propos de nombreuses victimes, mais aussi de joueurs, d’anciens joueurs ou d’entraîneurs, dont certains ont d’ailleurs tenté d’alerter les plus hautes instances du football congolais, sans succès. Ces témoignages esquissent les contours d’un vaste système qui a perduré pendant près d’une vingtaine d’années.

Lanceur d’alerte

Pourtant, selon Romain Molina, la Fecofa a été informée dès décembre 2020. C’était lors d’un tournoi disputé par la sélection des moins de 20 ans en Guinée équatoriale. À en croire le journaliste, Papy Kimoto, un ancien international congolais devenu l’entraîneur de l’équipe de Saint Éloi Lupopo, a interpellé Théo Binamungu, l’ex-secrétaire général de la Fecofa, après avoir appris que des jeunes joueurs étaient victimes d’abus sexuels. Mais sans que cela ne suscite de réaction à la fédération.

IL Y A DES GENS QUI ONT ACCEPTÉ DE PARLER ET DES VICTIMES QUI SONT PRÊTES À ALLER PLUS LOIN ET À PORTER L’AFFAIRE EN JUSTICE

Le journaliste s’attarde notamment sur le cas de Bertin Kisamba Makuzueto, l’ancien entraîneur du RC Kinshasa, toujours influent dans le football congolais. Selon l’une des sources citées dans son enquête, Makuzueto avait pour habitude d’exercer un chantage sexuel sur les joueurs. « Il fallait coucher pour jouer », résume l’un d’entre eux, cité dans l’enquête. Le club de Saint Éloi Lupopo, où Bertin Kisamba Makuzueto était coach adjoint, aurait été prévenu, mais n’aurait pas pris la moindre décision.

Bertin Kisamba Makuzueto fait partie des personnalités suspendues en début de semaine par la Fecofa, tout comme Cédric Dongo Epapa. Lui aussi est soupçonné de s’être rendu coupable d’actes de pédophilie, comme le révèlent des messages envoyés à un mineur de 16 ans sur Facebook. Deux entraîneurs de la ville de Lemba sont également épinglés : Jonathan Buka et Alain Kandudi – eux avaient déjà été incarcérés pour des faits d’agression sexuelle sur des mineurs mais avaient pu reprendre leurs activités dans le football une fois libérés.

ON PARLE D’UN SYSTÈME TENTACULAIRE, ET ENCORE ON NE SAIT PAS TOUT !

Guy Roger Limolo, qui a dirigé des clubs de Ligue 1, est également cité, ainsi que Tifo Miezi. « Ce qui est ahurissant, c’est que ces individus, dont tout le monde dans le football congolais connaît les pratiques, puissent encore exercer, résume Romain Molina. J’ai enquêté pendant un an et demi et j’ai compris que beaucoup de gens savaient, mais que cela devait rester secret. Heureusement, il y a des gens qui ont accepté de parler et des victimes qui sont prêtes à aller plus loin et à porter l’affaire en justice. On parle d’un système tentaculaire, et encore on ne sait pas tout ! »

Sanctions

La Fecofa a confié l’enquête à une commission indépendante. « Nous avons décidé également d’ouvrir une ligne téléphonique, si des victimes souhaitent se faire connaître », a confirmé Belge Situtala, son secrétaire général. Devant l’ampleur du scandale, le ministre congolais des Sports, Serge Nkonde, a tenu le lundi 7 novembre une séance de travail avec la Fecofa et la Ligue nationale de football (Linafoot) sur la question de la pédophilie dans le milieu sportif. Trois jours plus tôt, il avait assuré que des sanctions sévères seraient prises en cas de culpabilité avérée.

ON PEUT IMAGINER QUE LE NOMBRE DE VICTIMES EST COLOSSAL

« Il y a une volonté étatique de bouger et de s’impliquer, c’est plutôt positif, réagit Romain Molina. On peut imaginer que le nombre de victimes, et pas seulement dans le football, est colossal. Pendant des années, les instances n’ont pas réagi. Et qu’on ne vienne pas dire que la Fecofa n’était pas au courant. »

Avec Jeune Afrique par Alexis Billebault

France-Corps d’une adolescente découvert dans une malle à Paris: quatre personnes en garde à vue

octobre 15, 2022
Corps d'une adolescente decouvert dans une malle a Paris: quatre personnes en garde a vue
Corps d’une adolescente découvert dans une malle à Paris: quatre personnes en garde à vue© AFP/Archives/DENIS CHARLET

Elle avait 12 ans et rentrait du collège. Son corps a été retrouvé vendredi soir dans une malle en plastique près de chez elle, dans le 19e arrondissement de Paris, et six personnes ont été placées en garde à vue dans le cadre de cette affaire macabre.

Il était 23H00 quand un SDF a signalé à la police la découverte d’une boîte opaque renfermant le corps d’une adolescente, dans la cour intérieure d’un immeuble de cet arrondissement de l’Est parisien. Le corps de la collégienne était dissimulé par des tissus, selon des sources proches du dossier. Deux valises cabine étaient posées à côté de la boîte.

Sur une vidéo publiée sur Twitter par le journaliste indépendant Clément Lanot, qui a révélé la découverte du corps, des bâches blanches sont tendues sur une façade et des policiers en combinaison blanche s’affairent dans la nuit.

Le parquet de Paris a ouvert une enquête pour meurtre sur mineur de moins de 15 ans, qui a été confiée à la brigade criminelle.

Dans la nuit, les enquêteurs ont interpellé, selon une source proche du dossier, trois personnes à proximité des lieux et une femme l’a été samedi matin à Bois-Colombes (Hauts-de-Seine).

Toutes ont été placées en garde à vue, selon le parquet qui a précisé que leur rôle restait à déterminer.

Deux autres personnes ont été interpellées et placées également en garde à vue, a complété dans l’après-midi une deuxième source proche du dossier.

Autopsie dans la journée

La malle a été retrouvée au bas de l’immeuble où la jeune fille habitait, a précisé le parquet.

Sa disparition avait été signalée auparavant à la police, a souligné une source proche du dossier.

Selon une autre source proche du dossier, son père, gardien de l’immeuble où la famille réside, inquiet de ne pas la voir rentrer à 15H00 du collège Georges-Brassens tout proche, avait prévenu sa femme qui s’était rendue au commissariat pour signaler sa disparition.

Sur sa page Facebook consultée par l’AFP, la mère avait lancé vendredi après-midi un appel à témoins en décrivant sa fille. Deux photos accompagnent cette publication, l’une montrant l’adolescente aux longs cheveux blonds souriant. Sur la deuxième, apparemment issue d’images de vidéosurveillance, on voit une jeune femme inconnue pénétrer dans un immeuble. Dans sa publication, la mère précise que sa fille a été vue « pour la dernière fois à 15H20 en compagnie d’une fille qu’on ne connaît pas » dans leur résidence.

Les caméras de surveillance de l’immeuble ont bien montré l’adolescente rentrer, mais elle a ensuite disparu, selon une autre source proche du dossier.

Une autopsie du corps doit être pratiquée dans la journée pour rechercher les causes du décès, selon une source proche de l’enquête. Selon des sources proches du dossier, les premières constatations font état de plaies au cou.

Samedi matin, la rue Manin où la victime habitait était calme, si ce n’est la présence, devant l’immeuble de l’adolescente, d’une voiture de la police technique et scientifique.

Dans l’après-midi, quelques élèves tournaient dans le quartier à trottinette, a constaté une journaliste de l’AFP. Ryan, 12 ans, qui se présente comme un ami de la collégienne, était sous le coup de l’émotion: « J’ai appris ce qui était arrivé (…) par un copain, je suis choqué ».

L’immeuble, relativement récent et situé dans un quartier mi-résidentiel, mi-commerçant, compte une dizaine d’étages, selon un journaliste de l’AFP. A une cinquantaine de mètres, se trouvent quelques commerces, en face une école maternelle, une station-service et un bureau de poste.

« C’est horrible, horrible, j’ai peur de laisser mes enfants dans le quartier », a dit à l’AFP la mère d’un élève scolarisé en cinquième au collège Georges-Brassens qui a souhaité conserver l’anonymat.

« Les enfants ricanaient nerveusement tout à l’heure, ils avaient l’air de ne pas réaliser », a-t-elle ajouté.

Une autre mère d’élève, contactée par l’AFP et dont la fille est dans la même classe que la jeune victime, a indiqué qu’elle « n’os(ait) plus sortir seule de la maison ».

Une cellule psychologique sera mise en place dès lundi au collège, a-t-on appris auprès du ministère de l’Education.

Par Le Point avec AFP

France: Les mères sont plus âgées au moment de la naissance

octobre 6, 2022

Selon une enquête publiée ce jeudi, deux tendances s’accentuent : les mères sont de plus en plus âgées et plus souvent en surpoids au moment de la naissance.

Les meres sont de moins en moins jeunes (illustration).
Les mères sont de moins en moins jeunes (illustration).© Johan BEN AZZOUZ / MAXPPP / PHOTOPQR/VOIX DU NORD/MAXPPP

Les mères sont toujours plus âgées et plus souvent en surpoids au moment de la naissance, deux tendances préoccupantes qui se confirment au fil des années, alors que 16 % d’entre elles présentent des signes de dépression post-partum, selon une enquête publiée jeudi. Selon l’enquête nationale périnatale 2021, coordonnée par l’Inserm et Santé publique France, le report des naissances à des âges maternels plus élevés – observé depuis plusieurs décennies – se poursuit. En effet, la part des femmes âgées de 35-39 ans à l’accouchement et celle de 40 ans et plus sont en augmentation depuis 2016 (19,1 % en 2021 versus 17,2 % en 2016 et 5,4 % en 2021 versus 3,9 %, respectivement).

Cette tendance inquiète, car on sait que les risques pour la mère et l’enfant augmentent de manière sensible avec l’âge des femmes. Selon cette enquête, réalisée tous les cinq ans depuis 1995, l’augmentation du surpoids et de l’obésité des futures mères est également « préoccupante » : en 2021, 23 % des femmes étaient en surpoids contre 19,9 % en 2016, et plus de 14 % étaient obèses en 2021 contre 11,8 % en 2016. Parmi les autres observations de l’enquête, le niveau d’études continue d’augmenter : la part des femmes enceintes ayant suivi des études au-delà du baccalauréat est passée de 42,8 % en 2003 à 52,1 % en 2010, puis 55,4 % en 2016 et 59,4 % en 2021.

16,7 % des mères présentent des symptômes dépressifs majeurs deux mois après l’accouchement

Concernant les addictions, la situation s’améliore. La proportion de femmes déclarant une consommation de tabac au 3e trimestre de grossesse diminue (12,2 % en 2021, contre 16,3 % en 2016), de même que celle des femmes déclarant consommer du cannabis durant la grossesse (1,1 % versus 2,1 %).

Le taux de césarienne est stable : 21,4 % en 2021 contre 20,3 % en 2016. Le taux d’épisiotomie, déjà en phase décroissante depuis plusieurs décennies, a fortement diminué, passant de 20,1 % en 2016 à 8,3 % en 2021, en accord avec les recommandations nationales. Pour la première fois depuis le début de cette enquête quinquennale, un suivi à deux mois a aussi permis d’évaluer la santé mentale des femmes. Or, elles sont 16,7 % à présenter des symptômes dépressifs majeurs deux mois après l’accouchement. Par ailleurs, 15,5 % des femmes ont vécu difficilement ou très difficilement leur grossesse et 11,7 % ont un mauvais voire très mauvais vécu de leur accouchement. Les résultats de cette nouvelle édition sont issus d’une enquête de terrain réalisée en mars 2021, durant la 3e vague de Covid-19, ayant permis un recueil sur 13 631 naissances auprès de 13 404 femmes.

Par Le Point avec AFP

Violences sexuelles : « La place de ces prêtres est en prison » – Une victime de la Fraternité Saint-Pie-X témoigne

septembre 29, 2022

Victime d’abus sexuels de la part d’un prêtre français au Gabon à la fin des années 1980, Claude a choisi de rompre le silence. Trente ans après les faits, il entend révéler les crimes commis par des pères de la Fraternité Saint-Pie-X. Jeune Afrique a recueilli son témoignage filmé.

Claude, victime de Patrick Groche, témoigne pour Jeune Afrique. © JA

ENQUÊTE – Sans lui, aucune révélation n’aurait été possible. Contacté par Jeune Afrique, Claude est en effet la première victime qui a accepté de témoigner et de rapporter les faits dont il a été victime. Le premier, aussi, et le seul à avoir le courage de le faire face à une caméra, à visage découvert. Sans doute pour obliger ses anciens agresseurs à le regarder en face, les yeux dans les yeux.

Dans le petit appartement des faubourgs de Strasbourg, dans l’est de la France, Claude a juste posé une condition, avant que nous ne commencions à enregistrer son témoignage : garder son patronyme secret. Devenu éducateur, il encadre aujourd’hui des enfants et fréquente par conséquent leurs familles. S’il a choisi de parler, il veut préserver sa vie professionnelle.

L’ancien servant de messe gabonais, qui a commencé à fréquenter la mission de la Fraternité Saint-Pie-X de Libreville à 16 ans à peine, en 1986, a le verbe posé. Les mains croisés, la voix calme et l’émotion contenue, il raconte ce jour où le père Patrick Groche l’a invité dans sa chambre pour, avait-il prétexté, lui donner un roman de jeunesse.

UN MÉLANGE DE « HONTE » ET DE « PEUR » L’A EMPÊCHÉ DE BRISER LE SILENCE

Il ne s’étend pas sur les caresses, les attouchements. Ses silences en disent beaucoup. Suffisamment. Dans un témoignage écrit également envoyé à Jeune Afrique, Claude avait été plus cru. Mais, face caméra, la pudeur l’emporte, sans que son témoignage perde de son poids. Il est précis, accablant. Derrière les rideaux tirés de sa chambre, un prêtre nu l’emmène en enfer, tout en lui glissant à l’oreille : « Les garçons aussi ont le droit de s’aimer. »

Un calvaire de huit ans enfoui pendant un quart de siècle

Claude sera victime durant huit années du Français Patrick Groche, ancien bras droit de l’ex-archevêque de Dakar, le traditionaliste Marcel Lefebvre. D’abord à Libreville donc, puis en France, où le jeune Gabonais part poursuivre ses études, opportunément financées par la Fraternité Saint-Pie-X. Claude ne trouvera le courage de tenir tête à son agresseur et de mettre fin au calvaire qu’en 1994.

L’ancien servant de messe mettra encore vingt-cinq ans à briser le silence. Alors que son fils s’apprête à étudier au Québec, il découvre que le père Groche exerce toujours outre-Atlantique. Le déclic. En 2019, Claude décide de témoigner auprès de la hiérarchie de la Fraternité Saint-Pie-X. Puis il dépose plainte en France. En vain : les faits, trop anciens, sont prescrits.

Pourquoi avoir attendu vingt-cinq ans ? Un mélange de « honte », de « peur ». L’envie d’enfouir l’horreur au plus profond de soi surtout. Depuis la dénonciation des faits, le père Patrick Groche a été rappelé en France par sa hiérarchie. Il vit aujourd’hui à Lourdes, sous l’œil vigilant de Claude et de sa famille, qui se démènent pour découvrir d’autres victimes, les inciter à témoigner et à dénoncer.

Leur objectif : obtenir que le père Patrick Groche soit traduit en justice et forcer la Fraternité Saint-Pie-X, coupable, selon lui, d’avoir couvert les abus et protéger des prêtres criminels, à faire face à ses victimes. Après près de deux heures de témoignage, Claude conclut en s’adressant « aux victimes de la Fraternité » : « Cela ne doit pas continuer. La place de tous ces prêtres est en prison. Pour la protection des innocents et des enfants, il faut les dénoncer. »

Avec Jeune Afrique par Mathieu Olivier

RDC-Démission à la présidence de la République : l’Acaj recommande une enquête judiciaire crédible sur les faits reprochés à Vidiye Tshimanga

septembre 17, 2022

Réagissant à la récente démission du conseiller spécial en matière stratégique du président de la République, Vidiye Tshimanga, l’Association congolaise pour l’accès à la justice (Acaj) dit avoir tiré certaines leçons. Elle le félicite pour sa décision de se retirer à la suite d’un scandale politico-financier porté à la connaissance du public, preuve qu’il est un homme d’Etat et républicain respectueux de la personne du chef de l’Etat qu’il est appelé à servir, même en dehors des institutions.

 

Vidiye Tshimanga/DR

« C’est un exemple pour démontrer à la classe politique qu’il existe une vie décente et apaisée en dehors des fonctions politiques. Il ne faudrait pas faire croire à l’opinion que sans la politique, il n’y a point de vie », a souligné l’Acaj dans un communiqué publié le 17 septembre et signé par son chargé de monitoring, Me Ben Bonginda.

L’association note, par ailleurs, que sous réserve du contenu entier de l’enregistrement rendu public, lequel aurait été saucissonné et sorti de son contexte, selon Vidiye Tshimanga, les propos tenus sont graves en ce qu’ils portent atteinte à l’honneur et à la crédibilité de l’institution présidence de la République. « Le constat qui se dégage de ce faisceau d’indices est que, loin d’être un fait anodin, les propos imputés à M. Vidiye sont susceptibles de revêtir le caractère pénal », a souligné cette organisation. Et de citer son coordonnateur, Me Georges Kapiamba, qui fait savoir que « la lutte contre la corruption, le trafic d’influence, le détournement et le blanchiment des capitaux constitue le baromètre à travers lequel l’action des gouvernants est jaugée », tout en soulignant qu’« il importe dès lors d’outiller conséquemment les structures y dédiées en ressources humaines, matérielles et surtout financières pour les soustraire à des éventuelles tentations ».

Face à ces révélations et à la démission qui en a suivi, l’Acaj recommande au procureur général près la Cour de cassation d’ordonner une enquête judiciaire crédible et exhaustive sur ces faits. Elle appelle, par ailleurs, le directeur de cabinet du chef de l’Etat à mettre en place une politique de tolérance zéro, en vue d’éliminer toutes les brebis galeuses qui seraient encore tapies dans les couloirs de la présidence de la République et useraient de leur position pour exercer pression et/ou trafic d’influence afin de satisfaire leurs intérêts égoïstes.

Il est, en effet, rappelé que Vidiye Tshimanga, conseiller spécial en matière stratégique du président Félix-Antoine Tshisekedi, venait de démissionner de son poste, le 16 septembre. Il est au cœur d’une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux, le mêlant à une possible tentative de trafic d’influence. Il s’agit de la publication, le 15 septembre, par le journal suisse « Le Temps« , de plusieurs vidéos dans lesquelles il négocie de l’argent auprès de pseudo-investisseurs. « J’ai déposé ma démission ce matin auprès du chef de l’État. Une décision mûrement réfléchie afin d’avoir toute la liberté de dénoncer et lever le voile sur les commanditaires de cette machination. Et ainsi démontrer, preuves à l’appui, les manipulations et détournements de mes propos », a-t-il affirmé.

Avec Adiac-Congo par Lucien Dianzenza