L’ancien président du conseil italien Silvio Berlusconi a créé la surprise mercredi, en appelant les parlementaires italiens à voter la confiance au gouvernement d’Enrico Letta. L’instabilité politique est « un risque fatal », a pour sa part prévenu le chef du gouvernement italien Enrico Letta.
« Nous avons décidé, non sans débat interne, de voter la confiance », a déclaré le Cavaliere dans une courte allocution au Sénat, quatre jours après avoir provoqué une crise politique dans le pays.
« L’Italie court un risque fatal, qui dépend d’un oui ou d’un non. Je vous invite à donner un exemple de cohésion », a pour sa part affirmé Enrico Letta. Dressant un bilan très positif de l’action de son gouvernement de coalition gauche-droite, il a rappelé dans un discours solennel que la troisième économie de la zone euro avait pu « sortir du cauchemar » de la récession.
« Mon gouvernement est né au Parlement et s’il doit mourir, il mourra ici, au Parlement (…) Ayez le courage de m’accorder votre confiance », a-t-il lancé aux sénateurs.
Le suspense reste entier sur l’issue du vote qui doit intervenir à la mi-journée après un débat. M. Letta compte sur les voix des rebelles du parti de centre-droit, le Peuple de la liberté (PDL) de Silvio Berlusconi.
Démissions refusées
Le premier d’entre eux, le vice-Premier ministre Angelino Alfano, un avocat sicilien de 42 ans présenté jusqu’ici comme le dauphin de Silvio Berlusconi, s’est déclaré « fermement convaincu que notre parti tout entier doit voter la confiance à Letta ». Aux antipodes de son mentor, qui a répété son intention de « mettre un terme au gouvernement Letta ».
Pour faciliter la tâche aux modérés du PDL, M. Letta a refusé les démissions des cinq ministres du parti de Silvio Berlusconi. M. Alfano a d’ailleurs pris sa place, assis aux côtés du chef du gouvernement durant son discours, alors que dans les rangs du PDL, M. Berlusconi, arrivé en retard, écoutait, les mains jointes devant la bouche.
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