Après l’échec du cessez-le-feu entre les FARDC et le M23, que Luanda avait contribué à négocier, les députés angolais ont donné le feu vert à la mission d’un contingent en RDC.
Le Parlement angolais a donné le feu vert, vendredi 17 mars, à l’envoi d’environ 500 soldats en RDC, après que le dernier cessez-le-feu annoncé entre les FARDC et le M23, que Luanda avait contribué à négocier, n’a pas été respecté, la semaine dernière. Les députés ont formellement approuvé, par un vote à l’unanimité lors d’une session extraordinaire retransmise en direct à la télévision, la décision annoncée samedi par la présidence.
« La mission des forces armées angolaises n’impliquera pas d’opérations de combat », a déclaré le ministre d’État et chef de la Maison de sécurité, le général Francisco Furtado, après le vote. Il s’agit « uniquement de superviser le processus de dissolution, de désarmement et de réintégration des forces du M23 », a-t-il poursuivi.
Rôle de médiateur
L’Angola joue un rôle de médiateur dans le conflit qui oppose les force armées de la RDC et le M23. Les soldats angolais ne viennent pas « pour attaquer, mais pour vérifier comment les choses se passent », a assuré en début de semaine le chef de la diplomatie congolaise. Le président de la RDC, Félix Tshisekedi, est attendu ce samedi à Luanda pour une visite de travail, selon la présidence angolaise.
Ce vote intervient alors que des rebelles du M23 se sont retirés ces derniers jours de plusieurs localités de l’est de la RDC, selon des sources civiles et militaires constatant prudemment une accalmie dans les combats.
En 2012, le groupe rebelle s’est brièvement emparé de Goma avant d’être chassé par une offensive conjointe des forces du Congo et de l’ONU. Mais les combats ont repris fin 2021 après que le M23 a accusé le gouvernement de Kinshasa de ne pas respecter son engagement d’intégrer ses combattants à l’armée régulière. Plusieurs pays de la région ont déployé une force conjointe visant à stabiliser la zone.
Un homme a annulé les cérémonies de son mariage, à Brazzaville, après avoir reçu de l’ex de sa fiancée des vidéos intimes d’elle réalisées juste deux jours avant le mariage. Une trahison impardonnable pour ce brave homme qui ne s’est pas laissé convaincu par ses proches qu’il soupçonne de n’être intéressé qu’à manger et boire. Sa fiancée n’avait pas du tout encore coupé ses liens avec son ex et ce dernier, emporté par la jalousie a tout chamboulé.
La fidélité est devenue une vertu très rare au Congo et les deux sexes sont impliqués. A Moungali, dans le quatrième arrondissement de Brazzaville, capitale du Congo, un homme a pris la ferme décision de renoncer à son mariage la veille de la cérémonie. L’ex de sa fiancée lui a fait parvenir des nudes d’elle et un sextape d’eux réalisé juste deux jours plus tôt.
Acculée par la réalité et les preuves contre elle, la fiancée a regretté son acte et solliciter l’indulgence de son fiancé, promettant devant Dieu ne plus le refaire. Elle a prétendu avoir été emportée par le diable.
Mais le fiancé est resté catégorique sur son refus de se marier. Les interventions des deux familles et proches n’ont en rien changé la décision de l’homme qui s’est senti trahi et humilié. Toutes les dépenses faites coûtant des millions seraient remboursées par sa vente , la belle-famille est priée aussi de restituer la somme de la dot.
L’Ukraine a appelé mardi les pays membres de l’Otan réunis à Bucarest à accélérer la livraison d’armes et d’équipements électriques afin d’aider le pays meurtri par plus de neuf mois de guerre à faire face aux dommages causés à son infrastructure énergétique par les bombardements russes.
« La dernière fois, j’avais dit trois mots: des armes, des armes, des armes. Cette fois, j’ai trois autres mots: plus vite, plus vite et plus vite », a lancé le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kouleba, peu avant une rencontre avec le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg.
Quels sont les besoins ukrainiens les plus pressants ? Des générateurs et des missiles Patriots de défense aérienne, a-t-il martelé.
Le président russe Vladimir Poutine veut utiliser l’hiver comme « une arme de guerre » contre l’Ukraine avec des « attaques délibérées » contre des infrastructures civiles pour priver le pays de chauffage, d’électricité et d’eau, avait dénoncé dans la journée le secrétaire général de l’Alliance atlantique en accueillant cette réunion de deux jours des chefs de la diplomatie de l’Otan dans l’immense palais qui abrite le parlement roumain.
L’objectif du Kremlin est d' »infliger autant de souffrances que possible aux civils ukrainiens pour essayer de briser leur engagement, leur unité dans la lutte contre l’invasion russe », a-t-il poursuivi.
Une réunion du G7 élargi, tenue sous présidence allemande en marge de l’Otan, a pour sa part plaidé la mobilisation face à la crise énergétique provoquée par la guerre en Ukraine.
Arrivé lundi soir à Bucarest, le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a annoncé une aide financière de 53 millions de dollars, qui s’ajoute à une autre enveloppe de 55 millions déjà débloquée pour l’achat de générateurs, afin de venir en aide à l’Ukraine.
Cette somme servira à acheter des équipements électriques (des transformateurs notamment), qui seront « rapidement » livrés à l’Ukraine, a-t-on précisé de source américaine.
Au total, l’administration Biden a budgété 1,1 milliard de dollars pour l’énergie en Ukraine et en Moldavie.
L’aide américaine s’inscrit dans la perspective d’une conférence internationale des bailleurs de fonds en « soutien à la résistance civile ukrainienne », qui se tiendra le 13 décembre en France.
« Envoyons des chars »
La Russie s’est engagée début octobre dans une campagne de frappes de missiles massives visant l’infrastructure énergétique de l’Ukraine. Selon des chiffres cités par le gouvernement ukrainien, entre 25 à 30 % de cette infrastructure a été endommagée.
« Ce que font les Russes, c’est de cibler spécifiquement des stations de transformation à haut voltage », et pas seulement les centrales électriques elles-mêmes, afin de perturber toute la chaîne énergétique, de la production à la distribution, a expliqué un responsable américain.
Pour le chef de l’Otan, qui a réitéré la politique de la « porte ouverte » de l’alliance à l’égard de l’Ukraine, « le message de nous tous sera qu’il nous faut en faire plus » pour aider Kiev, y compris en matière de défense aérienne.
« La Russie échoue sur le champ de bataille. En réponse, ils s’en prennent à des cibles civiles, à des villes car ils ne peuvent pas gagner des territoires », a-t-il ajouté.
« Cette tactique de cibler l’infrastructure civile, de l’énergie, est évidemment conçue pour essayer d’obtenir la soumission des Ukrainiens en les gelant », a dit pour sa part le ministre britannique James Cleverly. « Je ne pense pas que cela réussira ».
Mais l’inquiétude grandit quant à la possibilité de soutenir ces efforts à long terme alors que les stocks commencent à s’épuiser.
« Restons calmes et envoyons des chars », a lancé le Lituanien Gabrielius Landsbergis.
L’UE a pour sa part demandé à actionner le mécanisme de protection civile pour livrer quelque 500 générateurs à l’Ukraine ainsi que 2.000 tentes adaptées aux conditions hivernales, fruit d’une coopération entre 17 Etats membres.
La France a contribué de son côté via 100 générateurs arrivés au hub européen de Suceava, en Roumanie, qui seront remis prochainement à l’Ukraine, a-t-on indiqué de source française.
La Roumanie, ainsi que la Moldavie voisine, a été durement impactée par la guerre en Ukraine et plus de 2 millions de personnes y ont transité en fuyant ce pays. Bucarest accueille à ce jour près de 86.000 réfugiés.
Outre la guerre en Ukraine, les ministres de l’Otan ont fait un point d’étape sur l’adhésion de la Finlande et de la Suède à l’organisation, déjà ratifiée par 28 des 30 pays membres mais qui reste suspendue au feu vert de la Turquie et de la Hongrie.
Les ministres finlandais, suédois et turc se sont rencontrés mardi à Bucarest, en marge de la réunion, mais sans conclusion notable, le Turc Mevlut Cavusoglu se contentant dans un tweet d’assurer avoir fait part des « attentes » d’Ankara.
La Turquie bloque depuis mai l’entrée des deux pays nordiques dans l’Alliance atlantique, liant leur adhésion à leur lutte contre les mouvements kurdes et leurs partisans sur leur sol.
A la sortie de la pandémie de Covid en 2021, les ressortissants du Pool éparpillés à travers le monde ont envoyé au Congo quelques 2 milliards Cfa par transfert à leurs familles alors que des dirigeants politiques de la Cuvette ont caché dans des banques à l’étranger 200 milliards cfa détournés à l’État.
C’est un rapport accablant qui circule en interne établi par des financiers et qui démontre à quel point la fuite des capitaux est loin de stopper au Congo. Une aile du régime de Mpila aurait diligenté cette enquête pour montrer au chef de l’État la différence des priorités de ses collaborateurs de la Cuvette.
Toujours en comparaison avec le département du Pool qu’ils considèrent comme leur véritable contre poids, ces financiers de la Cuvette ont conclu que pour l’année 2021, la diaspora du Pool a transféré au pays 2 milliards Cfa alors que de leur côté, les membres du régime de la Cuvette ont pu mettre à l’abri hors du pays quelques 200 milliards Cfa volés dans les caisses de l’État.
Une réalité qui prouve le paradoxe que le sentiment patriotique de certains Congolais et surtout sur la situation socio-économique.
Alors que la Banque mondiale prédisait une baisse importante des transferts d’argent en 2021, les travailleurs expatriés ont continué à massivement envoyer des fonds vers le continent. Dans certains pays, les effets de la crise sont néanmoins durement ressentis.
Réduction des salaires, suppression des travailleurs étrangers… Les prédictions de la Banque mondiale sur les transferts de fonds de la diaspora en 2020-21 – années marquées par la pandémie de Covid-19 – n’étaient pas optimistes. Pourtant, les Africains expatriés ont envoyé à destination du continent 83,3 milliards de dollars en 2020 contre 86,2 milliards de dollars en 2019, soit une baisse de -3,4 %.
Au Congo par exemple, la diaspora du Pool a battu le record des transferts avec plus de 2 milliards. « A cause de la crise aiguë au Congo, la diaspora se saigne pour continuer d’envoyer de l’argent à leur famille», témoigne un expert financier Gabonais en poste à la BEAC de Brazzaville
L’Europe et les Etats-Unis sont les premières régions depuis lesquels les migrants envoient de l’argent dans les pays à faible revenu. Or c’est aussi là que la pandémie flambe actuellement. Les migrants, en particulier africains, sont davantage exposés à la crise. Malgré tout, la Banque mondiale a révisé le 29 octobre dernier ses estimations sur les transferts d’argent. Lors de la première vague, l’institution basée à Washington craignait que ces transferts chutent de 20% cette année. Elle table désormais sur une baisse de 7% en 2020 et de 7,5% en 2021.
«Enorme pression familiale»
Une relative bonne nouvelle qui n’étonne cet expert. Selon ses recherches, la plupart des fonds servent à couvrir des besoins de première nécessité: nourriture, médicaments, scolarisation ou frais de téléphonie et d’internet… L’argent sert donc à parer au plus urgent, plutôt qu’à favoriser le développement à long terme des pays pauvres.
«La pression familiale sur les migrants est énorme. Après un versement, on trouve un peu de tranquillité psychologique. De très nombreux Africains que j’ai interrogés ont aussi cité des raisons religieuses. Les migrants se sentent redevables envers leur communauté qui a financé et prié pour leur voyage»
Selon la Banque mondiale, les banques sont le canal le plus coûteux pour l’envoi d’argent, avec des commissions de 10,9% en moyenne. Suivent les offices postaux (8,6%), les entreprises comme Western Union (8,6%) et enfin les opérateurs de téléphonie mobile (2,8%). C’est vers l’Afrique qu’il est le plus cher d’envoyer de l’argent.
Tournant numérique?
Mais la pandémie redistribue les cartes. Des entreprises offrant des services de transfert par téléphone portable ont connu un afflux d’utilisateurs. «Je pourrais probablement être d’accord avec la Banque mondiale qui dit que le volume total des transferts d’argent va baisser, estimait récemment Dare Okoudjou, fondateur de l’entreprise MFS Africa, interrogé par l’agence Reuters. Mais quiconque dans le digital dirait qu’il gagne en volume et en parts de marché.»
En 2019, les transferts de la diaspora dans le monde avaient atteint la somme record de 548 milliards de dollars, dont 44 milliards pour l’Afrique. C’était davantage que les investissements étrangers (534 milliards de dollars) et beaucoup plus que l’aide publique au développement (166 milliards de dollars). En plus de la crise économique dans les pays d’immigration, les fermetures des frontières à cause du covid compliquent les déplacements et des migrants sont forcés de rentrer chez eux après avoir perdu leur emploi.
«En plus des considérations humanitaires, il faut soutenir les migrants qui travaillent dans les pays d’accueil en première ligne, dans les hôpitaux, les laboratoires, les fermes ou les usines, plaide Michal Rutkowski, directeur de la protection sociale à la Banque mondiale.
L’Allemagne a pour sa part confirmé l’envoi de chars de défense à deux canons antiaériens à l’Ukraine.
La ministre canadienne de la Défense, Anita Anand, en point de presse, mardi, sur la base militaire américaine de Ramstein, en Allemagne. Photo: Getty Images/Thomas Lohnes
Le Canada enverra huit véhicules blindés en Ukraine, a annoncé mardi le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, au terme d’une rencontre de pays alliés tenue à la base aérienne américaine de Rammstein, en Allemagne.
La rencontre avait pour objectif d’accélérer les livraisons d’équipements militaires que l’Ukraine réclame pour repousser l’invasion russe, en cours depuis le 24 février.
Nous allons envoyer des véhicules blindés en Ukraine, avait déclaré la ministre canadienne de la Défense, Anita Anand, avant la rencontre, mais sans en préciser le nombre.
Dans un communiqué publié vendredi, la Défense nationale disait travailler à finaliser des contrats relatifs à un certain nombre de véhicules blindés de marque commerciale qui seront envoyés en Ukraine dès que possible.
Mme Anand n’avait pas précisé non plus le nombre d’obusiers envoyés à l’Ukraine. Selon CBC, il y en a quatre. La ministre a toutefois indiqué mardi qu’Ottawa a envoyé des milliers de munitions antichars.
Un possible contrat de service pour l’entretien et la réparation des caméras spécialisées pour drones que le Canada a déjà fait parvenir à l’Ukraine était aussi en voie d’être finalisé.
Selon Mme Anand, le Canada va continuer à envoyer des armes à l’Ukraine, qu’elles proviennent des stocks des Forces armées canadiennes ou de fournisseurs d’armes avec lesquels Ottawa conclura des ententes.
« La situation est volatile, et nous devons continuer, en tant qu’alliés, à faire tout ce que nous pouvons pour soutenir l’Ukraine, sa souveraineté, sa stabilité et sa sécurité. »— Une citation de Anita Anand, ministre de la Défense du Canada
Un tournant pour l’Allemagne
En matière d’envoi d’armes à l’Ukraine, la principale annonce est toutefois venue du gouvernement allemand, qui a confirmé l’envoi de chars de défense antiaérienne Gepard à l’Ukraine.
Selon plusieurs sources, l’annonce concerne une cinquantaine de ces blindés, équipés de deux radars et de deux canons destinés à abattre les avions ennemis.
Nous avons décidé [lundi] que l’Allemagne allait faciliter la livraison de chars de défense antiaérienne Gepard à l’Ukraine, a déclaré la ministre allemande de la Défense, Christine Lambrecht, lors de la conférence, selon le texte de son discours.
L’envoi d’armes lourdes est une première pour le gouvernement du chancelier Olaf Scholz, qui a été critiqué ces dernières semaines pour son peu d’empressement à armer l’Ukraine.
La grogne se constatait au sein même de la coalition gouvernementale qu’il dirige, les verts et les libéraux jugeant le soutien allemand apporté à Kiev insuffisant.
Selon l’AFP, qui cite des sources gouvernementales, les chars allemands ne proviendront pas directement de l’armée allemande, mais des stocks détenus par le groupe d’armement Krauss-Maffei Wegmann. Retirés du service il y a 10 ans, ils doivent subir une mise à jour technique, ont précisé ces mêmes sources.
Le secrétaire d’État américain à la Défense Lloyd Austin a salué cette décision particulièrement bienvenue du gouvernement allemand.
Le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, en conférence de presse, mardi, après la rencontre des alliés sur la base militaire américaine de Ramstein, en Allemagne. Photo: Reuters/Kai Pfaffenbach
La ministre Lambrecht n’a pas exclu que Berlin approuve d’autres livraisons d’armes lourdes que des entreprises allemandes ont proposé de fournir à Kiev.
Le gouvernement néerlandais va aussi envoyer un nombre limité d’obusiers à l’Ukraine, a annoncé l’agence néerlandaise ANP.
Une rencontre désormais mensuelle
Selon Lloyd Austin, la rencontre des quelque 40 alliés se reproduira désormais sur une base mensuelle, que ce soit en personne ou en mode virtuel.
La réunion d’aujourd’hui deviendra un groupe de contact mensuel sur la défense de l’Ukraine, a-t-il expliqué au terme de la réunion.
M. Austin dit vouloir organiser l’action des nations de bonne volonté pour intensifier nos efforts, coordonner notre assistance, et nous concentrer sur la victoire du combat d’aujourd’hui et des combats à venir.
La secrétaire Austin et la ministre Anand tiendront une rencontre bilatérale, jeudi, au Pentagone à Washington. Il s’agira de la première visite officielle de Mme Anand aux États-Unis depuis sa nomination.
Selon son ministère, ils discuteront des relations entre les deux pays sur le plan de la défense, des principales priorités comme la modernisation du NORAD et des efforts du Canada et des États-Unis pour appuyer l’Ukraine.
Radio-Canada avec les informations de Agence France-Presse
ROME (Reuters) – La police italienne a annoncé lundi qu’une enveloppe adressée au pape François contenant trois balles de pistolet avait été saisie dans un centre de tri postal près de Milan.
Les postiers ont appelé la police après avoir intercepté l’enveloppe durant la nuit de dimanche à lundi dans la ville de Peschiera Borromeo.
La police a déclaré à Reuters que l’enveloppe, envoyée de France, était adressée au « Pape, Vatican, Place Saint-Pierre ».
Aucun commentaire n’a été obtenu dans l’immédiat auprès d’un porte-parole du Vatican.
Avec Reuters (Reportage Angelo Amante et Philip Pullella, version française Valentine Baldassari, édité par Marc Angrand)
Les forces françaises de l’opération Barkhane, engagée au Sahel contre les actions de plus en plus meurtrières des groupes jihadistes, vont passer de 4 500 à 5 100 militaires d’ici fin février.
« L’essentiel des renforts sera déployé dans la zone dite des trois frontières » (Mali, Burkina Faso, Niger », a indiqué dimanche 2 février un communiqué signé de la ministre des Armées, Florence Parly. « Une autre partie de ces renforts sera engagée directement au sein des forces du G5 Sahel pour les accompagner au combat ».
Ces 600 militaires supplémentaires, essentiellement au sol, seront accompagnés d’une centaine de véhicules (blindés lourds, blindés légers et logistiques) et seront déployés d’ici la fin du mois, a appris l’AFP de source militaire.
Depuis, Paris veut donner un coup de fouet à un dispositif que ses détracteurs accusent de s’enliser, et qui suscite de plus en plus de critiques au sein des opinions publiques africaines.
Le président Emmanuel Macron, qui avait déjà annoncé en janvier un renfort de 220 soldats, lors d’un sommet à Pau (sud-ouest de la France) avec les pays du G5 Sahel (Niger, Mali, Burkina, Tchad, Mauritanie), porte donc au total à 600 le nombre de troupes supplémentaires allouées à Barkhane.
Une « revue d’efficacité » sur ce renforcement est prévue dans six mois. « Le président veut du résultat », a-t-on ajouté à l’état-major, en évoquant la nécessité du « retour de la gouvernance » dans une région extrêmement vaste et désertique.
« Cette étape majeure de notre engagement au Sahel doit marquer un tournant à la fois dans la mobilisation de nos partenaires européens et la montée en puissance des forces du G5 », précise le communiqué. Car si la France s’engage un peu plus, elle n’entend pas le faire seule.
Maintien des États-Unis ?
Le Tchad devrait bientôt déployer un bataillon supplémentaire. Et le gouvernement tchèque va tenter d’obtenir de son Parlement d’envoyer 60 soldats pour la force Takuba, qui rassemblera des unités de forces spéciales européennes. Paris s’attend par ailleurs à ce que d’autres membres de l’UE suivent rapidement.
De son côté, Florence Parly revient des États-Unis où elle a tenté de convaincre son homologue Mark Esper de maintenir l’engagement américain en Afrique, crucial pour Barkhane sur le plan de la logistique et du renseignement.
Mark Esper n’a pas encore tranché. Mais le chef du commandement militaire américain en Afrique (Africom), le général Stephen Townsend, a estimé qu’un retrait du soutien américain « ne serait pas aller dans la bonne direction », tout en appelant les Européens à « relever le défi et en faire plus au Sahel pour aider la France ».
« 4 500 hommes au Sahel, c’est dérisoire ! »
Ce renforcement est en tout cas conforme à la volonté du chef d’état-major français des armées. Le général François Lecointre avait prévenu en janvier que les 4 500 troupes de Barkhane ne suffiraient pas et qu’il proposerait au président Macron des renforts supérieurs aux 220 annoncés à Pau.
« Dans cette zone extrêmement vaste, les moyens qui sont mis à disposition de l’opération Barkhane ne sont pas suffisants pour qu’on puisse avoir des soldats déployés H24, 7 jours sur 7 », avait-il argué. « Mais 4 500 hommes au Sahel, c’est dérisoire ! », faisait-il déjà valoir en novembre à l’Assemblée nationale.
Plusieurs analystes et hauts responsables ont estimé que les prochains mois seraient essentiels pour inverser la tendance aujourd’hui favorable au groupes jihadistes.
La province indonésienne de Papouasie a connu ce mercredi un troisième jour de manifestations qui ont par endroits dégénéré en affrontements, poussant Jakarta à envoyer quelque 1200 militaires et policiers en renfort.
Le gouvernement a appelé au retour au calme dans cette province pauvre de l’extrême est de l’archipel. Les émeutes ont commencé lundi après l’arrestation pendant le week-end de 43 étudiants papous et des injures racistes prononcées à leur égard. Un millier de personnes a manifesté mercredi dans les rues de Timika (sud de la Papouasie), où un journaliste de l’AFP a vu des manifestants jeter des pierres vers les fenêtres du parlement local et tenter de détruire la barrière y donnant accès. La foule n’a été dispersée dans cette ville qu’après des tirs de sommation de la police. Plusieurs centaines de manifestants ont aussi défilé dans les rues des villes de Sorong et de FakFak à l’ouest de l’île.
Plusieurs villes de cette région riche en matières premières étaient paralysées ce mercredi, dont Manokwari où des magasins et le parlement local ont été incendiés par des émeutiers lundi. Plusieurs policiers ont été blessés, selon les autorités. Des informations non confirmées ont fait état de manifestants blessés. Quelque 900 policiers et 300 militaires ont été déployés à Manokwari et Sorong, ont indiqué mercredi le gouvernement et les autorités de Papouasie. Le porte-parole de la police nationale Muhammad Iqbal a estimé que la situation restait «globalement sous contrôle», précisant les forces de l’ordre n’étaient pas équipées de balles réelles.
La colère s’est répandue à travers la Papouasie après des informations sur l’arrestation samedi de 43 étudiants papous par la police à Surabaya, la deuxième ville du pays, sur l’île de Java.
a police anti-émeute a investi un dortoir pour déloger des étudiants papous qui avaient été accusés d’avoir détruit un drapeau indonésien le jour de la fête de l’Indépendance de l’Indonésie. Les policiers les ont arrêtés et interrogés avant de les libérer. Parallèlement, une manifestation contre la présence des étudiants papous a été organisée au cours de laquelle des injures raciales ont été proférées. Le président indonésien Joko Widodo a promis une enquête sur les incidents survenus à Surabaya et devrait se rendre dans la province prochainement.
La région, riche en ressources naturelle, connait une rébellion indépendantiste sporadique contre le gouvernement indonésien. La Papouasie s’est déclarée indépendante en 1961, mais l’Indonésie en a pris le contrôle par la force en 1963 et l’a officiellement annexée en 1969. De nombreux Papous réclament l’indépendance, comme la Papouasie Nouvelle-Guinée, autre moitié de cette grande île qui l’a obtenue en 1975 après avoir été une colonie australienne.
Washington – Le président Barack Obama a autorisé mercredi le déploiement de 450 soldats américains supplémentaires en Irak pour accélérer la formation des troupes irakiennes engagées dans la lutte contre les jihadistes de l’organisation Etat islamique.
Cette décision vise à améliorer les capacités et l’efficacité des partenaires sur le terrain, a indiqué la Maison Blanche dans un communiqué, précisant que ces soldats américains, comme les 3.100 déjà présents sur place, ne participeront pas aux opérations de combat au sol.
Le président américain a également approuvé la livraison rapide, en coordination avec le gouvernement irakien, de matériel militaire aux forces irakiennes, y compris les peshmergas et combattants des tribus locales opérant sous commandement irakien.
Au total, les Etats-Unis et leurs partenaires de la coalition ont déjà donné une formation militaire de base à quelque 9.000 militaires irakiens. Environ 3.000 autres sont en cours de formation.
Tirant les leçons de la perte de Ramadi, chef-lieu de la province sunnite d’Al-Anbar (ouest), la Maison Blanche veut former plus rapidement les troupes irakiennes, en particulier les sunnites.
Ces nouveaux conseillers travailleront pour renforcer les capacité des forces irakiennes, y compris les combattants des tribus locales, et améliorer leur capacité à planifier et mettre en oeuvre des opérations contre l’EI, a expliqué l’exécutif américain.
Les Etats-Unis veulent notamment s’inspirer de l’expérience de 2006, lorsqu’ils avaient réussi à mobiliser des tribus sunnites contre al-Qaïda en Irak, qui mettaient à feu et à sang la province d’Al-Anbar.
Lors d’une conférence de presse lundi en Allemagne à l’issue du sommet du G7, M. Obama a cité cet épisode en exemple. Sans cette participation locale, même si vous enregistrez des succès à court terme, il est très difficile de garder le contrôle de ces régions, avait-il expliqué.
Nous avons vu des tribus sunnites qui sont non seulement prêtes à se battre contre l’EI mais qui l’ont également fait avec succès, avait-il souligné, regrettant que cela n’aille pas assez vite.
Pour l’instant, les troupes irakiennes déjà formées par la coalition ont été déployées près de Samarra, dans le nord de Bagdad, aux côtés des forces kurdes dans le nord de l’Irak, et à al-Karmah, dans la province d’Al-Anbar.
Idriss Deby Itno donne de la voix. Le président tchadien a exhorté mercredi 27 février à Yamoussoukro, ses homologues ouest-africains à hâter le pas dans le déploiement de la force ouest-africaine au Mali, où les troupes tchadiennes combattent les djihadistes dans le massif des Ifoghas.
Idriss Deby Itno n’est pas satisfait de ses homologues chefs d’État de l’Afrique de l’Ouest. Lors du sommet consacré à la crise malienne, mercredi, à Yamoussokro, le président tchadien n’est pas passé par quatre chemin pour exprimer son impatience quant à la lenteur dans le déploiement de la Mission internationale de soutien au Mali (Misma), la force ouest-africaine censée venir combattre aux côtés des armées malienne, française et tchadienne, déjà en lutte contre les djihadistes dans le Nord-Mali. « L’heure n’est plus aux discours (…) mais plutôt à l’action, l’ennemi n’attend pas », a-t-il a signifié à l’ouverture d’un sommet de chefs d’État de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) à Yamoussoukro.
« Nous appelons l’état-major de la Cedeao à plus de célérité en accélérant l’envoi des troupes dans la zone libérée », a-t-il déclaré. Le président tchadien a tenu à rappeler l’armée malienne à l’ordre. « Votre place est au front, nous vous attendons dans le Nord à la lisière de la frontière de l’Algérie. »
Le Tchad qui n’est pas membre de la Cedeao, a dépêché plus de 2 000 soldats au Mali – le plus fort contingent africain – et déplore dans les rangs de son armée 27 morts et 50 blessés.
Les troupes tchadiennes sont en première ligne aux côtés de l’armée française dans le massif des Ifoghas, dans l’extrême nord du Mali, où se sont retranchés les groupes jihadistes après avoir été délogés des grandes villes du Nord qu’ils occupaient depuis l’an dernier.
Rallonge budgétaire
Le président en exercice de la Cedeao, le chef de l’État ivoirien Alassane Ouattara, a confirmé que la Misma devait compter à terme 8 000 hommes, affirmant que les trois quarts de ces effectifs étaient déjà présents au Mali.
Si le déploiement de la force de la Cedeao est jugé lent, c’est en partie dû à des difficultés budgétaires. Alassane Ouattara a lancé un appel à la mobilisation des fonds promis lors d’une conférence internationale à Addis Abeba fin janvier, mais aussi de ressources complémentaires.
« La concrétisation de ces promesses de fonds constitue une priorité », a-t-il souligné, appelant à l’engagement de la communauté internationale afin de mobiliser les ressources additionnelles indispensables au plein déploiement de la Misma.
Alors que la communauté internationale s’est engagée fin janvier sur une enveloppe financière de plus de 455 millions de dollars (338 M EUR), destinée à la Misma, à l’armée malienne et à l’aide humanitaire, la Côte d’Ivoire a affirmé lundi que les besoins globaux se montaient à 950 millions de dollars (715 M EUR), soit plus du double.