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Canada: Louisbourg va raconter l’histoire de ses esclaves

décembre 12, 2021
Des visiteurs entre les bâtiments à la Forteresse de Louisbourg.

Lieu historique national de la Forteresse-de-Louisbourg juillet 2019. Photo: Radio-Canada/Olivier Lefebvre

Parcs Canada veut raconter l’histoire des esclaves noirs à la forteresse de Louisbourg, au Cap-Breton en Nouvelle-Écosse.

On estime que 381 esclaves ont habité la forteresse française.

Parcs Canada est en train de mettre sur pied une exposition pour que les visiteurs apprennent à connaître ces gens.

L’agence travaille notamment en partenariat avec des groupes afro-néo-écossais pour monter l’exposition.

Des récits individuels pour raconter l’histoire

L’exposition retracera l’existence des esclaves dont la vie a été mieux documentée, par exemple, l’histoire de Marie Marguerite Rose, une jeune femme arrivée à Louisbourg à l’âge de 19 ans, après avoir été enlevée en Afrique.

Une jeune femme noire, vêtue d'un bonnet et d'un fichu en vogue au 18e siècle.

Une représentation de Marie Marguerite Rose. Photo: Parcs Canada

La jeune femme a été vendue à une famille membre de l’élite à Louisbourg.

Une fois affranchie, au bout de 19 ans, Marie Marguerite Rose a épousé un homme mi’kmaw avec qui elle a tenu une taverne au 18e siècle.

Mais les histoires ne se terminent pas toutes aussi bien, note Theresa Brewer, présidente du regroupement de Glace Bay de l’Association universelle pour la promotion des Noirs (UNIA).

Il est bon que Louisbourg monte cette exposition et qu’on dévoile un pan de l’histoire de l’esclavage, même si c’est douloureux. Et il est approprié de commencer par Marie Marguerite Rose, estime Mme Brewer, qui s’afflige de constater que peu de gens connaissent l’histoire des esclaves.

Selon Eddie Kennedy, gestionnaire du site, les réactions initiales au sein de la communauté sont positives face à cette initiative.

La nouvelle exposition pourrait être prête dès 2023.

Par Radio-Canada avec les informations de CBC

Un migrant rescapé: « J’ai vu des gars découper des morts pour les manger »

novembre 28, 2017

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Des migrants vendus comme des esclaves en Libye, l’affaire scandalise le monde depuis la diffusion d’une vidéo choc de CNN. Franceinfo a retrouvé un Camerounais victime de cette barbarie qui vit aujourd’hui en France. Un récit qui fait froid dans le dos.

« Il a jeté les trois enfants comme des pommes avant de les abattre »
Le migrant a réussi à acheter sa liberté pour gagner la France, où il vit depuis près d’un an. Il a accepté de témoigner pour France Télévisions et a dévoilé les dessous de ces pratiques insoutenables.

C’est en janvier 2015 que le jeune homme de 32 ans choisit de quitter le Cameroun pour aller en France avec sa soeur. Il passe par le Nigeria et le Niger, avant d’être stoppé à Debdeb, à la frontière entre l’Algérie et la Libye. Pour aller plus loin, sa soeur et lui sont obligés de payer un passeur 500 euros, ce qui leur permet de traverser le désert en pleine nuit.

Là, ils seront capturés par une milice libyenne. « Les messieurs sont arrivés. C’étaient des arabes et tout le monde était armé avec des Kalachnikov », explique l’homme qui souhaite rester anonyme.

Très vite, ils se rendent compte qu’ils ne sont pas seuls et qu’ils vont faire partie d’un gigantesque marché. « Il y avait des enfants avec nous qui pleuraient. Le chauffeur s’est garé, il est venu à l’arrière, il a sorti les trois enfants en les jetant au sol comme des pommes. Il a tiré dessus, il a abattu les trois enfants. »

Après une très longue route qui a duré toute une journée, le migrant et sa soeur seront mis dans un enclos. « On s’est retrouvés avec plus de 1.500 Noirs, hommes et femmes mélangés, avec des enfants et des femmes enceintes, dans un enclos. »

« Comme s’ils étaient là depuis des années »
Certains sont d’ailleurs très marqués par ce qu’ils subissent. « On voit des gens abandonnés comme s’ils étaient là depuis des mois ou des années. Ils nous ont fait descendre avec une brutalité extrême, tout en nous battant et en nous mettant le front contre le sol. Ils ont commencé à violer les femmes. » Après ce viol collectif, il n’a jamais revu sa soeur. Aujourd’hui, il ne sait toujours pas si elle est vivante.

Les miliciens vont alors décider de son sort, presque de semaine en semaine. « On peut passer peut-être une semaine ou deux dans un endroit. Il y en a un autre qui viendra nous prendre. »

Le camp où tous les migrants sont regroupés est un lieu où l’horreur est partout. Beaucoup sont tués. Et les plus chanceux restent sans nourriture pendant plusieurs jours. « On était affamés depuis trois jours et j’ai vu des gars, dont je ne vais pas citer la nationalité, qui ont découpé les cuisses de l’un des morts. Ils l’ont mangé devant mes yeux. »

Un passeur camerounais va finalement racheter sa liberté, ce qui va lui permettre de rejoindre Tripoli pour passer la Méditerranée en zodiac. C’est la vidéo de CNN qui l’a poussé à témoigner.

Abidjantv.net by Leking

Nigeria: les lycéennes enlevées seront traitées en esclaves, vendues et mariées de force

mai 5, 2014

Kano (Nigeria) – Le groupe islamiste armé Boko Haram a revendiqué, dans une vidéo obtenue lundi par l’AFP, l’enlèvement de plus de 200 lycéennes mi-avril dans le nord-est du Nigeria, promettant de les traiter en esclaves, de les vendre et de les marier de force.

J’ai enlevé vos filles, a déclaré le chef du groupe extrémiste Abubakar Shekau dans une vidéo de 57 minutes obtenue par l’AFP.

Il évoquait les 276 lycéennes enlevées le 14 avril dans leur établissement scolaire de Chibok (nord-est), dans l’Etat de Borno, dont 223 sont toujours en captivité, 53 ayant réussi à s’enfuir, selon la police.

J’ai enlevé les filles. Je vais les vendre sur le marché, au nom d’Allah, a déclaré Abubakar Shekau, alors que des informations circulent sur le possible transfert des adolescentes au Tchad et au Cameroun voisins, où elles auraient été vendues pour 12 dollars chacune.

J’ai dit que l’éducation occidentale devait cesser. Les filles, vous devez quitter (l’école) et vous marier a ajouté Shekau, qui a précisé garder des gens comme esclaves.

Dans cette nouvelle vidéo, Shekau est habillé en treillis militaire et se tient debout devant un véhicule de transport blindé et deux pick-up sur lesquels sont installées des mitrailleuses.

Six hommes armés se tiennent des deux côtés de Shekau, le visage dissimulé.

L’image est floue, mais on aperçoit assez clairement le visage du chef islamiste, qui s’exprime en haoussa, en arabe et en anglais, quand la caméra zoome sur son visage.

Pendant les 14 premières minutes, Shekau critique la démocratie, l’éducation occidentale, et les ceux qui ne croient pas en l’Islam.

Boko Haram, dont le nom signifie l’éducation occidentale est un péché en langue haoussa, revendique la création d’un Etat islamique dans le nord du Nigeria.

Le groupe extrémiste a déjà fait plusieurs milliers de morts depuis le début de son insurrection en 2009, au cours d’attaques visant des écoles, des églises, des mosquées et des symboles de l’Etat et des forces de l’ordre.

Mais cet enlèvement de masse, visant particulièrement des filles, n’a pas de précédent. Il constitue l’attaque la plus choquante depuis l’existence de ce mouvement qui a déjà fait 1.500 morts depuis le début de l’année.

Romandie.com avec(©AFP / 05 mai 2014 14h20)