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L’Iran exécute un Irano-Britannique pour espionnage

janvier 14, 2023
L'Iran execute un Irano-Britannique pour espionnage
L’Iran exécute un Irano-Britannique pour espionnage© Khabar Online/AFP/Archives/-

Téhéran a annoncé samedi avoir pendu un Irano-Britannique condamné à mort pour espionnage pour le compte des services de renseignements britanniques, provoquant la colère et le « dégoût » de Londres.

Ancien haut responsable du ministère de la Défense iranien, Alireza Akbari, 61 ans, a été condamné pour « corruption sur Terre et pour atteinte à la sécurité intérieure et extérieure du pays pour avoir transmis des renseignements » au Royaume-Uni, selon l’agence de l’Autorité judiciaire iranienne Mizan Online.

Son exécution, annoncée samedi par cette même agence, est intervenue trois jours après l’annonce de la condamnation à mort de cet homme présenté comme ayant été un « espion clé » pour le « Secret intelligence service » britannique (SIS), connu aussi comme MI6, en raison de « l’importance de sa position ».

Dans un tweet, le Premier ministre britannique, Rishi Sunak, a dénoncé une condamnation « impitoyable et lâche ».

Il s’agit d’un « acte barbare » qui « ne restera pas sans réponse », a réagi le chef de la diplomatie britannique, James Cleverly, ajoutant que « Londres allait convoquer le chargé d’affaires iranien pour lui faire part de notre dégoût ».

« Faux aveux »

Il a ensuite fait savoir que le procureur général d’IranMohammad Jafar Montazeri, avait été placé sous sanctions, sans toutefois en préciser la nature. « Nous demandons au régime (iranien) de rendre des comptes pour ses effroyables violations des droits humains », a-t-il ajouté dans un tweet.

Le ministère iranien des Affaires étrangères a annoncé pour sa part avoir convoqué samedi l’ambassadeur de Royaume-Uni.

« Le gouvernement britannique doit être tenu pour responsable d’avoir établi des contacts non conventionnels » ayant représenté « une atteinte à la sécurité nationale » du pays, a-t-il indiqué.

Le Royaume-Uni, comme les Etats-Unis, avaient exhorté l’Iran à ne pas procéder à l’exécution d’Akbari.

« L’exécution d’Alireza Akbari est un acte odieux et barbare (…) Solidarité avec le Royaume-Uni. Solidarité avec le peuple iranien », a tweeté pour sa part le président français Emmanuel Macron. La France a par ailleurs convoqué le chargé d’affaires de l’ambassade d’Iran.

Le diplomate américain Vedant Patel avait fait état vendredi de « fortes préoccupations » de Washington après des informations selon lesquelles Akbari aurait été « drogué, torturé pendant sa garde à vue, interrogé pendant des milliers d’heures et contraint de faire de faux aveux ».

Des médias iraniens ont récemment diffusé une vidéo dans laquelle il raconte notamment comment il a été approché par le MI6.

Des militants des droits humains accusent régulièrement l’Iran de forcer des détenus à faire de faux aveux.

Sur Twitter, Amnesty International a dénoncé l’exécution, l’ONG appelant le gouvernement britannique à « enquêter pleinement » sur les accusations de torture dont il aurait été victime.

« Le fait que l’Iran ait procédé à cette exécution alors que le Royaume-Uni et l’UE envisagent d’inscrire le CGRI (les Gardiens de la Révolution, l’armée idéologique de la République islamique, ndlr) sur des listes terroristes montre que cela fait partie de la politique diplomatique de prise d’otages » des autorités iraniennes, a déclaré à l’AFP le directeur du groupe Iran Human Rights basé à Oslo, Mahmood Amiry-Moghaddam.

« Ancien vice-ministre »

Ancien combattant de la guerre entre l’Iran et l’Irak (1980-1988), Alireza Akbari a été notamment vice-ministre de la Défense pour les Affaires étrangères, chef d’une unité dans un centre de recherche ministériel et conseiller pour le commandant de la Marine, selon l’agence officielle Irna.

En février 2019, le journal officiel du gouvernement Iran avait publié un entretien avec Alireza Akbari en le présentant comme « ancien vice-ministre de la Défense » sous la présidence de Mohammad Khatami (1997-2005).

Akbari a été arrêté entre mars 2019 et mars 2020, selon l’agence Irna, tandis que Mizan Online a affirmé qu’il avait reçu des paiements de plus de deux millions de dollars pour ses services.

L’Iran annonce régulièrement l’arrestation de personnes présentées comme travaillant pour des services de renseignements étrangers. Quatre personnes accusées de coopérer avec les services de renseignement israéliens avaient été exécutées début décembre.

L’exécution d’Akbari intervient alors que l’Iran est secoué par des manifestations déclenchées par la mort le 16 septembre de Mahsa Amini, une Kurde iranienne de 22 ans, après avoir été arrêtée pour avoir enfreint le code vestimentaire strict de la République islamique pour les femmes.

Avec Radio-Canada

Canada-Québec : En pleurs, une vedette espionnée déplore le « viol » de son intimité

décembre 6, 2022
Monsieur Desgagnées est vêtu d'une chemise à carreaux de teinte bleue. Il marche dans le couloir.

Pascal Desgagnés au palais de justice de Québec le 25 novembre 2022 Photo : Radio-Canada

Une artiste bien connue du Québec a dit s’être sentie violée dans son intimité après avoir appris le piratage de son téléphone cellulaire qui contenait des photos intimes.

Après une semaine de pause, le procès de Pascal Desgagnés a repris au palais de justice de Québec.

L’informaticien de 48 ans est accusé d’avoir espionné les téléphones cellulaires de plusieurs personnalités, dont les identités sont protégées par une ordonnance de non-publication.

Un choc

Lundi, une artiste a raconté le choc qu’elle a ressenti après avoir appris qu’on avait accédé au contenu de son cellulaire, dans lequel on retrouvait des photos osées.

On se sent violée dans son intimité, a illustré la personnalité du domaine artistique. La femme a expliqué qu’elle n’avait pas honte d’avoir des images intimes dans son téléphone, jusqu’à ce qu’elle apprenne qu’elle avait été victime d’un piratage informatique.

Une femme utilise un téléphone devant un clavier d'ordinateur portable.

L’informaticien aurait eu accès au contenu des téléphones des victimes, dont les photos, vidéos, contacts, etc. Photo : Getty Images/Vorda

Elle a craint que les images soient rendues publiques. Ça a le potentiel de faire beaucoup de mal à beaucoup de gens. Il y a comme une honte, une gêne. Ce n’est pas facile, a-t-elle exprimé.

Artiste émotive

Alors que plusieurs photos défilaient devant ses yeux, l’artiste devient soudainement émotive, devant un cliché. C’est une photo de moi et ma fille, laisse tomber la femme, en pleurs.

C’est difficile de voir sa vie privée, étalée comme ça, dit-elle. C’est horrible.

Comme les autres artistes qui avaient témoigné avant elle, la femme a eu de la difficulté à se brancher à son compte iCloud d’Apple. Elle a dû réinitialiser son mot de passe, mais ne se doutait pas qu’elle avait été victime d’un piratage informatique.

En contre-interrogatoire, elle a confirmé à Pascal Desgagnés que ses photos et le contenu de son téléphone n’avaient pas été diffusés dans la sphère publique.

Autres témoignages

D’autres femmes ont identifié le contenu de leur téléphone cellulaire, qui se serait retrouvé dans le matériel informatique appartenant à Pascal Desgagnés.

Une femme d’affaires a aussi exprimé l’angoisse ressentie après avoir vu ses données bancaires compromises.

Le procès de Pascal Desgagnés, qui se défend sans avocat, doit encore durer deux semaines.

Avec Radio-Canada par Yannick Bergeron

Canada: Accusé d’espionnage chez Hydro-Québec, Yuesheng Wang tente d’être libéré sous caution

novembre 24, 2022
L'avocat de la défense Gary Martin discute avec la partenaire de son client.

L’ancien employé d’Hydro-Québec accusé d’espionnage économique au profit de la Chine a assuré jeudi qu’il ne quitterait pas le pays pendant les procédures : il souhaite rester au Canada pour se défendre.

Au deuxième jour de son enquête sur cautionnement, au palais de justice de Longueuil, Yuesheng Wang a assuré le tribunal qu’il était très important pour lui de défendre sa réputation.

L’homme de 35 ans, un ressortissant chinois détenteur d’un visa de travail pour son emploi à Hydro-Québec, est détenu depuis son arrestation, le 14 novembre, par la Gendarmerie royale du Canada (GRC). Les procureurs de la Couronne s’opposent à sa libération sous caution, parce qu’ils craignent que l’accusé ne quitte le pays.

M. Wang, qui habite Candiac, en Montérégie, est la première personne à être accusée d’espionnage économique en vertu de la Loi sur la protection de l’information du Canada.

Il fait également face à trois accusations en vertu du Code criminel : abus de confiance, utilisation frauduleuse et sans autorisation d’un ordinateur, et obtention d’un secret commercial par la tromperie, le mensonge ou d’autres moyens frauduleux.

La GRC allègue que l’ancien employé d’Hydro-Québec a fourni des informations sur la société d’État à une université chinoise et à des centres de recherche chinois, et qu’il a publié des articles scientifiques et déposé des brevets auprès de ces établissements plutôt qu’auprès d’Hydro.

La police allègue aussi que l’accusé a utilisé des informations sans le consentement de son employeur, portant ainsi atteinte à la propriété intellectuelle d’Hydro-Québec.

Jusqu’à ce qu’il soit licencié plus tôt ce mois-ci, M. Wang travaillait au Centre d’excellence en électrification des transports et stockage d’énergie d’Hydro-Québec, à Varennes. Il y menait des recherches sur les matériaux de batterie, un secteur crucial pour l’industrie des véhicules électriques.

Depuis mercredi, en Cour du Québec, le tribunal a entendu certains des éléments de preuve recueillis dans le cadre de l’enquête de la GRC. L’avocat de M. Wang, Gary Martin, n’a pas demandé d’ordonnance de non-publication sur ces preuves. À l’extérieur de la salle d’audience, l’avocat a indiqué que son client avait le sentiment d’avoir été injustement accusé.

En logiciel libre

M. Wang est accusé en fait d’avoir utilisé son compte de courriel d’entreprise chez Hydro-Québec pour transférer à son adresse personnelle de courriel des documents confidentiels et des photos non autorisées du centre de recherche de Varennes.

Il a déclaré au tribunal que les informations qu’il aurait envoyées n’étaient pas secrètes et qu’elles étaient en logiciel libre. Il a soutenu avoir pris des photos du laboratoire avec son téléphone portable, mais c’était pour montrer à ses collègues les failles de sécurité du laboratoire. Il a cependant admis avoir vu des affiches interdisant toute photographie dans le centre de recherche.

M. Wang a offert en caution sa maison de Candiac et une copropriété, pour assurer le tribunal qu’il resterait au pays pendant les procédures. Il n’a pas de famille au Canada et mène une vie sociale limitée, qui comprend le travail et un groupe de randonnées pédestres, a-t-il déclaré à la cour.

Sa petite amie depuis un peu moins de deux ans, Ayun Feng Zheng, a déclaré au tribunal qu’elle agirait en tant que caution pour s’assurer que M. Wang respecte les conditions du tribunal s’il était libéré. Mais elle a admis qu’elle n’avait pas d’argent à offrir en cautionnement.

Je crois vraiment qu’il restera pour prouver qu’il n’a pas fait ces choses, a-t-elle déclaré au tribunal. Sa réussite scolaire est quelque chose dont il est vraiment fier et qui lui tient beaucoup à cœur pour continuer son travail universitaire qu’il aime tant, alors je pense qu’il restera afin de blanchir son nom et d’obtenir un traitement équitable de la part d’Hydro-Québec et de ce pays.

Le juge Marco LaBrie entendra les plaidoiries plus tard jeudi.

Avec La Presse canadienne

Canada: Des accusations d’espionnage sont portées contre un employé d’Hydro-Québec

novembre 14, 2022
Façade du siège social d'Hydro-Québec, sur laquelle on retrouve le logo de la société d'État.

Le siège social d’Hydro-Québec, à Montréal Photo : Radio-Canada/Ivanoh Demers

Une enquête de la GRC a mené à l’arrestation et à l’accusation de Yueshang Wang, qui aurait obtenu des secrets industriels d’Hydro-Québec, indique un communiqué de la Gendarmerie royale du Canada (GRC).

L’homme de 35 ans comparaîtra plus tard lundi au palais de justice de Longueuil et devra répondre à des accusations d’obtention de secrets industriels, de fraude pour avoir obtenu des secrets industriels et d’abus de confiance par un fonctionnaire public.

Selon la GRC, l’Équipe intégrée sur la sécurité nationale (EISN) a entamé son enquête en août 2022 après avoir reçu une plainte de la Direction de la sécurité corporative d’Hydro-Québec. M. Wang aurait ainsi obtenu les informations auxquelles il avait accès dans le cadre de ses fonctions, soutient le communiqué de la GRC, qui donnera un point de presse à 13 h.

Les quatre chefs d’accusation auxquels fait face Yuesheng Wang ont été déposés en vertu de la Loi sur la protection de l’information et du Code criminel du Canada.

L’ingérence d’acteurs étrangers est une priorité pour de nombreuses agences d’application de la loi et de renseignement à travers le monde. Hydro-Québec fait partie des infrastructures essentielles et constitue un intérêt stratégique à protéger, précise le communiqué de la GRC.

Dans un communiqué rendu public en mi-journée, Hydro-Québec désigne M. Wang comme un ancien employé du Centre d’excellence en électrification des transports et en stockage d’énergie (CEETSE).

La société d’État ajoute que l’employé était chercheur au CEETSE et effectuait des travaux liés aux matériaux de batterie. Il n’avait pas accès à des renseignements relatifs à la mission de base d’Hydro-Québec. L’ensemble de ses accès lui ont été retirés dès les premiers soupçons. Il a finalement été congédié pour manquements graves au Code d’éthique de l’entreprise, peut-on lire dans le communiqué d’Hydro-Québec rendu public en mi-journée.

« Nos mécanismes de détection et d’intervention ont permis à nos enquêteurs de porter le dossier à l’attention de la GRC, avec qui nous avons collaboré de près. »— Une citation de  Dominic Roy, directeur principal responsable de la sécurité d’entreprise à Hydro-Québec

Aucune organisation n’est à l’abri d’une telle situation et nous devons donc constamment demeurer vigilants et transparents et ne tolérer aucun manquement au Code d’éthique, a ajouté Dominic Roy.

Sur le site chinois de l’Institut des matériaux pour l’énergie et l’environnement Yuesheng Wang, qui a obtenu son doctorat de l’Institut de physique CAS en 2016, est présenté comme un spécialiste, dont les recherches portent sur le développement et la conception de nouveaux matériaux d’électrode pour les batteries Na-ion à température ambiante.

Avec Radio-Canada

Des risques significatifs d’espionnage pendant les JO de Pékin, selon des spécialistes

janvier 16, 2022
Une femme photographie une statue de patineurs artistiques surmontée des anneaux olympiques devant un paysage industriel.

La Chine pourrait aller jusqu’à recruter des Canadiens pendant les Jeux Olympiques pour les utiliser comme agents d’influence, selon un ancien cadre du SCRS (archives). Photo: La Presse Canadienne/AP/Mark Schielfebein

La Chine n’hésitera pas à récolter et utiliser toutes les informations possibles sur les visiteurs canadiens lors des Jeux Olympiques de Pékin, selon des experts en sécurité. Elle pourrait même tenter de recruter des agents parmi eux.

Cette pratique, elle est instaurée depuis très longtemps, et les Chinois ne perdront pas une telle occasion, particulièrement dans le contexte politique actuel, a déclaré Michel Juneau-Katsuya, ancien cadre et agent de renseignements senior au Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS), en entrevue à Les faits d’abord samedi.

Évidemment, on est encore sous tensions avec la Chine, particulièrement parce que le Canada fait maintenant partie du groupuscule qui va boycotter diplomatiquement les Jeux, a-t-il ajouté.

Si on parle juste de téléphones et de portables, sans compromettre physiquement l’appareil, on passe par un réseau qui n’est pas sous notre contrôle une fois qu’on est rendu en Chine, a expliqué Éric Parent, spécialiste en sécurité informatique et président-directeur généralPDG d’EVA-Technologies au même micro.

À partir de ce moment, des vulnérabilités inconnues de manufacturiers pourraient être exploitées. Si on peut lire la mémoire d’un téléphone, par exemple, et aller chercher le carnet d’adresses, on peut voir qu’un athlète a peut-être des contacts parce qu’il est soutenu financièrement par de grandes corporations, alors il peut y avoir une bonne mine d’informations, de courriels et de numéros de téléphone, a détaillé M. Parent.

« Ce n’est pas nécessairement du James Bond, ce sont des choses qu’on voit quasiment toutes les semaines. »— Une citation de  Éric Parent, spécialiste en sécurité informatique et président-directeur généralPDG d’EVA-Technologies

Avec les métadonnées obtenues, on va procéder au retour à d’autres attaques plus ciblées, selon M. Juneau-Katsuya, qui pourraient viser à obtenir des secrets industriels, par exemple. 

La Chine pourrait aussi aller jusqu’à recruter des Canadiens pendant les Jeux Olympiques pour les utiliser comme agents d’influence, avance l’ancien cadre du Service canadien du renseignement de sécuritéSCRS.

Et les moyens de se protéger sont limités, d’après les deux experts. Sur place, n’importe quel système qu’on va utiliser peut quand même être compromis, a déclaré M. Parent. Les communications sont épiées au maximum qu’ils peuvent le faire avec des technologies que même nous peut-être on ne comprend pas.

Par Radio-Canada avec AFP

Espionnage : le « PegasusGate » est aussi africain

juillet 21, 2021
Damien Glez

Dans le scandale mondialisé de l’espionnage massif de journalistes ou activistes via le logiciel Pegasus, l’Afrique n’est pas en reste… 

L’Africain lambda a toujours la nette impression que son continent n’est « in » que dans le pire et « out » que dans le meilleur. « Out » dans l’accès aux vaccins anti-Covid qu’il a du mal à dupliquer lui-même et « in » dans l’insécurité avec, d’après l’édition 2021 du Global Peace Index, cinq pays parmi les dix les moins pacifiés de la planète. Même lorsque le cynisme politique se fait « high tech », l’Afrique est dans la place. C’est ce que tend à démontrer le récent « PegasusGate »…

C’est le 18 juillet dernier qu’un consortium de dix-sept rédactions coordonnées par la plateforme Forbidden Stories, en collaboration avec le Security Lab d’Amnesty International, annonçait qu’environ 50 000 numéros de téléphone avaient été les cibles d’un puissant logiciel espion distribué par l’entreprise israélienne NSO Group. Connu sous le nom de Pegasus, le programme malveillant infecte aussi bien les iPhones que les appareils Android, et permet aux opérateurs de siphonner, en sourdine, des localisations, des messages, des photos, voire des captations inopinées d’appels ou de visuels via l’activation secrète de microphones et de caméras.

Trois pays africains accusés

Officiellement destiné à confondre les criminels et les terroristes, le logiciel se serait retrouvé entre les mains de pays au bilan douteux en matière de droits de l’homme et aux intentions peu compatibles avec le respect de la vie privée et du secret professionnel. Dans des pays comme la Chine ou l’Azerbaïdjan, la majorité des cibles du logiciel intrusif auraient été journalistes, opposants, avocats ou défenseurs des droits de l’homme.

L’ALGÉRIE, LA RDC, L’ÉGYPTE, LE MAROC, L’OUGANDA, LE RWANDA ET LE TOGO FIGURENT DANS L’ACCABLANT PALMARÈS DU « PEGASUSGATE »

Partie émergée de l’iceberg ? L’Agence France-Presse évoque déjà 180 hommes et femmes de presse, 600 politiciens, 85 militants des droits humains ou encore 65 chefs d’entreprise. Or, certaines cibles de cet espionnage massif ont été contraintes à l’exil, voire assassinées, comme l’emblématique Saoudien Jamal Khashoggi

La sophistication technologique serait-elle hors de portée de régimes africains dont certains aiment faire vibrer la corde sensible de budgets nationaux trop étriqués pour satisfaire les besoins sociaux de base ? Pas sûr, si l’on en croît l’enquête du consortium de journalistes. Sous réserve de confirmation des données et de démonstration du cadre d’utilisation, trois pays du continent figurent dans l’accablant palmarès du « PegasusGate » :  le Maroc, le Rwanda et le Togo. Il y a quelques années, c’est l’entreprise de logiciels basée en Italie Memento Labs que Reporters sans frontières avait accusé d’avoir permis le hacking de journalistes d’Éthiopie et du Maroc.

L’heure est aux dénégations, à commencer par celles de la société NSO Group qui affirme n’avoir vendu son logiciel espion qu’à des « gouvernements approuvés » qui seraient au nombre de 36. La bien attentionnée entreprise de sécurité informatique auraient-elle été victime d’un piratage informatique ?

Par  Damien Glez

Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.

Un logiciel israélien utilisé pour espionner journalistes et militants dans le monde (médias)

juillet 18, 2021
Un logiciel israelien utilise pour espionner journalistes et militants dans le monde (medias)
Un logiciel israélien utilisé pour espionner journalistes et militants dans le monde (médias)© AFP/JACK GUEZ

Des militants des droits humains, des journalistes et des opposants du monde entier ont été espionnés grâce à un logiciel mis au point par une société israélienne, selon une enquête publiée dimanche dans plusieurs médias.

Le logiciel espion Pegasus de la société NSO Group, s’il est introduit dans un smartphone, permet d’en récupérer les messages, les photos, les contacts, et même d’écouter les appels de son propriétaire.

L’entreprise, fondée en 2011 et qui a régulièrement été accusée de faire le jeu de régimes autoritaires, a toujours assuré que son logiciel servait uniquement à obtenir des renseignements contre des réseaux criminels ou terroristes.

Mais les organisations Forbidden Stories et Amnesty International ont eu accès à une liste, établie en 2016, de 50.000 numéros de téléphone que les clients de NSO avaient sélectionnés en vue d’une surveillance potentielle. Elle inclut les numéros d’au moins 180 journalistes, 600 hommes et femmes politiques, 85 militants des droits humains, ou encore 65 chefs d’entreprise… selon une analyse menée par 17 rédactions.

Sur cette liste, figure notamment le numéro d’un journaliste mexicain Cecilio Pineda Birto, abattu quelques semaines après son apparition sur ce document. Des correspondants étrangers de plusieurs grands médias, dont le Wall Street JournalCNNFrance 24Mediapart, El País, ou l’AFP en font aussi partie.

D’autres noms de personnalités figurant sur la liste seront divulgués dans les prochains jours par le consortium de médias qui ont mené l’enquête, dont font notamment partie Le Monde, The Guardian, et The Washington Post.

Leurs journalistes ont rencontré une partie des personnes visées et ont récupéré 67 téléphones, qui ont fait l’objet d’une expertise technique dans un laboratoire d’Amnesty International.

Elle a confirmé une infection ou une tentative d’infection par le logiciel espion de NSO Group pour 37 appareils, selon les compte-rendus publiés dimanche.

Deux des téléphones appartiennent à des femmes proches du journaliste saoudien Jamal Khashoggi, assassiné en 2018 dans le consulat de son pays à Istanbul par un commando d’agents venus d’Arabie saoudite.

Pour les 30 autres, les résultats ne sont pas probants, souvent car les propriétaires des numéros ont changé de téléphone.

« Il y a une forte corrélation temporelle entre le moment où les numéros sont apparus sur la liste et leur mise sous surveillance », précise le Washington Post.

Cette analyse, qui met à mal la communication de la société, s’ajoute à une étude, menée en 2020, par le Citizen Lab de l’Université de Toronto, qui avait confirmé la présence du logiciel Pegasus dans les téléphones de dizaines d’employés de la chaîne Al-Jazeera du Qatar.

Par Le Point avec AFP

Inde: expulsion de deux employés de l’ambassade pakistanaise accusés d’espionnage

juin 1, 2020

 

Deux employés de l’ambassade du Pakistan ont été expulsés d’Inde lundi 1er juin, a indiqué à l’AFP un porte-parole de la représentation diplomatique, après les accusations d’espionnage formulées par New Delhi et démenties par Islamabad.

Le gouvernement de Narendra Modi a annoncé dimanche soir avoir interpellé ces deux responsables et leur avoir intimé de quitter l’Inde dans les 24 heures «pour s’être livrés à des activités d’espionnage».

Les deux Pakistanais sont retournés dans leur pays lundi matin en passant par le poste-frontière de Wagah, au Penjab (nord de l’Inde), a annoncé à l’AFP le porte-parole de l’ambassade pakistanaise en Inde.

Islamabad a convoqué le chargé d’affaires indien au Pakistan pour lui signifier sa «condamnation» de cette expulsion. Dans un communiqué, le ministère des Affaires étrangères pakistanais a affirmé que les accusations d’espionnage sont «sans fondements» et a estimé que l’expulsion des deux employés constitue une «violation claire» de la convention de Vienne sur les relations diplomatiques.

Selon la presse indienne, les deux employés de l’ambassade tentaient de se procurer des informations sur la sécurité nationale indienne en échange d’argent.

Par Le Figaro avec AFP

Julian Assange entendu par un juge espagnol comme victime présumée d’espionnage

décembre 20, 2019

Le fondateur de WikiLeaks Julian Assange a été entendu ce vendredi par un juge espagnol à propos de sa plainte contre une compagnie de sécurité espagnole, qu’il accuse de l’avoir espionné pour le compte des Etats-Unis quand il était réfugié dans l’ambassade d’Equateur à Londres.

Le cybermilitant australien de 48 ans est détenu à Londres dans l’attente d’une audience en février sur sa possible extradition vers les États-Unis. Il encourt là-bas une peine allant jusqu’à 175 ans d’emprisonnement pour avoir publié des documents secrets américains sur le site de Wikileaks. Selon un communiqué de ses avocats, l’espionnage dont il aurait fait l’objet montre qu’il est d’autant plus nécessaire que «la justice britannique décide de refuser la remise (de Julian Assange) aux Etats-Unis, où il n’existe aucune garantie» pour lui.

Pour parler au juge d’instruction espagnol par vidéoconférence, il a été transféré de la prison de Belmarsh, dans le sud de Londres, à un tribunal de Westminster. Devant le bâtiment, des manifestants portant des masques à son effigie réclamaient sa libération.

Micros et caméras jusque dans les toilettes

Julian Assange assure avoir été victime pendant des années d’un système d’espionnage organisé par la société de sécurité Undercover Global (UC Global) de l’Espagnol David Morales. Le juge d’instruction de la haute cour espagnole cherche à savoir si Undercover Global Ltd, chargée par l’Equateur d’assurer la sécurité de son ambassade londonienne entre 2015 et 2018, a obtenu frauduleusement sur Assange des informations ensuite transmises aux Etats-Unis. Selon sa plainte, des micros et caméras étaient cachés jusque dans les toilettes pour femmes où l’Australien organisait beaucoup de réunions par souci de confidentialité.

Ses avocats affirment disposer «d’énormément de preuves», données de la compagnie et témoignages d’anciens employés. «La plainte qui fait l’objet d’une enquête en Espagne soutient que Julian Assange a été l’objet d’une ingérence massive (…) de la part des autorités nord-américaines», selon leur communiqué.

Accusé de viol

En 2010, Wikileaks avait publié plus de 700.000 documents confidentiels sur les activités militaires et diplomatiques américaines, évoquant notamment des violations des droits humains commis par les Etats-Unis, dont des assassinats passés sous silence de civils irakiens.

En 2012, Julian Assange s’était réfugié dans l’ambassade d’Equateur à Londres pour éviter son extradition vers la Suède où il était accusé de viol, des poursuites depuis abandonnées. Après sept ans, la police britannique l’en a délogé le 11 avril 2019, quand Quito a retiré sa protection. Il purge 50 semaines de prison pour avoir violé les conditions de sa liberté provisoire quand il s’était réfugié à l’ambassade.

Par Le Figaro.fr avec AFP

Chypre: la police saisit un véhicule «espion» appartenant à un Israélien

novembre 16, 2019

 

La police chypriote a indiqué samedi avoir saisi un van appartenant à un ressortissant israélien équipé d’un système de surveillance sophistiqué et qui serait capable de pirater des moyens de télécommunications. La police a lancé une enquête après que le parti communiste Akel (opposition) a demandé au gouvernement ce qu’il comptait faire à la suite d’une vidéo diffusée en septembre par le magazine américain Forbes et devenue virale. La vidéo montre la présentation du véhicule par son propriétaire, un ancien officier des services de renseignement israéliens présenté comme Tal Dilian, qui dirigerait une entreprise basée à Chypre.

Le chef de la police chypriote Kypros Michaelides a déclaré à une radio locale que le ressortissant israélien avait «fourni quelques explications» mais qu’il serait interrogé davantage, ainsi que des ressortissants chypriotes. Les enquêteurs ont fouillé les locaux de l’entreprise dans la ville côtière de Larnaca (sud-est) et trouvé des preuves. «D’après une première inspection, le véhicule contenait un équipement électronique et a été confisqué, ainsi que d’autres preuves», selon la police qui a ajouté enquêter sur de possibles violations de la loi sur la protection de la vie privée.

D’après Forbes, l’équipement du véhicule d’une valeur de 9 millions de dollars peut contrôler des appareils électroniques dans un rayon de 500 mètres, pirater n’importe quel téléphone et écouter des conversations quel que soit le niveau de cryptage.

Par Le Figaro.fr avec AFP