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Un ministre israélien sur l’esplanade des Mosquées

janvier 3, 2023

La visite d’Itamar Ben Gvir, figure de l’extrême droite israélienne, a pris tout le monde de court. Une partie des Palestiniens évoque une provocation.

Itamar Ben Gvir, le nouveau ministre israélien de la Sécurité nationale et leader du parti d’extrême droite Otzma Yehudit (Pouvoir juif) au marché Mahane Yehuda de Jérusalem, le 30 décembre 2022. © MENAHEM KAHANA/AFP

Figure de l’extrême droite israélienne et nouveau ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir s’est rendu tôt le 3 janvier sur l’esplanade des Mosquées, lieu saint au cœur des tensions à Jérusalem-Est, en dépit des menaces proférées par le Hamas palestinien.

« Le gouvernement israélien dont je suis un membre ne cèdera pas à une organisation vile et meurtrière », a déclaré Ben Gvir après sa visite. « Si le Hamas pense que me menacer va me dissuader, qu’ils comprennent que les temps ont changé », a-t-il ajouté dans un tweet.

« Provocation sans précédent »

Itamar Ben Gvir, qui y est allé à plusieurs reprises alors qu’il était député, avait annoncé son intention de s’y rendre en tant que ministre ce que le mouvement islamiste Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, avait qualifié de « prélude à une escalade dans la région ». « Notre peuple palestinien continuera de défendre ses lieux saints et la mosquée Al-Aqsa », a promis un porte-parole du Hamas, Hazem Qassem, qualifiant la visite de « crime ». De son côté, le ministère palestinien des Affaires étrangères a estimé qu’il s’agit d’une « provocation sans précédent ».

« Le mont du Temple est le lieu le plus important pour le peuple d’Israël, nous maintenons la liberté de mouvement pour les musulmans et les chrétiens, mais les Juifs monteront aussi sur le mont du Temple et ceux qui menacent doivent être traités avec une poigne de fer », a déclaré Itamar Ben Gvir sur l’esplanade. Lors de sa visite, il était accompagné de membres des forces de sécurité israéliennes, alors qu’un drone survolait l’esplanade.

En vertu d’un statu quo historique, les non-musulmans peuvent se rendre sur ce site, le plus sacré du judaïsme sous le nom de Mont du Temple, à des heures précises mais ne peuvent pas y prier. Or ces dernières années, un nombre croissant de juifs, souvent nationalistes, y prient subrepticement, un geste dénoncé comme une « provocation » par les Palestiniens.

En 2000, la visite sur ce lieu saint d’Ariel Sharon, alors à la tête de l’opposition de droite israélienne, avait été perçue comme une provocation par les Palestiniens. Le lendemain, des heurts sanglants avaient opposé Palestiniens et policiers israéliens, marquant le début de la seconde Intifada (soulèvement palestinien, 2000-2005).

Par Jeune Afrique (avec AFP)

L’Afrique réagit aux événements en cours entre Israël et le Hamas

mai 14, 2021

RÉACTIONS. Capitales et institutions africaines se sont émues de la situation qui prévaut actuellement entre l’État hébreu et le Hamas, ainsi que son cortège de morts.

Avec l'Afrique du Sud en tete, de nombreux pays africains ont reagi aux evenements actuellement en cours en Israel et a Gaza.
Avec l’Afrique du Sud en tête, de nombreux pays africains ont réagi aux événements actuellement en cours en Israël et à Gaza. © RODGER BOSCH / AFP

Les nouveaux affrontements entre Israël et les Palestiniens ont suscité indignation et protestations aux quatre coins du monde. En Afrique : l’Union africaine s’est empressée de réagir en demandant dans un communiqué une désescalade. En Afrique du Sud, la solidarité avec la Palestine s’est exprimée avec une vigueur particulière. En effet, aux yeux de nombreux Sud-Africains, la similitude est vivace entre la situation vécue par les Palestiniens et le régime de l’apartheid : une comparaison loin d’être anodine. Certains critiques, notamment l’ONG Human Rights Watch, ont accusé la politique israélienne à l’égard des Palestiniens d’être une forme d’apartheid, en référence à l’ancien système de gouvernement de la minorité blanche en Afrique du Sud. Une comparaison qu’Israël rejette.

En Afrique du Sud, des manifestants consternés

Mardi, le Cap, deuxième ville du pays, a accueilli une manifestation spontanée de plusieurs centaines de personnes, au lendemain de nouveaux affrontements sur l’esplanade des Mosquées à Jérusalem. Ils ont comparé l’occupation israélienne au régime honni qu’ils ont connu. Les manifestants ont aussi réclamé la « fin de l’occupation illégale de la Palestine ». Muni de drapeaux palestiniens, le cortège, emmené par une fanfare d’écoliers en uniforme bleu, a scandé « Libérez, libérez la Palestine », « À bas, à bas Israël », rapporte l’AFP.

Dans la foule, plusieurs figures politiques. Ainsi du député de l’ANC, par ailleurs petit-fils de l’ancien président Nelson Mandela, Mandla Mandela. Il a appelé à « la fermeture de l’ambassade d’Afrique du Sud à Tel-Aviv ». « Il a été choquant, mes frères et sœurs, d’être témoin de ce qui se passe à Sheikh Jarrah ainsi qu’à Al-Aqsa. Nous ne pouvons plus nous taire », a-t-il dit dans des propos rapportés par la presse nationale.

Si les Sud-Africains se mobilisent, c’est parce que « ça nous rappelle la brutalité de la police, ça nous rappelle le régime de l’apartheid », explique à l’AFP Kashiefa Achmat, 56 ans, militante associative. Quant à Kauthar Adams, étudiante de 21 ans, elle regarde le conflit israélo-palestinien « à la télé depuis toujours ». Les affrontements sur l’esplanade des Mosquées l’ont choquée : « Je me sens personnellement liée à tout ça. » « Des gens meurent, des gens sont déplacés, des gens sont blessés et sont traités injustement. Nous avons subi la même chose ici », a confié Tasneem Saunders, une prof de 31 ans. « Comment ne pas soutenir, comment ne pas avoir de sympathie pour ces gens ? » souffle Magamat Zain, musulman de 44 ans qui porte le drapeau palestinien autour du cou, précisant que les manifestants viennent d’horizons divers.

D’autres rassemblements, organisés par le mouvement Boycott, Désinvestissement, Sanctions (BDS), ont eu lieu le même jour, notamment à Sandton, banlieue aisée de Johannesburg. Mercredi, même effervescence dans les rues du Cap. Cette fois, les partis politiques étaient largement représentés : ANC, le Good Party mais aussi le parti des Combattants pour la liberté économique (EFF), ainsi que des organisations dont la fédération syndicale Cosatu, a constaté le journal Daily Maverick. « Nous sommes solidaires du peuple palestinien. Quand on se tait, on est complice. Quand nous sommes absents, nous sommes complices. Nous ne sommes pas prêts à être complices », a déclaré le député du Cap-Occidental et secrétaire général du Good Party, Brett Herron. « Nous appelons à des sanctions sévères et significatives contre le gouvernement israélien », a-t-il insisté. Quelques heures avant, le président sud-africain Cyril Ramaphosa a condamné, au nom du Congrès national africain (ANC) au pouvoir, « les expulsions illégales de Palestiniens de leurs maisons » ainsi que « les attaques brutales contre les manifestants palestiniens » sur le dôme du Rocher.

Malgré des trajectoires opposées en apparence, l’Afrique du Sud et Israël ont à certains moments de l’histoire tissé des liens étroits malgré la présence dans le régime raciste du Parti national sud-africain d’antisémites notoires. À ces nombreuses voix s’est aussi ajoutée celle de la Fondation Desmond Tutu. Dans un communiqué, celle-ci a appelé à mettre fin à des décennies de soutien au régime israélien de l’apartheid. « Le gouvernement israélien doit être obligé de respecter le droit international et de cesser immédiatement les expulsions illégales, l’annexion et l’oppression contre le peuple palestinien », peut-on lire dans le texte.

L’Union africaine « condamne fermement »

La réaction est aussi ferme au sein de l’Union africaine, dont le président de la commission, Moussa Faki Mahamat, a « condamné fermement » dès mardi soir les « bombardements » dans la bande de Gaza. « Le président de la Commission réaffirme que les actions de l’armée israélienne, y compris les évictions illégales, continues et par la force de Palestiniens de leurs foyers à Jérusalem-Est sont en flagrante violation du droit international », indique le communiqué. Le chef de l’exécutif de l’organisation continentale « réaffirme le fort soutien de l’UA au peuple palestinien dans sa quête légitime d’un État indépendant et souverain avec Jérusalem-Est comme capitale ». Le diplomate tchadien a également appelé « à des efforts internationaux renouvelés et sincères pour trouver une solution juste et durable au conflit, une solution fondée sur l’existence de deux États, Israël et la Palestine ».

Par Le Point

Jérusalem : la police israélienne fait 175 blessés sur l’Esplanade des mosquées

mai 8, 2021
Des agents de la police des frontières israélienne détiennent un manifestant palestinien lors d’affrontements avec des manifestants palestiniens, à Jérusalem-Est, vendredi 7 mai. 2021.

Les États-Unis ont appelé vendredi à la « désescalade » des tensions après les plus importants heurts des dernières années à Jérusalem-Est.

Plus de 175 Palestiniens et six policiers israéliens ont été blessés vendredi, la plupart sur l’Esplanade des Mosquées, dans les plus importants heurts des dernières années à Jérusalem-Est occupé, théâtre d’un regain de tension qui inquiète jusqu’à Washington.

Des dizaines de milliers de fidèles étaient réunis dans l’enceinte de l’Esplanade des Mosquées – appelée Mont du Temple par les Juifs – pour la dernière grande prière du vendredi avant la fin du mois de ramadan.

Mais des heurts ont éclaté entre Palestiniens, qui ont lancé des projectiles, et la police israélienne ayant fait usage de grenades assourdissantes et tiré sur des manifestants avec des balles en caoutchouc, a constaté un photographe de l’AFP. Celui-ci a aussi vu une dizaine de manifestants blessés au visage.

« Troubles violents »

Des « centaines d’émeutiers ont lancé des pierres, des bouteilles et d’autres objets en direction des officiers qui ont riposté », a indiqué la police israélienne, dont le porte-parole, Wassem Badr, a évoqué des « troubles violents ».

Des accrochages ont également eu lieu dans le quartier voisin de Cheikh Jarrah, où des manifestations nocturnes quotidiennes contre la possible éviction de familles palestiniennes au profit de colons israéliens ont dégénéré ces derniers jours en heurts avec la police. Le Croissant rouge y a fait état d’au moins quatre Palestiniens blessés vendredi.

Un calme fragile semble être revenu dans la nuit à Jérusalem-Est, partie palestinienne de la ville occupée par Israël depuis 1967 puis annexée, ont constaté des journalistes de l’AFP.

Selon le Croissant-Rouge palestinien, au moins 178 Palestiniens ont été blessés vendredi soir, dont la plupart sur l’Esplanade des Mosquées. La police israélienne a fait, elle, état de six blessés dans ses rangs.

« Désescalade »

Ces manifestations sont les plus violentes à Jérusalem depuis les heurts ayant fait 125 blessés fin avril, mais aussi depuis des échauffourées liées au transfert en 2018 de l’ambassade des États-Unis dans la ville disputée, voire à celles de l’été 2017 liées à la mise en place par Israël de détecteurs de métaux à l’entrée de l’Esplanade, troisième lieu saint de l’Islam.

Alliés clé d’Israël, les États-Unis ont appelé vendredi à la « désescalade » des tensions et à « éviter » l’éviction de familles palestiniennes. Le porte-parole du Département d’État américain Ned Price a averti vendredi qu’il était « essentiel » d’éviter toute action susceptible d’aggraver la situation, comme les « expulsions à Jérusalem-Est, les activités de colonisation, les démolitions de maisons et les actes de terrorisme ».

NOUS TENONS ISRAËL POUR RESPONSABLE DES DANGEREUX DÉVELOPPEMENTS DANS LA VIEILLE VILLE

Le coordinateur de l’ONU pour le Proche-Orient, Tor Wennesland, s’est dit « profondément préoccupé » par la situation et appelé à la « responsabilité » et au « calme ». « Nous tenons Israël pour responsable des dangereux développements dans la Vieille Ville », a affirmé de son côté Mahmoud Abbas, le président palestinien, qualifiant les Palestiniens rassemblés sur l’Esplanade des Mosquées de « peuple héroïque ».

L’Union européenne a de son côté appelé samedi les autorités israéliennes à agir de « toute urgence » pour une « désescalade » des tensions à Jérusalem.

Le mouvement islamiste palestinien armé Hamas, au pouvoir dans la bande de Gaza, a appelé les Palestiniens à rester sur l’esplanade de samedi soir à jeudi matin, date à laquelle pourrait prendre fin le ramadan. « L’occupation israélienne doit réaliser que la résistance est prête à défendre (la mosquée) Al-Aqsa à tout prix », a affirmé le Hamas, tandis que des partis arabes israéliens ont appelé à des manifestations dans les villes à majorité arabe d’Israël.

La Jordanie, pays qui est officiellement le gardien des lieux saints musulmans à Jérusalem-Est, a dénoncé une « agression sauvage » des forces de sécurité israéliennes.

« Journée de Jérusalem »

Les nouvelles violences surviennent dans un contexte de vives tensions à Jérusalem-Est mais aussi en Cisjordanie, autre territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967.

Plus tôt dans la journée, les forces israéliennes ont tué deux Palestiniens et blessé un troisième, qui avaient ouvert le feu sur des gardes-frontières dans le nord de la Cisjordanie, sans faire de victimes israéliennes.

Fin avril, des centaines de personnes avaient déjà été blessés lors de plusieurs nuits d’échauffourées entre Palestiniens et Israéliens aux abords de la Vieille ville de Jérusalem.

Les violences de vendredi ont coïncidé avec la « Journée d’Al-Qods (Jérusalem en arabe) » célébrée annuellement dans des pays de la région et principalement en Iran, ennemi juré d’Israël, en soutien aux Palestiniens.

À Téhéran, l’ayatollah Ali Khamenei, guide suprême de la République islamique d’Iran, a prôné le combat contre Israël, qualifié de « base terroriste ». Pour lui, la « chute du régime sioniste ennemi » est inéluctable.

Par Jeune Afrique avec AFP