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Ces « turbulentes » pionnières africaines oubliées de l’histoire

mai 16, 2021
Géraldine Faladé Touadé, à Paris, le 11 février 2020.

Dès les années 1930, des Africaines en avance sur leur temps se sont imposées dans des bastions farouchement masculins. Géraldine Faladé Touadé ranime le souvenir de ces pionnières injustement méconnues dans un essai remarquable.

Madeleine Ly, Marie Madoé Sivomey, Jeanne Martin Cissé, Sita Bella… Ces noms de femmes n’évoquent rien pour certains d’entre vous ? Ils devraient pourtant. Médecin, maire, institutrice ou journaliste, elles ont été des pionnières dans leur domaine dès les années 1930, dans des bastions jusque-là réservés aux hommes. L’ancienne journaliste Géraldine Faladé Touadé leur rend hommage dans un essai paru en septembre dernier aux éditions Présence africaine : Turbulentes ! Des Africaines en avance sur leur temps.

À 86 ans, celle qui se présente comme une « passeuse de mémoire » dresse le portrait de dix-sept « combattantes » déterminées, anticonformistes, qui ont fait bouger les lignes malgré les obstacles et parfois au péril de leur vie. À défaut d’en faire leurs modèles, Géraldine Faladé aimerait que les jeunes générations découvrent ces femmes injustement méconnues, et sachent ce qu’elles ont enduré pour leur ouvrir la voie.

Précurseuse du mouvement nappy

Première de ces guerrières placées sous les projecteurs, une « simple esthéticienne » : Josepha Jouffret, dite Josepha. « Dans les années 1960, les Parisiennes noires qui ne défrisent pas leurs cheveux dissimulent leurs tresses sous un foulard. Inconsciemment – ou peut-être pas –, elles s’ingénient à renier leur africanité. Josepha leur a appris à l’aimer et à l’assumer. Elle nous a donné envie d’être nous-mêmes », explique Géraldine Faladé Touadé.

Elle déroule ensuite la success story de cette femme née à la Martinique, mais qui se présentait toujours comme Guinéo-Sénégalaise : l’ouverture, audacieuse, au cœur du Quartier latin, du premier espace de beauté entièrement consacré à la femme noire ; la ruée du tout-Paris de la mode vers la rue Gay-Lussac, contribuant à la notoriété d’une adresse qui devient vite mythique ; la concurrence des géants de la cosmétique qui fleurent le bon filon…

ELLE NOUS APPORTAIT GLAMOUR ET STYLE ET NOUS CESSIONS D’ÊTRE DES AFRICAINES EN PEINE

À la puissance financière de ces derniers, Josepha oppose sa culture, son assurance et sa créativité. Sur les bâtons à lèvres, elle convoque le bleu et l’ambre en lieu et place du rouge écarlate, qui devient criard sur les peaux mates et alourdit les traits. Aux fonds de teint, elle attribue des noms évocateurs de peuples d’Afrique : bambara, peul… « Elle nous apportait glamour et style et nous cessions d’être des Africaines en peine. » Pour Géraldine Faladé Toundé, Josepha a ouvert la voie à la reconnaissance de la grâce particulière des femmes noires, et son mode de pensée est précurseur de mouvements d’aujourd’hui, tel le nappy.

Une des premières sage-femme d’Afrique francophone

Autre portrait marquant, celui d’Aoua Kéita, femme aux talents multiples et au caractère de feu. Son carburant ? D’abord son père, qui l’a toujours soutenue. Puis son mari, qui l’éveille à la politique avant leur séparation – la pression familiale aura raison de leur couple sans enfants. Et sans doute aussi, les déboires qu’elle rencontre sur son chemin. Née dans le Bamako colonial de 1912, Aoua Kéita est destinée à être mère au foyer. Son père l’inscrit en secret à l’école, contre l’avis de son épouse, qui tente de freiner l’enthousiasme de la gamine.

Peine perdue : brillante, elle deviendra, dans les années 1930, la première sage-femme du Soudan français (actuel Mali) – l’une des premières d’Afrique francophone – et, en 1976, la première lauréate du Grand Prix littéraire d’Afrique francophone, pour son autobiographie Femme d’Afrique. Géraldine Faladé s’est appuyée sur ledit ouvrage pour retracer le parcours de cette militante acharnée, considérée comme l’un des fers de lance du Rassemblement démocratique africain (RDA).

ELLE DÉCOUVRE QUE L’AUTORITÉ COLONIALE DISSIMULE AUX SOUDANAISES LEURS DROITS, DONT CELUI DE VOTER

L’autorité coloniale qui la catalogue comme communiste tente de la détourner de la politique à coups d’affections disciplinaires et d’humiliations. Las. À Gao, elle crée plutôt une branche féminine du RDA. Et découvre que l’autorité coloniale dissimule aux Soudanaises leurs droits, dont celui de voter. Aoua Kéita ira jusqu’à renoncer à sa citoyenneté française pour pouvoir accomplir ce devoir civique. Et finira par être expulsée du Soudan en juillet 1951. Exilée au Sénégal, elle poursuit son combat à l’échelle continentale en compagnie de la Guinéenne Jeanne Martin Cissé, autre bête noire de l’autorité coloniale mutée à Dakar car « turbulente ».

Des militantes panafricanistes

Le nom de cette dernière à lui seul symbolise le combat que les femmes ont mené contre le bastion du monde masculin dès la première moitié du XIXe siècle… Celle qui deviendra en 1972 présidente du Conseil de sécurité des Nations unies appartient en effet à la génération de combattantes qui ont œuvré à convaincre leurs sœurs de prendre part à la construction de leur pays.

Avec, entre autres, Caroline Faye Diop (députée dès 1963 et future ministre), Angie Elizabeth Brooks (future présidente de l’Assemblée générale des nations unies) et Maria Ruth Neto (sœur du président angolais Agostinho Neto), Martin Cissé et Kéita feront partie des « mères fondatrices de l’Organisation de la panafricaine des femmes ». En 1962, elles rassemblent à Dar es-Salaam des Africaines francophones, anglophones et lusophones pour une conférence, et créent, un an avant l’Organisation de l’unité africaine (OUA), cette panafricaine dont le siège est à Bamako.

LE TRAIT COMMUN À CES FEMMES D’HORIZONS DIVERS AURA ÉTÉ LEUR AMOUR POUR LE CONTINENT

Si nombre de pionnières se sont illustrées dans des combats pour la cause des femmes, Géraldine Faladé, elle, les perçoit plus comme des militantes panafricanistes que féministes. « Le trait commun à ces femmes d’horizons divers aura été leur amour pour le continent. Toutes rêvaient d’une Afrique unie et profitaient de la moindre occasion pour tenter de lui donner corps, persuadées qu’elles n’y arriveraient qu’ensemble. »

L’administration coloniale leur a fait payer leur militantisme

Selon Faladé Touadé, la plupart des pionnières n’ont pas eu les postes et les parcours qu’elles méritaient. L’administration coloniale leur a toujours fait payer leur militantisme. Elle en veut pour preuve l’exemple de sa sœur, Solange Faladé, première psychanalyste du continent. Élève et proche collaboratrice de Jacques Lacan puis partenaire de Françoise Dolto, elle brigue la chaire d’hygiène à la faculté de médecine de Dakar après son doctorat, afin de se mettre au service de l’Afrique.

L’autorité coloniale préfère un Français à celle qui fut qualifiée « d’ardente nationaliste » alors qu’elle assurait la présidence de la Fédération des étudiants d’Afrique noire en France (Féanf). « Un traitement d’autant plus injuste que ces femmes ne pensaient pas à leur carrière ; elles ne demandaient qu’à servir », estime Faladé Touadé.

Après les indépendances, leur sort ne s’est pas trouvé amélioré pour autant. Patriarcat – hérité de la colonisation – oblige, les postes prestigieux étaient dévolus aux hommes. « Baroudeuse, aviatrice dans l’âme, la journaliste et réalisatrice Sita Bella a été baladée tout au long de sa carrière par l’administration camerounaise et n’a jamais pu exercer pleinement son art », regrette Faladé Touadé, qui l’a très bien connue.

Un moindre mal, au regard du sort spectaculairement tragique réservé à Funmilayo Ransome-Kuti, mère de Fela, décédée quelques mois après avoir été défenestrée en raison de son activisme. « Le bonheur des femmes ordinaires était son bonheur”, écrira-t-on de cette intellectuelle formée en Angleterre, qui avait commencé par créer des Ladies Club afin d’initier les jeunes Nigérianes au mode de vie occidental.

Dans son roman Aké, son neveu Wole Soyinka résume ainsi son œuvre : « Le mouvement […] commença autour de tasses de thé et de sandwiches […] pour résoudre les problèmes de jeunes mariées, qui manquaient de manières pour se tenir en société. […] Il s’est transformé en lutte pour mettre fin au règne des Blancs dans le pays. » Mais c’est en se dressant contre les exactions d’un régime militaire post-indépendance que Funmilayo Ransome-Kuti perdra la vie.

Pour Géraldine Faladé Touadé, de nombreuses autres turbulentes restent à découvrir, telle la comédienne Lydia Ewandè. L’ex-journaliste de l’Office français de coopération radiophonique  (Ocora, ancêtre de RFI) prépare le deuxième tome de son essai.

« Turbulentes ! Des Africaines en avance sur leur temps », de Géraldine Faladé Touandé, éd. Présence Africaine, 270 pages.

Journée internationale de la femme africaine

Le 31 juillet. S’il est une date qui passe inaperçue sur le continent, c’est bien celle-là. Elle marque pourtant la Journée internationale de la femme africaine, éclipsée par le 8 mars. Créée en 1962 à Dar es-Salaam (Tanzanie), lors de la première Conférence des femmes africaines (CFA – transformée en Organisation panafricaine des femmes en 1974), elle est reconnue par l’UA et par l’ONU. En 2012, lors de son cinquantième anniversaire célébré à l’Unesco, les premières dames africaines ne s’étaient pas bousculées au portillon, à l’exception d’Antoinette Sassou N’Guesso, marraine de l’événement.

Turbulentes. Des Africaines en avance sur leur temps, de Géraldine Faladé Touandé, éd. Présence Africaine, 270 pages.

Avec Jeune Afrique par Clarisse Juompan-Yakam

COVID-19 : prêter son corps à la science pour un vaccin 100 % canadien

janvier 28, 2021

À l’heure où la vaccination contre le coronavirus connaît un ralentissement, une soixantaine de personnes âgées de 18 à 65 ans participent à des essais cliniques pour un vaccin entièrement canadien. Une expérience qui vaut son pesant d’or au dire de certains volontaires.

Le vaccin PTX-COVID19-B a été créé à Toronto par l'entreprise canadienne Providence Therapeutics.

© John Cairns/Associated Press Le vaccin PTX-COVID19-B a été créé à Toronto par l’entreprise canadienne Providence Therapeutics.

«Je me suis réveillée ce jour-là et j’étais prête», se rappelle Wendy Oldfield. L’instructrice de conditionnement physique a reçu sa première dose du vaccin PTX-COVID19-B la semaine dernière dans un laboratoire d’Etobicoke.

L’entreprise de recherche médicale canadienne Providence Therapeutics mène la première phase d’essais cliniques sur des humains de son vaccin contre la COVID-19.

Wendy Oldfield a reçu sa première dose du vaccin PTX-COVID19-B le 20 janvier dernier.

© CBC/Radio-Canda Wendy Oldfield a reçu sa première dose du vaccin PTX-COVID19-B le 20 janvier dernier.

Mme Oldfield n’a pas hésité une seconde avant d’offrir son corps à la science. «J’ai toujours été de nature à aider», dit-elle. «Si je peux faire quelque chose pour empêcher que d’autres personnes tombent malades ou meurent de la COVID-19, je suis partante et heureuse de le faire.»

Après avoir reçu sa première dose du vaccin canadien, la dame de 53 ans a aussitôt demandé à ce que l’on prenne son bras en photo. «Je voulais immortaliser ce moment historique», raconte-t-elle.

Elle le présente désormais comme le symbole de sa contribution à la lutte contre la COVID-19.

Wendy Oldfield pointe fièrement son bras droit à l'endroit où elle a reçu sa première dose du vaccin.

© CBC/Radio-Canda Wendy Oldfield pointe fièrement son bras droit à l’endroit où elle a reçu sa première dose du vaccin.

Le PTX-COVID19-B nécessite l’administration de deux doses à 28 jours d’intervalle, explique le Dr Piyush Patel, chef du service médical à Providence Therapeutics. «Par la suite, nous observons les participants et assurons un suivi clinique toutes les quelques semaines.»

Bien qu’emballée par cette aventure canadienne, Mme Oldfield ne sait pas si une dose du vaccin lui a bel et bien été administrée. Les trois quarts des participants se font inoculer le vaccin de Providence Therapeutics. Les autres toutefois reçoivent un placebo.

PTX-COVID19-B est un vaccin à ARN messager, comme celui développé par la pharmaceutique américaine Moderna.

© Avec l’autorisation de Providence Therapeutics PTX-COVID19-B est un vaccin à ARN messager, comme celui développé par la pharmaceutique américaine Moderna.

«J’espère ne pas avoir reçu le placebo», mentionne la participante avec un sourire en coin. «Mais je sais que peu importe, [ma contribution] aidera à vacciner d’autres personnes à l’avenir.»

Mme Oldfield recevra une seconde dose du vaccin dans trois semaines. Entre-temps, elle se porte à merveille. «Je me sens bien et j’ai beaucoup d’espoir», insiste-t-elle.

Son enthousiasme résonne dans tout le laboratoire. Tout comme elle, le Dr Patel croit que la mise au point d’un vaccin canadien permettrait d’accélérer grandement l’immunisation au pays.

«Nous sommes actuellement à la merci d’une tierce partie […] et n’aurions jamais dû être dans cette situation», souligne-t-il. «Il est important que le Canada dispose de son propre approvisionnement intérieur contrôlé par des Canadiens.»

Par Thalia D’Aragon-Giguère avec les informations de Chris Glover de CBC

Lire ou relire : « Désir d’Afrique » de Boniface Mongo-Mboussa

octobre 30, 2020

L’essai publié aux éditions Gallimard est un puissant plaidoyer en faveur de la littérature africaine réalisé par un critique littéraire africain.

Le souci d’écrire l’histoire du continent africain anime de plus en plus l’élite africaine face aux incohérences souvent décriées dans des ouvrages écrits par des Occidentaux spécialistes des questions d’Afrique. Au-delà d’une passion puérile, le critique littéraire congolais Boniface Mongo-Mboussa explore la production littéraire africaine depuis les pères de la Négritude jusqu’aux plumes émergentes du XXIe siècle.

Cette œuvre analytique n’est certes pas exhaustive, néanmoins elle est fondamentale. D’une part, elle présente un tableau englobant des classiques africains et, de l’autre, elle fait une synthèse assez pertinente des thématiques majeures de la littérature africaine de façon diachronique.

La littérature africaine a la particularité d’être fortement liée au vécu. Et souvent c’est une écriture soit de révolte, soit de réminiscence culturelle en guise de mémorial, ou encore d’appropriation de l’exotique pour enrichir le fait endogène. En bref, d’amont en aval, la quête identitaire et l’altérité demeurent, depuis des lustres, les caractéristiques majeures de cette portion de la littérature mondiale.

Pour Sami Tchak, qui a écrit la postface, « Désir d’Afrique offre la possibilité, même à celui qui ignore encore tout de la littérature africaine, de l’aborder sous la forme d’une mise en scène où apparaissent nombre des principaux acteurs qui la font » (page 369).  Quant au préfacier, Ahmadou Kourouma voit en cet ouvrage une immense œuvre d’érudition, un grand trésor caché à exploiter, dont la cachette n’est qu’un secret de polichinelle. « De page en page, écrit-il, on est surpris de constater tout ce qu’on ignorait et que Mongo-Mboussa nous apprend ; rapidement on comprend, on comprend jusqu’à aimer ces chevaliers de la plume, jusqu’à désirer l’Afrique et ses problèmes » (page 17).

Docteur ès lettres, Boniface Mongo-Mboussa est enseignant supérieur de littérature francophone à Paris, critique littéraire à la revue L’Atelier du roman et animateur de l’émission « Francoscopie » pour la radio Fréquence protestante.

Avec Adiac-Congo par Aubin Banzouzi

L’Iran a testé « avec succès » un nouveau missile

septembre 23, 2017

Un missile iranien Khoramshahr lors d’une parade militaire, le 22 septembre 2017 à Téhéran / © afp/AFP /

L’Iran a annoncé samedi avoir testé « avec succès » un nouveau missile d’une portée de 2.000 kilomètres au moment où les Etats-Unis dénoncent le programme balistique de Téhéran et menacent de sortir de l’accord nucléaire.

La télévision d’Etat a diffusé des images du lancement du missile Khoramshahr et d’autres prises depuis l’intérieur de l’appareil.

La date du test n’a pas été communiquée mais vendredi, lors de la présentation du missile pendant le défilé militaire marquant le déclenchement de la guerre par l’Irak contre l’Iran en 1980, un responsable iranien avait indiqué qu’il serait « opérationnel dans un avenir proche ».

Cette annonce intervient sur fond de climat très tendu entre l’Iran et les Etats-Unis, le président Donald Trump menaçant de sortir son pays de l’accord sur le nucléaire que Washington a signé en 2015 avec Téhéran conjointement avec l’Allemagne, la Chine, la France, la Grande-Bretagne et la Russie.

L’accord nucléaire n’interdit pas les activités balistiques de l’Iran mais la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui l’a entériné, demande à l’Iran de ne pas mener d’activités pour développer des missiles conçus pour porter des têtes nucléaires.

Les responsables iraniens affirment que les missiles de leur pays ne sont pas conçus pour porter des têtes nucléaires, et que, plus largement, Téhéran n’a pas de programme pour fabriquer des armes nucléaires.

« Le missile Khoramshahr, d’une portée de 2.000 km, peut transporter plusieurs têtes conventionnelles pour frapper plusieurs cibles à la fois », a dit le général Amir Ali Hadjizadeh, le commandant de la force aérospatiale des Gardiens de la révolution, cité vendredi par Irna.

Selon des responsables iraniens, la République islamique possède la technologie nécessaire pour augmenter la portée de ses missiles, pour le moment limitée à 2.000 km.

L’Iran possède déjà deux autres missiles, Ghadr-F et Sejil, qui ont portée de 2.000 kilomètres capables d’atteindre Israël, l’ennemi juré de l’Iran, et les bases américaines dans la région.

Vendredi, le président Hassan Rohani avait déjà affirmé que l’Iran refusait de limiter son programme balistique.

– ‘Dissuasion’ –

« Que vous le vouliez ou pas, nous allons renforcer nos capacités militaires, nécessaires en matière de dissuasion. Non seulement nous allons développer nos missiles mais aussi nos forces aériennes, terrestres et maritimes. Pour défendre notre patrie, nous ne demanderons la permission à personne », a dit M. Rohani lors du défilé militaire.

L’accord de 2015 est censé garantir le caractère strictement civil et pacifique du programme nucléaire iranien, en échange de la levée progressive des sanctions contre Téhéran.

Mais depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche, les Etats-Unis ont multiplié les attaques contre l’accord, que M. Trump avait l’an passé promis de « déchirer ».

Le secrétaire d’Etat américain Rex Tillerson a notamment jugé mercredi que les « attentes » d’une stabilisation du Moyen-Orient qu’avait engendré l’accord avaient été déçues.

« Depuis l’accord, nous n’avons pas constaté que la région est devenue plus stable et pacifique », a dit Rex Tillerson, évoquant le soutien iranien au régime de Bachar al-Assad, ainsi que le développement du programme de missiles balistiques de Téhéran.

Le 15 octobre prochain, le président Trump doit notifier au Congrès si l’Iran respecte ses engagements dans le cadre de l’accord. S’il annonce que ce n’est pas le cas, alors le Congrès pourra réimposer les sanctions contre l’Iran.

Les responsables iraniens ont mis en garde à plusieurs reprises contre tout retour des sanctions.

De leur côté, les pays européens ainsi que la Russie ont demandé à M. Trump de ne pas sortir de l’accord nucléaire.

Le président français Emmanuel Macron a cependant affirmé que l’accord n’était pas suffisant et qu’il fallait obliger l’Iran à réduire son programme balistique et limiter ses activités dans la région, notamment en Syrie. Ce que Téhéran rejette.

Ces dernières années, l’Iran a développé un vaste programme balistique, ce qui inquiète les Etats-Unis mais aussi l’Arabie saoudite, son principal rival dans la région, des pays européens dont la France, ainsi qu’Israël.

Téhéran affirme avoir besoin de renforcer son programme balistique pour créer un équilibre avec les autres pays de la région, notamment l’Arabie saoudite et Israël qui achètent des milliards de dollars d’armes aux pays occidentaux, en particulier aux Etats-Unis.

Romandie.com avec(©AFP / 23 septembre 2017 11h19)                

Corée du Nord: Pyongyang tire un nouveau missile malgré les menaces de sanctions

mai 21, 2017

Photo non datée diffusée par l’agence officielle nord-coréenne KCNA le 15 mai 2017 du leader nord-coréen Kim Jong-Un (assis) / © KCNA VIA KNS/AFP/Archives / STR

La Corée du Nord a procédé dimanche à un nouvel essai de missile balistique, dernier en date d’une série de tirs qui ont suscité des condamnations internationales et la menace d’un durcissement des sanctions contre Pyongyang.

La Corée du Sud a qualifié de « dangereux et irresponsable » ce tir, le deuxième en une semaine, tandis que l’armée américaine insistait sur son « engagement inébranlable » à défendre ses alliés dans la région.

Le Premier ministre japonais, Shinzo Abe, a estimé que le nouveau tir « piétinait les efforts » internationaux pour parvenir à une « solution pacifique » et « lançait un défi au monde ».

D’après l’état-major inter-armées sud-coréen, le missile tiré vers l’est de Pukchang, dans la province de Pyongan Sud, n’a pas encore été identifié. L’engin a parcouru 500 kilomètres environ.

« Notre armée surveille de près la situation pour déceler des signes de provocations supplémentaires de l’armée nord-coréenne et notre armée se tient prête », a dit l’état-major sud-coréen dans un communiqué.

Le ministre américain des Affaires étrangères Rex Tillerson a jugé « décevant » et « inquétant » le nouvel essai nord-coréen, soulignant: « Nous en sommes au début dans la mise en oeuvre de la pression économique et aussi diplomatique » sur le régime de Pyongyang.

Le président sud-coréen Moon Jae-In a appelé à une rencontre du Conseil national de sécurité, a rapporté l’agence sud-coréenne Yonhap.

Ce nouveau tir survient une semaine après le lancement par Pyongyang d’un missile de portée intermédiaire, le Hwasong-12, qui avait parcouru environ 700 kilomètres. Cet engin avait une portée sans précédent, selon les analystes.

La Corée du Nord a assuré qu’il était capable de transporter une ogive nucléaire. Le tir de missile de la semaine dernière était le dixième depuis le début de l’année, après des dizaines de tirs et deux essais nucléaires en 2016.

Le Nord accélère ses efforts pour mettre au point un missile balistique intercontinental (ICBM) capable d’acheminer une tête nucléaire sur le continent américain.

Le président américain Donald Trump a assuré que cela ne « se produirait pas ».

A Ryad, où M. Trump effectue une visite, un responsable de la Maison Blanche a semblé minimiser ce dernier tir.

Pyongyang refuse de renoncer

« Nous sommes au courant d’un tir par la Corée du Nord d’un missile balistique de moyenne portée. Ce système, testé pour la dernière fois en février, a une portée plus courte que les missiles tirés par la Corée du Nord lors des trois récents essais », a-t-il dit.

Mais le ministère sud-coréen des Affaires étrangères s’est insurgé contre ce tir « dangereux et irresponsable », estimant qu’il « jette de l’eau froide sur l’espoir et l’attente du nouveau gouvernement et de la communauté internationale » en vue d’une dénucléarisation et de la paix dans la péninsule coréenne.

Le nouveau président sud-coréen Moon Jae-In a prêté serment le 10 mai en adoptant un ton plus conciliant envers Pyongyang mais a fermement condamné le tir de la semaine dernière.

Le commandement américain dans le Pacifique a indiqué avoir suivi le missile jusqu’à ce qu’il tombe en mer du Japon. « Le commandement américain dans le Pacifique reste ferme dans l’engagement inébranlable envers la sécurité de nos alliés en République de Corée (la Corée du Sud) et au Japon », a-t-il assuré dans un communiqué.

Pyongyang dispose depuis longtemps d’engins pouvant atteindre des cibles en Corée du Sud –les Scud d’une portée de 500 kilomètres– et au Japon (le Rodong de 1.000 à 3.000 kilomètres).

Mais avec une portée estimée à 4.500 km, le Hwasong-12 est susceptible d’atteindre les bases américaines de l’île de Guam, dans le Pacifique.

La Corée du Nord assure avoir besoin de l’arme nucléaire pour faire face à la menace d’invasion américaine. Et elle ne se montre pas le moins du monde disposée à y renoncer, quelles que pourraient être les concessions proposées, et malgré de multiples sanctions de l’ONU.

L’accélération des programmes nucléaire et balistique nord-coréens et la surenchère verbale avec Donald Trump, qui a menacé de régler par la force le dossier nord-coréen, ont contribué à tendre la situation sur la péninsule ces dernières semaines.

Le milliardaire a toutefois récemment semblé modérer son discours, déclarant même qu’il serait « honoré » de rencontrer le dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un.

Après le tir d’il y a une semaine, le Conseil de sécurité de l’ONU s’était réuni à huis clos mardi pour discuter d’un durcissement des sanctions contre le Nord.

Selon l’ambassadrice américaine aux Nations unies Nikki Haley, les Etats-Unis et la Chine sont en train de préparer une nouvelle résolution pour d’éventuelles mesures punitives supplémentaires contre Pyongyang.

« Nous devons tous envoyer un signal à la Corée du Nord: +Assez. On ne joue pas. C’est grave+, a martelé Mme Haley, prévenant les pays qui n’appliqueraient pas les sanctions prises depuis une décennie qu’ils s’exposeraient à des représailles de Washington.

Romandie.com avec(©AFP / 21 mai 2017 17h56)                

Michel Onfray renonce à publier en France son essai sur l’islam

novembre 27, 2015

 onfray

Le philosophe Michel Onfray, lors du lancement de « l’Université populaire » à Hérouville-Saint-Clair, le 15 octobre 2010 près de Caen. afp.com/CHARLY TRIBALLEAU

Le philosophe Michel Onfray renonce à la publication en France de Penser l’islam. Il a aussi annoncé la fermeture de son compte Twitter pour « retourner dans son bureau ».

Le philosophe Michel Onfray a renoncé à publier, en France, son essai critique sur l’islam. « Aucun débat serein n’est plus possible » dans le pays sur ce sujet, a argumenté ce vendredi Grasset, sa maison d’édition. « Michel Onfray, convaincu qu’aucun débat serein n’est plus possible en France au sujet de l’islam dans le contexte actuel, renonce à publier Penser l’Islam comme prévu au mois de janvier 2016″, a écrit Grasset. Le livre paraîtra cependant « à l’étranger ».

Michel Onfray « n’est pas l’ami des religions »

Le livre Penser l’Islam devait être publié le 27 janvier. Il était annoncé comme un livre d’entretien entre le philosophe et la journaliste algérienne Asma Kouar. « Son livre paraîtra à l’étranger, mais l’auteur a pris la décision de sursoir sans date à sa publication en France », a précisé l’éditeur.

 « Depuis son Traité d’athéologie, nul n’ignore que Michel Onfray n’est pas l’ami des religions – qu’il considère, en homme des Lumières, comme des maladies propices à la haine, au fanatisme, à la négation des corps. Evidemment, l’islam ne fait pas exception à cette critique radicale – au contraire… », affirmait son éditeur en octobre dans la fiche de présentation de ce livre qui devait compter environ 200 pages.
 Michel Onfray a lu le Coran « de très près », affirmait son éditeur. « De telle sorte qu’il ne craint pas d’y percevoir – comme dans les autres monothéismes – de fréquentes apologies de la violence et de la guerre », ajoutait-il.

« Citant de nombreuses sourates, confrontant les interprétations, il place les musulmans devant la réalité d’un texte qui, à côté de ces élans sublimes, fait également la part belle à la cruauté, à la haine des femmes, à l’esprit de conquête », avait mis en avant Grasset.

Fermeture du compte Twitter

Depuis, il y a eu les attentats du 13 novembre et Michel Onfray a fait entendre une voix discordante en dénonçant « la politique islamophobe » de Paris, des propos polémiques récupérés par la propagande djihadiste. Au lendemain des attentats qui ont fait 130 morts, le philosophe avait écrit sur Twitter: « Droite et gauche qui ont internationalement semé la guerre contre l’islam politique récoltent nationalement la guerre de l’islam politique ».

Le groupe Etat islamique a utilisé les propos du philosophe dans une vidéo de propagande. « Le travail du philosophe est de mettre en perspective ce qui est avec les conditions qui ont rendu possible ce qui advient », a expliqué Michel Onfray après cette vidéo.

« Je ne défends pas l’Etat islamique », a-t-il insisté. Interrogé sur l’utilisation de son discours par l’organisation Etat islamique, il explique qu' »on est toujours instrumentalisé par tout le monde ».

Parallèlement, le philosophe annonce dans Le Point la fermeture de son compte Twitter, suivi par plus de 100 000 abonnés. « J’en ai assez que mes tweets soient plus importants que mes livres, déclare-t-il. Je veux retourner dans mon bureau. Commenter les commentaires, ça ne m’intéresse pas. »

Lexpress.fr avec AFP

Le Belge David Van Reybrouck prix Médicis de l’essai pour « Congo, une histoire »

novembre 6, 2012
Le Belge David Van Reybrouck prix Médicis de l'essai pour 'Congo, une histoire' Le Belge David Van Reybrouck prix Médicis de l’essai pour « Congo, une histoire » © AFP

David Van Reybrouck, Belge néerlandophone, a reçu mardi le prix Médicis de l’essai pour « Congo, une histoire » (Actes Sud), une somme couvrant 90. 000 ans d’histoire de ce pays devenu Zaïre, puis République démocratique du Congo (RDC), a annoncé le jury.

Tout à la fois archéologue et historien, auteur de théâtre et poète, journaliste et citoyen engagé, David Van Reybrouck, 41 ans, a reçu en 2010 le prestigieux prix hollandais AKO qui récompense d’ordinaire une oeuvre littéraire. « Congo, une histoire » a connu un succès sans précédent pour un essai avec plus de 250. 000 exemplaires vendus en Belgique et aux Pays-Bas.

Le volumineux ouvrage (672 pages) déroule en détail le destin de ce pays, autrefois propriété personnelle du roi belge Léopold II. Des premiers chasseurs-cueilleurs au président de la RDC Joseph Kabila, Van Reybrouck raconte la grande histoire du Congo en l’illustrant de multiples témoignages recueillis auprès d’acteurs et protagonistes aussi divers qu’anthropologues, artistes, politiques, religieux, ou simples témoins, parfois centenaires.

Plus de 500 interviews ont été menées par l’auteur, qui s’est rendu à dix reprises sur place et s’est dit étonné par le succès de son ouvrage, surtout aux Pays-Bas.

Jeuneafrique.com avec AFP