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Canada-Québec: Détresse et retards de développement à l’horizon de l’après-pandémie

février 9, 2021

SHERBROOKE, Qc — Il n’y a pas que les chirurgies et les suivis médicaux qui accumulent les retards dans le système de santé. Les programmes de prévention contre les grands enjeux de santé publique ont aussi été mis sur pause depuis près d’un an et le directeur régional de l’Estrie s’inquiète de l’impact sur la détresse de la population et sur le retard de développement des tout-petits.

© Fournis par La Presse Canadienne

«Tous nos dossiers de santé publique n’ont pas arrêté avec la COVID. Ce qui a arrêté, c’est notre capacité d’y travailler», a souligné Dr Alain Poirier lors d’une conférence de presse sur la gestion de la pandémie la semaine dernière.

Évidemment, les équipes de santé publique du Québec, comme ailleurs dans le monde, ont toutes été mobilisées pour combattre la COVID-19, une urgence sanitaire aux proportions jamais vues dans l’histoire récente.

«Comme toujours, on va à l’urgence. Notre urgence à nous, ce sont les maladies qui se transmettent», décrit celui qui a eu à gérer l’épidémie de grippe A (H1N1) sur le territoire québécois en 2009.

Alors que toutes les ressources sont au front pour freiner le coronavirus, les maladies chroniques, les problèmes de santé mentale, les enjeux alimentaires, le tabagisme continuent de faire des ravages et «tout ça n’est pas reparti en termes de prévention chez nous», concède Dr Poirier.

Avant de relancer chaque champ d’intervention, de nombreuses questions se posent. Est-ce que des partenaires, municipalités ou écoles, sont disponibles? Est-ce qu’on peut dégager des ressources de santé publique qui sont sur la COVID pour un autre enjeu?

De plus, la santé publique a fait le plein de personnel libéré temporairement, surtout des infirmières, qui devait être protégé de la COVID. Ces travailleuses sont des femmes enceintes ou immunosupprimées, qui vont progressivement retourner à leurs tâches régulières. Grâce à ces ajouts, l’effectif de santé publique en Estrie est passé de huit à plus de 200 personnes.

Progressivement, ce service va donc perdre son personnel d’enquête sur les éclosions au moment même où il espère relancer ses activités de prévention. «En les perdant, est-ce qu’on est encore capable de mener nos enquêtes COVID? Le croisement entre la diminution des activités COVID et la reprise des autres enjeux n’est pas facile», admet celui qui a pris les commandes de la santé publique en Estrie en septembre 2019 pour un mandat qui devait être à l’origine un intérim d’un an.

Invité à identifier les principaux maux collectifs qui s’aggravent en arrière-plan de la crise sanitaire, Dr Poirier dit avoir «de la misère à faire une hiérarchie», mais qu’«il faut le faire» en prévision d’une éventuelle reprise des activités. À son avis, il y aura un important travail d’intervention à faire sur le terrain pour détecter la détresse au sein de la population. 

Il parle d’une période de «rétablissement», où des travailleurs communautaires devront être mis à contribution afin d’adopter une approche de proximité «pour identifier les gens qui vivent de la souffrance».

Une nécessaire mobilisation collective pour prendre soin de la santé mentale de toute une population isolée, privée de socialisation, ayant dû traverser une multitude de deuils.

Développement des enfants

L’autre problème prioritaire aux yeux d’Alain Poirier, c’est le développement des enfants qui ont été privés de services, d’éducation, de socialisation. À ce sujet, le CIUSSS de l’Estrie – CHUS dévoilait la semaine dernière son tout nouveau «Plan d’action pour les jeunes et leur famille».

L’objectif vise à «tisser un filet de protection sociale» autour de tous les enfants de la région. Il s’agit d’une réorganisation des services et des ressources dont l’élément déclencheur a été la série de drames qui ont secoué la direction de la protection de la jeunesse de l’Estrie au cours des dernières années. Des cas de maltraitance d’enfants, notamment à Granby, ont mis au jour de graves lacunes dans les services de protection des enfants.

Le nouveau plan prévoit 44 actions divisées en quatre axes et dont la mise en place a déjà débuté pour se poursuivre jusqu’en 2025. De manière générale, on cherche à faciliter l’accès aux services, à personnaliser l’approche auprès des enfants, puis à améliorer la communication et la collaboration entre les ressources scolaires, communautaires, institutionnelles ou autres.

Cependant, avant même le recours aux services, il y a la prévention. C’est là que la santé publique a un rôle à jouer. «Nous, on est en amont de tout ça. On fait de l’approche pour favoriser le développement de plein d’enfants et pas seulement ceux qui vont avoir besoin de services», précise Dr Alain Poirier.

L’approche préventive en matière de développement des enfants constitue l’un des créneaux que veut rapidement relancer le directeur régional de la santé publique.

Avec Ugo Giguère, Initiative de journalisme local, La Presse Canadienne

Canada-Québec: Un cocktail météo pour amorcer la semaine

novembre 17, 2019

 

Les déplacements risquent d’être encore une fois compliqués par dame nature cette semaine. De la pluie verglaçante est notamment attendue lundi soir sur plusieurs secteurs de l’Estrie.
Un cocktail de précipitations, qui se manifestera tout d'abord sous forme de verglas, est attendu dès lundi soir en Estrie.
© Archives La Tribune, René Marquis
Un cocktail de précipitations, qui se manifestera tout d’abord sous forme de verglas, est attendu dès lundi soir en Estrie.
Dimanche matin, Environnement Canada a émis un bulletin météorologique spécial, signalant qu’un système dépressionnaire en provenance de la Côte Est américaine pourrait affecter le sud du Québec avec un cocktail de précipitations lundi soir.

« Les précipitations devraient débuter sous forme de pluie verglaçante avant de se changer en neige mardi matin. L’accumulation de verglas pourrait être significative sur quelques secteurs et rendre les routes et autres surfaces glissantes », peut-on lire dans le bulletin.

Environnement Canada précise également que certaines zones pourraient être davantage influencées, puisque la trajectoire exacte du système est encore incertaine.

Les secteurs de l’Estrie touchés sont ceux de Brome-Missisquoi, Coaticook, Cookshire, Granby – Waterloo, Lac-Mégantic, Mont-Orford – lac Memphrémagog, Richmond, Sherbrooke, Thetford Mines et Weedon.

La Tribune.com par Jasmine Rondeau

Canada-Québec : Une Estrienne célèbre ses 110 ans

octobre 20, 2019

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© Dominique Bertrand

Yvonne Delorme Martel a fêté ses 110 au CHSLD Youville à Sherbrooke, entourée des cinq générations de sa famille.

La doyenne de l’Estrie est parmi les personnes les plus âgées au Québec. Elle a vu le jour à Ham-Sud en 1909 et a passé la majeure partie de sa vie à Stoke où elle a eu cinq enfants.

Yvonne Delorme Martel est une femme qui a travaillé dur dans sa vie, affirment unanimement ses proches.

On l’a placée en résidence quand elle avait 99 ans. Elle avait encore son appartement et se faisait à manger. Encore aujourd’hui, elle s’ennuie de son logement à Stoke, souligne sa fille Nicole Goupil.

La femme de 110 ans n’entend plus très bien et elle se déplace maintenant en fauteuil roulant, mais sa famille assure qu’elle est encore en bonne forme pour son âge.

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© Fournis par Canadian Broadcasting Corporation Yvonne Delorme-Martel a soufflé 110 bougies.

Une femme de campagne

En plus d’avoir travaillé comme sage-femme dans son village, Mme Delorme-Martel a élevé ses enfants dans un secteur reculé de Stoke.

Elle était dans le bois, à cinq kilomètres du village. À ma naissance, il n’y avait même pas de route, souligne sa fille Monique Martel qui est née en 1936.

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© Fournis par Canadian Broadcasting Corporation Yvonne Delorme-Martel a reçu la visite de son arrière-arrière-petit-fils de 7 mois lors de son anniversaire.

Yvonne Delorme-Martel travaillait la terre et pratiquait la chasse et la pêche pour nourrir sa famille.

Ah ! J’étais une bonne pêcheuse, se rappelle-t-elle. Le truc, c’était de mettre sa ligne très doucement à l’eau.

Mme Delorme Martel n’hésitait pas à tirer à la carabine pour ramener un chevreuil à la maison et elle cultivait toute une variété de légumes afin d’être autosuffisante tout au long de l’année.

Je faisais un grand jardin et après je cannais. Je cannais pour tout l’hiver, se souvient-elle.

Elle explique qu’elle faisait même sécher des tranches de pommes à l’automne afin de les utiliser tout au long de l’hiver dans ses tartes.

Dans mon temps, c’était pas riche, mais c’était quand même mieux qu’aujourd’hui.

Yvonne Delorme-Martel, 110 ans

Une inspiration pour sa famille

Audréane Châteauneuf, son arrière-petite-fille de 20 ans, s’estime chanceuse de connaître son arrière-grand-mère. Elle affirme que la femme de 110 ans est une inspiration pour elle.

Elle a commencé par défricher sa terre, elle a vu toute l’évolution de la technologie qu’on connaît aujourd’hui. Elle en connaît beaucoup plus que la plupart des gens, décrit-elle.

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© Fournis par Canadian Broadcasting Corporation Yvonne Delorme-Martel a eu cinq enfants, dont trois qui sont toujours en vie.

Ses filles se souviennent d’une mère qui était sévère. Elles se rappellent toutefois qu’elle était toujours prête à venir les aider lorsqu’elles en avaient besoin. Un service que sa fille Monique lui rend aujourd’hui avec plaisir, maintenant que sa mère a atteint un âge vénérable.

Radio-Canada.ca par Katy Larouche

Job story 1 : Un patron emmerdeur et une employée docile et dévouée

août 30, 2011

Jocelyne, après ses études en psychologie de l’éducation et en secrétariat médical, place de nombreuses demandes en ligne – comme des hameçons à plusieurs appâts – pour obtenir un emploi à temps plein.

Un matin dans la routine quotidienne de son train de vie, elle entend un appel téléphonique l’invitant d’aller passer dans l’après-midi, à 14h00, une entrevue dans un CHU. Elle court chez sa coiffeuse et en sort avec un bon look de nouvelle tendance. Pas trop maquillée. Elle se rend à son lieu de rendez-vous et y arrive 15 minutes avant. Garantie de ponctualité oblige.

L’entrevue se passe dans de bonnes conditions et elle reçoit dans un bref délai une lettre d’admission de sa candidature à l’emploi postulé. Elle est priée de se présenter en début de semaine pour prendre connaissance de ses différentes tâches et de son équipe de travail.

Lundi, femme seule, après avoir accompagné son fils, à la garderie, elle se rend au travail et rencontre son patron qui l’accueil chaleureusement et lui présente aux autres collègues du service de pathologie. Elle fait le tour des autres bureaux administratifs. L’ambiance est bonne enfant.

Jocelyne, dès le prime abord, a l’appréhension facile. Elle a l’élégance requise à la réception et maîtrise parfaitement ses dossiers. Elle les traite sans retard. Elle est félicitée. A chaque pause-café, elle bénéficie de l’attention des anciens qui partagent un bâton de cigarette avec elle. Certains jours, elle préfère se rendre à la maison pour son repas de midi. Le soir elle rentre chez-elle et fait part chez un ami que sa première journée à l’hôpital a été un franc succès. Une réussite qui peut la conduire à l’affirmation jusqu’à la confirmation. Elle caresse son rêve de travailler là avec un large sourire.

Chaque jour de la semaine, elle est contente de terminer son travail et de rentrer à la maison avec une grande confiance. Elle révise chaque fois ses leçons pour être au diapason des connaissances actuelles de la médecine moderne.

De temps en temps, elle appelle les week-end, son ami Sébastien, l’africain, pour faire le tour des termes médicaux de différents services en partant des préfixes et des suffixes pour la recomposition des mots en entier selon leur acception étymologique. Elle est contente de toujours trouver l’orthographe de ses termes techniques. De ses mots scientifiques. Elle partage ses moments de joie et de plaisir avec ce dernier. Un repas accompagne cette complicité et les sépare pour des retrouvailles au téléphone ou par un signe d’appel d’un geste à la main surtout qu’il vit seulement à un jet de salive de la route, en diagonal de l’appartement.

Le patron heureux d’avoir dans son service une nouvelle employée lui propose, une matinée au laboratoire dans un autre centre dont il est toujours le directeur et l’après-midi au CHU, cette fois-ci pour Jocelyne, au service de laboratoire. Un petit essai de casse-tête. Elle y accepte mais il faut se réveiller à 5h00 car le travail commence à 6hh30. Il faut se lever tôt mais le seul handicap pour elle, la garderie ouvre à 7h00. Elle sollicite les services de son ami, Sébastien, pour prendre le garçon de 4 ans chez-lui, à 6h00 afin de le conduire à 7h00 à la garderie, l’heure à laquelle elle ouvre ses portes.

Tous les jeudis, elle perçoit son salaire hebdomadaire. Elle fait son épicerie dans un grand supermarché, avec son fils Julien qu’elle place dans le porte-bagage avant tout en remplissant son chariot. Elle profite aussi à certains week-end de prendre son auto, une Accent bleu, pour rendre visite à ses parents qui vivent dans l’Estrie. Il lui faut parcourir 185 km. En plus, ils sont divorcés donc elle planifie un emploi de temps pour papa et maman…(A suivre)