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L’Ukraine mobilise ses réservistes, se prépare à instaurer l’état d’urgence

février 23, 2022
Un homme en treillis militaire fume.

Un soldat ukrainien fume une cigarette dans un abri situé près de la ligne de front dans la région de Louhansk. Photo HOTO : Getty Images/AFP/Anatolii Stepanov

Confrontée à la perspective d’une invasion russe, l’Ukraine a entrepris mercredi de mobiliser tous ses réservistes âgés de 18 à 60 ans et se prépare à instaurer l’état d’urgence dans tout le pays.

L’enrôlement des réservistes a été ordonné mardi par le président Volodymyr Zelensky, qui avait cependant précisé qu’il n’était pas nécessaire de procéder à une mobilisation générale à l’heure actuelle.

L’Ukraine compte plus de 200 000 réservistes, en plus des 250 000 membres des forces armées régulières.

Le Conseil de la sécurité nationale et de la défense de l’Ukraine a pour sa part demandé d’instaurer l’état d’urgence pour une période de 30 jours, une décision qui doit être entérinée par le Parlement dans les 48 heures.

L’état d’urgence s’appliquerait sur l’ensemble du territoire à l’exception des régions de Donetsk et de Louhansk, où il est déjà en vigueur depuis que des séparatistes prorusses en ont pris partiellement le contrôle en 2014.

Il permettrait au gouvernement de renforcer la protection de l’ordre public et des infrastructures stratégiques, de limiter la circulation des transports et d’intensifier la vérification des véhicules et des documents des citoyens, a précisé le secrétaire du Conseil de la sécurité nationale et de la défense de l’Ukraine, Oleksiï Danilov.

Les autorités locales pourront quant à elles décider de mettre ou non en place des couvre-feux.Une femme embrasse le cadavre d'un homme, sous le regard de plusieurs personnes, dont des prêtres orthodoxes.

Des Ukrainiens rendent un dernier hommage au capitaine Anton Olegovich Sidorov, lors d’une cérémonie funéraire tenue mardi, à Kiev. Le soldat est mort après avoir été touché par un éclat d’obus tiré depuis une région tenue par les séparatistes prorusses dans l’Est de l’Ukraine. Photo : GettyImages/Chris Mcgrath

Il s’agit de mesures de prévention pour préserver le calme dans le pays, pour que l’économie continue de fonctionner, a-t-il précisé au terme d’une réunion du Conseil, assurant que cela n’aura pas d’impact radical sur la vie quotidienne des Ukrainiens.

« En fonction des menaces susceptibles d’émerger dans certains territoires, il y aura soit un état d’urgence renforcé, soit un état d’urgence allégé [dans les] zones frontalières avec la Fédération russe, avec la Biélorussie. »— Une citation de  Oleksiï Danilov, secrétaire du Conseil de la sécurité nationale et de la défense de l’Ukraine.

Kiev n’entend cependant pas instaurer la loi martiale jusqu’à nouvel ordre, a indiqué le secrétaire du Conseil de la sécurité nationale et de la défense de l’Ukraine. Des parlementaires avaient demandé au gouvernement d’agir en ce sens.

Ce n’est pas le cas pour l’instant, mais nous sommes prêts à tout, a déclaré Oleksiï Danilov. Si nécessaire, cette mesure sera adoptée immédiatement.

Des athlètes canadiens qui tiennent des drapeaux du Canada.

L’Ukraine mobilise ses réservistes pour faire face à une éventuelle invasion par la Russie. Les précisions de Tamara Alteresco.

Les Ukrainiens bientôt autorisés à porter des armes?

Le Parlement ukrainien a aussi voté mercredi en première lecture une proposition de loi autorisant les Ukrainiens à porter des armes à feu et à les utiliser pour se défendre.

L’adoption de cette loi est totalement dans l’intérêt du pays et de la société, notent les parlementaires à l’origine de ce texte, en précisant qu’une telle loi est nécessaire en raison des menaces et dangers qui pèsent actuellement sur les citoyens de l’Ukraine.Une femme marche devant une murale montrant des enfants observant le passage de soldats ukrainiens dans des véhicules militaires.

Une Ukrainienne marche devant une murale peinte en hommage aux soldats tués au combat dans la ville de Sievierodonetsk, dans la province de Louhansk. Photo : La Presse Canadienne/AP/Vadim Ghirda

Le ministère ukrainien des Affaires étrangères a pour sa part appelé les ressortissants ukrainiens à quitter la Russie au plus vite – quelque 3 millions de personnes, selon certaines estimations –, et a invité les citoyens à s’abstenir de tout voyage en Russie.

Jusqu’à nouvel ordre, il semble que des soldats russes ne soient pas encore entrés sur le territoire des républiques autoproclamées de Donetsk et Louhansk, situées dans l’Est ukrainien, comme cela est attendu depuis que le président russe a ordonné à son armée d’y maintenir la paix.

Dans la région russe de Rostov, à une cinquantaine de kilomètres de la frontière, des forces russes sont stationnées en nombre : camions militaires, lance-roquettes ou obusiers, sans signe d’activité particulière, selon des journalistes de l’AFP.

À Kiev, capitale de l’Ukraine, les habitants n’ont pas renoncé à leur routine. Mais depuis mardi, à chaque heure pile, des haut-parleurs font résonner l’hymne national ukrainien sur l’immense place Maïdan.

Un soldat tué par un bombardement dans l’Est, selon l’armée

Un soldat ukrainien a été tué mercredi dans un bombardement des séparatistes prorusses sur la ligne de front dans l’est de l’Ukraine, a annoncé l’armée.

Les forces armées ukrainiennes n’ont pas précisé où l’attaque avait eu lieu, indiquant seulement dans un communiqué qu’un soldat avait succombé à ses blessures et qu’un autre avait été blessé.

Depuis le début de l’année et le regain de tension sur le front de l’est de l’Ukraine, neuf soldats des forces armées ukrainiennes et un civil ont été tués, la plupart par des tirs d’artillerie.

En 2021, selon les forces armées ukrainiennes, 66 soldats ont été tués aux abords des deux républiques autoproclamées de Donetsk et de Louhansk.

Les dirigeants rebelles prorusses affirment que plusieurs civils ont été tués par l’armée ukrainienne ces derniers jours, ce que celle-ci dément, répétant n’avoir effectué aucun tir dans ces zones.

Des athlètes canadiens qui tiennent des drapeaux du Canada.

Les bombardements causent la désolation dans l’est de l’Ukraine. Face à l’invasion russe, le pays se prépare à se défendre. Les précisions de Jean-Philippe Hughes.

Des appuis à une candidature ukrainienne à l’Union européenne

L’Ukraine mérite d’obtenir le statut de candidate à l’adhésion à l’Union européenne, ont déclaré mercredi les présidents de la Pologne et de la Lituanie, Andrzej Duda et Gitanas Nauseda, dans une déclaration commune avec leur homologue ukrainien.

Varsovie et Vilnius soutiendraient l’Ukraine dans une telle démarche, ont ajouté les dirigeants des deux pays.

Nous soulignons que, étant donné les progrès importants dans la mise en œuvre de l’accord d’association et des réformes intérieures, ainsi que les défis sécuritaires actuels, l’Ukraine mérite le statut de candidate à l’adhésion à l’UE et la Lituanie et la Pologne soutiendront l’Ukraine dans la réalisation de cet objectif, indique la déclaration.Volodymyr Zelensky, en compagnie Andrzej Duda et Gitanas Nauseda. aux côtés de deux hommes en uniforme au garde-à-vous.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a reçu mercredi ses homologues polonais et lituaniens, Andrzej Duda et Gitanas Nauseda, au palais présidentiel de Kiev. Photo : Reuters/Service de Presse de la Présidence ukrainienne

L’UE et l’Ukraine sont liées par un accord d’association entré en vigueur en 2017, qui porte notamment sur des mesures de libre-échange et vise aussi à un approfondissement des liens politiques et au respect des valeurs communes.

Lors d’une conférence de presse commune avec ses homologues, le président Zelensky a pour sa part demandé mercredi des garanties de sécurité claires et concrètes pour son pays de l’Occident et de Moscou.

Je crois que la Russie doit être parmi les pays donnant ces garanties de sécurité claires, a ajouté M. Zelensky, rappelant qu’il avait proposé à plusieurs reprises de rencontrer Vladimir Poutine pour désamorcer la crise actuelle.

Il a remercié ses homologues polonais et lituanien pour leur soutien et les livraisons d’armes et d’équipement militaire à Kiev. Nous sommes unis dans la conviction que l’avenir de la sécurité européenne se joue en ce moment même chez nous, en Ukraine, a-t-il dit.

Avec Radio-Canada

Soudan : le général Abdel Fattah al-Burhane dissout les autorités de la transition

octobre 25, 2021
Les soldats ont tiré sur les manifestants qui protestaient contre l’arrestation du Premier ministre, ce lundi 25 octobre à Khartoum. © NICOLAS CORTES/ZEPPELIN/SIPA

Le général soudanais Abdel Fattah al-Burhan a dissous lundi les autorités de transition dont la quasi-totalité des membres civils sont déjà aux mains de l’armée, décrétant l’état d’urgence alors que des tirs ont déjà fait des blessés parmi les manifestants pro-démocratie.

Depuis le matin, le coup d’État dénoncé à l’international s’est déroulé en plusieurs étapes. Le Premier ministre, son épouse, nombre de ses ministres et tous les membres civils du Conseil de souveraineté – plus haute autorité de la transition – ont été arrêtés par des militaires. La télévision d’État a été prise par les militaires et à la mi-journée le général Abdel Fattah al-Burhane y est apparu.

Ne cessant de répéter qu’il souhaitait toujours « une transition vers un État civil et des élections libres en 2023 », après 30 ans de dictature d’Omar el-Béchir démis en 2019, il a malgré tout relevé tous les dirigeants de leurs fonctions. Le gouvernement est dissout, de même que le Conseil de souveraineté, a-t-il dit, les préfets et ministres sont limogés, et l’état d’urgence est déclaré dans tout le pays, a-t-il ajouté.

Tirs à balles réelles sur les manifestants

Des manifestants protestent contre l’arrestation du Premier ministre, le 25 octobre 2021 à Khartoum.
Des manifestants protestent contre l’arrestation du Premier ministre, le 25 octobre 2021 à Khartoum. © NICOLAS CORTES/ZEPPELIN/SIPA

Avant même qu’il ne s’exprime, des milliers de Soudanais descendaient dans les rues conspuant l’armée. Devant le QG de l’armée dans le centre de Khartoum, bouclé par soldats et blocs de béton depuis des jours, 12 manifestants ont été blessés par des tirs des forces armées, ont assuré un syndicat de médecin et le ministère de l’Information.

Le bureau du Premier ministre Abdallah Hamdok avait appelé à « manifester » contre le « coup d’État » pour « protéger la révolution » de 2019 qui a renversé Béchir. Craignant pour la vie du dirigeant retenu « dans un lieu non identifié », son bureau a averti que les autorités militaires portaient « l’entière responsabilité de sa vie » ou sa mort, dans un pays déjà secoué par un coup d’État manqué il y a un mois.

« J’appelle les forces armées à relâcher immédiatement les personnes retenues », a exhorté l’émissaire de l’ONU au Soudan Volker Perthes, jugeant « inacceptables » ces arrestations de civils appartenant aux autorités de transition. Les États-Unis, dont l’émissaire Jeffrey Feltman était la veille encore dans le bureau du Premier ministre, ont déjà prévenu que « tout changement du gouvernement de transition mettait en danger l’aide américaine ». Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, a lui appelé la communauté internationale « à remettre la transition soudanaise sur les rails », tandis que la Ligue arabe et l’Union africaine appelaient « au dialogue ».

Face à ces critiques qui s’accumulent, le général, Burhane a donné un gage de poids : il s’est engagé à respecter les accords internationaux signés par le Soudan, l’un des quatre États arabes à avoir récemment décidé de reconnaître Israël.

« Révolution »

Dans les rues de Khartoum, où internet et le téléphone ne sont plus accessibles pour beaucoup, de nombreux Soudanais conspuent depuis tôt le matin le général Burhane. « Nous refusons le régime militaire et sommes prêts à sacrifier nos vies pour la transition démocratique », a juré l’un d’eux, Haitham Mohamed. « Nous ne quitterons pas les rues avant le retour du gouvernement civil », affirme Sawsan Bachir, elle aussi sous la nuée de drapeaux soudanais.

Dans un pays quasiment toujours sous la férule des militaires et des islamistes depuis son indépendance il y a 65 ans, la transition battait de l’aile depuis longtemps. Entre luttes de pouvoir parmi les civils et militaires décidés à conserver leurs acquis politiques et économiques, elle a débuté dans l’union sacrée avant de finir morcelée.

En avril 2019, l’armée poussait au départ d’Omar el-Béchir, sous la pression d’une énorme mobilisation populaire. Depuis août de la même année, un Conseil de souveraineté composé pour moitié de civils et pour moitié de militaires, menait le pays, promettant les premières élections libres fin 2023.

Montée des tensions

Mais ces derniers jours, la tension est montée entre les deux camps. Le 16 octobre, des pro-armée ont planté leurs tentes devant le palais présidentiel où siègent les autorités de transition. En réponse, le 21 octobre, des pro-civils sont descendus par dizaines de milliers dans les rues du pays, dans un joyeux festival pour, disaient-ils, « sauver » leur « révolution ».

Il y a deux jours, le camp pro-civil avait mis en garde contre un « coup d’État rampant », lors d’une conférence de presse qu’une petite foule avait cherché à empêcher. Mais ce camp est divisé. La preuve? Le sit-in qui réclame un « gouvernement militaire » comme les pro-« révolution » se revendiquent tous des Forces de la liberté et du changement (FLC), la grande alliance anti-Béchir qui s’est créée en 2019.

Par Jeune Afrique avec AFP

États-Unis: Donald Trump approuve la déclaration de l’état d’urgence à Washington

janvier 11, 2021

Le président américain sortant Donald Trump a approuvé la déclaration de l’état d’urgence jusqu’au 24 janvier à Washington après que la police fédérale américaine (FBI) a prévenu que des groupes armés prévoient manifester à la capitale à l’approche de l’investiture de Joe Biden.

Des membres de la Garde nationale et des policiers de Washington protègent le Capitole des États-Unis, en soirée, le 6 janvier 2021.

© Samuel Corum/Getty Images Des membres de la Garde nationale et des policiers de Washington protègent le Capitole des États-Unis, en soirée, le 6 janvier 2021.

Un groupe armé identifié a dit qu’il prévoyait envoyer ses membres à Washington samedi et a promis un soulèvement en cas de tentative pour écarter Donald Trump du pouvoir, a écrit un journaliste de la chaîne ABCNews sur Twitter, citant une note du FBI.

La mairesse de Washington, Muriel Bowser, a demandé lundi que la sécurité soit renforcée lors la cérémonie d’investiture du président élu Joe Biden, le 20 janvier.

Des partisans de Donald Trump ont pris d’assaut le Capitole de Washington mercredi pour empêcher le Congrès de certifier les résultats de l’élection présidentielle de novembre.

Déploiement de la Garde nationale dans la capitale

Le Pentagone a indiqué lundi avoir autorisé le déploiement de 15 000 soldats de la Garde nationale à Washington pour la cérémonie d’investiture du président élu Joe Biden, le 20 janvier, afin d’éviter de nouvelles violences.

Quelque 6200 militaires sont déjà présents dans la capitale fédérale et ils seront 10 000 cette fin de semaine, a déclaré le général Daniel Hokanson. Environ 5000 soldats supplémentaires pourront les rejoindre pour la prestation de serment du démocrate.

Pour l’instant, leur mission est limitée à un soutien logistique à la police locale et ils ne seront autorisés qu’en «dernier recours» à procéder eux-mêmes à des interpellations, si la situation devenait hors de contrôle, a ajouté l’officier qui supervise le bureau de la Garde nationale au ministère de la Défense.

Une réponse tardive

Le Pentagone a été critiqué pour avoir tardé à déployer la Garde nationale quand des partisans du président Donald Trump ont envahi le Capitole, semant le chaos et la violence au sein du temple de la démocratie américaine.

Selon le général Hokanson, le niveau de violence des manifestants n’avait pas été anticipé par les autorités.

De nouveaux appels à agir le 17 janvier ont commencé à circuler la semaine dernière sur les réseaux sociaux.

Muriel Bowser, a prolongé l’état d’urgence jusqu’au 20 janvier pour être en mesure de réinstaurer rapidement un couvre-feu, si le besoin s’en faisait sentir.

Lundi, elle a appelé les Américains à ne pas venir à Washington pour la 59e cérémonie d’investiture le 20 janvier mais plutôt d’y participer de manière virtuelle

Avec  CBC/Radio-Canada