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Coronavirus/Montréal déclare l’état d’urgence sanitaire

mars 27, 2020
La Ville de Montréal se prépare à appliquer des mesures plus strictes.
© Charles Contant/Radio-Canada La Ville de Montréal se prépare à appliquer des mesures plus strictes.
En déclarant l’état d’urgence, la Ville affirme vouloir aider les personnes itinérantes, mais elle admet du même souffle se préparer à appliquer des règles plus strictes et à hausser le ton afin que la population respecte les mesures de distanciation sociale.

«Les mesures spécifiques qui seront appliquées à travers la ville seront annoncées samedi», a affirmé en conférence de presse la directrice régionale de santé publique de Montréal, la Dre Mylène Drouin. Elle a toutefois donné quelques exemples de ce que pourraient subir certains Montréalais.

«Ce seront des mesures progressives, des mesures qu’on a déjà commencées, mais maintenant, on va avoir des leviers supplémentaires avec le SPVM [Service de police de la Ville de Montréal]», a-t-elle dit. La Dre Drouin cite en exemple des ordonnances individuelles pour les gens qui ne respectent pas les consignes d’isolement, ou encore des contraventions pour les commerces qui n’ont pas encore fermé leurs portes.

La Dre Drouin a de plus ouvert la porte à des mesures encore plus strictes, qui pourraient inclure certaines limitations visant les déplacements des citoyens. «Évidemment, on pourra aller aussi vers des mesures progressives, comme on voit en Europe, liées au contrôle des personnes dans l’espace public. Donc, ça va être normal de voir plus de présence policière.»

«Notre souhait, ce n’est pas que la police se mette à donner des contraventions partout, mais si c’est nécessaire, on va le faire», a-t-elle ajouté.

Pour l’instant, la directrice régionale de santé publique ne considère pas cibler un quartier en particulier; elle affirme que ces mesures devront plutôt s’appliquer à l’ensemble de l’île pour freiner la propagation de la COVID-19. Les secteurs les plus touchés sont Parc-Extension, Côte-Saint-Luc, Verdun, LaSalle et Côte-des-Neiges.

Pour Valérie Plante, l’étape franchie aujourd’hui est bien sûr importante, mais tout à fait normale. «C’est ce que font les administrations responsables à travers le monde, dit la mairesse. Nous sommes aujourd’hui arrivés à un point où nous devons nous doter de nouveaux pouvoirs, des pouvoirs exceptionnels, pour être encore plus agiles.»

Dans la foulée, elle a tout de même tenu à mettre certaines choses au clair et à rassurer la population.

Quelles mesures de plus pourraient être prises?

Plus tôt aujourd’hui, Radio-Canada signalait que la Sécurité publique du Québec était déjà en train de préparer le terrain pour imposer des règles de déplacement plus strictes sur le territoire de la métropole. Des entreprises ont notamment été contactées afin de fournir rapidement des listes recensant le personnel critique à leurs opérations.

Selon nos informations, les autorités envisagent d’interdire les déplacements non essentiels, de même que les déplacements en groupe. Par exemple, une seule personne à la fois par famille pourra aller faire des courses.

Cette règle était déjà appliquée depuis plusieurs jours par des supermarchés, épiceries, quincailleries ou boulangeries, mais il s’agissait d’initiatives individuelles et non d’une règle officielle.

Le SPVM serait mis à contribution pour s’assurer du respect de ces mesures renforcées, inspirées de ce qui se fait dans certaines villes européennes.

Les policiers pourraient ainsi effectuer des contrôles sur la voie publique pour vérifier la raison du déplacement.

Selon nos sources, les autorités préparent aussi un système pour vérifier les entrées et les sorties de l’île, mais il ne serait pas question de le mettre en place, pour le moment.

Le Dr Arruda a déclaré jeudi que Montréal est devenu un point chaud pour la transmission de la maladie, et que toutes sortes de scénarios doivent être envisagés.

Protéger les itinérants

La mairesse Valérie Plante a pour sa part mis l’accent vendredi sur l’importance de protéger les plus vulnérables, dont les itinérants. «J’ai déclaré l’état d’urgence parce que nos ressources en itinérance ont besoin de renfort, et elles en ont besoin maintenant», a d’emblée expliqué la mairesse Valérie Plante en conférence de presse.

«Les centres de jour de la métropole, qui accueillent quotidiennement jusqu’à 700 personnes en situation d’itinérance, sont presque tous fermés», indique-t-elle. Se dotant de pouvoirs exceptionnels avec l’état d’urgence, la Ville pourra donc réquisitionner des locaux pour fournir un toit à cette population vulnérable pendant la pandémie.

Montréal prévoit ouvrir cinq centres, pour un total de 100 places. Le premier sera mis sur pied en collaboration avec un organisme communautaire au square Cabot, dans le centre-ville. L’emplacement du second sera annoncé dans les prochains jours.

Montréal compte présentement 971 cas confirmés de COVID-19 et 4 décès liés à la maladie. Or, selon la Direction de la santé publique de la région de Montréal, c’est la transmission communautaire désormais bien avérée qui inquiète et qui pousse les autorités à se préparer à hausser le ton.

Par CBC/Radio-Canada avec la collaboration de Thomas Gerbet et de Romain Schué

Canada/Québec: L’état d’urgence se prépare à Montréal avec la police pour contrôler les déplacements

mars 27, 2020

 

Les autorités se préparent à appliquer des règles plus strictes pour l’île de Montréal en raison du nombre élevé de cas de COVID-19 et de la contamination communautaire dans la métropole. Radio-Canada a obtenu des détails.

La direction de la Santé publique de Montréal a demandé au gouvernement Legault de déclarer l’état d’urgence dans la métropole. Québec n’a pas encore pris sa décision, mais la sécurité civile se prépare.

Des entreprises ont été contactées afin qu’elles fournissent « rapidement » des listes du « personnel critique aux opérations ».

Selon nos informations, les autorités envisagent d’interdire les déplacements non essentiels, de même que les déplacements en groupe. Par exemple, une seule personne à la fois par famille pourra aller faire des courses.

Cette règle était déjà appliquée depuis plusieurs jours par des supermarchés, épiceries, quincailleries ou boulangeries, mais il s’agissait d’initiatives individuelles et non d’une règle officielle.

Le Service de police de la Ville de Montréal serait mis à contribution pour s’assurer du respect de ces mesures renforcées, inspirées de ce qui se fait dans certaines villes européennes.

Les policiers pourraient ainsi effectuer des contrôles sur la voie publique pour vérifier la raison du déplacement.

Selon nos sources, les autorités préparent aussi un système pour vérifier les entrées et sorties de l’île, mais il ne serait pas question de le mettre en place, pour le moment.

Le directeur national de la santé publique, Dr Horacio Arruda, a déclaré jeudi que Montréal est devenu une zone sensible (hot spot) pour la transmission de la maladie, et que toutes sortes de scénarios doivent être envisagés.

Le scénario se préparait

En entrevue à l’émission Tout un matin, vendredi matin, la mairesse Valérie Plante n’a pas écarté la possibilité de limiter l’accès à l’île pour contribuer à endiguer la propagation du coronavirus.

«Je ne veux pas trop m’avancer. Tout est évalué en ce moment, avec nos services, avec le centre des services des mesures d’urgence, on regarde tous les scénarios», a-t-elle déclaré.

Mme Plante estime que les mesures de distanciation sociale réclamées depuis deux semaines par les gouvernements portent leurs fruits, et espère que la fermeture des commerces non essentiels jusqu’au 13 avril contribuera encore davantage à améliorer la situation.

«Ce qu’on espère surtout, c’est de ne pas devoir aller trop loin, ajoute-t-elle, en évoquant par exemple l’imposition d’un hypothétique couvre-feu, voire la fermeture de l’île. C’est ce qu’on veut éviter, mais on se prépare à tout.»

Fermer des rues au profit des marcheurs?

Dans la même veine, la mairesse a dit ne pas écarter la possibilité de fermer des rues afin de permettre aux Montréalais d’y déambuler dans le plus strict respect des mesures de distanciation sociale.

«En fait, on y réfléchit. En même temps, il faut trouver un équilibre, parce que le Dr Arruda et le premier ministre ont bien dit : « d’ici le 13 avril, c’est un moment de pause ». Idéalement, il faut rester à la maison.»

La mairesse Plante invite d’ici là ses concitoyens à ne pas tous se précipiter au mont Royal, devenu un endroit de prédilection pour de nombreux marcheurs cherchant à prendre un bol d’air.

«S’il y a déjà beaucoup de monde, n’y allez pas, il y a d’autres endroits pour aller marcher», indique-t-elle, en invitant les citoyens à se responsabiliser individuellement et à faire des choix éclairés.

Sur un plan personnel, la mairesse dit constater en se rendant à l’hôtel de ville que les mesures prises par les gouvernements donnent des airs d’apocalypse tant l’activité est réduite dans la métropole, et que le tout lui apparaît parfois surréel.

Elle souligne par ailleurs qu’il n’est pas question pour le moment de repousser davantage la date d’échéance du dernier versement d’impôt foncier de l’année. La Ville le réclame toujours pour le 2 juillet plutôt que le 1er juin comme c’est le cas habituellement.

«Je ne veux pas fermer la porte, mais pour l’instant ce n’est pas dans les cartons de repousser encore davantage le paiement du compte de taxes à Montréal», indique la mairesse. La Ville regarde quand même d’autres façons d’aider les Montréalais.

Avec Radio-Canada par Thomas Gerbet, François Messier, Romain Schué

Coronavirus en RDC : Félix Tshisekedi décrète l’état d’urgence et isole Kinshasa

mars 25, 2020

Félix Tshisekedi, le 24 mars lors de son allocution télévisée.

Félix Tshisekedi, le 24 mars lors de son allocution télévisée. © Présidence RDC

 

Le président de la RDC, Félix Tshisekedi, a décrété mardi soir « l’état d’urgence » ainsi que l’isolement de Kinshasa du reste du pays. Objectif : éviter la propagation du coronavirus hors de la capitale, où il reste pour l’instant cantonné.

Réclamé par plusieurs personnalités politiques ainsi que par la société civile ces derniers jours, l’état d’urgence a été décrété mardi soir par Félix Tshisekedi. Au cours de son allocution télévisée, le président congolais a également annoncé « l’interdiction de tous les voyages de Kinshasa vers les provinces, et des provinces vers Kinshasa, afin de permettre le confinement de la ville, foyer de la pandémie ».

Depuis l’annonce d’un premier cas de coronavirus en RDC, le 10 mars dernier, le pays a dénombré, selon le dernier bilan, 48 cas de contamination et trois décès liés au virus. Le 22 mars, Jacques Kyabula, gouverneur du Haut-Katanga, avait annoncé l’arrivée à Lubumbashi de deux individus touchés par le coronavirus. Ces deux cas, des passagers d’un vol Congo Airways, ont finalement été déclarés non-atteints le lendemain par le ministre de la Santé, Eteni Longondo.

Le 23 mars, les députés Claudel Lubaya, Patrick Muyaya, Juvénal Munubo ainsi que la sénatrice Francine Muyumba avaient notamment appelé au renforcement des mesures déjà édictées par le gouvernement et à l’isolement de la capitale. Ces derniers se sont dits satisfaits des nouvelles règles adoptées par le chef de l’État.

Usage de la chloroquine

À l’occasion de son discours, Félix Tshisekedi a également estimé qu’il était « urgent » de produire de la chloroquine « en quantité industrielle ». Le président a souligné que « tous les scientifiques n’ont pas encore marqué leur unanimité », mais souhaite « réfléchir sans délai » sur « l’opportunité d’une pareille démarche ».

Le président congolais a ainsi fait allusion à un récent communiqué de l’usine pharmaceutique Pharmakina, installée à Bukavu, dans l’est de la RDC. L’entreprise a affirmé être en mesure de « fournir de la quinine aux chercheurs disposés à travailler sur cette piste ».

Les avis des scientifiques sont partagés sur l’effet de la chloroquine, un antipaludéen bon marché, et de son dérivé, l’hydroxychloroquine, sur le virus. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) appelle à la prudence et « condamne l’usage de médicaments sans preuve de leur efficacité ».

Contacté par Jeune Afrique avant l’annonce du président Tshisekedi, le professeur Jean-Jacques Muyembe, virologue congolais chargé de coordonner la cellule de riposte, avait confirmé que ce médicament « faisait bien partie du plan de riposte en RDC, pour des cas spécifiques ».

Par Jeuneafrique avec AFP

L’état d’urgence déclaré dans l’Est du Tchad après des violences intercommunautaires

août 18, 2019

 

Le président tchadien Idriss Déby a déclaré dimanche l’état d’urgence dans deux provinces de l’est du pays et réclamé le désarmement des civils après des affrontements meurtriers entre communautés qui ont fait des dizaines de morts en août.

L’état d’urgence est déclaré pour trois mois dans les provinces du Sila et du Ouaddaï, à la frontière entre le Tchad et le Soudan. Des affrontements entre cultivateurs et éleveurs y ont fait plus de 50 morts depuis le 9 août, selon la présidence qui ne dresse pas de bilan plus précis.

Depuis plusieurs dizaines d’années, la province du Ouaddaï, zone de transhumance, est en proie à des conflits entre éleveurs nomades arabes et cultivateurs autochtones ouaddaïens.

« Dès maintenant, nous allons déployer des forces militaires qui vont assurer la sécurité de la population dans la zone », a assuré dimanche le président Déby, en déplacement dans le Sila pour cette annonce. « Dès que je quitte la province de Sila, il faut désarmer tous les civils de la zone qui ont des armes entre les mains », a-t-il ordonné.

Depuis le début de l’année, ces violences intercommunautaires se sont multipliées et ont gagné d’autres régions du Tchad.

Par Le Figaro.fr avec AFP

Le président des Maldives décrète l’état d’urgence, un ex-président arrêté

février 5, 2018

Le président des Maldives Abdulla Yameen, le 22 janvier 2014 à Colombo, au Sri Lanka / © AFP/Archives / LAKRUWAN WANNIARACHCHI

Le président des Maldives Abdulla Yameen a décrété l’état d’urgence pour une durée de 15 jours, avant que des forces armées n’encerclent la Cour suprême et qu’un ancien président soit arrêté, plongeant un peu plus le pays dans le chaos politique.

La répression menée contre l’opposition par le président Yameen ces dernières années a terni l’image paradisiaque de ce petit archipel comptant un peu plus de 400.000 habitants.

L’instauration de l’état d’urgence vient renforcer les pouvoirs déjà très vastes des forces de sécurité pour arrêter et maintenir en détention des suspects, et intervient alors que la Cour suprême et le gouvernement sont engagés dans un rapport de force tendu.

L’ex-président des Maldives et demi-frère d’Abdulla Yameen, Maumoon Abdul Gayoom, a été arrêté lundi par la police selon sa fille.

Agé de 80 ans, M. Gayoom qui a dirigé le pays d’une main de fer pendant 30 ans jusqu’aux premières élections démocratiques tenues en 2008, et qui s’est rangé depuis aux côtés de l’actuelle opposition menée par M. Nasheed, a été arrêté autour de minuit à son domicile de la capitale, Male, a écrit Yumna Maumoon sur Twitter.

« Je n’ai rien fait pour être arrêté », a déclaré M. Gayoom dans un message vidéo publié sur Twitter à l’intention de ses partisans, juste avant son arrestation. « Je vous demande de rester fermes et determinés également. Nous n’abandonnerons pas le travail de réforme que nous menons. »

– forces spéciales –

Un peu plus tôt, des forces lourdement armées et des unités spéciales de la police ont investi le bâtiment de la Cour suprême où le Président de la Cour Abdulla Saeed et d’autres personnes s’étaient réfugiées selon des déclarations de la Cour sur Twitter. Leur sort n’était pas connu dans l’immédiat.

Des centaines de personnes rassemblées devant la Cour de justice ont été aspergées de gaz au poivre par la police qui cherchait à les disperser.

Le président des Maldives a refusé la semaine dernière de libérer des prisonniers politiques comme le lui ordonnait la Cour suprême. Cette dernière avait cassé les condamnations en 2015 de neuf opposants, dont celle de l’ancien président Mohamed Nasheed, qui vit en exil au Royaume-Uni.

La Cour avait également ordonné jeudi la réintégration de douze députés démis de leurs mandats pour avoir fait défection du parti de M. Yameen. Cette décision permet théoriquement à l’opposition de retrouver la majorité absolue au Majlis, le parlement de l’archipel qui compte 85 sièges, et lui donnerait le pouvoir de renverser le gouvernement et le président.

Le gouvernement, qui avait déjà mis en garde la semaine dernière contre toute tentative de destitution ou d’arrestation du président, a déclaré lundi que la Cour n’était pas au-dessus de la loi.

L’intervention de la Cour suprême représente un revers majeur pour le président Abdulla Yameen et ouvre la voie au retour sur le territoire et à une candidature à la présidentielle de son grand rival, l’ancien président Nasheed, qu’il avait battu dans des circonstances controversées en 2013.

Le président Yameen a répondu en suspendant le Parlement et décrétant lundi l’état d’urgence.

Azima Shukoor, adjoint du président, a annoncé l’état d’urgence dans une allocution télévisée, après que le président Yameen eut envoyé trois lettres aux juges de la Cour suprême, leur demandant de revenir sur leur décision.

« La raison de cette déclaration est que la décision de la Cour suprême entrave le fonctionnement du gouvernement », a déclaré M. Shukoor.

– le régime sous pression –

Abdulla Yameen avait déjà décrété l’état d’urgence en novembre 2015, après une tentative d’assassinat présumée à son encontre. Le président est toutefois tenu d’informer le Parlement de toute déclaration de l’état d’urgence dans un délai de deux jours, selon des responsables.

Pour la députée de l’opposition Eva Abdulla, l’état d’urgence montre que le régime est sous pression.

« C’est un acte désespéré. Cela montre qu’il (Abdulla Yameen) a tout perdu: la confiance du peuple, du Parlement, des autres institutions et des cours des justice », a déclaré l’élue sur Twitter.

L’opposition a appelé la communauté internationale à faire pression sur le président Yameen pour qu’il respecte la décision de la Cour et mette un terme à la crise politique.

De leur côté, les Etats-Unis ont appelé lundi le gouvernement des Maldives au « respect des institutions démocratiques ».

Romandie.com avec(©AFP / 05 février 2018 22h30)                

L’Égypte se prépare à retrouver l’état d’urgence après les attentats anti-Coptes

avril 10, 2017

 

Des chrétiens égyptiens rassemblés le 9 avril 2017 à Tanta pour les funérailles des victimes des attentats / © AFP / STRINGER

L’Egypte s’apprêtait lundi à appliquer l’état d’urgence pour la première fois depuis les violences de 2013, après des attentats contre deux églises coptes qui ont fait 44 morts et renforcé l’inquiétude des chrétiens.

Le président Abdel Fattah Al-Sissi, qui dirige l’Egypte d’une main de fer depuis 2013, doit obtenir l’approbation du Parlement dans un délai de sept jours sur l’état d’urgence. Une formalité puisque la majorité des députés est acquise au président.

L’état d’urgence, qui doit être appliqué pour trois mois, élargit considérablement les pouvoirs policiers en matière d’arrestation, de surveillance, et peut imposer des restrictions à la liberté de mouvement.

Pour le député Yehia Kedouani, membre de la commission de Défense et de sécurité nationale, « la majorité du Parlement devrait approuver l’état d’urgence » car « la situation l’exige pour rétablir une sécurité totale ».

L’état d’urgence avait été observé pendant trois décennies sous le raïs Hosni Moubarak, et son abrogation était l’une des demandes principales des militants ayant conduit la révolte de 2011 qui a mis fin à son règne.

Supprimé en 2012, il avait été rétabli pendant un mois après la destitution du président islamiste Mohamed Morsi l’année suivante, au moment où les forces de sécurité réprimaient dans le sang ses partisans.

Des médecins légistes cherchent des indices après l’attentat à la bombe le 9 avril 2017 dans une église de Tanta en Egypte / © AFP / STRINGER

Il est en outre appliqué depuis plusieurs années dans une partie du nord de la péninsule du Sinaï, où le groupe jihadiste Etat islamique (EI) est très actif.

protection totale

L’annonce du président Sissi est intervenue dimanche soir quelques heures après un double attentat de l’EI contre deux églises coptes, à Alexandrie et à Tanta au nord du Caire, en pleine célébration de la fête des Rameaux.

Avec un bilan de 44 morts, ce sont les attentats les plus sanglants commis ces dernières années contre les Coptes qui représentent 10% des 92 millions d’Egyptiens.

Après avoir ordonné à l’armée de déployer l’armée pour protéger les « infrastructures vitales » du pays, le chef de l’Etat a réclamé des mesures « pour assurer une protection totale des frontières ».

Egypte : le principales attaques contre les églises coptes depuis 2011 / © AFP / Sabrina BLANCHARD, Thomas SAINT-CRICQ

« L’état d’urgence a été imposé en France, en Egypte pendant longtemps avant cela, pour faire face au terrorisme », a justifié le député M. Kedouani.

Selon lui, la mesure permettra notamment aux forces de sécurité de maintenir en détention pendant 45 jours « les éléments terroristes actifs qui sont connus des services, mais pour qui il n’y a pas de preuves matérielles permettant de les traduire en justice ».

L’EI, dont la branche égyptienne avait récemment menacé de multiplier les attaques contre les Coptes, a indiqué que les deux assauts avaient été menés par des kamikazes égyptiens.

Tellement triste

Lundi matin à Alexandrie, devant l’église Saint-Marc où la veille un kamikaze « équipé d’une ceinture explosive » a provoqué la mort de 17 morts, les enquêteurs prenaient des photos des boutiques endommagées.

Egypte: Sissi déclare l’état d’urgence pour trois mois / © Nile TV/AFP / –, Emmanuel Defouloy

Quelques femmes, toutes de noir vêtues et venues pour assister à la messe, montraient leur carte d’identité aux forces de l’ordre pour pouvoir entrer.

« Je suis tellement triste, je suis incapable de parler », confie une femme d’une quarantaine d’année.

L’autre attaque a eu lieu à Tanta, dans le delta du Nil à une centaine de km du Caire, dans l’église Mar Girgis (Saint-George). Elle a fait 27 morts et 78 blessés.

Les Coptes orthodoxes d’Egypte sont les chrétiens les plus nombreux au Moyen-Orient et la communauté la plus ancienne. Ils se disent victimes de discriminations de la part des autorités et de la majorité musulmane.

Les attaques de dimanche interviennent quatre mois après un attentat suicide revendiqué par l’EI contre une église du Caire qui avait fait 29 morts.

Elles renforcent aussi les inquiétudes sur la sécurité pour la visite du pape catholique François, attendu en Egypte les 28 et 29 avril.

Pour Mustapha Kamel al-Sayyid, professeur de sciences politiques à l’Université du Caire, l’adoption de l’état d’urgence relance les inquiétudes au moment où toutes les voix d’opposition sont réprimées.

« Sous M. Sissi, on voit que les arrestations et les jugements concernent également des gens qui n’ont aucun lien avec des actes terroristes », met en garde l’expert, en référence aux militants de l’opposition.

Romandie.com avec(©AFP / 10 avril 2017 11h37)

Gambie : Yahya Jammeh décrète l’état d’urgence à deux jours de l’investiture d’Adama Barrow

janvier 17, 2017

Yahya Jammeh lors de son dernier meeting de campagne le mardi 29 novembre 2016. © Jerome Delay/AP/SIPA

À deux jours de l’investiture du nouveau président Adama Barrow, Yahya Jammeh a déclaré l’état d’urgence en Gambie alors que ses homologues de la région l’appellent à quitter le pouvoir et qu’un navire de guerre nigérian fait route vers les côtes de son pays.

Après 22 ans passés à la tête de la Gambie, Yahya Jammeh semble avoir du mal à abandonner le pouvoir. Après avoir contesté le résultat des élections, qui donnait son rival Adama Barrow vainqueur, il a instauré l’état d’urgence mardi lors d’une allocution à la télévision publique. Après son recours raté auprès de la Cour suprême, il semblerait que le président ait trouvé un nouveau moyen retarder l’échéance. Mais celui-ci fonctionnera-t-il ?

Un navire nigérian en route vers les côtes gambiennes

Toujours est-il que la tension a encore monté d’un cran en Gambie, après que trois ministres de Jammeh ont démissionné, et alors qu’un navire de guerre nigérian croise le long des côtes ghanéennes en direction de la Gambie, rapporte la BBC. En effet, le président nigérian Muhammadu Buhari a été nommé médiateur par ses pairs de la Cedeao pour résoudre cette crise politique d’ampleur. Il lui faudra agir vite : la cérémonie d’investiture d’Adama Barrow, le vainqueur de l’élection présidentielle, est censée se tenir le 19 janvier prochain.

Les Gambiens entre crainte et incertitude

Ce dernier est toujours accueilli par le Sénégal dans l’attente de sa prise de pouvoir. Du côté de Yahya Jammeh, son sort est plus incertain que jamais. Après le Nigeria, le Maroc aurait à son tour proposé de l’accueillir, alors qu’Adama Barrow a officiellement déclaré qu’il n’était pas nécessaire qu’il quitte le pays. Si l’avenir semble imprévisible au plus haut sommet de l’État, la situation est toute aussi flou pour le reste de la population. Plusieurs milliers de Gambiens ont déjà quitté le pays, craignant que l’instabilité politique actuelle suscite une vague de violences. Pour ceux restés au pays, les prochains jours risquent de se dérouler dans l’attente d’un dénouement. Et dans l’inquiétude.

Jeuneafrique.com avec AFP

Le Venezuela placé en état d’urgence économique par la justice

février 12, 2016

Caracas – Le Tribunal suprême de justice du Venezuela (TSJ) a validé le décret du président Nicolas Maduro plaçant le pays en urgence économique, ignorant le rejet formulé le 22 janvier par le Parlement contrôlé par l’opposition.

Le décret est entré en vigueur à partir de sa publication et sa légitimité, sa validité, sa vigueur et son efficacité juridico-constitutionnelle sont irrévocables, conformément à ce qui est prévu dans la loi, a estimé le TSJ dans un avis publié jeudi soir sur sa page internet.

Le texte prévoit notamment le recours par le gouvernement aux moyens des entreprises privées (transport, distribution) pour garantir l’accès aux aliments, médicaments et biens de première nécessité et le contrôle des changes.

Le décret, instituant cet état d’urgence pour 60 jours dans un Venezuela en pleine crise économique en raison de la chute des cours du pétrole, avait été pris par le président socialiste Nicolas Maduro le 15 janvier.

Mais il avait été rejeté une semaine plus tard par le Parlement, où l’opposition est désormais majoritaire.

Saisie par des dirigeants du parti au pouvoir, la salle constitutionnelle du TSJ leur a finalement donné raison.

L’opposition, mais aussi les syndicats et les milieux d’affaires, craignaient que le décret menace la propriété et l’entreprise privées, détruise le pouvoir d’achat et nuise à l’emploi, rejetant de manière globale la poursuite des mêmes stratégies inefficaces face à la crise.

Le pays sud-américain, autrefois un riche producteur pétrolier grâce à ses immenses réserves de brut – les plus importantes au monde -, est plongé dans une grave crise économique avec la chute des cours du pétrole.

Au quotidien, celle-ci se traduit par une pénurie touchant des produits de base comme le café, l’huile ou les couches, obligeant les habitants à faire la queue pendant des heures, d’un supermarché à l’autre, pour pouvoir se fournir.

Romandie.com

France: Hollande veut prolonger l’état d’urgence pour trois mois

janvier 22, 2016

Paris – Le président français François Hollande veut demander au Parlement la prolongation pour trois mois, au-delà du 26 février, de l’état d’urgence instauré après les attentats de novembre à Paris, a rapporté vendredi le dirigeant du Parti communiste (PCF) après avoir été reçu à la présidence.

Le président nous a confirmé que plusieurs textes seraient présentés le 3 février en Conseil des ministres, dont la prolongation pour trois mois de l’état d’urgence, a déclaré le secrétaire national du PCF, Pierre Laurent, à l’issue d’un entretien avec le chef de l’Etat.

La présidence française n’a pas confirmé à ce stade cette information.

Décrété le 13 novembre au soir des pires attentats (130 morts, des centaines de blessés) commis en France depuis la Deuxième Guerre mondiale, l’état d’urgence doit s’achever le 26 février.

François Hollande, qui a consulté ces derniers jours les principaux dirigeants et partis politiques du pays, a jugé mercredi probable de le proroger au-delà de cette échéance, selon le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone.

Mais la question fait débat dans le pays, où des magistrats, des partis de gauche et des associations de défense des droits de l’Homme s’inquiètent de ce régime d’exception conférant à la police des moyens d’actions renforcés sans contrôle d’un juge judiciaire.

François Hollande ne nous a rassurés que sur un seul point: c’est que l’idée que l’état d’urgence serait prolongé tant que dure la menace de Daech (ndlr, acronyme arabe du groupe Etat islamique) n’est pas fondée, a ironisé vendredi Pierre Laurent.

Il faisait référence à l’émoi suscité dans la matinée par un entretien du Premier ministre socialiste Manuel Valls à la BBC, dans lequel le chef du gouvernement a estimé que la France pouvait utiliser tous les moyens face au terrorisme jusqu’à ce qu’on puisse en finir avec Daech.

Ces déclarations ont été interprétées par certains opposants comme une volonté de maintenir l’état d’urgence pendant des années, une intention que les services du chef du gouvernement ont catégoriquement démentie.

Depuis son entrée en vigueur, l’état d’urgence a permis de procéder à près de 400 assignations à résidence et 3.000 perquisitions.

Pour la première fois, le Conseil d’Etat, la plus haute juridiction administrative française, a décidé vendredi de suspendre l’une de ces assignations à résidence et condamné l’Etat à verser 1.500 euros à l’homme concerné.

La Ligue française des droits de l’Homme a saisi mercredi cette instance, en demandant de mettre fin à tout ou partie des contraintes de l’état d’urgence.

Mardi, des experts des Nations unies ont recommandé à la France de ne pas prolonger l’état d’urgence au-delà du 26 février, estimant qu’il imposait des restrictions excessives et disproportionnées aux libertés fondamentales.

Romandie.com avec(©AFP / 22 janvier 2016 18h30)

Attentats: Hollande veut prolonger l’état d’urgence de trois mois

novembre 15, 2015

Paris – Le président français François Hollande a indiqué dimanche aux responsables parlementaires qu’il souhaite que l’état d’urgence, décrété après les attentats sanglants de vendredi à Paris, dure trois mois, et avec un périmètre élargi, ont indiqué à l’AFP plusieurs sources parlementaires.

Le Conseil des ministres examinera mercredi un projet de modification de la loi de 1955 sur l’état d’urgence pour en revoir le périmètre et la durée, actuellement limitée à 12 jours sans vote du Parlement, a annoncé François Hollande aux responsables parlementaires et de partis.

Il nous a dit qu’il voulait que l’état d’urgence dure trois mois au minimum, ont déclaré plusieurs d’entre eux, dont Bruno Retailleau, président du groupe Les Républicains (droite) au Sénat, et Emmanuelle Cosse, secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts.

La prorogation de l’état d’urgence au-delà de 12 jours ne peut être autorisée que par une loi, votée par le Parlement, qui en fixe sa durée définitive.

Trois équipes de jihadistes ont semé la mort vendredi dans la capitale française, faisant 129 tués, dont une vingtaine d’étrangers, et plus de 350 blessés. Les attaques, coordonnées, ont été revendiquées par le groupe Etat islamique que combat la France avec des avions-bombardiers en Irak et Syrie.

La prolongation de l’état d’urgence sera aussi l’occasion d’ajuster le texte de 1955, a précisé le président du Sénat Gérard Larcher (Les Républicains) à sa sortie de l’entrevue.

Dans ce délai de douze jours, les deux commissions des Lois de l’Assemblée et du Sénat travailleront ensemble pour adapter cette loi de 1955 à la situation créée par les attentats, selon M. Larcher. Selon son entourage, le chef de l’Etat veut en refixer le périmètre ainsi que la durée.

L’état d’urgence permet aux autorités d’interdire la circulation des personnes et d’instituer des zones de protection ou de sécurité où le séjour des personnes est réglementé, selon la loi de 1955 qui a instauré cette procédure exceptionnelle au début de la guerre d’Algérie.

La déclaration de l’état d’urgence, annoncée par François Hollande après les attentats, s’applique par décret depuis samedi 00H00 en métropole.

Un second décret comporte des dispositions spécifiques applicables à l’ensemble des communes d’Ile-de-France, comme la possibilité d’assigner à résidence toute personne dont l’activité s’avère dangereuse pour la sécurité et l’ordre public, d’ordonner la fermeture provisoire de salles de spectacle ou encore la confiscation de certaines catégories d’armes.

Le décret permet aussi la possibilité de procéder à des perquisitions administratives en Ile-de-France.

En revanche, le décret ne fait pas référence à des mesures pour assurer le contrôle de la presse et des médias, une possibilité ouverte par l’état d’urgence.

Plusieurs fois mis en oeuvre durant la guerre d’Algérie, l’état d’urgence n’a été décrété que deux fois depuis: en 1985, en Nouvelle-Calédonie, lors des affrontements qui avaient touché l’archipel français du Pacifique, et en 2005, face aux émeutes dans les banlieues.

En 2005, les mesures que permet l’état d’urgence ont été en fait peu appliquées: sept préfets ont pris des arrêtés de couvre-feu, et dans 23 départements, a été interdite la vente au détail de récipients transportables de carburant et de matières inflammables.

Romandie.com avec(©AFP / 15 novembre 2015 18h47)