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La RDC dans la marche démocratique entre succès et échec

novembre 6, 2011

La République démocratique du Congo (RDC) est dans un tournant glissant de son histoire. Celui de bien réussir les élections présidentielles qui pointent à l’horizon du 28 novembre. Sinon ?

Entre devoir et obligation de citoyen, dans ce derby qui va se jouer entre Joseph Kabila (40 ans) du Parti du peuple pour la reconstruction et le développement (PPRD), Vital Kamerhe (51 ans) de l’Union pour la nation congolaise (UNC,) Léon Kengo wa Dondo (76 ans) ex-mobustiste et président du Sénat et Étienne Tsisekedi (78ans) de l’Union pour la démocratie et le progrès social( UDPS), les pouvoirs publics doivent veiller au grain pour le triomphe de la démocratie. Un exercice difficile celui du vote, d’aller aux urnes. Sans contrainte. Sans peur. Mais dans cette culture d’adoption et d’apprentissage, sur les onze candidats retenus, certaines figures qui y participent ont déjà été présentes en 2006 avec leur leur pourcentage de confiance pour se faire valoir comme Joseph-François Nzanga Mobutu, le fils de l’ex-dictateur zaïrois Joseph Mobutu, (4,8% au 1er tour) mais aussi le Dr Oscar Kashala (3,46% en 2006) et l’ex-rebelle et ancien ministre de la Décentralisation Antipas Mbusa (0,57%).

A ce niveau de la compétition électorale, il faut accepter l’alternance des partis par le jeu de leur existence donnant la place au débat, facteur et mesure d’audience pour la population de choisir le candidat de leurs aspirations. Certaines théories peu convaincantes ont la chance d’être véhiculées et n’ont pas la pleine capacité de transformer les idées en actes concrets et souvent très attendues car elles ont échoué sur les promesses jamais réalisées.

Il convient dans cette dynamique de la campagne qui se passe actuellement de respecter les opinions des autres dans la libre tribune des forums et d’espaces publicitaires. Une manière de grandir et de prouver à la face du monde que le Congo est un pays majeur qui sait faire autre chose et non seulement la guerre comme moyen d’expression au-delà des viols, des phénomènes des enfants soldats et autres enfants de la rue dormant au cimetière de la Gombé devenus sorciers, etc.

Le président de la Ceni, le pasteur Goy Mulunda en sa qualité de patron ayant la charge de gérer ce scrutin des titans et de défi, doit pouvoir être à la hauteur de le conduire à bon port, avec des coudées franches, sans risque de dérapage. Influer sur les forces de sécurité afin d’avoir un comportement exemplaire. Avoir l’œil sur toutes les missions de sécurisation et d’encadrement de la police concernant les campagnes afin de pouvoir établir les responsabilités en cas de désordre pour mieux sévir les contrevenants.

L’affichage des panneaux de campagne ne doit pas être l’apanage du pouvoir central moins encore d’un candidat pour son fief, élément non acquit car toute personne peut utiliser l’espace national ou les places publiques pour s’exprimer, au besoin de payer les droits s’il en faut. Il est hors d’usage que la force publique de la police fasse main basse sur le droit d’afficher de la part de l’opposition alors qu’elle doit être neutre et éviter l’ingérence pour se pencher du côté d’un candidat fut-il président sortant. L’arrestation samedi 5 novembre près de l’Institut de l’IPEN à Kinshasa de Martin Fayulu, président de l’Engagement pour la citoyenneté et le développement (Ecide), un parti embryon de l’UDPS, pendant l’opération d’affichage des effigies du candidat Étienne Tsisekedi, est une forme de hold-up de campagne.

Le fâcheux incident du samedi 5 novembre de la police contre le parti de la Démocratie chrétienne à Mariano emportant ses affiches, tout en dispersant violemment la population, est une honte qui tend à sonner l’alerte d’une dérive qui prépare un chemin pour ces présidentielles. La provocation annonce les couleurs de plusieurs manières tant à Kinshasa voire à l’intérieur du pays comme à Lubumbashi, préparant les ingrédients d’une sauce amère. Les animateurs ont le grand intérêt de savoir que la situation géographique de Kinshasa en cas de conflit n’est pas favorable aux déplacements dans la quête d’un point de refuge. La seule proximité évidente, c’est le Congo-Brazzaville par le beach Gobila et autres frontières poreuses limitées par le fleuve. L’axe de Matadi nécessite un parcours de 366 km, dans l’espoir de gagner l’Angola. Le rêve de se tourner vers Bandoudou autre région non moins proche, est une solution d’abandon.

La police est un service public chargé de la protection des citoyens donc du peuple. Elle doit veiller au maintien de l’ordre public et réprimer toute contravention qui relève de son ressort. Elle s’interdit le droit d’outrepasser ses obligations et le champ de son intervention.

Bernard NKOUNKOU