Posts Tagged ‘Étrangers’

France: le gouvernement veut porter à 90 jours la rétention des étrangers en attente d’expulsion

septembre 28, 2017

Le gouvernement veut porter à 90 jours la rétention des étrangers en attente d'expulsion

La rétention administrative permet de retenir un étranger faisant l’objet d’une décision d’éloignement dans l’attente de son renvoi forcé. Ci-dessus, le centre de rétention de Lingolsheim, près de Strasbourg, en avril 2012. PATRICK HERTZOG/AFP

Dans son projet de loi sur l’immigration, dont l’Agence France-Presse a obtenu une copie, et qui doit encore être transmis au Conseil d’État, le gouvernement prévoit aussi un tour de vis sur la rétention des «dublinés», ces migrants enregistrés dans un autre pays européen et censés y être renvoyés pour le traitement de leur demande d’asile.

Pour mieux lutter contre l’immigration irrégulière, le gouvernement envisage d’allonger à 90 jours, contre 45 aujourd’hui, la durée de la rétention pour les étrangers en attente d’expulsion, dans son projet de loi sur l’immigration, dont l’Agence France-Presse s’est procuré copie.

Selon ce texte «pour un droit d’asile garanti et une immigration maîtrisée», qui doit encore être transmis au Conseil d’Etat, «la durée maximale de la rétention ne doit pas (…) excéder quatre-vingt-dix jours». Mais «à titre exceptionnel» le juge pourrait ensuite ordonner une prolongation «de quinze jours», dans le cas où l’étranger ferait «obstruction» à son éloignement.

La rétention administrative permet de retenir un étranger faisant l’objet d’une décision d’éloignement dans l’attente de son renvoi forcé. À 90 jours, la France «resterait dans la fourchette basse de la moyenne européenne», a toutefois souligné une source proche du dossier, en rappelant que l’Allemagne par exemple prévoyait un délai de 180 jours.

Décriée par les associations, la rétention donne le temps aux pouvoirs publics de mener les démarches de renvoi auprès du pays d’origine. Or beaucoup d’Etats renâclent à émettre les «laissez-passer consulaires» nécessaires, ce qui freine les reconduites. Pour convaincre les «récalcitrants», Emmanuel Macron a nommé début septembre un ambassadeur ad hoc.

» Lire aussi – Migrations: la France se dote d’un ambassadeur

Dans le sillage du message de fermeté du président de la République sur l’immigration irrégulière, le régime de la «retenue» pour vérification du droit au séjour serait également durci, puisqu’elle passerait de 16 heures à «24 heures».

«Nous reconduisons beaucoup trop peu»

Emmanuel Macron, début septembre.

Le texte prévoit également un tour de vis sur la rétention des «dublinés», ces migrants enregistrés dans un autre pays européen et censés y être renvoyés pour le traitement de leur demande d’asile. La procédure est longue, complexe, et seuls 10% étaient effectivement transférés l’an dernier. Pour augmenter les taux, les «dublinés» pourraient être placés en rétention dès que la demande a été déposée auprès de l’Etat compétent, alors que jusqu’à présent, il fallait attendre que l’arrêté de transfert ait été pris, selon le texte.

Le président de la République, qui a demandé que le texte soit adopté «au premier semestre 2018», fait une nette distinction entre les réfugiés et les «migrants économiques», qui n’ont pas vocation selon lui à rester sur le territoire. «Nous reconduisons beaucoup trop peu», avait-il affirmé début septembre, en promettant des dispositions dans le projet de loi «pour permettre d’améliorer les retours vers les pays d’origine» comme le font «nos voisins, en particulier l’Allemagne». Au 1er semestre, l’Allemagne a expulsé 12.545 personnes. C’est autant que la France en 2016, alors que 91.000 personnes en situation irrégulière avaient été interpellées.

Plus de générosité pour les titres de séjour

Ce discours de fermeté s’accompagne d’une volonté affichée de mieux intégrer les réfugiés: le budget de la mission «asile et immigration» devrait augmenter de 25% l’an prochain, selon le projet de loi de Finances dévoilé mercredi, avec une hausse de «plus de 30%» pour la politique d’intégration à l’horizon 2020. Le projet de loi prévoit ainsi des dispositions «en faveur de l’attractivité et de l’accueil des talents et compétences», notamment pour faciliter le séjour des étudiants cherchant un emploi.

Sur la question de l’asile, il se montre plus généreux pour les titres de séjour: les personnes ayant obtenu la protection subsidiaire, qui donnait jusque là droit à un titre d’un an, bénéficieraient désormais d’une carte pluriannuelle «d’une durée maximale de quatre ans». Mais le texte prévoit aussi que l’Ofpra (Office français de protection des réfugiés et apatrides) pourrait juger irrecevable un dossier lorsque le demandeur «peut être réadmis dans un pays tiers sûr» – c’est-à-dire un pays sûr par lequel il aurait transité. La mesure, bien que prévue au niveau européen, risque de faire grincer des dents à l’Ofpra: dans un entretien à l’AFP en juin, son patron Pascal Brice avait dit ses inquiétudes sur cette notion qui pour lui n’est «pas compatible avec le droit d’asile».

Lefigaro.fr avec AFP agence

Washington réclame à l’Iran la « libération immédiate » de tous les prisonniers américains

juillet 16, 2017

Conférence de presse du président Hassan Rohani à l’occasion du premier anniversaire de l’entrée en vigueur de l’accord sur le nucléaire iranien, le 17 janvier 2017 / © AFP/Archives / ATTA KENARE

Les Etats-Unis réclament à l’Iran la « libération immédiate » de tous les Américains « injustement détenus » par la République islamique, a indiqué dimanche à l’AFP un responsable du département d’Etat après qu’un Américain accusé d' »infiltration » eut été condamné à dix ans de prison par la justice iranienne.

« Le régime iranien continue de détenir des ressortissants américains et d’autres étrangers sur la base de poursuites inventées en matière de sécurité nationale », a tonné ce responsable dans un contexte de très nette crispation entre Washington et Téhéran depuis l’arrivée au pouvoir du président Donald Trump.

Romandie.com avec(©AFP / 16 juillet 2017 16h37)                

Nigeria: Boko Haram se prépare à enlever des étrangers

mai 6, 2017

 

Une voiture de l’armée nigériane patrouille dans la ville de Banki, dans le nord-est du Nigeria, le 26 avril 2017 / © AFP/Archives / FLORIAN PLAUCHEUR

La Grande-Bretagne a affirmé vendredi que le groupe jihadiste Boko Haram se préparait à kidnapper des étrangers dans le nord-est du Nigeria.

Le Foreign Office à Londres a dit avoir reçu des rapports selon lesquels le groupe jihadiste « planifiait activement » l’enlèvement d’étrangers travaillant dans le pays dans la région de Bama, située dans l’État de Borno au nord-est du pays.

L’ambassade américaine à Abuja a déclaré dans un message à ses ressortissants que ce rapport était « crédible ».

Dans un avis aux voyageurs, la Grande-Bretagne et les États-Unis ont indiqué que la zone concernée se situe « le long de l’axe Banki-Kumshe », à la frontière avec le Cameroun.

Depuis deux ans, les insurgés ont été chassés de la plupart des territoires dont ils s’étaient emparés en 2014 pour fonder un califat islamique. Mais malgré cet affaiblissement, les attaques et attentats-suicides continuent.

Le conflit, qui dure depuis huit ans, a fait plus de 20.000 morts et 2,6 millions de déplacés, dévastant la région et rendant des millions de personnes dépendantes de l’aide humanitaire.

Romandie.com avec(©AFP / 06 mai 2017 11h14)                

Attaque de Ouagadougou : au moins 14 étrangers sur les 29 victimes

janvier 17, 2016

Ouagadougou – Quatorze ou quinze étrangers figurent parmi les 29 victimes de l’attaque jihadiste de Ouagadougou, selon des bilans différents donnés dimanche par un ministre burkinabè et le procureur du Faso, sept corps restant non-identifiés.

Selon le décompte du ministre de la Sécurité Intérieure Simon Compaoré, 4 Canadiens, 3 Ukrainiens, 2 Français, 2 Suisses, 2 Portugais et un Néerlandais ont été tués -soit 14 étrangers-, ainsi que 8 Burkinabè.

D’après le décompte du procureur Maïza Sereme, 4 Canadiens, 2 Ukrainiens, une Franco-Ukrainienne, 2 Français, 2 Suisses, un Portugais, un Néerlandais, un Américain et un Libyen ont péri -soit 15 étrangers-, ainsi que 7 Burkinabè.

Parmi les sept victimes encore non-identifiées, on dénombre 3 Blancs et 4 Noirs, a précisé le procureur.

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau avait affirmé samedi soir que 6 Canadiens avaient été tués mais il est possible que parmi ces 6 morts certains figurent parmi les non-identifiés ou aient une double nationalité.

Les Etats-Unis ont annoncé dans la matinée la mort d’un de leurs ressortissants.

En outre, trois jihadistes, deux à la peau blanche et un à la peau noire ont aussi été tués, selon le ministre.

Au stade actuel de l’enquête, on ne peut pas savoir le nombre exact de jihadistes, a souligné Simon Compaoré, interrogé sur les témoignages faisant état d’un nombre plus important que trois. Le ratissage continue, 129 hôtels ont été fouillés, a-t-il ajouté.

Concernant l’enquête, les jihadistes sont allés prier dans une mosquée derrière l’hôtel, une mosquée communément appelée Wahabiya, a-t-il déclaré, évoquant la possibilité que les jihadistes aient procédé à un repérage des lieux peut-être avec des complicités.

Le café Cappuccino, où il y a eu le plus de victimes, est un coin fréquenté par des étrangers. Si l’intention était de faire suffisamment mal aux étrangers, c’est là où on peut en trouver un nombre conséquent, a-t-il poursuivi.

Les jihadistes sont arrivés avec trois véhicules. Et ce sont eux qui y ont mis feu pour brouiller les indices, a-t-il ajouté.

Douze enquêteurs français – six gendarmes et six policiers – sont arrivés dimanche pour aider à mener l’enquête, selon une source diplomatique.

L’attaque a été revendiquée par le groupe jihadiste Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi), qui l’a attribuée au groupe Al-Mourabitoune du chef jihadiste Mokhtar Belmokhtar, selon SITE, une organisation américaine qui surveille les sites internet islamistes.

Romandie.com avec(©AFP / 17 janvier 2016 17h21)

Gabon : le poison xénophobe

septembre 10, 2015
Il n'est pas rare que xénophobie et politique s'entremêlent, comme ici lors d'une manifestation de l'opposition en mai 2011. © Wils Yanick Maniengui/AFP

Il n’est pas rare que xénophobie et politique s’entremêlent, comme ici lors d’une manifestation de l’opposition en mai 2011. © Wils Yanick Maniengui/AFP

À Libreville, il ne fait pas bon être identifié comme « étranger », et avoir un certificat de nationalité ou être né dans le pays ne protège pas toujours de la vindicte populaire. Enquête sur un malaise.

Interpellé le 3 août en France et brièvement placé en garde à vue, Maixent Accrombessi attend les éventuelles suites judiciaires. Si les magistrats français le soupçonnent de corruption, le directeur de cabinet d’Ali Bongo Ondimba est toujours protégé par la présomption d’innocence.

Accrombessi, « néo-Gabonais » détesté

Il en va tout autrement à Libreville, où un tribunal du peuple, siégeant aussi bien dans le bidonville de Kinguélé que dans les villas huppées de la Sablière, l’a depuis longtemps condamné. Ici, des hommes politiques déguisés en procureurs et des journalistes revendiquant une xénophobie de bon aloi ont juré d’avoir la peau de ce « néo-Gabonais » que l’on exècre parce qu’il occupe un poste que l’on estime réservé aux « Gabonais de souche » (né au Bénin, Accrombessi s’est installé au Gabon dans les années 1990).

« Quand vous avez été nommé à ce poste, j’étais de ceux qui avaient conclu à une grave erreur de casting, égratigne dans une lettre ouverte Jonas Moulenda, un ancien journaliste. Il s’agit d’un poste éminemment politique, réservé aux seuls nationaux. Dans les pays sérieux, on ne nomme pas des expatriés dans les instances décisionnelles de l’État. »

Même le mouvement de la société civile Ça suffit comme ça ! y est allé de sa lettre ouverte. La sienne est adressée au président béninois : « Le sentiment antibéninois a commencé à se développer dans nos villes et villages. Ce sentiment est perceptible à tous les niveaux : monsieur le Président, vos compatriotes sont désormais en danger au Gabon […]. M. Accrombessi n’a plus sa place ici. Pour les Gabonais, son départ est devenu une question de fierté nationale. »

Campagne xénophobe

Si elle a tout d’une chasse à l’homme, cette campagne ne vise pas que le seul Accrombessi. Ali Bongo en est lui-même devenu la cible depuis que le journaliste français Pierre Péan a exprimé ses doutes sur sa filiation. Dans le collimateur aussi, ces collaborateurs « néo-Gabonais » du chef de l’État accusés d’avoir mis le Palais du bord de mer en coupe réglée (ils forment ce que l’opposition appelle la « légion étrangère »).

Le rejet vise en priorité les patronymes à consonance non bantoue, à l’instar de celui de Liban Soleman, chef de cabinet né au Gabon mais dont le père a émigré de Somalie… « Nous ne les aimons pas pour ce qu’ils font. Pas pour ce qu’ils sont, explique une femme, haut placée dans la hiérarchie du Parti démocratique gabonais (PDG, au pouvoir). Ils ne nous épousent pas. Ils n’investissent pas chez nous. Ils n’y ont pas leur compte en banque, ils transfèrent leur argent chez eux. Pourquoi voulez-vous que nous les aimions ? »

Verrou de l’antichambre du bureau présidentiel, Accrombessi savait depuis le départ qu’aucune avanie ne lui serait épargnée. Mais quid des autres « étrangers » proches du pouvoir ? Ils vivent cachés, de préférence loin de la politique, et là réside le secret de leur longévité.

Samuel Dossou, magnat du pétrole d’origine béninoise sous Bongo père, l’a bien compris. Il a été un homme clé du Palais pendant quatre décennies, mais demeure un quasi-inconnu pour l’opinion publique. Invisible à Libreville, l’astrophysicien malien Cheick Modibo Diarra, nommé conseiller spécial en 2009, s’est depuis longtemps fait oublier. Influent visiteur du soir, le journaliste sénégalais Mactar Sylla a un temps eu la main sur la communication présidentielle, mais met un soin particulier à fuir les projecteurs, tout comme Jean-Denis Amoussou, conseiller du président. Leur discrétion leur a épargné la vindicte populaire.

Même chose pour le général Alioune Ibaba, le directeur général du protocole d’État et conseiller du président en matière de défense et de sécurité, dont l’ascendance sénégalaise ne semble pas troubler l’opinion. Épargnés aussi, le Britannique Lee White (directeur des parcs nationaux), son compatriote Jim Dutton (à la tête de l’Agence nationale des grands travaux) et l’ange gardien sud-coréen du « patron », Park Sang-chul.

Quant au contingent des Français, il tire bénéfice de la francophilie de la population. Citons Vincent Garrigues, consultant en communication, Guillaume Adam, le directeur de cabinet de la première dame, sans oublier les « historiques », tels Éric Chesnel, aujourd’hui conseiller…

Les attitudes discriminantes se multiplient

« Il n’y a pas plus d’étrangers à la présidence aujourd’hui qu’hier », tempère Patrick Mouguiama-Daouda, enseignant à l’université Omar-Bongo et conseiller d’Ali Bongo Ondimba. Dans son livre Un silure dans la nasse, publié en juin, il se montre inquiet de cette « rhétorique xénophobe et des attitudes discriminantes qui se développent ».

Ce n’est pas un hasard si la question de la libre circulation au sein de l’espace Cemac, à laquelle le chef de l’État est favorable, a tant fait débat à Libreville. Des vidéos postées sur internet incitent à la xénophobie, des journaux publient les actes de naissance d’hommes politiques « étrangers » pourtant dotés de passeports gabonais…

Le 27 août, dans son édition spéciale, l’hebdomadaire La Loupe, proche de l’opposition, vitupère contre « le pillage » du Gabon par des étrangers, proteste contre « l’occupation » et le fait que la « race gabonaise [ne soit] trouvable nulle part ». Le même journal parle même d’un « génocide des autochtones », dont il rend responsable les enseignants étrangers. « Il ne faut pas attendre un drame pour réagir », prévient Mouguiama-Daouda. Le drame est presque arrivé en avril dernier lorsque des émeutiers ont mis le feu à l’ambassade du Bénin à Libreville.

Une histoire pourtant nourrie de l’immigration

En 1978, 12 000 Béninois avaient été expulsés du Gabon à la suite d’un violent échange verbal ayant opposé Mathieu Kérékou à Omar Bongo Ondimba. Le premier avait accusé le second d’avoir participé au raid sur Cotonou orchestré par Bob Denard, en 1977. Le marché de Mont-Bouët, à Libreville, fut incendié, et les commerces, majoritairement tenus par des immigrés, furent pillés.

Le Gabon, petit pays de moins de 1,8 million d’habitants au sang mêlé, a pourtant intégré des vagues successives d’immigration. Il comptait 23 000 étrangers en 1970 : des Africains (majoritairement employés dans l’exploitation de l’okoumé), des Européens et des Libanais. Quelques années plus tard, le mouvement s’accélère. Les grands travaux d’aménagement attirent une main-d’œuvre toujours plus nombreuse.

En 1976, le Gabon recense déjà plus de 80 000 étrangers, dont 61 000 Africains (des Équato-Guinéens, des Camerounais et des Béninois pour la plupart). La crise économique freine un temps la tendance l’année suivante, mais, dès 1979, l’immigration reprend de plus belle. En 1985, le pays compte 139 000 étrangers, dont 85 000 Africains.

« Gabon d’abord »

Ses lois ne sont ni xénophobes ni tribalistes. Sa Constitution ne fait aucune distinction entre autochtones et allogènes et le code de nationalité garantit la naturalisation à « tout étranger résidant depuis cinq ans et ayant investi dans le pays » (art. 31). Mais l’application des textes est à géométrie variable.

« Certains fonctionnaires gabonais dits autochtones se sont arrogé le droit de juger qui mérite la nationalité et qui en est exclu, estime Mouguiama-Daouda. Résultat, ces personnes n’investissent pas parce qu’elles se sentent en insécurité. »

Pendant quarante-deux ans, Omar Bongo Ondimba a pratiqué la répartition « géopolitique » de la richesse nationale. Ce modèle a exacerbé les particularismes ethniques et fait du slogan patriotique « Gabon d’abord » l’expression d’une préférence nationale. La montée de l’intolérance envers les étrangers est devenue proportionnelle à l’aggravation des difficultés économiques.

Les étrangers ont raison de trembler lorsque la baisse du prix du baril fait convulser l’État providence. Ils sont les boucs émissaires du ressentiment d’une population qui ne bénéficie pas de la richesse nationale, encore très inégalement répartie. Des universitaires prêchent en faveur d’un dispositif pénal plus répressif pour stopper la xénophobie. Pas sûr que cela arrête ceux qui ont fait du départ de certains collaborateurs du président une affaire personnelle.


CE N’EST PAS FORCÉMENT MIEUX AILLEURS…

Le Gabon n’a évidemment pas le monopole de la violence xénophobe. Depuis des années, la Guinée équatoriale expulse à tour de bras des Africains attirés par sa prospérité pétrolière. Pourtant, selon des estimations, plus de 300 000 personnes sont originaires de l’étranger. Des rafles de la police visent périodiquement les marchands camerounais, des bijoutiers sénégalais, des vendeurs ambulants maliens, les ouvriers nigérians.

En 2007, le gouvernement a interdit aux Ouest-Africains de devenir propriétaires d’épicerie. Les magasins des contrevenants ont été fermés ou repris par l’État. En 2004, alors que le pays manquait de travailleurs qualifiés, une loi a été votée limitant à 30 % la proportion de travailleurs étrangers au sein des entreprises…

Un peu plus loin, au Congo-Brazzaville, les autorités ont lancé en avril une opération de vérification des titres de séjour visant les Congolais de Kinshasa. En trois semaines, 140 000 « Zaïrois » ont regagné leur pays d’origine. L’Angola, dont les relations ont longtemps été tendues avec Kinshasa, a expulsé lui aussi nombre de ressortissants de RD Congo. Quant à l’Afrique du Sud postapartheid, elle est le théâtre d’émeutes xénophobes récurrentes sur fond de chômage endémique. Les dernières en date, en avril, ont fait une dizaine de victimes (en 2008, près de 70 personnes avaient perdu la vie).

Afrique du Sud: plus de 5.000 étrangers déplacés par les violence xénophobes

avril 17, 2015

Afrique du Sud: plus de 5.000 étrangers déplacés par les violence xénophobes
Afrique du Sud: plus de 5.000 étrangers déplacés par les violence xénophobes © AFP

Plus de 5. 000 étrangers, surtout des demandeurs d’asile et réfugiés africains, ont été déplacés par les violences xénophobes qui secouent l’Afrique du Sud depuis trois semaines, a affirmé vendredi le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), qui s’est dit « très préoccupé ».

« En Afrique du Sud, les attaques xénophobes au cours des trois dernières semaines ont tué six personnes et déplacé plus de 5. 000 étrangers, dont des réfugiés et des demandeurs d’asile dans la province de Kwazulu-Natal », a déclaré un porte-parole du HCR, Adrian Edwards, lors d’un point presse à Genève.

« La plupart sont originaires de pays africains. La plupart sont des demandeurs d’asile. La majorité vient du Mozambique, du Malawi et du Zimbabwe. D’autres du Burundi, RDC et Rwanda », a précisé une autre porte-parole du HCR, Karin de Gruijl.

50% des étrangers ayant fui les violences sont « sans documents », c’est-à-dire qu’ils sont entrés en Afrique du Sud de façon illégale, a-t-elle indiqué.

« Le HCR est très préoccupé. Nous avons salué la réponse du gouvernement qui essaie de contenir la situation et de fournir de l’aide à ceux qui ont dû fuir leurs maisons », a indiqué M. Edwards.

« Ceux qui sont affectés par ces attaques xénophobes sont des réfugiés et des demandeurs d’asile ayant été obligés de fuir leurs propres pays en raison de la guerre et des persécutions. Ils sont en Afrique du Sud car ils ont besoin d’être protégés », a-t-il relevé.

L’agence onusienne a envoyé une équipe à Durban pour évaluer la situation.

Les déplacés ont été regroupés dans quatre abris. Mais les besoins en abris devraient augmenter, a averti le HCR.

Un premier groupe a été installé dans un centre de sports à Chatsworth, avec 1. 400 personnes dont essentiellement des hommes.

Par ailleurs, 300 personnes sont regroupées à Isipingo et 450 autres à Greenwood Park. Et 1. 500 autres ont été installées dans un centre à Phoenix.

Les conditions de vie dans ces centres sont « très basiques » et doivent être améliorées pour répondre aux besoins sanitaires et de santé des étrangers, a expliqué M. Edwards.

D’autres étrangers ont trouvé refuge dans les mosquées, églises et autres bâtiments.

En 2008, lors des pires émeutes xénophobes d’Afrique du Sud, il y avait eu 62 morts, dont une vingtaine de Sud-Africains pris dans les violences, et des dizaines de milliers de déplacés.

Jeuneafrique.com

Tripoli: évacuation « impossible »

août 21, 2011

Le navire maltais qui devait évacuer des ressortissants de plusieurs nationalités de Tripoli vers Malte n’est pas entré dans le port à cause des tirs qu’il a essuyés, a déclaré une porte-parole du ministère polonais des Affaires étrangères.

« Des discussions se poursuivent avec les rebelles pour permettre au navire d’entrer dans le port et évacuer les étrangers en toute sécurité », a-t-elle ajouté.

Selon le ministère des Affaires étrangères britannique, huit ou neuf ressortissants de ce pays, ainsi que des personnes d’autres nationalités, étaient concernés par cette évacuation.

Lefigaro.fr avec AFP

Des Britanniques évacués de Tripoli

août 21, 2011

Des ressortissants britanniques et d’autres nationalités doivent être évacués aujourd’hui de Tripoli vers Malte, alors que des combats ont gagné la capitale libyenne, a indiqué le Foreign Office.

Un navire dépêché par le gouvernement maltais « devait quitter (Tripoli) à 9h00 heure locale » pour La Vallette, a indiqué une porte-parole du ministère britannique, qui n’a cependant pas pu confirmer son départ. Huit ou neuf ressortissants britanniques sont concernés à ce stade, mais des personnes d’autres nationalités devaient également embarquer, a-t-elle indiqué.

« Nous avons connaissance de ressortissants étrangers, y compris des Britanniques qui quittent le pays ce matin », avait indiqué le secrétaire d’Etat aux Affaires étrangères Alistair Burt plus tôt sur la BBC. « Notre conseil depuis longtemps a été de dire (à nos ressortissants à Tripoli) de quitter le pays dès que s’en présentait l’occasion », a-t-il précisé. « La plupart de ceux qui sont restés sont installés sur place, ont pour beaucoup des familles et des proches et ont choisi de rester à Tripoli ».

La Grande-Bretagne a évacué des centaines de ressortissants en février dernier, lors du début des combats, et a demandé à ceux restés sur place, bi-nationaux, journalistes et personnels de santé, de s’enregistrer auprès du Foreign Office. « Plusieurs options » leur ont été proposés pour quitter le pays depuis, selon la porte-parole, dont le navire maltais.

Lefigaro.fr avec AFP