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La Croatie s’apprête à intégrer l’euro et l’espace Schengen

décembre 31, 2022
La Croatie s'apprete a integrer l'euro et l'espace Schengen
La Croatie s’apprête à intégrer l’euro et l’espace Schengen© AFP/Denis LOVROVIC

La Croatie comptait les heures samedi avant de passer à l’euro et d’entrer dans l’espace Schengen de libre circulation, deux étapes majeures pour ce petit pays des Balkans qui a rejoint l’Union européenne voilà près d’une décennie.

A minuit (23H00 GMT) samedi, la Croatie dira adieu à sa monnaie, la kuna, pour devenir le vingtième membre de la zone euro.

Elle sera en même temps le 27e Etat à avoir rejoint l’espace Schengen, une vaste zone au sein de laquelle plus de 400 millions de personnes peuvent voyager librement, sans contrôles aux frontières intérieures.

Les journaux locaux ont salué samedi les deux événements, le quotidien Vecernji List les qualifiant de « couronnement de l’adhésion à l’UE » de la Croatie, où la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen est attendue dimanche pour l’occasion.

Ce pays qui est dans l’Union européenne depuis juillet 2013 a proclamé son indépendance de la Yougoslavie en 1991 et le conflit qui a suivi (1991-1995) a fait quelque 20.000 morts.

« Objectifs stratégiques »

Les dirigeants croates soulignent régulièrement les bénéfices que retireront selon eux leurs 3,9 millions de compatriotes de l’entrée dans la zone euro et dans l’espace Schengen.

« Deux objectifs stratégiques pour davantage d’intégration à l’UE », a insisté mercredi le Premier ministre conservateur Andrej Plenkovic.

Pour les experts, le passage à l’euro contribuera à protéger l’économie croate, l’une des plus faibles de l’UE, dans un monde soumis à une inflation galopante, à une grave crise énergétique et à l’insécurité géopolitique depuis le début de l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février.

En novembre, l’inflation a atteint 13,5 % en Croatie, contre 10 % dans la zone euro.

Des pays d’Europe de l’Est membres de l’UE mais n’ayant pas opté pour euro, comme la Pologne et la Hongrie, se sont révélés encore plus vulnérables face à l’envolée des prix.

Pour le gouverneur de la banque centrale croate (Banque nationale de Croatie, HNB), Boris Vujcic, l’abandon de la kuna, qui avait été mise en circulation en 1994, est la « seule politique raisonnable ».

« L’euro apporte certainement de la stabilité et de la sécurité » économiques, a à ce sujet dit à l’AFP Ana Sabic, une responsable de la HNB.

Tous les segments de la société ? individus, compagnies et État – tireront avantage de l’adoption de l’euro, a-t-elle insisté.

Les experts citent en particulier la suppression des risques de change et de meilleures conditions pour les emprunts.

« Club d’élite »

Les Croates éprouvent pour leur part des sentiments mêlés : s’ils se réjouissent en général de la fin des contrôles aux frontières, le changement de monnaie inspire de la méfiance.

Ces derniers jours, les clients ont ainsi fait la queue devant les banques et les distributeurs automatiques de billets pour retirer de l’argent, craignant des problèmes de paiement au lendemain de la période de transition.

Après minuit, le gouverneur de la banque centrale retirera à cet égard symboliquement des euros de l’un de ces distributeurs dans le centre de Zagreb.

Nombre d’entre eux redoutent par ailleurs que l’introduction de l’euro n’entraîne une hausse des prix – en particulier que les entreprises ne les arrondissent au niveau supérieur au moment de la conversion.

« Nous allons pleurer notre kuna, les prix vont exploser », se lamente dans la capitale Drazen Golemac, un retraité âgé de 63 ans. Son épouse Sandra se veut toutefois optimiste et se dit sûre que « l’euro a plus de valeur ».

Pour Marko Pavic, un employé d’une agence de tourisme, « la Croatie rejoint un club d’élite ». Mais « l’euro était déjà une mesure de valeur, psychologiquement il n’y a rien de nouveau », lâche-t-il.

« Rien ne change le 1er janvier, tout est calculé en euros depuis deux décennies de toute manière », observe aussi Neven Banic, un autre employé.

L’euro est en outre déjà très présent en Croatie. Environ 80 % des dépôts bancaires y sont libellés dans cette devise, ses principaux partenaires se trouvent dans la zone euro et le tourisme, qui constitue 20 % de son PIB, est alimenté par une importante clientèle européenne.

Coup de fouet au tourisme

La Croatie a accueilli cette année quatre fois plus de touristes qu’elle ne compte d’habitants et l’entrée dans la zone Schengen va donner un coup de fouet à ce secteur.

Les longues files d’attente à ses frontières avec ses voisins de l’UE que sont la Slovénie et la Hongrie feront partie du passé.

Dimanche, 73 postes-frontière vont fermer. Dans les aéroports, le changement se fera le 26 mars, pour des raisons techniques.

Parallèlement, la situation aux frontières de la Croatie avec ses voisins non-membres de l’UE ? Bosnie, Monténégro et Serbie ? ne va guère changer : elle y applique déjà les règles de l’espace Schengen.

La répression de l’immigration illégale reste en revanche un défi majeur. Depuis qu’elle a rejoint l’UE, la Croatie a hérité de la lourde tâche de protéger une frontière extérieure terrestre longue de plus de 1.350 km dont la majeure partie est partagée avec la Bosnie.

Elle se trouve sur la route dite des Balkans occidentaux empruntée par les migrants, mais aussi par des trafiquants d’armes, de drogue et d’êtres humains.

Après le reflux des passages clandestins lié à la crise sanitaire, la Croatie a enregistré 30.000 migrants illégaux au cours des dix premiers mois de 2022, soit une augmentation de 150 % par rapport à la même période de l’année précédente.

Avec Le Point par AFP

L’euro à parité avec le dollar pour la première fois depuis 2002

juillet 12, 2022
Des billets de banque et des pièces de monnaie.

Pour la première fois depuis 2002, l’euro a atteint la parité avec le dollar américain. L’euro est affecté par le risque d’une coupure des livraisons de gaz russe à l’Union européenne. Photo : Reuters/Kai Pfaffenbach

L’euro est tombé mardi à un dollar, seuil qui n’avait pas été atteint depuis l’année de sa mise en circulation il y a deux décennies, plombé par le risque d’une coupure des approvisionnements russes en gaz pour l’Union européenne.

Les investisseurs privilégiaient le billet vert qui a gagné près de 14 % depuis le début de l’année et s’est brièvement échangé à un dollar pour un euro, un sommet depuis décembre 2002, quand les interrogations sur la toute nouvelle monnaie unique pesaient sur son cours.

Le marché s’inquiète d’une crise énergétique majeure sur le Vieux Continent, doutant du rétablissement par la Russie des flux de gaz après une interruption pour maintenance sur le gazoduc Nord Stream 1. Cette situation accentue les craintes de récession en Europe.

L’énergie en provenance de Russie est au cœur de la tourmente en Europe, et l’annonce par le Canada samedi qu’il restituerait à l’Allemagne des turbines destinées au gazoduc Nord Stream pour atténuer la crise énergétique avec la Russie est sans impact positif, commente Jeffrey Halley, analyste chez Oanda.

« La question clé est de savoir si le gaz reviendra après le 21 juillet. Les marchés semblent avoir déjà pris leur décision. »— Une citation de  Jeffrey Halley, analyste chez Oanda

Pour Mark Haefele, analyste chez UBS, un arrêt des livraisons russes de gaz en Europe causerait une récession dans toute la zone euro avec trois trimestres consécutifs de contraction de l’économie.

Resserrer la politique monétaire

La Banque centrale européenne (BCE) aura donc du mal à resserrer sa politique monétaire pour lutter contre l’inflation galopante sans aggraver la situation économique.

La Réserve fédérale américaine (Fed) a plus de marge de manœuvre pour poursuivre ses hausses des taux, les chiffres de l’emploi publiés vendredi ayant montré que l’économie des États-Unis résiste pour l’instant mieux.

La dégringolade de l’euro pourrait encore se poursuivre.

La tour de la Banque centrale européenne, la nuit.

La tour de la Banque centrale européenne (BCE). Il sera difficile de resserrer la politique monétaire en Europe pour lutter contre l’inflation, sans aggraver la situation économique – l’Europe risque une récession (Archives). Photo : Getty Images/AFP/Daniel Roland

Mercredi, les données sur l’inflation en France, en Allemagne et aux États-Unis pourraient nourrir les inquiétudes des investisseurs sur une divergence des économies des deux côtés de l’Atlantique.

Si l’inflation américaine est plus forte que le marché ne le prévoit, cela pourrait profiter au dollar, les investisseurs pariant que la Fed va devoir agir encore plus vite pour remonter ses taux, estime Fawad Razaqzada, analyste chez Forex.com.

L’euro est très légèrement remonté après avoir atteint un dollar, et s’échangeait vers 10 h 10 GMT pour 1,0024 $.

Les investisseurs peinent à franchir le cap symbolique de la parité et à faire tomber l’euro sous ce niveau, estime Walid Koudmani, analyste chez XTB.

« Ce rythme lent prouve qu’il s’agit d’un mouvement dans la durée de vente de l’euro et d’achat du dollar, et pas une manipulation du marché. »— Une citation de  Fawad Razaqzada, analyste chez Forex.com

L’euro est également en difficulté face au franc suisse, également une valeur refuge : il a reculé à 0,9836 franc suisse, un plus bas depuis 2015.

Et le dollar brille aussi face aux autres monnaies considérées comme vulnérables au risque : la livre sterling a plongé jusqu’à 1,1807 $, un niveau plus atteint depuis mars 2020, quand le début de la pandémie de COVID-19 en Europe, en pleines négociations sur le Brexit, avait fait reculer la devise britannique à son plus bas niveau depuis 1985.

Conséquences sur les importations

Près de la moitié des produits importés dans la zone euro sont facturés en dollars, contre moins de 40 % en euros, selon l’office européen des statistiques Eurostat.

C’est par exemple le cas de beaucoup de matières premières, à commencer par le pétrole et le gaz, dont les cours ont déjà grimpé ces derniers mois dans le contexte de la guerre en Ukraine.

Mais avec la dépréciation de la monnaie européenne, il faut davantage d’euros pour acheter les produits importés en dollars. Les produits importés perdent en compétitivité […] et sont donc plus chers, indique Isabelle Méjean, professeure à Sciences Po. Cela contribue à accélérer l’inflation et menace le pouvoir d’achat des ménages.

Accessoirement, la dépréciation de l’euro par rapport au dollar va clairement freiner le tourisme des Européens surtout aux États-Unis, prévient William De Vijlder, économiste de BNP Paribas : comme ils ont besoin de davantage d’euros pour acquitter la même somme en dollars, la facture de leur séjour augmente aux États-Unis, ainsi que dans les pays dont la monnaie est arrimée au dollar (Qatar, Jordanie).

A contrario, les touristes américains mais aussi qataris ou jordaniens gagnent au change : lors de leurs séjours en zone euro, ils peuvent consommer plus avec la même somme de dollars.

L’effet de la baisse de l’euro varie selon la dépendance des entreprises au commerce extérieur et à l’énergie.

« Les entreprises qui exportent hors de la zone euro bénéficient de la dépréciation de l’euro, car leurs prix sont plus compétitifs [une fois convertis en dollars NDLR], tandis que les entreprises qui importent se retrouvent pénalisées. »— Une citation de  Philippe Mutricy, directeur des études de la banque publique Bpifrance

En revanche, pour les entreprises dépendantes des matières premières et de l’énergie et qui exportent peu, comme les artisans locaux, les coûts explosent.

La grande gagnante de la baisse de l’euro est l’industrie manufacturière qui exporte ses produits à l’étranger, notamment l’aéronautique, l’automobile, le luxe ou la chimie.

Préparés aux chocs

Et les grands groupes sont mieux préparés aux chocs, car ils bénéficient d’un mécanisme de couverture qui permet d’atténuer la fluctuation des cours de devises, souligne Philippe Mutricy. Ils achètent des devises à l’avance à un cours intéressant qui protège des variations de cours.

Pour le remboursement de la dette des pays européens, l’impact est moins évident.

Davantage de croissance peut faciliter le remboursement de la dette, explique Isabelle Méjean, sous réserve que les marchés considèrent la dette européenne comme suffisamment sûre et que les taux d’intérêt restent bas.

Mais pour les États qui ont émis des obligations libellées en dollars, une dépréciation de l’euro par rapport au dollar augmente le coût du remboursement.

La dépréciation de l’euro, en accélérant l’inflation, peut inciter la BCE à relever plus vite ses taux d’intérêt. Elle se prépare à les remonter en juillet pour la première fois depuis onze ans.

On peut dire que la BCE ne devrait pas réagir au renchérissement des matières premières, mais son défi de regagner le contrôle sur l’inflation devient encore plus grand, car le prix des importations augmente à cause de l’augmentation du taux de change, souligne William De Vijlder.

La Banque de France estimait aussi fin mai que la faiblesse de l’euro pourrait compliquer les efforts de la BCE pour maîtriser l’inflation.

Par Radio-Canada avec Agence France-Presse

Le choix de la Croatie pour l’effigie de son euro crée la polémique

août 25, 2021

Le visage de Nikola Tesla pourrait figurer sur les pièces du nouvel euro croate, ce qui ne plaît pas à la Serbie, rapporte le « Wall Street Journal ».

En Croatie, Nikola Tesla est considere comme un heros national. Une statue de lui trone notamment au centre de la place centrale de Zagreb.
En Croatie, Nikola Tesla est considéré comme un héros national. Une statue de lui trône notamment au centre de la place centrale de Zagreb.© DENIS LOVROVIC / AFP

La monnaie européenne se retrouve, bien malgré elle, au cœur d’une polémique serbo-croate. À partir de 2023, l’euro circulera en Croatie. D’ici là, le pays devra choisir quelle personnalité historique apparaîtra sur ses pièces. En juillet, les Croates ont pu répondre à une consultation et ont choisi Nikola Tesla, célèbre pour ses travaux sur le courant alternatif au XIXe siècle, pour être l’effigie de leur euro. Le hic, c’est que l’ingénieur est d’origine serbe et que la Serbie refuse catégoriquement que son visage soit frappé sur les pièces de monnaie croates, rapporte le Wall Street Journal.

La Banque nationale serbe (NBS) entend tout faire pour éviter que Nikola Tesla se retrouve sur les pièces croates. Jorgovanka Tabaković, la gouverneure de la NBS, s’est rapprochée de la Commission européenne pour faire barrage à l’initiative de la Croatie. Elle estime qu’un tel acte « constituerait une appropriation du patrimoine culturel et scientifique du peuple serbe ». Autre argument avancé par les autorités serbes : Nikola Tesla est déjà l’effigie d’une monnaie européenne, puisqu’il figure sur les billets de 100 dinars serbes.

Nikola Tesla était plus Serbe que Croate ?

Nina Obuljen Koržinek, ministre de la Culture croate, estime de son côté que Jorgovanka Tabaković a créé une polémique pour rien et que Nikola Tesla fait autant partie du patrimoine culturel croate que serbe, puisqu’il est né à Smiljan, village croate.

La Serbie et la Croatie se disputent l’héritage de Nikola Tesla depuis des décennies. Le scientifique est né en 1856 de parents serbes, mais dans une partie de l’empire d’Autriche qui appartient aujourd’hui à la Croatie. Il est ensuite décédé en janvier 1943 à New York, après avoir émigré aux États-Unis en 1884.

Par Le point avec AFP

Le Danois Christian Eriksen victime d’un malaise à l’Euro, le match interrompu

juin 12, 2021

Le Danois Christian Eriksen est dans un état stable après s’être effondré sur le terrain, samedi, à Copenhague, pendant le match de son pays contre la Finlande à l’Euro.

Christian Eriksen s'est effondré à la 43e minute du match contre la Finlande.

© AFP/FRIEDEMANN VOGEL/Getty Images Christian Eriksen s’est effondré à la 43e minute du match contre la Finlande.

Le joueur de 29 ans, victime d’un malaise à la 43e minute de la rencontre, a été transporté à l’hôpital national de Copenhague situé tout près du stade, a annoncé l’UEFA, qui a convoqué une réunion d’urgence avec les représentants des deux équipes et les officiels.

D’autres détails sont attendus vers 13 h 45 (HAE). La fédération danoise de soccer a précisé qu’Eriksen était conscient et qu’il devait subir des tests approfondis.

Eriksen se rendait à la réception d’une rentrée de touche lorsqu’il s’est effondré sans avertissement. Les équipes médicales se sont aussitôt portées à son secours.

Un massage cardiaque a été pratiqué sur Eriksen pendant que ses coéquipiers formaient un écran devant lui. Il a finalement quitté le stade sur une civière entourée de draps.

Christian Eriksen, 29 ans, a été victime d’un malaise à la 43e minute de la rencontre.

© Wolgang Rattay/Reuters Christian Eriksen, 29 ans, a été victime d’un malaise à la 43e minute de la rencontre.

Des photographes présents au stade ont pu apercevoir Eriksen, conscient, sur la civière.

L’UEFA a annoncé quelques minutes plus tard que le match était interrompu.

Avec  CBC/Radio-Canada 

La France et l’Italie, toujours mauvais élèves de la zone euro

novembre 20, 2019

Bruxelles épingle les budgets des pays qui ne fournissent pas assez d’efforts pour réduire leurs dettes.

Emmanuel Macron n’avait-il pas désamorcé la critique à l’avance en la qualifiant de « débat d’un autre siècle » ?

La France se retrouve, comme prévu, aux côtés de l’Italie, dans un petit groupe de pays membres de la zone euro épinglés pour leur non-respect des règles du Pacte de stabilité et de croissance dans leurs budgets. Paris se distingue même en étant le seul à afficher cette année un déficit supérieur à la fameuse norme de 3 %, conspuée par le président de la République dans une interview à The Economist il y a quinze jours.

La Commission de Bruxelles ne déterre pas la hache de guerre pour autant. Elle note que la prévision de déficit (3,1 %) est proche du seuil toléré, temporaire et due à l’impact d’une seule mesure (la transformation du crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi en baisse permanente de la con­tribution sociale des employeurs). Pour la première fois depuis la création de l’euro, aucun État membre ne fait l’objet d’une procédure pour déficit excessif.

Bruxelles cherche à se montrer conciliante, tant avec la France qu’avec l’Italie, l’Espagne ou la Belgique, également tancées car elles n’ont « pas utilisé suffisamment les bonnes conditions économiques pour réduire leurs dettes et ne comptent pas le faire en 2020, ce qui les place en position de risque en cas de choc financier », selon Valdis Dombrovskis, vice-président de la Commission. Contrairement au Portugal, à la Slovénie, à la Slovaquie ou à la Finlande, sur la bonne voie, tout en restant parmi les pays qui risquent d’enfreindre les règles de l’euro l’an prochain.

Révision des règles

Pierre Moscovici, commissaire à l’Économie sortant dans l’équipe de Jean-Claude Juncker, souligne la « flexibilité » adoptée dans « l’application intelligente de nos règles communes en tenant compte des situations nationales ». Cela ne l’empêche pas de regretter « l’absence d’effort structurel » de la France, qui « implique une stabilisation de la dette à un niveau très élevé, proche de 100 % du PIB, mais pas de réduction ». Pire encore pour l’Italie, à 136,8 % l’an prochain et 137,4 % prévus en 2021.

Cela tombe bien: le successeur de Moscovici dans l’équipe d’Ursula von der Leyen n’est autre que l’ancien premier ministre italien Paolo Gentiloni, partisan d’une réforme des critères de Maastricht sur l’euro. La future présidente de la Commission, qui devrait prendre ses fonctions le 1er décembre, s’est toutefois d’ores et déjà targuée d’un « consensus » sur ces règles « claires », offrant suffisamment de marges de manœuvre. Il n’empêche, le débat, dans lequel s’est engouffré le chef de l’État français, fait rage en vue d’une possible révision l’an prochain.

À l’aune de ces critères contestés, neuf pays se classent parmi les bons élèves, dont l’Allemagne, les Pays-Bas, le Luxembourg, Malte ou l’Autriche, mais aussi l’Irlande, la Grèce et Chypre, dont ce n’était pas le cas il y a encore peu de temps. Les tout premiers de la classe, Berlin et La Haye, sont une nouvelle fois appelés par la Commission à en « faire beaucoup plus » pour utiliser leurs « excédents absolument gigantesques » dans la relance d’une économie européenne en ralentissement.

Le Figaro.fr par Florentin Collomp

Le ralentissement économique se confirme dans la zone euro

octobre 31, 2019

 

La croissance de la zone euro stagne mais reste faible avec une augmentation de 0,2% au troisième trimestre annoncée ce jeudi.

Le ralentissement économique mondial se ressent de plus en plus à travers le continent européen. Au lendemain de la publication des chiffres de la croissance du troisième trimestre, en France, Eurostat vient de dévoiler trois séries d’indicateurs : le taux d’inflation, le taux de chômage et l’évolution du PIB dans la zone euro. La croissance dans la zone euro atteint 0,2%, et 0,3% dans l’Union européenne, selon une première estimation d’Eurostat ce jeudi, signe d’une stagnation de l’activité en Europe.

Ces derniers trimestres, la croissance a fléchi, passant de 0,4 point au début de l’année à 0,2 point sur les deux dernières périodes. Dans l’Union, le ralentissement est encore plus sensible : le PIB a augmenté de son côté de 0,4% et 0,5% fin 2018 et début 2019, puis 0,2% et 0,3% sur les deuxième et troisième trimestre de cette année. L’estimation de la croissance au troisième trimestre reste toutefois supérieure au consensus de Factset, qui anticipait une hausse de 0,1% pour la zone euro.

L’inflation et le chômage en baisse

Autre motif d’inquiétude, le taux d’inflation, également annoncé jeudi par Eurostat, a ralenti en octobre à 0,7%, bien en deçà de l’objectif de la Banque centrale européenne (BCE), qui vise un niveau légèrement inférieur à 2%. En septembre, le taux annuel était estimé à 0,8%. Ce chiffre est conforme aux attentes des analystes interrogés par le fournisseur de services financiers Factset, mais il s’agit cependant du taux d’inflation le plus bas depuis novembre 2016 (0,6%).

Plus positif, le taux de chômage de la zone euro a poursuivi sa décrue, atteignant 7,5% en septembre, stable par rapport à août, mais en baisse par rapport aux 8% de septembre 2018. Dans l’ensemble des pays membres de l’Union, il s’est fixé à 6,3% à la même date, contre 6,7% un an plus tôt. Ces taux de chômage sont les plus bas depuis respectivement juillet 2008 et janvier 2000. Au total, 15,63 millions de personnes étaient au chômage dans l’Union, estiment les statisticiens.

Dans le détail, les taux les plus faibles sont enregistrés en République tchèque (2,1%), en Allemagne (3,1%) et en Pologne (3,3%), bien en deçà des chiffres français (8,4%), italien (9,9%), espagnol (14,2%) et grec (16,9%). Sur un an, le chômage a baissé dans 22 États sur 28 : la Belgique, le Portugal et la Roumanie ont connu une stagnation, quand la Lituanie, la Suède et le Danemark l’ont vu augmenter.

Les conflits commerciaux, ainsi que l’incertitude liée au Brexit, se répercutent depuis plusieurs mois sur l’activité, en particulier chez les puissances exportatrices comme l’Allemagne, dont l’industrie manufacturière entre dans une phase de récession. La France est moins frappée par ce ralentissement, son activité étant encore soutenue par une consommation accrue des ménages grâce aux gains de pouvoir d’achat décidés fin 2018 par l’exécutif.

Mercredi, la future patronne de la Banque centrale européenne, Christine Lagarde, s’est prononcée en faveur d’investissements renforcés de la part des pays disposant d’un excédent budgétaire, afin de relancer la croissance. Les politiques de relance étaient «bien coordonnées dans l’immédiate après-crise» mais «depuis, les pays et en particulier ceux qui ont de l’espace budgétaire n’ont pas vraiment fait les efforts nécessaires, on pense évidemment à des pays qui sont de manière chronique en excédent budgétaire comme les Pays-Bas, l’Allemagne, un certain nombre d’autres dans le monde», a notamment déclaré la nouvelle patronne de la BCE.

Le Figaro.fr par Vladimir Garin-Berson

États-Unis: Trump accuse l’euro d’être dévalué et s’en prend encore à la Fed

juin 11, 2019

 

Le président Donald Trump a accusé mardi l’Europe de dévaluer l’euro, dans une série de tweets matinaux qui ciblent aussi, une nouvelle fois, la politique monétaire de la Réserve fédérale. «L’euro et d’autres monnaies sont dévaluées contre le dollar, causant un gros désavantage pour les États-Unis», a affirmé Donald Trump sans autre précision.

«Le taux d’intérêt de la Fed est beaucoup trop élevé et s’ajoute à un assouplissement quantitatif ridicule», ajoute-t-il dans le même message, avant de tweeter deux minutes plus tard que le taux d’inflation aux États-Unis est «TRÈS BAS, une belle chose !».

Trump, en rupture avec ses prédécesseurs qui s’abstenaient de commenter les actions de la Fed, avait déjà égratigné lundi la banque centrale, dont le comité de politique monétaire se réunit la semaine prochaine.

Un maintien des taux d’intérêt est probable à cette occasion mais la banque centrale a ouvert la porte à un assouplissement plus tard dans l’année si les tensions commerciales continuent d’impacter négativement l’économie.

Par Le Figaro.fr avec Reuters

Tensions Washington-Ankara: la livre turque bat de nouveaux records à la baisse

août 6, 2018

Employée d’un bureau de change d’Ankara, la capitale turque, le 25 mai 2018 / © AFP/Archives / ADEM ALTAN

La livre turque a battu lundi un nouveau record à la baisse face au dollar et à l’euro alors qu’Ankara a répliqué pendant le week-end à des sanctions prises par Washington en lien avec l’arrestation en Turquie d’un pasteur américain.

Un dollar s’échangeait contre 5,19 livres turques en fin d’après-midi, perdant plus de 2% de sa valeur sur la journée. Elle s’échangeait par ailleurs à 5,99 TRY contre un euro.

La livre, déjà fortement affaiblie, s’échangeait à plus de 5 TRY contre un dollar depuis l’annonce mercredi par Washington de sanctions imposées contre Ankara.

Les Etats-Unis ont pris des sanctions contre les ministres turcs de l’Intérieur et de la Justice, visés pour leur rôle présumé dans le procès qui vise Andrew Brunson, un pasteur américain accusé en Turquie d’activités « terroristes » et d’espionnage.

M. Brunson, qui nie fermement ces accusations, a été placé en résidence surveillée fin juillet après plus d’un an et demi de détention.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a répliqué samedi en appelant à ce que les avoirs en Turquie des « ministres américains de la Justice et de l’Intérieur » soient gelés.

Il n’était toutefois pas clair si le président turc faisait référence au ministre de l’Intérieur, Ryan Zinke, ou à la ministre de la Sécurité intérieure, Kirstjen Nielsen.

Les deux ministres turcs ont néanmoins assuré n’avoir aucun bien aux Etats-Unis, tout comme il est peu probable que les ministres américains visés par M. Erdogan en aient en Turquie, ce qui rend ces sanctions très symboliques.

Billets de banque turcs et américains à Istanboul, le 23 mai 2018 / © AFP/Archives / OZAN KOSE

De plus, la pression sur la livre turque a été accrue par l’annonce du bureau du représentant américain au Commerce selon laquelle il est en train de réévaluer l’éligibilité de la Turquie pour un programme d’exportation sans taxes vers les Etats-Unis.

Par ailleurs, de nombreux économistes appellent à une hausse des taux d’intérêt de la banque centrale afin d’enrayer une inflation galopante (+15,85% en rythme annuel en juillet).

Mais la banque centrale turque est sous pression de M. Erdogan qui prône exactement l’inverse, dénonçant les « lobbies des taux d’intérêt ».

« Le niveau actuel du taux d’intérêt réel est insuffisant pour compenser la prime de risque géopolitique accrue après les sanctions américaines », estime dans une note Inan Demir, économiste chez Nomura International, estimant que la livre reste « vulnérable à une nouvelle escalade de tensions géopolitiques ».

Selon lui, la banque centrale « n’est pas en position de hausser ses taux ».

Romandie.com avec(©AFP / (06 août 2018 16h32)

Un Français arrêté en Ukraine préparait 15 attentats en France pendant l’Euro 2016

juin 6, 2016

Kiev – Un Français qui préparait 15 attentats en France avant et pendant l’Euro 2016 a été arrêté le 21 mai en Ukraine, a annoncé lundi à Kiev le chef des services de sécurité ukrainiens (SBU) Vassil Grytsak.

Le SBU a réussi à empêcher quinze actes terroristes qui étaient planifiés en France à la veille et pendant le championnat d’Europe de football, a-t-il indiqué, précisant que le Français avait été arrêté le 21 mai alors qu’il tentait de franchir la frontière ukraino-polonaise.

Ce Français avait, selon M. Grytsak, fait part de son opposition à la politique de son gouvernement concernant l’arrivée massive d’étrangers en France, la diffusion de l’islam et la mondialisation et clamé son intention de commettre des attentats en France.

Selon lui, l’homme entendait notamment viser des mosquées, des synagogues, des centres de prélèvement de l’impôt et des autoroutes.

Piégé par les services secrets, le citoyen français a reçu cinq fusils d’assaut Kalachnikov, plus de 5.000 munitions, deux lance-roquettes antichar, 125 kg de TNT, 100 détonateurs, 20 cagoules et d’autres choses, a poursuivi le chef des services secrets ukrainiens.

Selon le SBU, ce Français est arrivé en Ukraine en décembre 2015 et, se faisant passer pour un bénévole, a pris contact avec des unités militaires dans l’est du pays, où les forces ukrainiennes affrontent des séparatistes prorusses.

Il a commencé à s’intéresser aux moyens d’acheter en Ukraine des armes, des explosifs et d’autres équipements, a précisé Vassil Grytsak. Les services secrets ukrainiens ont travaillé six mois avant de procéder son arrestation.

Selon M. Grytsak, les Ukrainiens n’avaient pas l’intention de révéler cette arrestation avant la fin de l’Euro 2016, mais y ont été poussé après des fuites dans la presse.

Selon des sources policières françaises, ce Lorrain de 25 ans, inconnu des services de police, est employé comme inséminateur dans une coopérative agricole du Bas-Rhin (est de la France).

Une enquête a été ouverte en France et confiée à l’Office central de lutte contre la criminalité organisée (OCLCO) et au service régional de la police judiciaire (SRPJ) de Nancy (est).

Les enquêteurs français sont dans l’expectative, selon une source policière. Une demande d’entraide judiciaire internationale a été envoyée mais aucune pièce de justice n’a été envoyée pour l’heure par les Ukrainiens, a-t-elle ajouté.

Une perquisition a été menée au domicile du Français à Nant-le-Petit, un village de la Meuse (est) de 80 habitants. Elle n’a rien révélé de particulier. Un tee-shirt siglé d’un groupe d’extrême droite a été saisi, a affirmé une source policière.

Interrogé par l’AFP lundi, le maire de Nant-le Petit, Dominique Pensalfini-Demorise, a dressé le portrait d’un gamin très agréable avec ses voisins, intelligent et sympathique, qui était prêt à rendre service.

Romandie.com avec(©AFP / 06 juin 2016 12h39)

L’euphorie gagne les marchés dans l’espoir d’un accord sur la Grèce

juillet 10, 2015

Paris (awp/afp) – Les marchés européens étaient en ébullition vendredi en début d’après-midi, avec un bond des Bourses et de l’euro, les investisseurs se montrant optimistes sur les chances d’un accord entre la Grèce et les Européens après plusieurs jours d’incertitude.

« La probabilité d’un accord entre la Grèce et ses créanciers vient d’augmenter sensiblement. C’est précisément ce que semble +jouer+ les investisseurs », résument les gérants chez Barclays Bourse.

A la clôture, les indices européens ont bondi, la Bourse de Francfort ayant pris 2,90%, Paris 3,07%, Londres 1,39%, Madrid 3,08%, Milan 3,00%, Lisbonne 3,04% et Zurich 1,66%.

De même, vers 16h00 GMT/18H00 HEC, l’euro grimpait à 1,1154 dollar, après être passé brièvement au-dessus de 1,12 dollar, contre 1,1036 dollar jeudi vers 21H00 GMT.

De leur côté, les taux d’emprunt des pays du sud de l’Europe se sont détendus sur le marché de la dette en zone euro, la Grèce en tête.

Après avoir ouvert en hausse, le taux à 10 ans du pays a signé une baisse spectaculaire à 13,583% contre 18,797% la veille sur le marché secondaire, où s’échange la dette déjà émise.

Le taux d’emprunt à 10 ans de l’Italie a reculé à 2,134% (contre 2,176%), celui de l’Espagne à 2,129% (contre 2,173%) et celui du Portugal à 2,844% contre 2,923%.

Athènes a fait jeudi soir des propositions de réformes économiques et sociales, préalable indispensable aux yeux des créanciers (BCE, UE et FMI) au démarrage de négociations sur un nouveau paquet d’aide.

Elles doivent être étudiées par les créanciers avant d’être soumises samedi aux ministres des Finances de la zone euro, avant un sommet extraordinaire des 28 pays de l’Union européenne convoqué dimanche à Bruxelles.

Une « décision majeure » doit être prise samedi au sujet de la Grèce, a déclaré le président de l’Eurogroupe Jeroen Dijsselbloem.

Le pays souhaite une solution « pour régler » son énorme dette publique, qui atteint 320 milliards d’euros, soit près de 180% du PIB, ainsi qu’un « paquet de 35 milliards d’euros » consacré à la croissance.

Pour les stratégistes de Crédit Mutuel-CIC, les investisseurs saluent les « propositions de réformes de la part du gouvernement grec qui combinent aussi bien une hausse des recettes qu’une baisse des dépenses de l’Etat ».

Selon eux, « cet équilibre est de nature à satisfaire davantage les créanciers internationaux, crédibilise l’émergence d’un compromis ce week-end et conforte le regain d’appétit pour les actifs européens ».

Romandie.com avec(AWP / 10.07.2015 18h40)