
Quelque 1400 soldats américains sont déployés en Lettonie pour renforcer la présence de l’OTAN à proximité de l’Ukraine. Photo : Getty Images/AFP/Gints Ivuskans
Alors que les leaders de l’OTAN se préparent pour leur rencontre jeudi, le secrétaire général de l’organisation, Jens Stoltenberg, a annoncé l’envoi de renforts militaires sur son flanc oriental ainsi qu’une aide accrue à l’Ukraine pour faire face aux cyberattaques russes et à une éventuelle attaque chimique, biologique ou nucléaire.
La Bulgarie, la Roumanie, la Hongrie et la Slovaquie bénéficieront de l’arrivée de quatre nouveaux groupements tactiques, ce qui portera à huit le nombre de groupements tactiques déployés en Europe de l’Est.
Au total, l’OTAN compte désormais 40 000 soldats placés directement sous sa direction, qui s’ajoutent aux 100 000 soldats américains déployés en Europe et aux forces des autres États membres, a-t-il précisé.
« Nous sommes déterminés à faire tout ce que nous pouvons pour soutenir l’Ukraine, a assuré le secrétaire général. Mais l’OTAN n’est pas partie au conflit (et) n’enverra pas de troupes en Ukraine. »— Une citation de Jens Stoltenberg, secrétaire général de l’OTAN.
En ce qui concerne les menaces de guerre chimique, biologique ou nucléaire, le secrétaire général n’a pas voulu entrer dans les détails avant la rencontre de demain.
Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov a, par ailleurs, affirmé sur CNN que Moscou n’utilisera l’arme nucléaire en Ukraine qu’en cas de menace existentielle contre la Russie.
Nous avons une doctrine de sécurité intérieure; cela est public, vous pouvez y lire toutes les raisons pour l’utilisation des armes nucléaires. Et s’il s’agit d’une menace existentielle pour notre pays, alors elles peuvent être utilisées en accord avec notre doctrine,
a-t-il dit.
Marathon diplomatique
Le président américain, Joe Biden, et le premier ministre canadien, Justin Trudeau, sont d’ailleurs en Europe pour participer au sommet de l’OTAN, ainsi qu’à une réunion des chefs d’État et de gouvernement du G7.
Les attentes sont grandes en prévision de ces rencontres qui ont pour but de présenter un front uni et renforcer la pression sur les Russes.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky. Photo : La Presse Canadienne/AP/Bureau de la Présidence Ukrainienne
Les alliés ont déjà rejeté les demandes du président de l’Ukraine, Volodymyr Zelensky, d’établir une zone d’exclusion aérienne au-dessus de l’Ukraine, ainsi que celles de fournir des avions de combat à Kiev.
Ils tentent de renforcer les défenses ukrainiennes sans entrer directement en conflit avec Moscou.
Selon Reuters, les Américains tentent notamment de convaincre la Turquie d’envoyer ses systèmes de défense antimissile S-400 russes à l’Ukraine.
Il sera également question d’ajustements à long terme
concernant la présence de l’OTAN en Europe de l’Est ainsi que d’une action commune pour renforcer la sécurité énergétique de l’Europe
, selon le conseiller à la sécurité nationale de la Maison-Blanche, Jake Sullivan.
La Commission européenne planche sur la mise en marche d’un plan pour réduire sa dépendance au gaz russe en le remplaçant notamment par du gaz naturel liquéfié du Qatar et des États-Unis.
De nouvelles sanctions contre la Russie sont également sur la table, a également précisé M. Sullivan.
Appels à l’exclusion du G20
Les États-Unis ont indiqué qu’ils consulteraient leurs alliés sur la possibilité d’exclure la Russie de certaines organisations internationales, y compris le G20, dont la rencontre doit se tenir en novembre à Bali, en Indonésie.
L’ambassade russe en Indonésie a indiqué que le président Vladimir Poutine avait été invité et avait l’intention d’y participer.
La Chine s’est prononcée contre une telle exclusion. La Russie est un important pays membre (du G20), aucun membre n’a le droit d’expulser un autre pays
, a estimé un porte-parole de la diplomatie chinoise, Wang Wenbin.
La Russie avait été suspendue du G8 après l’annexion de la Crimée en 2014.

Le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov. Photo : Reuters
En ce qui concerne les négociations russo-ukrainiennes, Moscou a accusé les États-Unis de les entraver.
Les négociations sont difficiles, la partie ukrainienne change constamment sa position. Il est difficile de se débarrasser de l’impression que nos collègues américains les tiennent par la main
, a déclaré le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, dans un discours devant des étudiants.
Il a reproché aux Occidentaux d’abreuver l’Ukraine en armes
, destinées à garder le plus longtemps possible
les deux pays en situation de combats
.
M. Lavrov s’est dit frappé
par l’ampleur des sanctions occidentales adoptées à l’encontre de Moscou et estimé qu’elles étaient destinées à supprimer la Russie en tant qu’obstacle à un monde unipolaire
.
« Tout ceci n’est pas à propos de l’Ukraine, mais à propos de l’ordre mondial que les États-Unis veulent dominer. »— Une citation de Sergueï Lavrov, ministre russe des Affaires étrangères de la Russie.
Du côté humanitaire, M. Lavrov, va rencontrer jeudi à Moscou Peter Maurer, le chef du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), selon ce qu’a déclaré le ministère des Affaires étrangères.
Avec Radio-Canada