Depuis le début de l’année, «4015 personnes ont été mises à l’abri dans le cadre de 15 opérations conduites par les services de l’État», a déclaré la préfecture de Paris.
Un campement dans lequel se trouvaient 354 migrants près du canal de l’Ourcq à Paris (XIXe) a été évacué mercredi 28 septembre, a indiqué la préfecture de police précisant qu’il s’agit de la «quinzième» opération de ce type en 2022. «354 hommes isolés» «ont été pris en charge par les services de l’État et leurs partenaires», a encore indiqué la préfecture de police de Paris dans un communiqué commun avec la préfecture de région.
Parmi eux, 264 ont été pris en charge en Ile-de-France et 90 en région, a ajouté une source policière. L’évacuation qui a eu lieu vers 7h00 du matin «s’est déroulée sans difficulté et très rapidement», selon cette source. «Outre la dangerosité de ce campement au vu de sa proximité avec le canal de l’Ourcq, l’occupation du site s’effectu[ait] dans des conditions mettant en péril la salubrité et la sécurité des personnes, tant des occupants que des riverains», écrit la préfecture dans son communiqué.
«Des cas de gale» ont été recensés «récemment dans ce campement comme dans d’autres campements parisiens», ajoute-t-elle. Au total, depuis le début de l’année, «4015 personnes ont été mises à l’abri dans le cadre de 15 opérations conduites par les services de l’État», précise la préfecture.
Un violent incendie qui ravage depuis vendredi la forêt californienne continuait de s’étendre dimanche, causant l’évacuation de milliers de personnes, dans un contexte de forts pics de chaleur affectant des dizaines de millions d’Américains dans tout le pays.
Le feu, baptisé « Oak Fire », s’étend dans le comté de Mariposa, près du parc national de Yosemite et de ses célèbres séquoias géants.
Il « s’est considérablement développé dans la partie nord, se déplaçant plus loin dans la forêt nationale de la Sierra », selon un bulletin dimanche du département californien des forêts et de la protection contre le feu.
Favorisé par une « extrême sécheresse », les vents et les hausses de température, l’incendie, combattu par quelque 2.000 pompiers, a brûlé au moins 5.500 hectares de forêt, détruit 10 propriétés, endommagé cinq autres et en menace plus de 2.500, a indiqué à l’AFP une porte-parole de ce département.
« Effrayant »
Plus de 6.000 personnes, vivant pour la plupart dans de petites localités en altitude, ont dû évacuer samedi, selon un autre porte-parole des pompiers de Californie, cité par le journal Los Angeles Times.
« C’était effrayant quand nous sommes partis, parce que nous recevions des cendres sur nous, et nous avions une telle vision de ce nuage (de fumée). On aurait dit qu’il était au-dessus de notre maison et qu’il venait vers nous très rapidement », a témoigné sur la chaîne locale KCRA 3 une femme qui a dû quitter sa maison, Lynda Reynolds-Brown.
« On commençait à rassembler nos affaires. Je suis remonté sur la colline pour regarder et j’ai pensé +Oh mon Dieu+, il (le feu) arrivait vite », a ajouté son époux, Aubrey Brown, près d’une école de Mariposa transformée en centre d’accueil d’urgence.
Le parc de Yosemite, l’un des plus célèbres du monde, avait connu un incendie mi-juillet, dont les flammes avaient menacé ses séquoias géants.
L’Ouest américain a déjà connu ces dernières années des feux de forêt d’une ampleur et d’une intensité exceptionnelles, avec un très net allongement de la saison des incendies, phénomène que les scientifiques attribuent au changement climatique.
100° Fahrenheit
« Oak Fire » est l’une des manifestations les plus dramatiques de la vague de chaleur qui touche les Etats-Unis ce week-end, dans le nord-ouest, le centre et le nord-est. Une carte du service météo national (NWS) montre une très large partie du pays, dont la Californie, tout le sud, puis une grande partie de la côte est, touchée par des températures entre 37 et 43 degrés.
« Ce sera extrêmement oppressant, en particulier dans les grandes zones métropolitaines de Washington à New York et Boston », a écrit sur Twitter le NWS, qui ajoute que dans le sud les températures supérieures à la barre symbolique des 100° Fahrenheit (plus de 37° C) vont continuer jusqu’à au moins jeudi.
« Les scientifiques ont prédit ces événements extraordinaires et catastrophiques depuis des décennies maintenant », a réaffirmé dimanche sur la chaîne ABC News l’ancien vice-président américain Al Gore, qui avait reçu un prix Nobel de la paix en 2007 pour son engagement pour le climat.
« Aujourd’hui, ils disent que si nous n’arrêtons pas d’utiliser notre atmosphère comme une poubelle, et si nous n’arrêtons pas ces émissions (de gaz à effet de serre) qui piègent la chaleur, les choses vont empirer. Plus de gens seront tués et la survie de notre civilisation est en jeu », a-t-il ajouté.
Un nouveau convoi de l’ONU est attendu vendredi pour évacuer les derniers civils retranchés dans l’aciérie d’Azovstal à Marioupol, l’ultime poche de résistance ukrainienne dans ce port stratégique du Donbass, sans assurance toutefois d’une trêve dans les combats.
Malgré cette incertitude, le secrétaire général adjoint de l’ONU chargé des questions humanitaires, Martin Griffiths, avait annoncé jeudi que ce nouveau convoi se dirigeait vers la cité martyre, devenue un des symboles de l’invasion russe déclenchée le 24 février.
Le Comité international de la Croix-rouge (CICR) a confirmé être associé à cette opération, « en coordination avec l’ONU et les belligérants », mais « insiste sur le fait qu’aucun détail ne peut être communiqué jusqu’à ce que la situation le permette, afin de ne pas compromettre gravement l’opération ».
« Nous avons réussi à évacuer presque 500 civils » ces derniers jours, a souligné vendredi le chef de l’administration présidentielle ukrainienne Andriï Iermak. « Aujourd’hui nous nous concentrons sur Azovstal », a précisé à l’AFP la vice-Première ministre Iryna Verechtchouk.
Les informations sur la situation dans cette aciérie, où vivent retranchés dans d’immenses galeries souterraines civils et combattants, restaient néanmoins contradictoires.
Vendredi matin, le ministère ukrainien de la Défense a assuré que les forces russes avaient, « dans certaines zones, avec le soutien de l’aviation, repris les opérations visant à prendre le contrôle de l’usine ».
Le régiment Azov, qui défend ces installations, a accusé le même jour les forces russes d’avoir visé « avec un missile guidé antichar » une de ses voitures impliquées dans l’opération d’évacuation de civils, tuant un soldat et faisant six blessés.
« Chaque seconde compte »
Le président russe Vladimir Poutine a de son côté affirmé jeudi soir que « l’armée russe était toujours prête à assurer l’évacuation des civils » d’Azovstal, qui pourraient être encore au nombre de 200, piégés avec les combattants ukrainiens dans ce complexe.
Le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov a quant à lui assuré que l’armée russe respectait le cessez-le-feu autour de l’usine et que des couloirs humanitaires y « fonctionnaient ».
Ce que les militaires ukrainiens sur place ont démenti.
Le commandant-adjoint du régiment Azov, Sviatoslav Palamar, a ainsi assuré dans une vidéo que des affrontements « sanglants » se déroulaient à l’intérieur même du site et que les Russes « ne tenaient pas leur promesse » de trêve.
Sur son compte Telegram, Andriï Biletsky, le fondateur de ce régiment, a écrit vendredi matin : « A Azovstal, chaque seconde compte. Des combats sont en cours en ce moment, les bombardements ne s’arrêtent pas. Chaque minute d’attente, c’est la vie des civils, militaires, blessés. Il faut les sauver avec l’aide du monde entier ».
La prise totale de Marioupol, une cité portuaire de près de 500.000 habitants avant-guerre dévastée par deux mois de siège et de bombardements russes, serait une victoire importante pour la Russie à l’approche du 9 mai, jour où elle célèbre par un grand défilé militaire sur la Place Rouge à Moscou sa victoire sur l’Allemagne nazie en 1945.
Les Ukrainiens ont dit qu’ils soupçonnaient les Russes de vouloir organiser à cette occasion une célébration similaire à Marioupol.
« Cette année, bien entendu, c’est impossible pour des raisons évidentes », a toutefois réagi le porte-parole de la présidence russe Dmitri Peskov.
La Russie « pour toujours » dans le sud
Depuis le début de l’invasion de l’Ukraine, Moscou n’a pu revendiquer le contrôle total que d’une ville d’importance, celle de Kherson.
Celle-ci est située dans le sud, où, a lancé un haut responsable parlementaire russe, Andreï Tourtchak, la Russie restera « pour toujours ».
Dans l’est, Severodonetsk, l’une des principales cités du Donbass encore contrôlées par les Ukrainiens, est pour sa part « quasiment encerclée » par les forces russes et les séparatistes, a déclaré vendredi son maire.
Moscou a reconnu jeudi que le soutien occidental avait freiné l' »opération militaire spéciale » russe déclenchée le 24 février.
« Les Etats-Unis, le Royaume-Uni, l’Otan dans son ensemble partagent en permanence des données du renseignement avec les forces armées ukrainiennes. Conjuguées aux approvisionnements en armes (…), ces actions ne permettent pas d’achever rapidement » l’offensive, a lâché Dmitri Peskov.
Le New York Times a écrit que les renseignements fournis par Washington à Kiev avaient permis de cibler plusieurs généraux russes. Des informations démenties jeudi par le Pentagone.
Ce soutien apporté par les Occidentaux n’est cependant « pas en mesure d’empêcher » la Russie d’atteindre ses « objectifs » en Ukraine, a ajouté M. Peskov, après dix semaines d’une opération militaire qui a fait des milliers de morts et poussé à l’exil plus de cinq millions d’Ukrainiens.
L’Allemagne a à cet égard fait savoir qu’elle allait fournir sept obusiers blindés à l’Ukraine.
Parallèlement, 41 personnes, dont onze femmes, ont été libérées dans le cadre d’un nouvel échange de prisonniers avec la Russie, a révélé Kiev vendredi, sans donner le nombre des Russes remis à leur pays.
Réunion du G7
Sur le front des sanctions occidentales, la Hongrie bloquait toujours vendredi le projet d’embargo européen sur l’importation de pétrole russe et de difficiles négociations étaient en cours entre les 27 Etats membres de l’UE pour trouver un accord ce week-end, ont dit à l’AFP plusieurs sources diplomatiques.
Par ailleurs, l’Allemagne a annoncé que les dirigeants des grandes puissances du G7 allaient avoir dimanche une réunion virtuelle consacrée à la guerre en Ukraine à laquelle participera le président ukrainien Volodymyr Zelensky.
« Le 8 mai est une date historique marquant la fin de la Deuxième guerre mondiale en Europe qui a occasionné la terreur, la destruction et la mort » sur ce continent, a souligné une porte-parole du chancelier allemand Olaf Scholz, estimant qu’avec l’actuelle offensive russe en Ukraine « la cohésion du G7 est plus importante que jamais ».
La Russie a de son côté rendu publique vendredi une liste d’une centaine de catégories de marchandises dont l’importation sans l’accord des détenteurs de la propriété intellectuelle est autorisée afin de contourner les restrictions décidées depuis le début de son intervention militaire.
Ce mécanisme d’importations parallèles doit permettre d’éviter les pénuries dans l’industrie comme dans le commerce de marchandises que ce pays est incapable à l’heure actuelle de produire elle-même.
De grandes puissances agricoles, dont l’Union européenne, les États-Unis, le Canada et l’Australie, se sont dans le même temps engagées à assurer la sécurité alimentaire du monde en dépit des chocs provoqués par la situation en Ukraine.
Des obus et des roquettes s’abattaient mercredi à intervalles réguliers sur la ville industrielle de Severodonetsk, dans l’est de l’Ukraine, ont constaté à la mi-journée des journalistes de l’Agence France-Presse.
Un bâtiment était en feu et de très rares civils étaient visibles dans les rues. Les habitants se risquaient à sortir quand les bombardements s’interrompaient quelques minutes, avant de courir se mettre à couvert quand les frappes reprenaient, ont vu des journalistes de l’Agence France-Presse. Severodonetsk, plus de 100 000 habitants avant la guerre, est la ville le plus à l’est tenue par l’armée ukrainienne, tout près de la ligne de front avec les territoires séparatistes prorusses. L’armée russe a dit ces derniers jours concentrer ses efforts sur l’est du pays, dont la région de Lougansk, où se trouve Severodonetsk. Un convoi humanitaire de l’ONU, composé de huit camions, a pu atteindre Severodonetsk mardi, apportant des rations alimentaires, de la farine et des couvertures pour quelque 17 000 personnes, ainsi que 4 générateurs électriques pour les hôpitaux de la ville.
Intensification des combats à l’est
« L’est de l’Ukraine continue de subir l’intensification des combats, avec des milliers de personnes privées de gaz et d’eau, et des habitations touchées à plusieurs reprises par des frappes à Severodonetsk », avait déploré le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (Ocha). Une personne a été tuée mardi et cinq ont été blessées dans un bombardement sur la ville voisine de Roubijné, et sept autres « extraites des décombres », a déclaré le gouverneur de la région de Lougansk, Serguiï Gaïdaï, sur les réseaux sociaux.
La position russe estimant que les morts de civils dans la ville ukrainienne de Boutcha relèveraient d’une mise en scène n’est « pas tenable » au vu des images satellites qui ont été diffusées, a estimé mercredi le gouvernement allemand. « Les explications données du côté russe selon lesquelles il s’agissait de mises en scène ou que la Russie n’était pas responsable des assassinats ne sont pas tenables à nos yeux » après « l’évaluation des images satellites » diffusées dans la presse, a déclaré le porte-parole du gouvernement allemand, Steffen Hebestreit, lors d’une conférence de presse à Berlin.
Appel à l’évacuation
Kiev a appelé mercredi les habitants de l’est de l’Ukraine à évacuer la région « maintenant », sur fond de crainte d’une offensive majeure de l’armée russe sur le Donbass, désormais cible prioritaire du Kremlin. Les autorités régionales « appellent la population à quitter ces territoires et font tout pour que les évacuations se déroulent de façon organisée », a déclaré la vice-Première ministre Iryna Verechtchouk, citée par le ministère de l’Intégration sur Telegram, ajoutant qu’il fallait le faire « maintenant » sous peine de « risquer la mort ».
Le président russe Vladimir Poutine a qualifié mercredi de « provocation grossière et cynique » des autorités ukrainiennes la découverte de cadavres de civils dans la ville de Boutcha, près de Kiev, après le retrait des forces de Moscou. Lors d’un entretien avec le Premier ministre hongrois Viktor Orban, Vladimir Poutine a évoqué notamment « la provocation grossière et cynique de la part du régime de Kiev dans la ville de Boutcha », selon un communiqué du Kremlin. Il s’agit de la première réaction du président russe sur cette affaire qui suscite une indignation internationale.
Avant Vladimir Poutine, d’autres responsables russes avaient nié toute exaction des forces de Moscou à Boutcha, le Kremlin qualifiant de « falsification » les images de corps jonchant les rues de cette ville publiées depuis le week-end dernier par les médias. Mercredi, la porte-parole de la diplomatie russe, Maria Zakharova, a accusé les responsables et médias occidentaux de « rendre un verdict “coupable” contre notre pays […] sans avoir même essayé de vérifier quoi que ce soit ».
Un homme qui tente de fuir Irpin, en banlieue de Kiev, pousse une femme dans une brouette. Photo : Reuters/Pigiste
Des cessez-le-feu localisés censés permettre à des civils ukrainiens de fuir des villes bombardées par l’armée russe par des couloirs humanitaires peinent à nouveau à se concrétiser mercredi.
La vice-première ministre Iryna Verechtchouk a annoncé en matinée qu’un accord conclu avec les Russes doit permettre la mise en place de six couloirs humanitaires entre 9 h et 21 h, heure locale (2 h à 14 h, HNE), soit :
entre Marioupol et Zaporijia;
entre Enerhodar et Zaporijia;
entre Soumy et Poltava;
entre Izioum et Lozova;
entre Volonovakha et Pokrovsk;
entre plusieurs villes de la banlieue de Kiev – Vorzel, Borodianka, Boutcha, Irpin et Gostomel – et la capitale.
À la mi-journée toutefois, il semble que seuls les résidents de Soumy, ville assiégée du nord-est ukrainien, près de la frontière russe, et ceux d’Enerhodar, dans le sud du pays, puissent réellement en profiter.
Des résidents de Soumy font des recherches dans les décombres de maisons bombardées par l’armée russe. Photo : Reuters/Andrey Mozgvoy
Selon le gouverneur de la région, des véhicules peuvent bel et bien quitter la ville, la priorité étant donnée aux femmes enceintes ou accompagnées d’enfants et aux personnes âgées ou handicapées.
Mardi, le couloir humanitaire a permis à quelque 5000 personnes de quitter Soumy, une ville lourdement endommagée par l’offensive russe. C’était la première fois qu’un couloir humanitaire permettait d’évacuer des civils d’une zone de combat depuis le début de la guerre.
Selon la BBC, le maire d’Enerhodar a aussi confirmé qu’un convoi transportant essentiellement des femmes et des enfants a pu quitter la ville.
La chaîne publique britannique soutient également que des autobus ont été envoyés dans les banlieues de Kiev, sans dire s’ils ont pu en revenir avec des civils à bord.
Les évacuations vers la capitale devaient commencer à 11 h 30, heure locale (4 h 30, HNE) selon l’administration régionale.
Selon le gouverneur de la région de Kharkiv, le couloir devant lier Izioum à Lozova n’est pas sécurisé et n’est donc pas utilisé. Des bus attendent à l’entrée d’Izioum, a-t-il dit, précisant que des pourparlers avec les Russes et la Croix-Rouge étaient en cours.
Une femme ferme les yeux et semble pleurer alors que des proches traversent un pont endommagé et quittent la ville d’Irpin, située au nord-ouest de la capitale Kiev. Photo : AFP / Sergei Supinsky
À Marioupol, ville portuaire du sud-est que les Russes assiègent depuis plusieurs jours et où les résidents sont privés d’eau, d’électricité et de chauffage, aucun civil ne peut encore sortir, selon le ministre des Affaires étrangères de l’Ukraine, Dmytro Kouleba.
La Russie continue de tenir en otages 400 000 personnes à Marioupol et bloque l’aide humanitaire et les évacuations, et les bombardements aveugles se poursuivent, a-t-il écrit sur Twitter.
Selon le conseil municipal de Marioupol, un bombardements russe a complètement détruit l’hôpital pédiatrique.
Marioupol revêt une grande importance stratégique en raison de sa proximité avec la Crimée annexée et le Donbass, où se trouvent les troupes séparatistes prorusses. Si elle devait tomber aux mains de Moscou, elle lui offrirait une continuité territoriale sur toute la côte de la mer d’Azov.
Selon les Nations unies, de 2,1 à 2,2 millions de personnes ont fui l’Ukraine depuis le début de la guerre. De ce nombre, l’agence des services frontaliers de la Pologne affirme que 1,3 million de personnes ont pris la direction de la Pologne.
Une rencontre trilatérale en Turquie
Sur le front diplomatique, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, doit se rendre en Turquie pour rencontrer jeudi son homologue ukrainien Dmytro Kouleba et le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu. Les deux ministres doivent arriver en Turquie mercredi.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, qui a multiplié les efforts de médiation depuis le début de la crise, a fait valoir mercredi que la Turquie peut parler à la fois à l’Ukraine et à la Russie. Nous travaillons pour éviter que la crise ne se transforme en tragédie, a-t-il insisté.
Mercredi, M. Kouleba a assuré dans une vidéo sur Facebook qu’il ferait tout pour que les pourparlers [soient] les plus efficaces possibles tout en confiant avoir des attentes limitées.
Je n’ai pas grand espoir, mais nous ferons tout pour en retirer le maximum, a-t-il dit, affirmant que tout dépendra des instructions que Lavrov aura reçues avant ces discussions.
Mais l’ambiance risque d’être tendue, le ministre ukrainien ayant qualifié récemment sur CNN son homologue russe de Ribbentrop contemporain, du nom du ministre de Hitler pendant la Seconde Guerre mondiale.
Antalya constitue la première sortie de M. Lavrov hors de Russie, de plus en plus isolée par les sanctions occidentales qui la visent, depuis le début de la guerre le 24 février.
Les morts s’accumulent
Sur le terrain, l’armée russe ne semble pas progresser de façon significative, mais plusieurs villes ukrainiennes continuent d’être la cible d’attaques.
À Severodonetsk, dans l’est du pays, 10 personnes sont mortes dans des bombardements sur des habitations, selon le responsable de la région administrative de Louhansk.
Et dans la région de Jytomyr, à l’ouest de Kiev, 9 personnes sont mortes dans des frappes aériennes.
Dans la capitale, où les sirènes ont retenti quatre fois dans la nuit, les musiciens de l’Orchestre symphonique de Kiev, dirigés par le chef d’orchestre Guerman Makarenko, ont donné un concert sur la place Maïdan, retransmis en direct à la télévision publique.
Alors que la neige commençait à tomber, ils ont joué l’hymne national ukrainien et l’Ode à la Joie de Beethoven, l’hymne européen, selon un journaliste de l’AFP.
Radio-Canada avec les informations de Associated Press, Reuters, Agence France-Presse et BBC
Le gouvernement arrivé au pouvoir demande une évacuation « sans délai » des soldats français. Mais Macron refuse au nom de la sécurité des soldats.
La junte au pouvoir à Bamako a demandé, vendredi, à la France de « retirer sans délai » ses soldats du Mali, au lendemain de l’annonce par Paris et ses partenaires d’un retrait échelonné sur les prochains mois.
Dans un communiqué lu à la télévision nationale, le porte-parole du gouvernement installé par les militaires, le colonel Abdoulaye Maïga, qualifie l’annonce du désengagement français de « violation flagrante » des accords entre les deux pays. Il dit aussi que les résultats de neuf ans d’engagement français au Mali « n’ont pas été satisfaisants ».
« Je ne transigerai pas une seconde sur leur sécurité »
« Au regard de ces manquements répétés [aux] accords de défense, le gouvernement invite les autorités françaises à retirer, sans délai, les forces Barkhane et Takuba du territoire national, sous la supervision des autorités maliennes », dit le colonel Maïga. La demande de retrait immédiat de la part des colonels arrivés au pouvoir par la force en août 2020 est un nouveau défi à l’ancien partenaire français, après des mois de montée des tensions.
Le président français Emmanuel Macron a rejeté vendredi cette exigence de la junte militaire au pouvoir à Bamako de retirer les soldats français « sans délai » du Mali et a mis en garde contre toute atteinte à leur sécurité. « Nous avons annoncé la réarticulation du dispositif et il s’appliquera en bon ordre afin d’assurer la sécurité de la mission des Nations unies et de toutes les forces déployées au Mali. Je ne transigerai pas une seconde sur leur sécurité », a averti le chef de l’État lors d’une conférence de presse à l’issue du 6e sommet entre l’UE et l’Union africaine à Bruxelles.
De nombreux cours ont été annulés à McGill ce matin après qu’un colis suspect a été signalé sur le campus. L’incident s’est finalement révélé sans danger.
Après les vérifications effectuées par les membres du Groupe tactique d’intervention du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM), le colis s’est avéré inoffensif.
Il s’agit d’une valise qui ne contenait rien», a précisé Véronique Comtois, porte-parole du SPVM.
Malgré les pressions de ses alliés occidentaux, Joe Biden a confirmé, mardi 24 août, sa volonté de mettre fin auxévacuations en Afghanistan au 31 août.
C’était le souhait des talibans tandis que certains alliés des États-Unis s’y opposaient. Le président américain Joe Biden a décidé de maintenir au 31 août la date butoir du retrait total des forces américaines d’Afghanistan, ont rapporté mardi 24 août les chaînes américaines CNN et Fox, citant des responsables américains. Joe Biden a pris cette décision après des discussions avec ses homologues du G7, ont précisé ces responsables non identifiés. Les talibans ont confirmé qu’ils ne permettraient pas aux évacuations de se prolonger au-delà du 31 août, malgré les demandes occidentales, en soulignant que les Afghans les plus qualifiés devaient rester dans le pays.
Joe Biden a confirmé sa décision mardi après-midi, assurant que la « mission » de l’armée américaine en Afghanistan était « en voie d’être terminée » au 31 août. Le retrait total des troupes devrait donc se faire alors que de nombreux ressortissants américains et Afghans en danger n’auront peut-être pas été évacués à temps. Mais le président américain a posé une condition devant les dirigeants des pays du G7 : que les talibans continuent de coopérer pour l’accès des évacués à l’aéroport de Kaboul. Et si jamais ça n’était pas le cas, il a également demandé au Pentagone d’avoir à disposition des plans de secours pour repousser le retrait « si nécessaire », a ajouté sa porte-parole Jen Psaki dans un communiqué.
Les autres dirigeants des grandes puissances voulaient plus. Ils avaient à l’origine posé comme « première condition » aux talibans, après leur arrivée au pouvoir, de « garantir un passage sûr » pour ceux qui voulaient quitter l’Afghanistan « jusqu’au 31 août et au-delà », avait déclaré le Premier ministre britannique Boris Johnson après un sommet virtuel des dirigeants des pays du G7 (Allemagne, Canada, États-Unis, France, Italie, Japon et Royaume-Uni).
Contre l’avis de l’UE
De son côté, l’Union européenne (UE) avait pressé Joe Biden de repousser la date limite qu’il a lui-même fixée. Les dirigeants de l’UE ont enjoint à leurs « amis américains » de « sécuriser l’aéroport aussi longtemps que nécessaire », mais Washington entend toujours retirer ses troupes d’Afghanistan au 31 août. L’UE avait aussi pressé les États-Unis de « garantir un accès juste et équitable à l’aéroport » pour tous les Afghans qualifiés pour être évacués, avait déclaré à la presse Charles Michel, président du Conseil européen, l’instance représentant les 27 pays membres.
Il y avait 188 passagers à bord du premier vol militaire canadien au départ de Kaboul depuis la victoire des talibans cette semaine. Les ministères de l’Immigration et de la Défense promettent toutefois d’accélérer le processus au moment où la situation se corse à l’aéroport de la capitale afghane.
Ce premier vol a décollé tard [jeudi] soir», avec à son bord 175 Afghans vulnérables et 13 ressortissants étrangers», a déclaré le ministère de la Défense nationale par voie de communiqué vendredi.
Le ministère de la Défense précise que toutes les personnes à bord ont été acceptées dans le cadre des programmes d’immigration d’autres nations» et que celles-ci seront bientôt confiées à nos alliés».
En échange, les autres nations participantes transportent à leur tour, sur leurs vols, des citoyens canadiens et des ressortissants afghans à destination du Canada».
Selon une source proche du gouvernement qui s’est confiée à CBC, le réseau anglais de Radio-Canada, les scènes de chaos à l’aéroport de Kaboul ont incité le Canada et ses alliés à charger les vols avec n’importe quel réfugié admissible, sans égard pour sa destination.
L’anonymat de cette source a été accordé puisqu’elle n’était pas autorisée à discuter ouvertement des détails de la mission.
Le gouvernement du Canada a confirmé jeudi que les militaires étaient arrivés à Kaboul pour participer à la mission de sauvetage, devenue de plus en plus urgente depuis que les talibans ont pris le contrôle de l’entièreté de l’Afghanistan, sauf pour l’aéroport de Kaboul.
Le plus grand obstacle pour mener à bien cette mission demeure les points de contrôle des talibans que les Afghans doivent traverser pour atteindre l’aéroport de Kaboul.
Bien que l’aéroport lui-même demeure sûr, la situation plus générale relative à la sécurité qui l’entoure s’est avérée précaire et volatile», a indiqué le ministère de la Défense.
Les vols militaires canadiens devraient se poursuivre régulièrement tant que la situation entourant la sécurité le permettra.»
Le Canada devrait en faire plus»
D’anciens combattants et des militants dénoncent depuis plusieurs semaines la gestion de la crise par le gouvernement canadien, montrant du doigt des dédales administratifs irréalistes.
Le général à la retraite Rick Hillier croit pour sa part que les Forces armées canadiennes devraient en faire plus pour secourir les Afghans avant que la mission ne s’effondre. Selon lui, les soldats devraient s’aventurer à l’extérieur de l’aéroport de Kaboul pour récupérer les personnes admissibles qui ont besoin d’aide.
S’ils ne font pas ça, et bien nous devrions avoir honte en tant que nation», a fustigé Rick Hillier. Ce sera impossible pour la vaste majorité des Afghans de se rendre à l’aéroport pour pouvoir prendre l’avion.»
Les Forces armées canadiennes n’ont pas confirmé si elles prévoyaient ou non envoyer des troupes en territoire hostile. Le communiqué de presse envoyé vendredi précisait simplement que le personnel militaire s’affairait à faciliter l’entrée des citoyens canadiens et des ressortissants afghans admissibles dans le périmètre de l’aéroport».
Rick Hillier a également attribué une partie du blâme pour la situation actuelle à ce qu’il appelle la maladresse bureaucratique».
Nous n’avons pas brillé durant cette mission», a-t-il dit.
Le ministre de l’Immigration, Marc Mendicino, a soutenu vendredi en entrevue avec La Presse canadienne que son ministère allait alléger le processus d’accueil des réfugiés afghans au Canada; ni passeport ni résultat de test de dépistage à la COVID-19 ne seront requis, a-t-il expliqué.
De plus, les évaluations biométriques seront réalisées par un pays tiers sécuritaire».
Nous nous attendons à ce que tous les Afghans qui sont admissibles à notre programme puissent accéder de façon sécuritaire à l’aéroport», a indiqué le ministre vendredi.
Tout en promettant aux Américains retenus dans le pays de les « ramener à la maison », le président des Etats-Unis dit ne pas pouvoir garantir « l’issue finale » de l’opération.
Le président des Etats-Unis, Joe Biden, s’est exprimé le 20 août au sujet de l’opération d’évacuation toujours en cours à Kaboul. MANUEL BALCE CENETA / AP
Sous le feu des critiques, le président américain, Joe Biden, s’est adressé à la nation américaine, vendredi 20 août, pour la seconde fois en quelques jours, à propos des opérations d’évacuation chaotiques à Kaboul, où des milliers de civils tentent de fuir l’Afghanistan après le retour au pouvoir des talibans.
M. Biden a affirmé qu’il ne pouvait pas garantir « l’issue finale » de l’opération à Kaboul, l’une des « plus difficiles de l’histoire », au terme d’une guerre longue de vingt ans. « Cette mission d’évacuation est dangereuse. Elle implique des risques pour nos forces armées et est menée dans des conditions difficiles », a déclaré le président américain lors d’un discours à la Maison Blanche.
« Je ne peux pas promettre ce qu’en sera l’issue finale », a-t-il reconnu, entouré de la vice-présidente, Kamala Harris, du chef de la diplomatie, Antony Blinken, du secrétaire à la défense, Lloyd Austin, et de son haut conseiller à la sécurité, Jake Sullivan. « Mais en tant que commandant en chef, je peux vous assurer que je mobiliserai tous les moyens possibles », a-t-il promis.
Dix-huit mille Afghans évacués depuis juillet
Seuls les Etats-Unis sont « capables » de mener une telle opération, « à l’autre bout du monde avec une telle précision », a estimé le président américain.about:blankclose
Il a rapporté que les Etats-Unis avaient évacué 13 000 personnes d’Afghanistan depuis le 14 août, et 18 000 depuis juillet. Le président a assuré que son pays s’engageait à évacuer tous les Afghans ayant aidé les Etats-Unis dans leurs opérations en Afghanistan pendant la guerre.
Nous « sommes en contact permanent avec les talibans et nous œuvrons pour nous assurer que les civils aient un accès sûr à l’aéroport », a-t-il déclaré.
La crédibilité des Etats-Unis n’est « pas remise en question »
M. Biden a fait savoir que les conditions difficiles de l’évacuation de milliers de civils à Kaboul et les scènes de chaos à l’aéroport n’affectaient pas la crédibilité des Etats-Unis sur la scène internationale.
Nos alliés dans le monde « ne remettent pas en question notre crédibilité », a affirmé le président des Etats-Unis au cours d’une conférence de presse. « J’ai parlé à nos alliés de l’OTAN, a-t-il ajouté. En fait c’est le contraire. »
Lundi, M. Biden avait fait une première courte intervention télévisée, défendant « fermement » sa décision de retirer d’ici au 31 août les troupes américaines d’Afghanistan, où elles combattent depuis vingt ans.
« Je suis le président des Etats-Unis et, à la fin, c’est moi qui assume », avait-il alors assuré. Deux jours plus tard, dans un entretien à la chaîne ABC, M. Biden a expliqué que le retrait américain aurait invariablement provoqué une forme de « chaos » dans le pays.