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Canada: Le prince saoudien est accusé de complot pour tuer un ex-espion à Toronto

août 7, 2020

Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane aurait envoyé un commando à Toronto pour tuer un ancien espion qui a fui le royaume en 2017.
© Pool/Getty Images Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane aurait envoyé un commando à Toronto pour tuer un ancien espion qui a fui le royaume en 2017.
Une poursuite civile déposée devant la justice américaine accuse le prince héritier de l’Arabie Saoudite, Mohammed ben Salmane, d’avoir cherché à assassiner un ancien agent secret au travers de l’envoi d’un commando à Toronto en 2018.

La plainte déposée jeudi dans une cour de justice américaine accuse le prince Mohammed ben Salmane d’avoir mandaté des mercenaires pour trouver et assassiner un ancien espion de haut rang qui en sait trop.

Le document de 106 pages, qui doit être vérifié par la justice, a des airs de roman d’espionnage. Il indique que le régent du royaume d’Arabie Saoudite a cherché à réduire au silence Saad Aljabri en 2018.

M. Aljabri, résident permanent au Canada, est décrit comme un ancien officiel Saoudien de 39 ans spécialiste en sécurité nationale et en contre-terrorisme.

Peu de personnes en connaissent autant sur le prince héritier que lui, selon la plainte, notamment sur son implication supposée dans des accords commerciaux corrompus et la création d’une équipe personnelle de mercenaires appelée «Tiger Squad».

Ces mercenaires sont derrière l’assassinat et le démembrement du journaliste Jamal Khashoggi dans le consulat saoudien en Turquie, en 2018, d’après la plainte.

Jamal Khashoggi, journaliste assassiné au consulat saoudien d'Istanbul en 2018

© /AFP/Getty Images Jamal Khashoggi, journaliste assassiné au consulat saoudien d’Istanbul en 2018
M. Aljabri, double citoyen de Malte et d’Arabie saoudite, a fui le royaume en 2017, d’abord en Turquie, puis secrètement à Toronto, où il vit désormais.

Saad Aljabri dit qu’il avait développé une relation de travail étroite avec l’intelligence américaine au fil des décennies. Il dispose, prétend-il, d’une position unique pour menacer la réputation de Mohammed ben Salmane auprès de Washington.

Le plaintif disposerait d’informations sensibles sur le prince

«Rares sont les endroits qui ont des informations plus sensibles, humiliantes et accablantes sur l’accusé ben Salmane que l’esprit et la mémoire de Dr Saad – sauf peut-être les enregistrements réalisés par le Dr Saad par anticipation de son assassinat», affirme M. Aljabri.

«C’est pourquoi l’accusé ben Salmane veut sa mort et pourquoi [il] a travaillé pour atteindre cet objectif au cours des trois dernières années.»

Le prince héritier a ordonné au plaintif de rentrer chez lui à plusieurs reprises et l’a menacé via une messagerie instantanée «d’utiliser tous les moyens disponibles» et de «prendre des mesures qui vont vous nuire», indique le document.

Le commando refoulé à l’aéroport Pearson

Les membres de la «Tiger Squad» seraient arrivés à l’aéroport Pearson de Toronto avec des visas touristiques à la mi-octobre 2018, moins de deux semaines après que M. Khashoggi a été assassiné.

Pour éviter de se faire repérer, ils sont entrés par des kiosques séparés, mais ont éveillé les soupçons après avoir prétendu qu’ils ne se connaissaient pas, toujours selon la plainte. Les Agents des services frontaliers du Canada les auraient tous refusés sauf un, qui voyageait avec un passeport diplomatique.

M. Aljabri affirme qu’un ancien collègue s’est présenté à son bureau de la société de télécommunications de Toronto où il travaillait, se faisant passer pour un investisseur, et a essayé de le persuader d’aller en Turquie pour rendre visite à sa famille.

Malgré son refus, l’homme avait réussi à localiser Saad Aljabri afin que le commando puisse le trouver, présente-t-il.

Des proches «disparus et torturés»

«Mohammed ben Salmane prévoit désormais d’envoyer des agents directement via les États-Unis pour entrer au Canada par voie terrestre et, une fois pour toutes, d’éliminer le Dr. Saad», dit-il.

Le prince héritier Mohammed ben Salmane, en octobre 2018, à Riyad.

© AP/Amr Nabil/La Presse canadienne Le prince héritier Mohammed ben Salmane, en octobre 2018, à Riyad.
Le document affirme que le prince a ordonné la détention et l’enlèvement des membres de la famille d’Aljabri comme moyen de pression. Deux de ses enfants ont «disparu» à la mi-mars et d’autres parents ont été arrêtés, détenus et torturés.

Il dit également que des agents saoudiens ont piraté ses téléphones intelligents et gelé ses comptes bancaires.

Les responsables de l’ambassade saoudienne à Ottawa n’ont pas répondu à une demande de commentaire, tout comme le ministre de la Sécurité publique Bill Blair et l’Agence des services frontaliers du Canada.

Avec CBC/Radio-Canada

Empoisonnement: l’ex-espion russe Sergueï Skripal est sorti de l’hôpital

mai 18, 2018

L’ex-agent russe Sergueï Skripal lors d’un procès à Moscou, le 9 août 2006 / © Kommersant Photo/AFP/Archives / Yuri SENATOROV

L’ex-espion russe Sergueï Skripal, empoisonné à l’agent innervant, est sorti de l’hôpital de Salisbury (sud-ouest de l’Angleterre) où il était soigné depuis le 4 mars, a annoncé vendredi le service de santé public NHS England.

« C’est une nouvelle fantastique que Sergueï Skripal se sente assez bien pour quitter l’hôpital de Salisbury », a déclaré la directrice générale de l’hôpital Cara Charles-Barks, citée dans un communiqué. L’empoisonnement de M. Skripal et sa fille Ioulia a provoqué une grave crise diplomatique entre Londres, soutenue par ses alliés occidentaux, et Moscou, accusée d’être responsable de l’empoisonnement survenu début mars mais qui nie vigoureusement toute implication.

Cette crise s’est traduite par la plus importante vague d’expulsions croisées de diplomates de l’Histoire.

Sergueï Skripal et sa fille avaient été retrouvés inconscients, le 4 mars, sur un banc à Salisbury, où vit l’ex-espion de 66 ans. La police britannique estime que les Skripal sont entrés en contact avec le poison au domicile de Sergueï, où sa fille était venue lui rendre visite de Russie. Au total neuf sites, dont trois situés dans le centre-ville, ont dû être décontaminés.

Les patients, le personnel et les habitants de Salisbury ont « traversé des moments difficiles avec cet incident », a souligné Mme Charles-Barks, se réjouissant que les trois personnes contaminées aient pu toutes quitter l’hôpital.

Ioulia Skripal est sortie de l’hôpital le 11 avril tandis que le policier Nick Bailey, le premier à leur avoir porté secours, et qui avait également été victime de l’agent innervant, est sorti dès le 22 mars.

Ancien colonel du service de renseignement de l’armée russe, Sergueï Skripal avait été accusé de « haute trahison » pour avoir vendu des informations au renseignement britannique, et condamné en 2006 à 13 ans de prison. En 2010, il avait fait l’objet d’un échange de prisonniers entre Moscou, Londres et Washington, et s’était installé en Angleterre.

Londres accuse la Russie de les avoir empoisonnés avec un agent neurotoxique de conception soviétique appelé Novitchok, ce que Moscou a fermement démenti.

Le 12 avril, l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) avait confirmé l’analyse britannique sur l’identité du poison utilisé, précisant que la substance chimique était d’une « grande pureté ».

Pour l’équipe médicale, soigner les trois victimes de l’empoisonnement a représenté un « défi énorme et sans précédent », a déclaré dans le communiqué du NHS England la directrice des soins infirmiers, Lorna Wilkinson. Le rétablissement de Sergueï Skripal se déroulera « désormais loin de l’hôpital », dans un lieu non précisé.

A sa sortie de l’hôpital, Ioulia Skripal avait décliné l’aide consulaire russe, selon la police britannique.

Selon les médias britanniques, elle avait été emmenée en lieu sûr par les autorités britanniques. Cela avait provoqué l’ire de l’ambassade russe, qui avait estimé sur Twitter qu’elle était « retenue en otage ».

« Dans l’intérêt de la sécurité de Sergueï et de Ioulia, nous ne parlerons d’aucun des dispositifs de protection ou de sécurité en place », indique Scotland Yard dans un communiqué diffusé vendredi. La police souligne par ailleurs qu’ « il s’agit d’une enquête complexe et les détectives continuent de rassembler toutes les preuves pour établir les faits et les circonstances de cette horrible attaque ».

Romandie.com avec(©AFP / 18 mai 2018 15h22)                

Ex-espion empoisonné: le Kremlin juge « impardonnable » de mettre en cause Poutine

mars 16, 2018

Moscou – Le Kremlin a jugé vendredi « impardonnable » de désigner personnellement le président russe Vladimir Poutine comme responsable de l’empoisonnement en Angleterre d’un ex-espion russe, comme l’a fait le chef de la diplomatie britannique Boris Johnson.

« Toute mention ou référence à notre président n’est rien d’autre que choquant et impardonnable en termes d’étiquette diplomatique », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, cité par les agences de presse russes.

M. Peskov réagissait aux propos du ministre des Affaires étrangères britannique Boris Johnson qui a jugé « probable » vendredi que le président Vladimir Poutine avait « ordonné » l’utilisation de la substance contre Sergueï Skripal.

« Nous pensons qu’il est extrêmement probable qu’il s’agisse de sa décision d’ordonner l’utilisation d’un agent neurotoxique dans les rues du Royaume-Uni, dans les rues de l’Europe, pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale », a déclaré M. Johnson.

L’empoisonnement en Angleterre le 4 mars de l’ex-agent double russe Sergueï Skripal et de sa fille Ioulia, hospitalisés dans un état critique, a pris ces dernières heures des allures de confrontation Est-Ouest.

Londres, Berlin, Paris et Washington ont publié un communiqué commun déclarant que la responsabilité de Moscou était la seule explication « plausible » à cette attaque commise, selon le Royaume-Uni, au moyen d’un agent innervant appartenant au groupe des agents « Novitchok » mis au point par la Russie.

La Première ministre Theresa May a annoncé mercredi une série de sanctions contre Moscou, dont l’expulsion de 23 diplomates russes et le gel des contacts bilatéraux.

La Russie, qui rejette ces accusations, a promis des mesures de représailles « d’une minute à l’autre ».

Romandie.com avec(©AFP / 16 mars 2018 13h48)                                            

Ex-espion empoisonné: l’UE fait part de sa solidarité « inébranlable » avec Londres

mars 13, 2018

Strasbourg – La Commission européenne a fait part mardi de sa solidarité « inébranlable » envers Londres après l’empoisonnement d’un ex-espion russe au Royaume-Uni, dont la Première ministre britannique Theresa May a attribué la « très probable » responsabilité à Moscou.

« Il est de la plus haute importance que ceux qui sont responsables (…) voient très clairement qu’il y a une solidarité européenne – sans équivoque, inébranlable et très forte – de façon qu’ils soient vraiment punis pour ce qu’ils ont fait », a commenté le premier vice-président de la Commission Frans Timmermans devant le Parlement européen à Strasbourg.

M. Timmermans a appelé le Conseil européen, qui représente les 28 Etats membres – dont les dirigeants se réuniront en sommet en fin de semaine prochaine à Bruxelles -, à « exprimer en termes clairs sa solidarité complète avec le peuple britannique ».

« On ne peut pas avoir recours à du gaz innervant dans nos sociétés. Il s’agit d’une responsabilité européenne collective, qu’on ne saurait simplement laisser à la Première ministre May et au gouvernement britannique », a estimé le numéro deux de l’exécutif européen.
Sergueï Skripal, un ancien agent double russe, et sa fille Ioulia sont dans un état critique après avoir été exposés à une substance chimique potentiellement mortelle à Salisbury (sud de l’Angleterre). Le toxique utilisé est l’agent innervant « Novitchok », de conception russe, particulièrement dangereux et inédit dans son utilisation, selon des experts occidentaux.

Mme May a jugé « très probable que la Russie soit responsable » de l’empoisonnement de l’ex-espion. Et elle a donné jusqu’à mardi soir à Moscou pour fournir des explications à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC).

La Russie a protesté de son innocence et s’est dite « prête à coopérer ».

Au Parlement européen, le chef de file des libéraux, Guy Verhofstadt, a exhorté les dirigeants européens à décider de « contre-mesures » lors de leur prochain sommet à Bruxelles. « Il faut une réponse européenne commune à ce scandale », a plaidé l’ex-Premier ministre belge.

Mardi soir, l’Otan, dont le QG est à Bruxelles, avait qualifié l’affaire d' »incident très préoccupant ».

Romandie.com avec(©AFP / 13 mars 2018 13h33)                   

Angleterre/Ex-espion russe: un pub et un restaurant de Salisbury contaminés

mars 11, 2018

Un policier devant le Mill Pub à Salisbury, dans le sud de l’Angleterre, le 11 mars 2018 / © AFP / Daniel LEAL-OLIVAS

Des « traces de contamination » à l’agent innervant administré à l’ex-espion Sergueï Skripal et sa fille ont été retrouvées dans un restaurant et un pub de Salisbury (sud de l’Angleterre) qu’ils ont fréquentés le 4 mars, ont annoncé dimanche les autorités sanitaires britanniques.

Les clients s’étant rendus dans ces établissements entre le dimanche 4 mars à 13H30 GMT et leur fermeture le lendemain doivent laver leurs affaires par précaution.

« Nous avons appris qu’il y a des traces de contamination à l’agent innervant dans le Mill Pub comme dans le restaurant Zizzi à Salisbury », a déclaré la médecin-chef de la Santé publique britannique Sally Davies, sur la BBC.

« Je suis persuadée que cela n’a pas mis en danger la santé de ceux qui se trouvaient dans le Mill Pub ou le Zizzi », a-t-elle ajouté.

« Toutefois, certaines personnes craignent qu’une exposition à long terme à ces substances, après des semaines et particulièrement des mois, puisse provoquer des problèmes de santé », a-t-elle poursuivi.

« C’est pourquoi je conseille à titre de précaution aux personnes qui se trouvaient dans le restaurant ou le pub entre 13H30 dimanche dernier et la fermeture lundi de laver les vêtements qu’elles portaient et les affaires qu’elles avaient » sur place.

Sally Davies a estimé que la mesure concernait « moins de 500 personnes ».

Dans un communiqué, Public Health England a précisé que les risques pour le public demeuraient « faibles ».

Les vêtements ne pouvant être lavés qu’en lavage à sec doivent être placés « dans deux sacs plastiques fermés » tandis que les autres objets comme les téléphones portables et sacs à main nettoyés avec des lingettes, ont précisé les autorités sanitaires.

Sergueï Skripal, 66 ans, et sa fille Youlia, 33 ans, ont été retrouvés inconscients il y a une semaine sur un banc de Salisbury où vit l’ex-espion.

Ils se trouvaient samedi dans un état « critique mais stable », avait indiqué la ministre britannique de l’Intérieur Amber Rudd à l’issue d’une réunion d’urgence du gouvernement.

Un policier intervenu sur place est également « dans un état grave », bien qu’il puisse parler.

Romandie.com avec(©AFP / 11 mars 2018 13h35)