Le procès de l’ex-vice-président congolais, Jean-Pierre Bemba, devant la Cour pénale internationale (CPI) a repris mardi 14 août à la Haye et entre « dans une nouvelle phase », a déclaré la juge Sylvia Steiner. Après le bureau du procureur, c’est désormais au tour de la défense de présenter son dossier.
Le procès de l’ex-vice-président de la République démocratique du Congo (RDC) de 2003 à 2006, Jean-Pierre Bemba, devant la Cour pénale internationale a repris mardi 14 août à la Haye, où siège la CPI. Ce dernier est accusé de crimes contre l’humanité et crimes de guerre : viols, pillages et meurtres, commis entre le 26 octobre 2002 et le 15 mars 2003 en Centrafrique par sa milice du Mouvement de libération du Congo (MLC).
« Nous entrons dans une nouvelle phase » du procès, a déclaré la juge Sylvia Steiner peu après l’ouverture de l’audience. Après le bureau du procureur, c’est au tour de la défense de présenter son dossier. Les juges ont accordé à la défense 230 heures d’audience au total pour présenter les 63 témoins qu’elle a l’intention d’appeler pour prouver que Jean-Pierre Bemba n’avait pas le contrôle direct de sa milice en Centrafrique en 2002 et 2003.
Mardi, c’est le général en retraite et expert militaire français, Jacques Seara, qui s’est présenté devant les juges. Il était entendu au sujet d’un rapport qu’il a écrit dans le cadre du procès de M. Bemba et portant notamment sur la structure de commandement des forces armées lors du conflit en Centrafrique visé par l’acte d’accusation. Le général Seara n’a pas fait dans la matinée de commentaires directs sur l’éventuelle responsabilité de M. Bemba dans les actions du MLC en Centrafrique, mais a assuré que « le commandement des opérations pendant toute la durée du conflit était centrafricain ».
Bemba « plus combatif et déterminé que jamais »
« On ne peut pas imaginer dans ce type de conflit qu’un élément travaille en électron libre », a-t-il affirmé, ajoutant au sujet du MLC : « ils ne menaient pas leur guerre à eux, ils menaient la guerre que voulait la République centrafricaine pour rétablir l’État de droit ». Son témoignage devait se poursuivre dans l’après-midi.
L’avocat de M. Bemba, Aimé Kilolo, avait assuré lundi à l’AFP que son client était « plus combatif et déterminé que jamais à démontrer la vérité, à savoir que le contrôle direct du MLC appartenait aux autorités centrafricaines » et non à l’accusé, comme le soutient le bureau du procureur.
Jeuneafrique.com avec AFP