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La propagation au Canada est inévitable, disent des experts

mars 7, 2020

 

À ce jour, la COVID-19 a fait près de 3500 morts et plus de 100 000 personnes dans le monde ont été contaminées dans 92 pays et territoires.
© Yonhap Agence France-Presse À ce jour, la COVID-19 a fait près de 3500 morts et plus de 100 000 personnes dans le monde ont été contaminées dans 92 pays et territoires.
Le nombre de contaminations au coronavirus augmente au Canada, avec de nouveaux cas en Ontario et un troisième à l’étude au Québec, portant à 54 le nombre de cas confirmés et présumés au pays. Des experts s’entendent pour dire que l’éventuelle propagation de la pneumonie virale est inévitable.« L’infection va se faire. On est déjà dans une situation de pandémie », prédit Tatiana Scorza, professeure au département des sciences biologiques à l’Université du Québec à Montréal.

« Si on continue à prendre des mesures appropriées, on pourrait se limiter à des cas importés », nuance pour sa part la Dre Anne Gatignol, professeure de microbiologie à l’Université McGill.

En Ontario, l’un des derniers cas recensés est un voyageur revenu récemment de Las Vegas, ont annoncé les responsables de la santé de la province, qui compte dorénavant 28 cas. Toutefois, au moins quatre de ces malades ont depuis été guéris. Tous les patients ayant été déclarés positifs au nouveau coronavirus avaient récemment voyagé à l’extérieur du Canada ou avaient eu des contacts étroits avec un autre patient qui l’avait fait. L’Alberta a également fait état d’un premier cas jeudi soir.

La Colombie-Britannique a quant à elle annoncé 8 nouveaux cas de la pneumonie virale, pour un total de 21, dont le premier cas apparent de transmission dans la communauté au pays, jeudi soir. Il s’agit d’une femme de la région de Vancouver déclarée positive au coronavirus malgré l’absence de voyage à l’extérieur du pays et aucun contact connu avec un autre malade.

D’après la Dre Gatignol, cette contamination a « peut-être deux ou trois intermédiaires ». Si ce type de contamination venait à se reproduire au pays, il faudrait selon elle prendre des mesures plus draconiennes pour limiter la propagation, comme le fait d’éviter les rassemblements.

Des mesures à prendre

Si elle estime qu’il est trop tôt pour prendre la décision de fermer des établissements scolaires, la chercheuse croit néanmoins que, pour l’instant, les gens qui rentrent au Canada en provenance de foyers épidémiques comme l’Iran, la Corée du Sud et le nord de l’Italie devraient être mis en quarantaine. « La quarantaine peut être comme ils ont fait avec les gens de Wuhan ou du Diamond Princess, mais ça peut aussi être à la maison s’ils ne contaminent pas la famille », suggère-t-elle.

Au Québec, deux cas ont été confirmés et un troisième est en attente de l’être par le Laboratoire national de microbiologie de Winnipeg.

Néanmoins, les responsables de la santé de partout au pays ont déclaré que le risque posé par la COVID-19 demeure faible.

« Les gens vont, à un moment donné, en fonction de l’évolution de la situation, devoir adopter des mesures pour prévenir la transmission », prévient toutefois Mme Scorza, rappelant que le nouveau coronavirus est hautement transmissible.

Les autorités se préparent depuis des semaines à une éventuelle épidémie comme celles qui sévissent en Iran, en Corée du Sud, en Italie et en Chine, berceau de la maladie. Plus de 100 000 personnes dans le monde ont été contaminées dans 92 pays et territoires. À ce jour, la COVID-19 a fait tout près de 3500 morts.

« On n’est pas encore dans une situation d’alerte, mais c’est inquiétant parce qu’on voit que ça progresse partout dans le monde », constate Mme Scorza.

Vendredi, des premiers cas ont été répertoriés au Togo, au Cameroun, au Vatican, en Slovaquie, au Pérou, en Colombie, au Bhoutan et dans les Territoires palestiniens.

Aux États-Unis, où près de 300 cas ont été recensés et 15 personnes sont mortes, le festival culturel South by Southwest a été annulé dans l’État du Texas.

En raison d’un manque d’infrastructures et de ressources de base, le Conseil circumpolaire inuit s’est dit inquiet d’une éventuelle propagation de la pneumonie virale dans l’Arctique.

Selon l’organisme, la maladie à coronavirus COVID-19 représente un risque accru pour les communautés inuites, qui souffrent déjà du manque d’égouts et d’eau courante. Il réclame au gouvernement de combler ces lacunes dans le but de se protéger contre d’éventuelles menaces à la santé publique.

Canadiens en quarantaine 

Le gouvernement fédéral a annoncé vendredi qu’il s’apprête à prendre des mesures en vue de protéger la santé des Canadiens et de l’économie du pays contre les conséquences engendrées par la COVID-19.

Le ministre des Finances, Bill Morneau, a déclaré qu’Ottawa annoncera bientôt un soutien aux Canadiens en quarantaine en raison du coronavirus.

Il a également déclaré que le gouvernement va augmenter sa provision pour éventualités dans son prochain budget au printemps pour s’assurer d’être en mesure de faire face à la COVID-19, qui a entraîné la chute du marché boursier.

« Il est important de garder à l’esprit que ce que cela signifiera pour l’économie canadienne dépendra en fin de compte de l’ampleur et de la propagation géographique du virus, et que ces éléments ne peuvent être connus tant qu’ils ne sont pas connus, a-t-il déclaré lors d’un discours devant le Canadian Club de Toronto. Notre gouvernement prévoit toute éventualité. »

Par ailleurs, la ministre de la Santé, Patty Hajdu, a annoncé l’octroi de 27 millions de dollars sur deux ans pour travailler sur la COVID-19. « Les fonds investis soutiendront 47 équipes de recherche de partout au Canada qui s’emploieront à accélérer l’élaboration, la mise à l’essai et l’application de mesures visant à gérer l’éclosion de COVID-19 », écrit le ministère, dans un communiqué.

« Et s’il faut davantage de ressources, on va en donner », a ajouté le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, Navdeep Bains, qui se trouvait aux côtés de Mme Hajdu.

Par Le Devoir avec La Presse canadienne et l’Agence France-Presse

Canada/COVID-19: les urgences pourraient être rapidement débordées, selon des experts

février 22, 2020

 

© THE CANADIAN PRESS/Ryan Remiorz
OTTAWA — Les urgences dans les hôpitaux canadiens, déjà aux prises avec un temps d’attente très long, pourraient bien avoir du mal à faire face à une véritable propagation du nouveau coronavirus au pays, craignent des experts médicaux.

Le risque de contracter le COVID-19 au Canada en ce moment est extrêmement faible. Les responsables de la santé publique ont été loués pour leurs efforts visant à détecter et à isoler les neuf cas confirmés dans le pays jusqu’à présent.

Le cas récemment confirmé d’une Canadienne âgée de la trentaine qui a contracté le virus en Iran soulève des inquiétudes quant à une possible augmentation de cas non détectés dans le monde.

Le Canada a pris des mesures importantes pour prévenir le genre de tragédie qui a frappé l’Ontario lors de l’épidémie de SRAS en 2003. Pas moins de 44 personnes avaient alors perdu la vie. Le gouvernement a ensuite fondé l’Agence de la santé publique du Canada dont le rôle est de coordonner une intervention à l’échelle nationale.

Mais si une pandémie devait se propager au Canada aujourd’hui, les médecins des urgences craignent que les hôpitaux canadiens déjà surchargés ne soient pas en mesure de gérer l’afflux de patients, ce qui pourrait contribuer à la propagation de la maladie.

Le médecin en chef du Canada, la Dre Theresa Tam, reconnaît que la capacité hospitalière est un élément essentiel des plans de préparation du Canada, mais ajoute que c’est aussi quelque chose que le pays a l’habitude de gérer pendant les très mauvaises saisons de la grippe.

Avec La Presse canadienne

FMI: Déclaration de la mission des services du FMI en République du Congo

décembre 21, 2017

 

Congo – FMI
Une équipe des services du FMI dirigée par M. Abdoul Aziz Wane a visité Brazzaville du 5 au 20 décembre 2017 pour continuer les discussions avec les autorités sur le programme économique et financier du pays et un possible soutien financier du FMI.

À l’issue de la mission, M. Wane a publié la déclaration suivante :

« Les autorités et la mission ont fait des progrès dans la formulation de politiques macroéconomiques et structurelles à moyen terme qui pourraient être soutenues par le FMI. La mission accueille favorablement le projet de budget pour l’exercice 2018, qui contribuera à rétablir la viabilité budgétaire et la stabilité extérieure régionale, tout en augmentant le soutien aux groupes vulnérables, dont les femmes. La mission a également pris note des mesures envisagées par les autorités pour restaurer la viabilité de la dette à moyen terme. Elle a encouragé les autorités à finaliser le recrutement de conseillers juridiques et financiers à cet effet.

« L’économie du Congo continue de subir les contrecoups de la baisse des prix du pétrole, d’une dette insoutenable et des faiblesses dans la gouvernance. Une récession plus profonde de l’économie non pétrolière en 2017 – avec une baisse de 9,2% – nuit aux segments les plus vulnérables de la population. L’ajustement budgétaire soutenu entrepris depuis 2015 a réduit les déséquilibres économiques, mais ces derniers restent toutefois importants du fait que les marges budgétaires du gouvernement sont presque épuisées. L’accumulation d’arriérés de l’État met en péril l’activité du secteur privé, contribuant aux pénuries de liquidités bancaires et compromettant la provision des services sociaux. La faiblesse des organismes de lutte contre la corruption et des statistiques limite la mise en œuvre des lois et règlements, et augmentent les vulnérabilités économiques.

« Les autorités devront faire des réformes fortes et immédiates en matière de gouvernance pour ancrer les attentes d’un changement positif dans la gestion des ressources publiques. À cet égard, l’équipe du FMI a salué l’intention du gouvernement d’approuver début 2018 une étude sur la gouvernance qui guidera les futures réformes. Ces réformes devraient inclure la mise en place d’un ensemble d’organes indépendants de lutte contre la corruption, la déclaration d’actifs pour les hauts fonctionnaires, la mise en place et le renforcement de mécanismes de contrôle de certaines structures publiques, notamment les sociétés pétrolières publiques et les grands projets d’investissement.

« L’équipe du FMI continuera à travailler avec les autorités au cours des prochaines semaines dans plusieurs domaines, notamment sur le rétablissement de la viabilité de la dette, le renforcement de la gouvernance et le financement adéquat du programme. Une fois ce travail achevé, un arrangement financier visant à soutenir le programme économique du Congo sera discuté au niveau du personnel du FMI avant d’être proposé à l’examen du Conseil d’administration ».

L’équipe du FMI a rencontré le Premier ministre M. Clément Mouamba, le ministre des Finances, M. Calixte Nganongo ; ainsi que d’autres hauts fonctionnaires.

L’équipe a également rencontré des représentants de la communauté diplomatique, du secteur privé, de la société civile et des partenaires du développement.

Lesechos-congobrazza.com par Bertrand BOUKAKA/

Source Département de la communication du FMI

Congo: les experts du FMI seront à Brazzaville à partir du 5 décembre 2017

décembre 1, 2017

Ils sont attendus à Brazzaville comme des rois mages en référence aux visiteurs qui figurent dans l’Évangile selon Matthieu, lesquels, ayant appris la naissance de Jésus, viennent « de l’Orient » guidés par une étoile pour rendre hommage « au roi des Juifs » et lui apporter à Bethléem des présents d’une grande richesse symbolique : or, myrrhe et encens.

Malheureusement pour le Congo, il y’aura les mages pour annoncer le Programme d’Ajustement Structurel mais les cadeaux ne sont pas dans les bagages. Le Père Noel se chargera du transport et de la distribution des cadeaux.

Pablo Neruda n’est pas mort d’un cancer (experts internationaux)

octobre 20, 2017

Santiago du Chili – Un groupe de 16 experts internationaux mandaté par la justice chilienne a conclu vendredi que la mort du prix Nobel de littérature Pablo Neruda, survenue peu après le coup d’Etat de Pinochet en 1973, n’est pas due à un cancer comme indiqué sur son certificat de décès.

« Ce qui est certain, ce qui est catégoriquement sûr à 100%, c’est que le certificat ne reflète pas la réalité du décès », a déclaré lors d’une conférence de presse le Dr Aurelio Luna, au nom des experts chargés de déterminer si le poète chilien a été assassiné par la dictature du général Augusto Pinochet.

Ces spécialistes du Canada, du Danemark, des Etats-Unis, d’Espagne et du Chili n’ont cependant pas réussi à déterminer les causes réelles du décès de Pablo Neruda.

Les experts ont découvert une nouvelle bactérie non cancéreuse. Celle-ci est à l’étude dans des laboratoires au Canada et au Danemark, ce qui devrait permettre de mieux comprendre les causes de la mort de Neruda, a expliqué M. Luna.

La famille de Pablo Neruda soupçonne un empoisonnement sous la dictature (1973-1990).

Les restes du poète et prix Nobel de littérature, décédé dans une clinique de Santiago en 1973, quelques jours après le coup d’Etat contre le président socialiste Salvador Allende dont il était proche, ont été l’objet ces dernières années de nombreuses expertises.

Exhumés en 2013, ils ont finalement été remis en terre en avril 2016 sans que le mystère soit totalement levé.

En mai 2014, une équipe de chercheurs espagnols avait révélé la présence massive de bactéries, des staphylocoques dorés, qui auraient pu être inoculées par des agents de la dictature.

Selon le certificat de décès rédigé par la junte militaire alors au pouvoir, le poète est mort à 69 ans d’un cancer de la prostate.

Mais en 2011, son chauffeur de l’époque et assistant personnel, Manuel Araya, a affirmé que sa mort était due à une mystérieuse injection faite la veille de son départ pour le Mexique, où il comptait s’exiler pour y mener l’opposition au général Pinochet.

« Neruda a été assassiné », déclarait M. Araya à l’AFP en 2013.

Une enquête judiciaire avait alors été ouverte, tandis que d’autres témoignages venaient semer le doute en assurant que Pablo Neruda était en forme jusqu’à la fameuse injection.

La mort en 1982, dans la même clinique, de l’ex-président Eduardo Frei (1964-1970), venu pour une opération de routine et qui pourrait avoir été empoisonné, a renforcé la thèse d’un assassinat du poète.

Romandie.com avec(©AFP / 21 octobre 2017 01h36)                                            

Les experts de l’ONU tués en RDC induits en erreur par une fausse traduction

septembre 13, 2017

Paris – Les deux experts des Nations unies assassinés il y a six mois en République démocratique du Congo ont été induits en erreur par une fausse traduction la veille de leur mort par des agents doubles, affirme mercredi Radio France Internationale (RFI).

La Suédo-Chilienne Zaida Catalan et l’Américain Michael Sharp ont été assassinés le 12 mars à Bunkonde dans le Kasaï (centre) où ils enquêtaient sur des fosses communes. Des violences au Kasaï opposent depuis septembre 2016 les forces de sécurité et les milices Kamuina Nsapu, du nom d’un chef traditionnel tué en août 2016.

RFI publie sur son site le script d’une conversation des deux experts la veille de leur mort avec un adepte des Kamuina Nsapu s’exprimant en tshiluba, l’une des quatre langues nationales du pays, et d’autres personnes traduisant en français.

« Au moins trois des participants induisent volontairement en erreur les deux experts sur leur niveau de sécurité à Bunkonde », affirme RFI.

A la 46e minute de cet entretien d’1h09mn46 sec, l’adepte, François Muamba, déconseille ainsi aux deux experts de se rendre à Bunkonde. « Les propos de François Muamba ne sont pas traduits », affirme RFI.

Alors que l’adepte s’inquiète d’une possible « embuscade » visant les deux experts, ses propos sont ainsi traduits: « En ce qui concerne les garanties, à Bunkonde vous pouvez arriver, il n’y a rien », selon RFI.

D’après RFI, le traducteur est « aujourd’hui agent de la DGM (direction générale de migration) » et « proche du nouveau chef Kamuina Nsapu adoubé par les autorités ».

Un autre participant est présenté comme ayant ses entrées chez les Kamuina Nsapu et « agent de l’ANR (Agence nationale de renseignements) », « chargé de superviser la mission des deux experts à Bunkonde ».

Les autorités congolaises affirment que les deux experts ont été tués par des miliciens. Un comité d’enquête de l’ONU est parvenu aux mêmes conclusions, d’après RFI.

Quatre assassins présumés comparaissent depuis le 5 juin devant un tribunal militaire à Kananga.

Un des prévenus, Evariste Ilunga Lumu, a été formellement identifié comme l’un des meurtriers par un témoin, Jean Bosco Mukanda.

Dans son enquête, RFI s’interroge sur ce témoin: « En mars 2017, un haut gradé de l’armée le qualifie d’ancien chef de milice, devenu informateur de l’armée ».

L’enquête de RFI a été menée par son ex-correspondante en RDC, Sonia Rolley. Kinshasa n’a pas donné suite à sa demande de renouvellement d’accréditation envoyée en mai. La journaliste se trouvait à quelques km des lieux du crime le jour de l’assassinat.

« Si elle a des éléments, elle les met à la disposition de la justice. C’est une violation très grave de la procédure pénale », a réagi le porte-parole du gouvernement Lambert Mende joint par l’AFP. Un haut responsable de l’ANR a qualifié d' »immoral » le reportage de RFI.

« Il y a un procès qui est en cours. Nous nous abstenons de commenter le cours de la justice », a déclaré la porte-parole de la Mission des Nations unies (Monusco) lors de son point-presse hebdomadaire.

Le secrétaire général des Nations unies étudie la « mise en place d’un mécanisme de suivi » de cette affaire qui est « loin d’être close », a ajouté la Monusco.

Romandie.com avec(©AFP / 13 septembre 2017 15h24)                                            

RDC : Kinshasa dévoile une vidéo présentée comme celle de l’assassinat des experts de l’ONU

avril 24, 2017

Un montage photo de deux experts onusiens, Zaida Catalan et Michael Sharp, tués en mars au Kasaï, dans le centre de la RDC. © Bertil Ericson et Timo Mueller/AFP

Le gouvernement et la police de RDC ont montré ce lundi à la presse une vidéo présentée comme celle de l’assassinat de Michael Sharp et de Zaida Catalan, deux experts de l’ONU tués en mars au Kasaï, dans le centre du pays.

« C’est à titre pédagogique » que cette vidéo d’au moins cinq minutes a été dévoilée, ce 24 avril, à plusieurs responsables de presse à Kinshasa, selon Ivan Vangu, conseiller au ministère congolais de la Communication et des médias.

Selon l’AFP, qui a visionné ladite vidéo, on y voit un homme et une femme blancs, qui correspondent au signalement des deux experts onusiens, l’Américain Michael Sharp et la Suédo-chilienne Zaida Catalan. Ils sont entourés par sept personnes parlant tshiluba, la langue dominante au Kasaï, coiffés de bandeaux rouges et armés de machettes, de bâtons, et pour l’un, d’un fusil hors d’âge.

Par le biais d’un interprète hors champ, les hommes en armes promettent d’indiquer aux deux experts de l’ONU l’emplacement de fosses communes dans la brousse. Apparemment inquiet, l’homme blanc demande à l’interprète, dans un français avec un fort accent anglophone : « Pourquoi sont-ils armés et nerveux ? »

La vidéo montre l’exécution des deux experts

Rapidement, les deux étrangers sont contraints de s’asseoir par terre. Un coup de feu tiré par une arme hors champ part et atteint l’homme à la poitrine. Une voix ordonne en français « Tirez ! ». La femme se jette vers l’homme comme pour le protéger mais une balle l’atteint dans le dos. La voix hurle « Tirez ! ». Trois autres coups partent.

La même voix hors champ ordonne alors en tshiluba : « Ne gaspillez plus les munitions, coupez la tête. Coupe d’abord les cheveux qui vont renforcer mon pouvoir. » On voit alors un adolescent couper la tête de la jeune femme.

Nous n’avons pas pu voir les visages de ces présumés miliciens Kamwina Nsapu.

« Visiblement, la machette n’était pas bien aiguisée. Sur la vidéo, on voit le bourreau demander une autre [machette] pour continuer son acte », explique à Jeune Afrique un journaliste qui a visionné la séquence. « Mais, nous n’avons pas pu voir les visages de ces présumés miliciens Kamwina Nsapu« , précise-t-il.

Kinshasa accuse les miliciens Kamwina Nsapu

« Voici comment opèrent les hommes de Kamwina Nsapu », a expliqué devant la presse Lambert Mende, porte-parole du gouvernement congolais.

Pour les autorités de la RDC, il n’y a donc plus de doute : « Ce sont bien ces terroristes de Kamwina Nsapu qui ont tué les deux experts de l’ONU, mais aussi les 39 policiers congolais tombés, eux, fin mars dans une embuscade dans le Kasaï », soutient Lambert Mende, appelant à l’éradication de ce terrorisme « par tous les moyens ».

Selon le porte-parole du gouvernement, un de quatre accompagnateurs congolais de deux experts de l’ONU a été également tué. « Nous continuons à chercher les trois autres », a-t-il dit à Jeune Afrique, soulignant que certains miliciens ayant participé à ces assassinats ont été arrêtés.

Le colonel Pierre-Rombaut Mwanamputu, porte-parole de la police congolaise, a de son côté indiqué à la presse que les autorités avaient mis la main sur cette vidéo « grâce à la perspicacité de la police scientifique », sans en préciser les modalités.

« La vidéo a été envoyée à un des contacts des terroristes pour qu’elle soit diffusée sur les réseaux sociaux. Nos services l’ont interceptée et, grâce à la géolocalisation, nos services ont pu remonter la filière pour arrêter des terroristes, auteurs de l’assassinat des experts de l’ONU », a ajouté Lambert Mende.

Jeuneafrique.com avec AFP

RD Congo : deux experts de l’ONU portés disparus dans le Kasaï-Central

mars 13, 2017

La ville de Kananga est située dans le centre de la RD Congo. © Google

L’Américain Michael J. Sharp et la Suédoise Zaida Catalán, deux membres du groupe d’experts de l’ONU sur la RD Congo, sont tombés dimanche soir dans une embuscade tendue par des hommes armés dans le centre du pays, où sévit la milice du chef traditionnel Kamwina Nsapu, tué en août dernier.

Le gouvernement congolais a confirmé l’enlèvement, dimanche 12 mars, de Michael J. Sharp et de Zaida Catalán, deux chercheurs du groupe d’experts des Nations unies sur la RD Congo. « Ce sont deux officiels onusiens qui séjournaient dans notre pays pour une mission dont nous ne connaissons pas l’objet », a fait savoir lundi à Jeune Afrique Lambert Mende, porte-parole du gouvernement congolais.

À en croire le ministre, les deux experts ont quitté Kananga dimanche 12 mars, capitale de la province du Kasaï-Central, et se sont dirigés vers la ville de Tshimbulu où des affrontements entre l’armée et des miliciens avaient fait une soixantaine de morts début février. Selon une source onusienne, les deux experts avaient rencontré le chef de poste de la Mission de l’ONU en RD Congo (Monusco) à Kananga avant de quitter la ville.

« Forces négatives non identifiées » ou milice Kamwina Nsapu ?

Michael J. Sharp, coordonnateur du groupe d’experts, et sa collègue Zaida Catalán étaient accompagnés par un traducteur congolais, tous à bord de motos conduites par trois autres Congolais, selon Lambert Mende.

« Ce groupe qui sillonnait la province du Kasaï-central à moto, sans que les autorités locales en aient été informées, serait tombé, selon les premières indications, entre les mains des forces négatives non encore identifiées sur le pont Moyo à proximité du village Ngombe, secteur de Bukonde », a indiqué dans la foulée Lambert Mende dans un communiqué officiel.

Les experts de l’ONU travaillent indépendamment de la Monusco comme du gouvernement congolais, ce qui les conduit fréquemment à rencontrer leurs sources sans protection militaire.

Les groupes d’experts de l’ONU sont chargés de rédiger des rapports annuels pour informer le Conseil de sécurité sur la situation intérieure des pays dont ils ont la charge. Les deux disparus enquêtaient sur l’insécurité dans le Kasaï-central. Cette province est depuis plusieurs mois en proie à la rébellion, sévèrement réprimée, de miliciens se réclamant du chef traditionnel Kamwina Nsapu, tué en août 2016.

« L’embuscade a eu lieu dans une brousse où il n’y a ni la police ni l’armée. Ce sont bien des jeunes drogués appartenant à la milice de Kamwina Nsapu qui ont attaqué les deux experts », affirme pour sa part Emmanuel Ramazani Shadary, vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, qui séjourne dans la région.

Ramazani Shadary a confié par ailleurs à Jeune Afrique qu’un hélicoptère de la Monusco a survolé la zone où aurait eu lieu l’enlèvement mais qu’il est « retourné à Kananga sans une indication claire sur le sort de deux experts de l’ONU ».

Jeuneafrique.com par et

Burundi : le gouvernement déclare persona non grata trois experts des Nations Unies

octobre 11, 2016

Pendant une marche à Bujumbura, au Burundi, le 9 juin 2015. © Gildas Ngingo/AP/SIPA

Dans une lettre envoyée hier à tous ses ambassadeurs, le gouvernement du Burundi signale l’interdiction de séjour sur le territoire de trois enquêteurs de l’ONU.

Deux hommes et une femme n’ont plus le droit de fouler le sol burundais : Christoph Heyns, Pablo De Grief et Maya Sahli Fadel sont tous enquêteurs des Nations Unies. Il s’agit aussi des rédacteurs du récent rapport accusant le gouvernement de graves violations des droits de l’homme.

La mesure, qui fait effet d’une bombe, a été signifiée ce lundi 10 octobre, par Alain Aimé Nyamitwe, ministre des Affaires Etrangères. Il a adressé une lettre en ce sens à tous les ambassadeurs du Burundi, à tous les Chargés d’Affaires et tous les Consuls Généraux, sans pour autant mentionner les motifs d’une telle décision.

DR
Extrait du document envoyé aux ambassadeurs, chargés d’affaires et consuls généraux du Burundi, le lundi 10 octobre 2016. © DR

Une protestation de plus

La mesure tombe après une série de protestations, de la part du gouvernement, contre ledit rapport. « C’est un document politiquement motivé », a tranché Martin Nivyabandi, ministre des droits de l’Homme, avant que Philippe Nzobonariba, porte-parole du gouvernement n’accuse la résolution du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies qui a suivi de vouloir diviser les forces de défense et de sécurité.

Loin d’être un fait isolé, la mesure survient quelques jours après le déclenchement du processus par le gouvernement de se retirer de la cour pénale internationale.

Les enquêteurs de l’ONU déjà connus

En ligne de mire du régime, les noms des trois enquêteurs étaient déjà connus dans les rues de Bujumbura : « Nous disons non à Christoph, Maya et Pablo », scandaient les manifestants, partisans du pouvoir, samedi 8 octobre, exigeant de facto la fermeture de l’Office du haut-commissariat des droits de l’homme des Nations Unies au Burundi.

Jeuneafrique.com par Armel Gilbert Bukeyeneza

Des experts de l’ONU menacés après un rapport sur l’Érythrée

juin 26, 2015

Des membres de la Commission d’enquête internationale sur les droits de l’homme en Érythrée auraient été victimes de menaces et d’intimidation lors de leur passage à Genève, en Suisse, deux semaines après avoir publié un rapport accablant sur les violations « massives » des droits de l’homme dans le pays d’Issayas Afewerki.

« J’ai appris que des membres de la Commission d’enquête sur l’Érythrée ont été victimes de menaces et d’actes d’intimidation à leur hôtel et dans les rues depuis leur arrivée à Genève », a confirmé Joachim Ruecker, le président du Conseil des droits de l’homme de l’ONU.

Les 23 et 24 juin, ces agents des Nations unies étaient à Genève pour débattre de la situation en Érythrée et du rapport publié le 8 juin sur les graves violations des droits de l’homme qui poussent 5000 Érythréens à fuir leur pays chaque mois. Le document de 500 pages souligne les violations « systématiques et à grande échelle » des droits humains par le gouvernement du président Issayas Afewerki. Le président de la Commission d’enquête, Mike Smith, a proposé mercredi que le Conseil de sécurité de l’ONU détermine si le gouvernement érythréen est responsable de « crimes contre l’humanité ».

« Fausses allégations » de l’ONU

Deux jours plus tôt, des centaines d’Érythréens, venus de partout en Suisse et en Europe, avaient manifesté devant le siège onusien de Genève pour demander au Conseil des droits de l’homme de rejeter les « fausses allégations » du rapport de la Commission. Proches du pouvoir, ils dénonçaient une campagne de harcèlement de l’ONU, réclamant la levée des sanctions internationales pesant sur leur pays.

« Des désaccords avec les membres de la Commission d’enquête peuvent toujours être exprimés. Cependant, il est inacceptable qu’ils soient victimes de menaces et d’intimidation », a déclaré Joachim Ruecker. « Nous avons pris des mesures de sécurité afin que le dialogue se déroule dans le calme et la dignité », explique-t-il, sans s’avancer sur la nature des menaces reçues par les membres de la Commission. Leur sécurité a été renforcée en collaboration avec la police suisse et une enquête a été ouverte.

Jeuneafrique.com par Sabrina MYRE