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Affaire Skripal: des diplomates russes expulsés quittent l’ambassade à Londres

mars 20, 2018

Des personnes portant des bagages quittent l’ambassade de Russie à Londres, le 20 mars 2018 / © AFP / Daniel LEAL-OLIVAS

Des diplomates russes ont quitté leur ambassade mardi à l’expiration de l’ultimatum fixé par Londres pour sortir du pays en rétorsion à l’empoisonnement d’un ex-espion russe, objet d’une enquête qui pourrait prendre des mois, selon la police.

Plusieurs dizaines de personnes, y compris des enfants et des animaux domestiques, sont montées à bord des véhicules à plaque diplomatique, ont constaté des journalistes de l’AFP. La Première ministre Theresa May leur avait donné une semaine, mercredi dernier, pour quitter le pays.

En retour, Moscou a décidé samedi d’expulser 23 diplomates britanniques et de fermer le British Council, instrument du rayonnement culturel britannique à travers le monde.

Ces départs interviennent alors que Theresa May a réuni une nouvelle fois son Conseil de sécurité nationale pour faire le point sur l’enquête et décider d’éventuelles nouvelles sanctions contre Moscou, accusé d’être responsable de l’attaque à l’agent innervant menée contre l’ex-agent double Sergueï Skripal, 66 ans, et sa fille Ioulia, 33 ans, le 4 mars à Salisbury (sud-ouest de l’Angleterre).

Tous deux sont depuis « dans le coma », a déclaré le ministre britannique des Affaire étrangères Boris Johnson, dans une tribune dans le Daily Telegraph mardi.

Le nouveau chef de la police anti-terroriste britannique, Neil Basu, a affirmé que l’enquête pourrait prendre des mois.

« C’est sans doute frustrant pour les gens mais cela va prendre des semaines, voire des mois », a déclaré sur la BBC M. Basu qui prend officiellement ses fonctions mercredi, en remplacement de Mark Rowley qui part à la retraite.

« Nous avons récolté environ 400 témoignages. Nous en avons d’autres encore à recueillir. Nous avons rassemblé près de 800 indices et avons visionné 4.000 heures de vidéos », a-t-il ajouté, tandis que quelque 250 détectives sont mobilisés pour cette enquête.

Lundi, Moscou a réclamé à Londres des « preuves » à l’appui de ses accusations ou des excuses.

« Tôt ou tard, il faudra répondre de ces accusations infondées: soit fournir des preuves, soit présenter ses excuses », a déclaré le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, tandis qu’à Bruxelles les chefs de la diplomatie de l’Union européenne assuraient Londres de leur « totale solidarité ».

Romandie.com avec (©AFP / 20 mars 2018 13h38)                

Le casse-tête du glyphosate se prolonge pour l’UE

octobre 25, 2017

Des militants de « Stop Glyphosate » manifestent à Bruelles, le 25 octobre 207 / © AFP / JOHN THYS

L’UE n’a pas trouvé mercredi de solution qui permette de rassembler une majorité d’Etats membres sur le sort du glyphosate, renvoyant la décision sur cet herbicide controversé, dont la licence expire en décembre, à une date ultérieure.

« Plusieurs options ont été discutées », a rapporté, sans plus de détails, une porte-parole de la Commission. L’exécutif européen espérait pourtant organiser un vote mercredi lors d’une réunion à huis clos d’un comité d’experts représentants les 28.

Il va maintenant prendre le temps de « réfléchir » avant de proposer « sous peu » une nouvelle date de réunion.

Le ministère danois de l’Environnement a expliqué sur Twitter qu’il avait été « impossible de s’entendre sur la proposition de la Commission ».

Cette dernière a abandonné son premier projet, qui était de proposer un renouvellement de l’autorisation du glyphosate pour 10 ans.

La saga dure depuis plus de deux ans dans l’UE. Agacée de voir les Etats membres se défiler, la Commission répète inlassablement depuis l’été que la décision doit être une « responsabilité partagée ». Elle en a pris plus d’un par surprise en annonçant mardi après-midi qu’elle était désormais ouverte à une autorisation entre cinq et sept ans.

Plusieurs Etats membres –France, Autriche, Italie, Belgique– ont affirmé publiquement leur opposition à une autorisation valable pour encore une décennie.

En Allemagne, en pleines négociations pour une coalition de gouvernement, le sujet « va devoir être discuté » entre conservateurs, écologistes et libéraux, a reconnu Steffen Seibert, porte-parole du gouvernement.

Sans les poids lourds démographiques de l’UE, difficile d’obtenir une majorité qualifiée (55% des Etats membres et 65% de la population).

L’objectif de la Commission reste de « trouver une solution qui bénéficie du soutien le plus large possible, qui assure un haut niveau de protection de la santé humaine et de l’environnement, en ligne avec la législation européenne et fondée sur les données scientifiques disponibles, a-t-elle assuré mercredi.

– Elimination progressive –

A l’image de la France, la Belgique s’est rangée à l’idée d’une disparition progressive du glyphosate des sols de l’UE. La question est alors de savoir quel délai est nécessaire pour préparer les cultivateurs à la perspective d’une agriculture sans glyphosate, plébiscité pour son efficacité et son faible coût.

Pour les eurodéputés, la réponse est cinq ans. Dès la fin de l’année même pour tout usage non-professionnels. Ils se sont exprimés mardi en faveur d’une élimination progressive d’ici fin 2022, avec des mesures d’accompagnement pour les agriculteurs.

« Le Parlement européen a clairement indiqué à la Commission européenne la direction de la sortie, en excluant toute référence à un possible renouvellement », ont souligné les parlementaires socialistes Eric Andrieu et Marc Tarabella.

La Commission ne manque pas de souligner que même si le glyphosate est autorisé au niveau de l’UE, les Etats membres gardent la possibilité d’interdire sur leur territoire national des produits qui en contiennent.

– Situation renversée –

Pour Franziska Achterberg, un « renversement de situation » s’est opéré. « Aujourd’hui, la Commission a échoué pour la cinquième fois d’affilée à obtenir un soutien suffisant des gouvernements européens (…) A moins que la Commission ne soutienne une interdiction, elle continuera d’échouer », a estimé la militante.

Des ONG, Greenpeace en tête, mènent depuis de longs mois une campagne intensive à Bruxelles contre la substance, et une pétition paneuropéenne a obtenu plus de 1,3 million de signatures, un des plus gros succès pour ce type d’initiative citoyenne dans l’UE.

De discussion technique entre spécialistes des produits phytosanitaires, le glyphosate est devenu un enjeu politique, au grand dam de l’industrie.

« C’est décevant qu’il n’y ait toujours pas de décision claire », a commenté Graeme Taylor, de l’Association européenne des producteurs de pesticides (ECPA). « La science est maintenant écartée dans une partie de roulette politique où les enjeux sont très élevés, pour décider pour combien de temps l’autorisation devrait être accordée », a-t-il déploré.

Partisans et opposants s’affrontent autour de l’évaluation scientifique de la toxicité du glyphosate, depuis la publication en 2015 du rapport du Centre international de recherche sur le cancer, un organe de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui a classé la substance « cancérogène probable ». Au contraire des agences européennes, l’Efsa (sécurité des aliments) et l’Echa (produits chimiques), avis sur lesquels s’appuie la Commission pour proposer un renouvellement de la substance.

Sont venues s’y ajouter les accusations d’influence du géant de l’agrochimie Monsanto dans les études scientifiques publiées.

Romandie.com avec(©AFP / 25 octobre 2017 15h04)