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Ukraine : Moscou suspend l’accord sur les exportations de céréales après une attaque

octobre 29, 2022
Un champ de blé et une moissonneuse.

L’accord conclu en juillet avait permis d’exporter des millions de tonnes de céréales coincées dans les ports en Ukraine. Photo: Reuters

La Russie a suspendu samedi l’accord sur les exportations de céréales des ports ukrainiens, vitales pour l’approvisionnement alimentaire mondial, après une attaque de drones ayant visé ses navires en Crimée annexée, que Moscou a imputée à l’Ukraine et à la Grande-Bretagne.

L’Ukraine a dénoncé un faux prétexte et appelé à faire pression pour que la Russie s’engage à nouveau à respecter ses obligations pour cet accord conclu en juillet sous égide de l’ONU et de la Turquie, le seul entre Moscou et Kiev depuis le début du conflit.

L’accord céréalier avait permis l’exportation de plusieurs millions de tonnes de céréales coincées dans les ports ukrainiens depuis le début du conflit en février. Ce blocage avait provoqué une flambée des prix alimentaires, faisant craindre des famines.

L’ONU, garant de l’accord, a appelé à le préserver, soulignant qu’il avait un impact positif pour l’accès à l’alimentation de millions de personnes à travers le monde.

Le président russe Vladimir Poutine a multiplié les critiques envers cet accord ces dernières semaines, soulignant que les exportations de la Russie, autre producteur céréalier majeur, souffraient à cause des sanctions.

Moscou a justifié cette suspension par une attaque de drones massive qui a visé samedi matin des navires militaires et civils de la flotte russe de la mer Noire stationnés dans la baie de Sébastopol, en Crimée annexée.

Compte tenu de l’acte terroriste réalisé par le régime de Kiev avec la participation d’experts britanniques contre des navires de la flotte de la mer Noire et des navires civils impliqués dans la sécurité des couloirs céréaliers, la Russie suspend sa participation à la mise en œuvre de l’accord sur les exportations des produits agricoles des ports ukrainiens, a indiqué sur Telegram le ministère russe de la Défense.

Fausses affirmations pour détourner l’attention, dit Londres

Face à ces accusations, la Défense britannique a réagi en dénonçant de fausses informations destinées à détourner l’attention, tandis qu’un responsable ukrainien a suggéré qu’une manipulation négligente d’explosifs par les forces russes était à l’origine de l’incident.

Selon les autorités russes, l’attaque a eu lieu au petit matin samedi avec neuf véhicules aériens sans pilote et sept drones maritimes autonomes, provoquant des dégâts mineurs sur un navire-dragueur de mines et sur le barrage de confinement de la baie de Sébastopol.

La Crimée, annexée en mars 2014 par la Russie, sert de base arrière logistique pour son offensive en Ukraine. Des installations militaires et civiles y ont été visées à plusieurs reprises ces derniers mois.

« La préparation de cet acte terroriste et la formation du personnel militaire du 73e centre ukrainien des opérations maritimes spéciales ont été menées par des spécialistes britanniques basés à Otchakov, dans la région de Mykolaïv en Ukraine. »— Une citation de  Ministère russe de la Défense

Moscou a aussi accusé Londres d’être impliqué dans les explosions ayant endommagé en septembre les gazoducs russes Nord Stream 1 et 2 en mer baltique et a promis de soumettre la question au Conseil de sécurité de l’ONU.

« La Russie a demandé à plusieurs reprises une enquête conjointe sur les attaques […] Le fait que les pays occidentaux aient refusé cette proposition le confirme : ils ont quelque chose à cacher. »— Une citation de  Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie russe

Le ministère britannique de la Défense a dénoncé une histoire inventée par la Russie pour détourner l’attention de sa gestion désastreuse de l’invasion illégale de l’Ukraine.

Un conseiller du ministre ukrainien de l’Intérieur, Anton Gerachtchenko, a lui assuré sur Telegram que à la suite de la manipulation négligente d’explosifs dans la baie de Sébastopol, quatre navires de guerre de la flotte russe de la mer Noire ont explosé, dont une frégate et un navire de débarquement.

Peu avant l’annonce de la suspension de l’accord céréalier, le ministre russe de l’Agriculture avait une nouvelle fois critiqué le texte à la télévision, accusant les pays de l’UE de s’accaparer les exportations ukrainiennes devant revenir aux pays pauvres. Ces allégations avaient précédemment été démenties par le centre de coordination situé en Turquie.

L’accord sur les céréales, malheureusement, non seulement n’a pas permis de résoudre les problèmes des pays dans le besoin, mais les a même aggravés dans un certain sens, a déclaré Dmitri Patrouchev, promettant de leur livrer gratuitement jusqu’à 500 000 tonnes de céréales russes.

De la fumée autour d'un char ukrainien après un tir.

De la fumée autour d’un char ukrainien après un tir d’obus près de la ligne de front dans la région de Donetsk. Photo: Reuters/Clodagh Kilcoyne

Sur le terrain samedi, l’armée ukrainienne a rapporté des combats dans les régions de Lougansk et de Donetsk dans l’est, notamment près de Bakhmout, la seule zone où les troupes russes ont progressé ces dernières semaines, et des bombardements dans plusieurs autres régions.

Les séparatistes prorusses combattant aux côtés de Moscou et Kiev ont annoncé chacun de leur côté un nouvel échange de prisonniers concernant une cinquantaine de personnes de chaque côté.

Un pont détruit.

Un pont détruit sur la rivière Siverskyi-Donets dans la ville de Sviatohirsk, région de Donetsk. Photo: AP/Andriy Andriyenko

Sur le front Sud, des journalistes de l’AFP ont assisté à des combats d’artillerie dans le village de Kobzartsi, la dernière localité côté ukrainien avant la ligne de contact avec les Russes.

Ça peut mal tourner par là. Mais nous savons qu’ils souffrent bien plus de leur côté que du nôtre, a assuré un soldat ukrainien, Oleksiï, la vingtaine.

Les deux camps se préparent dans cette zone pour la bataille pour la ville de Kherson, la capitale régionale, d’où les autorités d’occupation ont évacué des dizaines de milliers de civils, ce que l’Ukraine a qualifié de déportations.

Par Radio-Canada avec Agence France-Presse

Mali : la suspension des exportations, une fausse bonne idée ?

décembre 22, 2021
Femmes vannant le mil dans la région de Ségou, au Mali. © © Angélique & Guy Bescond / Biosphoto via AFP

Décidée au début de décembre, la restriction des sorties de céréales (riz, sorgho, mil…) vise à prévenir une pénurie alimentaire et à favoriser l’autosuffisance. Sans savoir si cette stratégie peut réussir.

Depuis le 6 décembre, le Conseil national de transition (CNT) du Mali a interdit l’exportation de riz, de maïs, de tourteaux et de grains de coton, de mil et de sorgho afin de « sécuriser le ravitaillement des marchés nationaux en produits issus de l’agriculture locale ». Dès la mi-novembre, l’exécutif, s’alarmant déjà d’une campagne agricole en dessous des attentes, avait réduit de 50 % la base taxable à l’importation sur « 30 000 tonnes d’huile de cuisson, 60 000 tonnes de sucre et 300 000 tonnes de riz ». Objectif : soulager les ménages face à la hausse exponentielle des prix.

Selon la presse locale, cette mesure représente un manque à gagner de 18 milliards de F CFA (27 millions d’euros) pour l’État, mais n’a eu qu’un impact de courte durée, et a suscité son lot de mécontentements – dont une grève des boulangers contestant le prix de vente du pain imposé par le gouvernement.

« L’augmentation des prix a eu comme conséquence la diminution des ventes pour 77 % des commerçants », avertissait en septembre le Programme alimentaire mondial (PAM), qui notait que, parallèlement, les ménages avaient été contraints d’adopter diverses « stratégies », dont « la diminution du nombre de plats par jour, la réduction de la fréquence d’achat, le recours à la dette ou la diminution des dépenses non alimentaires ».

Un triple impact

Confronté, d’un côté, au coût élevé des subventions et des exonérations sur les produits importés et, de l’autre, à une progression continue des prix sur le marché national, Bamako a invoqué l’impératif de la « souveraineté alimentaire » pour justifier l’interdiction des exportations, alors que « le triple impact de l’insécurité croissante, des sécheresses et du Covid-19 a plongé un nombre record de 1,2 million de personnes dans une crise alimentaire en 2021″, alertait au début de décembre le forum des ONG internationales au Mali (Fongim), une coalition de 22 organisations humanitaires actives dans le pays.

À première vue, ces restrictions à l’exportation pourraient atténuer les pénuries alors que, selon les analyses du PAM, plus de la moitié des commerçants interrogés déploraient une baisse de 10 % à plus de 30 % « du niveau de stock par rapport à l’année passée à la même période ».

LA MENACE SÉCURITAIRE A EMPÊCHÉ LES FAMILLES VULNÉRABLES D’ACCÉDER À L’AIDE ET À LEURS CHAMPS

Mais, dans les faits, le Mali « importe 70 % des denrées de sa consommation alimentaire », rappelle le PAM. En 2019, les exportations de produits alimentaires du pays atteignaient à peine 25 millions de dollars contre 344 millions de dollars d’importations, selon l’Observatoire de la complexité économique du MIT. À titre de comparaison, les exportations d’or avaient atteint 4,5 milliards de dollars, soit 92,4 % des recettes des ventes à l’export.

Incidents sécuritaires et diminution des surfaces cultivées

Il est loin d’être certain que l’interdiction des exportations de céréales parvienne à répondre aux sources de la crise, qui tiennent autant aux difficultés intrinsèques du secteur agricole malien qu’aux effets globaux de la crise du Covid-19. Ainsi, le PAM relève, dans son étude de septembre, que la production malienne de maïs a chuté de 11 % entre 2019 et 2020, tandis que celle de riz régressait de 5,7 % sur la même période, à la suite de la baisse des « superficies emblavées » dans les régions de Sikasso et de Ségou, elle-même due à des « difficultés d’acquisition des engrais autrefois accordés à crédit aux cotonculteurs » et au « retard dans le démarrage de la campagne et dans la mise en place des engrais ».LIREAlgérie : la « crise des patates », simple partie émergée de l’iceberg ?

Pour ne rien arranger, complète le PAM, des incidents sécuritaires ont durement affecté la production dans la région de Mopti. « L’analyse des images satellitaires de la zone ont permis de constater que pour la campagne 2020-2021, 20 % des localités de la région sont touchées par des diminutions de surfaces cultivées dont 12 % par des diminutions importantes ou moyennes. Cette situation a affecté plus de 190 000 personnes ».

LA SURCHARGE DES BATEAUX A EU POUR CONSÉQUENCE LA HAUSSE MIROBOLANTE DES TAUX DE FRET

« L’emprise croissante des acteurs armés sur la capacité des personnes à se déplacer librement et, dans certains cas, le siège à part entière, ont empêché les familles vulnérables d’accéder à l’aide, à leurs champs, aux zones de pâturage pour leur bétail et aux marchés entourant leurs villages », a déploré le Fongim, au début de décembre.

Hausse des prix alimentaires, un phénomène global

La situation malienne s’inscrit dans un contexte global de hausse des prix alimentaires. Au début de décembre, l’Organisation des Nations unies pour l’agriculture et l’alimentation (FAO) estimait que la valeur mensuelle d’un panier de produits alimentaires de base – aux cours internationaux – était en hausse de 27 % sur un an. Une situation due pour une part non négligeable à un renchérissement des coûts de transports internationaux. Estimés à 9 % de la valeur moyenne des importations à travers le monde, selon une étude de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement (Cnuced) sur les transports maritimes, ce ratio s’élève à 11,5 % en Afrique.

« Après plusieurs mois de paralysie, le trafic maritime mondial a subi les conséquences d’une reprise croissante de l’activité qui a induit le manque de place dans les conteneurs qui, en plus des denrées alimentaires, devaient aussi transporter des produits sanitaires et du matériel informatique. La surcharge des bateaux a eu pour conséquence la hausse mirobolante des taux de fret qui étaient jusque-là quasi stationnaires », explique un agent maritime.

Pour rappel, selon les dernières estimations du Fonds monétaire international (FMI), à cause de la crise du Covid-19, les exportations du Mali ont chuté de 16,8 % en 2020, tandis que les importations ont diminué à un rythme plus lent de -3,1 %. En 2020, les importations du Mali ont représenté 29,5 % du produit intérieur brut (PIB), avec des exportations équivalant à 24 % du PIB.

Avec Jeune Afrique par Yara Rizk

Raffinerie attaquée en Irak: pas d’impact sur les exportations de Bagdad

juin 18, 2014

Washington – Les États-Unis ont assuré mercredi que l’attaque par des jihadistes irakiens d’une raffinerie de pétrole n’avait que peu d’effets sur les exportations de brut de Bagdad, qui devrait en revanche être contraint d’importer temporairement des produits raffinés.

Le département d’État a souligné que la raffinerie de Baïji, à 200 km au nord de Bagdad, que les combattants de l’État islamique en Irak et au Levant (EIIL) ont prise d’assaut, produisait pour la consommation locale.

Comme la production a déjà cessé depuis plusieurs jours (…) les autorités irakiennes pourraient avoir besoin d’importer du pétrole des pays voisins, a expliqué la porte-parole du ministère américain des Affaires étrangères, Jennifer Psaki.

En revanche, il n’y a pas d’impact sur les exportations irakiennes de pétrole brut et nous n’avons pas vu de perturbation majeure des approvisionnements pétroliers en Irak, a tempéré la responsable, lors de son point de presse quotidien.

Elle a toutefois précisé que son gouvernement surveillait en permanence le marché mondial de l’offre et de la demande de pétrole.

Les insurgés de l’EIIL ont lancé mercredi à l’aube un assaut contre la principale raffinerie irakienne, à Baïji. Les combats avec les forces gouvernementales ont fait 40 morts dans le camp jihadiste, selon Bagdad.

Romandie.com avec(©AFP / 18 juin 2014 23h13)

Les 10 pays d’Afrique les plus plébiscités par les touristes

août 2, 2013

Selon les dernières statistiques publiées par l’organisation mondiale du tourisme, l’Égypte arrive toujours en tête des pays les plus visités d’Afrique et rattrape un peu de son retard dû au printemps arabe. L’ensemble du continent enregistre une progression de 6% de la fréquentation.

L’Organisation mondiale du tourisme a publié ses statistiques concernant le nombre de touristes par pays pour l’année 2012, ou 2011 pour un certain nombre de pays africains. Avec 52 millions de visiteurs en 2012, l’Afrique a dépassé la barre symbolique des 50 millions pour la première fois de son histoire et engrangé 34 milliards de dollars de recettes, soit 3% du total mondial. L’Égypte réaffirme sa position en tête de classement avec 11,2 millions d’arrivées, suite à une forte baisse en 2011 imputable aux troubles du printemps arabe. Le Maroc arrive en deuxième position avec 9,4 millions de visiteurs.

L’Afrique subsaharienne aussi

Mais les destinations subsahariennes ont elles aussi enregistré une augmentation de 5%, consolidant la croissance constantée durant les précédentes années. L’Afrique du Sud reste en tête de la région avec une augmentation de 10% en 2012 et plus de 9 millions d’arrivées. D’autres destinations enregistrent une très forte croissance comme le Cameroun (+35%), la Tanzanie (+24%), la Sierra Leone (+14%), Madagascar (+14%), le Cap-Vert (+13%) et les Seychelles (+7%).

L’OMT souligne que le continent est celui qui, après l’Asie, a enregistré la plus forte hausse de fréquentation avec une performance de 6%. Le Moyen-Orient et l’Afrique devraient également plus que doubler leurs arrivées d’ici à 2030 et passer de 50 à 134 millions, soit une part de marché de 7% contre 5% actuellement.

Elle rappelle que le tourisme représente 9% du PIB mondial, un emploi sur 11 et 6% des exportations des pays les moins développés et souligne qu’il s’agit d’un outil essentiel du développement. La France, les États-Unis et la Chine restent en tête de ce classement au niveau mondial avec respectivement 83, 67 et 57,7 millions d’arrivées en 2012.

Pays Nombre d’arrivées

1. Égypte 11,2 millions
2. Maroc 9,4 millions
3. Afrique du Sud 9,2 millions
4. Tunisie 6,0 millions
5. Algérie 2,3 millions
6. Zimbabwe 1,8 million
7. Kenya 1,7 million
8. Ouganda 1,2 million
9. Namibie 1,0 million
10. Sénégal 1,0 million

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