La présidente et initiatrice d’Africa santé expo, le docteur en pharmacie Linda Kaboré Bouboutou, a présenté aux acteurs de la santé, le 23 février à Brazzaville, son projet d’organisation d’une exposition des produits pharmaceutiques et de la pharmacopée africaine qui aura lieu du 27 au 29 septembre prochain, à Kintélé.
Le Dr Linda Kaboré Bouboutou
L’événement, le quatrième du genre, sera placé sur le thème « Investir dans la santé pour une Afrique émergente ». Il sera ponctué par des expositions et ateliers. Plusieurs sous-thèmes vont se greffer au sujet principal et seront développés par des experts nationaux et internationaux.
Dans son exposé, l’initiatrice du projet a défini les objectifs de l’activité qui se résument pour l’essentiel à mener les pays africains vers une démarche qualité ; être dans une optique de chaîne de valeurs de l’écosystème de la santé, de la beauté et du bien-être sans oublier de promouvoir les échanges, les compétences et le savoir-faire dans le cadre d’une coopération Sud-Sud et Nord-Sud en vue de contribuer à l’amélioration de la couverture des besoins des secteurs médical et pharmaceutique.
En outre, a-t-elle poursuivi, il est également question de créer un cadre propice aux professionnels de santé pour la prospection, la formation et la recherche de partenaires sans oublier la présentation aux prescripteurs de nouvelles tendances et innovations technologiques dans le domaine de la santé ainsi que l’atteinte de l’autosuffisance de la production pharmaceutique locale, dans le cadre de la Déclaration d’Abidjan relative au développement de l’industrie pharmaceutique locale et régionale.
Rappelons que le concept « Africa santé expo » a organisé les trois premières éditions à Abidjan, en Côte d’Ivoire. La deuxième, la plus marquante, s’était tenue du 7 au 9 février 2019. Elle était placée sur le thème « La démarche qualité au service du développement des systèmes de santé et du bien-être ».
Elle avait réuni 7 500 participants provenant de trente-trois pays et des cinq continents. Il y avait eu 85 conférences et ateliers animés par 200 experts nationaux ainsi qu’ internationaux et plus de 1000 personnes dépistées gratuitement.
La troisième s’était déroulée, du 1er au 3 décembre 2022, sous la présidence d’honneur de la première dame de Côte d’Ivoire, Dominique Ouattara, sur le thème « Santé, beauté, bien-être : des solutions nouvelles adaptées à l’Afrique ». Cette édition avait rassemblé plus de 200 exposants, 3500 visiteurs de trente pays et 65 conférences et ateliers animés par plus de 100 experts nationaux et internationaux.
Le Dr Linda Kaboré Bouboutou a émis le vœu de voir la réunion de Brazzaville mobiliser plus d’experts de la santé, de visiteurs et d’exposants. Les activités, a-t-elle renchéri, vont commencer par une marche « bleue » au cours de laquelle des personnes seront dépistées gratuitement.
Le vernissage de l’exposition d’art contemporain de l’artiste Dossou Makawu a lieu ce 26 janvier à Pefaco hôtel Maya-Maya, sous le parrainage de Laurent Petit et du directeur général dudit hôtel, Alexandre Becher.
Dossou Makawu en plein travail / DR
Plusieurs tableaux mixtes seront exposés dans le hall de Pefaco hôtel Maya-Maya, à l’instar de « Me voici »; « Négociation sur l’environnement d’aujourd’hui » ; « Transmission du savoir » ; « Equilibre » ; … La démarche de Dossou Makawu n’est pas pessimiste. C’est grâce à la science autant qu’à la culture et au dialogue que les hommes seront capables de se dépasser. Il convoque l’histoire et le présent en poussant les amoureux des œuvres d’art à une réflexion joyeuse et grave sur les enjeux brûlants, dans tous les sens du terme, des questions environnementales. Son style unique, sa maîtrise du geste pictural, son talent de composition sont ses armes pacifiques pour secouer les modes de vie et valeurs des amoureux de l’art pictural.
En effet, Dossou Makawu met, dans ses dernières toiles, son talent au service de la protection de l’environnement. Ses compositions sont faites de fourches et de roues de vélo, de guidons, de selles, de pédales, mais aussi de moteurs, de calendres automobiles, de cartes électroniques ou d’autres composants d’appareils électroménagers, ou encore d’objets issus d’un quotidien moderne. Tous ces objets deviennent partie intégrante d’une sorte de paysage réaliste dans lequel la nature qui peine à être présente mais n’est jamais absente. La thématique à laquelle Dossou invite les amoureux de l’art pictural ne saurait être plus pertinente à l’époque actuelle et questionne la responsabilité de l’homme face à son environnement. A la fois réaliste et imaginaire, son art pose des questions très actuelles sur le rapport de l’humain à l’écologie. Son coup de pinceau implacable pousse à prendre position, et ses couleurs réveillent les amoureux des œuvres d’art de leur rêve de toute puissance.
Né en 1980 à Kinshasa, en République démocratique du Congo, où il vit et travaille, Dossou Makawu est détenteur du diplôme de graduat en art plastique, option peinture, obtenu à l’Académie des beaux-arts de Kinshasa. Il est également diplômé d’Etat en art plastique, option peinture.
Pour de nombreux parents, publier des photos de leurs enfants en bas âge sur les réseaux sociaux est devenu une pratique courante et banale. Pourtant, dans son rapport annuel sur les droits des enfants publié jeudi 17 novembre, la Défenseure des droits Claire Hédon met en garde contre cette pratique. Le rapport, consulté en avant-première par Le Parisien, rappelle en effet que cette nouvelle visibilité numérique des enfants « les expose à de potentielles violences numériques – cyberharcèlement, cybersexisme, haine en ligne, etc. – et conduit à interroger les moyens de protéger leur image et leur réputation et de garantir leur droit à l’oubli ».
« Tant qu’ils sont petits, ça ne craint rien », assure innocemment Camélia, une trentenaire de Seine-et-Marne, mère de deux enfants, interrogée par Le Parisien. Celle-ci poste régulièrement des photos de ses enfants âgés de six et huit ans sur ses réseaux sociaux, convaincue que « leurs copains d’école n’y ont même pas accès puisqu’ils n’ont pas de compte ». Une preuve, pour la directrice de l’association spécialisée E-Enfance Justine Atlan, que « les parents ne sont pas conscients du tout ». En réalité, signale Justice Atlan, cela pose problème, car les enfants devenus plus grands « ne seront pas libres de créer leur propre identité numérique, ils ne partent pas de zéro ». La directrice d’E-Enfance signale d’ailleurs que le sujet de l’exposition des enfants sur les réseaux sociaux revient souvent au cœur des conflits entre les parents lors des séparations conjugales.
Un « traumatisme » pour certains enfants
Cette exposition non consentie sur les réseaux sociaux, Hector, adolescent de la région lyonnaise (le nom a été changé par Le Parisien), en a fait les frais : sa mère publiait dès sa petite enfance de nombreuses photos de lui sur Facebook. « Pour elle, c’était juste mignon, mes grandes oreilles sur Facebook. Mais pour moi, c’est devenu un surnom : Dumbo, Grandes oreilles… » À sa demande, sa mère a cependant accepté de retirer toutes les photos qui le dérangeaient, mais affirme-t-il, le « traumatisme » est resté.
Alors, que faire ? Dans son rapport, la Défenseure des droits encourage vivement à la mise en place de davantage de formations au numérique, et ce, dès la classe de sixième, mais aussi, dans la mesure du possible, à l’attention des parents, pour mieux sensibiliser aux droits numériques des mineurs. Enfin, « cela peut paraître zélé, mais dans un monde idéal, les parents doivent demander à leurs enfants, même jeunes, s’ils sont d’accord pour qu’on mette leur photo sur Instagram. Les usages d’Internet, cela doit faire partie d’un cheminement éducatif. Comme apprendre à marcher » !
L’AIAP (Atelier international d’artistes plasticiens) présente cet été une exposition rassemblant les femmes peintres de par le monde, autour de Rhode Bath-Schéba Makoumbou, femme peintre et sculptrice d’Afrique.
L’ exposition « Femmes peintres de l’AIAP » avec Rhode Makoumbou, juillet-août 2022, France
Autour de Rhode Bath-Schéba Makoumbou, du 12 juillet, jour du vernissage à 19h, au 15 août, à Gentioux-Pigerolles, dans le département de la Creuse, en France, seront exposées les œuvres de la Bulgare Miriam Savora; l’Iranienne Rada Rainyar; les Françaises Martine Biasotto, Martine Brodzki, Hélène Daguano, Irène Morgadinho, Véronique Pastor, Hélène Ségard, Jackie Soloy-Guiet, Xuan Vo, Catherine Zgoreeki; les Polonaises Jana Jaronim, Kinga Piwowarczyk; les Roumaines Timéa Don, Alexandra Gutu, Georgiana Ianeu, Liliana Mereioiu, Mina Miranda et Pusha Petrov.
Pour Richard Marcziniak, président de l’AIAP, en invitant Rhode Bath-Schéba Makoumbou à exposer avec l’AIAP, il s’agit d’élargir l’horizon vers le continent africain. « Cet été, nous innovons donc doublement, d’une part en mettant en avant les femmes peintres et sculptrices avec lesquelles l’AIAP a travaillé ces quatorze dernières années et, d’autre part, en honorant une artiste africaine reconnue internationalement », a-t-il expliqué.
L’AIAP poursuit un travail engagé depuis 2009 à Gentioux-Pigerolles, dans la région du Limousin, en France, où les échanges humains et artistiques prédominent. L’atelier d’artistes a comme objectif la rencontre de l’art et l’art de la rencontre, faire que les citoyens puissent découvrir et aimer l’art des artistes des différents pays qui sont invités, au point de les mettre en relation et en situation de partager, estime Richard Marcziniak.
Rhode Bath-Schéba Makoumbou est originaire de la République du Congo. À travers ses œuvres, ce sont surtout les activités sociales de la femme africaine qui sont mises en valeur. Certaines ont plus de trois mètres de haut ! Sa dernière œuvre importante en 2018 a été la réalisation de la sculpture de Patrice Lumumba qui a été présentée à Bozar et au Kaaitheater, à Bruxelles. Elle a un atelier dans cette ville, en Belgique, mais elle continue parallèlement à travailler à Brazzaville un ou deux mois par an.
Au mois d’août 2021, elle a ouvert un nouveau lieu culturel à Brazzaville. C’est une galerie-bar qui s’intitule « l’Espace-Mak ».
Informations pratiques :
Gentioux-Pigerolles :
Préau de l’école, bibliothèque municipale
lundi 16h45-18h et mercredi 14h30-17h, la Renouée
Heures d’ouverture de ces lieux et/ou sur réservation à la Mairie
REPORTAGE. Alors que l’exposition « Picasso à Dakar 1972-2022 » bat son plein, la galerie Le Manège propose un dialogue inédit entre artistes africains contemporains et Picasso.
En cette matinée de début mai, les 28 élèves de cm2 de l’Institution Sainte-Jeanne-d’Arc de Dakar attendent, alignés en file indienne dans le hall du musée des Civilisations noires (MCN), de pouvoir assister à la visite guidée de l’exposition « Picasso à Dakar 1972-2022 ». « L’artiste s’appelle Pablo Ruiz Picasso et il a exposé à Dakar en 1972 au Musée dynamique après avoir rencontré Senghor à Paris », renseigne Youssou, 11 ans, prouvant au passage qu’il a bien fait les recherches recommandées par son enseignante en amont de la visite. Sa camarade Khadija, âgée de 10 ans, ajoute : « Il faisait des sculptures d’animaux, peignait des tableaux et aimait les masques africains. » C’est sa tante qui lui en a parlé. En dehors de ces informations glanées sur le Web, ce jeune public connaît peu l’artiste, et notamment ses œuvres. Ce qui est encore moins connu de ces préadolescents, comme de nombreux adultes, c’est l’attrait de Picasso pour le continent africain, lui qui vivait entouré d’œuvres et d’objets africains. Cinquante ans après la première exposition de Picasso au Musée dynamique de Dakar, sous l’impulsion de Léopold Sédar Senghor, c’est cette « parenté » que l’exposition actuelle souhaite mettre en avant. Celle-ci a été réalisée en collaboration entre quatre musées, deux français et deux sénégalais : le musée Picasso-Paris, le musée du Quai Branly-Jacques-Chirac, le musée Théodore-Monod ainsi que le musée des Civilisations noires qui l’accueille.
Studieux, les élèves écoutent la médiatrice culturelle leur détailler cette filiation artistique, ou tout du moins ces jeux de miroirs constants. Munis d’une feuille de papier, ils ne ratent rien des informations récoltées : « négritude », « portrait d’un homme noir représenté comme un empereur », « cubisme », « art figuratif », etc. Arrivée devant un masque baoulé positionné à côté d’un tableau de Picasso (celui de l’affiche de l’exposition), Asmaou Manga les interroge : « Quelles sont les ressemblances que vous pouvez noter ? » Les doigts se lèvent : « La forme du visage allongée », dit l’une ; « le nez », ajoute un autre ; « la forme des yeux », analyse encore un élève. S’arrêtant devant une immense photo de l’artiste drapé dans un tissu orange au milieu de son atelier, la médiatrice culturelle, qui a suivi une formation d’une semaine pour approfondir ses connaissances sur l’artiste, continue de renseigner son auditoire qui l’interroge sur la vie privée de l’artiste : « Avait-il des enfants ? » Même jeu de miroirs quelques mètres plus loin entre la toile La Femme dans un fauteuil et un masque bedu : couleurs similaires, même forme… L’origine africaine de l’inspiration du catalan est visible. De toute l’exposition, Amsatou a jeté son dévolu sur le tableau La Femme couchée lisant, car elle aussi « adore lire ». Khadija en passant devant la toile s’interroge : « Qui est cette dame ? Ce ne serait pas Olga, la femme de Picasso ? », se rappelant que Mme Manga l’avait évoquée quelques minutes plus tôt. Au sortir de cette visite d’une trentaine de minutes, Émilie Sarr, l’enseignante de la classe, est très satisfaite : « Au départ, j’étais réticente, mais je trouve que c’est vraiment très intéressant. J’ai appris plein d’informations, notamment les correspondances entre les œuvres de l’artiste et l’Afrique, le lien avec les arts nègres… Les enfants ont besoin de s’ouvrir au monde, peut-être même qu’il y a des futurs peintres dans la classe ! » Elle compte d’ailleurs revenir avec ses enfants. Les visites scolaires s’enchaînent chaque jour au musée des Civilisations noires. « On a beaucoup de demandes ! » affirme Asamou Manga. « Cette exposition est un moyen de montrer que l’art rassemble, que le musée est ouvert à toutes les cultures tout en sauvegardant la nôtre. Pour les écoles, c’est aussi un moyen de faire connaître l’art aux enfants sénégalais, beaucoup ne connaissent pas ce milieu, et de susciter un intérêt », détaille-t-elle.
« Picasso Remix » : inverser et émanciper les regards
En résonance à l’exposition du MCN, la galerie de l’institut français Le Manège propose de changer de paradigmes à travers son exposition « Picasso Remix »*. « Nous avons monté cette exposition avec Olivia Marsaud, directrice du Manège, à la demande de Hamady Bocoum, le directeur du MCN », explique Mohamed Amine Cissé, cocommissaire de « Picasso Remix ». Cette fois-ci, ce sont les œuvres de seize artistes**, issus de la diaspora, résidant ou ayant un lien fort avec le continent africain, qui s’emparent des œuvres de Picasso pour les revisiter et inverser les regards : les œuvres sont vues depuis le continent. « On sait que Picasso s’est inspiré de l’Afrique. On a voulu changer de paradigme, en donnant carte blanche aux artistes pour qu’ils expriment leur rapport à l’artiste, à son style, à ses réalisations. Les œuvres exposées ont été produites entre 2000 et 2022. Certaines étaient déjà existantes et rentraient en résonance, tandis que d’autres ont été créées pour l’occasion », ajoute Mohamed Amine Cissé avant de préciser que le but était également de multiplier les supports : peinture, toile, photocollage, sculpture, céramique… « Peu de gens savent que, vers la fin de sa vie, Picasso a produit environ 3 500 pièces en céramique », rapporte-t-il.
« Certaines des œuvres sont des réponses, d’autres des hommages avec la revendication d’un héritage et une filiation assumée », raconte le commissaire. La toile hors norme du Guernicaest ici revisitée par le Béninois Roméo Mivekannin, qui insère dans la toile ses portraits, pour mieux se l’approprier et placer l’homme africain au cœur de l’œuvre. Elle apparaît plus que jamais actuelle, car elle fait écho aux conflits qui agitent notre siècle : Syrie, Afghanistan et, dernièrement, la guerre en Ukraine. Sandra Seghir offre une relecture du célèbre tableau du peintre catalan Les Demoiselles d’Avignon avec sa peinture Les Primitifordiales, qui conserve le format original. S’il représente toujours le corps féminin, l’artiste y réinvente les codes esthétiques et la diversité en représentant des femmes fortes, aux différentes carnations. Une réappropriation plus féminine et féministe de l’œuvre qui brise les codes de l’art classique. Cette volonté de replacer la femme comme créatrice, et non plus comme simple muse, se retrouve également dans les peintures de Marianne Collin Sané et dans l’autoportrait réalisé par Audrey d’Erneville qui représente une femme à la taille démesurée pour illustrer la force et le pouvoir de la femme africaine. Un peu plus loin, la fameuse Tête de taureau de Picasso est revisitée par Meissa Fall qui l’a reconstituée avec des pièces de vélo, en l’occurrence une selle. « Il a créé cette œuvre pour permettre à tout le monde de la voir. L’originale est dans un musée, donc tout le monde n’y a pas accès », développe Mohamed Amine Cissé.
« Picasso ne m’a rien appris. C’est lui qui s’est inspiré de moi. Et quand je dis moi, je parle de nous, les Africains », revendique l’artiste Moussa Traoré. Souvent appelée la « Picasso africaine », Kiné Aw s’en agace, arguant que le cubisme n’a pourtant pas été inventé par Picasso, bien qu’en Europe on le désigne largement comme le précurseur de ce style artistique.
Les masques africains de Thierry Fontaine, dont les yeux ont été remplacés par des bougies, la cire perlant, telles des larmes, évoquent l’attrait pour les masques de Picasso. Mais derrière l’œuvre, l’artiste évoque la colonisation, l’interdiction de l’animisme pendant cette période et la douleur vécue par les populations. Le discours se fait plus politique avec le photocollage de Vincent Michéa qui évoque à travers la photo d’œuvres africaines encadrées, « enfermées », la question du retour des œuvres en Afrique. Un questionnement soulevé également par la réalisation du collectif Ban qui a réalisé des encensoirs traditionnels sénégalais (cuuray) en céramique qui « interrogent le sens que conserve un objet lorsqu’il est enfermé dans un musée et qu’il perd la raison de sa création. Il devient un objet mort ». Alors que la question de la restitution des œuvres d’art africaines au continent est plus que jamais actuelle, l’émancipation des regards s’impose. Ainsi, cette exposition en donnant la parole à ces artistes leur offre l’occasion de donner leur point de vue et de mettre en lumière l’apport des créateurs africains dans l’histoire de l’art mondiale. Une réappropriation salutaire et nécessaire avec une confrontation des esthétiques, des techniques, des inspirations qui vise au-delà de multiplier les regards sur l’histoire de l’art, à affirmer la place des artistes africains contemporains face aux critères de l’art moderne occidental. Le titre de l’exposition « Picasso Remix » est ainsi un hommage à « Africa Remix », l’une des plus grandes expositions d’art contemporain africain qui a permis de mettre celui-ci sur l’échiquier mondial et contribué à une meilleure reconnaissance des arts contemporains hors de l’Occident », souligne Mohamed Amine Cissé.
* « Picasso Remix », une exposition à voir à la galerie Le Manège de l’Institut français de Dakar, jusqu’au 30 juin.
**16 artistes de 7 pays = Meissa Fall, Thierry Fontaine, Collectif Ban, Camara Gueye, Kiné Aw, Noumouke Camara, Audrey d’Erneville, Dimitri Fagbohoun, Marianne Collin Sané, Sandra Seghir, Moussa Traoré, Hervé Yamguen, Carl-Edouard Keïta, Koko Komegne, Vincent Michéa, Roméo Mivékannin.
Avec l’exposition « Six continents et plus », le musée français s’inspire de la philosophie humaniste prêchée par Nelson Mandela et Desmond Tutu pour évoquer les temps présents et faire dialoguer entre eux des artistes contemporains de tous horizons.
Il faut prendre le temps d’aller visiter les six expositions qui composent, au Palais de Tokyo à Paris, la saison artistique intitulée « Six continents et plus ». Pour une raison simple : les artistes qui y sont présentés, dans leur grande majorité, proposent un regard décentré sur le monde, un regard qui permet de s’écarter des sentiers battus pour mieux distinguer ce que nous sommes aujourd’hui, dans notre ensemble, dans nos différences tantôt fécondes, tantôt mortifères.
En un monde où les centres de décision et de pouvoir ne changent guère, quoi qu’on en dise, faire un pas de côté peut se révéler salvateur. Et c’est bien ce que propose le plasticien Serge Alain Nitegeka dès le seuil de l’une des six expositions, Ubuntu, un rêve lucide. Son œuvre Inconvenient Demarcation, monumentale installation de bois noir, force les visiteurs à contourner l’entrée habituelle de l’espace d’exposition et à ressentir, dans ce mouvement, une contrainte à la fois douce et inévitable.
ICI, NOUS SOMMES TOUS DES DÉPLACÉS, DES RÉFUGIÉS OU DES EXCLUS
Comme l’écrit Marie-Ann Yemsi, la commissaire d’Ubuntu, « Serge Alain Nitegeka joue sur la sensation déstabilisante d’enfermement, alors même que l’espace est ouvert dans les limites du lieu d’exposition. Par cette expérience métaphorique de contrainte des corps, cette installation vient rappeler le vécu de l’artiste et celui des personnes réfugiées ou déplacées. » Ici, nous sommes tous des déplacés, des réfugiés ou des exclus.
Boas sans tête et écailles de faux ongles
Si les artistes présentées dans Ubuntu sont radicalement différents, tant dans leurs approches des matériaux et des médiums que dans leurs démarches, ils ont en partage le fait d’être peu connus en France et, surtout, d’inviter au déséquilibre, à l’interrogation, à la remise en cause. Ainsi, une fois passé l’entrée de l’exposition revue et corrigée par Nitegeka, le visiteur fait face à d’énormes boas sans tête enroulés sur eux-mêmes et arborant de chatoyantes couleurs.
Dans quel monde miraculeux ou effrayant sommes-nous entrés ? Une jungle ? Un mythe biblique ? En s’approchant d’un peu plus près des œuvres de la Sud-Africaine Frances Goodman, il apparaît que les écailles de ces séduisants serpents sont des faux ongles collés les uns aux autres… Pour bien visiter Ubuntu, il faut accepter d’être sans cesse dérangé et bousculé, accepter d’être « autre ».
« Dans l’exposition, écrit Marie-Ann Yemsi, le processus de mise en commun s’effectue souvent par une quête de l’intelligence sensible dans et à travers la dimension “éprouvante” de nombreuses œuvres qui opèrent en sollicitant activement le corps des visiteurs. Il s’agit pour ces artistes de s’inscrire dans une nouvelle combinatoire de l’échange et de la réciprocité, d’aménager une place, de garantir une présence, de réordonner son corps, et surtout de reconstituer une mémoire. »
LES TOILES SUTURÉES ET CICATRISÉES INVITENT À S’INTERROGER SUR CE QU’ELLES PORTENT COMME DOULEURS ENFOUIES
Si certains travaux sont assez attendus et didactiques, comme l’œuvre du Zimbabwéen Kudzanai Chiurai The Library of Things We Forgot to Remember, dénonçant les diverses formes de l’oppression occidentale, d’autres proposent des approches esthétiques et sensorielles autrement plus subtiles. C’est en particulier le cas des peintures du Kenyan Michael Armitage, très remarquées lors de la dernière Biennale de Venise (Italie), en 2019.
Réalisées sur du tissu d’écorce de lubugo, les toiles suturées et comme cicatrisées invitent à s’interroger à la fois sur ce qu’elles représentent et sur ce qu’elles portent comme douleurs enfouies. « Archiviste de faits contemporains, Michael Armitage entrelace dans ses peintures et ses dessins de multiples récits et points de vue pour explorer des “histoires culturelles parallèles”, écrit encore Marie-Ann Yemsi. L’iconographie visuelle de l’Afrique de l’Est est omniprésente dans ses paysages composés à partir de mythes, d’images glanées sur internet et de sa propre mémoire. Faits divers, faits politiques, leur lecture n’est jamais univoque. »
Il en va de même pour les superbes toiles – Atom – de la Zimbabwéenne Kudzanai-Violet Hwami, constituées de quatre panneaux distincts, agencés ensemble, et d’images elles aussi glanées sur internet ou dans la vie de l’artiste. Cette dernière s’y interroge sur sa place au sein de l’humanité, sur ces autres qui font partie d’elle-même, en référence aux vers de Walt Whitman : « I celebrate myself, and sing myself, / And what I assume you shall assume / For every atom belonging to me as good belongs to you. » La philosophie à laquelle renvoie le terme d’Ubuntu pourrait ainsi être traduite par : « Nous sommes tous les atomes d’une même humanité. »
Herbier poétique et politique en broderies
Il serait possible de poursuivre plus avant la visite d’Ubuntu, un rêve lucide, mais il faut garder quelques mots pour les autres espaces d’expositions du Palais de Tokyo qui, eux aussi, invitent au pas de côté. En particulier pour la salle passionnante consacrée à la pionnière du cinéma africain Sarah Maldoror (Sarah Maldoror, Cinéma tricontinental) qui, outre des extraits de films, présente des œuvres d’artistes tels le Cubain Wifredo Lam, la Franco-Gabonaise Maya Mihindou, la Canadienne d’origine tanzanienne Kapwani Kiwanga ou la Française d’origine camerounaise Anna Tjé.
Les autres espaces sont consacrés au Guadeloupéen Jay Ramier – Keep the Fire Burning (Gadé Difé Limé) –, pionnier du hip-hop hexagonal, au Brésilien Maxwell Alexandre – New Power –, qui travaille sur la représentation des populations afro-descendantes, à la Sénégalaise Aïda Bruyère – Never Again – qui s’intéresse « aux constructions des identités dans l’espace social ». Mais s’il est une salle à ne pas manquer, c’est surtout celle consacrée au travail de l’Australien Jonathan Jones, pour sa beauté et sa puissance phénoménale.
LA VIE QU’IL S’AGIT DE PROTÉGER N’EST PAS LA SEULE VIE HUMAINE, MAIS TOUTES LES VIES SUR TERRE
Sans titre (Territoire originel) est composée notamment de broderies noires sur tissu blanc représentant un gigantesque herbier. Œuvre collaborative extrêmement émouvante, cette installation a pour point de départ l’expédition du capitaine Nicolas Baudin en territoire austral entre 1800 et 1803, commanditée par Napoléon Bonaparte. « Parmi les plantes rapportées par l’expédition et conservées à l’Herbier national (Paris), plus de 300 spécimens furent collectées à Sydney. Ces spécimens ont été reproduits en broderies réalisées à la main par des collectifs de réfugiées et de migrantes à Sydney, et sont présentés comme une nouvelle traduction de ces archives », écrivent les commissaires.
Cette œuvre polysémique, qui s’accompagne d’autres œuvres en lien avec l’occupation de l’Australie aux dépens des Aborigènes, questionne la collecte, le commerce et le transport colonial de plantes endémiques, leur acclimatation et leur utilisation ailleurs, la « colonisation des connaissances aborigènes qui leurs sont associées ».
Le travail de Jonathan Jones est sans nul doute celui qui abat le plus de frontières et qui, sans tomber dans la leçon de morale, fait écho au terme d’Ubuntu au sens où l’entend le philosophe Souleymane Bachir Diagne. « La vie qu’il s’agit de protéger n’est pas la seule vie humaine, mais toutes les vies sur terre. Car la cosmologie dans laquelle l’Ubuntu puise son sens est une cosmologie de la continuité du vivant », écrit ce dernier.
« Six continents et plus », Palais de Tokyo, à Paris, jusqu’au 20 février 2022.
L’expérimentation censée transformer la relation entre les artistes et le public, était prévue pour durer dix jours. La galerie d’art a été dévalisée en moins de dix minutes, nécessitant l’intervention de la police.
Cambrioleurs, mais pas tous gentlemen: une galerie d’art à Tokyo a récemment proposé aux visiteurs de «voler» les oeuvres de leur choix, mais une part du butin s’est rapidement retrouvée sur des sites de vente aux enchères.
Les organisateurs pensaient que l’événement serait plutôt confidentiel, mais l’information s’est vite propagée via les réseaux sociaux. Si bien que près de 200 personnes se sont pressées à l’ouverture, peu avant minuit dans la nuit de jeudi à vendredi.
Les «malfaiteurs» ont été si efficaces que l’exposition a été dévalisée de ses oeuvres en moins de dix minutes, alors qu’elle était prévue pour durer jusqu’à dix jours. La cohue a été telle que des policiers sont accourus sur les lieux, avant que les organisateurs ne dissipent tout malentendu.
Cette «exposition d’art escamotable» était une «expérimentation» censée transformer la relation entre les artistes et le public, a expliqué à l’AFP Tota Hasegawa, à l’origine du projet.
Yusuke Hasada, 26 ans, a réussi à s’emparer d’un billet froissé de 10.000 yens (environ 83 euros) encadré, qui faisait partie de l’installation «My Money» de l’artiste Gabin Ito.
Arrivé une heure avant l’heure d’ouverture prévue, le jeune homme, l’un des rares à n’être pas reparti bredouille, s’était posté stratégiquement devant l’entrée de la galerie, alors que ses nombreux concurrents attendaient en ordre dispersé.
Plaisir de la transgression
«Au moment où ils (les organisateurs, NDLR) ont annoncé qu’ils ouvraient plus tôt, tout le monde derrière moi s’est précipité à l’intérieur. J’ai failli tomber», a raconté à l’AFP cet Arsène Lupin d’un soir. «C’était effrayant». Le jeune homme assure vouloir conserver le fruit de son larcin pour décorer son appartement.
Mais certains avaient des intentions plus vénales: quelques heures après le casse, plusieurs objets de l’exposition étaient déjà en vente sur des sites d’enchères, à des prix atteignant parfois 100.000 yens (plus de 800 euros).
Yuka Yamauchi, une ingénieure de 35 ans, était arrivée un quart d’heure avant minuit, juste à temps pour voir les autres repartir avec leur butin. «Il y a longtemps que je n’avais pas vu autant de monde», a-t-elle commenté, alors que la plupart des Tokyoïtes évitent actuellement les rassemblements, de peur d’être infectés par le coronavirus, en nette recrudescence dans la capitale japonaise.
La jeune femme a dû se contenter d’un maigre lot de consolation: une pince ayant probablement servi à accrocher l’une des œuvres. «Je l’ai trouvée par terre, alors je l’ai gardée en souvenir», a-t-elle confié en riant.
La possibilité de voler des objets permet d’attirer un public plus large et procure aux visiteurs un certain plaisir de la transgression, selon Minori Murata, une artiste ayant exposé des portefeuilles avec de l’argent et des cartes de crédit éparpillés.
La société japonaise n’a pas pour habitude de braver les interdits et le pays jouit d’un taux de criminalité très faible. D’ailleurs, certains cambrioleurs de l’exposition se sont comportés comme des gentlemen, a estimé l’organisateur Tota Hasegawa.
La preuve? Quand l’un d’eux «a perdu son sac avec son portefeuille dedans, l’objet en question a été ramassé, remis à quelqu’un de l’organisation et restitué à son propriétaire», a-t-il souligné.
L’armée congolaise a affirmé avoir tué 26 miliciens dans une contre-offensive, dont 23 ont été exposés à la population ce jeudi matin à Beni, ville-martyre de l’est de la République démocratique du Congo.
Des d’habitants sont venus voir les cadavres à la mairie de Beni, ville où des centaines de civils ont été massacrés depuis octobre 2014 dans des attaques attribuées aux milices des Forces démocratiques alliés (ADF). Deux des dernières attaques attribuées aux ADF ont été revendiquées par le groupe État islamique, sans preuve formelle. Les ADF sont à l’origine des rebelles ougandais musulmans installés depuis 20 ans dans l’est du Congo.
«Il y a 23 corps, parmi lesquels malheureusement quatre ou cinq enfants. Il y a aussi quelqu’un qui ressemble à un blanc», a commenté sur place Jimmy Thawite, agent de l’État en félicitant et en remerciant les «forces loyalistes». «Il y a des gens qui ont de la barbe. C’est difficile d’identifier s’ils sont réellement des Congolais ou des étrangers», a-t-il ajouté dans un enregistrement audio envoyé à l’AFP.
«Tôt ce matin (ce jeudi), les ADF ont attaqué notre position dans la localité de Ngite-Mavivi. Nos hommes ont réagi et ont infligé une lourde perte dans leurs rangs», a déclaré à l’AFP le porte-parole de l’armée congolaise, le général major Leon-Richard Kasonga. L’armée a promis «d’enterrer ces terroristes avec dignité». «Pour l’instant la route est momentanément fermée entre Mbau et Oïcha parce que l’armée ratisse encore», a indiqué Donat Kibwana, administrateur du territoire de Beni. La localité de Mavivi, proche de l’aéroport de Beni, est vidée de sa population. «Nous avons été réveillés par les coups de feu. Avec mes enfants, nous sommes cachés. Dès que les armes vont se taire, nous jugerons s’il faut rentrer ou pas», a déclaré à l’AFP Élodie Kwira, une habitante de Mavivi.
Près de 300.000 hommes, toutes les composantes de l’armée impliquées et des soldats chinois en soutien: la Russie a lancé mardi les plus vastes manœuvres militaires de son histoire, dénoncées par l’Otan comme la répétition d’un « conflit de grande ampleur ».
Ce déploiement massif auquel participent les armées chinoise et mongole, baptisé « Vostok-2018 » (Est-2018), se poursuivra jusqu’au 17 septembre en Sibérie orientale et dans l’Extrême-Orient russe.
« Vostok-2018 a démarré », a indiqué mardi le ministère de la Défense dans un communiqué, accompagné d’une vidéo montrant des véhicules blindés, des hélicoptères ou encore des avions en mouvement.
Si la journée de mardi doit être consacrée au déploiement des troupes, mercredi verra la tenue d’exercices de lutte antiaérienne tandis que « le principal évènement » sera jeudi, a assuré le ministère de la Défense aux journalistes couvrant les exercices, sans donner plus de précisions.
En marge du Forum économique de Vladivostok (Extrême-Orient), Vladimir Poutine devrait assister à Vostok-2018 qui intervient dans un contexte de tensions persistantes avec les Occidentaux, entre crise ukrainienne, conflit en Syrie et innombrables accusations d’ingérence dans la politique occidentale.
Aux yeux de l’armée russe, cette démonstration de force est similaire à « Zapad-81 » (Ouest-81) qui, il y a près de 40 ans, avait mobilisé entre 100.000 et 150.000 soldats du pacte de Varsovie en Europe orientale, les plus grandes manœuvres jamais organisées à l’ère soviétique.
« Il y aura comme un air de Zapad-81, mais en plus imposant d’une certaine manière », se félicitait d’ailleurs fin août le ministre russe de la Défense, Sergueï Choïgou, détaillant le contingent attendu: 300.000 soldats, 36.000 véhicules, 1.000 avions et 80 navires.
« Imaginez 36.000 engins militaires se déplaçant en même temps: des chars, des blindés de transport de troupes, des véhicules de combat d’infanterie. Et tout cela, bien sûr, dans des conditions aussi proches d’une situation de combat que possible », s’était-il enthousiasmé.
– Armes modernes –
Tout le répertoire moderne de l’armée russe sera de la partie: des missiles Iskander, capables de transporter des ogives nucléaires, des tanks T-80 et T-90 ou les récents avions de combats Su-34 et Su-35. En mer, la flotte russe déploiera plusieurs frégates équipées de missiles Kalibr, qui ont fait leurs preuves en Syrie.
Côté chinois, la participation est bien plus modeste avec 3.200 soldats engagés et une trentaine d’avions ou d’hélicoptères déployés, mais elle est symbolique alors que la Russie cherche à montrer qu’elle n’est pas isolée sur la scène internationale.
« Nous avons des relations de confiance (avec la Chine) en matière politique, de sécurité et dans la sphère militaire », a d’ailleurs déclaré Vladimir Poutine mardi lors d’une rencontre à Vladivostok avec le président chinois Xi Jinping, qui participe aussi au forum économique.
Si les précédents exercices militaires russes dans la région, Vostok-2014, avaient déjà rassemblé 155.000 soldats, les manœuvres Zapad-2017 (Ouest-2017) organisées l’an passé aux portes de l’Union européenne n’avaient en comparaison impliqué que 12.700 hommes selon Moscou, l’Ukraine et les pays baltes faisant état de leur côté d’un contingent bien plus important.
Sans surprise, l’Otan a dénoncé ces manœuvres. « Cela s’inscrit dans une tendance que nous voyons depuis un moment: une Russie plus sûre d’elle, qui augmente significativement son budget de Défense et sa présence militaire », a indiqué un porte-parole de l’Alliance, Dylan White.
Depuis 2014 et la grave dégradation des relations entre Moscou et l’Occident, la Russie a multiplié les exercices militaires d’ampleur, du Caucase à la Baltique et jusqu’en Arctique, tout en dénonçant l’expansion à ses frontières de l’Otan, menace fondamentale pour sa sécurité selon la nouvelle doctrine militaire russe adoptée la même année.
Les manœuvres russes en Extrême Orient ont été précédées par des exercices en Méditerranée auxquels ont pris part plus de 25 navires et une trentaine d’avions, dans un contexte de renforcement de la présence russe au large de la Syrie où elle intervient militairement depuis 2015.
Exposition et vernissage de l’œuvre artistique de Marcel Gotène l’activité qui s’étalera sur trois mois s’ouvre ce lundi 19 février 2018, sous le patronage du chef de l’État congolais, Denis Sassou N’Guesso.
Le vernissage de l’exposition sur Marcel Gotene aura pour cadre le Centre international de Conférence de Kintélé, sous le thème « Gotène au cœur du cosmos ».
Cette exposition, qui est à la fois une manière de faire connaître et de rendre international les productions artistiques de Marcel Gotène, aura, outre le coté culturel, une partie scientifique.
Le programme y relatif prévoit pour le mardi, 20 février 2018, au même lieu, un colloque international marqué par une leçon inaugurale du Professeur Théophile Obenga.
Ce colloque sera le lieu de lire à travers l’art de Gotène, au-delà des couleurs, ce que l’artiste voulait dénoncer à travers ses tableaux.
Naviguant entre le figuratif et l’abstrait, Marcel Gotène s’est voulu original, en créant des personnages, des paysages, des atmosphères au surréalisme déroutant. Son univers est fait de blanc, de bleu, de rouge, de jaune, de noir, de vert et d’un peu de marron. Il n’hésite pas à créer des êtres monstrueux à deux têtes. Une inspiration qui a fait de lui, le Gotène auquel le Congo rend hommage par cette exposition.
La carrière de Marcel Gotène a été couronnée de nombreux prix et distinctions au Congo et à l’étranger. « Je ne suis pas venu au monde pour changer l’homme, mais j’aime le respect », aimait à répéter Marcel Gotène.
Décédé en 2013, l’homme est resté vivant et immortel à travers sa peinture, mieux son art.