Distribution d’aide alimentaire au Soudan du Sud en 2020. TONY KARUMBA / AFP
Environ 1,4 million d’enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition au Soudan du Sud, pays qui fait face à sa «pire crise de la faim», notamment à cause d’inondations successives et de conflits armés, a estimé vendredi 14 octobre l’ONG Save The Children. Plus jeune pays de la planète, en proie à des violences à caractère politico ethnique et à une instabilité chronique depuis son indépendance du Soudan en 2011, le Soudan du Sud subit des inondations pour la quatrième année consécutive, et celles-ci touchent désormais neuf de ses dix Etats.
Selon les Nations unies, 8,9 millions de personnes, soit 71% de la population, ont besoin d’aide humanitaire. «Cela inclut 1,4 million d’enfants de moins de 5 ans qui souffrent de malnutrition», écrit Save the Children dans un communiqué. «La situation s’est aggravée ces derniers mois avec plus de 615.000 personnes touchées par une quatrième année d’inondations sans précédent, détruisant habitations, récoltes, et causant une augmentation des cas de malaria et de morsures de serpents, particulièrement chez les femmes et les enfants», selon l’ONG.
Une monnaie qui a perdu 40% de sa valeur
La monnaie de ce pays enclavé d’Afrique de l’Est a perdu cette année 40% de sa valeur, entraînant une augmentation des prix des produits importés, également poussés par la guerre en Ukraine, souligne la même source.
«Le Soudan du Sud fait partie des cinq pays les plus vulnérables au monde au changement climatique», a déclaré Jib Rabiltossaporn, directeur de Save the Children au Soudan du Sud. En amont de la COP 27, qui s’ouvre en novembre en Égypte, Save the Children, a exhorté la communauté internationale à «accroître leurs engagements financiers pour aider les communautés vulnérables et les enfants à faire face (…) aux désastres climatiques». Selon la Banque mondiale, 80% des 11 millions d’habitants du Soudan du Sud vivaient en état d’«extrême pauvreté» en 2018.
BARCELONE, Espagne — Vingt-quatre migrants originaires d’Afrique subsaharienne, dont deux mineurs, sont apparemment morts de faim et de soif en tentant de rejoindre les îles Canaries depuis la côte ouest de l’Afrique.
Les corps ont été récupérés par des secouristes espagnols mercredi soir.
L’embarcation de bois qui dérivait dans l’Atlantique avait tout d’abord été repérée par un appareil de l’aviation espagnole lundi, à environ 500 kilomètres de l’île d’El Hierro.
Seulement trois personnes à bord étaient toujours vivantes, mais à peine, selon les secouristes. Deux hommes et une femme dans un état critique ont été transportés par hélicoptère vers un hôpital de l’île de Tenerife, selon la délégation du gouvernement espagnol aux îles Canaries.
Les survivants auraient confié aux secouristes avoir passé 22 jours en mer.
Un nombre croissant de migrants qui essaient d’échapper aux conflits, à la violence et aux problèmes économiques tentent au péril de leur vie de traverser l’Atlantique pour rejoindre l’archipel espagnol depuis la côte ouest de l’Afrique.
Ils peuvent devoir franchir entre 400 et 1500 kilomètres, dépendant de leur point de départ, et manquent souvent de nourriture, d’eau et de carburant avant d’arriver à destination.
Quelque 4300 migrants sont arrivés aux Canaries cette année, mais une centaine de personnes, dont des femmes et des enfants, ont perdu la vie en chemin, ont indiqué mercredi différentes agences onusiennes.
Au moins 850 personnes sont mortes ou disparues l’an dernier en tentant de rejoindre l’archipel, mais 23 000 sont arrivées à bon port, selon l’ONU.
L’agence admet toutefois que le bilan réel est fort probablement beaucoup plus lourd.
– Par The Associated Press avec La Presse Canadienne
Dans cette photo d’archives prise le 13 décembre 2014, un homme se promène avec son yak sur une route enneigée en Inde. STR / AFP
Au moins 300 yacks sont morts de faim dans une vallée indienne de l’Himalaya en raison d’un hiver particulièrement rude, ont annoncé ce dimanche des responsables locaux.
Des responsables du Sikkim, un État de l’extrême nord-est de l’Inde coincé entre le Népal, la Chine et le Bhoutan, ont expliqué avoir reçu en décembre de premières demandes d’aide d’une cinquantaine d’habitants isolés de la vallée de Mukuthang.
À l’issue de fortes chutes de neige, ils ont demandé de la nourriture pour alimenter leur troupeau de 1500 yacks, qui fournissent aussi bien du lait que de la laine et font également office de moyen de transport.
«Nous avons tenté plusieurs fois de les aider mais cela s’est avéré impossible. Aucune route ou voie aérienne n’était praticable en raison des conditions météo. Nous avons finalement réussi à accéder à la vallée et nous avons déjà confirmé la mort de 300 yacks», a déclaré à l’AFP un responsable local, Raj Kumar Yadav. «Les familles présentes sur place affirment que 500 yacks sont morts de faim. Nous essayons de confirmer ces informations. Une cinquantaine de yacks reçoivent également des soins médicaux d’urgence», a-t-il ajouté.
Des villageois sud-soudanais en sont réduits à manger des feuilles d’arbres ou des semences pour tromper leur faim dans des régions où la famine n’a pourtant pas encore été déclarée, a rapporté lundi l’organisation Norwegian Refugee Council (NRC).
« Les communautés qui tentent de survivre à une crise alimentaire aiguë ont recours à des stratégies d’adaptation consistant à manger des aliments sauvages à peine comestibles », a déclaré dans un communiqué la directrice du NRC pour le Soudan du Sud, Rehana Zawa.
« Les feuilles au goût amer mangées par les familles à qui nous avons parlé proviennent de l’arbre de Lalop et ont une valeur nutritionnelle limitée. Quand les familles mangent ces feuilles et quasiment rien d’autre, la malnutrition fait son apparition rapidement », a poursuivi Mme Zawar, de retour d’une mission près d’Aweil, dans l’ancien Etat de Bahr el Ghazal du Nord (nord-ouest).
Le 20 février, le gouvernement sud-soudanais avait déclaré l’état de famine dans les comtés de Leer et de Mayendit dans l’ancien Etat d’Unité (Nord), les Nations unies évaluant à 100.000 le nombre de personnes directement menacées.
Les comtés visités par le NRC dans la région d’Aweil sont classés en zone à risque ou en zone d’urgence, les stades précédant la famine. La région avait été le théâtre d’une famine en 1998.
Dans le village d’Amothic, « environ 40% de la population mange les feuilles des arbres. Environ la moitié mange leur stock de graines », a déclaré le chef du village Deng Yel Piol, 48 ans.
« La consommation de semences est particulièrement alarmante. Sans graines pour les cultures, les familles n’auront rien à planter pour la prochaine saison. Ça pourrait aggraver la crise alimentaire et cela menace d’étendre la famine », a mis en garde le NRC.
De nombreuses familles fuient la région à la recherche de nourriture et beaucoup se réfugient au Soudan voisin. Depuis le début de l’année, 60.000 Sud-Soudanais ont ainsi passé la frontière pour gagner le Soudan, selon l’ONU.
Selon le NRC, les agences onusiennes et les organisations humanitaires ont besoin de 1,6 milliard de dollars (1,5 milliard d’euros) pour faire face à cette « catastrophe qui se déroule juste devant nos yeux » et pour le moment, seul 18% de cette enveloppe sont financés.
Les ONG et l’ONU dénoncent une famine causée par plus de trois ans d’une guerre civile qui a forcé des populations à fuir, perturbé l’agriculture, engendré une inflation galopante et privé les organisations humanitaires d’accès à des régions parmi les plus touchées.
Le Soudan du Sud a obtenu son indépendance du Soudan en 2011 et a plongé en décembre 2013 dans une guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de morts. Plus de 1,9 million de Sud-Soudanais sont déplacés dans leur pays et plus de 1,7 million sont réfugiés dans les pays voisins.
A Jérémie (Haïti), lundi 10 octobre. CARLOS GARCIA RAWLINS / REUTERSPieds nus ou chaussés de claquettes, ils convergent comme un seul homme sur le chemin de terre qui surplombe les décombres de la petite église de Notre-Dame-du-Perpétuel-Secours, à Numéro-Deux, dans le sud d’Haïti. D’ordinaire très croyants, les habitants de ce faubourg rural de la ville de Jérémie – 30 000 âmes –, détruite à 80 % dans la nuit du 3 au 4 octobre par le souffle dévastateur de l’ouragan Matthew, longent la statue de la Vierge – qui, elle, a résisté – sans même la voir.
Lundi 10 octobre, ils ont abandonné de concert la tâche qui les occupe depuis une semaine : le rapiéçage de leur vie en lambeaux et le rafistolage de leur logis aux murs emportés par le vent et la pluie et au toit de tôle ondulée envolé. La nouvelle du passage imminent d’un camion porteur d’aide alimentaire en provenance de l’aéroport s’est répandue. Ils collent à son pare-chocs et rejoignent, à sa suite, l’école élémentaire dont le préau, ouvert à tous les vents, continue à leur servir de dortoir, et les pupitres de mobilier de fortune.
Les visages sont mouillés de l’humide chaleur ambiante et les corps tendus par l’exaspération d’une semaine de régime à base de fruits projetés au sol par l’ouragan, de tubercules restés enfouis dans la terre et des restes du bétail, décimé à 50 % dans la zone. Tout autour, les arbres déracinés, aux branches échevelées, ont été transformés en étendoir à linge ou en penderie de fortune, pour les vêtements que Matthew n’a pas emportés. Entre les troncs, chèvres, brebis et vaches efflanquées furètent nerveusement, affamées elles aussi.
Des gens font la queue pour recevoir de la nourriture et des vêtements, à Port-Salut, au sud-ouest de Port-au-Prince, le 9 octobre. RODRIGO ARANGUA / AFP
Décompte controversé
Le camion se gare. En douceur, une demi-douzaine de membres des Compagnies d’intervention et de maintien de l’ordre maintient la foule à distance, tandis que des casques bleus brésiliens de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti (Minustah) installent un couloir fictif à l’aide de rubans adhésifs jaunes entre l’arrière du camion et l’école. Une annonce en créole passe en boucle dans un haut-parleur : « Restez calmes, ne vous disputez pas, nous sommes là pour apporter de l’aide humanitaire au peuple haïtien. » Une poignée de jeunes hommes choisis par les sinistrés défilent pour charger sur leurs épaules les sacs de riz, de pois, de sel et des bidons d’huile qu’ils rapportent à l’intérieur de l’édifice.
« On a eu tellement de souffrance », murmure Jackson, un adolescent visiblement soulagé de constater qu’il dînera le soir même à sa faim. Depuis plusieurs jours, un ballet d’hélicoptères de l’armée américaine a acheminé 16 tonnes de nourriture en provenance de Port-au-Prince – la capitale – vers l’aéroport de Jérémie. Le Programme alimentaire mondial (PAM), bras humanitaire des Nations unies, s’est mis en devoir de les répartir. L’agence, présente en Haïti et plus particulièrement dans ce département deGrand’Anse, à l’ouest de la péninsule, depuis presque dix ans, connaît bien le secteur, où elle distribue habituellement des repas chauds dans les cantines scolaires chaque jour. Mais elle n’est pas pour autant en terrain conquis.
Des véhicules de la Mission des Nations unies pour la stabilisation en Haïti, sur la route entre Les Cayes et Jérémie, le 8 octobre. HECTOR RETAMAL / AFP
Avec des forces de l’ordre visibles et sa direction de la protection civile qui répartit les aides humanitaires, la République d’Haïti entend garder la main sur la gestion de cette catastrophe, mais l’état du terrain n’a pas encore permis un recensement exact des besoins. Le décompte des victimes est lui-même controversé : les chiffres officiels évoquent 372 morts, tandis que des responsables politiques locaux et des ONG estiment que le bilan pourrait monter jusqu’à plus de 1 000 morts. Environ 1,4 million de personnes sur une population de 10 millions a besoin d’une assistance humanitaire, dont 400 000 un besoin urgent de nourriture. Et 175 000 Haïtiens n’ont plus de toit.
C’est dans ce contexte qu’est survenue, lundi, une erreur d’aiguillage. Quelques heures avant d’y être accueilli en messie, un des camions du PAM a essuyé des jets de pierres aux abords de Notre-Dame du Perpétuel Secours. La Direction de la protection civile, qui gère le déploiement des ONG, avait dirigé le véhicule vers un abri provisoire en omettant de lui signaler que d’autres se trouvaient sur la route y menant, d’où le courroux de la population.
« Les récoltes sont perdues »
D’autres camions du PAM provenant de Port-au-Prince à destination de la Grand’Anse ont rencontré lundi des barrages, au niveau de Torbeck, dans le département du Sud, et ont dû rebrousser chemin jusqu’aux Cayes. Dans cette zone, grenier de la République d’Haïti, l’agriculture est affectée à 100 %. « Les récoltes sont perdues, les boutiques de la zone urbaine de Jérémie ont vu leurs stocks détruits par la tempête, et l’alimentation est très précaire », explique Cédric Charpentier, qui dirige le PAM en Haïti, afin d’éclairer le contexte des incidents. Il pense que la population de Grand’Anse pourrait se rabattre sur le commerce de charbon de bois. Au sol, les troncs brisés commencent à être débités et utilisés à la fois pour la cuisine et pour la vente.
Certains arbres ont résisté à la tempête. Selon Oddy Naval, un des coordinateurs de Médecins du monde dans la zone, les jeunes bananiers doivent être taillés au plus vite. « Il faut maintenant que la population se mette au travail, et empoigne la machette pour les tailler. Ces arbres ne redonneront pas avant un an et il faudra pour cela beaucoup de pluie. » Pour l’heure, les habitants de Grand’Anse redoutent de voir le ciel s’obscurcir.
Lemonde.fr Patricia Jolly (Jeremie, Haïti, envoyée spéciale) Journaliste au Monde
Plus de 30’000 personnes « vivent dans des conditions extrêmes et risquent mourir de faim » dans les régions du Soudan du Sud les plus ravagées par la guerre civile, a averti jeudi l’ONU. Des dizaines de milliers d’autres sont également au bord de la famine.
Bien que l’état de famine n’y ait pas été officiellement déclaré, le pays traverse sa pire phase en 22 mois d’une guerre marquée par de nombreuses atrocités, rappellent le Programme alimentaire mondial (PAM), le fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef) et l’Organisation pour l’agriculture et l’alimentation (FAO).
Les zones les plus touchées par le confit qui se traduit notamment par un blocage de l’aide se situent dans l’Etat d’Unité, dans le nord riche en pétrole. En dépit d’un accord de paix signé fin août, des combats intenses s’y déroulent, accompagnés d’enlèvements en grand nombre et de viols de femmes et d’enfants, écrivent les trois agences de l’ONU dans un communiqué commun.
« Sans un accès illimité à l’aide humanitaire, l’insécurité alimentaire peut s’aggraver et se transformer en famine dans certaines parties de l’Etat d’Unité », avertissent-elles.
Le Soudan du Sud est le théâtre depuis décembre 2013 d’une guerre opposant l’armée fidèle au président Salva Kiir à une rébellion dirigée par son ex-vice-président Riek Machar. Le conflit, marqué par des massacres et des atrocités d’une violence inouïe attribués aux deux camps, a fait des dizaines de milliers de morts et chassé quelque 2,2 millions de Sud-Soudanais de leurs foyers.
Enfants touchés
« Depuis le début des combats il y a près de deux ans, des enfants sont victimes du conflit, de la maladie, de la peur et de la faim », rapporte notamment le responsable de l’Unicef pour le Soudan du Sud, Jonathan Veitch.
« Leurs familles se sont montrées exemplaires dans leur soutien mais elles ont épuisé aujourd’hui tous les mécanismes pour faire face. Les agences peuvent leur venir en aide mais seulement si nous avons un accès complet (aux zones affectées). Sinon, de nombreux enfants risquent de mourir », ajoute-t-il.
Une famine n’avait pu être évitée il y a un an que grâce à une intervention massive des organisations humanitaires.
Des parlementaires zimbabwéens ont découvert mercredi le terrible sort réservés aux prisonniers qui, faute d’argent public, meurent de faim dans des cellules souvent surpeuplées.
La visite de la prison de Chikurubi, à laquelle a pu participer l’AFP, était organisée à l’intention des membres de la commission des droits de l’Homme.
Selon des avocats défenseurs des droits de l’Homme, plus de 100 prisonniers seraient morts en 2013 au Zimbabwe de maladies liées à la malnutrition, une tragédie admise par les autorités elles-mêmes.
« La nourriture n’est pas appropriée, nous n’en avons pas assez », rapporte à l’AFP Ernest Pambayi, l’officier en charge de la prison de haute sécurité de Chikurubi.
D’ailleurs, dans cet établissement pénitentiaire de la banlieue de Harare, quatre prisonniers ont été abattus et plusieurs blessés il y a deux mois lors d’émeutes de la faim.
La surpopulation est aussi un énorme problème dans les 46 prisons du pays, où sont détenus quelque 20. 000 prisonniers pour une capacité de 17. 000 places.
« La nourriture qu’on nous sert n’est pas saine », se plaint un détenu en bermuda blanc et tee-shirt à manches courtes, l’uniforme de la prison.
La direction de la prison a été avertie de cette visite il y a bien longtemps et il est impossible de dire si les conditions observées par la commission parlementaire sont proches de celles connues d’habitude par les détenus.
« Nous n’avons le droit à l’eau courante que trois fois par semaine et c’est dangereux pour la santé », déplore un condamné, tout en poussant les élus à jeter un coup d??il aux toilettes situées dans sa cellule.
Les prisonniers racontent aux parlementaires le froid, le manque de nourriture, de soins, les coupures d’eau et d’électricité. . .
Face aux élus, Ernest Pambayi confirme que le manque d’argent empêche la direction de fournir couvertures, médicaments et autres produits indispensables à une vie décente.
A l’hôpital de la prison, des malades gisent à même le sol, tandis que les traitements de base, comme les antalgiques et les antibiotiques, manquent.
La surveillante Jean Mutusvu dit encourager les proches des détenus à apporter leurs propres médicaments.
Robert Mugabe, qui a présidé le Zimbabwe depuis son indépendance en 1980, a passé 10 ans comme prisonnier politique, période durant laquelle il passa deux diplômes en droit, avant de mener la guérilla contre la domination blanche.
Ses opposants l’accusent d’avoir ruiné son pays dans les années 2000 par des mesures économiques inappropriées.
Rangoun – Au moins 2.000 migrants, dont des femmes et des enfants, sont pris au piège depuis 40 jours sur des embarcations au large de la Birmanie, d’après le Haut commissariat pour les réfugiés des Nations Unies.
Ils sont bloqués sur au moins cinq bateaux près des côtes de la Birmanie et du Bangladesh depuis plus de 40 jours, a déclaré mardi à l’AFP Vivian Tan, porte-parole pour le HCR à Bangkok, ajoutant que des informations font état de pénurie alimentaire, de déshydratation et de violence à bord.
En Asie du Sud-Est, un exode de migrants du Bangladesh et de Birmanie fuyant la misère ou les persécutions dure depuis des années, mais il prend depuis quelques jours une tournure plus visible, les filières clandestines se retrouvant apparemment désorganisées par la nouvelle politique répressive de la Thaïlande.
Certains migrants ont réussi à amasser environ 300 dollars pour payer les passeurs et revenir dans l’Etat Rakhine en Birmanie où vivent des centaines de milliers de Rohingyas, ethnie musulmane considérée comme l’une des plus persécutées au monde par la Birmanie, explique le HCR.
D’après les récits des rescapés, les conditions à bord des bateaux sont très préoccupantes, en raison de la violence et du peu de vivres.
Lundi, Rangoun a dit comprendre l’inquiétude internationale concernant le sort des migrants en Asie du Sud-Est, parmi lesquels de nombreux Rohingyas, fuyant le pays.
Les pressions de la communauté internationale sont de plus en plus fortes sur les pays d’Asie du sud-est pour que ceux-ci viennent en aide aux milliers de migrants à la dérive dans le golfe du Bengale.
Le destin tragique de milliers d’exilés du Bangladesh et de Birmanie fuyant la misère ou les persécutions dans leur pays d’origine fait écho au drame des migrants qui tentent de gagner l’Union européenne en traversant la Méditerranée.
Pourquoi diantre veux-tu me corrompre
Avec la manie de ton vieux père
Moi, fils d’Afrique qui savoure la liberté
Depuis l’aube brillante de la souveraineté
Cassant les chaînes de la colonisation
De mes maîtres dans la furie de la tension
Et toi héritier de ma chère et tendre république
Tu veux te comporter en nouveaux colons d’Afrique
Après la mort de ton père au fauteuil présidentiel
Réduisant la gestion du pays à l’odeur pestilentielle
Où les enfants ne peuvent partir à l’école
Les malades en difficulté de couverture médicale
Ne peuvent se soigner dans les hôpitaux
Où toilettes et salles de bains manquent d’eau
Les routes du pays dans un grave piteux état
Le citoyen actuel est devenu comme un rat
Se débrouillant pour manger à sa faim
Alors que ta famille mange sans fin
A l’indifférence de la misère du peuple
Qui croupit avec ses plaies sur la paille.
La faim dans le monde peut trouver des solutions par une bonne prise de conscience des peuples, des sociétés qui composent la planète.
Dans les sociétés traditionnelles africaines, la faim n’existait pas, car les populations vivaient quasiment bien de chasse, de cueillette et des travaux champêtres. Elles arrivaient toujours à se nourrir puis à vivre à leur faim. Elles se comportaient en bon intendant et avaient aussi le sens des réserves dans leurs greniers pour subsister à la saison prochaine. On n’entendait jamais parler qu’une personne soit morte de faim. Les parents aux villages prenaient toujours la précaution de mettre de côté de la nourriture (viande boucané, du poisson salé ou fumé), des grains et autres aliments de premières nécessités pour les enfants mais aussi pour l’étranger pouvant venir d’un long voyage ou d’une longue distance. Une fois arrivé à destination de son lieu de repos pour continuer sa route, il avait le plein droit de se servir avec joie des mets trouvés et gardés dans des endroits précis du hameau, selon l’organisation de la communauté.
Parti d’une expérience personnelle, partout où j’ai toujours vécu, j’arrivais toujours à entretenir un petit lopin de terre pour l’agriculture de subsistance.
Je plantais des légumineuses (cultures vivrières) comme des feuilles de patates douces, de l’épinard, dont la cueillette s’étendait quotidiennement pendant une semaine avec un cycle rotatif de non rupture me permettant de tenir toute une année. Il suffisait de bien les arroser tous les jours. Des plants de bananiers occupaient les abords des parcelles rythmant la production annuelle pour compléter la gamme alimentaire. Des papayers accompagnaient le verger en association avec d’autres plantes : manguiers, avocatiers, palmiers et autres.
Quand les papayers commençaient à produire au sixième mois, je pouvais manger ces fruits en dessert. Je fabriquais du jus de papaye, pouvais les cuire et les préparer soit en association de salades (en petits dés), soit les frire à l’huile (d’arachide ou de palme). Et enfin les manger avec du riz ou du poisson.
En appui des végétaux, j’élevais des lapins, des cobayes, de la volaille des poulets et des canards d’où j’arrivais à avoir des œufs et de la viande à chair blanche. Je crois que rien n’est impossible sur terre.
Or, si tous ceux qui ont un petit espace à l’intérieur de leur parcelle ou aux abords de celle-ci, se lancent dans cette initiative, on peut soulager une partie de la population du monde avec le surplus de la cueillette voire de la production de ces plantes annuelles.
Des véhicules de ramassage peuvent passer chaque matin devant les parcelles pour prendre les fruits de la cueillette. Une bonne partie peut être destinée à la transformation dans des usines agroalimentaires et expédiées à ceux qui en ont besoin.
Certains bienfaiteurs peuvent les donner gratuitement; d’autres peuvent les vendre à un prix social. L’essentiel est d’arriver à faire des stocks pour le PAM et la FAO. Et la Banque mondiale peut attribuer des prix d’encouragements aux nombreux donateurs. Cela sera un grand prestige et un grand privilège.
Hier, en Afrique, les villages ne dépendaient pas des villes et mangeaient au gré de leur organisation. Aujourd’hui, la paresse atteint la campagne et a le regard constamment tourné aux provisions de la cité. Or, il y a tout dans nos villages. Seule la volonté humaine commence à faire défaut. L’exode est une cause de la fatalité de la faim à la campagne.
Il est très insensé de constater que dans certaines sociétés de consommation, on assiste au gaspillage des denrées alimentaires qui sont jetées à la poubelle.
La FAO et autres organismes spécialisés de l’ONU peuvent travailler en collaboration avec ces pays pour signer des conventions afin de récupérer des biens fongibles encore consommables et les acheminer vers les destinations des pays dans le besoin. Des avions cargos ou militaires de différents pays peuvent servir de transport et les pays producteurs de pétrole peuvent donner leur contribution en carburant pour assister l’humanité. On a plus besoin de guerre pour notre planète. On a besoin de paix et de nourriture pour sauver notre riche population galopante. De nombreuses armes de guerre sont stockées pour rien dans de nombreux États pour un prestige futile. Et l’entretien en coûts financiers est énorme. Cet argent servirait bien à résorber la faim dans le monde.
Le Programme alimentaire mondiale doit faire une interdiction de jeter des aliments. L’échec des objectifs de 2015 concernant la lutte contre la faim, menace pendante de notre planète d’une bonne partie de la population mondiale, mérite un autre regard et un recours de prise de conscience.