
La reine Élisabeth II règne depuis plus de 70 ans. PHhoto : AFP via Getty Images/Joe Giddens/Pool
L’inquiétude a étreint jeudi le Royaume-Uni. Les médecins de la reine Élisabeth II, âgée de 96 ans, se disent « préoccupés » par son état de santé et recommandent « qu’elle soit placée sous surveillance médicale », alors que sa famille se rassemblait au château de Balmoral en Écosse où elle se trouve.
La reine continue à se sentir à l’aise à Balmoral
, a ajouté le palais dans un bref communiqué.
Son héritier Charles, 73 ans, est arrivé avec sa femme Camilla à Balmoral, où la reine passe tous les ans la fin de l’été, ainsi que sa fille Anne. Ses deux autres enfants, les princes Andrew et Edward étaient en route en début d’après-midi.
Son petit-fils William, deuxième dans l’ordre de succession, était aussi attendu sur place, tandis que son épouse Kate restait à Windsor où leurs trois enfants George, Charlotte et Louis passent leur première journée complète dans leur nouvelle école.
Son frère Harry, qui vit en Californie avec sa femme Meghan Markle, devait participer à une cérémonie à Londres avec sa conjointe jeudi soir, mais il a pris la direction de l’Écosse seul.
Mercredi soir, le palais avait annoncé que la reine avait reporté une réunion en ligne, ses médecins lui ayant conseillé de se reposer.

La reine Élisabeth II dans un état de santé préoccupant
Tous les yeux sont rivés sur Balmoral, où se trouve la reine Élizabeth II, âgée de 96 ans. Celle qui siège depuis 70 ans sur le trône britannique est sous surveillance médicale. Les précisions de Jean-Philippe Hughes.
La monarque à la longévité record et à l’immense popularité, dont le Royaume-Uni a fêté en juin les 70 ans de règne, a vu sa santé se dégrader depuis qu’elle a passé une nuit à l’hôpital, il y a près d’un an, pour des raisons jamais précisées.
Elle n’apparaissait plus que rarement en public, ses services évoquant des problèmes de mobilité épisodiques. Elle délègue depuis des mois une part croissante de ses fonctions à son fils Charles. Il a notamment prononcé en mai à sa place le discours du trône au Parlement pour la première fois, l’une de ses fonctions constitutionnelles essentielles.
Liz Truss a été reçue par la souveraine de 96 ans au château de Balmoral, en Écosse. Photo: Reuters/Pool
La reine a officialisé mardi la nomination de Liz Truss au poste de première ministre, son 15e chef de gouvernement. Elle avait décidé de rester à Balmoral au lieu de rentrer à Londres, où se passe d’habitude la transition, en raison de ses problèmes de santé.
Des images diffusées par le palais ont montré la souveraine souriante et s’appuyant sur une canne et serrant la main de la nouvelle dirigeante.
Vœux de rétablissement
De nombreux responsables politiques ont adressé leurs vœux de rétablissement à la souveraine.
« Le pays tout entier sera profondément préoccupé par les nouvelles en provenance du palais de Buckingham de ce midi. Mes pensées, et celles de tous les habitants du Royaume-Uni, vont à Sa Majesté la reine et à sa famille. »— Une citation de Liz Truss, première ministre britannique, sur Twitter
La cheffe du gouvernement s’exprimait au parlement avant que le palais ne fasse état de la dégradation de l’état de santé de la souveraine. Elle a quitté la Chambre des communes après avoir été informée discrètement par un ministre, tandis que le chef de l’opposition Keir Starmer recevait une note écrite.
Le chef spirituel des anglicans, Justin Welby, a adressé ses prières à la reine, très croyante et dirigeante de l’Église d’Angleterre.
Au Canada, le premier ministre Justin Trudeau ainsi que la gouverneure générale, Mary Simon, ont offert leurs pensées à la famille royale et ont souhaité un prompt rétablissement à la reine.
Mes pensées, et les pensées de tous les Canadiens, accompagnent Sa Majesté la reine Élisabeth II en ce moment. Nous espérons qu’elle ira mieux et transmettons nos vœux les plus chers à la famille royale
, a écrit Justin Trudeau sur Twitter.
Au palais de Buckingham, à Londres, un panneau a été sorti pour informer les touristes que la relève de la garde n’aurait pas lieu. Il a été retiré un peu plus tard.

Un panneau a été sorti pour informer les touristes que la relève de la garde n’aurait pas lieu au palais de Buckingham à Londres. Photo : Getty Images/Leon Neal
Début juin, les Britanniques avaient célébré pendant quatre jours les 70 ans de règne d’Élisabeth II. Elle est restée quasi absente de ce jubilé de platine, ne se montrant qu’à deux brèves reprises au balcon du palais de Buckingham devant des dizaines de milliers de personnes.
Quelques semaines plus tard en revanche, elle s’est montrée plusieurs fois pour des apparitions publiques en Écosse, apparaissant souriante et avec une canne lors d’un défilé des forces armées à Édimbourg fin juin.
Élisabeth II est veuve depuis la mort de son mari Philip en avril 2021, peu avant ses 100 ans. Le déclin de la santé de la reine, arrivée sur le trône le 6 février 1952, à 25 ans, après la mort de son père George VI, a relancé des questions sur l’avenir de la monarchie.

Aux côtés du prince Charles et de Camilla, duchesse de Cornouailles, la reine Élisabeth II salue ses sujets à la fin du spectacle du jubilé de platine depuis le palais de Buckingham, à Londres. Photo : AP/Chris Jackson
L’institution a été ébranlée par une série de scandales ces derniers mois : accusations d’agressions sexuelles aux États-Unis contre son fils Andrew, qui y a mis fin en déboursant des millions de dollars, ainsi que des allégations de racisme visant la famille royale, de la part de son petit-fils Harry et de son épouse Meghan Markle, désormais installés en Californie et en froid avec le reste de la famille.
L’après-Élisabeth II s’annonce plus compliqué avec Charles, à la popularité bien plus faible. Les Britanniques lui préfèrent le prince William et son épouse Kate.
Avec les informations de Agence France-Presse, Reuters et BBC
Avec Radio-Canada