A la sortie de la pandémie de Covid en 2021, les ressortissants du Pool éparpillés à travers le monde ont envoyé au Congo quelques 2 milliards Cfa par transfert à leurs familles alors que des dirigeants politiques de la Cuvette ont caché dans des banques à l’étranger 200 milliards cfa détournés à l’État.
C’est un rapport accablant qui circule en interne établi par des financiers et qui démontre à quel point la fuite des capitaux est loin de stopper au Congo. Une aile du régime de Mpila aurait diligenté cette enquête pour montrer au chef de l’État la différence des priorités de ses collaborateurs de la Cuvette.
Toujours en comparaison avec le département du Pool qu’ils considèrent comme leur véritable contre poids, ces financiers de la Cuvette ont conclu que pour l’année 2021, la diaspora du Pool a transféré au pays 2 milliards Cfa alors que de leur côté, les membres du régime de la Cuvette ont pu mettre à l’abri hors du pays quelques 200 milliards Cfa volés dans les caisses de l’État.
Une réalité qui prouve le paradoxe que le sentiment patriotique de certains Congolais et surtout sur la situation socio-économique.
Alors que la Banque mondiale prédisait une baisse importante des transferts d’argent en 2021, les travailleurs expatriés ont continué à massivement envoyer des fonds vers le continent. Dans certains pays, les effets de la crise sont néanmoins durement ressentis.
Réduction des salaires, suppression des travailleurs étrangers… Les prédictions de la Banque mondiale sur les transferts de fonds de la diaspora en 2020-21 – années marquées par la pandémie de Covid-19 – n’étaient pas optimistes. Pourtant, les Africains expatriés ont envoyé à destination du continent 83,3 milliards de dollars en 2020 contre 86,2 milliards de dollars en 2019, soit une baisse de -3,4 %.
Au Congo par exemple, la diaspora du Pool a battu le record des transferts avec plus de 2 milliards. « A cause de la crise aiguë au Congo, la diaspora se saigne pour continuer d’envoyer de l’argent à leur famille», témoigne un expert financier Gabonais en poste à la BEAC de Brazzaville
L’Europe et les Etats-Unis sont les premières régions depuis lesquels les migrants envoient de l’argent dans les pays à faible revenu. Or c’est aussi là que la pandémie flambe actuellement. Les migrants, en particulier africains, sont davantage exposés à la crise. Malgré tout, la Banque mondiale a révisé le 29 octobre dernier ses estimations sur les transferts d’argent. Lors de la première vague, l’institution basée à Washington craignait que ces transferts chutent de 20% cette année. Elle table désormais sur une baisse de 7% en 2020 et de 7,5% en 2021.
«Enorme pression familiale»
Une relative bonne nouvelle qui n’étonne cet expert. Selon ses recherches, la plupart des fonds servent à couvrir des besoins de première nécessité: nourriture, médicaments, scolarisation ou frais de téléphonie et d’internet… L’argent sert donc à parer au plus urgent, plutôt qu’à favoriser le développement à long terme des pays pauvres.
«La pression familiale sur les migrants est énorme. Après un versement, on trouve un peu de tranquillité psychologique. De très nombreux Africains que j’ai interrogés ont aussi cité des raisons religieuses. Les migrants se sentent redevables envers leur communauté qui a financé et prié pour leur voyage»
Selon la Banque mondiale, les banques sont le canal le plus coûteux pour l’envoi d’argent, avec des commissions de 10,9% en moyenne. Suivent les offices postaux (8,6%), les entreprises comme Western Union (8,6%) et enfin les opérateurs de téléphonie mobile (2,8%). C’est vers l’Afrique qu’il est le plus cher d’envoyer de l’argent.
Tournant numérique?
Mais la pandémie redistribue les cartes. Des entreprises offrant des services de transfert par téléphone portable ont connu un afflux d’utilisateurs. «Je pourrais probablement être d’accord avec la Banque mondiale qui dit que le volume total des transferts d’argent va baisser, estimait récemment Dare Okoudjou, fondateur de l’entreprise MFS Africa, interrogé par l’agence Reuters. Mais quiconque dans le digital dirait qu’il gagne en volume et en parts de marché.»
En 2019, les transferts de la diaspora dans le monde avaient atteint la somme record de 548 milliards de dollars, dont 44 milliards pour l’Afrique. C’était davantage que les investissements étrangers (534 milliards de dollars) et beaucoup plus que l’aide publique au développement (166 milliards de dollars). En plus de la crise économique dans les pays d’immigration, les fermetures des frontières à cause du covid compliquent les déplacements et des migrants sont forcés de rentrer chez eux après avoir perdu leur emploi.
«En plus des considérations humanitaires, il faut soutenir les migrants qui travaillent dans les pays d’accueil en première ligne, dans les hôpitaux, les laboratoires, les fermes ou les usines, plaide Michal Rutkowski, directeur de la protection sociale à la Banque mondiale.
Une manifestation en appui au mouvement de contestation en Iran s’est déroulée à Moncton.
Une manifestation de soutien au mouvement de contestation actuel en Iran s’est déroulée samedi à Moncton. Photo : Gracieuseté
Le mouvement de contestation, qui dure depuis plus de trois semaines en Iran après la mort de Mahsa Amini, entraîne ailleurs dans le monde des manifestations de soutien. Dans la diaspora iranienne, il existe chez certains une crainte à l’idée d’exprimer leur appui, en particulier hors des plus grandes villes, selon une Néo-Brunswickoise.
Malgré cela, des gens se sont rassemblés samedi à Moncton, au Nouveau-Brunswick, pour appuyer le mouvement actuel. Fariba Breau, une Iranienne d’origine, souligne qu’il était important pour toutes les personnes réunies d’à tout prix montrer leur solidarité avec leurs compatriotes en Iran.
Le soutien au mouvement de contestation est réel dans la diaspora iranienne, dit Mme Breau, qui a quitté l’Iran il y a des décennies et vit à Moncton. Il est cependant difficile de convaincre certains Iraniens d’origine d’afficher ouvertement leur opposition au régime, même à des milliers de kilomètres de leur pays natal.
À Vancouver, à Toronto et dans les grandes villes, il y a tellement d’Iraniens qu’on ne peut pas vraiment les identifier, explique Mme Breau.
« Dans les petites villes comme Moncton, on a essayé d’appeler des Iraniens pour venir se joindre à cette manifestation, et il y en a beaucoup qui nous ont dit qu’ils avaient peur des représailles pour leur famille en Iran. »— Une citation de Fariba Breau, une Iranienne d’origine qui vit à Moncton
Cela incite certains à se camoufler le visage lorsqu’ils participent à une manifestation, par crainte d’être reconnus et dénoncés en Iran.
Une personne masquée manifeste le 9 octobre 2022 devant l’ambassade d’Iran à Londres. Sur son masque, on lit les mots « Woman Life Freedom » (« femme, vie, liberté »), qui est un slogan kurde. Photo : Reuters/Henry Nicholls
Fariba Breau dit ne plus avoir de famille immédiate en Iran, mais elle a des amis qui font le voyage entre ce pays et le Canada. La désobéissance civile que l’on observe depuis la mi-septembre n’est pas la première révolte ces dernières années, mais celle-ci semble être d’un autre ordre, observe-t-elle.
Après la mort de Mahsa Amini, tout le monde est en colère et il y a une union de tous les opposants, dit-elle.
Une manifestation de soutien au mouvement de contestation actuel en Iran s’est déroulée samedi, à Moncton. Photo : Gracieuseté
« Ça pourrait être la fille de n’importe qui »
Après avoir été arrêtée par l’escouade de la moralité pour avoir supposément porté son hijab incorrectement, Mahsa Amini, 22 ans, est morte dans un hôpital de Téhéran le 16 septembre. Des témoins ont dit qu’elle avait été brutalisée et tuée par la police.
Le régime, qui affirme que la jeune femme a simplement fait une crise cardiaque, s’efforce de brutalement réprimer des manifestations qui ne s’essoufflent pas et qui ont éclaté par centaines dans plus de 80 villes d’Iran.
Ce n’est pas la première fois que le régime iranien assassine ou torture des opposants, mais, dans le cas de Mahsa Amini, ce n’était pas une opposante, elle n’avait rien fait. C’était une fille de 22 ans qui venait de descendre du métro et visitait Téhéran, dit Fariba Breau.
Ça pourrait être la fille de n’importe qui, poursuit-elle. Si je vivais en Iran, cette fille-là, ça pourrait être ma fille. C’est pour cela que tout le monde s’identifie un petit peu à cela.
Pendant une manifestation d’appui au mouvement de contestation en Iran, samedi à Vancouver, une femme qui brandit une pancarte réclame des gestes, et non de simples paroles, pour l’Iran. Photo : La Presse Canadienne/Darryl Dyck
La Monctonienne ne s’avance pas sur l’ampleur du danger que cela représente pour le régime en place depuis la fin de la Révolution islamique, en 1979. Je ne sais pas si ça va les faire partir, mais en tout cas, ils vont partir à un moment ou à un autre. Je ne sais simplement pas combien de temps ils vont tenir, déclare Mme Breau.
Des sanctions insuffisantes
Le Canada a annoncé des sanctions la semaine dernière contre des entités et des individus iraniens.
Selon Fariba Breau, il s’agit d’un bon premier pas, mais ce n’est pas assez.
Depuis plusieurs années déjà, les hauts dirigeants [iraniens] envoient leurs familles et leurs enfants vivre au Canada. Comme ils arrivent avec beaucoup d’argent, on les accueille, dénonce-t-elle.
Le régime islamiste en Iran est indécrottable, estime la Monctonienne. Des réformes ne serviraient à rien, car la façon de gouverner ne changera fondamentalement jamais tant que ce régime sera au pouvoir, croit-elle.
Dans l’ADN de ce gouvernement, il y a un fanatisme qu’on ne peut pas changer. Pour que les choses changent réellement en Iran, dit-elle, c’est tout le régime qui doit disparaître.
Par Radio-Canada avec des renseignements de Pascale Savoie-Brideau, Janic Godin et L’heure de pointe Acadie
Les Artisans de la paix distribueront 500 paniers en prévision de la rentrée scolaire cette année Photo: Radio-Canada/Gracieuseté Les Artisans de la Paix
Cette année, les familles à revenus modestes pourront de nouveau compter sur les Artisans de la paix, pour un sac à dos neuf, rempli de fournitures scolaires. La nouveauté majeure de ce rendez-vous annuel, c’est la distribution d’une aide alimentaire et vestimentaire en faveur des écoliers.
La hausse de l’inflation fait grimper les demandes d’aide à Trois-Rivières. Les Artisans de la Paix emploient ainsi les grands moyens en amorçant une vaste campagne de financement en vue de réduire les impacts financiers de la rentrée. L’organisme de bienfaisance compte amasser 50 000 dollars pour remplir les Paniers de la rentrée. Il compte sur des âmes généreuses pour atteindre son objectif.
La coordonnatrice en intervention sociale de l’organisme, Charline Vaugeois souligne les conditions éprouvantes de nombreux parents, justifiant l’ajout de l’aide alimentaire et vestimentaire dans le projet. Il s’agit, selon elle, de rendre la rentrée scolaire moins difficile pour les parents, et de les soulager d’un fardeau financier, ainsi que de la peur de ne pas être capable de répondre aux besoins élémentaires de leurs enfants.
Le porte-parole des Artisans de la paix Guillaume Morrissette se dit touché par cette vaste campagne. Étant père de famille, il est conscient de l’importance d’un pareil geste pour les parents. Il lance un appel à la générosité de toute la population, ainsi que des entreprises qui souhaitent faire un don.
« Si on veut changer le monde, commençons par le nôtre. »— Une citation de Guillaume Morrissette porte-parole des Artisans de la paix
Un soulagement pour des familles
Comme bien d’autres familles cette année, les Quenneville utiliseront pour la première fois les services des Artisans de la paix pour la rentrée scolaire. La hausse du coût de la vie étant trop importante, Guy Quenneville salue cette initiative qui lui enlève un poids sur les épaules. C’est un casse-tête à chaque année d’essayer d’avoir tout ce qu’il faut dans le temps voulu. Cette année, le stress est enlevé, confie le père de famille.
Son fils Dayloïc exprime sa reconnaissance, soulignant l’importance d’utiliser des outils neufs et qui fonctionnent. Sa concentration et son apprentissage en dépendent, soutient-il.
L’initiative des Artisans de la paix revêt d’une importance capitale, tant pour les parents, les écoliers, que pour les écoles de la région. L’intervenante école-famille au Centre de services scolaire du Chemin-du-Roy à Trois-Rivières, Josiane Leblanc souligne l’apport d’un tel geste à l’apprentissage des élèves. Des outils neufs et durables amènent plus de fierté et plus de concentration chez l’écolier, admet-elle.
Mettre la main à la pâte
Plusieurs organismes et institutions adhèrent à ce vaste projet. Le magasin Costco à Trois-Rivières, la Maison des familles du Rivage, la Maison de la Famille Trois-Rivières, le Centre de services scolaire du Chemin-du-Roy et la Caisse Desjardins de Trois-Rivières, entre autres.
Le député de Trois-Rivières, ministre responsable de la région de la Mauricie, Jean Boulet, donne également une aide à partir de son budget discrétionnaire. Il alloue une enveloppe de 10 000 dollars à la cause.
Soulignant l’importance du milieu communautaire de Trois-Rivières, le ministre Jean Boulet salue le travail des Artisans de la paix qui, dit-il, ont su fédérer plusieurs acteurs autour de ce projet innovant.
« Tous les enfants méritent de disposer d’outils pour partir du bon pied pendant leur année scolaire. Il en va de la réussite éducative de nos jeunes. C’est tous ensemble que nous assurons un filet social solide pour les personnes en situation de vulnérabilité. »— Une citation de Jean Boulet, député de Trois-Rivières, ministre responsable de la région de la Mauricie.
Les donateurs sont invités à déposer les matériels scolaires, les denrées non-périssables, ainsi que les enveloppes directement chez les Artisans de la paix à la rue Sainte-Cécile, à Trois-Rivières. Les paniers seront remis aux familles inscrites à la mi-août.
Radio-Canada par Anne Merline Eugène avec les informations de Magalie Masson
Le croiseur russe Moskva, lors d’une répétition pour la parade du jour de la marine, dans le port de Sébastopol, en Crimée, en juillet 2017. Photo : Reuters/Pavel Rebrov
Toujours sans nouvelles de membres de l’équipage du croiseur russe Moskva qui a sombré la semaine dernière au large de l’Ukraine, des Russes veulent savoir ce qu’il est advenu de leurs proches. Des témoignages sur différentes plateformes dressent des constats : non, les marins n’ont pas tous été rescapés, et l’équipage du Moskva comptait des conscrits.
Une semaine après le naufrage du vaisseau amiral de la flotte russe en mer Noire – après une explosion de munitions, selon Moscou, ou des frappes de missiles, selon l’Ukraine – les autorités russes n’ont toujours émis aucun bilan officiel du nombre de survivants, de morts et de blessés sur un équipage composé d’environ 500 personnes.
Devant le silence des autorités quant au sort de leurs proches ou les informations contradictoires qui leur sont communiquées, au moins 10 familles, selon le NewYorkTimes, ont publiquement exprimé leur frustration sur les réseaux sociaux encore permis par le Kremlin ou, encore, dans des médias russes indépendants ou internationaux.
Peu semblent avoir été plus directs que le père de Yegor Chkrebets, un jeune homme de 19 ans qui était cuisinier à bord du Moskva.
« Ils ont dit que l’équipage entier a été évacué. C’est un mensonge! Un mensonge cruel et cynique! »— Une citation de Dmiti Chkrebets, père de Yegor Chkrebets, sur le réseau social VKontakte
Capture d’écran de la page VKontakte de Dmitri Chkrebets, montrant une photo de son fils Yegor.
Photo : Vkontakte Via Radio Free Europe/Radio Liberty
La semaine dernière, l’agence d’État russe TASS a initialement affirmé que tout l’équipage avait été secouru, en faisant ensuite disparaître en douce le mot tout.
Se tournant vers VKontakte, un équivalent russe de Facebook, Dmitri Chkrebets a dit avoir été informé que son fils ne figurait pas parmi les morts ni les blessés, mais sur une liste de marins disparus.
Comment peuvent-ils mentir avec autant de cynisme en prétendant sur les chaînes de télévision que tous sont vivants, a-t-il demandé sur Radio Free Europe/Radio Liberty.
Si la disparition du Moskva, qui jouait un rôle clé dans la coordination des navires russes en mer Noire, constitue l’un des plus grands revers matériels et aussi symboliques encaissés par Moscou depuis le début de la guerre en Ukraine, pour les Russes sans nouvelles d’un fils, d’un mari, d’un père ou d’un frère, c’est évidemment une tragédie personnelle.
Faisant état au média russe indépendant Insider des recherches pour retrouver son fils, Irina Chkrebets a confié s’être rendue avec son mari dans un hôpital militaire de Crimée où étaient soignés des marins blessés.
« Nous avons regardé chaque enfant brûlé. Je ne peux pas vous dire à quel point ça a été difficile. Nous n’avons pas trouvé notre fils. Il n’y avait que 200 personnes, ils étaient plus de 500 à bord. Où sont les autres? »— Une citation de Irina Chkrebets, mère d’Egor Chkrebets, en entrevue à Insider
Des informations contradictoires
Le commandant en chef de la marine russe, l’amiral Nikolai Yevmenov, a affirmé que l’équipage était de retour à sa base de Sébastopol, dans la péninsule de Crimée, selon Novaya Gazeta Europe, un journal russe d’enquête indépendant contraint à œuvrer en exil.
Samedi dernier, le ministère russe de la Défense a d’ailleurs diffusé une vidéo montrant une rencontre entre l’amiral Nikolai Yevmenov et des hommes présentés comme des membres de l’équipage du Moskva, au port de Sébastopol.
Des marins qui auraient été sauvés du naufrage ont participé à une cérémonie à Sébastopol la semaine dernière. Photo : Via Reuters/Ministère Russe de la Défense
Le Novaya Gazeta Europe a précisé que la partie de la rencontre où les commandants ont annoncé le nombre d’officiers présents et absents a été diffusée sans le son.
Selon les estimations des médias, il y avait cependant une centaine d’hommes, disposés sur deux rangées. Les responsables russes n’ont pas expliqué l’absence des autres membres de l’équipage.
La quête de réponses des Chkrebets, comme celle d’autres familles, se révèle un parcours du combattant.
Interviewée par le site russophone indépendant Meduza, basé en Lettonie, Anna Syromaysova, la mère d’un conscrit disparu a rapporté n’avoir pu voir aucun document officiel relatif aux victimes : Il n’y a pas de listes. Nous les recherchons nous-mêmes. Ils ne nous disent rien.
Un constat aussi dressé par Maksim Savin dans une entrevue au New York Times.
Ils ne veulent pas nous parler. Nous sommes en deuil. Ils ont enrôlé notre petit frère, et il est fort probable qu’ils ne nous le rendront jamais, a-t-il dit de son frère Leonid, un conscrit d’à peine 20 ans réfractaire à servir dans l’armée et qui ne soutenait pas la guerre, précise-t-il.
La famille s’est d’abord fait dire qu’il était disparu, puis a reçu des comptes rendus contradictoires sur les circonstances de sa mort, avant qu’un de ses interlocuteurs ne revienne à la version initiale.
On dirait que les officiers essaient de faire taire tout le monde, conclut-il.
Son récit concorde avec celui fait par Tamara Grudinina au service en langue russe de la BBC. Son fils, Sergei Grudinin, 21 ans, a été affecté au Moskva après avoir reçu une formation de base, affirme-t-elle.
On lui a tour à tour dit qu’il manquait à l’appel, qu’il était vivant et en bonne santé, et qu’il la contacterait à la première occasion et qu’il avait coulé avec le bateau.
Par crainte, peut-être, de représailles de la part d’un gouvernement qui prévoit des peines pouvant aller jusqu’à 15 ans de prison pour la diffusion d’informations mensongères, d’autres ont préféré se confier à des médias sous couvert d’anonymat ou ont effacé leurs messages sur les réseaux sociaux après avoir fait état de la disparition de leurs proches.
Des vétérans de la flotte russe de la mer Noire ont organisé vendredi dernier une cérémonie en mémoire du croiseur lance-missiles russe Moskva.
Photo : Reuters/Alexey Pavlishak
Des médias, dont Reuters, ont rapporté qu’une cérémonie commémorative avait eu lieu à Sébastopol vendredi dernier. Les photos de l’événement montrent des couronnes de fleurs ornées d’un message honorant le navire et l’équipage, ce qui, selon Radio Free Europe/Radio Liberty, confirme indirectement que certains membres de l’équipage du Moskva ont bien été tués.
Sur le site de réseautage russe Odnoklassniki, Varvara Vakhrusheva a confirmé la mort de son mari, l’aspirant de marine Ivan Vakhrushev, à la suite d’un appel de responsables de la marine russe.
La femme d’un marin interviewée par Radio Free Europe/Radio Liberty a aussi confirmé la mort de son mari.
Yulia Tsyvova, en pleurs, a pour sa part confié au Guardian avoir reçu, lundi, un appel du ministère de la Défense l’avisant de la mort de son fils Andrei.
« Il n’avait que 19 ans, c’était un conscrit. Ils ne m’ont rien dit d’autre, aucune information sur la date des funérailles. Je suis sûre qu’il n’est pas le seul à avoir trouvé la mort. »— Une citation de Yulia Tsyvova, au Guardian
Le site Meduza cite une source proche du commandement de la flotte russe de la mer Noire, qui affirme que 37 membres d’équipage du Moskva sont morts.
Le bilan coïncide avec celui avancé dans une entrevue accordée sous couvert d’anonymat à Novaya Gazeta Europe par la mère d’un marin qui, lui, a survécu.
Des gens ont été tués, certains ont été blessés, d’autres ont disparu […] [Mon fils] m’a appelée en pleurant à cause de ce qu’il avait vu. C’était effrayant. De toute évidence, tout le monde n’a pas survécu, a-t-elle dit, évoquant environ 40 morts.
Plusieurs des blessés ont perdu leurs membres, parce qu’il y a eu plusieurs explosions causées à la fois par les missiles et par des munitions détonées, a-t-elle ajouté.
Mon fils m’a dit que le croiseur avait été frappé depuis la terre, du côté ukrainien. Un feu ne se déclenche pas sans raison […] Ils ont essayé d’éteindre le feu par eux-mêmes, après que trois missiles Neptune eurent touché le croiseur, a-t-elle soutenu.
La femme accrédite ainsi la thèse mise de l’avant par l’Ukraine, même si celle-ci dit avoir lancé deux missiles en direction du Moskva.
Les autorités russes camouflent les informations, estime-t-elle, parce que le ministère de la Défense ne veut pas admettre une défaite de l’Ukraine. Il ne veut pas admettre qu’un tel croiseur a été endommagé.
Depuis le début de l’offensive, les autorités russes minimisent d’ailleurs leurs pertes, selon les experts.
À l’issue de la première semaine de combats, le ministère de la Défense déplorait dans ses rangs 498 morts et 1597 blessés. Il y a un mois, il confirmait un total de 1351 militaires tués et de 3825 blessés, un bilan nettement inférieur aux estimations ukrainiennes et occidentales.
Les forces ukrainiennes affirment que le nombre de militaires russes tués a désormais franchi le seuil de 20 000.
Il y a un mois, un responsable de l’Organisation du traité de l’Atlantique nordOTAN estimait que le nombre de militaires russes tombés au combat au cours des quatre premières semaines du conflit se situait entre 7000 et 15 000 pour un total de 30 000 à 40 000 soldats russes tués ou blessés.
Utilisation de conscrits
Au-delà du nombre de morts gardé secret par Moscou, les témoignages des proches pointent vers un autre aspect de la guerre menée par la Russie : le recours à des conscrits, souvent très jeunes.
Rapidement après avoir lancé ce qu’il désigne comme une opération militaire spéciale, Vladimir Poutine a assuré qu’il n’enverrait pas de conscrits ou de réservistes combattre en Ukraine.
Au début du mois dernier, le ministère russe de la Défense a pourtant dû reconnaître la présence de conscrits au front, ajoutant que certains avaient été faits prisonniers. L’armée russe a argué qu’ils avaient été envoyés en Ukraine par erreur et rapatriés depuis.
La loi russe interdit de déployer ces dizaines de milliers d’hommes russes âgés de 18 à 27 ans, mobilisés chaque année pour un service militaire obligatoire d’un an, dans des opérations se déroulant à l’extérieur des frontières.
Un fait que n’a pas manqué de relever Dmitri Chkrebets.
Un conscrit qui n’est pas censé voir des combats actifs fait partie des disparus au combat. Les gars, comment peut-on être porté disparu en haute mer?!!!, a-t-il écrit sur le réseau social VKontakte.
« Je leur ai demandé directement : pourquoi vous, les officiers, êtes-vous en vie, et mon fils, un soldat conscrit, est-il mort? »— Une citation de Dmitri Chkrebets, rapportant un échange avec les commandants du Moskva
Les personnes qui ont permis que cela se produise devraient être punies, a-t-il déclaré à Radio Free Europe/Radio Liberty.
Plus nous écrivons, plus il leur sera difficile de garder le silence sur ce qui se passe, croit Dmitri Chkrebets.
Si plusieurs de ses concitoyens craignent de prendre la parole, ce n’est pas son cas. Un homme dont le fils lui a été enlevé d’une manière aussi ignoble n’a peur de rien!
Radio-Canada par Sophie-Hélène Lebeuf avec les informations de New York Times, The Guardian, BBC, The Insider, Radio Free Europe/Radio Liberty, Novaya Gazeta Europe et Meduza
Avant le confinement, le curé Mario Côté officiait jusqu’à quatre cérémonies funéraires par semaine.
Depuis le 13 mars, plus rien. Les deuils s’entassent mais les églises, elles, demeurent fermées sur ordre du gouvernement.
«C’est sûr qu’il y aura un effet d’accumulation», croit François Chapdelaine, directeur général de la Compagnie Saint-Charles qui gère le cimetière du même nom.
D’autant plus que les consignes sanitaires diminuent la capacité d’accueil habituelle de l’industrie funéraire.
«Dans certains milieux, il peut y avoir une vingtaine, une trentaine, une quarantaine de funérailles en suspens, renchérit le chanoine Jean Tailleur, chancelier du diocèse de Québec. En milieu urbain, ça peut même être beaucoup plus.»
«La région de la Capitale-Nationale peut néanmoins être rassurée, elle est plus épargnée par la COVID-19 que beaucoup d’autres endroits dans le monde. Le taux de mortalité demeure gérable», constate François Chapdelaine.
Malgré tout, il faudra vraisemblablement écourter les cérémonies pour parvenir à accueillir toutes les familles dans un délai raisonnable.
Dans la métropole, où la réalité est toute autre, l’industrie funéraire peine déjà à répondre à la demande.
«Un collègue me disait il y a deux semaines qu’un salon funéraire lui a amené 35 défunts en une journée, se souvient le directeur général du Cimetière Saint-Charles. Ils ne sont pas loin du point de saturation dans la grande région de Montréal.»
Reprise des funérailles à l’église réclamée
«Malgré la stabilité observée dans la grande région de Québec, le deuil continue d’y creuser de profondes cicatrices», croit le curé Mario Côté.
«Ça me préoccupe beaucoup, s’inquiète le curé. J’ai l’impression d’avoir les pieds et les poings liés.»
Vingt et une familles en deuil attendent de dire un dernier adieu à leur défunt dans sa paroisse dans le secteur de Loretteville.
Seuls les salons funéraires, pour l’instant, peuvent accueillir de telles cérémonies. Une situation qui suscite l’incompréhension du clergé, qui doit encore tenir la porte de ses églises verrouillées.
«Nous avons la prétention de penser que dans une église avec un plafond de 30 pieds [9 m]de haut, c’est aussi sécuritaire de rassembler dix personnes que dans un salon funéraire où le plafond est à 10 pieds», souligne le chanoine Jean Tailleur, du diocèse de Québec.
Des proches de victimes de la dictature d’Augusto Pinochet au Chili ont déposé plainte ce mercredi 11 septembre pour complicité contre les ministres de l’ancien dirigeant, que la justice n’a jusqu’à présent pas inquiétés.
«Nous venons de déposer une plainte contre chacun de ceux qui ont occupé un poste de ministre pendant les 17 années de la dictature (…) car, pendant ces 17 ans, les meurtres n’ont pas été seulement commis par les agents de l’appareil répressif», a déclaré Lorena Pizarro, présidente du Collectif des familles de détenus-disparus (AFDD). Ces plaintes ont été déposées à l’occasion du 46e anniversaire du coup d’Etat contre le gouvernement socialiste de Salvador Allende. Le 11 septembre 1973, des militaires chiliens dirigés par le général Pinochet avaient renversé ce gouvernement démocratiquement élu. Salvador Allende s’était suicidé dans son palais présidentiel pris d’assaut.
Comme chaque année, des organisations de gauche ont rappelé la mémoire des 3200 morts et disparus sous le régime de Pinochet (1973-1990), décédé en 2006 à 91 ans sans jamais avoir été condamné. «Vous savez pourquoi nous continuons à commémorer le 11 septembre ? Parce que c’est le peuple qui se souvient, pas seulement nous», a ajouté Lorena Pizarro, au premier rang d’une manifestations où étaient brandis des portraits de disparus et des oeillets rouges. Dimanche, plus de 4.000 personnes ont manifesté à Santiago pour rappeler cet épisode sombre de l’histoire chilienne, dont le souvenir continue de diviser profondément le pays. Selon les chiffres officiels, 38.000 personnes ont aussi été torturées à cette période.
Le président conservateur Sebastian Piñera, qui a entamé en mars 2018 un deuxième mandat, a décidé cette année de ne pas commémorer l’événement, préférant faire une brève allocution à la presse pour appeler les Chiliens à la réflexion et à l’unité. Jusque-là, cet anniversaire donnait lieu à une cérémonie au palais présidentiel de La Moneda. «J’invite tous mes compatriotes à réfléchir avec sérénité et bonne volonté sur les causes et les conséquences du 11 septembre 1973, à tirer les leçons et enseignements des erreurs du passé», a déclaré le chef de l’Etat. Signe des divisions qui traversent la société, un encart signé par une soixante de personnes paru dans le quotidien El Mercurio, estime que «le 11 septembre de 1973, le Chili a échappé à ce que le Venezuela est aujourd’hui». La députée du Parti communiste Carmen Hertz, dont le mari, le journaliste Carlos Berguer, a été exécuté en 1973, a exprimé «honte et dégoût devant l’encart du Mercurio équivalent à un groupe de nazis en Allemagne publiant dans un média la justification et la relativisation de la Shoah».
Selon un rapport sur les droits humains de l’Université Diego Portales, seuls 22% des cas d’exécutions ou de disparitions reconnus officiellement ont donné lieu à des condamnations entre 1995 et juin 2018.
Bruxelles – L’Union européenne a décidé d’évacuer les familles et des personnels non essentiels de sa délégation au Burundi, secoué par des violences, sur la base d’une nouvelle évaluation des risques, ont indiqué à l’AFP deux responsables européens.
Nous avons décidé d’évacuer temporairement les familles et une partie du personnel non essentiel, mais la délégation continuera de fonctionner normalement, a précisé une source européenne.
La décision a été prise sur la base d’une nouvelle évaluation des risques liés à la situation au Burundi, a souligné la même source.
On a réduit le volume de nos personnels de façon à le réduire au staff essentiel. On voit bien que la situation est dangereuse à Bujumbura, nous prenons donc des mesures pour notre personnel et les familles qui devraient quitter le pays dans les jours qui viennent, a expliqué un autre responsable européen.
La candidature du président Nkurunziza à un troisième mandat, contraire selon ses adversaires à la Constitution et à l’accord d’Arusha ayant mis fin à la guerre civile (1993-2006), a plongé le Burundi dans une grave crise ayant fait au moins 240 morts et 200.000 réfugiés depuis fin avril. Les violences quasi quotidiennes entre groupes armés laissent craindre un retour de violences à grande échelle.
L’UE a invité le Burundi à des consultations sur les atteintes aux droits de l’homme et aux principes démocratiques, un processus prévu dans les accords de Cotonou qui, s’il échoue, peut conduire les Européens à suspendre l’aide au développement versée aux autorités.
Celles-ci doivent répondre d’ici la fin novembre à la lettre d’invitation adressée au président Pierre Nkurunziza, mais l’Union n’avait pas encore reçu vendredi de réponse formelle, selon plusieurs sources diplomatiques à Bruxelles.
La Belgique, ancienne puissance coloniale, a de son côté conseillé vendredi à ses ressortissants de quitter le pays, en raison notamment des propos hostiles à la Belgique et des menaces à l’encontre des ressortissants belges (qui) ont (..) été diffusés.
Les 28 ministres des Affaires étrangères de l’UE, qui se retrouvent lundi à Bruxelles, doivent notamment faire le point sur la situation au Burundi et appeler dans un texte commun à la fin des violences.
Le PDG de Lufthansa s’est recueilli dans les Alpes françaises sur les lieux du crash qui a affecté Germanwings. Remerciant les sauveteurs, les riverains et la France, il a promis une aide continue aux familles des victimes.
« Nous sommes reconnaissants », a déclaré, en français, Carsten Spohr, qui s’est recueilli devant une stèle en hommage aux victimes aux côtés du PDG de Germanwings, Thomas Winkelmann, dans la commune du Vernet, à proximité des lieux de la catastrophe, qui a fait 150 victimes.
« Je donne ma parole aux victimes, notre aide ne va pas s’arrêter cette semaine. Nous continuerons d’apporter notre aide tant qu’elle sera nécessaire », a-t-il ajouté, sans répondre à aucune question de journaliste.
M. Spohr a tenu à « remercier les centaines de personnes qui ont fait un travail formidable pour aider au cours de ces dernières semaines », citant les forces de police, la gendarmerie, l’armée, les « médecins qui aident à l’identification des victimes » ainsi que les habitants de la région. Le dirigeant s’est dit « impressionné par le professionnalisme, l’énergie, l’empathie et la sympathie qui ont été manifesté ».
MM. Spohr et Winkelmann se sont posés en hélicoptère peu avant 10h00 à Seyne-les-Alpes, base logistique des équipes de secours et d’enquête, qui continuent de travailler sur les lieux du crash à une dizaine de kilomètres de là. Ils se sont rendus au poste de commandement opérationnel, près de la chapelle ardente.
A l’occasion du jeûne musulman, Mme Dominique Ouattara, première dame, a décidé d’apporter son soutien aux familles des sept femmes tombées, le 03 mars dernier sous les balles des Forces de Défense et de Sécurité (FDS) pro-Gbagbo, au plus fort de la crise post-électorale. Ce sont donc sept (07) familles de la commune martyre d’Abobo qui ont reçu, le lundi 15 Août 2011, des vivres de la première dame Mme Dominique Ouattara.
Pour l’occasion, absente du pays, elle s’est fait représenter par les sœurs cadettes de son époux, Mme Rhokia Ouattara et Sita Keita. Ces dernières étaient accompagnées par une forte délégation des membres du cabinet de la première dame.
Autre symbole. La remise de ces dons a coïncidé, comme par hasard, avec la célébration de la fête de l’Assomption symbolisant la montée de la vierge Marie au ciel, au terme de sa vie terrestre. Ce sont, au total, 49 sacs de riz, 14 sacs de sucre de 25 kg, 21 cartons de lait, 14 cartons pâtes alimentaires qui ont été offerts aux différentes familles qui ont répondu à l’appel des organisateurs.
Après avoir reçu les dons, le porte-parole des parents des femmes martyres, Bamba Mamadou, a traduit sa reconnaissance à l’endroit de la première dame, Mme Dominique Ouattara. Il a soutenu que la dame au cœur d’or ne ménage aucun effort pour les populations d’Abobo. «Nous n’avons pas de mots pour remercier la première dame. Ces dons nous disent que nous ne sommes pas seuls », a-t-il fait remarquer. Poursuivant, il a soutenu que le meurtre des sept femmes d’Abobo, le 03 Mars dernier, a été l’étincelle qui a déclenché le processus de libération du pays de l’emprise de l’ancien président Laurent Gbagbo et de ses hommes. «Nos filles qui sont décédées le 03 Mars dernier, ont déclenché le processus de libération de la Côte d’Ivoire », a-t-il soutenu, avant d’ajouter : « Elles ne sont pas mortes. Elles nous ont juste devancé pour veiller sur le mandat du président Alassane Ouattara ».
Des dons ont également été offerts aux Cheicks Fofana Bouacary, au Cheik Sonta à Abobo PK18, Adama Koné, à l’Association des élèves et étudiants musulmans de Côte d’Ivoire (AEEMCI), à l’Association des jeunes musulmans de Côte d’Ivoire (AJEMCI), à l’organisation des établissements d’enseignement confessionnel islamique et à plusieurs mosquées du District d’Abidjan ainsi qu’à des ONG musulmanes.