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Togo: dizaines de milliers de manifestants dans les rues de Lomé

décembre 30, 2017

Lomé – Des dizaines de milliers de personnes sont à nouveau descendues dans les rues de Lomé samedi, avant-dernier jour d’une année tourmentée au Togo, pour protester contre le régime du président Faure Gnassingbé, a constaté un journaliste de l’AFP.

A l’appel de la coalition des 14 partis politiques de l’opposition, les manifestants ont sillonné plusieurs artères de la capitale togolaise, scandant des slogans hostiles au régime en place, avant de tenir un meeting en bordure de mer.

Jean-Pierre Fabre, chef de file de l’opposition et Brigitte Adjamagbo-Johnson, coordonnatrice de la coalition, marchaient au milieu du cortège, encadré par les forces de l’ordre.

« Nous ne serons jamais fatigués. Cette fois-ci, nous irons jusqu’au bout de cette lutte que nous avons entamée depuis plusieurs mois », a lancé au milieu d’un groupe de jeunes manifestants, Alain, conducteur de taxi-moto.

« Personne ne baissera les bras, car nous voyons déjà la fin de ce régime cinquantenaire », a renchéri une manifestante, vêtue d’un tee-shirt orange, frappé de l’effigie de M. Fabre.

Aucun incident n’a été enregistré lors de cette nouvelle manifestation de l’opposition, la troisième cette semaine. Jeudi, la marche avait été dispersée par des gaz lacrymogènes, les manifestants n’ayant pas respecté l’itinéraire prévu, selon la police.

Au moins 12 personnes avaient été blessées, dont cinq grièvement, et une quinzaine arrêtées, selon l’opposition.

La coalition de l’opposition organise depuis septembre des manifestations quasi hebdomadaires contre le président, héritier d’une famille au pouvoir depuis 50 ans.

Faure Gnassingbé est à la tête du Togo depuis 2005, succédant à son père, le général Gnassingbé Eyadéma, qui a dirigé sans partage le pays pendant 38 ans.

Un projet de révision de la constitution est en cours, mais la limitation à deux mandats présidentiels n’est pas rétroactive, et autoriserait le président à se représenter en 2020 puis en 2025, ce que rejette l’opposition.

Plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest, inquiets de l’instabilité que peut engendrer la crise togolaise, ont demandé des pourparlers entre le pouvoir et l’opposition, sous la médiation du président ghanéen Nana Akufo-Addo et guinéen Alpha Condé.

Mais le dialogue annoncé depuis début novembre par le gouvernement, peine à démarrer.

L’opposition exige des « mesures d’apaisement » notamment la libération des manifestants en prison et le retrait des forces de sécurité dans le Nord, avant le début des discussions.

Le 12 décembre, la coalition a boycotté des « consultation » initiées par le gouvernement, reprochant au pouvoir en place de vouloir être juge et partie.

Une délégation de l’opposition a été reçue vendredi à Accra par le président Nana Akufo-Addo.

« Nous avons rencontré le président ghanéen et ce dernier nous a affirmé que les deux médiations (ghanéenne et guinéenne) se poursuivent », a déclaré Jean-Pierre Fabre à l’AFP.

« Au lendemain du sommet de la Cédéao, le pouvoir a tenté de distiller au sein de la population des informations selon lesquelles les Togolais sont suffisamment mûrs pour discuter entre eux. Le niveau atteint par la crise exclut toute discussion des Togolais entre eux », a-t-il martelé.

Romandie.com avec(©AFP / 30 décembre 2017 19h49)

Togo: Gilchrist Olympio se retire de la vie politique et demande à Faure Gnassinbé de ne pas se représenter

novembre 29, 2017

Gilchrist Olympio, fils du premier président du Togo, Sylvanus Olympio, et dirigeant de l’UFC., à Paris en 2011. © Vincent Fournier/JA

Ancien opposant historique aux régimes successifs de Eyadema et Faure Gnassingbé, Gilchrist Olympio a annoncé son retrait de la vie politique. Dans sa dernière intervention, celui qui a accepté de signer un accord avec le parti au pouvoir, demande « un retour aux fondamentaux de la Constitution de 1992 ».

A bientôt 80 ans, Gilchrist Olympio vient de provoquer ce 28 novembre un mini-séisme politique en annonçant son retrait de la vie politique du Togo après près de 50 ans d’opposition acharnée aux régimes de feu Gnassingbé Eyadema et de Faure Gnassingbé, qui lui a succédé en 2005. « L’avenir de l’UFC, de la contestation politique, et du Togo, devront demain être imaginés et poursuivis par des jeunes hommes et femmes de moins de 80 ans », a indiqué celui qui a repris le flambeau politique de son père, Sylvanus Olympio, premier président de la République togolaise assassiné lors d’un coup d’État le 13 janvier 1963.

Bilan au vitriol de l’accord avec le parti au pouvoir

Très actif ces dernières semaines en coulisses dans la tentative de résolution de la crise politique qui secoue le pays depuis plusieurs semaines, l’emblématique patron de l’Union des forces de changement a crée la surprise, tant par l’annonce de son retrait que par le bilan qu’il a livré de l’accord signé par l’UFC avec l’ancien parti au pouvoir, le Rassemblement du peuple togolais (RPT), auquel a succédé en 2012 l’Union pour la République (Unir).

Les espérances de changement et notre vision d’un Togo nouveau sont toujours à réaliser

Cet accord, signé en 2010 entre les deux principaux partis du paysage politique de l’époque sous l’égide de la Communauté de Sant’Egidio, a notamment permis à des membres de l’UFC de faire leur entrée au gouvernement. L’accord « demandait au RPT les mêmes concessions qui sont aujourd’hui encore réclamées par les manifestants », a indiqué Gilchrist Olympio.

« Force est de constater que les termes de cet accord ne sont pas entièrement réalisés. Malgré ces insuffisances,  nous avons fait le difficile choix de rester fidèle à notre engagement, conscients du fait que les espérances de changement et notre vision d’un Togo nouveau sont toujours à réaliser », a-t-il poursuivi.

Appel à l’union de l’opposition

Pour ce qui pouvait être considéré comme une dernière prise de parole publique en tant que chef de parti, l’octogénaire a appelé l’opposition – qui a renouvelé ses appels à manifester pour les 29 et 30 novembre – à ne pas se laisser prendre en otage par le cycle de la violence.

« Nous devons avoir le courage de dénoncer fermement les incitations à la haine véhiculées à travers les réseaux sociaux, de même que les actes de violence qui ont été commis au cours des manifestations », a lancé celui qui a affronté feu le président Eyadema lors de la présidentielle de 1998.

Pour sortir de la crise, Gilchrist Olympio propose « un retour aux fondamentaux de la Constitution de 1992 ».  Au président Faure Gnassingbé, il demande d’accepter « le principe de ne pas se représenter à la présidentielle de 2020, afin de laisser le champ libre à une consultation démocratique libre ». Réclamant une union de l’opposition, il a souhaité « un projet clair et responsable pour préparer la compétition d’idées à laquelle tous les partis devront prendre part ».

Avec deux députés, il est difficile aujourd’hui à l’UFC de s’ériger en donneur de leçons

Contacté par Jeune Afrique, Atcholi Aklesso, secrétaire exécutif du parti au pouvoir, tempère les critiques et dit même sa « satisfaction ». Aklesso préfère souligner « dans cette déclaration de l’UFC, la condamnation de la violence, le refus du procès en patronyme et la reconnaissance des avancées significatives obtenues depuis l’arrivée au pouvoir du Président Faure Gnassingbé relativement au développement économique du pays ».

Atcholi Aklesso remet cependant en cause la légitimité de la voix d’Olympio : « Avec deux députés, il est difficile aujourd’hui à l’UFC de s’ériger en donneur de leçons, même si nous saluons sa participation au gouvernement dont il salue d’ailleurs les réalisations. »

« Il est important de faire remarquer qu’il appartient à l’Unir de décider en temps opportun et à l’issue d’un débat interne, de qui portera ses couleurs [en 2020, NDLR], et ce conformément aux lois en vigueur », a conclu le secrétaire exécutif de la majorité.

Jeuneafrique.com par – Correspondant à Lomé

Togo: pourquoi l’opposition est vent debout contre la nouvelle commission électorale ?

octobre 20, 2017
Le président togolais Faure Gnassingbe au Nigeria, le 29 mai 2015. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Alors que les manifestations de l’opposition de succèdent depuis mercredi, avec son lot d’affrontements et de violences à Lomé et dans d’autres villes du pays, les nouveaux membres de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) ont prêté prêtent serment ce vendredi devant la Cour constitutionnelle. Une Ceni qui, avant même son installation, a été vivement critiquée par l’opposition.

A peine recomposée, déjà critiquée. Les nouveaux membres de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) ont prêté serment ce vendredi 20 octobre devant les juges de la Cour constitutionnelle, alors que l’opposition a maintenu son appel à de nouvelles manifestations contre Faure Gnassingbé, après deux journées marquées par des violences, mercredi et jeudi. Mais dès lundi 16 octobre au matin, le siège de l’institution installé à Lomé a reçu la visite de dizaines de militants de l’opposition, venus exprimer leur refus du référendum programmé pour adopter les réformes proposées par le gouvernement.

Pour les manifestants, la Ceni, ainsi que le prochain scrutin qu’elle est amenée à superviser, ne sont pas crédibles. « En aucun cas, nul ne peut nous imposer un référendum truqué d’avance », pouvait-on lire sur les nombreuses affiches brandies devant le siège de la Commission, situé juste en face de l’université de Lomé.

« Nous ne sommes pas d’accord avec la composition actuelle de la Ceni. Nous ne sommes pas d’accord avec son fonctionnement », laissait, lundi, un manifestant d’une vingtaine d’années, lors de ce rassemblement qui n’aura duré que quelques minutes, avant d’être dispersé par la police.

Une Ceni boycottée par l’opposition parlementaire

Le jeudi 12 octobre, l’Assemblée nationale a procédé à l’élection de 12 nouveaux membres – sur le 17 que compte de la Ceni – qui entament un mandat d’une année. Mais cette commission à la composition renouvelée ne compte aucun membre de l’opposition parlementaire. Invitée par le président de l’Assemblée nationale à proposer des noms pour le renouvellement de la Ceni, l’opposition a accusé le gouvernement d’être dans une logique de la « provocation ». « Le pouvoir semble ne pas prendre la mesure des événements en cours dans le pays », juge ainsi Brigitte Adjamagbo-Johnson, présidente de CAP 2015.

Le règle de composition de le Ceni prévoit respectivement cinq postes pour l’opposition et cinq pour le parti au pouvoir. Les sept autres postes étant en théorie attribuées à la société civile, aux partis extra-parlementaires et à l’administration. Depuis plusieurs années, la question de la Ceni divise la classe politique togolaise. Selon l’opposition, sa composition n’a jamais été paritaire.

Controverse autour de personnalités

Selon l’opposition, accorder des sièges à la société civile, à l’administration et à des membres de partis non représentés au Parlement est une stratégie du pouvoir pour avoir une totale mainmise sur l’instance de contrôle du processus électoral.

Les personnes désignées pour occuper ces places sont souvent taxées d’être de mèche avec le parti au pouvoir, faussant dans les faits la parité théoriquement imposée à la Commission.

Au lendemain de leur désignation par l’Assemblée nationale, certains nouveaux élus pour le compte de la société civile ont ainsi été attaqués – images à l’appui – pour leur supposée militantisme au sein du parti au pouvoir et même de l’opposition. D’un côté, par exemple, Yawa Kouigan est accusée d’être membre du parti au pouvoir, tandis que Ouro-Bossi Tchacondo serait proche des Forces Démocratiques pour la République (FDR), une formation membre de la coalition de l’opposition à l’origine des manifestation de ces dernières semaines.

Règles controversées

Depuis les années 1990, la composition de la Ceni a toujours été une question épineuse au sein de la classe politique togolaise. Avec huit sièges au total à se répartir entre les partis de l’opposition – cinq aux partis représentés au Parlement, trois pour ceux qui n’y sont pas -, la pléthore de partis de l’opposition n’arrive presque jamais à un consensus en ce qui concerne la répartition de ces sièges en son sein.

Pour un ancien membre de la Ceni, la recomposition de l’institution « risque de déclencher une guerre fratricide au sein de l’opposition, où de nouveaux visages ont émergé ces dernières années ».

Par exemple, le Parti national panafricain(PNP) de Tikpi Atchadam n’a pas d’élus à l’Assemblée nationale. Le PNP n’a pas, non plus, fait de proposition de noms au titre des places réservées aux partis extra-parlementaires. Or, s’il faut s’en tenir à la réalité sur le terrain depuis deux mois, ce parti aurait toute sa place au sein de la Commission électorale.

L’idée d’une Ceni technique a été avancée en début d’année par le gouvernement à travers le ministre de l’Administration. Là encore, l’idée a reçu une fin de non-recevoir de l’opposition qui se méfie du profil des personnalités qui pourraient être choisies pour y siéger.

En attendant que la question du référendum soit tranchée, au moins deux scrutins majeurs sont à l’agenda de cette nouvelle Ceni pour 2018 : les locales et les législatives. L’opposition parlementaire finira-t-elle par y envoyer ses représentants ?

Jeuneafrique.com par – à Lomé

Togo: affrontements meurtriers entre manifestants et forces de l’ordre à Lomé

octobre 18, 2017
Les forces de l’ordre ont notamment fait usage de lacrymogènes pour disperser les manifestants de l’opposition, ce 18 octobre 2017 à Lomé. © DR

Des manifestants de l’opposition ont tenté mercredi matin de se rassembler aux points de départs d’une marche interdite par les autorités. Le face à face avec les forces de l’ordre a rapidement tourné à l’affrontement à plusieurs endroits de la capitale. Plusieurs personnes ont été blessées et au moins deux manifestants ont été tués.

Comme il fallait s’y attendre, ce mercredi 18 octobre vient s’ajouter aux nombreux jours de tensions politiques que connaît le Togo depuis deux mois. Chaussées endommagées, pneus brûlés, voitures et motos détruites , édifices vandalisés… Depuis les premières heures de la matinée, Lomé ressemble à un champ de bataille, dans plusieurs quartiers.

A 18h, heure de Lomé, alors que la nuit tombait sur la ville, la tension semblait encore palpable dans nombre de quartiers, après une journée d’affrontements violents. Selon un bilan délivré par l’opposition – qui a annoncé maintenir son appel à manifester de nouveau ce jeudi 19 octobre -, les affrontements ont fait deux morts et 20 blessés chez les manifestants, et 39 personnes auraient été arrêtées.

Les militants de l’opposition, suivant les recommandations de leurs leaders, ont tenté de se rassembler tôt ce mercredi matin aux deux points de départ de la marche qui devait avoir pour point de chute le siège de l’Assemblée nationale situé dans le quartier administratif de Lomé.

Affrontements dès les premières heures de la matinée

Les affrontements entre manifestants et forces de l’ordre ont débuté dès 8 heures à plusieurs endroits de la capitale. A Bè, Agoè, Attikoumé et dans certains quartiers situés en périphérie de Lomé, des manifestants ont érigé des barricades, brûlé des pneus pour tenter de briser le blocus imposé par les forces de l’ordre. Le face-à-face a été immédiatement très tendu à de nombreux carrefours stratégiques de Lomé. En début d’après-midi, les affrontements se sont propagés à plusieurs autres quartiers de la capitale, notamment Baguida et Kodjoviakopé.

La manifestation de l’opposition a tourné aux affrontements à Lomé, ce mercredi 18 octobre 2017. © DR

 

 

Dans certains quartiers réputés acquis au pouvoir, des jeunes armées de bâtons se sont positionnés tôt ce matin pour empêcher les mouvements de l’opposition, laissant présager d’affrontements avec les militants de l’opposition. De nombreux témoins affirment avoir croisé à différents endroits de la ville des hommes en tenue civile, armés de bâtons.

Par ailleurs, des élèves d’écoles proche des lieux des affrontements ont été délogés par des manifestants de l’opposition dans la matinée.

Dans l’après-midi, le domicile du chef de file de l’opposition, Jean-Pierre Fabre, président de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), principal parti d’opposition togolais, a été la cible de tirs de gaz lacrymogènes par les forces de l’ordre, selon des responsables de l’ANC.

Certains quartiers de la capitale semblaient épargnés par ces violences, mais la circulation sur les principaux axes, comme le boulevard du 13 janvier, a été fortement ralentie. L’affluence dans les marchés et autres centres commerciaux également. A noter qu’aucune perturbation des réseaux internet n’a été signalée dans le pays, au contraire de ce qui avait été observé lors de précédentes journées de mobilisation de l’opposition.

Dans les rues de Lomé, ce mercredi 18 octobre, forces de l’ordre et partisans de l’opposition se sont affrontés toute la journée. © DR

 

Marches interdites

Les autorités avaient rappelé à plusieurs reprises ces derniers jours l’interdiction de marcher les jours ouvrables suite aux violences qui ont émaillé les manifestations des mercredi 4 et jeudi 5 octobre à Lomé. « L’opposition peut tenir des meetings… Mais pour les marches, qui souvent sont émaillées d’incidents où on fait sortir les élèves, s’attaque à ceux qui ne marchent pas, le gouvernement a la responsabilité de la sécurité et des marcheurs et des non-marcheurs », avait indiqué mardi le ministre de la Sécurité, Yark Damehane.

Il estime que l’opposition veut « défier l’autorité de l’État » en passant outre les mesures annoncées la semaine dernière. Si la marche est interdite, les autorités rappellent avoir demandé aux leaders de le coalition d’organiser – s’ils le souhaitent – un meeting à la plage de Lomé afin d’éviter les incidents dans la ville.

Dans un communiqué rendu public le jeudi 12 octobre, la Coalition des 14 partis avait dénoncé « le caractère illégal » de l’interdiction par le pouvoir des marches de protestation. « Quand l’Etat se met lui-même à violer les lois, les citoyens ont le devoir sacré de résister », pouvait-on lire dans le communiqué.

Une partie de l’opposition n’a pas souhaité se joindre aux manifestations. C’est le cas de Gerry Taama, président du Nouvel engagement togolais (NET) qui, pour la première fois depuis le début de la crise, n’a pas rejoins les marcheurs. « Il y a une irresponsabilité partagée. La présence des militaires et de miliciens qui se pavanent est inadmissible. Par contre, après les événements de lundi à Sokodé, il fallait surseoir à cette marche, pour préserver la paix », estimait l’opposant en début de journée, ce mercredi.

La Secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie a également appelé au calme, demandant aux différentes parties « d’encourager toute action de nature à contribuer à la résolution de cette crise ».

Jeuneafrique.com par – à Lomé

Togo: – Payadowa Boukpessi:  » Sur quelle base Faure Gnassingbé devrait-il partir ? »

septembre 19, 2017
Le président togolais Faure Gnassingbé, à Lomé, le 25 avril 2015. © Erick Kaglan/AP/SIPA

Selon Payadowa Boukpessi, ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et des Collectivités locales, les opposants qui invoquent la Constitution de 1992 pour rejeter une éventuelle nouvelle candidature de Faure Gnassingbé à la présidentielle en 2020 se livrent à « un faux procès ».

Jeune Afrique : À quelques heures de marches éclatées de l’opposition, diriez-vous que la situation est grave au Togo ?

Payadowa Boukpessi : Le gouvernement, dans son ensemble, prend au sérieux la situation. À partir du moment où il y a des manifestations qui perturbent certaines activités publiques et privées, il a le devoir de prendre la mesure de la situation, dans l’intérêt de la population.

Tandis que certains opposants réclament un retour à la Constitution de 1992, d’autres voix s’élèvent pour exiger le départ pur et simple du président Faure Gnassingbé. Comment vivez-vous cette ambiance ?

Nous nous posons des questions. Le président de la République a été élu en 2015, face à un candidat de l’opposition soutenu par une coalition de plusieurs partis politiques. Le scrutin, supervisé par des observateurs nationaux et internationaux, a été jugé globalement crédible et transparent. Les élections ont eu lieu sur la base d’une Constitution en vigueur et acceptée par l’opposition. Et le président Faure Gnassingbé a été réélu en réalisant son meilleur score depuis son arrivée au pouvoir en 2005. Nous disons unanimement qu’il est important d’opérer des réformes pour mieux enraciner notre démocratie, mais dès lors qu’au lieu du jeu démocratique des élections, des gens commencent à dire qu’il faut que le Président parte, cela soulève des questions. Sur quelle base un président élu pour cinq ans et dont le mandat court jusqu’en 2020 devrait-il partir ?

Certains opposants vous répondront qu’il devrait partir sur la base de la Constitution de 1992 qui précise qu’ « en aucun cas, nul ne peut exercer plus de deux mandats », et qui a été amendée en 2002 par l’ancien président Gnassingbé Eyadéma, qui a supprimé cette disposition.

Je vais les prendre au mot. Il y a une jurisprudence qui existe. En 1993, en dépit de la Constitution qui avait été adoptée un an plus tôt, le président Gnassingbé Eyadéma a été admis à se présenter à la présidentielle, alors qu’il avait déjà à son compteur plus de deux mandats, et cela faisait vingt-huit ans qu’il était au pouvoir. Il est allé aux élections en 1993 et en 1998. Il est clair que c’est un faux procès.

Si les opposants sont convaincus que le président de la République est vomi par le peuple, alors il leur sera facile de le battre dans les urnes, dans trois ans

Ces personnes veulent une Constitution qui soit dirigée contre une personne, alors qu’une loi doit être impersonnelle et générale. Certains se disent que c’est maintenant ou jamais, mais le Togo c’est pour l’éternité. On ne peut pas rédiger une Constitution qui exclut, cela ne se voit plus dans le monde. Ce n’est pas possible. Il y a un mandat en cours et la démocratie dont nous nous proclamons tous les hérauts exige qu’un mandat présidentiel aille à son terme. En 2020, chaque parti présentera son candidat et nul ne peut, à trois ans de cette échéance, présager que tel sera le candidat de tel parti et donc qu’il faille que le potentiel candidat de tel parti soit exclu dès maintenant. Cela n’a aucun sens démocratique. Si les opposants sont convaincus que le président de la République est vomi par le peuple, alors il leur sera facile de le battre dans les urnes, dans trois ans.

Les discussions à l’Assemblée nationale semblent bloquées. Qu’allez-vous faire ?

Pour l’instant les réformes sont à l’Assemblée nationale, la balle est dans le camp des parlementaires. Les pouvoirs sont séparés. Le pouvoir exécutif a déposé le projet de réforme entre les mains du pouvoir législatif. La Constitution est claire, il faut 4/5ème des députés pour apporter un amendement à la Constitution. Or Unir (Union pour la République, parti présidentiel, NDLR), notre parti, ne dispose pas de cette majorité. Les débats vont donc se poursuivre. En attendant, j’insiste sur la nécessité pour les Togolais de préserver la paix.

On ne consolide pas la paix dans un pays en jouant sur le communautarisme ou sur la fibre religieuse

En effet, nous assistons depuis quelques semaines à l’introduction de discours politiques d’un genre nouveau tendant à instrumentaliser la fibre religieuse et à jouer sur le communautarisme. Il y a des musulmans et des chrétiens dans tous les partis politiques, tout comme tous les groupes ethniques sont libres de militer dans toutes les formations politiques de leur choix. C’est avec un pincement au cœur que nous entendons certains discours. On ne consolide pas la paix dans un pays en jouant sur le communautarisme ou sur la fibre religieuse, c’est dangereux.

Jeuneafrique.com

Togo: les évêques plaident pour les réformes à la veille d’une semaine de manifestations

septembre 18, 2017
CRS togolais face à des manifestants supportant le leader de l’opposition Jean-Pierre Fabre, à Lomé, le 9 mars 2010. © Sunday Alamba/SIPA/AP

Alors que la procédure parlementaire sur le projet de réforme constitutionnelle se poursuit sur fond de blocages, la Conférence des évêques du Togo s’est prononcée dimanche, pour la première fois depuis le début des événements politiques qui secouent le pays.

Leur prise de parole était attendue depuis des semaines. C’est chose faite depuis ce dimanche 17 septembre, date à laquelle dans toutes les cathédrales du pays des prières dites « de supplication en faveur de la paix, plus précisément en faveur des réformes institutionnelles et constitutionnelles », ont été organisées. L’objectif, selon les évêques, est « d’implorer la lumière de l’Esprit Saint sur les plus hautes autorités [du] pays afin qu’elles opèrent urgemment les réformes demandées par le peuple conformément à la Constitution de 1992 ».

Après avoir invité « les protagonistes à s’inscrire dans une démarche responsable, sincère et constructive », la conférence des évêques a indiqué sa préoccupation face aux « violences exercées par les forces de l’ordre et de sécurité sur les populations dans certaines localités du pays, après les manifestations des 6 et 7 septembre 2017 ».

Décrispation

Interrogé sur radio Maria Togo, Mgr Nicodème Barrigah, qui a dirigé la Commission Vérité Justice et Réconciliation (CVJR) entre 2009 et 2012, a expliqué que les évêques n’ont pas choisi « un camp contre celui du peuple ». Depuis deux ans en effet, l’Église catholique renforce sa présence dans le débat public en publiant des lettres pastorales au ton inhabituellement fort à l’endroit de l’ensemble de la classe politique du pays.

Fin avril, à l’occasion de la fête de l’Indépendance, les prélats avaient déjà posé un diagnostic sur la situation sociale et politique. « Disons-le en toute sincérité, derrière les apparences illusoires de paix, les cœurs s’endurcissent, les positions se radicalisent, les mains jadis tendues pour le dialogue et la fraternité se referment », avaient alors averti les évêques. Ces paroles prennent tout leur sens aujourd’hui au vu des récents événements dans le pays.

En ce qui concerne le débat sur les réformes, l’Église appelle les acteurs à s’entendre pour opérer les changements souhaités par le peuple. « Nous pensons qu’un débat de fond doit être mené sur cette question afin que les réformes soient faites effectivement selon la Constitution de 1992 pour décrisper la situation et qu’on puisse passer à autre chose », a indiqué Mgr Nicodème Barrigah.

Référendum

La procédure parlementaire suit cependant son cours, même si, selon les observateurs, aucun miracle n’est à attendre de ce côté-là. « Après le vote du projet de loi introduit par le gouvernement par (sic) la Commission des lois, il n’y a plus aucun doute sur la suite des événements. Ne pouvant réussir à rassembler les 4/5e des députés pour faire adopter cette révision à l’Assemblée, nous allons probablement aller vers un référendum, puisque le parti au pouvoir dispose des 2/3 des députés pour passer par cette voie. Ceci en vertu de l’article 144 de notre Constitution. Et tout ça reste légal », a fait observer l’opposant Gerry Taama.

Le blocage, rappelons-le, se situe au niveau de l’alinéa 2 de l’article 59 de la Constitution de 1992, qui dispose qu’ « en aucun cas, nul ne peut exercer plus de deux mandats ». Une phrase que ne reprend pas le projet de loi du gouvernement (tout comme la recommandation numéro 5 de la CVJR) et qui selon l’opposition devrait conduire le président Faure Gnassingbé à ne plus se représenter en 2020.

Les rues du pays seront prises d’assaut les 20 et 21 septembre prochains par les partisans des deux camps. Les Évêques demandent de leur côté aux leaders politiques « d’éviter d’organiser le même jour des manifestations antagonistes, de peur que ces rassemblements ne débouchent sur des affrontements aux conséquences imprévisibles ».

Jeuneafrique.com par – à Lomé

Togo: l’opposition « n’attend rien » des réformes annoncées par le pouvoir

septembre 10, 2017
Plus de 100 000 personnes, selon Amnesty international, ont manifesté au Togo les 6 et 7 septembre pour réclamer une limitation du nombre de mandats présidentiels. © PIUS UTOMI EKPEI/AFP

Les leaders de l’opposition togolaise ont déclaré dimanche ne « rien attendre » de la réforme constitutionnelle annoncée par le gouvernement avant les manifestations anti-pouvoir massives de ces derniers jours.

Eric Dupuy, porte-parole de la coalition de cinq partis d’opposition Cap 2015 – une des organisatrices des manifestations de mercredi et jeudi qui réclamaient une alternance politique – a qualifié cette réforme de « dilatoire ». « Nous n’attendons rien de cela », a-t-il répété.

Le président du Togo, Faure Gnassingbé, a pris le pouvoir il y a 12 ans à la mort de son père, Gnassingbé Eyadéma. Le général Eyadéma avait lui même dirigé le petit pays ouest-africain pendant près de 40 ans après un coup d’Etat militaire.

L’opposition togolaise réclame depuis dix ans que la Constitution – modifiée en 2002 – soit révisée, notamment afin d’y réintroduire une limitation des mandats (10 ans au plus).

Le nombre de mandats présidentiels au centre du bras de fer

Dans un communiqué publié à la suite du Conseil des ministres mardi soir, le gouvernement avait joué l’apaisement en annonçant des réformes constitutionnelles concernant la « limitation des mandats et le mode de scrutin ». Toutefois, la limitation à deux mandats présidentiels ne se fera pas de manière rétroactive, selon le projet de loi.

Le président Gnassingbé a officiellement remporté les élections présidentielles de 2005, 2010 et 2015, mais l’opposition n’a pas accepté ces résultats.

Les Nations unies ont appelé l’opposition togolaise à travailler avec le gouvernement. Elle semble toutefois dubitative face aux promesses du pouvoir. « Nous n’avons pas encore connaissance du texte du projet de loi. A ce stade il nous est difficile d’en parler », a affirmé M. Dupuy.

Mercredi et jeudi, les Togolais ont manifesté massivement à Lomé et dans une moindre mesure en province à l’appel d’une coalition de 14 partis, pour réclamer des réformes et le départ du président Faure Gnassingbé.

Le régime actuel s’inscrit dans la continuité de celui du père

« C’est une mobilisation populaire sans précédent depuis des années, qui touche pour la première fois presque toutes les villes secondaires du pays, ça c’est vraiment nouveau », a déclaré à l’AFP Gilles Yabi, analyste politique spécialiste de l’Afrique de l’Ouest.

« Il est difficile de savoir si la mobilisation actuelle va aboutir à un changement politique », relativise cependant M. Yabi. « Le gouvernement a toujours su créer des commissions et des instances de dialogue mais rien n’a jamais abouti », déplore-t-il.

Pour l’analyste, le président togolais « n’est pas prêt à renoncer au pouvoir ». « Le régime actuel s’inscrit dans la continuité de celui du père, qui fut l’un des plus brutaux que le continent africain ait connu », a-t-il estimé.

Réunion extraordinaire du Parlement mardi

Au moins 80 personnes avaient été interpellées à Lomé suite à ces manifestations. Dimanche, Eric Dupuy a expliqué que des groupes de défense des droits de l’Homme lui avaient assuré que tous les détenus avaient été relâchés dans la nuit de samedi à dimanche, ce qui n’a pas encore été confirmé par les autorités.

Le parlement togolais doit se réunir mardi pour une session extraordinaire. Le ministre togolais de la Fonction publique, Gilbert Bawara, a toutefois indiqué vendredi qu’il n’était pas certain que les parlementaires, qui devaient normalement rentrer en octobre, auraient le temps de débattre de la réforme en un jour.

Jeuneafrique.com

Togo: Obansanjo demande le départ du Président Faure Gnassingbe

septembre 9, 2017

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L’ancien président nigérian, Olusegun Obasanjo reste la première grande personnalité du Continent à se prononcer directement sur cette crise au Togo.

Dans une interview avec la BBC, il s’est prononcé sur la crise que traverse actuellement le Togo. Obasandjo estime que Faure Gnassingbé doit faire quelque chose par rapport à la situation actuelle. Sans détour, il soutient que le Togo doit avoir une nouvelle constitution avec une limitation claire du nombre de mandat à exercer. Olusegun Obasanjo, a invité Faure Gnassingbe à démissionner «à moins qu’il n’ait quelque chose de nouveau pour son peuple».

Obasanjo a également déclaré que le pays devrait avoir une nouvelle constitution qui réduira le nombre de mandats des Présidents. Cette proposition s’inscrit dans la même dynamique que les exigences des manifestants qui demandent que la constitution du pays soir révisée pour limiter les mandats de chaque président.

M. OBasanjo affirme que le Président Gnassingbe a déjà montré toutes ses capacités et n’aurait plus rien de nouveau à offrir au peuple Togolais. «Je crois que le président devrait faire quelque chose à ce sujet». «Il faudrait une nouvelle constitution qui limite le nombre d’années à faire au pouvoir et il devrait s’y conformer. «Je pense également qu’en ce qui concerne les projets de développement, quelles qu’en soient les idées qu’il a, il les a déjà toutes montré. Sauf s’il a quelque chose de nouveau que nous ne connaissons pas », a-t-il souligné.
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Olusegun Obasandjo, a rappelé qu’il n’y a pas très longtemps, le président Dos Santos a quitté le pouvoir, et que d’autres chefs d’état devraient suivre son exemple.

«Après avoir passé douze à quinze ans et jusqu’à trente, certains dirigeants africains refusent le passer le relais à quelqu’un d’autre. Mais si vous ne quittez pas le pouvoir, le pouvoir vous quittera».

Le président Gnassingbe, qui a déjà fait 12 ans à la tête du Togo a succédé son père qui avait régné pendant 38 ans.

Abidjan.tv par by Leking

Togo: la manifestation ne faiblit pas même dans la nuit à Lomé

septembre 7, 2017

Manifestation pour réclamer une alternance politique et des réformes, le 7 septembre 2017 à Lomé / © AFP / PIUS UTOMI EKPEI

Une foule massive était encore rassemblée dans le centre de Lomé jeudi soir, longtemps après le coucher du soleil, les manifestants se disant déterminés à rester « toute la nuit », jusqu’au départ du président Faure Gnassingbé et la mise en place de réformes.

Le reste de la ville était quasiment désert, la population ayant dressé des barricades de fortune, à l’aide de pierres et de pneus. Les chauffeurs de moto-taxis filtraient également certains axes à la circulation, pour assurer la sécurité des manifestants.

Les manifestants ont marché dans le calme mercredi et jeudi, à grand renfort de sifflets et brandissant des drapeaux du Togo.

Aucun incident n’a été pour l’instant enregistré à Lomé ou dans les autres villes du pays où des manifestations se sont également déroulées.

Les manifestants réclament des réformes constitutionnelles, notamment la limitation des mandats présidentiels à deux, un scrutin à deux tours, et ils protestent contre le régime du président Faure Gnassingbé, qui a succédé il y a douze ans à son père, lui-même resté au pouvoir près de quarante ans.

« Nous sommes fatigués, nous sommes fatigués, 50 ans, c’est trop », scandaient les manifestants, toujours survoltés après 10 heures de marche. « Nous resterons toute la nuit s’il le faut, et demain encore », a lancé un groupe de jeunes hommes, assis au milieu du rond point de la Paix.

« Nous avons prévu des bougies, au cas où ils coupent l’éclairage public », expliquaient-ils à l’AFP. « Nous avons ramené de la pâte (de maïs), nous pouvons tenir le temps qu’il faudra. »

Les manifestants ont tenté de converger vers la présidence togolaise, mais ils ont été bloqués par les forces de l’ordre. Une centaine de gendarmes, épuisés après des heures d’immobilité, faisaient toujours face à la foule.

Une banderole déployée demandait aux « soldats, policiers et gendarmes de faire allégeance au peuple ».

Plus bas sur le boulevard, à quelques kilomètres de là, des milliers d’autres personnes étaient réunies dansant sur de la musique reggae contestataire, autour du chef historique de l’opposition, Jean-Pierre Fabre.

Le président de l’ANC (Alliance Nationale pour le Changement) s’est dit « très ému » devant la foule de ses supporters.

« De voir le peuple togolais se lever comme un seul homme, c’est une très grande satisfaction », a-t-il déclaré à l’AFP. « C’est une grande émotion qui m’étreint », a confié cet opposant qui bat le pavé depuis des années, sans avoir jusqu’à présent réussi à imposer des réformes au pouvoir.

Les journées du 6 et 7 septembre ont été lancées par une coalition de l’opposition togolaise (Cap 2015, le Groupe des six et le Parti National Panafricain – PNP, rejoints par plusieurs partis mineurs), d’où l’importance de la mobilisation.

Mercredi, une marée humaine (plus de 100.000 selon Amnesty International, un million selon des opposants) avait déjà défilé dans la capitale togolaise, véritable démonstration de force pour une opposition qui a longtemps échoué à parler d’une seule voix.

« Il y a beaucoup d’électricité dans l’air », a relevé jeudi Adoté Delali, observateur de l’Association des droits de l’homme, une ONG locale, affirmant qu’il y avait « beaucoup plus de monde qu’hier » (mercredi).

« Hier, je n’était pas venu », a témoigné Dodo M.. « J’avais peur, mais quand j’ai vu qu’il n’y avait pas de violence j’ai rejoint les frères. »

– « Du jamais vu » –

Le président Gnassingbé ne s’est pas exprimé depuis le début du mouvement, et la présidence, contactée à plusieurs reprises par l’AFP, n’a pas donné suite.

Jeudi soir encore, tous les accès à internet étaient coupés à travers le pays, et les communications téléphoniques très sporadiques.

Le gouvernement avait tenté de joué l’apaisement mardi, à la veille des rassemblements, en annonçant une réforme constitutionnelle concernant la « limitation des mandats et le mode de scrutin », mais cela n’a pas suffi à dissuader les manifestants.

« Nous allons rester dans la rue jusqu’à ce qu’il nous écoute. Nous voulons que Faure (…) s’en aille », a affirmé Jonas Badagbon, 29 ans.

Selon Aimé Adi, directeur d’Amnesty International au Togo, des manifestations ont également rassemblé des milliers de personnes dans plusieurs villes du nord, dont Sokodé, Bassar et Bafilo, « où une centaine de manifestants occupent la route principale, bloquant la circulation ».

Le président Faure Gnassingbé a succédé à son père, le général Gnassingbé Eyadéma à la présidentielle de 2005 avec l’appui de l’armée, ce qui avait entraîné de violentes manifestations et une féroce répression.

Il a été réélu en 2010 et en 2015 lors de scrutins très contestés par l’opposition.

Romandie.com avec(©AFP / 07 septembre 2017 23h51)

Togo: nouvelle manifestation de masse à Lomé à l’appel de l’opposition

septembre 7, 2017

Lomé – Une foule massive a de nouveau répondu à l’appel de l’opposition dans les rues de Lomé jeudi, deuxième journée de mobilisation pour réclamer une alternance politique et des réformes, après 50 ans de pouvoir de la même famille au Togo, a constaté l’AFP.

Les manifestants ont commencé à marcher dans le calme avec des sifflets et des drapeaux du Togo en fin de matinée, protestant contre le régime du président Faure Gnassingbé, qui a succédé il y a douze ans à son père, lui-même resté au pouvoir près de quarante ans.

D’importantes forces de sécurité ont été déployées aux carrefours stratégiques de la capitale.

« Nous allons rester dans la rue jusqu’à ce qu’il nous écoute. Nous voulons que Faure rétablisse la Constitution de 92 et qu’il s’en aille », a affirmé un manifestant, Jonas Badagbon, 29 ans, à l’AFP.

« Je connais la même famille depuis que j’ai 14 ans, libérons le Togo pour que ces enfants voient autre chose. Nous sommes fatigués. Trop c’est trop », a renchérit une autre manifestante, Agnès, 64 ans.

L’opposant historique Jean-Pierre Fabre défilait à pied au milieu du cortège, encerclé par une chaine humaine.

« Nous n’écoutons pas assez la population. Aujourd’hui nous demandons de l’écouter et d’écouter ses souffrances », a-t-il déclaré durant la marche.

L’Internet mobile était toujours coupé jeudi au Togo au lendemain d’une journée de mobilisation massive dans les rues de Lomé et d’autres villes du pays.

Selon le directeur d’Amnesty international au Togo, Aimé Adi, joint par l’AFP, Internet mais aussi les réseaux de téléphonie mobile étaient par ailleurs totalement coupés jeudi dans plusieurs villes du nord.

Mercredi, une marée humaine (plus de 100.000 selon Amnesty International, un million selon des opposants) avait déjà défilé à Lomé et dans plusieurs villes du Togo, à l’appel de plusieurs coalitions de partis, véritable démonstration de force pour une opposition qui a longtemps échoué à s’unir.

Romandie.om avec(©AFP / 07 septembre 2017 14h43)