Posts Tagged ‘faure gnassingbe’

Togo : Kpatcha Gnassingbé, demi-frère du président Faure Gnassingbé, hospitalisé

août 5, 2015
Kpatcha Gnassingbé, arrivant à son procès au tribunal de Lome, le 1er septembre 2011. © AFP

Kpatcha Gnassingbé, arrivant à son procès au tribunal de Lome, le 1er septembre 2011. © AFP

Kpatcha Gnassingbé, demi-frère de Faure Gnassingbé, est hospitalisé depuis mercredi matin au pavillon militaire du centre hospitalier Sylvanus Olympio de Lomé, selon l’un de ses avocats. Si le fils de Gnassingbé Eyadéma reste conscient, son état de santé s’est dégradé ces derniers jours.

Ancien ministre de la Défense de 2005 à 2008, Kpatcha Gnassingbé aurait été victime d’une embolie pulmonaire. Il souffrirait également des complications d’un diabète diagnostiqué avant son arrestation et de tension artérielle.

Le demi-frère du chef de l’État togolais purge actuellement une peine de 20 ans de prison pour atteinte à la sûreté de l’État. Il avait été arrêté en 2009 avec une trentaine de personnes, alors qu’il était soupçonné de préparer un complot pour renverser son demi-frère.

Ses avocats réclament sa libération depuis des mois, s’appuyant notamment sur un avis des Nations unies, qui ont jugé, en décembre 2014, sa détention « arbitraire ». La défense avait encore demandé la semaine dernière sa libération immédiate.

Jeuneafrique.com par Edmond D’Almeida et Mathieu Olivier

Togo : le mystère Faure Gnassingbé

juin 22, 2015
Le président togolais Faure Gnassingbé à l'investiture de son homologue nigérian, Muhammadu Buhari, le 29 mai 2015 à Abuja. © Sunday Alamba/AP/SIPA

Le président togolais Faure Gnassingbé à l’investiture de son homologue nigérian, Muhammadu Buhari, le 29 mai 2015 à Abuja. © Sunday Alamba/AP/SIPA

La dernière apparition publique de Faure Gnassingbé remonte au 5 juin. Deux semaines plus tard, la situation du chef de l’État demeure un mystère, tandis que le Togo et la sous-région bruissent de rumeurs alarmistes.

« Informez-moi si vous parvenez à avoir des éléments sur la localisation du président. Moi-même je suis sans nouvelles depuis deux semaines », a confié le 22 juin à Jeune Afrique un très proche conseiller du chef de l’État togolais. De fait, les spéculations sur la santé actuelle de Faure Gnassingbé vont bon train. Surtout sur les réseaux sociaux, mais pas seulement.

Vu pour la dernière fois en public le 5 juin 2015 – il était alors à Accra où il a rendu visite aux rescapés de l’explosion d’une station d’essence -, le chef de l’État réélu fin avril pour un troisième quinquennat reste invisible plus de deux semaines après. Même certains de ses pairs de la sous-région commencent à s’inquiéter.

Inquiétudes en Afrique de l’ouest

« Plusieurs chef d’États ouest-africains ont tenté en vain de joindre leur collègue togolais, surtout depuis son absence au 25e sommet ordinaire de l’Union Africaine qui n’est tenu les 14 et 15 juin 2015 à Johannesburg », indique à Jeune Afrique une source diplomatique haut placée. De fait, dans une zone qui a affronté plusieurs crises majeures, comme celle du Mali, aucun dirigeant ne souhaiterait revivre le stress de la succession d’Eyadema Gnassingbé en 2005.

Le 16 juin pourtant, Victoire Dogbé, directrice du cabinet présidentiel, assurait que tout allait pour le mieux. « Le président se porte bien et a travaillé avec certains collaborateurs toute la journée ». Quelques jours après, l’édition en ligne de Focus Info, un journal local généralement bien informé des nouvelles du palais de Lomé II, revenait sur les rumeurs alarmistes concernant Faure Gnassingbé, et indiquait que ce dernier était non seulement présent dans la capitale togolaise, mais qu’il avait fait son habituel footing avec un de ses proches amis, patron de la succursale d’une grande multinationale à Lomé.

Nouvelles rassurantes ?

Une source proche de la famille présidentielle assurait également lundi 22 juin à Jeune Afrique que Faure Gnassingbé était bien à Lomé et « en très bonne santé ». Aucun commentaire n’a néanmoins filtré, même en off, sur les rumeurs d’AVC dont il aurait été victime. Ailleurs, on indique que le « Patron » aurait fait passer le message à ses proches collaborateurs de ne rien communiquer sur sa situation pour « laisser les adeptes des rumeurs fantaisistes poursuivre leur oeuvre macabre ». Certains ministres, contactés par nos soins, refusent même d’aborder le sujet, expliquant qu’il ne s’agit là que « de bassesses de certaines personnes qui souhaitent affronter le mort plutôt que le vivant ».

Maladie, vacances, retraite spirituelle… Le feuilleton peut connaître très vite son épilogue… ou de surprenants rebondissements.

Aux abords du palais présidentiel de Lomé II, « le dispositif de sécurité est le même et des éléments de la garde rapprochée du chef de l’État sont présents », indique un journaliste togolais, « signe que le maître des lieux est bien présent à son bureau », croit-il savoir. Si cette présence s’avérait exacte, Faure Gnassingbé saura-t-il expliquer à ses compatriotes sa subite disparition ?

Maladie, vacances, retraite spirituelle… Le feuilleton peut connaître très vite son épilogue… ou de surprenants rebondissements. Ce n’est pas la première fois que des bruits alarmistes circulent sur la santé du président togolais. Fin novembre 2012, alors qu’il effectuait un voyage d’État en Israël, des rumeurs persistantes, toujours relayées par les réseaux sociaux, avaient annoncé son décès « après une brève hospitalisation dans un hôpital de Tel Aviv ».

Une destination qui pouvait alimenter les fantasmes puisque feu le président Eyadema Gnassingbé avait l’habitude de s’y rendre pour soigner ses yeux. Mais le 1er décembre, moins d’une semaine après le début de la polémique, Faure Gnassingbé était « rentré triomphalement » à Lomé, accueilli par des centaines de partisans en liesse. « Je me porte bien. Je suis désolé qu’ils soient déçus », avait-il lancé à l’endroit des théoriciens de son décès. Reste qu’en 2012, le silence radio du chef de l’État n’avait duré que quelques jours.

Jeuneafrique.com par

Emmanuel Adebayor : « Je vote Faure pour que nos projets pour la jeunesse togolaise se concrétisent »

avril 23, 2015

Le soutien d'Emmanuel Adebayor à Faure Gnassingbé a surpris beaucoup de Togolais.
Le soutien d’Emmanuel Adebayor à Faure Gnassingbé a surpris beaucoup de Togolais. © Capture d’écran / D.R

Emmanuel Adebayor, l’emblématique capitaine de l’équipe nationale togolaise de football a affirmé dans une vidéo diffusée le 21 avril soutenir la réélection du président sortant Faure Gnassingbé. Dans une interview exclusive à Jeune Afrique, il confirme et explique un choix qui a suscité la polémique.

La vidéo  a été consulté plus de 15 000 fois en moins de 48 heures, depuis sa mise en ligne le 21 avril sur generationfaure.com. Emmanuel Adebayor, star internationale de football qui évolue à Tottenham (Première division anglaise) affirme faire « confiance au président Faure Gnassingbé pour unir le Togo et bâtir une grande nation ».

En pleine campagne pour l’élection présidentielle du 25 avril, qui se termine ce 23 avril à minuit, le message du capitaine des Éperviers divise les internautes. Si les partisans du chef de l’État sortant se frottent les mains d’avoir réalisé « un gros coup marketing », dans les rangs de l’opposition la déclaration de soutien a du mal à passer.

Emmanuel Adebayor s’ajoute ainsi à une liste déjà longue de star togolaises ayant choisi « le camp Faure », à l’instar de Toofan, le célèbre duo de chanteurs. Le footballeur a-t-il été payé pour cette vidéo ? Ses détracteurs l’affirment sans preuve. D’autres assurent que le pensionnaire de Tottenham n’a pas besoin d’argent : il fait partie de la short-list des sportifs africains les mieux payés au monde avec un salaire annuel évalué à près de huit millions d’euros par an – hors contrats publicitaires et autres revenus.

L’ancien joueur d’Arsenal, de Manchester City ou encore du Real Madrid a accordé à Jeune Afrique une interview exclusive dans laquelle il explique les motifs de son engagement politique – très rare pour une star du football en activité.

Jeune Afrique : Pourquoi soutenir Faure Gnassingbé ?

Emmanuel Adebayor : Je suis né au Togo à l’époque de son père, feu le président Eyadema. Comme tous les Togolais, j’ai assisté à l’accession au pouvoir en 2005 de Faure Gnassingbé. Comme de nombreux concitoyens sincères et objectifs j’ai vu le pays subir de profonds changements, avec des infrastructures et une paix sociale indiscutable. En digne fils de ce pays, je ne peux qu’encourager celui qui est aux manettes de ce renouveau. Et dans ma vidéo je n’ai fait qu’affirmer publiquement mon choix d’un Togo qui prospère avec l’actuel président.

Pour les partisans de l’opposition, vous avez été « acheté » par le pouvoir…

Les gens passent volontairement sous silence le fait que mon message insiste surtout sur la paix dans le pays. Vous connaissez mieux que moi mon salaire à Tottenham avec lequel je suis toujours sous contrat. Je ne peux pas dire que je suis riche, mais je ne suis pas à plaindre. Tous les jours les Togolais choisissent de voter pour tel ou tel candidat. Je ne pense pas que le président Faure Gnassingbé puisse payer tout ceux qui porteront leur choix sur sa personne le 25 avril. Pour ma part j’analyse la situation actuelle en toute lucidité et je pense que, pour le moment, il reste l’homme de la situation.

Certains pensent aussi que vous préparez votre reconversion dans le monde des affaires au Togo…

J’ai une fondation panafricaine « SEA » [ses initiales, NDLR] qui  s’investit pour le développement au Togo à travers sa jeunesse. Ce projet m’occupera quand viendra l’heure de ma retraite sportive. Je suis en discussions avec des partenaires occidentaux pour qu’ils viennent investir dans l’agriculture, le tourisme et l’entrepreneuriat. Le président Faure a initié la construction de cinq centres de jeunes dont le coût s’élève à plus de deux milliards de F CFA et nous sommes partenaires. Nous apportons des ressources pour permettre à nos frères de se former aux nouvelles technologies. Et je vote Faure pour que ces différents projets puissent se concrétiser pour le plus grand bonheur de cette jeunesse qui cherche à réussir. Voilà mon intérêt à soutenir Faure Gnassingbé.

Vous avez dans le passé été très critique vis-à-vis des autorités togolaises. Aurez-vous encore cette liberté de ton ?

Ceux qui me connaissent savent comment je fonctionne. Nous sommes en démocratie et voter pour un candidat ne peut nous condamner à regarder tout le temps dans la même direction que lui. Je peux jurer que le jour où ça ne se passera pas bien, je le dénoncerai. Pour le reste, je veux que les Togolais sachent que mes efforts sur et en dehors des terrains sont aussi faits pour qu’ils soient fiers de moi. Je souhaite que ce pays que j’aime plus que tout soit un havre de paix et de prospérité pour tous mes concitoyens. Et ce souhait guidera mon action aujourd’hui et demain.

Jeuneafrique.com par Edmond d’Almeida

Togo: Faure Gnassingbé investi par son parti comme candidat à la présidentielle

février 25, 2015

KARA (Togo) – Le président du Togo Faure Gnassingbé a été investi mercredi par son parti comme candidat à la prochaine élection présidentielle fixée au 15 avril, a constaté un journaliste de l’AFP.

La convention nationale a unanimement choisi de vous investir vous, Faure Gnassingbé, comme candidat de notre grand parti, à la prochaine élection présidentielle, a déclaré Georges Aïdam, le premier vice-président du parti UNIR (Union pour la République), dont 700 délégués étaient réunis pour une convention d’investiture à Kara (420 km au nord de Lomé).

Je dis oui, oui parce que je compte sur Dieu, et parce que vous êtes à mes côtés. Je dis oui, car je suis convaincu qu’ensemble, nous saurons nous montrer à la hauteur de la confiance que les Togolais placent en nous, a répondu Faure Gnassingbé.

Faure Gnassingbé a été porté au pouvoir par l’armée en 2005 à la mort de son père, le général Gnassingbé Eyadema. L’opposition et la société civile veulent l’empêcher de briguer un troisième mandat à l’élection prévue le 15 avril. Mais plusieurs candidats de l’opposition entendent se présenter à cette élection à un seul tour.

Le slogan lancé mercredi par la majorité se veut explicite en prenant le contrepied de l’opposition désunie: Quand on est uni, on est fort derrière le président Faure.

Romandie.com avec(©AFP / 25 février 2015 20h23)      

Togo : la présidentielle aura lieu au plus tard le 5 mars, selon la Cour constitutionnelle

février 2, 2015

Abdou Assouma, président de la Cour constitutionnelle.
Abdou Assouma, président de la Cour constitutionnelle. © DR

La Cour constitutionnelle togolaise vient de fixer la tenue de la prochaine présidentielle au plus tard le 5 mars, prenant de court la plupart des acteurs politiques du pays.

C’est par un communiqué publié le 2 février que la Cour constitutionnelle a proposé « selon la loi » que l’élection présidentielle se tienne entre le 17 février et le 5 mars prochains.

Le mandat de Faure Gnassingbé ayant débuté le 4 mai 2010, date de prestation de serment, il doit prendre fin le 3 mai 2015. Selon la Constitution, l’élection présidentielle doit être ouverte 75 jours au plus tôt et 60 jours au plus tard avant la fin du mandat en cours. Ainsi, le scrutin devrait se tenir entre le 17 février et le 5 mars, délai de rigueur.

Un délai raisonnablement tenable ?

La loi demande aux candidats de se faire enregistrer 45 jours avant le scrutin. Or ce délai est déjà dépassé, et le parti au pouvoir n’a toujours (officiellement) pas désigné son candidat.

À quatre semaines du délai imposé par la Constitution, la liste électorale n’est toujours pas arrêtée. Les opérations de révision sont en cours et la Commission électorale peine à rendre public un organigramme précis de ses activités. La réception des candidatures n’est d’ailleurs pas ouverte et on voit mal comment la Cour constitutionnelle pourrait recevoir et valider les candidatures avant l’ouverture de la campagne, qui devrait avoir lieu si on se refaire à son communiqué, au plus tard le 19 février.

Une opposition désarçonnée

« Nous sommes surpris », a déclaré Kafui Adjamagbo-Johnson, ancienne candidate à l’élection présidentielle de 2010. Et pour cause, la majorité de la classe politique s’attendait à ce que ce scrutin se déroule au plus tôt à la fin avril. D’autres leaders de l’opposition souhaitaient un report afin de permettre à l’administration électorale de peaufiner les réglages que les opposants estiment nécessaires pour garantir une élection crédible et transparente.

Des discussions menées par l’ex Premier ministre Agbéyomé Kodjo seraient en cours depuis quelques jours pour parvenir à la désignation d’un candidat unique de l’opposition. De son côté, même s’il ne se prononce pas pour le moment sur sa candidature, Faure Gnassingbé peut compter sur la machine de son parti, l’Union pour la République (Unir), qui est prête pour le porter à tout moment à la victoire.

Jeuneafrique.com par Edmond d’Almeida

Togo: appel à une mobilisation « massive » contre un nouveau mandat du président Gnassingbé

novembre 27, 2014

Togo: appel à une mobilisation 'massive' contre un nouveau mandat du président Gnassingbé
Togo: appel à une mobilisation « massive » contre un nouveau mandat du président Gnassingbé © AFP

Sans doute inspirée par l’exemple burkinabè, l’opposition togolaise a appelé à une manifestation « massive » vendredi à Lomé pour exiger une réforme de la Constitution qui empêcherait que le président Faure Gnassingbé, très probable candidat à sa propre succession, ne puisse se présenter à l’élection prévue l’an prochain.

Cette nouvelle marche de l’opposition et de la société civile doit avoir lieu une semaine après la dispersion d’une manifestation similaire par les forces de l’ordre à coup de gaz lacrymogène et au lendemain d’un appel de l’opposition à engager « un bras de fer » avec le pouvoir.

« Nous appelons les populations de Lomé et de ses environs à sortir massivement demain (vendredi) pour soutenir la manifestation des organisations de défense des droits de l?homme » en faveur des réformes constitutionnelles, a déclaré jeudi à l’AFP Francis Pedro Amuzu, un porte-parole du Combat pour l’Alternance Politique (CAP2015).

Cette coalition réunit huit partis d’opposition autour de Jean-Pierre Fabre, principal candidat de l’opposition, en vue de l’élection de 2015.

Les réformes, dont une limitation du nombre de mandats présidentiels autorisés constitue le point central, ne sont pas « une faveur que le peuple demande au chef de l?Etat » au pouvoir depuis près de 10 ans et qui a succédé à son père, a souligné un des organisateurs de la marche, Me Raphaël Kpandé-Adzaré.

Il s’agit d’un « impératif démocratique », a ajouté à l’AFP le président de la Ligue Togolaise des Droits de l?Homme (LTDH).

En visite au Ghana, le président Gnassingbé a affirmé mardi que la Constitution en vigueur au Togo, qui ne fixe aucune limite au nombre de mandats présidentiels, serait « rigoureusement respectée » et il a laissé entendre qu’il pourrait briguer un troisième quinquennat l’année prochaine.

Le lendemain, le leader de l’opposition, M. Fabre, a promis de « maintenir la pression sur le régime » pour « contraindre (le président) à faire des réformes » avant le scrutin.

Les réformes réclamées de longue date par l’opposition ont déjà été rejetées une fois par le Parlement, où le parti au pouvoir détient la majorité absolue.

Porté au pouvoir par l’armée à la mort de son père, le général Gnassingbé Eyadéma qui a gouverné le Togo d’une main de fer pendant 38 ans, Faure Gnassingbé a remporté en 2005 et 2010 des scrutins présidentiels dont les résultats ont été contestés par l’opposition.

– Un autre Burkina Faso? –

La manifestation de vendredi a été autorisée sur un itinéraire validé par le ministre de l’Administration Gilbert Bawara.

Mais la semaine dernière, à Lomé, les forces de l’ordre avaient tiré des gaz lacrymogènes contre des milliers d’opposants qui brandissaient des pancartes comme « 50 ans pour le père et fils, ça suffit! », ou « deux mandats, ça suffit! », car les manifestants avaient tenté de s’éloigner de l’itinéraire prévu pour rejoindre le Parlement.

Une scène qui n’a pas manqué de provoquer des parallèles avec le Burkina Faso, pays voisin du Togo, où la tentative du président Blaise Compaoré de modifier la Constitution pour se présenter à la présidentielle de l’an prochain a entrainé son renversement fin octobre, après 27 ans de pouvoir.

Le contexte togolais est cependant très différent du contexte burkinabé, estime Gilles Yabi, spécialiste des questions politiques en Afrique de l’Ouest.

D’abord, « il est beaucoup plus facile de bloquer une révision de la Constitution », comme cela a été le cas à Ouagadougou, « que de forcer une réforme de la Constitution », qui plus est a fait l’objet de débats au Parlement, souligne le chercheur basé à Dakar.

En outre, l’opposition togolaise, réunie au sein de trois coalitions, reste très divisée et peine à s’exprimer d’une seule voix, pour faire plier un pouvoir « qui n’est pas aussi fragilisé qu’au Burkina Faso », dit-il, rappelant que le régime dispose toujours d’un grand soutien du nord du pays, région d’origine de la famille Gnassingbé.

Enfin et surtout, ajoute le politologue, l’armée et les forces de sécurité togolaises restent « très contrôlées par le pouvoir ». Ce qu’on disait de l’armée du Burkina avant qu’elle ne lâche le président Compaoré, pourtant un ancien militaire.

Jeuneafrique.com avec AFP

Togo: plusieurs milliers de femmes de l’opposition manifestent à Lomé

septembre 20, 2012
Togo: plusieurs milliers de femmes de l'opposition manifestent à Lomé Togo: plusieurs milliers de femmes de l’opposition manifestent à Lomé © AFP

Plusieurs milliers de femmes habillées de rouge ont défilé jeudi dans les rues de Lomé pour réclamer des réformes politiques.

La marche était organisée par les femmes du collectif « Sauvons le Togo » (CST), à l’origine depuis juin de plusieurs manifestations dans la capitale togolaise, la plupart dispersées par les forces de l’ordre.

Alors qu’une manifestation du collectif, prévue samedi, avait été empêchée par plusieurs dizaines de personnes armées de gourdins et de machettes entraînant des heurts sporadiques, la marche de jeudi a débuté sans incident.

Regroupement de neuf organisations de la société civile et sept partis et mouvements politiques de l’opposition, le collectif réclame notamment le départ du président Faure Gnassingbé.

Il exige également l’abrogation de nouvelles dispositions du code électoral et d’une loi organique portant de 81 à 91 le nombre de députés, en vue des prochaines élections législatives théoriquement prévues en octobre. L’opposition estime qu’elle n’a pas été associée à l’élaboration de ces deux textes, avant leur adoption par l’Assemblée nationale.

Le gouvernement a interdit toute manifestation dans les lieux à forte activité commerciale de la capitale, invoquant des risques pour la sécurité publique et le maintien de l’ordre. L’opposition affirme qu’il s’agit d’étouffer les critiques à l’encontre du régime.

Le Togo a été dirigé d’une main de fer par le général Gnassingbé Eyadéma de 1967 à sa mort en 2005. Porté au pouvoir par l’armée, son fils Faure Gnassingbe lui a succédé en 2005. Il a remporté en 2005 puis 2010 des élections présidentielles dont les résultats ont été contestés par l’opposition.

 Jeuneafrique.com avec AFP