Posts Tagged ‘fdlr’

RDC-Rwanda : le chef militaire des FDLR, Sylvestre Mudacumura, tué dans le Nord-Kivu

septembre 18, 2019

Des soldats des Forces armées de la RDC, lors d’une opération contre les rebelles rwandais des FDLR, en février 2015 dans le Sud-Kivu. © Photo MONUSCO/Abel Kavanagh

 

Visé par un mandat d’arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) depuis 2012, le chef militaire des rebelles hutus des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda (FDLR), Sylvestre Mudacumura, a été tué dans la nuit de mardi à mercredi dans la chefferie de Bwito, dans le Nord-Kivu, selon plusieurs sources sécuritaires congolaises.

Fin de cavale pour Sylvestre Mudacumura. Visé par un mandat d’arrêt internationale de la CPI depuis le 13 juillet 2012 pour des crimes de guerre commis entre janvier 2009 et septembre 2010 dans les Kivus, la mort du chef militaire des rebelles FDLR a été confirmée par des sources sécuritaires congolaises.

Il a été tué dans la nuit du mardi 17 au mercredi 18 septembre au cours d’un raid dont les circonstances restent floues. « Il a été neutralisé avec ses lieutenants par les forces armées », affirme à Jeune Afrique le général Richard Kasonga, porte-parole de l’armée congolaise, niant par la même occasion des rumeurs faisant état de l’intervention de la milice NDC-R (Nduma Defense of Congo-Rénové) du général Guidon Shimiray Mwissa dans cette opération.

Né au Rwanda, cet ex-garde du président Juvénal Habyarimana et ancien gradé des Forces armées rwandaises (FAR) , impliquées dans les massacres commis lors du génocide des Tutsi au Rwanda, a été tué dans la chefferie de Bwito, territoire de Rutshuru proche du Parc National des Virungas, fief depuis plusieurs années des FDLR.

Les FDLR en difficulté

Après la mort en avril dernier, en Allemagne, de son chef politique Ignace Murwanashyaka, où encore l’extradition vers Kigali de deux de ses cadres arrêtés en RDC en décembre, le mouvement rebelle, en difficulté depuis plusieurs mois dans les Kivus, subit là un nouveau coup dur, qui intervient après plusieurs affrontements avec les FARDC et des mouvements rebelles locaux.

« La neutralisation de Sylvestre Mudacumura est une bonne nouvelle pour l’armée Congolaise, car il était à la tête de la branche radicale [des FLDR] qui s’est opposée au rapatriement volontaire au Rwanda. Sa neutralisation est un signal fort pour les autres rebelles qui hésitent à se rendre », s’est félicité le général Richard Kasonga, porte-parole de l’armée congolaise.

Fin novembre 2018, les autorités congolaises avait annoncé la fin du rapatriement des combattants rwandais du FDLR cantonnés depuis quatre ans dans des camps en RDC, et la fermeture de tous les camps de transit. La capacité de force de frappe des FDLR et le nombre de combattants restant actifs est incertain, alors que plusieurs dissidences ont éclaté au sein du mouvement.

Kigali accuse toujours les FDLR de mener des attaques sur son territoire, notamment celle qui a frappé le district de Rubavu, le 9 décembre 2018, et d’entretenir des contacts à Kampala. Un discours alimenté par Kinshasa qui, dans un lettre adressée à Leïla Zerrougui en janvier dernier, avait accusé les rebelles du FDLR de « comploter avec d’autres groupes rwandais, dont le parti de l’opposition Rwanda National Congress (RNC) du général Kayumba Nyamwasa, pour déstabiliser le pouvoir de Paul Kagame depuis le territoire congolais ».

Jeuneafrique.com par Romain Gras 

 

RDC: transfert à Kinshasa d’un chef rebelle rwandais arrêté dans l’est

mai 6, 2016

Kinshasa – Le gouvernement congolais a annoncé vendredi le transfert à Kinshasa du chef adjoint des rebelles hutu rwandais des Forces démocratiques pour la libération du Rwanda (FDLR) arrêté il y quelques jours dans l’est de la République démocratique du Congo.

Léopold Mujyambere, chef adjoint des FDLR a été transféré jeudi à Kinshasa, après son arrestation il y a trois ou quatre jours à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu (est), a déclaré à l’AFP le ministre des Médias Lambert Mende.

Son arrestation a eu lieu dans des circonstances fortuites à Goma, lors d’un contrôle de routine au port, a précisé M. Mende, ajoutant que le dossier sera soumis à la justice (…) pour entamer la procédure du transfèrement vers le Rwanda.

En mars, un autre chef FDLR, Ladislas Ntaganzwa, arrêté dans la province du Nord-Kivu en décembre, avait été remis par les autorités congolaises au Comité de suivi des tribunaux pénaux internationaux de l’ONU avant son transfert au Rwanda.

C’est un pas dans la bonne direction, a déclaré le ministre rwandais de la Justice Johnston Busingye, qui souhaite que M. Mujyambere soit transféré au Rwanda par les autorités congolaises, afin que la justice lui soit appliquée. Le ministre a toutefois regretté que la RDC n’ait pas encore saisi officiellement Kigali.

Les FDLR, des rebelles hutu rwandais dont un certain nombre de chefs et d’anciens combattants, sont présents dans l’est de la RDC et recherchés par la justice internationale pour leur rôle présumé dans le génocide des Tutsi en 1994 au Rwanda.

Opposés au président rwandais Paul Kagame, dont la prise du pouvoir à Kigali en juillet 1994 mit fin au génocide, les FDLR sont accusés de commettre régulièrement de nombreuses violations des droits de l’homme en RDC, où ils ont pris racine au fil des ans.

En février 2015, l’armée congolaise avait annoncé une offensive destinée à libérer le territoire national de ces rebelles disséminés au Nord-Kivu, au Sud-Kivu et dans le nord de la province du Katanga.

Kigali a soutenu une succession de rébellions à dominantes tutsi dans l’est congolais et Kinshasa accuse régulièrement le Rwanda de déstabiliser sa façade orientale.

Le gouvernement rwandais, de son côté, accuse Kinshasa de ne rien faire pour mater les FDLR, qu’il considère toujours comme une menace stratégique importante, en dépit du fait que ce mouvement rebelle n’a pas lancé d’offensive majeure sur le sol rwandais depuis des années.

Romandie.com avec(©AFP / 06 mai 2016 19h08)

Kigali accuse les rebelles hutu des FDLR d’avoir attaqué un poste de police rwandais

avril 16, 2016

Kigali – Le Rwanda a accusé samedi des rebelles hutu rwandais des FDLR en provenance de la République démocratique du Congo (RDC) voisine d’avoir attaqué un poste de police dans l’ouest du pays, quelques semaines après avoir déjà dénoncé une première incursion sur son sol.

Dans la nuit du 15 au 16 avril 2016, des présumés éléments terroristes FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda) ont infiltré notre pays depuis la République démocratique du Congo et ont attaqué un poste de la police nationale rwandaise dans le district de Rubavu, secteur de Bugeshi, a dénoncé dans un communiqué le lieutenant-colonel René Ngendahimana, porte-parole adjoint de l’armée rwandaise.

Les assaillants ont été repoussés en RDC par les forces de sécurité rwandaises et la situation sur le terrain est totalement sous contrôle, a ajouté M. Ngendahimana, sans préciser le nombre d’assaillants présumés, ni s’il y avait eu des victimes.

Le 24 mars, l’armée rwandaise avait déjà assuré avoir été attaquée dans le même district par des hommes armés vêtus d’uniformes de l’armée congolaise, et avait indiqué avoir abattu l’un d’entre eux.

Cette attaque avait ensuite été attribuée aux FDLR par le président rwandais Paul Kagame, dans une interview à l’hebdomadaire Jeune Afrique.

Les FDLR sont présents dans l’est de la RDC depuis la fin du génocide au Rwanda en 1994, au cours duquel environ 800.000 personnes ont été tuées, essentiellement parmi la minorité tutsi.

Opposés à M. Kagame, qui a pris le pouvoir à l’issue des massacres, les FDLR sont toujours considérés par Kigali comme une menace stratégique majeure, même s’ils n’ont mené aucune action d’envergure en territoire rwandais depuis plusieurs années.

La présence de cette rébellion rwandaise dans l’est de la RDC empoisonne les relations entre les deux pays. Le Rwanda a envahi son voisin par deux fois, directement ou par milices interposées lors des deux guerres du Congo (1996-1997 et 1998-2003).

Après ces deux conflits qui ont laissé la RDC exsangue, Kigali a soutenu une succession de rébellions à dominantes tutsi dans l’est congolais, et Kinshasa accuse régulièrement le Rwanda de déstabiliser sa façade orientale.

De son côté, le gouvernement rwandais reproche aux autorités congolaises de ne rien faire pour mater les FDLR, voire de les soutenir.

Le 30 mars, le Conseil de sécurité des Nations unies a voté une nouvelle résolution renouvelant pour un an le mandat de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco).

Cette résolution demande que les opérations conjointes des FARDC (armée congolaise, ndlr) et de la Monusco, conformément à son mandat, reprennent de toute urgence et que tous les efforts possibles soient faits pour neutraliser les FDLR et les autres groupes armés.

La coopération dans la traque de ces rebelles était suspendue depuis février 2015, l’ONU reprochant à Kinshasa d’avoir nommé pour mener les opérations deux généraux soupçonnés de graves violations des droits de l’homme.

Lors d’une conférence de presse samedi à Kinshasa, le chef de la Monusco, Maman Sambo Sidikou, a reconnu que la coopération n’a pas repris entre les Casques bleus et les FARDC en ce qui concerne la traque des FDLR, mais que la planification est en cours, les instructions ont été données pour la reprise de la coopération.

Romandie.com avec(©AFP / 16 avril 2016 19h28)

RDC : Kabila veut-il réellement lutter contre les FDLR ?

février 16, 2015

Joseph Kabila, le 3 février 2015 à Bata, en Guinée équatoriale.
Joseph Kabila, le 3 février 2015 à Bata, en Guinée équatoriale. © AFP/Carl De Souza

Le gouvernement congolais a annoncé dimanche qu’il renonçait à l’aide des Nations unies dans son offensive annoncée contre les rebelles hutus rwandais actifs dans l’est de la République démocratique du Congo. Explications.

Kinshasa dit stop

« La République démocratique du Congo vient de renoncer à l’aide de la Monusco » (Mission des Nations unies pour la stabilisation en RDC), a déclaré dimanche 15 février le porte-parole du gouvernement congolais, Lambert Mende, sur la télévision publique nationale. « Le président a tenu à rappeler que la République démocratique du Congo était un État souverain », a ajouté Lambert  Mende.

L’annonce a été faite dimanche par le chef de l’État, Joseph Kabila, lors d’une réunion avec 18 ambassadeurs de plusieurs pays en RDC et le chef de la Monusco, Martin Kobler.

Pourquoi ce sursaut de nationalisme pour un gouvernement qui ne parvient pas à contrôler l’ensemble du territoire placé sous sa protection ? En fait, c’est aussi du côté de l’ONU que provient le blocage. Samedi, un haut responsable de l’ONU à New York avait déclaré que la Monusco avait « effectivement mis fin à son soutien aux FARDC » (Forces armées de la RDC). La raison : Kinshasa avait dépassé la date limite du 13 février qui lui avait été imposée pour remplacer deux généraux nommés fin janvier et avec lesquels la Monusco dit ne pas pouvoir travailler.

Deux généraux au cœur de la polémique

Les deux hommes au cœur de la discorde sont les généraux de brigade Bernard Mandefu, chef de l’opération Sokola 2 chargée de lutter contre les groupes armés dans le sud de la province du Nord-Kivu, et donc en premier lieu contre les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), et le général Sikabwe Fall, chef de la région militaire du Nord-Kivu.

Avant d’être nommé à la 21e région militaire, le général Fall avait dirigé la zone opérationnelle de l’Ituri pendant plus de 4 ans. Il a notamment conduit les opérations militaires dénommées « Safisha [Nettoyez] » contre les miliciens de la Force de résistance patriotique de l’Ituri (FRPI).

L’ONU, qui ne peut travailler avec des personnes qu’elle suspectent de crimes de guerre ou contre l’humanité, les accuse de s’être rendus coupables par le passé de graves violations des droits de l’Homme. Mais elle n’a jamais voulu dire publiquement ce qu’elle leur reproche exactement, ce qui n’aidera pas à calmer les accusations de complicité au moins passive avec les FDLR qui visent l’ONU, essentiellement du côté de Kigali.

Complicités au sein des FARDC ?

Mais Kinshasa, qui tergiverse depuis des mois sur la question du désarmement des FDLR, est aussi soupçonné par les Rwandais de manipuler les FDLR. Alors que l’on attendait le lancement d’une offensive conjointe FARDC-Monusco contre les FDLR, Kabila a refusé de donner son aval à une telle opération et l’armée a annoncé le 29 janvier qu’elle allait passer seule à l’offensive, comptant cependant sur un soutien logistique, stratégique et opérationnel de la part de la Monusco. Pour expliquer cette décision de faire cavalier seul, des officiels congolais estiment que l’ONU avait à tort accusé Kinshasa d’être complice des FDLR.

Plusieurs diplomates et analystes doutent que Kinshasa ait réellement l’intention de désarmer par la force les FDLR, qui ne compteraient plus aujourd’hui qu’en environ 1 500 à 2 000 combattants disséminés essentiellement au Nord et au Sud-Kivu. L’offensive n’a toujours pas réellement démarrée sur le terrain, malgré les assertions de Kinshasa.

La milice qui n’a plus lancé d’offensive sérieuse contre le Rwanda depuis le début de la décennie 2000 est régulièrement accusée de crimes graves contre les populations civiles congolaises et de tirer ses ressources de trafics de minerais ou de bois dont les Kivus regorgent, avec la complicité locale de certains officiers congolais.

Jeuneafrique.com avec AFP

RDC: l’armée annonce le lancement d’une offensive contre les rebelles rwandais

janvier 29, 2015

Beni (RD Congo) – L’armée congolaise a annoncé jeudi le lancement d’une offensive contre les rebelles hutu rwandais dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), planifiée par elle seule et non conjointement avec les Nations unies, comme prévu.

Nous lançons ce jour de nouvelles opérations contre les FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), a déclaré à la presse le général d’armée Didier Etumba à Beni, dans le nord de la province du Nord-Kivu, déchirée par les conflits armés depuis plus de 20 ans.

C’est une opération des FARDC (Forces armées de la RDC), a ajouté le général Etumba, ce sont les FARDC qui ont fait le plan.

Ce n’est pas une opération conjointe FARDC-Monusco, tout a été planifié par les FARDC, a confirmé le général de corps d’armée brésilien Carlos Alberto dos Santos Cruz, commandant de la Force militaire de la Mission de l’ONU au Congo (Monusco).

Le gouvernement congolais et la communauté internationale avaient donné jusqu’au 2 janvier aux FDLR pour déposer les armes et se rendre, faute de quoi ils s’exposeraient à un désarmement forcé.

Le groupe rebelle n’a pas répondu à cette injonction. Le président congolais Joseph Kabila était sous forte pression internationale depuis plusieurs semaines pour donner son feu vert au plan d’opération conjoint établi par les FARDC et la Monusco.

Mais selon une source militaire, le chef de l’État n’a pas signé l’ordre d’attaquer conformément à ce plan.

L’annonce de l’offensive survient à la veille d’un sommet des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine, où la question de la stabilisation de l’est de la RDC sera abordée.

Plusieurs experts et diplomates doutent de la détermination de Kinshasa à lutter contre les FDLR, opposées au régime du président rwandais Paul Kagame.

Plusieurs chefs des FDLR sont accusés d’avoir participé au génocide de 1994 contre les Tutsi au Rwanda et sont recherchés par la justice internationale et par Kigali.

Romandie.com avec(©AFP / 29 janvier 2015 13h54)

Rwanda : des membres des FDLR condamnés à de la prison ferme en Allemagne

décembre 6, 2014

Des membres des FDLR dans l'est de la RDC, près de Goma, le 27 novembre 2008.
Des membres des FDLR dans l’est de la RDC, près de Goma, le 27 novembre 2008. © AFP

Trois Allemands d’origine rwandaise ont été condamnés vendredi à des peines de 4 à 2 ans de prison ferme pour appartenance ou soutien aux rebelles hutu rwandais des FDLR (Forces démocratiques de libération du Rwanda), a annoncé un tribunal allemand.

Les deux premiers, identifiés comme Bernard T., 51 ans et Felicien B., 45 ans, ont été condamnés respectivement à 4 et 3 ans de prison pour appartenance aux FDLR, le troisième, Jean Bosco U., 68 ans, à deux ans pour avoir soutenu l’organisation, a précisé le tribunal de Düsseldorf (ouest) dans un communiqué.

Ils avaient été arrêtés le 5 décembre 2012 à Bonn et à Cologne (ouest). Ils avaient reconnu les faits. Tous trois peuvent encore faire appel. Ils ont été reconnus coupables notamment d’avoir créé ou soutenu une cellule des FDLR en Allemagne, pour remplacer le chef de la rébellion rwandaise hutu (FDLR), Ignace Murwanashyaka et de son bras droit Straton Musoni, après leur arrestation en novembre 2009, a-t-il ajouté.

Ces deux hommes sont jugés à Stuttgart (ouest) depuis mai 2011 pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre en République démocratique du Congo (RDC) en 2008 et 2009. Ils sont accusés d’avoir dirigé « une organisation terroriste » étrangère et d’avoir piloté à distance de multiples exactions commises par les FDLR contre des centaines de civils dans l’est de la RDC où elles sont basées: plus de 200 meurtres, de très nombreux viols, pillages et incendies de village, le recrutement d’enfants-soldats, notamment.

Les trois militants condamnés vendredi ont ainsi écrit plusieurs communiqués du FDLR et les ont diffusés, faisant la propagande cette organisation, justifiant ou niant les crimes commis par leurs milices en RDC.

Jeuneafrique.com avec AFP

Dans l’est de la RDC, reddition d’une centaine de rebelles hutu rwandais

mai 30, 2014
Dans l'est de la RDC, reddition d'une centaine de rebelles hutu rwandais © AFP

Dans l’est de la RDC, reddition d’une centaine de rebelles hutu rwandais © AFP

Une centaine de rebelles hutu rwandais des FDLR se sont rendus avec leurs armes vendredi dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), un premier geste censé initier un processus de reddition attendu depuis 20 ans.

Réfugiés dans l’est de la RDC depuis 1994, les rebelles des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) sont accusés d’avoir participé au génocide des Tutsi, qui a fait au moins 800. 000 morts selon l’ONU.

La prudence reste toutefois de mise: de précédentes initiatives pour régler la question des FDLR sont restées sans suite.

La cérémonie s’est déroulée dans la cour d’une école primaire de Kateku, petite localité agricole à environ 220 kilomètres au nord de Goma, la capitale de la province du Nord-Kivu.

En majorité jeunes, et apparemment en bonne forme dans leurs joggings et T-shirts, les 105 hommes qui se sont rendus vendredi, présentés comme rwandais par le « général-major » Victor Biringiro, président par intérim des FDLR, ont remis 100 armes, dont 12 armes lourdes.

Alors que les ex-combattants demandaient à être cantonnés avec femmes et enfants, ils ont été emmenés seuls vers la localité de Kanyabahonga, au sud de Kateku, à bord de camions de la mission de l’ONU, la Monusco. Mais ils doivent y être rejoints par leurs familles « dans 48 heures », a déclaré à l’AFP le général Delphin Kahimbi, qui supervise la reddition pour le compte de l’armée congolaise.

Fin 2013, les FDLR avaient annoncé qu’elles déposeraient les armes après l’ouverture de négociations avec le Rwanda. Mais Kigali, en pleine commémoration des 20 ans du génocide, a refusé de dialoguer avec la rébellion, dont le chef Sylvestre Mudacumura, recherché par la Cour pénale internationale (CPI) pour crimes de guerre, court toujours.

Le 18 avril, les FDLR, qui comptent dans leurs rangs des Congolais, ont finalement annoncé vouloir rendre des armes et remettre des « ex-combattants importants » à la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC), afin de « se consacrer à la lutte politique ».

– « 22 jours » pour réussir? –

« La communauté internationale est interpellée » afin que se mettent en place « un espace libre et sécurisé et l’organisation d’un dialogue franc, sincère pour un règlement pacifique et définitif du problème rwandais », a plaidé le « général-major » Biringiro durant la cérémonie.

Y assistaient le vice-gouverneur provincial Feller Lutaichirwa, le lieutenant-colonel Omari Majani de la SADC et Tom Young, représentant de l’envoyée spéciale de l’ONU pour la région des Grands Lacs, Mary Robinson.

« Nous considérons que ces hommes ayant lâché les armes méritent d’être sécurisés. (. . . ) Le gouvernement de la République vous offre la sécurité », a lancé M. Lutaichirwa, dont la province est déchirée depuis presque 20 ans par des conflits chroniques.

Les FDLR, très affaiblies ces dernières années, comptent environ 1. 500 rebelles selon l’ONU, Kigali avançant le chiffre de 4. 000. Elles sont surtout disséminées dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, où elles sont accusées de graves exactions (viols, meurtres, pillages, enrôlements d’enfants. . . ) contre les civils.

Joint par téléphone à Goma, le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku, a affirmé que la cérémonie de vendredi doit être la « première vague » d’un processus de reddition censé être bouclé « d’ici 22 jours ».

Selon lui, l’objectif est d’obtenir la reddition de « 800 combattants » au Nord-Kivu et de « 600 » au Sud-Kivu, de les regrouper à Walikale, à l’ouest de Goma, puis de les transférer dans un site de « relocalisation provisoire » à Irebu, dans la province de l’Équateur (ouest de la RDC), où ils pourront choisir de « retourner au Rwanda ou demander asile ».

Pourquoi les éloigner autant de l’est de la RDC? Il s’agit de ne pas donner un « prétexte » à Kigali, qui pourrait accuser la RDC d' »entraîner » ces éléments FDLR « pour mener une éventuelle attaque » s’ils restaient dans la zone, a expliqué le gouverneur.

Depuis des années, la RDC et le Rwanda s’accusent mutuellement d’instrumentaliser les FDLR.

Présent à la cérémonie, Me Dellyco Mbambu, responsable de l’association Cercle international pour la défense des droits de l’Homme et la paix (CIDDHOP), a appelé à assurer de bonnes conditions de cantonnement aux ex-rebelles, pour qu’ils ne s’enfuient pas comme par le passé. « Si le gouvernement veut bien pacifier la zone, avoir une paix durable, il faut qu’il les place dans de bonne conditions ».

Mais les autorités espèrent que le processus est bel et bien lancé, alors que l’armée et les Casques bleus promettent depuis plusieurs mois de « neutraliser » les FDLR.

« Avec la remise des armes vous offrez à la RDC la paix. Le gouvernement de la République vous offre la sécurité », a lancé aux ex-combattants le vice-gouverneur provincial Feller Lutaichirwa.

Jeuneafrique.com

RDC : le général Amisi, numéro deux des FARDC, accusé par l’ONU de vendre des armes aux rebelles dans l’Est

novembre 22, 2012
Le général Gabriel Amisi, numéro deux de l'armée congolaise. Le général Gabriel Amisi, numéro deux de l’armée congolaise. © AFP

Le rapport final de l’ONU sur la RDC, publié le 21 novembre, ne va pas arranger les affaires de l’armée congolaise. Menée par des experts indépendants, l’enquête révèle ainsi que le général Amisi, chef d’état-major des forces terrestres, dirigerait en sous-main un réseau de vente d’armes destinées aux mouvements rebelles de l’est de la RDC. Une accusation qui pourrait fragiliser un peu plus le président Kabila.

Alors qu’elle vient de subir une série de « revers » à Goma, prise par le M23 sans véritables combats, l’armée congolaise est une nouvelle fois pointée du doigt par les Nations unies. Dans un rapport publié mercredi 21 novembre, l’organisation accuse ainsi l’une des principales figures des FARDC d’alimenter en armes des groupes rebelles de l’est du pays, sans que le M23 ne soit pour autant cité.

« Le général Gabriel Amisi [chef d’état-major des forces terrestres, NDLR] supervise un réseau de distribution d’armement pour les braconniers et les groupes armés, incluant Raïa Mutomboki », explique le document, qui mentionne ainsi l’une des milices locales. Laquelle serait responsable, avec les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR, actives à l’est de la RDC), de la mort de plus de 260 civils, en novembre au Nord-Kivu, selon l’ONU.

Influent à Kinshasa

Le chef de l’armée de terre congolaise est également accusé d’avoir fourni 300 fusils d’assaut AK47 au groupe Nyatura, agissant également dans l’est de la RDC. Selon l’ONU, le réseau se déploie jusqu’au Congo-Brazzaville où les munitions sont achetées. Elles sont ensuite acheminées clandestinement jusqu’à Kinshasa puis transportées à l’Est grâce à de nombreux collaborateurs, dont certains sont membres de la famille du général Amisi.

Ancien rebelle ayant intégré l’armée congolaise, Gabriel Amisi avait déjà été accusé par des organisations locales et internationales de défense des droits de l’homme d’avoir été directement impliqué dans des crimes de guerre. Aujourd’hui numéro deux dans la chaîne de commandement militaire des forces congolaises, il est considéré comme l’une des personnalités les plus influentes auprès de Joseph Kabila.

Jeuneafrique.com par Patrick  Olivier 

RDC: le Rwanda refuse de récupérer des mutins du M23 qui avaient déserté

juillet 14, 2012
RDC: le Rwanda refuse de récupérer des mutins du M23 qui avaient déserté RDC: le Rwanda refuse de récupérer des mutins du M23 qui avaient déserté © AFP

Le Rwanda a refusé samedi à la frontière à Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo, de récupérer 24 mutins du M23, présumés Rwandais, qui devaient lui être remis par l’ONU où les mutins s’étaient rendus après avoir déserté, a-t-on appris auprès de l’ONU.

Les 24 mutins s’étaient rendus en mai à la Mission de l’ONU en RDC (Monusco) après avoir quitté les rangs du Mouvement du 23 mars (M23) dans la province du Nord-Kivu.

Ils avaient à l’époque déclaré à la Monusco être des citoyens rwandais, qu’ils avaient été recrutés au Rwanda avant d’être envoyés en RDC pour rejoindre le M23.

La Monusco les a ramenés samedi à la frontière pour les remettre aux autorités rwandaises, mais celles-ci ont refusé de les récupérer en expliquant qu’elles « ne pouvaient pas prendre des gens du M23 », a déclaré à l’AFP un porte-parole de la Monusco à Goma.

Les services rwandais ont en revanche accepté de récupérer sept combattants de la rébellion hutu rwandaise des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), actives dans l’est de la RDC, ramenés par l’ONU en même temps que les mutins, selon la même source.

Les déclarations des mutins en mai à l’ONU constituaient les premières informations selon lesquelles le M23 bénéficiait d’un appui venant du Rwanda.

Des rapports de l’ONG Human Rights Watch (HRW) puis d’experts de l’ONU ont ensuite confirmé que le M23 avait reçu une « aide directe » (armes, munitions, recrues. . . ) de la part de hauts responsables rwandais, dont le ministre de la Défense, le général James Kabarebe, et le chef d’état-major des armées, le général Charles Kayonga.

Kigali a toujours démenti tout soutien aux mutins.

Le M23 est formé principalement d’ex-combattants de la rébellion tutsi congolaise du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), intégrés dans l’armée congolaise dans le cadre d’un accord de paix avec Kinshasa le 23 mars 2009, dont ils réclament la pleine application. Le CNDP étaient soutenu par le Rwanda.

Les mutins, qui s’opposent depuis mai à l’armée congolaise dans l’est du Nord-Kivu où ils ont leurs bases dans le parc national des Virunga, frontalier avec le Rwanda et l’Ouganda. Ils ont récemment pris plusieurs villes de la province près de ces bases.

Jeuneafrique.com avec AFP