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Le jour où Papa Wemba est mort sur scène, par A’Salfo

décembre 26, 2021
Papa Wemba sur la scène du Femua, à Abidjan, le 24 avril 2016 © AFP

Le 24 avril 2016, l’icône de la musique congolaise s’effondre en plein concert, à Abidjan. Organisateur du festival où il se produisait, Salif Traoré, dit A’Salfo, du groupe Magic System, était aux premières loges.

Quelques heures avant qu’il ne monte sur scène, je suis passé voir Papa Wemba dans sa loge. J’avais l’impression de voir un footballeur qui s’apprêtait à entrer sur le terrain. Il était en train de s’échauffer, alternant les étirements et les mouvements de fitness. Il était en pleine forme et me l’avait dit : il était très heureux d’être à l’affiche du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Femua). Quand je le lui avais proposé quelques mois plus tôt, il n’avait pas hésité. Il avait même révélé sa présence plus tôt que prévu, alors que nous souhaitions entretenir le suspense. Cela faisait si longtemps qu’il n’avait pas chanté à Abidjan !

Papa, c’était notre idole, la superstar de cette édition. Alors ce 24 avril, il était bien sûr le dernier à monter sur scène. La nuit était avancée quand il a commencé à chanter, avec sa grande veste blanche et noire et son haut chapeau rouge. Un super show avec ses danseuses, comme toujours. Moi, j’étais juste derrière la scène, dans une loge, j’entendais tout. La rumba, sa voix incroyable, la clameur du public. On était heureux.

« Rien, sinon le silence »

Il était près de 5h30 du matin, j’étais en interview avec un journaliste. Je me souviens qu’il venait de me demander quel bilan je tirais de cette édition du Femua. C’était comme prémonitoire, car je lui avais dit : « Je ne peux pas répondre tant que ce n’est pas fini ». Quelques instant plus tard, la musique s’est coupée. Un étrange silence s’est installé. Il y avait 10 000 personnes, des techniciens, des danseurs, un chanteur, mais c’est comme si tout à coup, il n’y avait plus personne. Rien, sinon le silence.

Quelqu’un – je ne sais même plus qui tant ces instants sont confus – m’a dit : « Il y a un problème ». J’ai accouru sur scène. J’ai vu Papa Wemba allongé par terre, avec l’équipe médicale autour de lui. Le médecin m’a dit qu’ils l’évacuaient. Ils l’ont installé dans l’ambulance, que j’ai suivie avec ma voiture jusqu’à l’hôpital de l’Hôtel Dieu de Treichville.

TOUT S’EST EFFONDRÉ AUTOUR DE MOI, J’AI EU L’IMPRESSION DE CHAVIRER

L’attente a débuté. C’était dur, mais je pensais que c’était un petit malaise, un coup de fatigue. Je ne pouvais imaginer que quelque chose de grave était en train de se passer. Dans le hall de l’hôpital, j’étais avec Cornely Malongi, le manager de Papa Wemba, et Bazoumana Coulibaly, collaborateur de Hamed Bakayoko, alors ministre de l’Intérieur, qui était ce soir-là au concert, quand un médecin est arrivé. Il était 6h30 du matin. Il m’a appelé et on s’est tous levés, mais il a insisté : il voulait me voir seul.

La montre de Papa Wemba

On s’est mis à l’écart, il a glissé la main dans la poche de sa tunique blanche et il en a sorti la montre de Papa Wemba. J’entends encore ses mots. Il m’a dit : « C’est fini. Le Vieux a décidé de quitter cette terre à Abidjan. » Tout s’est effondré autour de moi, j’ai eu l’impression de chavirer. La demi-heure qui a suivi a été très longue. Je ne pouvais rien dire à personne, il fallait que je prévienne les autorités et la famille. J’ai essayé d’appeler le ministre de la Culture, Maurice Bandaman, mais il n’a pas répondu. J’ai tenté de joindre Hamed Bakayoko, qui était un fan de musique, il n’a pas décroché. Tout le monde dormait.

« Hamed » a été le premier à me rappeler, quelques minutes plus tard. Il m’a rassuré, m’a dit que le président Ouattara allait prévenir Joseph Kabila, le chef de l’État congolais. On a appelé les proches de Papa Wemba, et puis très vite, il a fallu préparer un communiqué. C’était un dimanche matin, les gens allaient se réveiller et tout le monde allait s’interroger. Avec Aby Raoul, le maire de la commune de Marcory, le journaliste Claudy Siar et Serge Fattoh, l’animateur du Femua, on a pesé chaque mot. À 11 h pile, on l’a annoncé : Papa Wemba, le baobab de la rumba, est mort. À y repenser, j’en ai encore la chair de poule. »

Avec Jeune Afrique par Anna Sylvestre-Treiner

Côte d’Ivoire : « Le Femua relancera les activités culturelles du pays »

septembre 9, 2021

A’Salfo, le chanteur du groupe Magic System, lors de l’ouverture du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Femua) à Abidjan le 12 avril 2013.

Après une annulation et un report pour cause de pandémie mondiale, la 13e édition du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo lancé par A’Salfo bat son plein à Abidjan, et ce, jusqu’au 12 septembre.

Hors de question d’annuler cette édition. Il aura fallu un mois à l’équipe du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Femua) pour revoir la programmation et mettre sur pied ce 13e millésime.

Cinq mois après son report en avril 2021, les constructions gonflables peuvent enfin flotter sur le terrain de l’Institut de la jeunesse et des sports du petit village d’Anoumabo situé dans la commune de Marcory, là où A’Salfo, commissaire général de l’événement et leader de Magic System, a grandi.

Répercussions sur les populations

Pensés en marge des concerts, les volets « kids » et jeunesse font partie des rendez-vous phares de cet événement qui se veut avant tout social. « On a mis les bouchées doubles pour que le Femua ait des répercussions sur les populations », glisse Salif Traoré, de son vrai nom.

L’UN DES PLUS GRANDS RASSEMBLEMENTS DU GENRE EN AFRIQUE DE L’OUEST

Cette année, deux écoles ont pu être offertes à l’État avec le soutien de l’Union Européenne et de l’Office National de la Population (ONP). Un projet d’une enveloppe estimée entre 80 000 et 100 000 euros pour chaque établissement, qui pourront accueillir les élèves dès la rentrée 2022 dans les communes de Vavoua et de Tanda situées au nord d’Abidjan. Les premières pierres sont posées. Les festivités peuvent commencer.https://www.youtube.com/embed/iWmRoMZZ98Y?start=5&feature=oembed

Réunissant quelque 100 000 visiteurs chaque année, le festival est l’un des plus grands rassemblements du genre en Afrique de l’Ouest. Malgré la pandémie mondiale, le public est bel et bien au rendez-vous. L’occasion pour son initiateur de sensibiliser les festivaliers. Aux côtés des stands de Bocks brassées localement vient se loger un pavillon de vaccination. « La réticence envers le Covid-19 est très grande en Côte d’Ivoire, surtout auprès des jeunes », regrette A’Salfo.

Séduire les plus jeunes par le sport

Prouver que la culture peut vivre malgré le contexte sanitaire, c’est l’un des objectifs que s’est fixé la star du zouglou, qui le soutient : « le Femua relancera les activités culturelles du pays ». C’est aussi via le volet sportif que la manifestation a su séduire les plus jeunes. Les gamins des environs ont repris leur année scolaire. Et frappent le ballon sur le terrain de l’INJS en attendant que les concerts commencent.

VOIR UN KOFFI OLOMIDÉ QUI A TRENTE ANS DE CARRIÈRE JOUER AUX CÔTÉS D’UN JEUNE QUI N’A MÊME PAS ENCORE SORTI UN ALBUM

« Le sport comme la musique sont des facteurs de rapprochement », observe celui qui est aussi président de la Fondation Magic System. « Cet événement est rassembleur, observe Mory Touré, promoteur de la web-radio Afrika qui répond chaque année présent au festival depuis sa création en 2008. Il a été monté au moment où la Côte d’Ivoire sortait de la crise. Le temps d’un événement, les velléités socio-économiques disparaissent. »

Mélange des genres

Les musiques urbaines se mêlent aux sonorités traditionnelles, la nouvelle génération côtoie des artistes installés qui n’ont plus à faire leurs preuves… La programmation se veut, elle aussi, sans cloison. « Je suis vraiment heureux de faire mon premier Femua, de jouer en live aux côtés des plus grands », confie Ariel Sheney, ex-poulain de feu DJ Arafat, la veille de son concert. « Le Femua, c’est voir un Koffi Olomidé qui a trente ans de carrière jouer aux côtés d’un jeune qui n’a même pas encore sorti un album », résume Mory Touré.

Au total, 13 pays sont représentés cette année, avec le Sénégal en invité d’honneur. « Renforcer les liens entre les pays frères est devenu notre ambition », martèle A’Salfo. Mais aussi ceux avec l’Europe. Aux côtés des stars locales et du continent venues du Sénégal comme Pape Diouf, l’Espagne et le Portugal défendront aussi leurs couleurs sur la grande scène. Preuve que les frontières sont bel et bien ouvertes.

Avec Jeune Afrique par Eva Sauphie

La veuve de Papa Wemba à Abidjan, hommage musical prévu mercredi

avril 25, 2016

Veuve Papa Wemba, Maman Amazone est arrivée à Abidjan

Abidjan – La Côte d’Ivoire va rendre mercredi un hommage musical au roi de la rumba congolaise Papa Wemba, décédé dimanche à Abidjan, où une délégation est arrivée de République démocratique du Congo pour organiser le rapatriement du corps et les obsèques, ont déclaré des responsables.

Une grande veillée artistique pour rendre hommage à l’illustre disparu est prévue dans la nuit de mercredi à jeudi, écrit le commissariat général du Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Femua) auquel le chanteur participait lorsqu’il est mort en plein spectacle.

Plus de cent artistes chanteurs et musiciens nationaux et internationaux vont se succéder sur la scène de cette veillée de 21 heures à l’aube, ajoute un communiqué du Femua.

Avant cet hommage, les organisateurs devaient établir le programme des obsèques et le rapatriement du corps en RDC.

Une délégation composée de six personnes, dont la veuve du chanteur, Marie Rose dit maman Amazone, et le gouverneur de sa région natale de Sankuru, le Pr Ulungu Lukata Berthold, est arrivée en milieu de journée à Abidjan en provenance de Kinshasa, a déclaré un des organisateurs du Femua.

Une rencontre était prévue en compagnie de l’ambassadeur de RDC à Abidjan, rentré précipitamment du Mali en vue d’établir un programme définitif, avait auparavant déclaré à l’AFP Salif Traoré, dit A’Salfo, le leader du groupe ivoirien Magic System, promoteur du Femua.

L’information de la mort du musicien était à la Une de tous les quotidiens ivoiriens de lundi.

Le dernier roi de la rumba se retire de la scène, écrit le journal indépendant Tribune. Papa Wemba a rangé le micro, hier, selon le quotidien L’Expression. Le journal gouvernemental Fraternité Matin qui a consacré trois pages à l’artiste, barre sa Une, Décès de Papa Wemba/ L’icône de la musique tombe micro en main.

Papa Wemba, 66 ans, légende de la musique congolaise, est décédé après un malaise survenu sur scène à Abidjan, dans le quartier populaire d’Anoumabo qui a vu naître Magic System, groupe star de la musique ivoirienne.

Le chanteur avait connu ces dernières années quelques ennuis de santé, selon des sources proches des organisateurs du festival.

Les hommages se sont multipliés pour saluer un des chanteurs africains les plus populaires d’Afrique et le prince de la SAPE (Société des Ambianceurs et des Personnes Elégantes), mouvement dont il a été l’un des initiateurs au Zaïre dans les années 70 et qui se caractérise par les plus grandes audaces vestimentaires.

Le Congolais (RDC) Koffi Olomidé, un chanteur de renom de la trempe de Papa Wemba dit pleurer un grand frère sur sa page facebook.

La musique congolaise est décimée, elle a explosé (…) je refuse de croire à la nouvelle de la mort de Papa Wemba, un ami très cher, affirme Koffi Olomidé, un adepte de la rumba.

Souvenir avec Papa Wemba dans un duo de +Ami Oh+ de Manu Dibango. Il avait une voix d’ange, a twitté en anglais la chanteuse béninoise Angélique Kidjo.

A Paris, le ministère français des Affaires étrangères lui a aussi rendu hommage lundi.

Papa Wemba aura marqué l’histoire de la culture congolaise en réinventant la rumba devenue, grâce à lui, un phénomène artistique et musical universel.

Avec la création de la Société des ambianceurs et des personnes élégantes, il a également constitué un phénomène social majeur, a estimé le Quai d’Orsay.

Romandie.com avec(©AFP / 25 avril 2016 14h20)

Côte d’Ivoire/RDC: Décès à Abidjan du chanteur congolais Papa Wemba

avril 24, 2016

 

Le chanteur congolais Papa Wemba, 66 ans, est décédé dans la nuit de samedi à dimanche après un malaise survenu sur scène à Abidjan, a annoncé l’organisateur du festival. Le « Roi de la rumba congolaise » participait au Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (Femua).

Papa Wemba, légende de la musique congolaise, « est mort dans la nuit », a déclaré Salif Traoré, dit A’Salfo, le leader du groupe ivoirien Magic System, promoteur du Femua. Son décès est survenu 20 minutes après qu’il eut chanté trois morceaux de son riche répertoire.
Ce malaise a été filmé et retransmis en direct par la chaîne de télévision ivoirienne RTI-1. Sur les images, tournées vers 5 heures du matin (même heure GMT), on voit l’artiste se déhancher sur la scène, tout en chantant, vêtu d’un pantalon noir, d’une tunique blanche et noire, la tête couverte d’un haut de forme rond de couleur rouge.

Alors que ses cinq danseuses continuent à chalouper sur le devant de la scène, on aperçoit soudain en arrière-plan le sexagénaire s’effondrer sur le dos. Les danseuses ne réalisent qu’au bout de quelques secondes ce qu’il s’est passé derrière elles et se précipitent pour secourir l’artiste, tandis que les rejoint un membre de la Croix-Rouge ivoirienne.

Le commissariat général du Femua a exprimé sa profonde tristesse et présenté ses condoléances à la famille de l’artiste et au monde de la culture, dans un communiqué, transmis à l’AFP.

Avec le guitariste virtuose malien Vieux Farka Touré, fils du légendaire Ali Farka Touré, Papa Wemba, 47 ans de carrière musicale, était l’un des artistes africains de renom invités de la Femua 2016, première grande manifestation culturelle après l’attentat qui a fait 19 morts mi-mars dans la station balnéaire de Grand-Bassam.

Le père de la rumba congolaise a connu ces dernières années quelques ennuis de santé, selon des sources proches des organisateurs du festival.

La ville de Korhogo (nord), proche des frontières du Burkina et du Mali, deux pays victimes d’attaques jihadistes, aurait dû accueillir les festivaliers ce dimanche, dernier jour de la manifestation.

Un programme annulé en raison de la mort surprise de l’artiste.

Romandie.com avec AFP

Côte d’Ivoire: Plusieurs innovations au menu du 8ème FEMUA qui démarre, mardi, à Abidjan

avril 20, 2015

© Abidjan.net par Mike Yao  Musique / FEMUA 2015: A`Salfo annonce les couleurs du festival Vendredi 27 Mars 2015.

© Abidjan.net par Mike Yao Musique / FEMUA 2015: A`Salfo annonce les couleurs du festival Vendredi 27 Mars 2015.

Abidjan. M. Traoré Salif dit A`Salfo, leader du groupe Magic System et promoteur du Festival des Musiques Urbaines d`Anoumabo (FEMUA) était face à la presse avec son groupe et ses partenaires pour annoncer les couleurs de la prochaine édition de l`évènement. Photo: M. Traoré Salif dit A`Salfo

Abidjan – La 8ème édition du deuxième grand festival ivoirien de musique après le Marché des arts du spectacle (MASA), le Festival des musiques urbaines d’Anoumabo (FEMUA), démarre ce mardi pour s’achever dimanche, avec plusieurs innovations qui en feront « un festival spécial », annoncent les organisateurs. Sous le parrainage du président de la Commission de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Kadré Désiré Ouédraogo, cette édition se tient sous le thème de l’intégration et du rapprochement des peuples. « Nous sommes dans une année électorale en Côte d’Ivoire, au Togo, au Burkina Faso et il est important de cultiver « le vivre ensemble ».

Nous voulons montrer que la musique peut également contribuer au rapprochement des peuples », a expliqué le Commissaire général, Traoré Salif, alias A’Salfo, lead vocal du groupe musical Magic System, lors du lancement de l’événement fin mars. Les 10 ans de partenariat avec la compagnie de téléphonie mobile MTN, les 20 ans d’existence de l’émission « Couleurs tropicales » qui a propulsé les 1ers Gaous sur la scène internationale seront célébrées sur deux nouveaux sites délocalisés à l’Institut français du Plateau (Abidjan), à l’espace Inch’Allah (Koumassi) et sur le site traditionnel d’Anoumabo (Marcory).

Sept mille participants sont attendus à un cross populaire tandis qu’en collaboration avec le Conseil café-cacao, une école primaire sera construite à l’ouest du pays. Treize artistes originaires de sept pays africains, Fally Ipupa (RDC), Bracket (Nigeria), Freshly Ground (Afrique du Sud), Joel Sebunjo (Ouganda), Philip Monteiro (Cap Vert), Habib Koïté (Mali), Smarty (Burkina Faso) sont attendus à côté de Bailly Spinto, Antoinette Konan, Ras Goody Brown et Zouglou Makers pour la Côte d’Ivoire. Zaho et Meta and Corner Stones représenteront respectivement la France et les Etats-Unis.

Le FEMUA a été créé pour permettre à la population d’Anoumabo d’accéder à un spectacle gratuit qu’elle n’aurait pas eu les moyens de s’offrir autrement, rappelle-t-on. « Tout est fin prêt pour la grand-messe », a assuré le Commissaire général à l’issue d’une tournée sur les différents sites où il dit s’être surtout assuré de l’aspect sécuritaire.

Abidjan.net