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La justice rouvre l’enquête sur la tentative d’assassinat en France d’un opposant congolais

juillet 22, 2020

L\'ancien général congolais Ferdinand Mbaou le 21 septembre 2018.

L’ancien général congolais Ferdinand Mbaou le 21 septembre 2018. (JOEL SAGET / AFP)

Le général Ferdinand Mbaou a été la cible d’un projet d’assassinat en 2015 en France. Une affaire que la justice avait classé sans suite en 2018.

L’enquête sur la tentative d’assassinat d’un opposant congolais en France en 2015 a été rouverte, a appris mardi 21 juillet sur franceinfo de sources concordantes. Alors que le parquet avait classé sans suite l’affaire en 2018, une information judiciaire a été ouverte. Cela fait une suite à une plainte avec constitution de partie civile déposée le 14 mars 2019. Un juge d’instruction va donc mener une enquête sur ces faits.

Une première plainte classée sans suite faute de suspect

La victime, le général Ferdinand Mbaou, 62 ans, a fui le Congo à la fin des années 1990 quand Denis Sassou Nguesso a repris le pouvoir en renversant le président Pascal Lissouba, pour lequel il travaillait. Fin 2015, il a été la cible d’une tentative d’assassinat et il vit depuis avec une balle fichée dans le dos. Sa plainte a été classée sans suite par le parquet de Pontoise deux ans et demi plus tard, faute de suspect. Il s’est depuis constitué partie civile et une information judiciaire vient donc d’être ouverte.

« Nous prenons acte de l’ouverture de l’information judiciaire qui s’imposait, même si elle est à notre sens tardive”, ont indiqué les avocats de Ferdinand Mbaou à franceinfo. « Cela faisait plus d’un an que notre client avait déposé une plainte avec constitution de partie civile. Notre client ayant été au cœur de deux projets d’assassinats sur le territoire national, nous attendons de la justice qu’elle fasse toute la lumière sur ces faits extrêmement graves et ce quels que soient les auteurs et les éventuels commanditaires », ont poursuivi maîtres Vincent Brengarth et Henri Thulliez.

Ferdinand Mbaou a été la cible d’un deuxième projet d’assassinat, pour lequel deux anciens agents de la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) ont été mis en examen en 2018. L’un d’eux, Daniel Forestier, 57 ans, a été assassiné en mars 2019 en Haute-Savoie.

 

Par franceinfo, Stéphane PairRadio France

Interview Paris-Match avec Ferdinand Mbaou: « Pourquoi on veut me tuer »

septembre 20, 2018

 

Ferdinand Mbaou, opposant redoutable

 

Selon les révélations du Monde et du Figaro, ce général congolais aurait été la cible d’une tentative d’assassinat en France impliquant deux anciens agents de la Dgse. Ferdinand Mbaou répond aux questions de Paris Match Afrique.

Paris Match Afrique. La semaine dernière, Le Monde et Le Figaro révèlent qu’une tentative d’assassinat a été planifiée en région parisienne contre vous. Etiez-vous au courant ?

Ferdinand Mbaou. Non ! Je l’ai appris en même temps que tout le monde, en lisant dans le journal que des personnes avaient été arrêtées parce qu’elles projetaient d’assassiner un opposant congolais ici en région parisienne. J’ai été surpris de lire qu’il s’agissait de ma modeste personne.

Quel sentiment avez-vous éprouvé ?

J’ai déjà échappé à une tentative d’assassinat le 10 novembre 2015 à coté de chez moi dans le Val d’Oise. On m’a tiré dessus à bout portant. J’ai encore les projectiles dans mon corps, on n’est jamais heureux de ce genre de situation, jamais aguerri. On essaye de faire avec. La différence cette fois, c’est que d’après les articles des anciens agents des services de sécurité français sont impliqués. Cela m’a fait beaucoup de peine de l’apprendre. Heureusement, d’autres agents, en fonction ceux-là, ont bien travaillé. Je tiens à les remercier et j’espère qu’ils vont continuer maintenant qu’ils ont la preuve que je suis dans la ligne de mire de ce commanditaire dont je ne veux pas citer le nom.

Saviez-vous que des personnes cherchaient à vous tuer ?

Oui je sais pourquoi on veut me tuer. Les Congolais m’ont averti et puis j’ai reçu des menaces par SMS: « on va venir te tuer aujourd’hui. » J’ai tenté d’alerter les services, mais ils n’ont pas donné suite.

La justice ne m’a informé de rien et je n’ai aucune protection policière

Bénéficiez-vous d’une sécurité rapprochée ?

Non pas du tout. La justice ne m’a pas encore informé officiellement et je n’ai aucune protection policière. Seule la presse nous a informés. D’ailleurs, je suis très heureux que cette presse utile existe en France. Chez nous au Congo, les hommes de presse qui ont dit la vérité ont fini en prison.

Vous avez été le chef de la garde présidentielle du président congolais Pascal Lissouba jusqu’en 1997 avant l’arrivée au pouvoir de l’actuel président Denis Sassou-Nguesso, pourquoi vous en voudrait-il encore autant ?

Je suis l’un de ses ennemis les plus redoutables et dans sa république un peu bananière, tout est en train de partir en lambeau. Il y a une crise politique, économique, sociale, il est isolé sur le plan international et cela qui le rend comme un chien en cage.

Est-ce que vous constituez une menace ?

Quand un peuple est opprimé, c’est l’oppresseur qui définit la nature du combat. Quand le peuple est descendu dans la rue pacifiquement il s’est fait tirer dessus. Il y a eu des morts et les gens ont a compris qu’il fallait trouver d’autres moyens plus adéquats pour renverser cet état des choses.

Est-ce la raison pour laquelle vous avez été emprisonné lors de votre retour au Congo en 2009 ?

J’étais allé au Congo pour me recueillir sur la tombe de mon père, mort dans les combats en 1997. A mon arrivée, on m’a jeté en prison pour « atteinte à la souveraineté extérieure de l’Etat » et « usurpation de grade de général ». J’ai passé 170 jours bien comptés en prison. A ma sortie, les Congolais ont exigé que je sois jugé à la Cour criminelle qui m’a acquitté sur les deux chefs d’accusation.

Avez-vous subi d’autres intimidations depuis lors ?

Oui on a gelé mes comptes et mes avoirs en France à quatre reprises. Là aussi, je me demande pourquoi ! Quand je pose la question, on me répond : « Vous voulez renverser le Président Sassou Nguesso » (réélu après des élections contestées le 16 mars 2016, ndlr). Je dis clairement : « C’est votre président, ce n’est pas le nôtre ! » J’ai toujours dit à haute voix que je considère que depuis 1997 le Congo Brazzaville vit entre parenthèses. Pour autant, je sais qu’un jour, avec notre intelligence, dans l’unité et dans la paix, nous sortirons de cette situation pour que notre pays soit comme le dit notre hymne national dans l’unité, le travail et le progrès !

Zenga-mambu.com by Laurent avec François de Labarre

Un opposant congolais en exil blessé par balles près de Paris

novembre 12, 2015

Cergy-Pontoise (France) – Un opposant congolais en exil en France, Ferdinand Mbaou, a été blessé par balles mardi alors qu’il sortait de son domicile à Bessancourt, en banlieue parisienne, a-t-on appris jeudi de source judiciaire.

Ce général de 59 ans a été blessé mardi après-midi par un individu qui lui a tiré dans le dos à proximité de son domicile, a indiqué à l’AFP le procureur de Pontoise, Yves Jannier, confirmant une information du journal Le Parisien.

Blessé à l’épaule, Ferdinand Mbaou avait été hospitalisé dans un état sérieux mais son état s’est amélioré, il devrait sortir de l’hôpital, a précisé en fin de journée le procureur, prudent quant aux motivations de l’auteur de cette tentative d’homicide, qui a pris la fuite.

Nous n’avons toujours pas de revendication. Est-ce lié à son activité politique ou est-ce complètement étranger? Rien ne permet de le dire à ce stade, toutes les hypothèses sont envisageables, a souligné Yves Jannier.

La victime n’avait pas fait l’objet de menaces précises contre sa sécurité ces derniers temps, a-t-il ajouté.

Ancien directeur de la sécurité présidentielle du président Pascal Lissouba (1992-1997), Ferdinand Mbaou est parti en exil avec ce dernier en 1997 quand Denis Sassou Nguesso a pris le pouvoir par les armes à l’issue de la guerre civile.

Il est décrit comme l’un des plus ardents opposants au régime de Brazzaville, par un membre de la diaspora congolaise en France, qui a requis l’anonymat. Ferdinand Mbaou est retourné à plusieurs reprises ces dernières années au Congo, où il a été emprisonné au moins deux fois, selon cet interlocuteur, qui se dit très inquiet.

S’il est avéré que c’est une tentative d’assassinat politique, c’est très grave, a-t-il dit.

Nous sommes pantois et inquiets, a également confié à l’AFP Jean-Luc Malekat, ancien ministre de l’Economie (1991-92), responsable des Assises nationales du Congo, rassemblement des partis d’opposition et de la société civile de la diaspora congolaise dans le monde.

Nous nous posons la question: est-ce que ce n’est pas le début d’une chasse à l’homme par le pouvoir de Brazzaville ?, a-t-il ajouté.

Âgé de 72 ans cette année, M. Sassou Nguesso, qui cumule plus de 30 ans au pouvoir, a dirigé le Congo sous le régime du parti unique (1979-1992). Après avoir perdu les premières élections pluralistes en 1992, il est revenu au pouvoir par les armes en 1997 à l’issue d’une guerre civile, avant d’être élu en 2002 et réélu en 2009.

Il a fait approuver fin octobre par référendum, qualifié de mascarade par l’opposition, une nouvelle constitution qui lui permet de briguer un nouveau mandat en 2016.

Le 20 octobre, la répression de manifestations contre le référendum à Brazzaville et à Pointe-Noire (sud), la capitale économique du pays, avait fait 17 morts selon l’opposition, quatre selon les autorités.

Romandie.com avec(©AFP / 12 novembre 2015 19h16)