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Fidel Castro honoré à Cuba un an après sa mort

novembre 25, 2017

Un portrait géant de Fidel Castro jeune dans une rue de La Havane, le 24 novembre 2017 à Cuba / © AFP / YAMIL LAGE

Cuba commémore samedi dans la sobriété le premier anniversaire de la mort de Fidel Castro, avec l’œil déjà tourné vers une transition historique qui mettra fin, dans moins de 100 jours, à six décennies de pouvoir des frères Castro.

Aucune cérémonie de masse n’a été prévue pour rendre hommage à cette incontournable figure de la Guerre froide, décédée voici un an à l’âge de 90 ans.

A La Havane, les célébrations seront surtout marquées samedi soir par une veillée devant l’université. La présence de Raul Castro, comme un éventuel déplacement de ce dernier à Santiago de Cuba (sud-est) où reposent les cendres de son aîné, n’ont pas été confirmés par les autorités.

Depuis une semaine, une série d’évènements « politiques et culturels » ont lieu à travers le pays pour marquer l’anniversaire de la « mort physique » du père de la révolution cubaine. Cette terminologie officielle veut signifier que, bien que décédé, il est encore bien présent dans les esprits des générations de cubains qui n’ont connu que lui.

Partout dans le pays, si aucune statue ni rue ne porte son nom conformément à son souhait, sont réapparus ces derniers jours panneaux et inscriptions sur les murs relayant les slogans « Fidel vive » (« Fidel vit ») ou « Somos Fidel » (« Nous sommes Fidel »).

De leur côté, radios et télévision d’Etat relaient à l’envi le nouvel hymne à sa gloire « Lauriers et Olive », une « trova » poétique interprétée par le chanteur populaire cubain Raul Torres.

Samedi matin, la presse officielle a publié en première page de grands portraits de Fidel Castro en noir et blanc. Le quotidien du Parti communiste Granma reprenait aussi en Une une citation du « Commandant en chef »: « Dans l’oeuvre de la révolution, dans les succès de la révolution, vivent et vivront éternellement nos héros ».

Adulé par certains, honni par d’autres, Fidel Castro a gouverné sans partage l’île caribéenne et défié la superpuissance américaine pendant près de 50 ans, avant de céder le pouvoir à son frère Raul à partir de 2006.

L’année dernière, sa mort avait été suivie d’un deuil national de neuf jours et ses cendres avaient traversé le pays sous le regard de millions de Cubains massés au bord des routes.

« Presque tout ce que nous avons, nous le devons à lui, à ses idéaux », s’émeut Pablo Zamora, un étudiant en médecine de 24 ans.

Leisi Chi, autre étudiant de 22 ans, se souvient lui de « la douleur » ressentie à l’annonce de sa mort. « Ca nous a touchés, surtout la jeunesse et le peuple d’ici, même si certains s’en sont réjoui ».

« Il est vivant dans nos pensées, dans notre culture, dans notre bataille d’idées », affirme Gladys Garcia, directrice d’une école primaire de La Havane.

– 2018 en point de mire –

Pour Michael Shifter, président du groupe de réflexion Dialogue interaméricain, à Washington, la relative discrétion des cérémonies prévues « n’est pas surprenante »

« Il existe toujours un grand respect pour Fidel et ses accomplissements (…) mais il a quitté la présidence il y a plus d’une décennie, donc la mémoire et les aspects d’un héritage positif s’estompent, alors que les Cubains sont confrontés à de dures réalités », avance l’expert.

Cette année, la situation économique de l’île est restée préoccupante, avec une croissance de seulement 1% prévue pour 2017, après une récession (-0,9%) l’an dernier, notamment sous l’effet de la baisse des livraisons pétrolières de son allié vénézuélien.

Dans ce contexte, les réformes économiques ont subi un coup d’arrêt. Et les ravages de l’ouragan Irma, qui a fait 10 morts en septembre dernier, ainsi que le récent durcissement de la politique américaine vis-à-vis de l’île n’engagent guère à l’optimisme.

Depuis plusieurs semaines, les autorités cubaines sont déjà tournées vers l’autre évènement de cette fin de semaine: la tenue du premier tour des élections municipales, un scrutin retardé d’un mois suite au passage d’Irma.

Ce vote donnera le coup d’envoi d’une série d’élections devant aboutir, fin février 2018, au remplacement de Raul Castro, 86 ans, à la tête du pays.

Président depuis 2008 après un intérim de deux ans, le cadet des Castro a annoncé qu’il cèderait sa place à un dirigeant de la nouvelle génération pour la première fois depuis 1959.

Pour l’heure c’est son premier vice-président et numéro deux du gouvernement, Miguel Diaz-Canel, 57 ans, qui semble tenir la corde pour lui succéder.

Raul Castro n’abandonnera toutefois pas totalement les manettes, puisqu’il restera à la tête du tout puissant Parti communiste cubain (PCC) jusqu’au prochain congrès prévu en 2021. Il aura alors 90 ans.

Romandie.com avec(©AFP / 25 novembre 2017 15h45)                

Cuba-France: Ségolène Royal critiquée pour son éloge sans nuances de Fidel Castro

décembre 4, 2016

La ministre de l’environnement a salué « un monument de l’histoire », oubliant les atteintes aux droits de l’homme perpétrées par le régime cubain.

La ministre de l’environnement, Ségolène Royal, a salué, samedi 3 décembre, à Santiago de Cuba, la mémoire de Fidel Castro, « un monument de l’histoire », rejetant les accusations de violations des droits de l’homme à son encontre.

 

Mme Royal a estimé que l’ancien président, mort le 25 novembre à l’âge de 90 ans, était « le symbole d’une amitié très profonde entre Cuba et la France ». « Grâce à Fidel Castro, les Cubains ont récupéré leur territoire, leur vie, leur destin. Ils se sont inspirés de la Révolution française sans pour autant connaître la terreur qu’il y a eue pendant la Révolution française », a-t-elle estimé.

Interrogée sur les violations des droits de l’homme reprochées par l’ONU et l’opposition au régime cubain, Ségolène Royal a dénoncé la « désinformation » et souligné au contraire l’existence sur l’île d’« une liberté religieuse » et d’« une liberté de conscience ». « Donc il faut savoir regarder les choses positivement même si ça dérange », a-t-elle ajouté, estimant que « la France n’a pas à donner de leçon » à Cuba.

Des violations répétées des droits de l’homme

Dans son rapport 2015-2016, l’ONG Amnesty International dressait pourtant un tout autre portrait du régime cubain, malgré son ouverture progressive et sa réconciliation avec les Etats-Unis :

  • les détracteurs du régime sont toujours « victimes de manœuvres de harcèlement, d’“actes de répudiation” (manifestations organisées par des partisans du régime avec le concours d’agents des services de sécurité), ainsi que de poursuites pénales motivées par des considérations politiques » ;
  • les arrestations politiques sont encore monnaie courante : la Commission cubaine des droits humains et de la réconciliation nationale (CCDHRN) en a dénombré 8 600 en 2015 ;
  • les autorités continuent de « contrôler l’accès à Internet, bloquant et filtrant certains sites, ce qui restreignait l’accès à l’information et les critiques antigouvernementales » ;
  • Amnesty « n’a pas été autorisée à pénétrer sur le territoire cubain depuis 1990 ».

Un constat visiblement contesté par la numéro trois du gouvernement français, qui a expliqué qu’« il y a toujours du positif et du négatif dans les histoires, mais certains ne vont pas se rhabiller à bon compte au nom des droits de l’homme alors qu’on sait qu’ici, quand on demande des listes de prisonniers politiques, on n’en a pas ». « Et bien, fournissez-moi des listes de prisonniers politiques, à ce moment-là on pourra faire quelque chose », a-t-elle ajouté.

Salve de critiques, jusqu’au PS

Ces déclarations ont été vivement critiquées par l’opposition, de François Bayrou (MoDem) à Florian Philippot (FN) en passant par Roger Karoutchi, Thierry Mariani et Guillaume Larrivé (Les Républicains). Dimanche, le sénateur PS de Paris David Assouline a pris ses distances avec les propos de la ministre, en tweetant que « notre pays rayonne dans le monde parce qu’il a inventé la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, pas pour son soutien aux dictateurs ». Le candidat à la primaire de la gauche François de Rugy (ex-EELV) a demandé à l’Elysée de désavouer ces propos.

Ségolène Royal, envoyée à La Havane par François Hollande pour le représenter alors qu’il est en déplacement à Abou Dhabi, est la seule membre d’un gouvernement européen, avec le premier ministre grec, Alexis Tsipras, à avoir fait le déplacement à Cuba à l’occasion de la semaine de deuil national consacrée à l’ex-président cubain.

Lemonde.fr avec AFP

Cuba: l’urne de Castro quitte La Havane pour son dernier voyage

novembre 30, 2016

L’urne funéraire contenant les cendres de Fidel Castro a quitté mercredi matin La Havane pour un voyage de quatre jours à travers Cuba. Elles seront enterrées dimanche à Santiago de Cuba, berceau de la révolution, au sud-est de l’île.

Après deux jours d’hommages sur la place de la Révolution, les cendres ont entamé sur une remorque militaire le trajet effectué dans le sens inverse par Fidel Castro au moment de la victoire de sa guérilla en 1959. Elles sont contenues dans un coffre de cèdre, enveloppé d’un drapeau cubain et protégé sous une boîte de verre.

« Caravane de la liberté »
Le convoi s’est ébranlé à 07h16 (13h16 en Suisse) depuis le ministère des Forces armées en présence de membres du gouvernement, de dignitaires du parti communiste et de la veuve de Fidel Castro, Dalia Soto del Valle. Des centaines de milliers de Cubains massés le long de cordons de sécurité ont agité des drapeaux en lançant des « Vivas! » au passage de la « Caravane de la liberté », le convoi composés de sept véhicules.

Après quatre jours de voyage et quelque 950 kilomètres parcourus, les restes de Fidel Castro seront enterrés dimanche au cimetière de Santa Ifigenia de Santiago, à côté du mausolée de José Marti, héros de l’indépendance de Cuba. Ces funérailles scelleront la fin du deuil national décrété pour neuf jours après son décès annoncé vendredi soir par son frère et successeur Raul Castro.

Romandie.com avec(ats / 30.11.2016 14h31)             

Canada/Mort de Fidel Castro : l’hommage de Trudeau critiqué

novembre 26, 2016

Le premier ministre canadien Justin Trudeau a été vivement critiqué pour avoir couvert de louanges le père de la Révolution cubaine Fidel Castro. Le premier ministre libéral a qualifié Fidel Castro de « leader remarquable » et de « révolutionnaire et orateur légendaire », même s’il était une « figure controversée ».

« Je n’arrive pas à croire que notre premier ministre exprime une “profonde tristesse” et considère comme un “ami” un dictateur méprisable qui a tué et emprisonné des milliers d’innocents et exilé plus d’un million de personnes », a écrit sur Facebook le député conservateur Maxime Bernier.

L’élu a aussi dénoncé des « politiques communistes absurdes » du « Lider Maximo » qui « a brimé la liberté d’expression, a persécuté les homosexuels alors qu’il amassait une fortune et vivait dans le luxe comme tous les dictateurs qui exploitent leur peuple ». « C’est révoltant », a-t-il conclu.

La députée conservatrice Kellie Leitch, qui comme Maxime Bernier, est candidate à la direction du Parti conservateur du Canada (PCC) pour succéder à l’ancien premier ministre Stephen Harper, a dénoncé des louanges formulées « comme si le premier ministre lisait un livre de contes de fées ».

Les propos de Justin Trudeau ont aussi fait réagir aux Etats-Unis. Née à La Havane, l’élue américaine républicaine de Floride Ileana Ros-Lehtinen a comparé l’hommage de Justin Trudeau à « une lettre d’amour écoeurante ».

Il y a quarante ans, en pleine Guerre froide et contre l’avis de Washington, le père de Justin Trudeau, Pierre Trudeau, alors Premier ministre canadien, avait été le premier dirigeant d’un pays de l’Otan à se rendre à Cuba.

Par Le Figaro.fr avec AFP

 

Jean Ziegler a rencontré neuf fois Fidel Castro

novembre 26, 2016

Aucun Suisse n’a probablement rencontré Fidel Castro aussi souvent que le professeur émérite de sociologie et ancien conseiller national socialiste Jean Ziegler. Le Genevois a été le seul rapporteur spécial des Nations-Unies que le régime a accueilli.

Jean Ziegler s’était encore exprimé en juin dernier à la télévision nationale cubaine. Il a au total rencontré neuf fois Fidel Castro entre la fin des années 1960 et 2006. « J’ai été plusieurs fois chez lui à la maison », a-t-il expliqué samedi à l’ats.

Il n’était cependant pas seulement en contact avec le père de la Révolution et ancien chef d’Etat. Le sociologue genevois s’était exprimé à l’Académie des sciences, et s’était aussi rendu en 2007 dans l’Etat insulaire communiste dans son rôle de rapporteur spécial de l’ONU.

En juin dernier, une rencontre avec Fidel Castro n’a pas été possible à cause de l’état de santé de celui-ci. Le Suisse (82 ans) a été invité à prononcer un discours à la télévision nationale.

Il est convaincu qu’il s’agissait d’une initiative de l’ancien dirigeant cubain: « Il n’avait certes plus de compétence dirigeante depuis longtemps, mais il avait encore une influence comme autorité et éminence grise ».

Rhétorique et quotidien
Quant à savoir s’il se rendra à la cérémonie officielle, Jean Ziegler entendait se décider ce week-end. Il s’est déjà entretenu par téléphone avec l’ambassade cubaine samedi matin.

« Fidel n’était pas un ami proche », explique Jean Ziegler, pour qui on n’entretient pas de relations amicales proches avec des chefs d’Etat. Sa relation avec Fidel Castro était avant tout celle d’un intellectuel de gauche anti-impérialiste et européen avec un chef de la Révolution.

Jean Ziegler ne formule que des louanges à l’égard de Fidel Castro. Pour l’homme, souligne-t-il, pas pour le chef d’Etat. Il était « extrêmement chaleureux », curieux, ouvert et simple, décrit-il.

romandie.com avec(ats / 26.11.2016 16h46)

Les Cubains orphelins de Fidel Castro, une page d’Histoire se tourne

novembre 26, 2016

LA HAVANE (awp/afp) – Le père de la Révolution cubaine Fidel Castro, qui a tenu son île d’une main de fer et marqué de son empreinte l’histoire du XXe siècle avant de céder le pouvoir à son frère Raul, est mort à l’âge de 90 ans.

« Le commandant en chef de la Révolution cubaine est décédé à 22h29 ce soir (vendredi) » (03h29 GMT samedi), a déclaré vers minuit Raul Castro d’un ton volontaire et solennel, en lisant une déclaration sur l’antenne de la télévision nationale qui a brusquement interrompu ses programmes pour cette annonce historique.

Le président cubain n’a pas révélé les causes du décès, mais a précisé que Fidel Castro serait incinéré « dans les premières heures » de la journée de samedi, écartant de fait toute exposition du corps du « Lider Maximo » au public.

Quelques heures plus tard, les autorités ont confirmé que ses funérailles se tiendraient à Santiago de Cuba (est), deuxième ville du pays, le 4 décembre.

Cette cérémonie, qui devrait attirer une foule de dignitaires étrangers, sera précédée de neuf jours de deuil national jalonnés d’hommages « de masse » à La Havane et Santiago. Ses cendres relieront ces deux villes séparées de quelque 900 km lors d’une procession qui devrait aussi mobiliser des millions de personnes entre le 30 novembre et le 3 décembre.

Le premier hommage au Comandante a été programmé lundi matin, les Cubains ayant été conviés à converger vers la place de la Révolution de La Havane, habituel théâtre des grand-messes castristes.

L’onde de choc de cette annonce tombée dans la nuit s’est rapidement répandue dans les rues clairsemées de La Havane, la plupart des habitants se disant mortifiés et stupéfaits de voir disparaître l’ex-président cubain, qui récemment n’avait pas véritablement affiché de signes d’affaiblissement.

« Ca nous a tous pris par surprise, on espérait vraiment qu’il vive un peu plus longtemps. Il avait l’air en forme lors de ses dernières apparitions », a réagi Michel Gonzalez, un vendeur de cigares de 30 ans.

« Comme des milliers de Cubains je suis contrit, triste, c’est tellement soudain ! », abondait, interdit, le barman Miguel Gonzalez, 24 ans, rencontré dans le Vedado, un quartier proche du centre.

Mais la plupart des Cubains n’apprendront la nouvelle que dans les prochaines heures, en se réveillant.

A Miami, bastion de l’anti-castrisme, ce sont des scènes de liesse qui ont accueilli l’annonce vendredi soir.

« C’était un criminel, un assassin et un homme misérable », vitupérait Hugo Ribas, 78 ans, au milieu d’un millier de personnes rassemblées dans le quartier de la Petite Havane (« Little Havana »).

– Un style singulier –

Célèbre pour ses coups d’éclat et ses discours interminables, mais aussi pour son uniforme vert olive, ses cigares et sa barbe légendaire, le « Lider Maximo » avait cédé le pouvoir à son frère Raul à partir de 2006 après une hémorragie intestinale. Il avait abandonné ses dernières responsabilités au Parti communiste de Cuba (PCC) en avril 2011.

L’ex-président avait totalement disparu des écrans cubains entre février 2014 et avril 2015, ce qui avait alimenté de nombreuses rumeurs sur son état de santé.

Mais depuis un an et demi, même si ses déplacement restaient limités, il avait recommencé à recevoir chez lui personnalités et dignitaires étrangers.

Avant de quitter la scène, Fidel Castro a pu assister voici deux ans à l’annonce historique du rapprochement entre Cuba et les États-Unis. Sa disparition tourne donc définitivement la page de la Guerre froide, qui avait mené le monde au bord du conflit nucléaire lors de la crise des missiles d’octobre 1962.

Le président français François Hollande a estimé que Fidel Castro avait « incarné la révolution cubaine », dans ses « espoirs » et ses « désillusions », alors que les présidents russe Vladimir Poutine et chinois Xi Jinping lui ont rendu hommage.

– Raul Castro seul aux commandes –

Désormais, Raul Castro se retrouve pour la première fois seul aux commandes, lui qui avait assuré au moment de sa nomination qu’il consulterait le « Commandant en chef » pour toutes les décisions importantes.

Agé de 85 ans, Raul a engagé depuis 10 ans un lent processus de « défidélisation » du régime, avec notamment en 2011 l’adoption lors d’un congrès historique du PCC de mesures économiques destinées à sauver Cuba de la faillite.

Pour la dissidente modérée Miriam Leyva, ce décès pourrait permettre la mise à l’écart d’une partie de la vieille garde du régime réfractaire au changement. « Je crois qu’il y a là une opportunité d’ouvrir davantage cette société et avancer plus rapidement dans les réformes », a-t-elle expliqué à l’AFP.

Sous la surveillance de Fidel, Raul Castro a également orchestré dans l’ombre le spectaculaire dégel de fin 2014 avec les États-Unis, révélant un pragmatisme qui contrastait avec l’anti-américanisme viscéral de son aîné.

Toutefois, ce rapprochement pourrait subir un coup de frein après l’élection de Donald Trump aux Etats-Unis. Le magnat de l’immobilier a déjà affiché des réserves sur le rapprochement, affirmant qu’il ferait « tout pour obtenir un accord solide » avec La Havane après sa prise de fonctions le 20 janvier prochain.

Grand détracteur de la superpuissance américaine, Fidel Castro était un symbole de la lutte contre l' »impérialisme » du voisin du nord, tout en affichant un piètre bilan en matière de droits civiques et de libertés.

Communiste converti, Fidel Castro qui avait pris le pouvoir en 1959 a défié 11 présidents américains et survécu à maints complots pour l’assassiner (638 selon le Livre Guinness des records) ainsi qu’à une tentative ratée de débarquement d’exilés cubains soutenus par la CIA dans la baie des Cochons (sud de l’île) en avril 1961.

John F. Kennedy devait décréter peu après un embargo commercial et financier. Toujours en vigueur, celui-ci pèse lourdement sur l’économie du pays malgré une série d’assouplissements consentis par l’administration de Barack Obama dans le cadre du dégel.

En octobre 1962, c’est la crise des missiles, provoquée par l’installation de fusées nucléaires soviétiques à Cuba, qui engendre une surenchère et met la planète sous la menace atomique. Washington décide un blocus naval de l’île, et Moscou finit par retirer ses fusées contre la promesse américaine de ne pas envahir l’île.

Compagnon d’armes du guérilléro argentin Ernesto « Che » Guevara, le leader cubain s’est voulu le champion de l’exportation de la révolution marxiste en Amérique latine, mais aussi en Afrique.

La chute de l’URSS en 1991, principal bailleur de fonds de l’île, porte un coup terrible à l’économie cubaine, mais le « Lider Maximo » trouve une nouvelle manne avec le tourisme et surtout de nouveaux alliés avec la Chine et le Venezuela du président Hugo Chavez, présenté par Fidel Castro comme son « fils spirituel » avant qu’il ne décède d’un cancer en 2013.

Romandie.com avec(AWP / 26.11.2016 13h03)             

Cuba/Fidel Castro est mort!: première réaction laconique de Trump

novembre 26, 2016

Washington – Le président élu américain Donald Trump a choisi Twitter pour sa première réaction à la mort du père de la Révolution cubaine Fidel Castro, sans évoquer dans un premier temps ses réserves face au réchauffement historique des relations entre Washington et La Havane.

Fidel Castro est mort!, a-t-il écrit laconique sur le réseau social, sa plateforme de communication favorite, peu après 08H00 locales en Floride (14H00 GMT), où il passe en famille le week-end prolongé de Thanksgiving.

La Maison Blanche n’avait pas encore réagi au décès vendredi soir à 90 ans de Fidel Castro.

Cuba est engagée dans un dégel historique avec les Etats-Unis depuis fin 2014, mais Donald Trump a affiché des réserves sur ce rapprochement, affirmant qu’il ferait tout pour obtenir un accord solide avec La Havane.

Le magnat de l’immobilier, qui prendra ses fonctions le 20 janvier, a également déclaré qu’il était pour l’instant opposé à la suppression de l’embargo financier et commercial imposé à l’île depuis 1962. Sa levée dépend du Congrès qui, contrôlé par les Républicains, y est opposé.

Toutes les concessions que Barack Obama a faites au régime de Castro l’ont été à travers des ordonnances présidentielles, ce qui signifie que le prochain président peut revenir dessus et je le ferai sauf si le régime de Castro répond à nos demandes, pas mes demandes, nos demandes, avait déclaré Donald Trump en septembre lors d’un discours de campagne, avant l’élection du 8 novembre qui lui a donné la victoire.

Vous savez ce que sont ces demandes. Ces demandes porteront sur les libertés religieuses et politiques pour le peuple cubain et la libération des prisonniers politiques, avait ajouté le républicain.

Les réactions à la mort de Fidel Castro étaient particulièrement virulentes du côté des élus républicains américains d’origine cubaine.

Un tyran est mort, a écrit sur Twitter Ileana Ros-Lehtinen, élue à la Chambre des représentants pour la Floride, où les exilés cubains sont nombreux. Bien que Fidel Castro soit mort, le nouveau +patron+, Raul, est exactement pareil que l’ancien patron, a-t-elle fustigé.

L’ancien rival de Donald Trump à la primaire républicaine, le sénateur du Texas Ted Cruz, d’origine cubaine par son père, a dénoncé sa dictature communiste brutale.

La mort de Fidel Castro ne ramènera pas ses milliers de victimes, pas plus qu’elles n’apportera de réconfort à leurs familles, a-t-il écrit dans un communiqué. Nous pensons aujourd’hui à eux et honorons les âmes courageuses qui ont mené la lutte solitaire contre la dictature communiste brutale qu’il a imposée à Cuba.

Romandie.com avec(©AFP / 26 novembre 2016 15h42)  

Les Cubains fêtent les 90 ans de Fidel Castro

août 13, 2016

Plusieurs milliers de Cubains ont fait la fête dès les premières heures de samedi à La Havane pour célébrer les 90 ans de leur chef historique Fidel Castro. Le carnaval a été jumelé cette année au concert d’anniversaire du « leader maximo ».

Les orchestres de salsa et les chars colorés portant les danseurs se sont déployés sur des kilomètres le long du Malecón, la promenade du front de mer à La Havane. Aux douze coups de minuit, un orchestre installé à la « Tribune anti-impérialiste », une place située devant l’ambassade des Etats-Unis, a joué « Joyeux anniversaire » en l’honneur de l’icône de la révolution cubaine de 1959.

Fidel Castro a renoncé au pouvoir en 2008 au profit de son frère Raul, qui est âgé de 85 ans, en raison de problèmes de santé, mais il conserve le titre de « dirigeant historique ». On ne le voit pratiquement plus en public.

L’ex-dirigeant a abandonné le treillis militaire qui était sa marque de fabrique pour des survêtements de sport plus confortables, qui soulignent sa fragilité. Il n’a pas prévu d’apparaître devant les Cubains pour les festivités de ses 90 ans. Il pourrait toutefois rencontrer le président vénézuélien Nicolas Maduro qui est arrivé à La Havane samedi matin.

Romandie.com avec(ats / 13.08.2016 09h25)

Pour Fidel Castro, Cuba « n’a pas besoin de cadeau des États-Unis »

mars 28, 2016

Malgré la récente visite historique de Barack Obama, Cuba n’oubliera pas ses confrontations passées avec les États-Unis, a prévenu l’ancien président.

L'ex-président cubain Fidel Castro en 2006.

L’ex-président cubain Fidel Castro en 2006. © ORIOL DE LA CRUZ

A Cuba, une rencontre entre le pape et Fidel Castro est vraisemblable

septembre 15, 2015

  

Cité du Vatican – Une rencontre est vraisemblable entre le pape François et Fidel Castro lors de la visite du pontife argentin dans quelques jours à La Havane, a déclaré mardi le porte-parole du Vatican, Federico Lombardi.

Une rencontre avec Fidel Castro est tout à fait vraisemblable, même si elle n’est pas inscrite pour le moment à un moment précis du programme du pape, qui sera à Cuba de samedi à mardi, a déclaré le père Lombardi en conférence de presse.

Lors de sa venue au Vatican au printemps, le président cubain Raul Castro avait fait part du désir de son frère Fidel de rencontrer le pape, a expliqué le porte-parole.

Le chef de la révolution cubaine avait déjà accueilli Jean Paul II en 1998 lors de la visite à Cuba du pape polonais. Et lors de la visite de Benoît XVI en 2012, une rencontre avait également eu lieu avec Fidel Castro.

Le père Lombardi a en revanche écarté la possibilité d’une rencontre avec le président russe Vladimir Poutine lors de son étape au siège de l’ONU, une éventualité qui a circulé dans les médias et qui est née selon lui d’un malentendu.

Il n’est pas prévu que le président Poutine soit à New York le jour de la visite de François au Palais de verre, a-t-il expliqué.

Alors que le pape s’envole samedi pour Cuba et les Etats-Unis, le voyage le plus long et le plus délicat depuis son élection, le père Lombardi a écarté tout risque spécifique en matière de sécurité.

Nous n’avons pas de préoccupations particulières, le pape entend se déplacer librement. Il tient à ce que le contact avec les gens soit conservé, a-t-il affirmé.

Dimanche, un élu américain a affirmé qu’une menace visant le pape avait été écartée par les autorités.

Romandie.com avec(©AFP / 15 septembre 2015 14h34)