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États-Unis: Premier État à avoir criminalisé l’avortement, le Missouri entre la fierté et le choc

juin 27, 2022
L'oratoire St. Francis de Sales, à St. Louis, au Missouri.

Le Missouri est le premier État à avoir interdit l’avortement. Photo: Radio-Canada

Le procureur général du Missouri Eric Schmitt était prêt. La loi était écrite depuis quelques semaines déjà et lorsque la décision de la Cour suprême est tombée, il n’a eu qu’à apposer sa signature pour que l’avortement devienne illégal au Missouri. L’État est ainsi devenu le premier à légiférer contre l’avortement après le jugement du plus haut tribunal américain.

Ils écoutent la messe.

Des centaines de fidèles se réunissent chaque semaine à l’oratoire St. Francis de Sales de Saint Louis. Photo : Radio-Canada

À l’oratoire St. Francis de Sales dans la ville de Saint Louis, la décision de criminaliser l’avortement fait l’unanimité. L’église accueille tous les dimanches la communauté de l’Institut du Christ Roi Souverain Prêtre, une société de la mouvance catholique traditionaliste. La messe y est célébrée en latin et des centaines de fidèles y assistent chaque semaine.

Originaire de la France, Pierre Dumain est vicaire depuis quatre ans dans cette paroisse du sud de la ville. Il partage et enseigne ses valeurs pro-vie avec les jeunes de sa communauté. Et ses convictions, dit-il, vont au-delà de la tradition religieuse. Il y a le cinquième commandement : « Tu ne tueras pas », mais ce n’est pas parce que je suis catholique que je ne tue pas. Un athée ne tue pas un être humain. Un embryon est un être humain, donc on ne le tue pas explique-t-il.

« Tuer un enfant sans défense, c’est le plus grand crime. »— Une citation de  Pierre Dumain, vicaire, oratoire St. Francis de Sales

Pierre Dumain en entrevue

Pierre Dumain est vicaire depuis quatre ans à Saint Louis. Photo : Radio-Canada

Dans la communauté, les familles sont nombreuses. Au sous-sol de l’église où les fidèles se rassemblent après la messe, il n’est pas rare de croiser des familles de 6, 7 ou même 12 enfants. L’avortement, pour eux, n’est pas une option même en cas de viol.

Confronté à cette question, Pierre Dumain répond que ce n’est pas grâce à l’avortement que l’on peut combattre la culture du viol. La question d’abord, c’est pourquoi il y a des viols? Pourquoi il y a ce manque de respect pour la femme? soutient-il.

Elle est entourée d'une clôture.

Planned Parenthood était la seule clinique d’avortement de tout le Missouri. Photo : Radio-Canada

À quelques kilomètres de l’oratoire se trouve la seule clinique d’avortement de tout le Missouri. À Planned Parenthood, depuis vendredi, quiconque y pratique une interruption volontaire de grossesse s’expose à une peine de 5 à 15 ans de prison. L’avortement est devenu un crime passible de la même peine qu’un homicide volontaire.

Dorénavant, les avortements sont autorisés seulement dans les cas où la vie de la mère est en danger. La loi vise à punir les médecins qui pratiquent des avortements et non leurs patientes.

C’est un choc, lance Tania Thomas. J’avais entendu que c’était en discussion, mais je n’avais jamais pensé qu’ils prendraient les droits aux femmes, poursuit cette Québécoise qui habite la banlieue de Saint Louis depuis plus de 25 ans.

Elle craint maintenant que les élus républicains aillent plus loin. Ils pourraient très bien décider de s’en prendre ensuite au mariage entre deux personnes du même sexe ou bien les autres droits à la contraception, dit la mère de famille.

Jade et Tania Thomas

Jade et Tania Thomas, mère et fille s’inquiètent des impacts de la criminalisation de l’avortement au Missouri Photo : Radio-Canada

Sa fille, Jade, s’inquiète également. La jeune femme de 25 ans est anthropologue et termine un doctorat en médecine à l’Université Washington de Saint Louis. Ses études l’ont menée à travailler dans une clinique venant en aide à des femmes victimes de violence conjugale, et la criminalisation de l’avortement maintiendra les femmes prisonnières du cercle de la violence.

Dans des foyers où il y a de la violence conjugale, la grossesse est en quelque sorte une façon de garder les femmes prisonnières de ce modèle et plus rien ne pourra plus arrêter ça, déplore-t-elle.

« Je sens que notre futur est menacé. »— Une citation de  Jade Thomas

De retour à l’oratoire St. Francis de Sales, Pierre Dumain, lui, croit plutôt que cette décision aura un effet positif dans les États qui suivront l’exemple du Missouri. On va voir les résultats dans quelques années dans les États qui l’ont interdit et ceux qui l’autorisent. On verra que des États, où l’avortement demeurera légal, vont s’effondrer […] Sans enfant, la perte des valeurs familiales va détruire le tissu social, croit-il.

Pour l’instant, force est d’admettre que c’est le débat autour de cette loi qui menace le tissu social du Missouri.

Avec Radio-Canada par Valérie Gamache

Poulet bicyclette burkinabè : entre fierté inébranlable et méfiance actuelle

septembre 2, 2021
Damien Glez

Après un scandale sanitaire viral et une volonté politique de labelliser le « poulet bicyclette », le gallinacé burkinabè sera-t-il l’animal de la concorde ou de la discorde ?

Au pays des Hommes intègres, le scandale numéro un de l’hivernage 2021 a un goût de poulet qui peine à s’estomper. Le 12 août dernier, une internaute affirmait, sur le groupe éConsomm’Action de Facebook, qu’elle venait de trouver deux aiguilles dans l’aile d’un poulet flambé acheté aux grilleurs de l’espace culturel Morène, dans le quartier ouagalais de la Patte-d’oie. Dans ce pays friand de gallinacés, le cliché du délit deviendra viral et le responsable du lieu ne cherchera pas à démentir, tout en exprimant sa perplexité.

Rapidement, les commentaires s’enflammeront comme le feu qui flambe les poulets. Les uns émettront des hypothèses allant du recyclage d’un volatile utilisé au cours d’un sacrifice rituel à une opération de sabotage concurrentiel. Les autres trouveront de quoi rire, dans ce scandale glaçant, imaginant un poulet styliste, coiffeur, voire adepte d’implants contraceptifs Norplant.

Galvaniser le poulet burkinabè

Comme à l’accoutumée, si un fait divers n’autorise aucune généralisation, il dépeint, sous l’angle qui est le sien, telle ou telle société. Le marché national et la réputation internationale des volatiles « made in Faso » ne sont pas anodins, en témoigne la volonté récente des ministères du Commerce et des Ressources animales de créer un label pour le « poulet bicyclette ». Les aiguilles de « l’affaire Morène » seront-elles une épine dans le pied du gouvernement ?

Le « poulet bicyclette » désigne la volaille locale non congelée nourrie de végétaux issus des restes de récolte et de ménage. L’expression ferait référence à la démarche saccadée d’un poulet élevé en plein air ou au vélo que les vendeurs utilisent pour amener les gallinacés du village aux différents marchés.

Le poulet local est tellement prisé – 80 000 têtes seraient consommées chaque jour, rien qu’à Ouagadougou – qu’il ne suffit pas à satisfaire la demande nationale. En outre, il subit de plein fouet la concurrence d’éleveurs des Pays-Bas, du Ghana ou de Côte d’Ivoire. La croissance rapide des volatiles de chair ou hybrides permet une meilleure rentabilité. Les poulets « de race » n’ont besoin que de 45 jours pour atteindre leur poids de vente, contre quatre à cinq mois pour leurs concurrents burkinabè.

C’est donc pour galvaniser ces derniers et promouvoir leur production que le gouvernement du Faso entend créer un label. Le processus de normalisation tiendra compte de la race de l’animal, d’une utilisation modérée de produits vétérinaires, d’une alimentation en partie composée de résidus alimentaires et d’un espace de vie en plein air. En attendant – qui sait ? –, une inscription du poulet bicyclette au patrimoine immatériel de l’Unesco, aux côtés du couscous maghrébin et du « repas gastronomique des Français »…

Avec Jeune Afrique par  Damien Glez

Dessinateur et éditorialiste franco-burkinabè.

La dignité dans la liberté

janvier 27, 2016

 

 

Mieux vaut la dignité dans la liberté

Que la compromission dans la vacuité

Dans le feu du débat, gare à la bassesse

Refuse toute action de méconnaissance

 

Le courage de la démission n’a pas d’âge

Car il faut savoir quitter un bateau en naufrage

Dont le capitaine souffre de décision maladroite

Devant le tollé d’une véritable justice à droite

 

Quand le talent a été acclamé, ovationné et élevé

Dans un pays de liberté, égalité et de fraternité

Il faut savoir vivement bien défendre ses opinions

Puis partir tête haute dans la fierté avec détermination

 

Bernard NKOUNKOU

 

Pierre Sarkozy refuse de collaborer avec Carla Bruni

août 31, 2011

Un album avec Carla ? Jamais !

Invité au festival de Zurich le week-end dernier, Pierre Sarkozy a accordé une interview au quotidien suisse Blick. Il y parle de ses relations avec son père et sa belle-mère.

On connaît tous l’adage « Sex, drugs and rock’n’roll ». Il ne fait pas partie du vocabulaire de Pierre Sarkozy. Le fils aîné du président de la République, connu dans le milieu musical sous le pseudonyme DJ Mosey, l’assure : « Je ne prends pas de drogues. Ma passion est la musique, je n’ai rien à compenser. Je ne fume pas et bois juste de temps en temps, un verre de vin pendant le repas par exemple », confie-t-il à Blick. Mais s’il n’a jamais souhaité évoluer sous le patronyme Sarkozy, il assure pourtant que ça n’a pas été un frein à sa carrière. Bien au contraire : « Etre fils du Président m’ouvre des portes. Je suis souvent engagé comme tête d’affiche dans les événements. Et quand les gens entendent ma musique, ils ne me réduisent plus à Pierre Sarkozy. Pour eux, je suis DJ Mosey ».

La musique, c’est son truc à Pierre, contrairement à Jean qui s’est découvert la même passion que papa : la politique. Mais les choix professionnels de son aîné n’ont jamais déçu Nicolas Sarkozy. « Mon père est très respectueux et très tolérant. Ce qui est important pour lui, c’est que je fasse ce qu’il me plaît. Nous avons une relation très forte. Papa comprend mon art. Il ne m’a jamais rien imposé, pas même de me couper les cheveux », avoue-t-il.

Cette passion pour la musique, Pierre Sarkozy la partage aussi avec Carla Bruni, la troisième épouse de son père. « C’est une personne formidable, intérieurement et extérieurement. Je suis très fier de l’avoir dans ma famille », admet-il, refusant néanmoins toute idée d’une collaboration. « Je ne veux pas tout mélanger. Nos styles sont très différents. Elle n’a pas besoin de moi pour être bonne musicalement, elle se suffit à elle-même. La famille c’est la famille et le travail c’est le travail. C’est mieux ainsi, donc c’est non », a-t-il tranché. Pas d’album Carla Bruni-DJ Mosey ? On survivra…

Voici.fr par M-A.K.