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Pelé, le Roi est mort

décembre 29, 2022

La légende du soccer s’est éteinte à l’âge de 82 ans

Portrait de Pelé

Pelé en 2008 (archives) Photo : Getty Images/AFP

Pelé, la légende brésilienne du soccer, est mort jeudi à l’âge de 82 ans. Son agent a confirmé l’information. L’octogénaire avait été hospitalisé à de nombreuses reprises au cours des derniers mois et n’avait pas quitté l’hôpital Albert-Einstein depuis le 29 novembre dernier.

Il est né Edson Arantes Do Nascimento en 1940, dans la petite ville de Três Coraçoes au sud-est du Brésil. C’est dans une favela qu’il fera ses débuts avec un ballon. En fait de ballon, c’était plutôt de vieilles chaussettes enroulées entre elles sur lesquelles il tapait.

À cette époque, celui qui va devenir Pelé jouait pieds nus, ce qui valut à son équipe le surnom des sans chaussures . C’est sans doute là qu’il a pu développer une dextérité hors du commun.

À l’âge de 9 ans, il regarde avec son papa la finale de la Coupe du monde entre le Brésil et l’Uruguay. C’est ce jour-là qu’il verra son père pleurer pour la première fois en regardant son équipe perdre la coupe du monde en 1950. Pour tenter de le consoler, il lui dira, je la gagnerai un jour, je te le promets.

Il drible un défenseur.

Pelé en 1960 avec le Brésil Photo: Getty Images

Il va faire ses débuts professionnels à 15 ans avec le club local de Bauru. C’est là que l’on va remarquer ses premiers exploits. Deux ans plus tard, il fait ses débuts avec la Seleçao, la sélection nationale brésilienne, pour la Coupe du monde de 1958.

Il devra attendre les quarts de finale contre le Pays de Galles pour marquer son premier but. À 17 ans il sera le plus jeune joueur de l’histoire à marquer un but en Coupe du monde. Un record jusqu’ici inégalé.

En demie-finale, il réussit un tour du chapeau contre la France pour propulser le Brésil en finale. Il ajoute deux buts en finale contre les Suédois et remporte sa première Coupe du monde.

Il en remporte deux autres en devenant le seul joueur à remporter trois trophées dans l’histoire.

La légende Pelé est née!

Des buts il en marquera plus de 1300. On aurait pu croire qu’une carrière internationale lucrative allait s’ouvrir pour le gamin des bidonvilles. Mais au Brésil, on décrète que l’on ne se débarrasse pas comme ça d’un trésor national. Il sera fidèle au Brésil et surtout au célèbre club Santos FC jusqu’à son départ aux États-Unis.

Il lève un bras dans les airs pour célébrer la victoire pendant que des compatriotes le portent sur leurs épaules.

Pelé a gagné sa troisième Coupe du monde avec le Brésil en 1970. Photo : AP/Archives

Ce n’est qu’en fin de carrière en 1975 que l’Amérique du Nord pourra le voir évoluer. Pelé va signer un contrat faramineux pour l’époque, on parle même du transfert du siècle. Le président brésilien de l’époque, Ernesto Geisel demandera à Pelé de reconsidérer sa décision.

Henry Kissinger, alors secrétaire d’État américain, interviendra auprès de Geisel en insistant sur le fait que Pelé à New York conforterait les relations entre les deux pays.

Le contrat de sept millions de dollars est enfin signé. Subitement, les stades américains se remplissent à la vitesse de l’éclair et tout le monde veut voir le prodige brésilien.

Quatre joueurs tiennent un ballon dans leurs mains et sont debout, de côté, sur un terrain de soccer.

Les joueurs German Franz Beckenbauer, Pelé, Giorgio Chinaglia et Romerito avant un match du Cosmos de New York. Photo : Getty Images/Bongarts

Les joueurs de l’équipe du Manic de Montréal auront l’occasion de l’affronter quand il évoluait avec le célèbre Cosmos de New-York.

Ses compagnons d’armes n’étaient nul autre que l’italien Chinaglia, l’allemand Beckenbauer et son ancien coéquipier le brésilien Carlos Alberto.

La perle noire, un autre de ses nombreux surnoms, sera sacré joueur du vingtième siècle par la FIFA. Curieusement il ne sera jamais couronné du titre de ballon d’or malgré ses succès.

Il faut dire que ce titre était décerné jusqu’en 1995 uniquement aux joueurs européens. Cette bourde, la FIFA va la réparer en 2013, en sacrant Pelé Ballon d’or d’honneur.

Après sa carrière de footballeur, Pelé va consacrer la plupart de son temps aux plus démunis. Il sera ambassadeur pour l’ONU et pour l’UNESCO. Il deviendra aussi ministre des Sports de son pays.

Pelé parle au micro, le poing dans les airs.

Pelé avait une santé fragile depuis quelques années. Photo : AFP via Getty Images/Mauro Pimentel

Pelé restera incontestablement l’un des plus grands joueurs de tous les temps dans l’Histoire du ballon rond. On n’hésitera pas à parler de légende, un autre qualificatif justifié.

Celui qui a parcouru des milliers de kilomètres balle au pied, peut maintenant se reposer. Il raccroche définitivement ses crampons magiques. À moins qu’un championnat des légendes ne se joue quelque part.

« Si je meurs un jour, je serai heureux parce que j’ai essayé de faire de mon mieux. Mon sport m’a permis de faire tant de choses parce que c’est le plus grand sport dans le monde. »— Une citation de  Pelé

Deux légendes réunies Pelé et Ali

Pelé et Mohamed Ali Photo : Bongarts/Getty Images/Mark Sandten

Un peu à l’image d’un autre géant du sport qu’était le boxeur Mohamed Ali, Pelé était friand de tirades dont il avait seul le secret, 

Les records sont faits pour être battus, mais il sera difficile de battre le mien. Les gens me demandent tout le temps quand naîtra le nouveau Pelé. Jamais! Mon père et ma mère ont fermé l’usine.

Si certaines frôlent la prétention, d’autres poussaient à la réflexion. 

Chaque enfant qui joue au foot dans le monde veut être Pelé. J’ai la grande responsabilité, non pas de leur montrer comment être un footballeur, mais de leur montrer comment être un homme. 

Il lève les bras.

Pelé au milieu d’un stade de soccer lors de la Coupe d’Afrique des nations, à Libreville, au Gabon, en 2012. Photo : Getty Images/Franck Fife

Pelé aura été plus qu’un joueur de soccer d’exception, car peu d’élus peuvent se vanter d’être devenus des légendes. Le roi, un autre de ses surnoms, est mort, vive le Roi!

Cette mort, Pelé ne la redoutait pas. Il était malade depuis des années et à chacune de ses entrées à l’hôpital, le Brésil était en apnée.

« Pelé ne meurt pas. Pelé ne mourra jamais. Pelé vivra éternellement.  »— Une citation de  Pelé

Avec Radio-Canada par Robert Frosi

Football : pourquoi les clubs français attirent les investisseurs étrangers

décembre 27, 2022

Avec John Textor comme nouvel actionnaire, l’OL devient le dixième club de L1 à basculer sous pavillon étranger. Une tendance qui ne faiblit pas.

Malgre de multiples reports et tractations, le rachat de l'OL par John Textor a bien ete acte.
Malgré de multiples reports et tractations, le rachat de l’OL par John Textor a bien été acté.© OLIVIER CHASSIGNOLE / AFP

Après plusieurs reports consécutifs, l’Olympique lyonnais a changé de propriétaire en cette fin d’année 2022. Jean-Michel Aulas et John Textor ont trouvé un accord : le dirigeant américain détient désormais « 77,49 % du capital d’OL Groupe sur une base non diluée », d’après le communiqué du club du 19 décembre dernier.

Comme le PSG, l’OM, l’AS Monaco ou encore l’OGCN Nice, le club rhodanien est désormais détenu par un actionnaire étranger. Et bientôt Lorient pourrait également changer d’actionnaire principal, avec l’Américain Bill Foley, qui s’intéresse aux Merlus après avoir fait l’acquisition de Bournemouth en Premier League.

«Les propriétaires traditionnels ont ressenti une forme d’épuisement »

Ce phénomène qui a démarré au début des années 2010 en France s’est accentué. Contacté par Le Point, l’économiste du sport Christophe Lepetit explique pourquoi les équipes de L1 ont changé de visage. « Les actionnaires traditionnels de ces clubs, qui étaient des dirigeants avec des fortunes nationales ou des entrepreneurs locaux, étaient de plus en plus vendeurs. Leurs clubs leur coûtaient beaucoup d’énergie et d’argent, souvent à perte. Ils ont ressenti une forme d’épuisement. » Il faut dire que les présidents et actionnaires emblématiques du football français ont petit à petit laissé leur place : Louis Nicollin, Michel SeydouxJean-Louis Triaud ou encore Gervais Martel.

Si les clubs français n’ont pas toujours les résultats espérés, notamment sur la scène européenne, leur capacité à sortir régulièrement des talents et ainsi dégager des millions en transfert reste un atout majeur. Sur la période 2018-2023, dans les cinq grands championnats européens, la L1 est la seule à dégager un solde positif du mercato, avec 257,3 millions d’euros selon le site Transfermarkt. « Le marché des transferts est en inflation permanente, poursuit Christophe Lepetit. Le potentiel de croissance est là : une partie des rachats de clubs a été effectuée après l’Euro 2016 et les nouveaux stades rénovés qui offrent de nouvelles possibilités. Même si on a eu la claque des droits TV avec Mediapro, l’intérêt pour ces clubs n’a pas été impacté. »

La Premier League inaccessible, la L1 en plan B

Avec cette manne financière, les investisseurs étrangers ont senti le bon filon, mais entre le business et une gestion saine, beaucoup s’y sont cassé les dents : Gérard Lopez à Lille, les Américains aux Girondins ou encore Aziz Mammadov à Lens. Cependant, la L1 reste plus abordable que la Premier League. « Les clubs français ont des caractéristiques intéressantes, affirme Christophe Lepetit. Quand vous êtes un homme d’affaires américain ou chinois, vous regardez instinctivement l’Angleterre. Mais les sommes d’acquisition sont très importantes : on parle de centaines de millions d’euros, voire de milliards. » Par exemple, en raison du conflit ukrainien, Roman Abramovitch a été contraint de céder Chelsea pour un montant estimé à 4,97 milliards d’euros.

Mais par rapport au reste de l’Europe, le championnat français présente aussi d’autres avantages. « En Allemagne, vous ne pouvez pas toujours investir car il y a la règle des 50 + 1, prescrivant qu’un dirigeant ne peut être propriétaire que de 49 % des parts d’un club de Bundesliga, les parts restantes étant celles des supporteurs. En Espagne, de la même façon, on a les socios, qui sont très regardants… Alors qu’en France, on a des clubs peu chers, qui étaient en bonne santé avant le Covid grâce au gros travail de la DNCG, le gendarme financier », détaille Christophe Lepetit. D’ailleurs, la L1 n’est pas la seule à être attractive : la Ligue 2 suscite aussi de l’intérêt. Bahreïn a notamment investi dans le Paris FC tandis que Sochaux est détenu par le groupe immobilier chinois Nenking. Enfin, les deux clubs normands, Caen et Le Havre, appartiennent à des Américains.

L’arrivée de CVC pour un avenir plus radieux ?

Et dans les dix clubs de L1 détenus aujourd’hui par des propriétaires étrangers, on observe différentes stratégies selon la dimension des clubs. « On a quasiment un actionnaire par club. Il y a des logiques géopolitiques comme QSI au Paris Saint-Germain, des profils industriels avec la création de conglomérats sportifs (notamment Troyes et Nice). On a aussi Frank McCourt à Marseille, qui est plutôt le type d’hommes d’affaires américain passionné de sport qui veut diversifier ses affaires. À Auxerre, c’est une stratégie chinoise pour affirmer sa puissance et être un candidat crédible pour organiser un jour la Coupe du monde », conclut Christophe Lepetit.

Quel avenir pour ces investisseurs et cette Ligue 1 new-look ? Il faut se tourner du côté de la LFP pour deviner les prochains agissements. Avec sa nouvelle filiale commerciale CVC, Vincent Labrune, le président de la Ligue, s’était montré très optimiste dans L’Équipe, en avril dernier. « On a fait le pari de vendre un futur ambitieux pour la L1. D’ailleurs, CVC a baptisé son projet “Renaissance”. On a mis en avant les atouts de la France : les performances de l’équipe nationale, l’excellence de la formation, notre position de 6e puissance économique mondiale. » Avec déjà 1,5 milliard d’euros investis, le nouveau partenaire du football français a déjà servi de bouée de sauvetage aux clubs. Mais rien ne garantit que la Ligue 1 va enfin décoller car, partout comme ailleurs, l’argent ne fait pas le bonheur.

Avec Le Point

Arthur Chevallier – Mbappé, maréchal de France

décembre 20, 2022

CHRONIQUE. Il est devenu le héros français par excellence. Son aura s’étend bien au-delà du seul terrain de football, renouant avec un imaginaire révolutionnaire.

Kylian Mbappe apres son deuxieme but face a l'Argentine, le 18 decembre dernier.
Kylian Mbappé après son deuxième but face à l’Argentine, le 18 décembre dernier.© JOSE BRETON / NurPhoto / NurPhoto via AFP

On ne s’intéresserait pas aux collectifs sans individualités. Elles en sont même le premier intérêt. Le groupe, la multitude, l’ensemble sont par définition indistincts, fluctuants, à peine reconnaissables. Pourquoi y prêter attention d’ailleurs puisque, dans la vie, les individus sont à l’origine de toutes les formes de passion et de curiosité ? Le génie de la France, depuis la Révolution, tient à cette subtilité. Ce pays est unique, indivisible, se conçoit comme une entité collective au sein de laquelle les individus peuvent, et même doivent, devenir des héros. La France a pour mission première de permettre à des citoyens de s’accomplir personnellement, et son slogan pourrait être : devenez qui vous êtes. Qui s’étonnera, dans ces conditions, du triomphe de Kylian Mbappé  ?

On ne comprend rien aux passions des autres, de là le mépris à l’endroit du football. Un peuple stupide s’intéresserait à des garçons qui courent derrière une balle. C’est oublier que l’envie de gloire ne s’épuise jamais. Quand un sport touche autant de domaines de la puissance, il n’est plus permis de l’ignorer. Les joueurs ne sont pas des soldats, les risques qu’ils prennent sont, à titre de comparaison, dérisoires. Pour autant, les triomphes s’incarnent sous de multiples formes, et la France a besoin d’individus qui perpétuent sa promesse, sans quoi elle ne serait qu’une coquille vide.

Kylian Mbappé en a tiré le meilleur en révolutionnant l’image du joueur de football, en renouant, peut-être sans le savoir, avec un imaginaire révolutionnaire. Sa vie n’est pourtant pas extraordinaire. Il vient d’un milieu modeste, a travaillé, réussi ; il exerce un métier populaire et lucratif. Bref, c’est une star, le phénomène n’est pas nouveau, en tout cas il n’a rien de singulier depuis Maurice Chevalier. Mbappé s’est distingué en refusant de jouer la comédie de la modestie, en répétant à qui voulait l’entendre qu’il n’avait qu’une ambition : dominer.

Le Paris Saint-Germain veut le garder ? Soit. Ils ont dû lui offrir un des meilleurs salaires de l’histoire du sport, lui promettre un statut unique dans une équipe qui compte parmi les meilleurs joueurs du monde. Même le président de la République lui a téléphoné pour lui demander de continuer à jouer en France. Que dire enfin de son tempérament ? Il exprime ses désaccords, défie la fédération française de football, tient en respect son club, probablement le plus riche de tous.

Bref, Kylian Mbappé est un être plein d’aspérités, imprévisible, et surtout libre, c’est-à-dire passionnant. Même le président de la République le sait désormais : il parle quand il veut, se vexe s’il veut, marque quand il veut. En dépit de ces traits de caractère, sa grande intelligence le sauve du caprice et de l’impétuosité. Quant à la France, elle s’en remet à lui parce qu’elle lui fait confiance.

Oui, Mbappé vient de loin. D’une époque où des soldats du rang d’origine provinciale profitaient de la Révolution pour devenir général et maréchal d’Empire. Toujours téméraires, souvent martiaux, parfois plaisantins, ils défendaient, dans la gaieté et la confiance, la République assaillie par l’Europe. Ces héros concrétisaient les promesses de 1789. Sans eux, la Révolution n’aurait été qu’un concours de bavardage. Partis de rien, prêts à tout, incontrôlables parce que libres, ils démontraient au monde que le nouveau modèle français, où la patrie et le peuple se confondaient, où un fils d’aubergiste pouvait commander un bataillon, où un petit garçon né en Corse pouvait devenir chef de l’État à 30 ans, était capable de dominer. Les Français admiraient et célébraient ces aventures parce qu’elles avaient un mérite supérieur : elles auraient pu être la leur.

On répète, depuis plusieurs jours, que le football est politique. C’est le contraire. Le football n’est pas populaire parce qu’il est politique, mais parce qu’il est humain. Kylian Mbappé n’est pas aimé parce qu’il est vertueux, mais parce qu’il gagne des matchs et qu’il n’en a pas honte. Personne ne lui demande, par exemple, de déclarer qu’il aime la France puisqu’il la sert. Son aventure personnelle se confond avec une aventure collective. Il est le miroir d’un insatiable désir, partagé par le plus grand nombre, celui de puissance. Le public ne l’acclame pas au nom d’une idéologie, mais d’eux-mêmes.

Dans Du côté de GuermantesMarcel Proust fait dire à la duchesse éponyme, à propos des maréchaux de Napoléon Bonaparte : « Mon Dieu, comme sous les rois, depuis pas mal de temps, on n’a pas été très gâté du côté gloire, ces guerriers qui rapportaient tant de couronnes qu’ils en mettaient jusque les bras des fauteuils, je trouve que ça a un certain chic ! » Et on comprend comment les triomphes font un sort à ceux qui les ignorent.

Avec Le Point par Artur Chevallier

Football : Cristiano Ronaldo quitte Manchester United

novembre 22, 2022

Le club anglais Manchester United annonce le départ du joueur portugais. Un départ décidé « d’un commun accord, avec effet immédiat ».

Cristiano Ronaldo quitte le Manchester United d'un commun accord avec le club.
Cristiano Ronaldo quitte le Manchester United d’un commun accord avec le club.© RICARDO LARREINA / Spain DPPI / DPPI via AFP

Manchester United a annoncé dans un communiqué le départ de Cristiano Ronaldo. Une décision prise « d’un commun accord, avec effet immédiat », précise le communiqué du club anglais publié mardi 22 novembre, alors que le joueur portugais est actuellement au Qatar pour la Coupe du monde. « Le club le remercie pour son immense contribution au cours de ses deux passages à Old Trafford, marquant 145 buts en 346 apparitions, et lui souhaite, ainsi qu’à sa famille, un bel avenir », ajoute Manchester United à propos du départ de la star portugaise de 37 ans, qui a pourtant vivement critiqué son entraîneur et ses dirigeants dans un entretien à la chaîne TalkTV.

« Tout le monde à Manchester United reste concentré sur la poursuite des progrès de l’équipe sous la direction d’Erik ten Hag et sur le travail en commun pour obtenir des succès sur le terrain », conclut le club.

«Ce ne sont pas mes amis »

Dans un entretien accordé au présentateur anglais Piers Morgan sur TalkTV, diffusé en plusieurs parties mi-novembre, la star portugaise avait affirmé à propos de son entraîneur Erik ten hag : « Je n’ai pas de respect pour lui parce qu’il ne montre aucun respect pour moi. »« Pas seulement l’entraîneur, mais deux ou trois autres types autour du club. Je me sens trahi », avait ajouté le quintuple Ballon d’or. Il s’est également attaqué aux propriétaires de Manchester United, la famille Glazer, qui « ne se soucient pas » du succès sportif de leur équipe, et avait aussi égratigné ses anciens coéquipiers Wayne Rooney et Gary Neville, qui l’ont critiqué : « Ce ne sont pas mes amis. »

Après un premier passage (2003-2009) couronné de succès avec trois titres en Premier League et une Ligue des champions remportés sous la direction d’Alex Ferguson, Cristiano Ronaldo est revenu chez les Red Devils lors de l’été 2021. Mais la non-qualification de son équipe en Ligue des champions à l’issue de la saison 2021-2022, puis son temps de jeu réduit ces derniers mois ont compliqué son deuxième passage à Manchester. Les récents propos cinglants de CR7 contre son club ont précipité le divorce.

Vendredi dernier, Manchester United avait annoncé avoir « enclenché des mesures appropriées » en réponse aux attaques de son joueur vedette. La star portugaise avait assuré de son côté que son conflit ouvert avec son club « n’ébranlerait pas » sa sélection durant le Mondial 2022, qu’elle entame jeudi contre le Ghana.

Par Le Point avec AFP

Football : Brice Samba sera probablement en coupe du monde avec l’Équipe de France

octobre 24, 2022

Les chances pour les congolais de voir Brice Samba endosser le maillot des Diables rouges semblent s’éloigner. Après la blessure de Mike Maignan forfait pour le mondial, le choix du franco-congolais Brice Samba qui a le vent en poupe en championnat, semble acté pour le remplacer.

Arrivé au RC Lens l’été dernier en provenance de Nottingham Forest où il avait brillé de mille feux, Brice Samba fait sensation chez les Sang et Or, au point que son nom figure déjà sur le carnet de Didier Deschamps au nombre des potentiels gardiens.

Brice Samba peut jouer la Coupe du monde avec l’équipe de France et l’hypothèse n’est pas à exclure.

Récemment noté par les journalistes du journal L’Équipe, le portier d’origine congolaise est devenu le meilleur gardien de Ligue 1 avec une note moyenne de 6,27 par rencontre, loin devant le Rennais Steve Mandanda (5,56) et le Nantais Alban Lafont (5,55).

Brice Samba garde une constance dans les buts et s’impose en dernier rempart et il le prouve à chaque match sur le terrain.

Mike Maignan, le gardien du Milan AC et doublure d’Hugo Lloris chez les Bleus est blessé au mollet depuis le 22 septembre. Il aurait fait une rechute qui pourrait l’empêcher de jouer la Coupe du monde.

Didier Deschamps, le sélectionneur de l’équipe de France, pourrait appeler Brice Samba en cas de forfait de Maignan. Ce qui est du reste confirmé car les soins et la récupération sortent des clous du délai pour le mondial, pas avant 2023.

Agé de 28 ans, Brice Samba, est né le 25 avril 1994 à Linzolo en République du Congo. Le gardien de but du RC Lens est le fils de Brice Samba, ancien gardien international congolais.

Avec Sacer-infos par Stany Frank

Football : Kanté, blessé, pourrait être forfait pour le Mondial au Qatar

octobre 14, 2022

Le milieu récupérateur a fait une rechute à sa blessure aux ischio-jambiers, compromettant sa participation à la Coupe du monde avec l’équipe de France.

N'Golo Kante pourrait bien etre forfait pour la Coupe du monde au Qatar qui debute en novembre. Il serait un grand absent pour l'equipe de France, d'autant plus que son compere habituel au milieu de terrain, Paul Pogba, est lui aussi incertain.
N’Golo Kanté pourrait bien être forfait pour la Coupe du monde au Qatar qui débute en novembre. Il serait un grand absent pour l’équipe de France, d’autant plus que son compère habituel au milieu de terrain, Paul Pogba, est lui aussi incertain.© LINDSEY PARNABY / AFP

«  Ce ne sont pas de bonnes nouvelles », a dit vendredi l’entraîneur de Chelsea, Graham Potter, à propos du milieu français N’Golo Kanté dont la blessure à une cuisse pourrait compromettre sa présence au Mondial, selon le quotidien L’Équipe. « Il doit voir un spécialiste ce week-end. C’est une rechute, ce ne sont pas de bonnes nouvelles, mais je ne peux pas vous en dire plus à ce stade », a ajouté Potter.

Alors que la liste du sélectionneur Didier Deschamps est prévue pour le 9 novembre, le quotidien sportif L’Équipe présente le forfait de Kanté pour la Coupe du monde au Qatar du 21 novembre au 18 décembre 2022 comme acquis. Deschamps, à Nice vendredi, dans le cadre d’une visite du musée des Sports n’a pas voulu commenter l’état de santé de ses joueurs blessés comme Paul Pogba et donc N’Golo Kanté. « J’ai des nouvelles, a-t-il lancé. Chaque chose en son temps. Certains joueurs ont des soucis et des blessures. Espérons que tout ira dans le bon sens. Il y a encore du temps pour avoir plus de certitude. »

Kanté, qui évolue chez les Blues depuis 2016, a été amoindri par des blessures à répétition au cours des deux dernières années. Le milieu récupérateur n’est plus apparu sur un terrain depuis le 14 août dernier, lors d’un derby en Premier League face à Tottenham. Il avait été essentiel au succès de la France en Russie lors de la Coupe du monde 2018 et serait un grand absent pour l’équipe de Didier Deschamps.

Par Le Point avec AFP

Football : gros chèques, salaires en hausse… le point sur les transferts des principaux joueurs africains

septembre 11, 2022

Le mercato estival s’est révélé particulièrement animé pour plusieurs joueurs africains. Avec la Ligue des champions et la Coupe du monde qui s’annoncent, leur valeur pourrait encore évoluer.

Sadio Mane, Pierre-Emerick Aubameyang et Achraf Hakimi, respectivement jouers du Bayern Munich, de Clesea et du Paris Saint-Germain. © MONTAGE JA : Marco Canoniero/Shutterstock/SIPA ; David Ramos/GettyImages via AFP ; Alfonso Jimenez/Shutterstock/SIPA

On s’attendait à un été européen particulièrement chaud. Il le fut, et pas seulement d’un point de vue climatique. En cette année de Coupe du monde qui se déroulera du 20 novembre au 18 décembre au Qatar, et pour laquelle cinq sélections africaines (Maroc, Tunisie, Sénégal, Ghana, Cameroun) sont qualifiées, plusieurs joueurs en ont profité pour changer d’air. Les montants des transferts se sont révélés élevés, les niveaux de rémunération aussi. Même un joueur comme l’Égyptien Mohamed Salah (30 ans), qui ne participera pas à la Coupe du Monde, a vu son sort s’améliorer à Liverpool.

Le capitaine des Pharaons est en effet aujourd’hui le footballeur le mieux payé de l’histoire des Reds, au sein desquels il est devenu un élément essentiel. Buteur et passeur multirécidiviste ces dernières années, l’Égyptien gagnait jusqu’alors 1 million d’euros par mois. En fin de contrat le 30 juin 2023 et en position de force pour négocier une prolongation, l’ancien joueur de l’AS Rome a touché le jackpot, puisqu’il empochera désormais 1,6 million d’euros mensuels, sans compter les primes. Désormais lié à Liverpool jusqu’au 30 juin 2025, sa valeur marchande est aujourd’hui estimée à 90 millions d’euros. Son ancien coéquipier en Angleterre, le Sénégalais Sadio Mané, 30 ans également, a quant à lui décidé de quitter les bords de la Mersey pour le Bayern Munich, le meilleur club allemand.

Salaire en or pour Salah et Mané

Dans l’opération, Liverpool a récupéré un chèque de 32 millions d’euros, correspondant à l’indemnité de transfert d’un joueur acheté 36 millions d’euros en 2016 à Southampton. Mais c’est incontestablement le champion d’Afrique en titre qui a réalisé la meilleure opération. À Liverpool, le Casamançais ne gagnait « que » 6,1 millions d’euros par an, un montant auquel venaient s’ajouter des primes juteuses.

À Munich, où il passera les trois prochaines années de sa vie, il émargera à 20 millions d’euros brut annuels, soit 1,15 million d’euros versé à la fin de chaque mois sur son compte en banque. Son compatriote et coéquipier au sein des Lions de la Teranga, Kalidou Koulibaly (31 ans), a lui aussi vu ses gains bondir, à la faveur de son transfert de Naples (Italie) à Chelsea (Angleterre) pour 38 millions d’euros, une somme substantielle pour un défenseur ayant dépassé les 30 ans. « S’ils font une bonne Coupe du monde, Mané et Koulibaly, qui viennent de changer de club, ne pourront pas demander une augmentation avec le Bayern et Chelsea. Mais ils pourraient s’en servir pour négocier de meilleurs contrats avec leurs sponsors », explique Vincent Chaudel, président de l’Observatoire du Sport Business.

À Naples, Koulibaly touchait 6 millions d’euros par saison. Aurelio de Laurentiis, son président, avait même envisagé, avant l’offensive des Anglais, de lui offrir à partir de la saison 2022-2023 le plus gros salaire du club. À Londres, ses émoluments ont fait un bond de 4 millions d’euros par an. Dans le vestiaire londonien, Koulibaly a retrouvé l’attaquant gabonais Pierre-Emerick Aubameyang (33 ans), acheté par Chelsea 14 millions d’euros au FC Barcelone.

Aubameyang, fin négociateur

Et le moins que l’on puisse dire c’est que l’ex-capitaine des Panthères du Gabon – il a mis un terme à sa carrière internationale en mai dernier – a su faire fructifier son patrimoine. Fin janvier, il avait quitté Arsenal, un autre club de Londres, pour s’engager au FC Barcelone. Arsenal lui versait un salaire mensuel de 1,7 million d’euros. Pour l’encourager à faire ses valises, les dirigeants anglais lui avaient signé un chèque 8,4 millions d’euros, correspondant à ses salaires jusqu’à la fin de la saison 2021-2022.

Aubameyang, qui était sous contrat jusqu’au 30 juin 2023, aurait dû toucher 20,4 millions d’euros lors de sa dernière saison chez les Gunners, une somme économisée par ses ex-employeurs. À Barcelone, où il a globalement donné satisfaction sportivement, son salaire était de 400 000 euros par mois (du 1er février au 30 juin), mais devait passer à 1,5 million d’euros à partir du 1er juillet, selon la presse catalane. Il semblerait qu’il touchera cette somme à Chelsea.

Mahrez, Ziyech, Hakimi, des contrats en béton

Enfin, parmi les footballeurs africains les plus à l’aise financièrement, on retrouve l’Algérien Ryad Mahrez (31 ans), dont la valeur marchande est estimée à 35 millions d’euros, et qui perçoit à Manchester City (Angleterre), un confortable salaire annuel de 7,2 millions d’euros hors primes.

C’est un peu plus que l’attaquant marocain Hakim Ziyech (29 ans), dont la rémunération est de 6,1 millions d’euros par an à Chelsea. Celui qui devrait retrouver la sélection marocaine lors de la Coupe du monde, après une fâcherie avec Vahid Halilhodžić, l’ex-sélectionneur des Lions de l’Atlas remplacé par Walid Regragui, ne veut pas baisser son salaire, alors que le Milan AC, Tottenham et l’Ajax Amsterdam, son club formateur, aimeraient le recruter (sa valeur est estimée à 28 millions d’euros). Lyon garde également un œil sur le Marocain, en vue du mercato hivernal.

Son compatriote Achraf Hakimi (23 ans) est quant à lui assuré de rester au Paris Saint-Germain cette saison. On le comprend : avec un salaire mensuel de 865 000 euros, assorti de quelques bonus, le défenseur, acheté 60 millions d’euros (+ 11 millions de bonus) en juillet 2021 est un des joueurs les mieux rémunérés par le PSG.

« Si un joueur fait une belle Coupe du monde, en plus de briller en Ligue des champions et dans son championnat, et que la fin de son contrat approche, il pourra être en position de force pour négocier une prolongation, avec une augmentation de salaire importante. Et les clubs, pour repousser la concurrence, réagissent en général très vite pour garder leur joueur », conclut Vincent Chaudel. L’excellente santé financière des clubs où évoluent ces joueurs peut leur permettre de faire quelques folies…

Avec Jeune Afrique par Alexis Billebault

Coupe du Congo de football : AS Otohô et les Diables noirs convoitent le trophée

août 9, 2022

Sans surprise, la finale de la Coupe du Congo 2022 mettra aux prises le 14 août le champion du Congo à son dauphin.  L’AS Otohô-Diables noirs est le remake de  la finale de la Coupe du Congo  2018 au cours de laquelle les  Diablotins s’étaient imposés devant l’AS Otohô.

Les maladresses des Aiglons ont propulsé les Diables noirs en finale/Adiac 

L’AS Otohô s’est qualifiée pour la finale en battant l’Interclub au stade annexe de Kintélé 3-1.   Kader Bidimbou, Roland Okouri et Jaurès Ngombé ont confirmé l’avance que l’équipe championne du Congo avait prise lors du match aller (2-0) au stade Marien-Ngouabi à Owando.

L’AS Otohô disputera sa troisième finale de la Coupe du Congo avec l’ambition de remporter le trophée qui  manque à son palmarès. En 2018 lors de sa première finale, elle s’était inclinée 3-5 aux tirs au but après un score de 0-0 au temps règlementaire. En 2019, elle a subi le même sort devant l’Etoile du Congo.  Pour la troisième tentative, la tâche ne sera pas aisée face à l’équipe la plus titrée de la compétition. Les Diablotins qui  courent derrière leur 9e consécration après 1989, 1990, 2003, 2005, 2012, 2014, 2015 et 2018. « Nous sommes dans une équipe à pression. Quand nous arrivons à cette étape, nous pensons à ceux qui nous soutiennent et on ne se permet pas de s’éliminer à cette étape. Si vous regardez les archives en 2018, nous avions battu en finale l’AS Otohô à Brazzaville. Les années se sont passées. L’AS Otohô a pris le dessus sur nous au championnat. Mais l’équipe de Diables noirs s’est revêtue d’un autre habit. Une finale ne se joue pas mais elle se gagne. Nous allons en finale pour gagner la coupe », a assuré Clément Massamba, le coach des Diables noirs après la qualification contre le Club athlétique renaissance aiglons (Cara).  

Après leur courte victoire 1-0 au match aller, les Diablotins se sont contentés d’un nul blanc le lundi pour se qualifier pour la finale. Au cours de ce match, les Aiglons se sont procuré de meilleures actions du match mais ils ont pêché par le manque de réalisme. Lors de ces 22 dernières années, les Diables noirs ont disputé huit finales pour six victoires et deux défaites.  Les jaune et noir auront à cœur l’envie de prendre leur revanche sur l’équipe qui les avait battus au championnat 1-2 après le nul de 2-2 à l’aller.

Avec Adiac-Congo par James Golden Eloué

Gabon – Football : avarie d’avion, joueurs manquants, absence de maillots…. Les folles galères des Panthères

juin 11, 2022

La sélection gabonaise a vécu des moments particulièrement agités avant ses deux matches qualificatifs pour la CAN 2023 en RDC (1-0) et face à la Mauritanie (0-0). Des péripéties consécutives à l’incarcération du président de la fédération dans le cadre d’une enquête pour abus sexuels commis par un entraîneur.

Lors des huitièmes de finale de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2021 entre le Burkina Faso et le Gabon, au stade Omnisport de Limbé, le 23 janvier 2022. © CHARLY TRIBALLEAU/AFP

S’il ignore ce qu’ont récemment vécu les Panthères du Gabon, un observateur lambda admettrait que les résultats de la sélection nationale lors des deux premières journées des qualifications pour la CAN 2023 sont plutôt honorables, à commencer par la victoire en RDC, le 4 juin (1-0). Mais ce résultat, combiné au match nul obtenu face à la Mauritanie (0-0), quatre jours plus tard à Franceville, a des airs d’exploit, quand on découvre ce qu’il s’est passé durant les jours qui ont précédé le déplacement à Kinshasa.

Atterrissage d’urgence à Barcelone

Patrice Neveu, le sélectionneur français du Gabon, a sans doute vécu un des moments les plus surréalistes de sa carrière. Les Gabonais, qui venaient d’effectuer un stage de quelques jours en Île-de-France, devaient rallier Kinshasa par un avion privé le jeudi 2 juin. « Alors que nous étions en plein vol, le pilote nous a annoncé qu’il devait atterrir d’urgence à Barcelone pour un problème technique. Quand vous apprenez cela, c’est très angoissant, car c’est quelque chose qu’on ne maîtrise pas », explique-t-il.

Le dysfonctionnement est assez important pour que les joueurs et leur staff soient débarqués. « On a trouvé un hôtel, à quarante-cinq minutes de l’aéroport. Puis la compagnie aérienne devait nous envoyer un autre avion le vendredi. » Mais l’appareil n’est jamais arrivé, alors que le match était prévu le lendemain, le 4 juin, à 17 heures, au stade des Martyrs à Kinshasa.

La journée du 3 juin se déroule sans qu’aucune solution n’apparaisse clairement. Alors que la menace d’un forfait se profile, la fédération gabonaise demande à son homologue congolaise de reporter le match au dimanche. « Impossible », répond celle-ci, en expliquant que les Léopards doivent s’envoler vers le Soudan aux alentours de minuit le samedi. « Le vendredi soir, nous sommes donc tous allés nous coucher. Mais à 2 heures du matin, on est venu me réveiller en me demandant de prévenir au plus vite les joueurs, afin de prendre un vol régulier à 4 heures du matin », poursuit Neveu.

Sept joueurs sur le carreau

Sauf que le bus qui doit emmener la délégation gabonaise n’arrive pas. Dix-sept joueurs, dont deux qui étaient blessés, accompagnés notamment du sélectionneur-adjoint, trouvent des taxis pour aller à l’aéroport. Mais le sélectionneur, une partie du staff et sept autres joueurs n’en trouvent pas assez rapidement. Résultat, dit Neveu : « Quand nous sommes arrivés à l’aéroport, l’avion était déjà parti. »

De son côté, la Confédération africaine de football (CAF) fait décaler le coup d’envoi à 21 heures, après avoir reçu le compte rendu du pilote concernant les problèmes techniques l’ayant obligé à se poser d’urgence en Catalogne. Mais Neveu et le reste de la délégation, après avoir espéré pouvoir rejoindre Kinshasa, doivent se résigner. « Nous sommes rentrés le samedi à Paris et avons regardé le match sur internet. » Le Gabon, avec seulement quinze joueurs valides, parvient à s’imposer grâce à un but de Shavy Babicka (20 ans), son premier en sélection.

Les heures qui suivront cette victoire presque miraculeuse ne seront pas plus sereines. La délégation partie de Kinshasa arrive à Libreville le dimanche 5 juin dans la soirée, après un vol de plus de sept heures, les « Parisiens » atterrissent dans la capitale gabonaise le lundi en fin de journée. Mais certains dirigeants de la fédération gabonaise (Fegafoot) veulent que tout ce joli monde s’envole sans tarder pour Franceville, où doit avoir lieu le match face à la Mauritanie, le 8 juin. En off, ils arguent qu’ils souhaitent éloigner les internationaux de Libreville, où les tentations sont grandes.

Les joueurs s’opposent à cette idée, préférant rester à Libreville le lundi soir pour se reposer et partir le mardi matin. Finalement, l’instance, en concertation avec le gouvernement et Patrice Neveu, décale le vol vers Franceville, d’une durée d’un peu plus d’une heure, au mardi matin.

Pas de maillots

Dans le Haut-Ogoué, les Panthères sont reçues le 7 juin par le président Ali Bongo, en visite dans la province. Le chef de l’État a même prévu d’assister au match qui les opposent le lendemain aux Mauritaniens au stade de Franceville (ancien stade Rénovation). Mais le jour du match, un autre contretemps attend les joueurs gabonais, avant le coup d’envoi, quand ils pénètrent dans leur vestiaire.

Ces derniers constatent que les maillots du match ne sont pas dans les casiers, où il n’y a que les tenues d’entraînement. Ce seront donc ces maillots qui seront utilisés… avec les numéros de chacun des joueurs inscrits au feutre. Certains joueurs sont même obligés d’enfiler des maillots trop grands ou trop petits.

« La Fegafoot est totalement désorganisée. Depuis le mois de mai et l’incarcération du président Pierre-Alain Mounguengui [dans le cadre d’une enquête sur des abus sexuels commis sur des mineurs par un entraîneur], les problèmes s’accumulent. Les joueurs sont exténués face à ces multiples problèmes organisationnels. C’est un miracle qu’ils parviennent à avoir des résultats », souffle un proche de la sélection nationale.

Les deux prochains rendez-vous auront lieu au mois de septembre face au Soudan. « J’espère que je n’aurais qu’à m’occuper du terrain, de mes joueurs, et pas du reste. Je suis fier de ce que font les joueurs, mais quand on rencontre tous ces problèmes, je ne peux pas monter trop haut mon niveau d’exigence », conclut Neveu.

Avec Jeune Afrique par Alexis Billebault

Football : Sénégal, un champion en chantier 

juin 10, 2022

ANALYSE. Sur la route du Mondial 2022, les éliminatoires de la CAN 2023 sont pour le champion d’Afrique une occasion de se recalibrer. Une tâche ardue. 

Le Senegal de Sadio Mane est detenteur de la CAN.
Le Sénégal de Sadio Mané est détenteur de la CAN.© SEYLLOU / AFP

La route vers la CAN 2023 a démarré pour le champion d’Afrique, les deux premières journées de qualification venant clôturer une saison historique. Avec quelques interrogations à résoudre à quelques mois de la Coupe du monde. Fini les célébrations de la CAN et des barrages, place aux prochaines échéances, qui arrivent très vite.

Des victoires sans panache

Alors que le Sénégal met un terme à sa saison 2022-2023 sur une bonne entame de la défense de son titre avec les deux premières journées des éliminatoires de la CAN 2023. Une première victoire sur le score de 3-1 face au Bénin, avec un triplé de Sadio Mané, dont deux buts sur pénalty et une victoire hier face au Rwanda, dans un match qui devait se dérouler à Kigali, qui en raison de stades non conformes aux normes internationales, a délocalisé son match… à Dakar, au Stade Abdoulaye Wade de Diamniadio. Une aubaine donc pour le Sénégal, qui a enchaîné deux matchs à domicile et éviter un long déplacement vers l’Afrique de l’Est. Une victoire dans un match sans relief arraché sur un nouveau pénalty de Sadio Mané au bout du temps additionnel. Trois buts sur pénalty en quatre matchs, dans ce qui est l’un des groupes les plus abordables de ces éliminatoires, de quoi tirer la sonnette d’alarme ? « C’est un match de fin de saison, j’ai senti mes joueurs fatigués, émoussés. C’est bien de savoir gagner dans la difficulté. Les garçons n’ont jamais abdiqué, ils ont continué à travailler. En réalité, on a pu avoir cette occasion-là qui nous permet de gagner 1-0. Nous sommes très satisfaits sur le plan comptable », a déclaré Aliou Cissé en conférence de presse.

Bien évidemment, le fait qu’il s’agisse de la fin de saison a son importance, lorsque l’on prend en compte le lourd calendrier auquel certains joueurs ont été confrontés (dont bien évidemment Sadio Mané). Ceci atténue forcément les circonstances du contenu proposé. Mais n’était-ce donc pas une opportunité de réaliser une rotation afin d’expérimenter de nouvelles options ? La victoire finale à la CAN, suivie du match de barrages pour le Mondial a permis à Aliou Cissé d’être renforcé dans ces certitudes avec une option de jeu en 4-3-3, et une autre en 4-2-3-1, avec Sadio Mané positionné en soutien de l’attaquant de pointe, utilisé lors du match retour du barrage face à l’Égypte. Toutefois, le domaine dans lequel le sélectionneur des Lions doit encore avoir des manques à combler concerne les solutions de rechange, notamment aux postes d’arrière latéral gauche et de milieux offensifs. La dépendance envers l’arrière gauche Saliou Ciss (meilleur latéral de la CAN), Sadio Mané ou Ismaïla Sarr, revenu tout juste de blessure en demi-finale de la CAN (et qui l’a peut-être payé à son retour en club), s’est accentuée et devient une sérieuse interrogation pour les Lions. D’autant plus que le début de la CAN passée, sans relief, rappelle également qu’il y a un travail à accomplir dans ce sens. L’équilibre entre la préservation de la bonne vie de groupe et les performances individuelles de chaque joueur est essentiel, chaque élément doit avoir la capacité de répondre présent si le besoin s’en ressent.

Occasion manquée

Alors que les dates internationales s’étendant du 30 mai au 14 juin, et que ses deux matchs amicaux ont été joués le 4 et le 7 juin, le Sénégal avait l’opportunité d’ajouter un ou deux rencontres amicales afin de pouvoir mieux explorer les différentes options avec, s’il le faut, une équipe remaniée. Pourtant, la Fédération avait pour envie d’organiser un match amical entre les dates du 11 et 13 juin, si possible contre une équipe sud-américaine était envisagée, afin de mieux appréhender l’affrontement à venir face à l’équipe d’Équateur (tombeur du Nigeria 1-0 le vendredi 3 juin passé). Le Brésil, était considéré comme un potentiel adversaire, mais en raison de la tournée asiatique des Auriverde (matchs contre la Corée du Sud et le Japon), il n’était pas possible de dénicher la Seleção pour un match de prestige au stade de Diamniadio. Puis, il a finalement été décidé de ne pas organiser de match amical : « La FSF informe l’opinion publique qu’elle a décidé de surseoir à l’organisation d’un match amical international durant la fenêtre FIFA du 30 mai – 14 juin 2022. […] Cette décision a été prise pour permettre aux joueurs internationaux sénégalais pressentis d’aller en vacances plus tôt que prévu afin de pouvoir bénéficier d’un temps de repos convenable avant de reprendre compétitions en clubs à partir de septembre 2022 puis avec notre équipe nationale pour la préparation et la participation du Sénégal au prochain tournoi final de la Coupe du monde de la Fifa prévu au Qatar. »

D’après le journal local RECORD, la FSF a même été approchée par la Fédération algérienne de football pour un match amical, option qui a été rejetée, car d’après une source le Sénégal n’y voyait pas son intérêt. À défaut d’affronter une équipe sud-américaine, il aurait été possible par exemple, d’utiliser ne serait-ce une équipe africaine pour faire face aux Lions, à l’image de la Gambie qui a reçu le Soudan du Sud au Stade Lat Dior de Thiès (victoire 1-0) en raison de la non-homologation du stade de Banjul, ou du Mali, qui n’a pas réservé de date pour un match amical après les éliminatoires, pour organiser une rencontre amicale de plus. Une liste alternative aurait ainsi pu être confectionnée, permettant à des cadres de partir en vacances, et afin de permettre à certains joueurs d’avoir l’occasion de jouer et donner un aperçu de leurs potentialités, d’autant plus que le prochain regroupement, qui aura lieu en septembre prochain, comptant pour les 3e et 4e journées d’éliminatoires de la CAN sera le dernier avant la Coupe du Monde. « Cette préparation pour la Coupe du monde, on ne l’a pas encore commencée. C’est ça la vérité… La meilleure chose à faire au mois de septembre pour aider les cinq pays africains qui se sont qualifiés, c’est carrément d’arrêter les éliminatoires de la CAN 2023. Et pouvoir donner enfin la possibilité aux pays africains de préparer cette Coupe du monde, sinon on ne pourra jamais la préparer comme il le faut ! » s’est désolé Aliou Cissé à ce sujet.

Un marché des transferts très important à venir

Avec l’ouverture du mercato estival, plusieurs joueurs manquant de temps de jeu en club auront des décisions à prendre en vue de la saison prochaine. En effet, avec une Coupe du monde 2022 se déroulant exceptionnellement en pleine saison, entre la mi-novembre et la fin décembre, les joueurs ne disposeront pas de suffisamment de temps de préparation dont les sélections bénéficient habituellement en fin de saison. Il s’agira donc d’une Coupe du monde où pour être en forme optimale, la préparation de pré-saison ainsi que le temps de jeu dès l’entame de la saison seront des facteurs plus importants que d’habitude pour les joueurs. Les cas d’importants joueurs de la sélection comme Abdou Diallo (PSG), Nampalys Mendy (Leicester) ou encore Bouna Sarr seront essentiels de la quête d’être dans les meilleures conditions possible au mois de novembre. Aux joueurs se retrouvant dans cette situation de trouver l’environnement qui convient pour résoudre ce problème, pour le bien de la sélection.

Avec Le Point avec par Abdoulaye A. Sall