
Washington et l’OTAN ont condamné dimanche la décision « irresponsable » du président russe Vladimir Poutine d’ordonner la mise en alerte de la force nucléaire russe. Face à cette escalade, la Maison-Blanche a déclaré qu’elle n’excluait pas de sanctionner le secteur de l’énergie russe, crucial pour Moscou.
Dans un entretien avec ses chefs militaires retransmis à la télévision, M. Poutine a ordonné la mise en alerte des forces de dissuasion de l’armée russe – qui comportent un volet nucléaire – invoquant des sanctions illégitimes
prises contre la Russie par les Occidentaux et des déclarations belliqueuses
de l’OTAN.
Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a rejeté toute responsabilité. C’est la Russie qui a engagé la guerre, qui mène une invasion militaire à grande échelle d’une nation souveraine et pacifique, donc il n’y a aucun doute que la Russie est responsable. Le président Poutine est responsable de ce conflit
, a-t-il insisté, dénonçant une rhétorique dangereuse
.
Le ministre russe de la Défense Sergei Shoigu (à droite) et chef d’état-major Valery Gerasimov ont participé à un entretien avec le président Vladimir Poutine dimanche lors duquel il leur a demandé de mettre en alerte la force de dissuasion russe. Photo : AFP/Alexey Nikolsky
M. Poutine fabrique des menaces qui n’existent pas
, a pour sa part dénoncé dimanche la porte-parole de la Maison-Blanche, Jen Psaki. À aucun moment la Russie n’a été menacée par l’OTAN ou l’Ukraine […] Nous allons résister à cela. Nous avons la capacité de nous défendre
, a-t-elle ajouté.
Les États-Unis n’écartent pas la possibilité d’infliger de nouvelles sanctions contre la Russie, cette fois dans le secteur de l’énergie, selon Mme Psaki.
Les sanctions énergétiques font certainement partie des mesures que nous évaluons. Nous ne les avons pas retirées. Mais nous voulons nous assurer que nous minimisons l’impact sur le marché mondial et aller de l’avant de manière concertée
, a déclaré Jen Psaki.
Par ailleurs, les États-Unis sont disposés à offrir de nouvelles aides financières à l’Ukraine, a ajouté Mme Psaki. Le secrétaire d’État américain Antony Blinken a annoncé dimanche une aide humanitaire de 54 millions de dollars américains, qui s’ajoute à l’une aide militaire de 350 millions de dollars.
Le ciel se rétrécit pour la Russie
La principale compagnie aérienne russe, Aeroflot, franchit plusieurs fois par jour le ciel au-dessus du Canada pour ses vols aux États-Unis. Photo : Reuters/Maxim Shemetov
Le Canada, l’Allemagne, l’Espagne, la Belgique, la Finlande et le Danemark ont annoncé dimanche la fermeture de leur espace aérien aux compagnies russes en représailles à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
En vigueur immédiatement, l’espace aérien canadien est fermé à tous les exploitants d’aéronefs russes
, a indiqué à 9 h (HNE) sur Twitter le ministre canadien des Transports, Omar Alghabra. Nous tiendrons la Russie responsable de ses attaques non provoquées contre l’Ukraine.
Cette interdiction vise les avions et les exploitants d’avions russes pour trois mois, mais ne concerne pas d’éventuels vols humanitaires, a précisé le ministère des Transports, qui emboîte le pas à d’autres pays européens, dont la Finlande, qui a une frontière de plus de 1300 kilomètres avec la Russie.
Avec les nombreux pays ayant déjà fermé ou annoncé la fermeture de leur espace aérien comme la Pologne, la République tchèque et la Bulgarie, la Russie se retrouve avec une importante zone de non-survol en Europe
, qui l’obligera à effectuer d’importants détours.
L’interdiction d’accès à l’espace aérien canadien ajoute son lot de complications. La principale compagnie aérienne russe, Aeroflot, franchit plusieurs fois par jour le ciel au-dessus du Canada pour ses vols aux États-Unis.
En revanche, Moscou a commencé à interdire le survol de son territoire à plusieurs pays.
Ces mesures viennent s’ajouter aux sanctions entreprises contre Moscou, dont l’exclusion de nombreuses banques russes de la plateforme interbancaire SWIFT.
Ce réseau interbancaire SWIFT a annoncé tard samedi se préparer à mettre en œuvre dans les prochains jours les nouvelles mesures décidées par les puissances occidentales.
Avec les informations de Agence France-Presse, Reuters et La Presse canadienne