Posts Tagged ‘fourgon de police’

Nigeria: au moins 2 policiers tués, des églises et postes-frontières brulés

décembre 2, 2012
Nigeria: au moins 2 policiers tués, des églises et postes-frontières brulés Nigeria: au moins 2 policiers tués, des églises et postes-frontières brulés © AFP

Au moins deux policiers ont été tués dimanche dans une attaque lancée par des islamistes présumés qui ont incendié trois églises et des postes-frontières dans la localité de Gamboru Ngala, dans le nord-est du Nigeria, selon des témoins.

« Des hommes armés, on pense qu’ils sont de Boko Haram, sont arrivés à cinquante en voiture et en moto, vers 8h30, et ils ont attaqué et brulé des postes de sécurité à la frontière » avec le Cameroun, a déclaré à l’AFP, Modugana Ibrahim, un habitant.

« J’ai vu le cadavre de deux policiers en sortant de la ville, près du commissariat » incendié, a ajouté M. Ibrahim. L’information a été confirmée par un autre habitant, Sani Kani, qui a précisé qu’un des corps gisait sur le bas-côté de la route alors que l’autre était assis dans un fourgon de police.

Ni la police ni l’armée n’ont pu être jointes dans l’immédiat pour commenter les attaques.

Parmi les postes de sécurité brulés, il y avait un comissariat, des locaux de l’immigration, des douanes et de la police secrète (SSS), ainsi qu’un poste de quarantaine, selon les habitants.

Les hommes armés « scandaient +Allahu Akbar+ (Dieu est grand), ils ont brûlé le poste de police et trois églises », a déclaré Hamidu Ahmad, un autre habitant, à l’AFP.

On ignore si des fidèles se trouvaient dans les églises au moment des attaques.

Selon les habitants, des échanges de tirs ont eu lieu à la mi-journée entre les assaillants et des renforts de police arrivés de Maiduguri, le fief de Boko Haram, à 140 km de là.

Les tirs ont cessé dans l’après-midi, mais la police avait quadrillé les rues de la ville, déserte. Les habitants étaient enfermés chez eux et beaucoup d’hommes avaient quitté la ville vers des villages voisins ou en direction du Cameroun, de peur de représailles des forces armées contre les civils.

Il y a deux semaines, des habitants disent avoir vu circuler des tracts islamistes, qui imposaient aux femmes de porter le hijab (voile islamique) et interdisaient la vente de cigarettes et l’ouverture de lieux de rencontre comme des cafés.

« Un tailleur qui s’appelait Adamu a été tué la semaine dernière par des membres présumés de Boko Haram parce qu’il faisait des robes pour femmes considérées comme obscènes », a rapporté Hajara Umar, un habitant.

Boko Haram – dont le nom en langue Haoussa signifie « l’éducation occidentale est un péché » – a revendiqué de nombreuses attaques, notamment dans des lieux de culte chrétiens au moment du service du dimanche, dans le nord et le centre du Nigeria.

Les locaux et les effectifs de la police et de l’armée sont aussi souvent visés par le groupe islamiste.

Dimanche dernier, un double attentat suicide a fait onze morts et une trentaine de blessés dans une église protestante située dans l’enceinte d’une caserne dans la ville de Jaji (Etat de Kaduna), dans le nord du pays.

Les violences attribuées à la secte et leur répression sanglante par les forces de l’ordre ont fait, selon les estimations, plus de 3. 000 morts depuis 2009.

Mais les postes frontières du Nigeria sont aussi fréquemment la cible d’attaques criminelles menées par des bandes organisées qui ne sont pas liées à la secte islamiste.

Le Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique, avec 160 millions d’habitants, et premier producteur de pétrole du continent, est divisé entre un Nord, majoritairement musulman, et un Sud à dominante chrétienne.

Jeuneafrique.com avec AFP

Lieux d’aisance

juin 28, 2012

Lieux d'aisance Lieux d’aisance

C’était en 1988. Je venais d’arriver en France. Un soir, je me retrouve dans le quartier des Halles, rue Pierre-Lescot. Soudain, j’ai une envie pressante. Je me dis que je ne peux pas me soulager n’importe où, question de dignité et de savoir-vivre. Je cherche et trouve une bouche d’égout, dans un coin sombre. Ma préoccupation : ne pas polluer gratuitement l’air ambiant. À l’époque, si mes souvenirs sont bons, on n’insistait pas encore sur la protection de l’environnement. J’étais donc déjà écologiste sans le savoir.

Alors que je remplis ce devoir tout à fait naturel dans la nuit parisienne, deux policiers surgissent. « Qu’est-ce que vous faites, monsieur ? » me demande l’un d’eux. Sans hésiter, je réponds : « Je pissais. » L’autre policier passe à l’offensive : « Vous croyez que c’est l’endroit approprié ? » En toute bonne foi, je rétorque : « J’ai choisi une bouche d’égout. Je n’ai donc pas souillé le sol. » Pas convaincu, l’agent de l’ordre me demande mes papiers. Je lui tends mon passeport. Il l’examine et me pose cette question inattendue : « Donc, au Zaïre, les journalistes pissent dans la rue ? » Silence gêné de ma part. Il enchaîne : « Veuillez nous suivre. » Je m’exécute et me retrouve dans un fourgon de police. Sur le procès-verbal qui est dressé, je lis cette phrase mémorable qui qualifie mon infraction : « Épanchement d’urine sur la voie publique » !

Pas de papier hygiénique, pas de savon

Vous vous demandez sans doute pourquoi je reviens sur cette anecdote très ancienne. La raison est claire : je n’ai pas encore vu de vespasiennes dans toutes les villes du continent dont mes pieds ont foulé le sol. Ce que j’ai vu, ce sont des femmes et des hommes, toute pudeur bue, qui retroussent leurs pagnes ou descendent leurs pantalons pour se soulager en pleine rue. Pourtant, quand on parle d’infrastructures, la construction de latrines doit figurer parmi les priorités. On ne doit pas badiner avec l’hygiène publique.

Qu’en est-il de la propreté des toilettes dans les bâtiments officiels ? Comme moi, vous avez lu et relu cent fois un bout de papier affiché sur le mur où on vous demande de bien vouloir laisser les lieux dans l’état où vous les avez trouvés, c’est-à-dire propres. En réalité, cette propreté n’est que virtuelle. Je me souviens, comme si c’était hier, d’un séjour dans une capitale du continent. J’avais rendez-vous dans un ministère important. L’entretien terminé, un besoin pressant me tenaille dans le couloir. Je cherche vite une porte avec l’inscription WC. En vain. À l’instinct, j’ouvre une porte. Un cabinet est bien là, mais l’intérieur est noir charbon. Pas de papier hygiénique. Pas de savon. Je me sauve. Deuxième porte, même constat. Dans le couloir, un monsieur apparaît. Je lui pose mon problème. Il me conduit vers une jolie porte fermée à clé, ouvre une deuxième porte et me montre des toilettes acceptables. Mais la chasse d’eau ne fonctionne plus. Le robinet du lavabo est sec. Dire que c’est réservé aux cadres !

Un doute ? Vous n’avez qu’à inspecter les toilettes des bars, de certains hôtels, des stades, des sièges des parlements, des écoles, des universités – j’en passe – dans vos pays respectifs. Bien entendu, mes amis d’Afrique centrale me diront, dans leur sagesse infinie : « Les microbes ne tuent pas les nègres ! » De quoi meurent-ils donc ? « Ce sont les sorciers qui les mangent. » À vérifier ! 

Jeuneafrique.com par Tshitenge Lubabu M.K.