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Canada/Québec: Patrick Lagacé révèle un des troublants mensonges de François Bugingo

juin 4, 2015
François Bugingo vs Patrick Lagacé

François Bugingo vs Patrick Lagacé

En publiant vendredi sur Facebook ses explications par rapport aux nombreux mensonges répertoriés par la journaliste Isabelle Hachey – qu’il qualifie d’erreurs de jugement – le journaliste tombé en disgrâce, François Bugingo en a fait sourciller plus d’un… Entre autres le journaliste et animateur Patrick Lagacé, qui digère mal ce témoignage victimisant.

Dans La Presse de ce matin, Lagacé revient sur un mensonge que lui avait conté Bugingo avant l’enregistrement de l’émission Tout le monde en parle il y a un mois. Voici le passage en question:

Le lecteur jugera, mais j’ai personnellement avalé de travers en lisant ces mots, parce que même dans le civil, François pouvait raconter des mensonges. Pièce à conviction : le jeudi 30 avril, j’ai participé à l’enregistrement de Tout le monde en parle avec trois autres journalistes, dont François, pour la Journée internationale de la liberté de presse. Avant l’enregistrement, alors que je discutais avec Caroline Locher, de la Fédération professionnelle des journalistes (FPJQ), François nous accoste. Il entreprend de nous raconter – dans la minute suivant son arrivée – une anecdote bouleversante sur son voyage tout récent en Arménie.

Le guide qu’il avait pris pour aller à la frontière du Haut-Karabakh, où Arméniens et Azerbaïdjanais se tirent dessus, y avait reçu une balle dans la jambe !

Et François de nous raconter en détail comment il a tenté de juguler le sang qui coulait, ce sang qui ne coagulait pas ; il nous a raconté le voyage frénétique en voiture vers l’hôpital…

Ouf.

J’ai raconté cette anecdote à Isabelle Hachey. Deux semaines plus tard, quand elle a interviewé François, elle lui a demandé si son séjour au Haut-Karabakh avait été « chaud ».

Réponse : non.

Il ne s’est rien passé ?, a insisté la journaliste de La Presse.

Réponse de François : « Il ne s’est rien passé. Non, pas cette fois-là. »

Il a fallu qu’Isabelle lui rappelle ce qu’il avait raconté à une employée de la FPJQ et à un journaliste de La Presse, dans les coulisses de Tout le monde en parle, de cette balle dans la jambe du guide, pour qu’il se « souvienne » enfin…

Et c’était maintenant « un petit truc de rien du tout », une « fausse alerte » où la guide – c’était maintenant une guide – avait eu une « éraflure ». François, désormais, dédramatisait : « C’était complètement ridicule, a-t-il dit à Isabelle, parce qu’il ne s’est absolument rien passé. Oui, j’ai eu un moment de frayeur que je prends aujourd’hui à la blague parce que c’était complètement une absurdité affligeante. »

Je pense que la « switch » du mensonge chez François ne servait pas qu’à intéresser les Québécois à l’actualité internationale. Je pense que ces mensonges n’avaient qu’un lien distant avec son métier : ils servaient surtout à le rendre intéressant, lui, dans la vie.

Voilà qui confirme les tendances mythomanes et l’égo démesuré du journaliste déchu, qui n’a reconnu ses torts que du bout des lèvres… Quelle triste histoire!

Crédit photos: Facebook

Mondedestars.com

Canada/Québec: François Bugingo passe aux aveux

juin 1, 2015
François Bugingo

François Bugingo

Le reporter François Bugingo passe aux aveux. Il avoue avoir commis plusieurs fautes journalistiques et se dit victime de «lynchage médiatique». Dans un long texte publié vendredi soir sur sa page Facebook, intitulé «Toute une carrière pour des erreurs de jugement?», le journaliste est revenu sur l’enquête publiée par La Presse.

«J’ai romancé une histoire vue sur internet de l’exécution d’un ex-bourreau à Misrata pour rendre plus prenante une chronique. Je me suis approprié une histoire apprise sur Sarajevo que je trouvais bien révélatrice de l’ambiguïté de la guerre», avoue François Bugingo.

«Car oui, erreurs de jugement, il y a eu. Expliquées par une obsession de capter l’intérêt du public québécois à des sujets qui lui paraissent très souvent lointains», écrit l’homme.

Le reportage, publié samedi dernier, a révélé que le journaliste a inventé de toutes pièces plusieurs reportages internationaux.

«J’ai prétendu une mission européenne en Égypte plutôt qu’admettre simplement avoir écourté mon séjour au Caire après avoir réalisé que mon offre de pigiste ne serait pas sollicitée par une quelconque rédaction: pêché d’orgueil», poursuit le chroniqueur.

François Bugingo se dit victime d’une campagne de salissage, «du lynchage médiatique», d’une violence «inouïe». Il dit cependant ne pas y voir une guerre d’empires médiatiques.

«Il n’est pas question que je cautionne cette lecture. Les manquements sont miens. Les responsabilités sont entièrement miennes. En aucun temps mes collaborateurs y ont participé. Et la punition qui m’est infligée publiquement ne devrait surtout rejaillir ni sur eux, ni sur mes employeurs», indique François Bugingo.

Il raconte avoir décidé d’écrire ce texte pour sa famille et ses amis, à qui il ne veut pas imposer une autre semaine «de pression médiatique». Il entend prendre du recul pour réfléchir à son avenir professionnel. «Qu’importe le chapeau que je porterai demain, je ne vous dis pas adieu, mais bien au revoir», conclut-il.

Le reporter s’est engagé à remettre sa carte de presse à la Fédération professionnelle des journalistes du Québec.

Mercredi, le 98,5FM a annoncé avoir accepté la démission du chroniqueur à la suite d’une rencontre. La direction avait déjà suspendu M. Bugingo samedi dernier.

La fin de cette collaboration fait suite à celle du Groupe Média, qui inclut TVA Nouvelles, Le Journal de Montréal et Le Journal de Québec. Lundi dernier, le regroupement médiatique a indiqué qu’il mettait définitivement fin à sa collaboration avec François Bugingo.

Lapresse.ca par Jasmin Lavoie

Canada/Québec: Quel avenir pour Bugingo?

mai 31, 2015
François Bugingo  Photo :  Radio-Canada

François Bugingo Photo : Radio-Canada

«Pour le restant de mes jours, je vais devoir faire face à des gens qui ne croiront pas un seul mot de ce que je leur dis, sur à peu près n’importe quel sujet.»

«Pour le restant de mes jours, je vais devoir faire face à des gens qui ne croiront pas un seul mot de ce que je leur dis, sur à peu près n’importe quel sujet.»

C’est ce que la plus grande menteuse de l’histoire du journalisme américain, Janet Cooke, a confié en 1996. Quinze ans plus tôt, elle s’était fait pincer pour avoir créé de toutes pièces un reportage pour le Washington Post.

Cooke n’a plus jamais travaillé en journalisme après qu’on eut découvert qu’elle avait menti à ses lecteurs, ses collègues et ses patrons.

Quel genre de carrière François Bugingo peut-il espérer avoir après les allégations sur ses reportages inventés? Si sa vie suit la même trajectoire que celle de Janet Cooke, ce ne sera pas jojo.

Une menteuse compulsive 

L’histoire de Janet Cooke est tristement fascinante.

En 1980, la reporter de 26 ans est engagée au Washington Post, où elle travaille sous la supervision de Ben Bradlee et de Bob Woodward (éditeur et journaliste derrière le fameux scoop du Watergate qui a causé la chute du président Nixon).

Le premier mensonge de Janet Cooke: elle trafique son CV, s’inventant des diplômes et des prix complètement bidon.

Quelques mois après son arrivée, elle écrit un portrait poignant de Jimmy, un héroïnomane de 8 ans, décrivant dans le détail les injections d’héro de son pusher. Mais deux jours après avoir reçu le prix Pulitzer (l’Oscar du journalisme) pour ce reportage, elle a dû rendre le prix, démissionner et admettre non seulement qu’elle n’avait pas rencontré Jimmy mais qu’il n’existait pas! Et elle a reconnu que la moitié de son C.V. était un tissu de mensonges.

Janet Cooke ne s’est pas excusée, elle a seulement ­disparu de la circulation.

Puis quinze ans plus tard, en 1996, elle a accordé une ­entrevue au magazine GQ. On y apprenait qu’elle travaillait à 6 $ l’heure, comme vendeuse, dans un centre d’achats de Kalamazoo, un bled paumé du Michigan. Son repas du soir était souvent un simple bol de céréales. Sans l’aide financière de sa mère, elle serait devenue sans-abri.

Elle reconnaissait qu’elle avait commis une énorme ­erreur et s’excusait, enfin!

Si elle avait menti au Washington Post, disait-elle, c’est que son papa était très méchant avec elle quand elle était jeune et qu’elle avait appris à mentir pour éviter ses ­colères… Bref, une pauvre victime.

En 1996, Janet Cooke affirmait que sa punition (son ­exclusion du métier) était démesurée par rapport à la faute commise.

Elle voulait vraiment redevenir journaliste.

Or, presque 20 ans plus tard, elle n’a jamais retravaillé dans un média…

Le monde de François 

Il y a beaucoup de similitudes entre Cooke et Bugingo. Les deux ont enjolivé leur C.V. Les deux ont enjolivé leurs reportages. Mais la grosse différence, c’est qu’elle est ­Américaine, et lui Québécois.

En 1996, le studio américain Tri-Star a offert à Cooke ainsi qu’à Mike Sager, l’auteur de l’article du GQ, un contrat de 1,6 million $ pour les droits d’adaptation au cinéma. Le film, qui devait s’appeler Janet’s World, ne s’est jamais fait.

Si François Bugingo vivait aux États-Unis au lieu du ­Québec, peut-être qu’il aurait déjà été approché pour ­vendre les droits de son histoire.

Si elle est vraie.

Lejournaldequébec.ca par Sophie Durocher

Canada/Québec: L’histoire de Bugingo «attristante», dit Péladeau

mai 26, 2015
François Bugingo

François Bugingo

(Québec) Pierre Karl Péladeau trouve «attristante» l’histoire de François Bugingo qui vient de tomber de toutes les tribunes médiatiques pour avoir inventé plusieurs reportages sur l’actualité internationale.

Dans un article retentissant, La Presse a dévoilé l’affaire. M. Bugingo a collaboré au fil des ans avec plusieurs médias, comme Radio-Canada, Le Devoir et Québecor. En fin de semaine, la radio 98,5 a suspendu sa collaboration afin de vérifier les allégations. Lundi, TVA, le Journal de Montréal et le Journal de Québec ont mis fin à tout lien.

Le chef du Parti québécois et actionnaire de contrôle de Québecor, propriétaire notamment de TVA et du Journal de Montréal, a affiché de la sympathie envers l’homme. «Je trouve ça attristant, a commenté M. Péladeau. Je le connais, François. Je l’ai croisé à plusieurs reprises.»

Pierre Karl Péladeau n’a pas voulu condamner sans réserve M. Bugingo. Il a mentionné un commentaire de l’animateur radiophonique montréalais Paul Arcand. «Je l’écoutais qui disait que c’était un professionnel qui n’avait pas besoin de ça. Il était très énergique. Il faisait un bon travail. Sa situation, a-t-il convenu, «est extrêmement délicate».

Il l’a défendu en mentionnant que tout le travail du pigiste n’est pas fabrication. «C’est quelqu’un qui connaissait quand même très bien et qui continue à connaître bien la situation internationale. A-t-il commis des actes répréhensibles? Il semble que ce soit le cas. Mais encore une fois, ce serait imprudent de commencer à faire son procès de façon définitive.»

Lapresse.ca et LeSoleil.ca par Michel Corbeil

Canada: Québecor met un terme à ses collaborations avec François Bugingo

mai 25, 2015
François Bugingo  Photo :  Radio-Canada

François Bugingo Photo : Radio-Canada

 

François Bugingo n’a pas réussi à convaincre ses employeurs de son intégrité. TVA Nouvelles, le Journal de Montréal et le Journal de Québec ont mis un terme, lundi, à leur collaboration avec le journaliste.

« Le Groupe a pris cette décision après avoir rencontré M. Bugingo, ce matin, en compagnie de son avocate au sujet des allégations sérieuses dévoilées au cours des derniers jours », indique un court communiqué de Groupe TVA, une filiale de Québecor Média, ajoutant qu’aucun autre commentaire ne sera émis.

Le Groupe TVA avait déjà suspendu le journaliste samedi.

Des reportages du quotidien La Presse, publiés samedi et lundi, attaquent la crédibilité du journaliste, qui aurait inventé des informations dans ses reportages. Ces révélations ont provoqué un séisme dans le monde médiatique.

Benoît Dutrizac furieux et triste

L’animateur Benoît Dutrizac, qui anime une émission quotidienne au 98,5 FM à Montréal, s’est dit furieux lundi. François Bugingo commentait tous les jours de la semaine l’actualité internationale lors de son émission.

Il affirme que le chroniqueur l’avait avisé qu’un article de cette nature était en préparation, mais affirmait qu’il n’avait rien à se reprocher.

« Quand tu as de l’affection pour quelqu’un qui te répond comme ça, tu tends à détourner le regard », a dit Benoît Dutrizac pendant son émission, ajoutant – visiblement ému – que son « ami » ne pouvait plus avoir sa place à l’émission.

« Je suis furieux qu’un ami m’ait menti. » — L’animateur Benoît Dutrizac

Cogeco, le propriétaire de la station, a suspendu le chroniqueur en attendant de « faire la lumière sur les événements ».

François Bugingo a collaboré avec plusieurs grands médias au cours des dernières années, dont Radio-Canada, Télé-Québec, La Presse et Le Devoir.

Dimanche, il annonçait qu’il se retirait momentanément de l’espace public, le temps nécessaire pour répondre aux allégations. La veille, il défendait son intégrité, affirmant dans un message publié sur sa page Facebook être « sidéré ». Il plaide avoir toujours rapporté une information « solide » et « vérifiée ».

Radio-canada.ca

Canada/François Bugingo: des reportages inventés de toutes pièces

mai 24, 2015
François Bugingo

François Bugingo

Dans ses reportages diffusés dans plusieurs médias québécois au fil des années, le journaliste François Bugingo a romancé la réalité ou carrément raconté des faussetés.

Le journaliste François Bugingo a inventé de toutes pièces plusieurs reportages internationaux. Lesquels sont vrais, lesquels sont faux? Notre enquête.

François Bugingo a affirmé à l'émission Deux filles... (PHOTO ARCHIVES REUTERS) - image 1.0

François Bugingo a affirmé à l’émission Deux filles le matin à TVA avoir discuté avec un tireur embusqué lors de la guerre de Bosnie en 1993. Il affirme aujourd’hui s’être rendu à Sarajevo deux ans plus tard.

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François Bugingo a décrit une exécution dont il... (PHOTO ARCHIVES REUTERS) - image 1.1

François Bugingo a décrit une exécution dont il aurait été témoin après la prise de Misrata par les rebelles libyens. Mais en vérité, il n’a jamais mis les pieds dans cette ville.

PHOTO ARCHIVES REUTERS

C’est «l’un des moments les plus douloureux» que François Bugingo ait «jamais vécu dans [sa] carrière de journaliste et de témoin de toutes les guerres qui ont endeuillé le monde dans les 20 dernières années».

À Misrata, en Libye, «l’un des tortionnaires les plus zélés du régime du dictateur Kadhafi » est sur le point d’être exécuté par des miliciens triomphants. L’homme, menotté, dégage une odeur fétide : sans doute s’est-il fait dessus. Son visage est boursouflé des coups qu’il a reçus. Alors que des combattants surexcités l’entraînent vers son lieu d’exécution, il se tourne vers François Bugingo et lui crie : «I hate the bad man the Guide made of me».

Cette histoire a été relatée par François Bugingo lui-même dans son blogue, hébergé sur le site internet du Journal de Montréal, le 11 février 2014. Une scène d’une grande violence, sûrement douloureuse pour tout journaliste qui aurait eu le malheur d’y être confronté.

Le problème, c’est que François Bugingo n’a jamais mis les pieds à Misrata. Il n’a jamais vu un tortionnaire du régime Kadhafi sur le point de se faire exécuter par des milices rebelles en Libye.

Il n’a pas davantage trinqué avec les tireurs d’élite serbes de Sarajevo en 1993;

Il n’a pas négocié la libération d’un journaliste otage avec des terroristes d’Al-Qaïda en Mauritanie en septembre 2011;

Il n’était pas représentant de la Commission européenne auprès du ministre égyptien de l’Intérieur au Caire, en février 2011;

Il n’était pas à Mogadiscio, en Somalie, le 4 août 2011.

François Bugingo a pourtant publiquement prétendu tout cela, au cours des dernières années, aux micros de différents médias – y compris ceux de La Presse, de Radio-Canada, de TVA, de Télé-Québec, du Devoir, du 98,5fm et du Journal de Montréal. Le reporter dispose d’une large tribune au Québec. Notre enquête démontre toutefois que ses faits d’armes journalistiques sont parfois très romancés, quand ils ne sont pas carrément faux.

Dans le cas de Misrata, François Bugingo a lui-même nié s’y être rendu, au cours d’une longue entrevue avec La Presse, le 15 mai dernier : «Non, je ne suis pas allé à Misrata », a-t-il dit. Lorsque nous avons évoqué la «douloureuse» scène du tortionnaire bientôt mis à mort par les milices de la ville, le journaliste a continué à nier: «Non, non, non. J’ai dû le lire quelque part.»

La fable de Sarajevo

De passage à l’émission Deux filles le matin à TVA, le 14 octobre dernier, François Bugingo a évoqué le siège de Sarajevo lorsque l’animatrice lui a demandé de parler d’un «moment marquant, une rencontre qui a changé [sa] vision de la vie».

«Je dirais, en 93, dans la guerre de Bosnie, a-t-il répondu. Je me rappellerai toujours, à Sarajevo, cet homme-là qui, tout l’après-midi, avait passé le temps à tirer, à tirer, à tirer. Et puis le soir, il a sorti une bouteille de slivovitz (alcool slave) et il s’est mis à jouer de la guitare, et je me suis rendu compte que c’était un artiste exceptionnel.»

Interrogé à ce sujet, François Bugingo a précisé qu’il s’était plutôt rendu à Sarajevo en 1995 avec les journalistes français Thierry Cruvellier et Patrick Muller, afin d’y mettre en place une publication, l’International Justice Tribune (IJT). «Je suis allé là pour eux, avec eux.»

Contactés par La Presse, Patrick Muller et Thierry Cruvellier ont tous deux déclaré qu’ils ne s’étaient jamais rendus à Sarajevo avec François Bugingo. En fait, M. Cruvellier a fondé l’IJT en 2004 et s’est rendu pour la première fois en Bosnie en 2005. M. Muller est bien allé à Sarajevo dans le cadre d’un projet média en 1995, mais pas avec François Bugingo.

Des reportages inexistants

François Bugingo, 41 ans, prétend avoir visité 152 pays et couvert la majorité des grands conflits qui ont ravagé la planète au cours des deux dernières décennies, notamment en Irak, en Afghanistan, au Liberia, au Rwanda, en Algérie, au Sierra Leone, en Colombie, au Liban, en Bosnie, au Sri Lanka. Mais les reportages émanant de cette impressionnante couverture sont rares, et souvent même inexistants.

C’est le cas de la guerre en Irak, en 2003. En entrevue, François Bugingo a juré qu’il y était bel et bien, mais que le magazine L’actualité n’était pas intéressé par l’achat de son reportage. À L’Actualité, on n’a pas pu confirmer, puisqu’on n’a pas souvenir de cette proposition de pige.

Dans le numéro juillet-août 2008 du magazine Réussir ici, François Bugingo raconte qu’avant son arrivée au Québec, en 1997, il était pigiste à RFI, à l’Agence France-Presse (AFP) et à l’Agence panafricaine de presse (PANAPRESS). Aujourd’hui, il nie avoir été pigiste pour ces trois agences.

François Bugingo a souvent répété être « devenu un homme » lorsqu’il s’est rendu au Rwanda, à 20 ans, pour couvrir le génocide du printemps 1994. Ses reportages sont introuvables. Il dit en avoir écrits – sans les signer – pour un défunt hebdomadaire burundais, en plus d’alimenter le journaliste français Jean Hélène, de Radio France Internationale (RFI).

Jean Hélène est mort en 2003.

François Bugingo soutient avoir écrit des « résumés » que Jean Hélène intégrait à ses reportages sur le génocide. « Je fournissais pas mal Jean Hélène, pour ce qu’il faisait lui, au groupe RFI dans son ensemble. »

«Jean ne nous a jamais demandé de rémunérer l’un de ses informateurs», s’étonne Christophe Boisbouvier, reporter vétéran de l’Afrique à RFI. «Le nom de M. Bugingo ne dit rien aux anciens comme moi, qui travaillais déjà à RFI en 1994. Ce nom n’apparaît à aucun endroit dans nos archives écrites et sonores. Nous avons même fait la recherche dans les deux volumes de retranscription des archives rwandaises de RFI. Il n’y a aucune trace de M. Bugingo.»

En tant que vice-président international de Reporters sans frontières (RSF), François Bugingo a souvent affirmé avoir mené des missions secrètes ou des opérations sensibles pour négocier la libération de journalistes otages à travers le monde – ce que nient catégoriquement quatre dirigeants de RSF, anciens et actuels, que nous avons contactés en France.

«Il n’a jamais eu de mandat pour négocier avec des preneurs d’otages, des terroristes, tranche Hervé Deguine, ancien secrétaire général adjoint de RSF. Tout cela, c’est du matériau pour un bon roman de kiosque de gare.»

Une large tribune

François Bugingo est une figure médiatique très présente au Québec. Il collabore au bulletin télévisé du TVA 22h, tient une chronique quotidienne sur les affaires internationales à la radio 98,5fm, en plus d’alimenter un blogue et une chronique auJournal de Montréal.

Dans le passé, il a travaillé pour de nombreux autres médias. Il a notamment été animateur de Points chauds, à Télé-Québec, et de la Course évasion autour du monde, au Canal Évasion. En 2010, il a réalisé un documentaire sur le Rwanda, diffusé à Radio-Canada. Par ailleurs, il a animé plusieurs conférences, entre autres au Musée de la civilisation de Québec.

Ses employeurs actuels, au 98,5fm, à TVA et au Journal de Montréal, ont refusé de commenter notre enquête, hier. «Permettez-moi, par contre, de préciser que François Bugingo est un de nos collaborateurs depuis 2013. Il n’est donc pas un employé du Groupe Média», a souligné Véronique Mercier, vice-présidente Communications, Groupe Média et Groupe TVA.

François Bugingo est membre de la Fédération professionnelle des journalistes du Québec, dont le Guide de déontologie stipule que «les journalistes ont l’obligation de s’assurer de la véracité des faits qu’ils rapportent au terme d’un rigoureux travail de collecte et de vérification des informations».

Dans son blogue au Journal de Montréal, le 19 janvier, François Bugingo condamne un «grave délit de mensonge ou de fabulation» commis par la chaîne américaine Fox News, estimant qu’il était du «devoir professionnel et éthique» des médias de dénoncer ces dérives. «Il en va de notre crédibilité auprès de nos publics», écrit-il, avant de conclure :

«Dans les guerres et autres tragédies du monde, la vérité est la première victime, a-t-on souvent dit. Il serait dramatique que ceux qui se disent défenseurs de cette vérité (et Dieu sait si nombre de nos collègues sont morts en recherchant la vérité) contribuent à son enterrement.»

Nombre de pays que François Bugingo prétend avoir visités.

Deux Espagnols et une Italienne sont enlevés par... (PHOTO ARCHIVES AFP) - image 3.0

Deux Espagnols et une Italienne sont enlevés par Al-Qaïda en octobre 2011 en Algérie, puis libéré plus tard au Mali. Contrairement à ce qu’il a soutenu en 2010, François Bugingo n’a jamais négocié avec des terroristes la libération d’un otage en Mauritanie.

PHOTO ARCHIVES AFP

L’OTAGE QUI N’EXISTE PAS

27 septembre 2010. François Bugingo est en Mauritanie pour négocier la libération d’un journaliste, pris en otage par le groupe Al-Qaïda. La rencontre est tendue. À un certain moment, des avions survolent le lieu de rendez-vous. «Si les avions tirent, nous vous tuons tous», lance alors le terroriste.

Ce jour-là, François Bugingo dit avoir eu la peur de sa vie. «J’ai un gamin de 6 ans, je me suis dit qu’il était temps que j’arrête», a-t-il raconté à La Presse, le 10 mars 2011. C’est ainsi qu’il a expliqué sa décision de quitter la vice-présidence de Reporters sans frontières (RSF), ainsi que la présidence de la section canadienne de l’organisme, qu’il avait lui-même fondée.

Vérifications faites, RSF n’a jamais donné à François Bugingo le mandat de négocier la libération d’un otage en Mauritanie ; en fait, RSF n’a jamais négocié avec des ravisseurs, et surtout pas avec des terroristes ; de toute façon, il n’y avait aucun journaliste détenu par Al-Qaïda en Mauritanie en septembre 2010.

François Bugingo a plutôt démissionné de RSF le 24 septembre 2010. À l’époque, la section canadienne était en sérieuses difficultés financières. Selon une source, Paris avait refusé d’avancer les 30 000 $ demandés par François Bugingo pour relancer cette section, au bord du gouffre. Depuis, cette entité – qui était entièrement indépendante de Paris – a disparu.

François Bugingo affirme aujourd’hui qu’il n’a pas négocié la libération d’un journaliste otage en Mauritanie. Mais il soutient toujours s’être rendu dans ce pays pour y rencontrer «des gens d’Al-Qaïda».

Dans quel but? Le journaliste refuse d’en dire plus, sous prétexte qu’il est en train d’écrire un livre sur sa vie. «Ça, tu le comprendras dans le bouquin. Ce que je faisais en Mauritanie, et comment je me suis retrouvé autour de cette table.»

Il maintient ne pas avoir été mandaté par RSF. «Je suis allé en Mauritanie pour une autre boîte. J’étais invité par une chancellerie occidentale.» Il dit avoir quitté RSF simplement parce qu’il avait «fait le tour du jardin».

Le 27 septembre 2010, François Bugingo a pourtant écrit sur sa page Facebook : «J’avoue avoir eu peur du syndrome de la dernière mission qui finit mal. De retour à mon hôtel. Hâte que tout cela finisse. Que cesse la peur.»

Un an plus tôt, le 11 mai 2009, le journaliste a écrit sur Facebook qu’il était «catastrophé par le cambriolage de Reporters sans frontières Canada. Certaines de nos missions secrètes seront-elles mises en danger? Du boulot en perspective…».

Des missions secrètes? François Bugingo dit maintenant ne pas en avoir mené. «Je n’ai jamais été dans le secret. » Il admet par ailleurs n’avoir jamais négocié la libération d’un otage avec un ravisseur pour le compte de RSF. « Ce n’est pas notre mandat.»

Le 30 octobre 2013, dans son blogue du Journal de Montréal, il écrivait pourtant avoir été «nombre de fois au coeur de différentes négociations pour la libération de captifs».

Hervé Deguine, ancien secrétaire général adjoint de RSF, affirme que la contribution de François Bugingo au sein de l’organisme a été plutôt modeste. «C’est quelqu’un de très sympathique, qui communique bien et qui se présente bien. Pour être président d’une association et faire des cocktails, c’est très bien. Mais s’il faut faire des missions qui demandent de la rigueur, du sérieux, un travail approfondi et de la discrétion, ce n’est pas le bon personnage.»

La vice-présidence de RSF International, qu’a occupée François Bugingo pendant des années, est essentiellement honorifique, précise Hervé Deguine. « C’est deux réunions par an autour d’une table d’un salon bien chauffé à Paris où on discute de grandes idées, mais ce n’est pas du tout un organe qui mène des opérations », contrairement au secrétariat général de l’organisme.

Le fondateur de RSF, Robert Ménard, est plus indulgent envers François Bugingo. «Quand je lui ai demandé de faire des choses pour RSF, il les a toujours bien faites», dit M. Ménard, tout en admettant que son ami présentait «une vision romanesque des choses».

Dans une série d'entrevues, François Bugingo raconte que... (Photo archives New York Times) - image 4.0

Dans une série d’entrevues, François Bugingo raconte que les miliciens shebab auraient attaqué le convoi dans lequel il se trouvait « une quinzaine de fois » entre l’aéroport et le palais présidentiel à Mogadiscio, en Somalie. Une telle attaque n’a jamais existé, assure un journaliste somalien.

Photo archives New York Times

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SOMALIE

L’AFFIRMATION

Début août 2011, François Bugingo dit avoir accompagné un convoi des forces africaines en Somalie (AMISOM) à Mogadiscio. Une partie de la capitale était alors occupée par les milices islamistes Shebab.

François Bugingo a écrit un texte d’opinion, publié dans Le Devoir, le 3 août 2011, et intitulé «La nuit est triste à Mogadiscio».

Après la parution de ce texte, le journaliste a accordé plusieurs interviews – trois à la radio de Radio-Canada, deux à RDI et une à la radio 98,5fm – dans lesquelles il a témoigné de sa dure expérience. Entre l’aéroport et le palais présidentiel, le convoi dans lequel il prenait place a été attaqué « une quinzaine de fois» par les Shebab ; le président était «terré, assiégé» dans son palais; l’AMISOM ne sécurisait plus qu’une «infime partie» de la capitale.

VÉRIFICATION FAITE

Débarqué le 1er août 2011 à Mogadiscio, François Bugingo y serait resté deux jours : dans des entrevues accordées à Radio-Canada, le 3 août 2011, il affirme avoir déjà quitté la Somalie et être à Bujumbura, au Burundi.

Or, dans une interview accordée le 4 août au 98,5fm, François Bugingo prétend être toujours à Mogadiscio. Au cours de l’entrevue, il affirme clairement être sur place. Quand l’animateur Benoît Dutrizac lui demande comment il assure sa sécurité, il répond : « Je suis avec ces militaires des forces africaines. […] Le tout est d’être extrêmement prudent et de réduire le plus possible nos mouvements. »

Cette interview n’a pas été préenregistrée, puisque Benoît Dutrizac évoque le texte duDevoir. « Ça se peut que j’aie fait de l’esbroufe avec Benoît. Que je dise que je suis encore là, mais non », admet François Bugingo.

Pourquoi cette visite éclair en Somalie ? Les motifs du reporter varient d’une interview à l’autre.

À Radio-Canada, le 3 août, François Bugingo dit être allé à Mogadiscio « comme journaliste », pour témoigner de la tragédie somalienne au moment où les Shebab bloquaient le pays aux reporters occidentaux. « Il est extrêmement difficile de s’y rendre mais c’est essentiel, c’est crucial. » Une semaine plus tard, toujours à Radio-Canada, il affirme au contraire qu’il était en « mission d’observation », qui ne l’« autorisait pas à parler publiquement aux médias ».

Aujourd’hui, François Bugingo parle d’une « opportunité exceptionnelle » offerte par un militaire qui l’aurait invité à voyager, tous frais payés, avec l’AMISOM. Il refuse de révéler l’identité de ce militaire.

Par ailleurs, les multiples attaques décrites par François Bugingo ne semblent pas refléter la réalité, à l’époque, sur le terrain.

Correspondant de l’AFP, le journaliste somalien Mustafa Haji Abdjinur est catégorique : «Il n’est jamais arrivé qu’un convoi soit attaqué à 15 reprises à Mogadiscio. Ni sur la route Al-Mukarama, qui relie l’aéroport au palais présidentiel, ni sur n’importe quelle autre route», tranche-t-il. À l’été 2011, la route Maka Al-Mukarama était sécurisée par l’AMISOM et les soldats somaliens. En outre, elle ne se trouvait pas en zone contrôlée par les Shebab.

DANEMARK

L’AFFIRMATION

Dans son blogue au Journal de Montréal, le 19 février 2015, François Bugingo affirme avoir fait une interview téléphonique avec Toke Agerschou, responsable d’un «programme très spécial anti-radicalisation» de la ville d’Aarhus, au Danemark. Ce programme vise à réintégrer à la société de jeunes djihadistes danois de retour de Syrie.

François Bugingo raconte que son interlocuteur a semblé agacé lorsqu’il a laissé entendre que le programme faisait la part belle aux djihadistes. Toke Argeschou a répondu sèchement, avant de mettre un terme à la conversation.

VÉRIFICATION FAITE

Toke Agerschou ne se souvient ni de cette interview ni de François Bugingo. En outre, il ne parle pas français, et n’accorde que très peu d’entrevues en anglais, une langue qu’il maîtrise mal. En règle générale, il demande aux reporters étrangers qui le sollicitent d’embaucher un interprète, comme il l’a fait avec une journaliste de La Presse en novembre 2014.

«J’ai coordonné toutes les requêtes médiatiques, avec un collègue, et aucun de nous ne peut se rappeler avoir eu le moindre contact avec François Bugingo», souligne Henning Mols, attaché de presse de Toke Agerschou.

ÉGYPTE

L’AFFIRMATION

Printemps arabe, 10 février 2011. François Bugingo fait une intervention au micro de Benoît Dutrizac, au 98,5fm, au cours de laquelle il affirme revenir d’une «mission» en Égypte. «J’ai rencontré le ministre de l’Intérieur, j’ai rencontré différents responsables de la police», raconte-t-il. «J’étais plutôt du côté du pouvoir, pour différentes négociations […].»

En ondes, le journaliste prétend que c’est la Commission européenne qui l’a délégué au Caire ; son mandat consistait à faire le bilan des agressions perpétrées contre les journalistes affectés à la couverture des manifestations de la place Tahrir. François Bugingo devait tenter d’obtenir «un engagement, de la part des autorités égyptiennes», que ces agressions ne se reproduisent pas.

Un mois plus tard, François Bugingo dit à La Presse s’être rendu en Égypte à titre de représentant de la Commission européenne auprès du ministre de l’Intérieur. «J’étais là pour m’assurer de la libre circulation de l’information», soutient-il dans un article, publié le 10 mars.

VÉRIFICATION FAITE

Aujourd’hui, François Bugingo revient sur ce qu’il a raconté au 98,5fm et à La Presse : il n’a pas été mandaté par la Commission européenne pour accomplir une mission au Caire. Pas plus qu’il n’a rencontré le ministre égyptien de l’Intérieur. «Non, jamais. Jamais.»

François Bugingo affirme plutôt s’être rendu en Égypte pour lui-même, à ses propres frais. Ce n’est qu’une fois sur place qu’il aurait réalisé ne pas avoir les moyens de rester; il serait donc reparti à Montréal après deux jours. «Il aurait fallu que des boîtes me prennent. Or, la plupart des boîtes québécoises avaient déjà envoyé leurs propres correspondants là-bas.»

Avant de quitter l’Égypte, François Bugingo dit toutefois avoir eu le temps de se greffer à une délégation de la Commission européenne, pour laquelle le gouvernement avait préparé une courte visite à l’extérieur du Caire. Le but de cette visite organisée, dit-il, était de prouver que les manifestants de la place Tahrir n’étaient pas représentatifs du reste du pays.

Au micro du 98,5fm, le 10 février 2011, François Bugingo a prévenu que les manifestants «se trompent très fortement s’ils s’imaginent que tout cela peut partir en un claquement de doigts. Ça ne change pas aussi facilement».

Le lendemain, Hosni Moubarak était chassé du pouvoir.

LA CÔTE D’IVOIRE

L’AFFIRMATION

Dans La Presse, François Bugingo prétend s’envoler pour Abidjan, le 8 mars 2011, pour aller former des journalistes ivoiriens dans le cadre des activités de l’Institut Panos. Dans une récente entrevue, le journaliste a réitéré cette affirmation.

VÉRIFICATION FAITE

«Non, il n’a pas travaillé pour nous, écrit Pauline Bend, directrice des programmes de l’Institut Panos – Afrique de l’Ouest. Nous avons effectivement mené différents projets en Côte d’Ivoire. Toutefois, sur la période de temps donnée, c’est-à-dire mars 2011, nous n’avions aucun projet/activité en cours dans le pays. Il est donc difficile que cette personne ait effectué une formation pour nous, à la date spécifiée. Sur les autres périodes passées (avant 2011) ou récentes (2013-2015), je ne trouve rien non plus.»

La presse.ca par

Isabelle Hacher

Isabelle Hacher

Canada: «Il était de notre devoir de faire cette enquête», explique la journaliste derrière les révélations sur François Bugingo

mai 24, 2015
François Bugingo

François Bugingo

La journaliste Isabelle Hachey du quotidien La Presse s’est expliquée sur son compte Facebook quant aux motivations qui l’ont conduite à enquêter sur le journaliste François Bugingo.

Si de nombreux internautes ont souligné le travail d’enquête rigoureux de la journaliste, d’autres ont accusé La Presse de vouloir faire la guerre aux médias de son principal concurrent.

Un dossier-choc paru samedi dans La Presse faisait état de «reportages inventés de toutes pièces» par le journaliste François Bugingo. La nouvelle a aussitôt créé une onde de choc dans le milieu journalistique au Québec.

Isabelle Hachey explique que «c’est à force de l’entendre (François Bugingo) et de le lire qu’[elle] a eu des doutes sur la véracité de ses propos.»

Elle prétend qu’elle songeait à vérifier ses prétentions il y a plusieurs mois déjà.

«C’est un jour triste pour le journalisme québécois, mais je crois qu’il était de notre devoir de faire cette enquête, comme nous enquêtons parfois sur des politiciens, des entrepreneurs, des médecins ou des avocats», écrit-elle.

La journaliste, qui est en nomination pour une deuxième année consécutive au prestigieux prix de journalisme Albert-Londres, estime que «c’est la crédibilité du journalisme qui est en jeu».

Richard Martineau réagit

Le polémiste Richard Martineau ne s’est pas retenu pour réagir suite aux révélations concernant son collègue François Bugingo. Sur son compte Twitter, il regrette que cette nouvelle nuise à l’image de la profession

Guy A Lepage
Honteux ! François Bugingo: des reportages inventés de toutes pièces via

Le Huffington Post Québec  par

Un journaliste-vedette suspendu pour de faux reportages au Canada

mai 24, 2015

Un journaliste canadien est accusé d’avoir inventé plusieurs reportages dans des zones de conflits depuis 20 ans. Il a été suspendu samedi de toutes ses collaborations à la télévision, radio et dans la presse écrite, ont indiqué les médias avec lesquels il collabore.

Dans son édition samedi, le journal « La Presse » a publié une enquête détaillée sur des reportages en Libye, en Somalie ou en Bosnie que « le journaliste a inventés de toutes pièces ». D’autres sont également mis en doute dans cette enquête, qui s’appuie sur les témoignages de journalistes que François Bugingo assurait avoir rencontrés dans le cadre de ses reportages.

Selon « La Presse », le journaliste de 41 ans, originaire du Congo démocratique, aurait reconnu, dans un entretien récent, n’être jamais allé à Misrata en Libye, un des faux reportages incriminés.

« Sidéré »
François Bugingo a indiqué être « sidéré » par les révélations de « La Presse ». Il se dit « désolé que (ses) employeurs actuels y soient mêlés malgré eux ». Il a assuré délivrer une information « toujours vérifiée et solide ».

La Fédération professionnelle des journalistes du Québec (FPJQ), dont le journaliste est membre, a jugé que les faits reprochés à M. Bugingo sont de nature à « entacher la crédibilité de la profession de journaliste ».

« Compte tenu de la gravité et du caractère systémique des fautes reprochées », le conseil d’administration l’a invité « à s’expliquer ».

Romandie.com