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France: François Fillon condamné en appel à un an de prison ferme dans l’affaire des emplois fictifs

mai 9, 2022
Francois Fillon condamne en appel a un an de prison ferme dans l'affaire des emplois fictifs
François Fillon condamné en appel à un an de prison ferme dans l’affaire des emplois fictifs© AFP/Archives/STEPHANE DE SAKUTIN

Une nouvelle condamnation, mais plus légère qu’en première instance: l’ex-Premier ministre François Fillon s’est vu infliger lundi à Paris quatre ans de prison dont un an ferme dans l’affaire des emplois fictifs de son épouse Penelope, une décision qu’il va contester en cassation.

Plus de cinq ans après l’explosion du « Penelopegate » en pleine campagne présidentielle, l’ancien candidat de la droite en 2017 a été condamné à nouveau dans le dossier qui avait plombé sa course à l’Elysée et signé la fin de sa carrière politique.

La peine de prison de l’ex-locataire de Matignon entre 2007 et 2012, aujourd’hui âgé de 68 ans, a été assortie de 375.000 euros d’amende et de dix ans d’inéligibilité.

Sa femme a été condamnée à deux ans de prison avec sursis et 375.000 euros d’amende, son ancien suppléant Marc Joulaud à trois ans de prison avec sursis. Des peines d’inéligibilité de deux et cinq ans ont en outre été prononcées à leur encontre.

Les trois prévenus ont enfin été condamnés à verser environ 800.000 euros à l’Assemblée nationale, partie civile.

Absents lors du prononcé de la décision, le couple et l’ancien suppléant vont se pourvoir en cassation, ce qui suspend les sanctions pénales.

Le paiement des dommages et intérêts, en revanche, n’est pas gelé et pourrait être réclamé immédiatement par la chambre basse du Parlement.

Relaxe partielle

Si la cour d’appel a blanchi le couple concernant le premier contrat d’assistante parlementaire de Penelope Fillon entre 1998 à 2002, « elle n’a pas tiré les conséquences de ses propres constatations sur les preuves apportées de la réalité du travail accompli par Mme Fillon » pour les deux autres contrats, ont estimé les avocats de la défense dans un communiqué.

« Cette question, ainsi que les importantes problématiques juridiques tenant notamment à l’atteinte à la séparation des pouvoirs, à la conduite inéquitable de cette procédure ou encore à l’acquisition de la prescription, devront être analysées par la Cour de cassation« , poursuivent les conseils.

Ces sanctions pour détournement de fonds publics, complicité d’abus de biens sociaux et recel de ces deux délits notamment, sont plus légères que celles prononcées en première instance, le 29 juin 2020.

François Fillon avait alors été condamné à cinq ans de prison, dont deux ans ferme, et sa femme avait écopé de trois ans de prison avec sursis, les peines d’amende et d’inéligibilité étant identiques. Marc Joulaud avait lui été condamné, en sus, à une amende de 20.000 euros.

Contrairement au tribunal, la cour d’appel a relaxé les époux sur le premier des trois contrats litigieux comme assistante parlementaire de Penelope Fillon « au bénéfice du doute ».

Au-delà d’une diminution des peines, cette appréciation entraîne une baisse du montant des dommages et intérêts pour l’Assemblée nationale – qui s’était vu octroyer environ un million d’euros en première instance.

Activités « évanescentes »

La cour a en outre relaxé le couple dans le volet des emplois des deux aînés de leurs enfants en 2006-2007, alors que François Fillon était sénateur.

La juridiction d’appel a en revanche confirmé le caractère fictif des activités de Mme Fillon auprès de Marc Joulaud, qui avait remplacé M. Fillon comme député de la Sarthe entre 2002 et 2007, ainsi que celles de la Franco-Galloise à nouveau auprès de son mari, en 2012-2013.

De même, la justice a de nouveau considéré que le contrat de « conseillère littéraire » de Penelope Fillon à la Revue des deux mondes en 2012-2013 n’avait pas de consistance.

A la barre lors du procès en appel du 15 au 30 novembre, dans une atmosphère bien moins électrique qu’au premier procès, le couple avait maintenu la même défense, identique depuis l’origine de cette affaire: le travail de Mme Fillon, « sur le terrain » dans la Sarthe, était certes « immatériel », mais bien « réel ».

La cour d’appel a quasiment suivi les réquisitions du parquet général. Le ministère public avait en revanche considéré que les trois contrats étaient fictifs, parlant d’activités « impalpables » voire « évanescentes » – il peut aussi se pourvoir en cassation.

Retiré de la vie politique, M. Fillon a annoncé fin février, après l’invasion russe en Ukraine, démissionner de ses mandats aux conseils d’administration du géant de la pétrochimie Sibur et de Zarubezhneft (hydrocarbures).

Par Le Point avec AFP

France: Les époux Fillon se sont « enrichis de manière illicite », estime l’accusation en appel

novembre 29, 2021
Les epoux Fillon se sont "enrichis de maniere illicite", estime l'accusation en appel
Les époux Fillon se sont « enrichis de manière illicite », estime l’accusation en appel© AFP/Archives/Thomas COEX

L’affaire des soupçons d’emplois fictifs de Penelope Fillon est celle de « personnes (qui) se sont enrichies de manière illicite », a estimé lundi l’accusation au procès en appel de François Fillon, de son épouse et de son ex-suppléant Marc Joulaud.

L’avocat général Yves Micolet a débuté son réquisitoire peu après 13h30 en défendant l’enquête du Parquet national financier (PNF) puis l’instruction menées en pleine campagne présidentielle en 2017 face aux critiques de la défense de l’ancien Premier ministre.

« Faire le procès du PNF est un leurre pour essayer de masquer la gravité des faits par les prévenus », a assené le magistrat. « Il n’y a pas eu d’immixtion illégale de la justice dans l’élection présidentielle (ni) d’atteinte à la séparation des pouvoirs ».

Là où la défense a dénoncé une ouverture d’enquête précipitée et téléguidée en janvier 2017 après la parution d’une série d’articles dans Le Canard enchaîné, le parquet général a fait valoir que le PNF était compétent pour se saisir du dossier et qu' »il y avait manifestement la possibilité de réaliser dans (les) trois mois » avant l’élection « des investigations » sur la réalité du travail de Mme Fillon.

Ecartant l’idée d’un « procès hors norme », Yves Micolet a estimé qu’en-dehors du statut d’ancien Premier ministre du principal prévenu et de l’Assemblée nationale et du Sénat comme victimes, il s’agissait d' »un dossier tout à fait classique de nos chambres financières, un dossier dans lequel des personnes se sont enrichies de façon illicite ».

« La question » est celle « de l’effectivité du travail » des assistants parlementaires qui sont « payés par les deniers publics », a-t-il rappelé.

Les trois prévenus, condamnés en première instance, sont rejugés depuis le 15 novembre pour détournement de fonds publics, complicité ou recel de cette infraction notamment, concernant trois contrats d’embauche de Penelope Fillon comme assistante parlementaire entre 1998 et 2013. Rémunération totale: plus de 612.000 euros nets.

A la barre de la cour d’appel, ils ont répété l’un après l’autre que Penelope Fillon avait accompli un réel travail en tant que « collaboratrice de terrain » dans la circonscription de la Sarthe où M. Fillon avait été élu député.

Quelques « erreurs »

Les prévenus ont assuré que la discrète Franco-Galloise entretenait le « lien de confiance » avec les habitants en participant à des manifestations locales, en gérant le courrier qui arrivait chez eux ou en préparant des « mémos ».

S’il en reste si peu de traces, c’est qu’il s’agissait d’un travail surtout « oral », ont-ils soutenu.

Très peu de personnes savaient que Penelope Fillon était assistante parlementaire ? Le couple avait décidé de mettre en avant son statut d’épouse, gage de plus de proximité, ont-ils affirmé, ne reconnaissant que quelques « erreurs » d’organisation ou de communication.

Dans ce dossier, les époux Fillon sont aussi mis en cause pour l’emploi de leurs deux aînés comme collaborateurs de leur père sénateur entre 2005 et 2007 (46.000 euros nets) et pour le contrat de « conseillère littéraire » de Penelope Fillon, en 2012 et 2013, à la Revue des deux mondes, propriété de Marc Ladreit de Lacharrière (135.000 euros bruts).

Là aussi, ils se défendent d’avoir enfreint la loi.

François Fillon est enfin poursuivi pour avoir omis de déclarer un prêt de 50.000 euros de M. Ladreit de Lacharrière à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) – le parquet général a d’ores et déjà annoncé qu’il ne remettrait pas en cause sa relaxe sur ce point en première instance.

Dans son jugement, le 29 juin 2020, le tribunal correctionnel avait presque intégralement suivi le réquisitoire du parquet national financier (PNF).

L’ancien locataire de Matignon, 67 ans aujourd’hui, avait été condamné à cinq ans d’emprisonnement dont deux ferme, 375.000 euros d’amende et dix ans d’inéligibilité.

Penelope Fillon, 66 ans, s’était vu infliger trois ans de prison avec sursis, 375.000 euros d’amende et deux ans d’inéligibilité et M. Joulaud, 54 ans, trois ans avec sursis, 20.000 euros d’amende avec sursis et 5 ans d’inéligibilité.

Par Le Point avec AFP

France/Soupçons d’emplois fictifs : le procès en appel de François Fillon et sa femme s’est ouvert à Paris

novembre 15, 2021

L’ancien premier ministre a été condamné en juin 2020 à cinq ans de prison, dont deux ferme, 375 000 euros d’amende et dix ans d’inéligibilité.

L’ancien premier ministre François Fillon et son épouse, Penelope, au palais de justice de Paris, le 27 février 2020.
L’ancien premier ministre François Fillon et son épouse, Penelope, au palais de justice de Paris, le 27 février 2020. STEPHANE DE SAKUTIN / AFP

François Fillon de retour à la barre : le procès en appel de l’ancien premier ministre, de sa femme et de son ex-suppléant s’est ouvert lundi 15 novembre en début d’après-midi à Paris dans l’affaire des soupçons d’emplois fictifs de Penelope Fillon qui a plombé la course à l’Elysée de son époux en 2017.

Costume bleu nuit, cheveux poivre et sel, celui qui fut le chef du gouvernement entre 2007 et 2012, aujourd’hui âgé de 67 ans, est entré dans la salle d’audience sans s’exprimer face à la presse avec sa femme, 66 ans, courts cheveux argentés et masque bleu.about:blankhttps://acdn.adnxs.com/dmp/async_usersync.html

Ce second procès se tient près d’un an et demi après la condamnation de l’ancien locataire de Matignon, notamment pour détournement de fonds publics, à cinq ans d’emprisonnement dont deux ferme, 375 000 euros d’amende et dix ans d’inéligibilité. Il avait aussitôt fait appel.

La première journée d’audience doit être consacrée à des questions de procédure. La cour d’appel examine le dossier jusqu’au 30 novembre.

Une succession de révélations

Le Canard enchaîné avait dévoilé le « Penelopegate » le 24 janvier 2017, entraînant l’ouverture d’une enquête. Les révélations s’étaient succédé et le candidat de la droite, chantre de l’intégrité et favori des sondages, avait été mis examen à six semaines du premier tour.

Aujourd’hui âgé de 67 ans et retraité, François Fillon devra s’expliquer sur l’emploi de son épouse comme assistante parlementaire entre 1998 et 2013, dans le cadre de trois contrats signés par lui et par celui qui était alors son suppléant dans la Sarthe, Marc Joulaud.

Des prestations rémunérées 613 000 euros net (plus d’un million d’euros brut) « fictives ou surévaluées » selon l’accusation, qui considère que les activités de Penelope Fillon relevaient du « rôle social » d’une « conjointe d’homme politique », mais pas d’une collaboratrice. Le travail de Penelope Fillon était certes « discret », majoritairement oral, mais « essentiel », a toujours clamé son mari.

Le couple est aussi jugé pour l’emploi de leurs deux enfants en tant qu’assistants parlementaires de leur père sénateur entre 2005 et 2007 (100 000 euros brut) ainsi que pour le lucratif contrat de Penelope Fillon comme « conseillère littéraire » en 2012 et 2013 à la Revue des deux mondes, propriété de Marc Ladreit de Lacharrière – 135 000 euros brut.

Ami de François Fillon, cet homme d’affaires a reconnu, dans une procédure distincte, un emploi en partie fictif et il a été condamné en 2018 pour abus de biens sociaux.

François Fillon est enfin poursuivi pour avoir omis de déclarer un prêt de M. Ladreit de Lacharrière à hauteur de 50 000 euros à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique – il a été relaxé en première instance.

La défense critique une « enquête folle »

L’enjeu de ce procès en appel est que « l’innocence » de François Fillon « et celle de son épouse soient enfin reconnues », a résumé auprès de l’Agence France-Presse (AFP) l’avocat de François Fillon, MAntonin Lévy.

En première instance, Penelope Fillon a été condamnée à trois ans de prison avec sursis, 375 000 euros d’amende et deux ans d’inéligibilité. Marc Joulaud s’est vu infliger trois ans d’emprisonnement avec sursis, 20 000 euros d’amende avec sursis et cinq ans d’inéligibilité. Tous deux ont aussi fait appel.

« L’assistance » de la Franco-Galloise de 66 ans « correspondait exactement à ce dont Marc Joulaud avait besoin pour exercer au mieux le mandat de suppléant de François Fillon, pendant que celui-ci exerçait à Paris les responsabilités de ministre », a assuré à l’AFP l’avocat de M. Joulaud, MJean Veil. L’Assemblée nationale, partie civile, avait obtenu plus d’un million d’euros en dommages-intérêts.

La défense, qui critique depuis l’origine une « enquête folle » et « à charge », compte aussi lors de ce second procès « débattre » des déclarations de l’ancienne chef du Parquet national financier Eliane Houlette en juin 2020, quelques jours avant le prononcé du jugement – les avocats avaient demandé, en vain, un report de la décision.

La magistrate avait alors évoqué en commission parlementaire des « pressions » hiérarchiques dans ce dossier, ce qui avait relancé dans le camp Fillon les accusations d’instrumentalisation de la justice.

Le chef de l’Etat, Emmanuel Macron, avait à l’époque saisi le conseil supérieur de la magistrature qui a depuis conclu, en septembre 2020, que la justice a fonctionné « de façon indépendante » dans cette affaire hors norme.

En septembre 2021, la presse a révélé qu’une seconde enquête visant François Fillon avait été ouverte en 2017, concernant les conditions d’emploi d’un autre assistant parlementaire, l’écrivain Maël Renouard, entre 2013 et 2015. Cette enquête est toujours en cours.

Avec Le Monde avec AFP

France: l’ex-premier ministre François Fillon de nouveau entendu par les juges

septembre 7, 2018

Paris – L’ex Premier ministre français François Fillon a été de nouveau entendu vendredi par les juges dans l’enquête sur les emplois présumés fictifs de son épouse et de ses enfants qui avait fait voler en éclat la campagne de l’ex-candidat de la droite à la présidentielle en 2017.

Inculpé dans ce dossier, l’ancien Premier ministre du président Nicolas Sarkozy a été entendu dans la matinée au pôle financier du tribunal de grande instance de Paris, au lendemain d’une nouvelle audition de son épouse Pénélope, a appris l’AFP de source proche du dossier, confirmant une information du quotidien Le Parisien.

« Ces auditions sont un processus classique, après la remise du rapport de synthèse des enquêteurs en juin et avant la clôture prochaine de l’information judiciaire », a expliqué la source proche du dossier.

Les révélations de l’hebdomadaire Le Canard enchaîné, le 25 janvier 2017, avaient déclenché l’ouverture d’une enquête qui s’était avérée fatale pour la candidature de François Fillon. Parti favori dans la course à la présidentielle, il avait finalement été éliminé en avril dès le premier tour.

Au coeur du dossier, les soupçons d’emplois fictifs de sa femme Pénélope et de ses enfants quand ils étaient ses assistants parlementaires.

Les investigations portent aussi sur les salaires – 3.500 euros net par mois – touchés de mai 2012 à décembre 2013 par son épouse pour un emploi à la « Revue des deux mondes », propriété d’un homme d’affaires proche de François Fillon, Marc Ladreit de Lacharrière.

Inculpé le 14 mars 2017, notamment pour « détournement de fonds publics » et « complicité et recel d’abus de bien sociaux », François Fillon s’était alors borné à lire une brève déclaration devant les juges.

Mais aux soupçons d’emplois fictifs se sont ajoutées les révélations de Robert Bourgi, figure des réseaux de la « Françafrique », qui s’est vanté d’avoir offert lors de la campagne deux costumes d’une valeur de 13.000 euros à l’ancien Premier ministre.

François Fillon avait été entendu pour la première fois sur le fond de l’affaire quelques mois après la présidentielle par les juges d’instruction. Lors de cette audition, fin juillet 2017, l’ex-Premier ministre avait défendu la réalité des emplois d’assistants parlementaires de sa femme, entre 1986 et 2013, lorsqu’il était député, et de ses enfants Charles et Marie, entre 2005 et 2007.

Désormais retiré de la vie politique, l’ancien Premier ministre, âgé de 64 ans, a rejoint il y a un an la société de gestion d’actifs et d’investissement Tikehau Capital. « Il est heureux caché », a déclaré à l’AFP un de ses anciens soutiens au sein du parti de droite Les Républicains.

Romandie.com avec(©AFP / 07 septembre 2018 14h42)                               

France: l’ex Premier ministre Fillon sous statut de témoin assisté pour « escroquerie aggravée »

octobre 12, 2017

Paris – L’ancien Premier ministre français François Fillon, déjà inculpé dans l’enquête sur les soupçons d’emplois fictifs de sa femme et de ses enfants, a été placé en juillet sous le statut de témoin assisté pour « escroquerie aggravée », a appris jeudi l’AFP de sources proches du dossier et de l’avocat de M. Fillon.

Mis en examen (inculpé) le 14 mars notamment pour « détournement de fonds publics » et « complicité et recel d’abus de bien sociaux », l’ex-candidat de la droite à l’élection présidentielle a été reçu fin juillet par les juges d’instruction pour être entendu pour la première fois sur le fond de l’affaire.

A cette occasion, « il était convoqué pour une éventuelle nouvelle mise en examen pour escroquerie aggravée, mais il a été finalement placé sous le statut plus favorable de témoin assisté pour ce chef », a confirmé à l’AFP son avocat, Me Antonin Levy.

Le statut de témoin assisté est intermédiaire entre celui de simple témoin et celui de mis en examen (inculpé).

L’affaire, révélée fin janvier, avait empoisonné la campagne électorale de M. Fillon, parti favori de la course à la présidentielle jusqu’à sa défaite au premier tour en avril.

Au coeur du dossier, les soupçons d’emplois fictifs de sa femme Penelope et de ses enfants au Parlement. Les investigations portent aussi sur les salaires touchés de mai 2012 à décembre 2013 par son épouse pour un emploi dans une revue littéraire appartenant à un homme d’affaires proche de François Fillon, Marc Ladreit de Lacharrière.

En mars, l’enquête avait été élargie et Penelope Fillon inculpée notamment de « recel d’escroquerie aggravée ».

Lors de son audition fin juillet, François Fillon a défendu la réalité des emplois d’assistants parlementaires de sa femme à l’Assemblée nationale, entre 1986 et 2013, lorsqu’il était député, ainsi que ceux de ses enfants Charles et Marie quand il siégeait au Sénat, entre 2005 et 2007.

Les investigations se concentrent aussi depuis quelques mois sur les activités de 2F Conseil, la société que l’ex-Premier ministre avait créée en 2012, peu de temps avant de redevenir député. Les enquêteurs cherchent à savoir s’il y a pu y avoir d’éventuels conflits d’intérêts.

Une perquisition a été menée cet été au siège de l’assureur AXA, qui avait demandé entre 2012 et 2014 à 2F Conseil d’exécuter plusieurs prestations rémunérées environ 200.000 euros.

A ce jour, quatre personnes sont inculpées: les époux Fillon, Marc Joulaud, ancien suppléant de François Fillon à l’Assemblée nationale, et Marc Ladreit de Lacharrière. Les deux enfants du couple Fillon ont été placés sous le statut de témoin assisté.

Désormais retiré de la vie politique, M. Fillon, âgé de 63 ans, a rejoint début septembre en tant qu’associé la société de gestion d’actifs et d’investissement Tikehau Capital.

Romandie.com avec(©AFP / 12 octobre 2017 20h43)                                            

France/Affaire de costumes: assure que Fillon lui a demandé de « mentir »

avril 15, 2017

 

L'avocat franco-libanais Robert Bourgi, ici à Paris en 2011, assure que François Fillon l'a contraint à mentir.

L’avocat franco-libanais Robert Bourgi, ici à Paris en 2011, assure que François Fillon l’a contraint à mentir. afp.com/JOHANNA LEGUERRE

L’ami de François Fillon, pilier des réseaux de la Françafrique, assure ce vendredi qu’il a été « contraint de mentir » par le candidat LR au sujet des costumes.

Et revoilà l’affaire des costumes de François Fillon. Souvenez-vous: mi-mars, le JDD révélait que le candidat de la droite avait reçu près de 48 500 euros de vêtements de la chic boutique Arnys depuis 2012, dont deux costumes à 6 500 euros pièce. Des révélations qui avaient encore un peu plus choqué une partie de l’opinion publique après le Penelopegate.

Une dizaine de jours plus tard, François Fillon avait entamé un début de mea culpa en direct à la télévision, en regrettant avoir accepté ses costumes offert par son ami Robert Bourgi, un avocat proche des réseaux de la Françafrique -l’identité de ce généreux donateur ayant fuité dans Le Monde. « J’ai eu tort […] je les ai rendus », a-t-il assuré sur le plateau de L’Emission politique.

Les costumes (et plus) rendus

Vrai, répète l’intéressé ce vendredi, dans une interview à Mediapart. « Le lendemain de l’émission […] l’un de ses collaborateurs m’a rapporté les costumes [qu’il dit lui avoir offert après sa victoire à la primaire à droite ]. Mais il y en avait trois… Deux, qu’il avait donc portés deux mois. Et un troisième, qui était un blazer bleu marine et un pantalon gris que je lui avais offerts, en 2014, pour Noël ». Voilà pour le bon point accordé à François Fillon.

Mais dans son interview, Robert Bourgi fait de nouvelles révélations accablantes pour le candidat. Après l’article du Journal du dimanche, il raconte avoir subi des pressions du camp Fillon, qui émanaient directement de l’ex-Premier ministre.

Le coup de pression de Fillon

« J’ai eu [François Fillon] à plusieurs reprises. Et à plusieurs reprises, il a fait appel à ma solidarité de gaulliste. [Lui] et sa très grande papesse de la communication, Anne Méaux, ont souhaité que je ne dise rien concernant l’identité de la personne qui a offert les costumes: moi. L’un et l’autre m’ont appelé dès le samedi après-midi [la veille de la publication du JDD] pour que je ne dise pas que c’était moi. Je leur ai demandé pourquoi. Ils m’ont dit: ‘Tu sais, c’est la Françafrique, on va penser que… ‘. Mais qu’est-ce que la Françafrique a à voir avec cela? Par conséquent, j’ai été contraint pendant une semaine de mentir ».

Résultat: dès le 12 mars, Robert Bourgi dément à plusieurs reprises être le généreux donateur. Jusqu’à ce que Le Monde, le 17 mars, preuves à l’appui, révèle que c’est bien lui qui a offert les costumes à François Fillon. Il ne peut alors que confirmer.

A la suite de ces révélations, le parquet national financier a ouvert un supplétif pour « trafic d’influence » dans l’affaire qui concerne François Fillon, et pour lequel il a été mis en examen.

Lexpress.fr par ,

Présidentielle française: « On est dans le triangle des Bermudes, c’est du jamais-vu »

avril 10, 2017

À l'heure actuelle, le seuil de qualification pour le second tour de la présidentielle est très bas (20 à 25%). Un avantage pour les quatre principaux candidats.

À l’heure actuelle, le seuil de qualification pour le second tour de la présidentielle est très bas (20 à 25%). Un avantage pour les quatre principaux candidats. REUTERS/Patrick Kovarik

Alors que les écarts se resserrent dans les sondages entre les quatre principaux candidats de l’élection présidentielle, de nombreuses confrontations sont envisageables pour le second tour.

L’élection présidentielle de 2017 continue de surprendre. À 13 jours du premier tour, les deux favoris, Marine Le Pen et Emmanuel Macron, subissent un tassement de leurs intentions de vote, alors que François Fillon reprend des couleurs et que Jean-Luc Mélenchon bénéficie d’une vraie dynamique. D’après Jérôme Fourquet, directeur du département Opinion de l’institut de sondage Ifop, on assiste réellement à une forme de match à quatre, où toutes les combinaisons sont possibles.

En se basant sur les dernières tendances sondagières, est-ce que l’on peut vraiment dire que le scrutin de 2017 est devenu un match à quatre?

Jérôme Fourquet: D’un point de vue strictement arithmétique, la réponse est oui. Nous sommes dans un triangle des Bermudes -qui ressemble davantage à un cube- où tout peut arriver, c’est assez inouï! Jean-Luc Mélenchon continue de monter, et on verra plus clairement d’ici une semaine s’il stagne ou si sa qualification au second tour est envisageable. Quant à François Fillon, il a plutôt réussi son meeting de la Porte de Versailles et veut donner un vrai coup de fouet à sa campagne.

De l’autre côté, on a une Marine Le Pen qui enchaîne les turbulences et un Emmanuel Macron dont l’électorat persiste à être friable, sur lequel pèse toujours des doutes sur la clarté de son programme, et qui a connu quelques déboires dans ses meetings. Du moins, c’est ce qu’en ont retenu certains électeurs. Donc le jeu est plus ouvert que jamais.

Arrêtons-nous sur le cas de Jean-Luc Mélenchon. Est-ce qu’il dispose encore de réserves de voix, au point d’être en mesure d’atteindre le second tour? En 2012 déjà, il perçait dans les sondages, pour finalement aboutir à un score décevant (11,1%)…

Par rapport à 2012, les circonstances sont totalement différentes! À l’époque, il y avait une forte volonté des électeurs de gauche de tous bords -y compris ceux qui étaient d’accord avec le programme de rupture de Jean-Luc Mélenchon- de sanctionner Nicolas Sarkozy. En plus, le Parti socialiste présentait un candidat qui bénéficiait, lui, d’une bonne dynamique. De fait, François Hollande a su engrangé un vote utile, mélenchoniste de coeur, mais qui avait envie d’assurer une victoire de la gauche à l’élection.

Aujourd’hui, non seulement la gauche vient de gouverner pendant cinq ans avec des résultats mitigés, mais en plus le candidat du PS de 2017, Benoît Hamon, est dans les choux. Dans ces conditions, Jean-Luc Mélenchon, qui fait une bonne campagne, peut devenir, comme François Hollande en 2012, le réceptacle du « vote utile » de la gauche.

Au point d’être qualifié le 23 avril?

Il peut obtenir un ticket à l’arraché. Contrairement aux autres présidentielles, excepté le cas très particulier de 2002 (où il y avait 16 candidats), le seuil de qualification est aujourd’hui situé entre 20 et 25%. C’est un seuil très bas. D’autant que Jean-Luc Mélenchon peut très bien prendre un ou deux points supplémentaires à Benoît Hamon. Il peut également piocher dans le vivier très courtisé des abstentionnistes. C’est d’ailleurs ce qu’il vise, comme Marine Le Pen.

Petite précision: on dit souvent qu’en 2012, le capital de Mélenchon a commencé à s’étioler après son fameux meeting de Marseille où il défendait l’immigration. Mais ce n’est pas tout à fait exact. C’est simplement qu’à partir de ce moment-là, le vote utile en faveur de Hollande a pris toute son ampleur. Aujourd’hui, Jean-Luc Mélenchon peut se permettre d’aborder des thèmes pas totalement consensuels (comme le métissage, dimanche, sur la Canebière) et continuer à grappiller des points.

En revanche, ce dont il doit se méfier, c’est la prise de conscience de certains électeurs, désormais, que Jean-Luc Mélenchon puisse parvenir au second tour, notamment face à Marine Le Pen. Un duel qui peut effrayer, et conduire des électeurs à se réfugier dans un autre vote utile, celui en faveur d’Emmanuel Macron, qui reste perçu comme un candidat de centre-gauche.

Marine Le Pen, d’après vous, est-elle toujours la candidate la plus à l’abri d’être évincée du second tour?

Jusqu’à présent j’aurais dit oui. Trois éléments y contribuaient: ses scores impressionnants aux élections intermédiaires, la faiblesse actuelle de la droite parlementaire et, évidemment, le contexte, où se mêlent le terrorisme, la sécurité, les migrants… Tout cela forme un terreau qui ne peut lui nuire. Mais on voit bien qu’elle est déstabilisée par les affaires, qu’elle a été bousculée lors des débats télévisées, notamment par Philippe Poutou. Cela crée un bruit de fond négatif. Plus ponctuellement, lors de son meeting en Corse, elle donnait le sentiment de godiller pour flatter les électeurs locaux.

Sa remarque sur le Vel d’Hiv peut-elle la desservir?

Cette prise de position est, selon moi, une grave erreur stratégique. Parce que même si elle ne fricote pas avec le négationnisme comme son père, ce sera immédiatement identifié par certains comme un retour des vieux démons du FN. Vichy est un souvenir lointain, qui marque beaucoup moins les esprits que la guerre d’Algérie. On l’a vu avec les propos d’Emmanuel Macron sur la colonisation; elle aurait pris moins de risques, s’il s’agissait de fustiger la « repentance », en se focalisant sur cet exemple. En termes électoraux, Marine Le Pen n’est désormais plus à l’abri de perdre des voix en faveur de Fillon ou de Nicolas Dupont-Aignan, et d’être évincée du second tour.

Lexpress.fr par Jules Pecnard,

France/ »Cabinet noir »: Fillon jure de régler ses comptes, en a-t-il les moyens?

avril 6, 2017

"Je poursuivrai tous ceux qui sont à l'origine de cette affaire", a lancé ce jeudi François Fillon, sans cité François Hollande.

« Je poursuivrai tous ceux qui sont à l’origine de cette affaire », a lancé ce jeudi François Fillon, sans cité François Hollande. REUTERS/Thibault Camus/Regis Duvignau (Montage photo L’Express)

« J’ai les dates, les jours, les personnes »… Ce jeudi sur France Inter, le candidat de la droite à l’élection présidentielle a promis de poursuivre ceux qu’il désigne comme les responsables de ses ennuis judiciaires. A commencer par François Hollande.

Attention ça va barder. « J’ai les dates, les jours, les personnes qui ont communiqué les documents, etc. Ça viendra, le moment venu je poursuivrai tous ceux qui sont à l’origine de cette affaire », a promis François Fillon, très offensif, ce jeudi sur France Inter.

« J’ai toutes les indications qui me permettront le moment venu de poursuivre ceux qui ont fait ça. Parce qu’il ne faut pas croire que je vais lâcher les accusations que j’ai lancées contre ceux qui ont déclenché cette opération », a-t-il ajouté, accusant, une nouvelle fois, directement François Hollande.

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Mais en l’état, le candidat de la droite s’en tient au stade des menaces. Et son entourage entretient le mystère autour de ces fameuses « dates » et « personnes », à l’origine des ennuis judiciaires de vainqueur de la primaire à droite.

« Le ‘moment venu’ vient lorsqu’il doit venir… »

Parmi les proches du candidat, difficile donc d’obtenir des précisions sur les accusations de François Fillon ou un éventuel calendrier: « Le ‘moment venu’? Le ‘moment venu’ vient lorsqu’il doit venir… », botte en touche, Jérôme Chartier, le conseiller spécial du député de Paris. Des poursuites seront-elles enclenchées par François Fillon avant le premier tour? A l’entre-deux-tours? Après le 7 mai? « Le moment venu… », répond-il invariablement.

La question du timing est pourtant primordiale. En effet, la tradition républicaine veut que le président de la République – si François Fillon l’emporte le 7 mai prochain – n’attaque pas en justice (à l’exception des délits de presse), en vertu de l’immunité dont il bénéficie pendant son mandat. A fortiori quand la personne visée par une plainte est son prédécesseur, en la personne de François Hollande. Question d’usage et d’élégance. En théorie donc, les « poursuites » promises par François Fillon ce jeudi sur France Interne pourraient donc intervenir, que si ce dernier échoue à être élu.

Une plainte contre Hollande est-elle réaliste?

« Écueil supplémentaire pour François Fillon: même après le départ de François Hollande de l’Elysée, ce dernier restera intouchable pour les actes accomplis pendant son mandat. A considérer qu’elles interviennent un jour, ce sont donc les collaborateurs du chef de l’Etat, et non le président de la République lui-même, qui pourraient éventuellement être inquiétés par des actions en justice.

Toutefois, comme le rappelle le constitutionnaliste Bertrand Mathieu, contacté par L’Express, « le jeu des élégances en politique est malheureusement quelque chose qui a presque disparu ». En clair, la question a été tranchée en 2008 par la Cour de cassation, rien n’empêche François Fillon de porter plainte contre François Hollande. « Restera aux juges saisis de déterminer si les actes de François Hollande visés par la plainte ont été strictement effectués dans le cadre de sa fonction de président de la République », précise Bertrand Mathieu.

« C’est du concret »

Alors, le chef de l’Etat et ses collaborateurs doivent-ils prendre au sérieux, les menaces de François Fillon? Certains lieutenants du candidat LR l’assurent, il ne s’agit pas de paroles en l’air. Contacté par L’Express, Bernard Debré, député de la 4e circonscription de Paris, répète que le candidat LR dispose de « documents très précis ». Il explique néanmoins n’avoir « aucune idée » à qui François Fillon fait référence, au-delà de François Hollande.

« Je ne peux rien dire… », résume celui qui avait accusé Jean-Louis Nadal, le président de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, d’organiser des fuites dans la presse. « C’est du concret. Il fait travailler ses avocats et une partie de ses équipes », ajoute-t-il. Dans l’optique de constituer un dossier?

« Il ne faut pas oublier que François Fillon a été Premier ministre pendant cinq ans et donc au sommet de l’administration de l’Etat. Pour collecter des informations, il peut très bien s’appuyer sur son réseau de hauts-fonctionnaires, notamment sur ceux qui ont été mis au placard après l’élection de François Hollande », indique-t-on également dans l’entourage d’un ténor LR.

Lexpress.fr par Lucas Burel,

France: Le ton monte entre Macron et Fillon

avril 1, 2017

Emmanuel Macron et François Fillon, avant le débat organisé par TF1, le 20 mars dernier.

Emmanuel Macron et François Fillon, avant le débat organisé par TF1, le 20 mars dernier. Crédits photo : POOL/REUTERS

 

Samedi, le candidat d’En Marche ! et celui de la droite se sont livrés à un duel à distance par-dessus la Méditerranée.

«Puisque Monsieur Macron a dit des choses désagréables ce matin, je l’invite à venir vous rencontrer: il verra que votre visage, c’est celui de la volonté, du courage, de l’enthousiasme, de la colère aussi parfois.» Pour répondre au candidat d’En Marche!, qui l’a accusé samedi matin depuis Marseille de porter «le masque de la haine», François Fillon a pris à témoin les 1500 supporters corses venus l’applaudir le soir à Sarrola-Carcopino, près d’Ajaccio. Toute la journée, le favori de la présidentielle et son challenger de droite se sont cherchés, et souvent trouvés.

» À Marseille, Macron charge le FN et répond aux attaques

Dès sa première étape sur l’île, à Biguglia, en Haute-Corse, chez son ami le député Sauveur Gandolfi-Scheit, François Fillon a dénoncé ce qu’il a appelé «la plus grande supercherie de l’histoire de la Ve République»: «Un candidat qui fait semblant d’être un dissident», qui prétend rassembler «l’ensemble des Français […] des anciens communistes jusqu’aux ultra libéraux». Il a appelé ses soutiens à se «révolter» et à déposer dans l’urne «un bulletin de combat contre un système qui a échoué et qui veut durer», grâce à une «cabale largement relayée par le système médiatique», à une «stratégie antidémocratique» visant à le contraindre à se retirer.

La réponse d’Emmanuel Macron est arrivée en début d’après-midi. Dès qu’il a mentionné «le candidat des Républicains», les 5000 personnes venues l’écouter au Parc Chanot, à Marseille, se sont mises à siffler. Il a arrêté les plus enflammés d’un martial: «Ne vous joignez pas à leur indécence, jamais!» La veille, à Toulon, Fillon avait abondamment fait huer son adversaire d’En Marche! L’auditoire, déchaîné, avait aussi organisé une bronca pendant l’intervention de Christian Estrosi. Le président de la région Paca s’est grillé auprès des fillonistes en tentant de persuader leur champion de se retirer, après sa mise en examen.

Macron, qui s’est fait un plaisir de rencontrer Estrosi avant son meeting, s’est servi de ces militants Républicains conspuant l’un des leurs pour lancer une diatribe contre son adversaire. «Il y a eu, je crois, peu de moments où le nom de ce parti a été si immérité par celui qui en porte les couleurs, a-t-il attaqué. Il n’a plus de programme alors il invective les autres ; il ne va plus à la rencontre des Français – il ne le peut plus – alors il se calfeutre avec camp ; il connaît l’indignité de par sa faute, alors il veut maintenant tous nous y plonger par ses attaques infâmes.»

«C’est un clan aux pratiques inacceptables, qui ne propose plus rien», a asséné l’ancien ministre de l’Économie en allusion au traitement infligé à Christian Estrosi, qu’il a fait applaudir en assurant: «Nous nous sommes opposés, nous avons des divergences, nous avons consommé des désaccords, mais c’est un républicain […] Alors oui, je vous le dis, hier soir, [les Républicains] ont montré un masque de haine et d’indignité!» Dans son élan, le candidat d’En Marche! a même accusé Fillon et ses soutiens d’avoir «décidé de tourner le dos à la République pour aller chérir et embrasser Sens Commun», émanation politique de la Manif pour tous. «Et bien honte à eux!», s’est-il exclamé, prédisant qu’ils «suivront cette route jusqu’au bout […] derrière le Front national.»

Il n’en fallait pas davantage pour que Fillon se déchaîne à son tour, le soir, en Corse , contre «Emmanuel Hollande ou François Macron, peu importe». «Nos compatriotes se moquent de ce bal masqué politique. Ils savent bien que sous un pIavillon de complaisance différent c’est bien la même marchandise frelatée qui se trouve dans les cales», a-t-il assuré, avant de demander: «Ne vous laissez pas imposer un scénario écrit d’avance par les plumitifs du pouvoir socialiste qui vous disent: «Après le monarque, c’est le tour du petit prince.»

Contexte oblige, Fillon a ironisé sur ceux qui «dépeignent monsieur Macron en nouveau Bonaparte». «Excusez du peu, alors que la seule campagne menée jusqu’à présent par l’intéressé est celle des débauchages politiques que l’on nous présente comme le comble du renouveau», a-t-il conclu. Le public était hilare, même s’il ignorait que la comparaison avait été vraiment tentée. À vingt-deux jours du premier tour, tous les moyens sont bons pour fouetter les ardeurs des troupes.

Lefigaro.fr par Judith Waintraub , Arthur Berdah envoyés spéciaux en Corse et à Marseille

France/ »Chantage au suicide »: Fillon persiste et signe sur Bérégovoy

mars 28, 2017

 

Malgré l’écœurement de la famille de Pierre Bérégovoy, François Fillon continue d’utiliser le suicide de l’ancien Premier ministre socialiste pour évoquer sa propre campagne présidentielle.

Malgré la polémique née de ses propos lors de L’Emission politique, François Fillon remet le couvert. Devant plusieurs milliers de personnes réunies à Nantes, au moins 5.000 d’après son entourage, le candidat à l’élection présidentielle a de nouveau évoqué le cas de Pierre Bérégovoy et dressé le parallèle entre sa situation et celle de l’ancien Premier ministre de François Mitterrand, qui s’est donné la mort en 1993.

« Des belles âmes se sont émues parce que j’ai évoqué le souvenir de Pierre Bérégovoy », a-t-il ironisé devant ses partisans.

« Il fut bien ‘livré aux chiens' »

« Je le redis calmement et fermement: Bérégovoy n’était pas du sérail et il fut bien ‘livré aux chiens’ pour reprendre l’expression du président de la République de l’époque », a-t-il lancé lundi soir, allusion à ses échanges télévisés avec la romancière Christine Angot.

Une expression bien connue, utilisée par François Mitterrand lors des obsèques de son Premier ministre et qui visait notamment les journalistes.  » Toutes les explications du monde ne justifieront pas qu’on ait pu livrer aux chiens l’honneur d’un homme et finalement sa vie, au prix d’un double manquement de ses accusateurs aux lois fondamentales de notre République, celles qui protègent la dignité et la liberté de chacun d’entre nous », avait lancé le chef de l’Etat.

« Ce type n’a aucune moralité politique »

Lors de son échange avec l’écrivaine sur le plateau de France 2 le 23 mars, le candidat LR s’était défendu de faire du « chantage au suicide » face aux électeurs, alors que les affaires se multiplient et affaiblissent considérablement sa candidature depuis fin janvier. « Ça fait deux mois que la presse déverse sur moi des torrents de boue […] Ça m’a fait souvent penser à Pierre Bérégovoy […] J’ai compris pourquoi on pouvait être amené à cette extrémité », avait-il déploré.

Dès le lendemain, le neveu de Pierre Bérégovoy, Jean-Michel Bérégovoy, avait fait part de son écœurement face à une telle analogie. « [François Fillon] utilise un moment de l’histoire de France qui a marqué les Français, les politiques, les journalistes. C’est un événement qui a dépassé ma famille. Il utilise ce symbole pour une tactique politique. C’est écœurant », a souligné cet élu écologiste à Rouen dans une interview au Parisien.

« Ce type n’a aucune moralité politique. Quelqu’un capable d’utiliser ce qu’il y a de plus sombre dans notre histoire […] ne mérite pas d’être président », avait-il ajouté. Des mots qui n’ont visiblement pas touché François Fillon.

Lexpress.fr