Il y a quarante ans, François Mitterrand accédait à l’Elysée, offrant à la gauche la première alternance de l’histoire de la Ve République après vingt-trois ans de règne de la droite.
Le 10 mai 1981, le candidat socialiste est élu avec près de 52 % des voix face au sortant Valéry Giscard d’Estaing, qui aura cru jusqu’au bout à sa réélection.
Sa victoire est, entre autres, le fruit de dix ans d’une stratégie patiente: d’abord reconstituer un grand parti socialiste, en prendre la direction, marginaliser ses concurrents, notamment Michel Rocard, puis faire alliance avec les communistes, sans qui rien n’est possible. Au début des années 70, le PCF pèse 20 % de l’électorat et est le plus grand parti de l’opposition.
En 1972, PS et PCF signent le « programme commun de la gauche ». Cinq ans plus tard, le PCF décide de rompre son accord avec le PS. Il y aura quand même quatre ministres communistes, entre 1981 et 1984.
Paradoxalement, c’est à la fois l’union puis la désunion de la gauche qui a permis la victoire de 1981. Selon l’historien Michel Winock, « l’union a été le tremplin de la victoire, mais la rupture avec les communistes a rassuré les centristes », frange de l’électorat indispensable à toute victoire de la gauche.
La « Mitterrandie » s’est retrouvée dimanche au Creusot (Saône-et-Loire), à l’invitation du maire PS, David Marti, pour célébrer cette anniversaire: l’ancien président François Hollande, les anciens Premiers ministres Lionel Jospin et Bernard Cazeneuve, la maire de Paris Anne Hidalgo…
Le premier secrétaire du PS Olivier Faure, qui participe à la marche pour le climat à Paris, n’y était pas. Le 10 mai 1981, « c’était bien plus que l’alternance, c’était un moment de basculement, tout était possible », a affirmé M. Faure à l’AFP. « Il y avait un grand vent de liberté, on changeait d’époque ».
Réélu en 1988, François Mitterrand restera quatorze ans au pouvoir (dont quatre de cohabitation avec la droite). C’est un record, puisque le seul président, Jacques Chirac, à avoir lui aussi accompli deux mandats, y restera 12 ans, après un septennat et un quinquennat.
« L’Algérie, c’est la France »
Début 1981, quasiment personne ne croit à la victoire de la gauche. Le magazine Le Point titre même « Giscard peut-il perdre ? ».
« La gauche n’arrivait au pouvoir que dans des périodes exceptionnelles et quand elle y parvenait – en 1936 avec le Front Populaire, au lendemain de la Seconde guerre mondiale ou avec Guy Mollet, en 1956 – elle n’y restait que deux ans à peine », rappelle l’ex-président François Hollande.
« J’étais déçu » par la victoire de la gauche, « mais aujourd’hui, je pense que c’était nécessaire à la respiration de la démocratie française. Vraiment ! », confie l’ancien ministre de droite François Léotard dans un documentaire que doit diffuser France 2 le 11 mai.
Adversaire résolu à la politique de De Gaulle qu’il dénonçait dans son livre « le coup d’Etat permanent », Mitterrand va pourtant se fondre dans les institutions voulues par le père de la Ve République. « Les institutions de la Ve étaient mauvaises avant moi, elles le seront après moi », disait-il. « Mais soyons lucides, s’il n’y avait pas eu les institutions de la Ve, est-ce que ça aurait tenu sous un régime parlementaire ? Sans doute pas », affirme M. Hollande.
Elu pour la première fois en 1946 avec l’appui de la droite dans la Nièvre, Mitterrand sera onze fois ministre sous la IVe République, évoluant vers des positions de centre gauche. Mais s’il est partisan d’une décolonisation progressive (Indochine, certains territoires africains, Tunisie), il se montre « impitoyable », selon Michel Winock, pendant la guerre d’Algérie.
Lors de son passage au ministère de la Justice, entre février 1956 et mai 1957, 45 militants de la cause algérienne sont guillotinés. C’est pourtant lui qui, parvenu au pouvoir en 1981, fera abolir la peine de mort.
Il va faire ensuite sa mue politique en s’opposant radicalement en 1958 à de Gaulle, devenant le principal représentant de la gauche non communiste, et réussissant le premier exploit de mettre le général en ballottage en 1965.
Le rapport rwandais sur le rôle de la France dans le génocide des Tutsi, en 1994, a été remis officiellement au gouvernement ce 19 avril. Réalisé par un cabinet d’avocats américain, il documente l’implication française tout en s’efforçant de ne pas jeter de l’huile sur le feu, dans un contexte d’apaisement entre les deux pays.
Ceux qui s’attendaient à un tir de mortier lourd en seront pour leurs frais. Rendu public ce lundi 19 avril, le rapport d’enquête sur le rôle de la France au « pays des mille collines » durant la période 1990-1994 – avant et pendant le génocide contre les Tutsi – s’abstient de toute conclusion tapageuse susceptible de raviver les plaies, anciennes, autour d’un contentieux tragique qui aura dissuadé tout rapprochement diplomatique durable entre Kigali et Paris durant un quart de siècle.
En guise de slogan, nulle phrase-choc mais ce constat laconique, digne de l’understatement dont les Rwandais sont coutumiers : « La France a rendu possible un génocide prévisible. » Un verdict cryptique où les mots-clés tant attendus – « responsabilités », « complicité » françaises… – sont délibérément absents. « Nous n’abordons pas la question de la complicité, que d’ailleurs nous ne comprenons pas vraiment. Nous nous sommes surtout focalisés sur les faits », résume un officiel rwandais, sans plus d’explication.
Offense diplomatique
L’eau de la Kagera a coulé sous les ponts depuis la publication, en août 2008, du rapport de la Commission Mucyo, dont l’intitulé, à lui seul, sonnait comme une offense diplomatique faite à la France : « Commission nationale indépendante chargée de rassembler les éléments de preuve montrant l’implication de l’État français dans la préparation et l’exécution du génocide perpétré au Rwanda en 1994 ».
Outre des conclusions au vitriol, associant directement les autorités françaises de l’époque à la préparation puis à la mise en œuvre du génocide, cette commission de sept membres, présidée par feu Jean de Dieu Mucyo, ancien procureur général et ancien ministre de la Justice, avait en outre dressé une liste de treize personnalités politiques et de vingt militaires français dont l’implication personnelle était soulignée, ouvrant la voie à de possibles poursuites judiciaires. En France, cette première tentative rwandaise d’écrire l’histoire d’une aventure néo-coloniale sujette à controverse depuis tant d’années avait provoqué un tollé parmi les principaux protagonistes impliqués dans le dossier.
« Ce nouveau rapport constitue un acte d’accusation historique mais pas judiciaire. Il ne dédouane personne mais ne reprend pas la logique accusatoire du rapport Mucyo », résume aujourd’hui une source à la présidence rwandaise, indiquant à mots couverts que Kigali a eu le souci, dans un contexte d’apaisement diplomatique qui fait suite à l’élection d’Emmanuel Macron, en 2017, de ne pas jeter inconsidérément de l’huile sur le feu. Un parti pris qui se reflète dans la neutralité du titre du rapport : « Un génocide prévisible. Le rôle de l’État français en lien avec le génocide contre les Tutsi au Rwanda ».
DEPUIS TROP LONGTEMPS, L’ÉTAT FRANÇAIS SE DÉTOURNE DE LA VÉRITÉ
Autre innovation, et non des moindres : confier cette longue investigation (qui a débuté au début de 2017) au cabinet d’avocats américain Levy, Firestone & Muse, basé à Washington, DC. Un choix qui peut sembler paradoxal dès lors qu’une mise en cause devant la justice des protagonistes français impliqués dans ce dossier n’était pas l’objectif recherché par le gouvernement rwandais.
À Kigali, on rappelle que ce cabinet a une longue expérience en matière d’enquêtes complexes impliquant des États. Bob Muse a notamment été chargé de l’enquête du Sénat américain sur les responsabilités relatives à la gestion de l’ouragan Katrina, en 2005. Parmi les diverses références alignées sur le site du cabinet, d’autres dossiers sensibles sont mentionnés, en particulier dans le cadre d’investigations conduites par le Congrès des États-Unis : le Watergate ; l’opération Fast & Furious (des exportations d’armes illégales vers le Mexique pour lutter contre les cartels de la drogue) ; l’affaire Iran-Contra ; le « Bloody Sunday », en Irlande du Nord…
Des millions de pages
« Cette enquête a sollicité des centaines de témoins et de dépositaires de documents sur trois continents, elle a donné lieu à des entretiens avec 250 témoins en anglais, en français et en kinyarwanda, à la collecte et à l’analyse de millions de pages de documents, transcriptions et articles de journaux de l’époque, principalement dans ces trois langues », écrivent les rapporteurs. Parmi les témoins entendus « off-the-record » figurent d’ailleurs une poignée de militaires français en désaccord avec la ligne officielle alors défendue par Paris. Et le président Paul Kagame a lui-même été interviewé par les enquêteurs du cabinet d’avocats américain.
En revanche, en dépit du réchauffement diplomatique intervenu depuis plus de trois ans, les enquêteurs ont trouvé porte close à Paris. « L’État français, bien qu’ayant connaissance de cette enquête, n’a pas coopéré. (…) L’État rwandais lui a transmis plusieurs demandes de documents établissant les faits. L’État français a accusé réception de ces demandes les 29 décembre 2019, 10 juillet 2020 et 27 janvier 2021 mais n’y a pas donné suite », peut-on lire dans le rapport.
Responsabilités politiques
À l’arrivée, ce pavé de 580 pages offre un complément utile à celui rendu public le 26 mars par la commission d’historiens présidée, en France, par Vincent Duclert (qui en totalisait près de 1 000). « Même s’il n’y a eu aucune coordination entre les deux commissions, le contenu de leurs rapports respectifs va globalement dans le même sens », résume une source à la présidence rwandaise.
Une appréciation qui est toutefois partiellement contredite dans la préface du rapport livré à Kigali : « La conclusion de la commission Duclert laisse entendre que l’État français était « aveugle » face au génocide à venir. Ce n’est pas le cas. (…] L’État français n’était ni aveugle ni inconscient au sujet de ce génocide prévisible. »
UNE OPÉRATION MILITAIRE SECRÈTE AVAIT ÉTÉ LOGÉE DANS L’OPÉRATION TURQUOISE
Revendiquant leur volonté de se focaliser sur les responsabilités politiques de Paris, avant comme après le génocide, les autorités rwandaises assument n’avoir pas cherché à documenter de manière pointilleuse certains épisodes, pourtant hautement sensibles, comme l’opération Turquoise (juin-août 1994), abusivement présentée comme humanitaire mais qui a servi par ricochet à différer la défaite du camp génocidaire tout en lui offrant un corridor sécurisé pour fuir impunément vers l’ex-Zaïre. Un choix qui sera certainement considéré comme discutable par les observateurs critiques du rôle de la France, d’autant que la même source précise aussitôt que « Turquoise n’était pas monolithique : une opération militaire secrète avait été logée dans cette opération présentée comme humanitaire ».
En revanche, le rapport rwandais innove en repoussant la limite de son enquête bien au-delà de la fin du génocide, en juillet 1994. « Au cours des années qui ont suivi, de nombreuses actions ont été conduites par Paris pour tenter de saboter de manière occulte l’action du nouveau régime rwandais, résume notre source à la présidence. Ces tentatives de dissimulation ont notamment impliqué les présidents Jacques Chirac et François Hollande. »
L’engagement néocolonial de Mitterrand
Mais en toute logique, c’est leur prédécesseur, François Mitterrand, qui est désigné comme le principal inspirateur de la politique anachronique et mortifère conduite au Rwanda entre 1990 et 1994 : « L’arrogance de l’engagement néocolonial du président Mitterrand au Rwanda s’est exprimée dans le fait de promouvoir les intérêts géopolitiques de l’État français en se moquant des conséquences que cela pouvait avoir pour les Tutsi au Rwanda. »
« Pour la politique française au Rwanda, le nœud du problème n’était pas le génocide qui se profilait mais plutôt le fait d’empêcher le FPR [Front patriotique rwandais] d’établir ce que le président Mitterrand a appelé, en juin 1994, un « Tutsiland » », ajoutent les avocats américains.
Normalisation
Les 18 et 19 mai, Paul Kagame est attendu à Paris où il doit participer successivement au sommet sur le financement des économies d’Afrique subsaharienne et à une rencontre portant sur le Soudan. De son côté, Emmanuel Macron devrait effectuer en mai une visite officielle à Kigali dont les dates ne sont toujours pas arrêtées officiellement.
L’occasion, pour les deux hommes, de pousser un peu plus loin la normalisation engagée depuis 2017 ? D’ores et déjà, certains se mettent à espérer que le président français pourrait, à cette occasion, sortir du déni qui a cadenassé depuis près de 27 ans toute parole de repentance de la part des représentants de l’État français. « Nous n’exigeons pas d’excuses », indique une source officielle à Kigali – jusque-là, seuls la Belgique, les États-Unis, le Vatican et l’ONU en ont présenté.
Et la même source d’ajouter qu’« Emmanuel Macron souhaite faire à cette occasion un geste solennel ».
Les chercheurs de la Commission Duclert sur le rôle de la France au Rwanda viennent de présenter officiellement le fruit de leur travail au président Emmanuel Macron. Et pointent de nombreux « dysfonctionnements » institutionnels et moraux.
Au terme de deux années de recherches dans les archives françaises, les membres de la Commission Duclert ont rendu public ce vendredi leur volumineux rapport sur le rôle de la France au Rwanda entre 1990 et 1994, peu après l’avoir remis officiellement au président Emmanuel Macron, qui les avait mandatés en avril 2019.
Les neuf membres – historiens pour la plupart, épaulés par sept chargés de mission – de cette « commission de recherche sur les archives françaises relatives au Rwanda et au génocide des Tutsi », présidée par l’historien Vincent Duclert (CNRS-EHESS), avaient la tâche délicate de se pencher sur l’un des dossiers les plus sensibles de la politique étrangère de la France au cours du dernier demi-siècle : l’implication de Paris au Rwanda entre 1990 et 1994, et le rôle trouble de la République française dans le génocide des Tutsi, d’avril à juillet 1994.
Défaite impériale
« La faillite de la France au Rwanda […] peut s’apparenter à une dernière défaite impériale d’autant plus grave qu’elle n’est ni formulée ni regardée », résument les commissaires dans la conclusion de ce rapport de 1 200 pages, qui vient d’être mis en ligne dans la soirée.
Et de dresser l’inventaire des aveuglements et errements combinés qui conduisent Paris à se débattre, depuis 1994, face à une accusation vertigineuse de « complicité de génocide » : « La France conduit dès [octobre 1990] plusieurs politiques, qui se déploient parallèlement les unes aux autres et finissent par devenir contradictoires. L’impression est celle d’un enfermement des autorités françaises dans des logiques avec lesquelles la rupture s’avère difficile, même durant la crise génocidaire. »
Au cœur du dispositif français, l’ancien président socialiste François Mitterrand, dont l’engagement personnel sur ce dossier ne s’est jamais démenti : « Un élément surplombe cette politique, écrivent ainsi les rapporteurs : le positionnement du président de la République, François Mitterrand, qui entretient une relation forte, personnelle et directe avec le chef de l’État rwandais. Cette relation éclaire la grande implication de tous les services de l’Élysée. »
Et d’ajouter que « les demandes de protection et de défense du président rwandais sont toujours relayées, entendues et prioritaires ».
Réelle avancée
Après la première offensive du Front patriotique rwandais (FPR), en octobre 1990, « la menace ougando-tutsie » perçue à l’Élysée, qui « révèle une lecture ethniciste du Rwanda par les autorités françaises », finit par contaminer tous les rouages de l’État en charge du dossier.
« Sur le Rwanda pèserait la menace d’un monde anglo-saxon dont le FPR, l’Ouganda mais aussi leurs alliés internationaux seraient l’incarnation », expliquent en effet les rapporteurs.
À l’Élysée, on espère désormais « que ce rapport pourra mener à de nouveaux développements avec le Rwanda » – une visite officielle d’Emmanuel Macron au Rwanda est prévue au cours des prochaines semaines -, précisant que sa teneur a été communiquée au président Paul Kagame. De fait, à Kigali, l’entourage du chef de l’État laisse entendre, off-the-record, sa satisfaction devant ce texte. « Je crois qu’il a fait du bon travail », avance un conseiller, tandis qu’un autre collaborateur présidentiel évoque une « réelle avancée ».
Responsabilités accablantes
Si ses conclusions semblent marquer une évolution notable dans l’analyse par la France de son rôle controversé au Rwanda au début des années 1990, la mission Duclert décline en revanche l’accusation, de nature juridique, qui plane de longue date sur l’action passée de Paris au Pays des mille collines.
« La France est-elle pour autant complice du génocide des Tutsi ? Si l’on entend par là une volonté de s’associer à l’entreprise génocidaire, rien dans les archives consultées ne vient le démontrer », estiment les auteurs. Mais ces derniers ne s’abstiennent pas pour autant d’exonérer la République française. Ils lui imputent en effet « des responsabilités accablantes ».
LE RAPPORT CONCLUT CLAIREMENT À UNE RESPONSABILITÉ DE LA FRANCE QUE LA COMMISSION QUALIFIE DE « POLITIQUE, INSTITUTIONNELLE, INTELLECTUELLE, MORALE ET COGNITIVE »
La liste des manquements constatés est longue : « défaillance des pouvoirs de coordination et absence de contre-pouvoirs effectifs ; « responsabilités politiques [et] institutionnelles, tant civiles que militaires » ; « chaînes parallèles de communication, et même de commandement » ; « contournement des règles d’engagement et des procédures légales » ; « dérives institutionnelles couvertes par l’autorité politique ou dans une absence de contrôle politique », « lecture ethniciste » de la situation rwandaise, etc.
À l’arrivée, le rapport conclut clairement à une responsabilité de la France que la Commission qualifie de « politique, institutionnelle, intellectuelle, morale et cognitive ». Une responsabilité qui, selon une source élyséenne, « traduit une incapacité à penser le génocide qui se profilait ».
« Le rapport décrit de profonds dysfonctionnements, notamment dans le processus d’appréciation de la situation et dans celui de la décision, ajoute la même source. En revanche il écarte la notion de complicité de génocide puisqu’il souligne que nulle part ses auteurs n’ont trouvé d’éléments dénotant l’intention de contribuer ou de participer aux actions constituant ce génocide. »
Pas d’accusations contre Turquoise
Le rapport écarte également les accusations qui ont pu être formulées à l’encontre de l’opération Turquoise, déclenchée fin juin 1994. Même si les rapporteurs indiquent que cette opération a été tardive et qu’elle a pu connaître initialement certaines ambiguïtés dans les directives politiques reçues, ils soulignent que cette mission aura tout de même permis le sauvetage de plusieurs milliers de Tutsi.
Toutefois, selon notre source, « le rapport fournit des analyses détaillées et inédites – car croisant de très nombreux documents – sur les principaux sujets qui ont cristallisé les interrogations au sujet de l’engagement de la France entre 1990 et 1994, qu’il s’agisse des livraisons d’armes au régime rwandais, de l’engagement opérationnel auprès des Forces armées rwandaises ou de différents épisodes comme le massacre de Bisesero en [juin] 1994 ou la non-arrestation du gouvernement intérimaire rwandais dans la Zone humanitaire Sud [alors contrôlée par l’armée française] ».
De son côté, l’association de rescapés Ibuka France a affirmé qu’elle « se réserve désormais la possibilité d’un examen critique approfondi de ce document et d’un droit de réponse au contenu dudit rapport » tout en saluant « le travail accumulé depuis vingt-sept ans par des chercheurs, journalistes et historiens qui a permis d’établir un savoir solide et circonstancié sur les différents aspects du dernier génocide du XXe siècle ».
Le chef de l’Etat se recueillera en fin de matinée sur la tombe de son prédécesseur, décédé le 8 janvier 1996 à 79 ans.
Emmanuel Macron se rendra vendredi 8 janvier à Jarnac (Charente) pour le 25e anniversaire de la mort de François Mitterrand, le premier président de gauche de la Ve République, a indiqué l’Elysée.
Le chef de l’Etat se recueillera en fin de matinée sur la tombe de son prédécesseur, décédé le 8 janvier 1996 à 79 ans, avant de visiter sa maison natale, devenue un musée dans la petite ville située entre Angoulême et Cognac. Il sera accompagné par des membres de la famille Mitterrand et par des proches de l’ancien chef d’Etat socialiste, dont l’ex-président François Hollande et Hubert Védrine, ancien ministre et actuel président de l’Institut François Mitterrand.
François Mitterrand est resté deux septennats complets à l’Elysée, de 1981 à 1995, avant de décéder dans son appartement parisien des suites d’un cancer longtemps tenu secret.
Emmanuel Macron marquera cet anniversaire quelques semaines après avoir célébré le 50e anniversaire du décès du général de Gaulle le 9 novembre à Colombey-les-deux-Eglises (Haute-Marne). Depuis son arrivée à l’Elysée, il a rarement fait référence à l’ancien président socialiste.
La justice française a autorisé vendredi un chercheur à consulter les archives du défunt président François Mitterrand sur le Rwanda, au cœur de la controverse sur le rôle de la France pendant le génocide.
Cette décision clôt cinq années de procédure et constitue une « très très bonne nouvelle », s’est félicité le chercheur François Graner, auteur de plusieurs livres sur la France au Rwanda et proche de l’association Survie engagée contre la « Françafrique ».
Le Conseil d’État, plus haute juridiction administrative en France, a estimé que François Graner avait « un intérêt légitime à consulter ces archives pour nourrir ses recherches historiques et éclairer ainsi le débat sur une question d’intérêt public ».
Les archives concernées comprennent notamment des notes rédigées par les conseillers du Président et des comptes-rendus de réunions du gouvernement. Elles sont couvertes par un protocole qui ne prévoit leur ouverture générale au public que 60 ans après sa signature, en 2055.
Mais « la protection des secrets de l’État doit être mise en balance avec l’intérêt d’informer le public sur ces évènements historiques », a souligné le Conseil d’État.
« On n’attend pas de scoop de ces archives, dont certaines sont déjà connues », a souligné François Graner. « Mais on veut pouvoir faire un travail de fond, sérieux, serein, pour comprendre ce que chacun savait à ce moment » de l’Histoire.
Les zones d’ombres sur le rôle de Paris avant, pendant et après le génocide des Tutsis au Rwanda – qui fit selon l’ONU au moins 800 000 morts d’avril à juillet 1994 – restent une source récurrente de polémiques en France, accusée d’avoir été complice ou d’avoir soutenu, avant et pendant le génocide, le pouvoir extrémiste hutu.
L’actuel chef de l’État, Emmanuel Macron, a annoncé en 2019 l’ouverture des archives françaises concernant le Rwanda entre 1990 et 1994, mais à une commission d’historiens ad hoc.
La décision du Conseil d’État « est une victoire pour le droit mais aussi pour l’Histoire », s’est félicité l’avocat de François Graner, Me Patrice Spinosi. « Elle vaut pour le Rwanda mais plus généralement pour toutes les archives présidentielles », a-t-il souligné, estimant que « le droit à l’information l’avait emporté ».
« Désormais, les chercheurs, comme François Graner, vont pouvoir avoir accès aux archives présidentielles du président Mitterrand pour faire toute la lumière sur le rôle de la France au Rwanda en 1994 et 1995 », a-t-il ajouté.
Parmi les points les plus disputés figurent l’ampleur de l’assistance militaire apportée par la France au régime du président hutu rwandais Juvénal Habyarimana de 1990 à 1994 et les circonstances de l’attentat qui lui coûta la vie le 6 avril 1994, élément déclencheur du génocide.
VIDÉO – «Attention!», a lancé le chef de l’État en déplacement à Libourne, en Gironde, samedi, mettant en garde contre la tendance au nationalisme et «toutes ses formes d’extrémisme, d’isolationnisme, de protectionnisme et d’égoïsme».
Hollande a convoqué Mitterrand, samedi à Libourne (Gironde), pour appeler la gauche au «rassemblement» et mettre en garde contre le nationalisme. Le président était en visite dans ce fief socialiste pour remettre les insignes de chevalier de la Légion d’honneur à Gilbert Mitterrand, l’un des deux fils de son prédécesseur.
«La gauche a d’autant plus de chance de gagner (…) lorsqu’elle est rassemblée, lorsqu’elle est unie, lorsqu’elle est capable d’aller au-delà de la diversité de ses sensibilités pour porter un projet commun», a affirmé le chef de l’État. «C’est cette méthode (…) qui demeure aujourd’hui essentielle: le rassemblement.»
Alors que les débats sur l’Europe sont au cœur de la campagne et que le Front national est parmi les favoris des sondages, François Hollande a par ailleurs mis en garde contre «le nationalisme», «avec toutes ses formes d’extrémisme, d’isolationnisme, de protectionnisme et d’égoïsme», rappelant aussi «l’engagement européen de François Mitterrand». Citant la célèbre formule de son prédécesseur, «le nationalisme c’est la guerre», le président Hollande a souligné qu’il «faut garder toujours dans son esprit cette phrase, qui n’est pas simplement rétrospective comme celle d’un homme qui a connu deux guerres, mais comme une phrase prophétique». «Attention!», a-t-il encore lancé.
«Le nationalisme, c’est la guerre!»
Cette phrase fut prononcée par François Mitterrand devant le Parlement européen, à Strasbourg, en janvier 1995. «Il faut vaincre ses préjugés», avait alors défendu le chef d’État. «Ce que je vous demande là est presque impossible, car il faut vaincre notre Histoire. Et pourtant, si on ne la vainc pas, il faut savoir qu’une règle s’imposera, mesdames et messieurs: le nationalisme, c’est la guerre!» S’adressant aux députés européens, il avait conclu: «La guerre, ce n’est pas seulement le passé, cela peut être notre avenir. Et c’est nous, c’est vous, mesdames et messieurs les députés, qui êtes désormais les gardiens de notre paix, de notre sécurité, et de cet avenir.»
Comme François Hollande, plusieurs ministres du gouvernement ont repris cette citation ces derniers mois. Le ministre des Affaires étrangères Jean-Marc Ayrault l’a prononcée en février à la conférence de Munich. Le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll l’avait également citée quelques jours auparavant lors d’une interview. Autre personnalité à s’en être inspiré: Emmanuel Macron, candidat d’En Marche!, en décembre dernier.
François Hollande a rendu vendredi à Jarnac un hommage silencieux à François Mitterrand, mort il y a 20 ans. Il avait été le premier président socialiste de la Ve République (1981-1995).
Le chef de l’Etat s’est recueilli sous la pluie devant le caveau familial des Mitterrand au cimetière de Grandmaisons, en Charente. La fille de François Mitterrand, Mazarine Pingeot, et l’un de ses fils, Gilbert, étaient également présents.
François Hollande a déposé une gerbe devant le caveau à l’intérieur duquel quelques roses rouges et un drapeau européen avaient été auparavant déposées sur la tombe de l’ancien président marquée de la simple inscription « François Mitterrand 1916-1996 ».
Les fidèles
Parmi les personnes présentes à Jarnac figuraient les anciens ministres Jack Lang, Hubert Védrine et Elisabeth Guigou, l’homme d’affaires Pierre Bergé, l’ancienne collaboratrice de François Mitterrand Anne Lauvergeon, l’actuel Premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, et les ministres Harlem Désir et Martine Pinville.
François Hollande, qui a pris le temps d’un bain de foule dans la petite ville, a parcouru à pied le chemin menant vers la maison natale de François Mitterrand, transformée en musée. Le chef de l’Etat devait recevoir des proches de son prédécesseur à dîner vendredi soir à l’Elysée.
Magicien de la politique
Pour Hubert Védrine, ancien secrétaire général de l’Elysée, François Mitterrand était « un grand président, ça ne se discute même pas », doublé d’un « magicien de la politique » qui a permis à la gauche d’accéder au pouvoir en 1981.
« Pour François Hollande, c’est une source d’inspiration parmi d’autres mais pas transposable mécaniquement. Il ne cherche pas à être le clone de François Mitterrand, il a sa personnalité propre. Aujourd’hui la situation est très différente », a-t-il considéré devant la presse.
Sur Radio Classique, un autre ancien chef de la diplomatie socialiste, Roland Dumas, a jugé que François Mitterrand n’avait « pas d’héritiers, plutôt des successeurs. » « Il a dit : ‘Après moi, il n’y aura plus de grand président, il n’y aura que des comptables’. Je pense que c’est assez bien vu », a-t-il ajouté.
Selon un sondage Harris Interactive réalisé en ligne du 5 au 7 janvier 2016, les Français retiennent surtout de l’action de François Mitterrand l’abolition de la peine de mort, la retraite à 60 ans et l’instauration de la cinquième semaine de congés payés.
Changer la vie
Dans sa jeunesse, François Hollande a été le collaborateur de François Mitterrand à l’Elysée, en tant que chargé de mission pour l’économie. Les deux seuls présidents de gauche élus au suffrage universel ont partagé un rêve commun, « changer la vie » pour le premier, et « réenchanter le rêve français » pour le second. Mais l’un comme l’autre se sont heurtés aux réalités économiques.
François Mitterrand, en son temps bête noire de la droite et contesté sur sa gauche, a dirigé la France de 1981 à 1995, et reste le symbole du renouveau du socialisme français et de l’union de la gauche. Six Français sur dix estiment aujourd’hui qu’il a été un bon président, un score qui peut faire rêver François Hollande en qui un quart des Français seulement font aujourd’hui confiance.
Un livre avec des confidences d’une ancienne concubine d’un chef de l’Etat ? Non, il ne s’agit pas du tome 2 du brûlot de Valérie Trierweiler, mais du témoignage d’Anne Pingeot. Celle qui fut la maîtresse de François Mitterrand durant 32 ans a accepté de se confier à l’auteur d’une biographie sur l’ancien président de la République.
François Mitterrand, un homme d’Etat qui habitait parfaitement sa fonction de président. Cultivé, ambitieux, stratège, mystérieux, froid mais également séducteur, un dernier adjectif que ne contredit pas celle qui fut sa femme de l’ombre, Anne Pingeot. Durant 32 ans, elle a aimé et fut aimée en retour par François Mitterrand. L’histoire d’une vie dont elle a parlé pour la première fois dans une biographie à paraître ce jeudi, François Mitterrand, Portrait d’un ambigu, dont le Parisien a publié des extraits.
Sous la plume de Philippe Short, Anne Pingeot s’est souvenue de sa rencontre avec celui qui allait devenir l’homme de sa vie. Elle avait alors tout juste 20 ans, lui déjà 47. Près de trois décennies d’écart qui ne l’empêcheront pas de succomber au charisme de celui qui était candidat – déjà – à la présidentielle de 1965. Homme politique de premier ordre, François Mitterrand était déjà marié à Danielle, qu’il avait épousée en 1944, et père de deux fils, Jean-Christophe et Gilbert. Une situation familiale qu’il n’a jamais envisager abandonner comme l’a toujours su Anne Pingeot : « François n’abandonnait jamais un choix. Danielle, c’est un choix qu’il avait fait et ne l’abandonnerait jamais… » a-t-elle confirmé à son biographe. Un statut de femme de l’ombre forcément compliqué à vivre, même si elle en est certaine, François Mitterrand « les aimait toutes les deux ».
Après la passion de la rencontre, vient la tranquillité d’un amour certain, bien que secret. Et l’envie, forcément, pour Anne Pingeot de s’accomplir aussi en tant que mère. En 1974, elle est la maîtresse de François Mitterrand depuis plus de dix ans, et veut un enfant de lui. Pas forcément une bonne nouvelle pour le futur président de la République, qui se montre « réticent » à cette idée. Mais Anne Pingeot réfute les arguments avancés par son amant : « A 57 ans, était-ce correct de mettre au monde un enfant dont le père, dans l’ordre des choses, ne vivrait pas assez longtemps pour le voir devenir adulte ? », peut-on lire dans les pages de l’ouvrage. Anne Pingeot résiste, elle veut cet enfant et ne cèdera pas. Prête à tout, elle utilise alors la menace ultime et pose un « ultimatum » François Mitterrand. Dire non au bébé, c’est mettre fin à leur histoire d’amour. La suite de l’histoire nous la connaissons tous. Mazarine Pingeot naîtra le 18 décembre 1974. Elle avait sept ans quand son père, qui disait d’elle qu’elle était « le soleil de [sa] vie », accédait enfin à la fonction suprême tant convoitée et vingt quand son existence fut révélée au monde entier.
Aujourd’hui âgée de 72 ans, Anne Pingeot parle encore avec toujours autant d’émotion de François Mitterrand, disparu en 1996 : « Admirer la personne qu’on aime, c’est un immense bonheur… Admirer tellement, ne jamais s’ennuyer, avoir tous les centres d’intérêt… C’était… le renouvellement permanent. » L’amour d’une femme de l’ombre qui a voué sa vie à celui qu’elle a tant aimé en secret, au point de ne « connaître personne d’autre, ni avant, ni après. » La femme d’un seul homme.
Le président François Hollande a désormais un chien à l’Élysée. Arrivée par avion en provenance de Montréal, Philae, une jeune femelle labrador noire âgée de près de trois mois, a fait son apparition le jour de Noël au palais présidentiel.
C’est la fédération des Anciens combattants français de Montréal qui a proposé ce cadeau au président il y a quelques jours, a indiqué l’entourage de celui-ci, confirmant une information du quotidien « Le Parisien ». François Hollande les avait rencontrés lors d’un déplacement au Canada début novembre.
Une référence à Rosetta
Après consultation de son entourage, le président a décidé d’appeler la petite chienne Philae en référence au robot européen qui s’est posé sur la comète Tchouri le 12 novembre. « Un nom à la fois joli et symbolique, souvenir positif d’une prouesse française et européenne qui a marqué 2014 », souligne un conseiller du président.
L’atterrissage de Philae à l’Élysée s’est en tout cas fait dans les meilleures conditions: la petite chienne, née le 5 octobre 2014 de ses parents Simba et Nicky, fait déjà l’unanimité parmi le personnel de l’Élysée, « très joyeux » de cette arrivée surprise.
Dans la continuité
Installée pour l’heure au rez-de-chaussée du Palais près de l’office, Philae a déjà découvert le jardin de l’Élysée, où elle a gambadé. François Hollande, qui n’a jamais eu de chien hormis dans son enfance, s’inscrit en adoptant Philae dans « la tradition et la continuité présidentielle », s’amuse un conseiller.
Ses prédécesseurs Valéry Giscard d’Estaing, François Mitterrand et Nicolas Sarkozy ont ainsi tous eu des labradors durant leur séjour à l’Élysée. Jacques Chirac également, mais celui-ci avait terminé son deuxième mandat avec un bichon maltais prénommé Sumo.
Ces « compagnons » de président ont parfois acquis une certaine notoriété. Ainsi « Baltique », qui accompagna François Mitterrand jusqu’à ses obsèques en 1996.
L’ancien Premier ministre était hospitalisé depuis samedi
L’ancien Premier ministre de François Mitterrand et maire de Lille Pierre Mauroy est mort à l’âge de 84 ans. Il s’est éteint suite à un malaise survenu dans le cadre de son hospitalisation pour un cancer développé en 2012. C’est une figure de la politique et du socialisme français qui disparaît.
C’est lors du voyage officiel de François Hollande au Japon que Laurent Fabius a annoncé la triste nouvelle. Pierre Mauroy est mort à l’âge de 84 ans. «C’est un pilier du socialisme démocratique qui s’en va» a déclaré le ministre des Affaires Etrangères, qui a aussi été son successeur à Matignon en 1984.
Pierre Mauroy était hospitalisé dans la région parisienne depuis samedi dernier, dans le cadre de son traitement d’une tumeur cancéreuse au poumon développée en 2012. Il aurait alors fait un malaise suite à cette hospitalisation mais son état n’inspirait pas d’inquiétude particulière. L’incident avait été mis sur le compte de la fatigue et de l’âge.
Pendant sa longue carrière politique, Pierre Mauroy a occupé les plus hautes fonctions. Il a d’abord été maire de Lille entre 1973 et 2001, avant que Martine Aubry ne lui succède, il a été député du Nord de 1973 à 1992, avec une interruption de cinq ans entre 1981 et 1986, député européen de 1979 à 1980, président du conseil régional du Nord-Pas-de-Calais de 1974 à 1981 et enfin sénateur de 1992 à 2011. Il a également premier secrétaire du Parti Socialiste entre 1988 et 1992. Mais Pierre Mauroy a surtout marqué l’histoire de la Ve République en étant Premier ministre, entre 1981 et 1984, le premier sous la présidence de François Mitterrand. C’est sous son gouvernement que la France a aboli la peine de mort, est passée aux 39 heures, à la cinquième semaine de congés payés, aux nationalisations ou encore à la retraite à 60 ans.
Fils d’instituteur, né en 1928 dans le Nord, Pierre Mauroy est l’aîné de sept enfants. Il s’engage tôt en politique, à l’âge de 16 ans, en rejoignant les Jeunesses socialistes, mais il commence par être enseignant dans un lycée technique de la banlieue parisienne. En 1951, il fonde la Fédération nationale des foyers Léo Lagrange puis prend la tête de la fédération socialiste du Nord avant d’entrer en 1963 au bureau de la SFIO dont il devient le secrétaire national adjoint. C’est ensuite dans le sillage de François Mitterrand, qu’il suit dès le congrès d’Epinay en 1971, que Pierre Mauroy gravit les échelons de la politique. Cité par Cécile Duflot, Pierre Mauroy avait dit: «L’essentiel est de semer de bonnes graines, que l’on soit encore au pouvoir au moment de la récolte n’a aucune importance».