Posts Tagged ‘François’

Le pape pense que son règne sera bref et ne se sent pas seul

mars 13, 2015

Le pape François a déclaré au deuxième anniversaire de son élection avoir « la sensation » que son pontificat pourrait être assez bref, de l’ordre de quatre ou cinq ans. Mais il a démenti se sentir « seul » et sans appuis.

Dans une longue interview à la chaîne de télévision mexicaine Televisa, reprise intégralement par Radio-Vatican, Jorge Bergoglio, qui est le 265e successeur de l’apôtre Pierre, a répondu franchement sur la durée possible de son règne, qui peut se clore par sa mort ou par une démission.

« J’ai la sensation que mon pontificat va être bref. Quatre ou cinq ans. Je ne sais pas. Ou deux ou trois. Deux ans sont déjà passés. C’est une sensation un peu vague que j’ai, celle que le Seigneur m’a choisi pour une mission brève. A cela je garde toujours la possibilité ouverte », dit-il.

Démission possible
Benoît XVI, en étant le premier pape en sept siècles à démissionner en février 2013, « a ouvert la porte avec beaucoup de mérite aux papes émérites. Il a ouvert une porte institutionnelle », a-t-il souligné.

François, 78 ans, ne dit cependant pas qu’il compte démissionner un jour, laissant la question dans le flou. De précédents propos en ce sens avaient créé des critiques et un grand émoi chez certains théologiens conservateurs.

L’idée de fixer une limite d’âge à 80 ans pour la démission d’un pape « ne me plaît pas beaucoup », ajoute-t-il, parce que la charge de pape « est une grâce spéciale ». Décréter que cela finirait à 80 ans « créerait une sensation de fin, d’un pontificat voué à ne pas bien s’achever », dit-il dans des propos qui semblent destiner à rassurer les conservateurs.

Pontificat pas « un sacrement »
François observe que pour certains théologiens, l’élection au pontificat est « un sacrement ». Lui « ne le pense pas ».

François parle aussi de son prédécesseur Benoît XVI, retraité au Vatican, qui est « heureux, satisfait, respecté par tout le monde ». « Je vais lui rendre visite, parfois je lui parle au téléphone. On peut lui demander conseil. Il est loyal à mort », assure-t-il.

Son souhait: sortir manger une pizza
A la question : « cela vous plaît d’être pape ? », François répond sobrement et sans excès d’enthousiasme: « cela ne me déplaît pas ». Il souligne longuement qu’il a toujours détesté voyager et qu’il est casanier.

Une des choses qu’il aimerait aujourd’hui est simple : pouvoir sortir un jour du Vatican sans être reconnu et « aller manger une pizza ». « Je ne me sens pas seul. Sérieusement non! », répond-il à une autre question, alors que, selon de nombreuses sources informées, beaucoup dans l’administration de l’Eglise critiquent son style spontané et sa volonté de réformes.

Romandie.com

Philippine/Manille: Six millions de fidèles ont assisté à la messe de François

janvier 18, 2015

Le pape François a célébré la messe dimanche à Manille devant une foule record de six millions de Philippins enthousiastes. Ceux-ci se sont reconnus dans son exaltation d’une foi populaire et ses dénonciations de la corruption et de la pauvreté.

Au quatrième jour de sa visite dans ce bastion catholique d’Asie, des millions de fidèles, enveloppés de ponchos de plastique colorés, avaient afflué très tôt pour assister à la messe au parc Rizal, en bord de mer. Une tempête tropicale était arrivée du sud, provoquant de fortes pluies.

Jorge Bergoglio a été follement acclamé par la foule très pieuse, chez qui trouve une résonance toute particulière la dénonciation par le pape du dévoiement des richesses, des inégalités sociales et des catastrophes climatiques. Certains brandissaient des statuettes de la Vierge ou du « Nino » (« petit Jésus ») à bout de bras.

Etre des « missionnaires » en Asie
Le pape François, dont les prières étaient prononcées en anglais et en tagalog, a exhorté les Philippins à être des  » missionnaires » dans toute l’Asie ».

Plus de 80% des 100 millions de Philippins pratiquent un catholicisme extrêmement fervent, mais l’Eglise ne représente que 3,2% de la population de la région asiatique dans son ensemble.

Selon le cardinal de Manille Luis Antonio Tagle, le pape François lui a confié pendant le voyage qu’il voyait « l’Asie comme l’avenir de l’Eglise ». François voudrait notamment que le christianisme se développe en Chine.

Le cardinal de Manille lui a répondu: « oui, s’il vous plaît, envoyez-nous! ». « Tous les Philippins voudraient partir demain avec vous, mais pas pour Rome! Pour aller dans les périphéries, les bidonvilles, les prisons, les hôpitaux, le monde de la politique, des finances, des arts, des sciences, de la culture, de l’éducation et des communications », a ajouté l’archevêque charismatique de Manille, étoile montante du christianisme asiatique.

Ce pape « nous touche au cœur »
« Je suis prêt à être trempé pour François, à tomber malade pour lui. J’espère que ma foi va être renforcée après son message aux familles philippines », a témoigné de son côté May Dupaya.

Mafe Vival, qui était à la messe de Jean Paul II en 1995 au même endroit, estime qu’aujourd’hui « les Philippins sont plus religieux maintenant » et qu' »il y a une ferveur plus grande ». Ce pape « nous touche au cœur. Dans ces moments on ne sent plus la faim », a-t-il ajouté.

Corruption et inégalités dénoncées
Lors de son séjour entamé jeudi et qui s’achève lundi matin, François a conquis les cœurs des Philippins en dénonçant les inégalités criantes, la corruption et les menaces contre l’environnement. Il a aussi rendu visite samedi aux victimes du cyclone Haiyan (7300 morts et disparus en novembre 2013) sur l’île de Tacloban.

Romandie.com

Benoît XVI s’est refusé à critiquer le pape François (presse)

octobre 19, 2014

Le pape émérite Benoît XVI retraité au Vatican a refusé catégoriquement de répondre aux appels de cardinaux conservateurs qui cherchaient son soutien contre les ouvertures du pape François lors du synode, a révélé dimanche le quotidien italien « La Repubblica ».

Alors que le synode sur la famille s’est achevé avec l’approbation d’un texte à la tonalité ouverte mais sans consensus sur trois passages controversés concernant les divorcés et les homosexuels, Benoît VI, qui fait figure de pilier de la doctrine, a assisté dimanche à la messe de clôture du synode et de béatification du pape du Concile Vatican II, Paul VI (1968-78), sur la place Saint-Pierre.

Joseph Ratzinger vit depuis le printemps 2013 après sa démission dans un ancien monastère sur la colline du Vatican, se consacrant à la prière, la lecture et l’écriture et à recevoir des proches.

« Je ne suis pas le pape »
Selon des sources bien informées citées par le quotidien italien, il a répondu à des cardinaux venant le voir en secret pour protester contre les ouvertures de François: « je ne suis pas le pape, ne vous adressez pas à moi ». Et il a envoyé un message au pape argentin pour lui offrir amicalement son aide théologique.

« Quand Benoît XVI parle, c’est toujours pour soutenir François », ont relevé des « observateurs attentifs » cités par le journal. Le pape émérite, au profil conservateur sur la doctrine, refuse absolument de se laisser utiliser contre son successeur argentin.

Est-ce pour le remercier de son soutien moral et intellectuel que François a cité, pendant vingt lignes de son discours final au synode, des écrits de Benoît XVI, pour souligner que « l’autorité dans l’Eglise est dans le service »…?

Romandie.com

Le pape François a béatifié Paul VI

octobre 19, 2014

Le pape Paul VI, qui a dirigé l’Eglise de 1963 à 1978 dans la période agitée des années 68, a été béatifié dimanche par François sur la place Saint-Pierre. L’ancien pape Benoît XVI était présent à la messe.

Devant une place Saint-Pierre bondée, Jorge Bergoglio a prononcé en latin la formule consacrée, demandant que « le vénérable serviteur de Dieu Paul VI soit fait bienheureux ». Sa fête officielle a été fixée au 26 septembre. Une tapisserie montrant Paul VI souriant et ouvrant les bras a été déployée sur la basilique.

Paul VI, qui a achevé le Concile Vatican II (1962/65) commencé par son prédécesseur Jean XXIII, et a institué le « synode », organe de collégialité de l’Eglise, a été fait bienheureux à la fin du synode sur la famille convoqué par François, en présence des cardinaux du monde entier. En avril, François avait canonisé Jean XXIII (1958/63) et Jean Paul II (1978-2005).

Giovanni Battista Montini (Paul VI) est souvent cité par le pape François. Il a posé maints fondements de l’Eglise moderne, même s’il a été critiqué pour son non en 1968 à la pilule contraceptive.

Début 2014, la Congrégation vaticane pour la cause des saints avait reconnu le premier miracle obligatoire pour permettre sa béatification: la guérison d’un enfant américain en 2001 victime d’une grave malformation dans le ventre maternel. Les médecins proposaient qu’elle avorte, mais elle avait refusé, priant Paul VI qu’elle vénérait. L’enfant a treize ans et est en bonne santé.

La béatification peut ouvrir la voie à une ultérieure canonisation si un autre miracle est reconnu.

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Le pape François attendu à Tirana, mesures de sécurité sans précédent

septembre 20, 2014

Tirana – Les autorités albanaises faisaient samedi les derniers préparatifs à la veille de l’arrivée dimanche du pape François en Albanie pour sa première visite en Europe, entourée de mesures de sécurité sans précédent dans ce pays des Balkans où les catholiques sont minoritaires.

Quelque 2.500 policiers ont été mobilisés pour veiller au bon déroulement de cette visite entourée de mesures de sécurité draconiennes.

Dans toute la zone centrale de Tirana, comprise entre la Place Skenderbeg, le Boulevard Les martyrs de la Nation et la Place Mère Teresa, où l’essentiel des activités du pape vont se dérouler, la police a dressé 29 points de contrôle. La circulation des automobiles est interdite et tous ceux qui viendront participer à la messe seront minutieusement fouillés, a-t-on appris de source policière.

Alors que des journaux italiens et des voix irakiennes redoutent que le pape ne soit la cible d’islamistes dimanche en Albanie, le ministre albanais de l’Intérieur, Saimir Tahiri, s’est voulu rassurant et ferme.

Il n’y a aucune indication nous permettant de dire que la vie du pape est menacée. Toutefois nous avons pris des mesures de sécurité sans précédent afin d’assurer l’ordre public et la paix à l’occasion de cette visite, a dit M. Tahiri à l’AFP.

Le niveau d’alerte des forces de police est le plus élevé. Un grand nombre de policiers va surveiller toutes les activités. Les forces spéciales sont elles aussi fortement mobilisées sur l’ensemble du territoire de l’Albanie, a ajouté le ministre.

Selon une source policière ayant requis l’anonymat, des francs-tireurs seront également placés sur les immeubles entourant le centre-ville.

Pour sa part, le Vatican a refusé tout alarmisme et assuré n’avoir rien changé au dispositif habituel. Son porte-parole a fermement démenti dès lundi l’existence de menaces provenant d’islamistes proches de l’organisation Etat islamique (EI) susceptibles de se mêler à la foule.

Non, je n’ai connaissance de rien. Il n’y a eu aucune raison qui nous ait conduits à des modifications, ni dans le programme, ni dans la manière dont le pape a l’habitude de voyager, avait déclaré le père Federico Lombardi.

A Tirana, longue d’une dizaine de kilomètres, la route menant de l’aéroport Mère Teresa au centre-ville est pavoisée de drapeaux du Vatican et albanais.

Des employés de la voirie s’activaient samedi pour nettoyer les rues et planter des fleurs sur l’itinéraire du souverain pontife.

A travers la ville, des panneaux publicitaires géants montrent le pape souriant, le bras levé avec pour message: je dis à tous les peuples: nous pouvons œuvrer ensemble.

A l’occasion de cette visite, des commerçants proposent des souvenirs et la poste albanaise a émis un timbre à l’effigie du pape.

Le long des grands boulevards de Tirana ont été installés des panneaux avec les portraits de 40 martyrs de l’Église catholique albanaise, dont le laborieux processus de canonisation par le Vatican entamé en 2002 se poursuit.

En 1967, le dictateur Enver Hoxha avait proclamé l’Albanie premier pays athée dans le monde. De nombreuses églises et mosquées avaient été détruites. Le pape François a donné lui-même le chiffre de 1.820 églises catholiques et orthodoxes détruites.

Sur quelque trois millions d’Albanais, 15% sont de confession catholique et 11% de confession orthodoxe dans un pays où la communauté musulmane représente 56% de la population, selon les dernières évaluations.

Les trois communautés cohabitent sans heurts.

Le pape a choisi pour sa première visite en Europe un pays de sa périphérie, l’Albanie, plutôt qu’une grande capitale: une manière de rendre hommage à une Église en plein essor après une terrible dictature et à un dialogue national serein entre religions.

Romandie.com avec(©AFP / 20 septembre 2014 14h31)

La guerre est une folie, dit le pape lors d’une cérémonie

septembre 13, 2014

Redipuglia (Italie) – Le pape François a dénoncé samedi toutes les guerres comme étant une folie, lors d’une cérémonie dans le nord-est de l’Italie, en Vénétie, commémorant le centième anniversaire du début de la Première guerre mondiale.

Après avoir contemplé la beauté du paysage de toute cette région, où des hommes et des femmes travaillent (…), où les enfants jouent et où les personnes âgées rêvent… (…), je trouve seulement à dire: la guerre est une folie, a-t-il affirmé au cimetière militaire de Redipuglia, le plus grand de l’Italie, où sont enterrés les restes de plus de 100.000 soldats tombés au cours de cette guerre.

Le grand-père de François avait participé à la Première guerre mondiale, dans de violentes batailles qui se sont déroulées dans cette région, dans les environs de la rivière Piave, entre 1917 et 1918.

Le pape argentin avait évoqué en juin dernier l’énorme tragédie qu’a été la Première guerre mondiale et dont j’ai entendu tant d’histoires douloureuses de la bouche de mon grand-père, qui l’avait faite sur la Piave.

La cérémonie s’est déroulée en présence de milliers de fidèles venus en dépit du mauvais temps et de la pluie tombant sur cette région de l’Italie.

Le pape François a présidé la cérémonie avec les cardinaux Christoph Schönborn, archevêque de Vienne et Josip Bozanic, archevêque de Zagreb, en présence de nombreux évêques autrichiens, croates, slovènes et hongrois.

La guerre détruit. La guerre défigure tout, même le lien entre frères. La guerre est folle, son plan de développement est la destruction, a poursuivi le pape argentin dans sa critique des conflits armés qui naissent des intérêts économiques de l’industrie des armements et l’indifférence des gens.

La cupidité, l’intolérance, l’ambition du pouvoir… sont des motifs qui poussent à décider de faire la guerre, et ces motifs sont souvent justifiés par une idéologie, a-t-il poursuivi.

Toutes ces personnes, dont les restes reposent ici, avaient leurs projets, leurs rêves… ; mais leurs vies ont été brisées. L’humanité a dit: +que m’importe?+, a poursuivi le pape argentin.

Aujourd’hui encore, après le deuxième échec d’une autre guerre mondiale, on peut, peut-être, parler d’une troisième guerre combattue +par morceaux+, avec des crimes, des massacres, des destructions, a-t-il ajouté.

Le pape, arrivé en début de matinée à l’aéroport de Trieste, doit regagner le Vatican en milieu de journée, après la cérémonie.

Romandie.com avec(©AFP / 13 septembre 2014 11h13)

Le pape François envisage un pontificat court et renoncera comme Benoît XVI

août 19, 2014
Une rencontre du Pape avec des chefs religieux

Une rencontre du Pape avec des chefs religieux

Le Pape a répondu aux questions des journalistes dans l’avion du retour de la Corée. Une conférence de presse très instructive, dans laquelle il évoque sa personnalité et la façon dont il envisage son pontificat.

Dans l’avion qui le ramenait de Corée, lundi, le pape François s’est entretenu pendant une heure avec les 72 journalistes de onze nationalités qui l’ont accompagné pendant son premier voyage en Asie. Les questions essentielles ont porté sur le principe d’une intervention en Irak, mais ce dialogue a aussi été l’occasion pour le Pape d’affirmer pour la troisième fois depuis son élection, il y a un an et demi, qu’il renoncera à sa charge dès lors qu’il sentira ne plus avoir les forces de l’accomplir. «Je ferai la même chose» a-t-il dit, en citant l’exemple de Benoît XVI. Et qu’il envisage, à 77 ans, un pontificat plutôt court: «Tout cela durera deux à trois ans.»

Sur la question de la renonciation, il apparaît que l’idée devient de plus en plus claire dans son esprit. Évoquant la décision «noble, humble et courageuse» de son prédécesseur il a défendu le fait – «même si elle ne plaît pas aux théologiens» – que l’on s’habituera «aux papes émérites». Tout comme l’on s’est habitué aux «évêques émérites» qui étaient «des exceptions» il y a encore soixante-dix ans. Même «si la santé est bonne» a-t-il observé, «diminue avec un certain âge la capacité de bien gouverner car le corps se fatigue». Benoît XVI «a donc ouvert une porte qui est institutionnelle et qui n’est pas exceptionnelle».

Sa popularité? «Au début, cela m’épouvantait un peu»

François, qui aura 78 ans à la fin de l’année 2014, envisage plutôt un pontificat de quelques années seulement. C’est à l’occasion d’une question sur l’effet de sa popularité qu’il a fait cette confidence. Concernant son immense popularité, il a reconnu avoir été plutôt embarrassé au début du pontificat par les acclamations de la foule, «Francesco, Francesco» qu’il demandait de corriger par «Christo, Christo», mais il a désormais renoncé: «Je le vis plus naturellement qu’au début. Au début, cela m’épouvantait un peu» a-t-il observé, mais «je la vis [cette popularité] en remerciant le Seigneur que son peuple soit heureux. Espérant le meilleur pour le peuple de Dieu. Je la vis comme une générosité de ce peuple. Je la vis comme la présence du Seigneur au milieu de son peuple qui utilise l’évêque pour manifester tant de choses.

Intérieurement, je cherche à penser à mes péchés, à mes erreurs et pour “ne pas m’y croire”.» Non devi crederti, expression argentine que son père lui disait souvent et qui est une règle de vie chez lui, serait mieux traduite par: «pour ne pas me la jouer». «Parce que je sais que ça durera peu de temps. Deux ou trois ans. Et puis, pfff… vers la maison du Père.» Et François d’éclater de rire. Certains estiment que cette mention «deux ou trois ans» pourrait concerner le temps de sa popularité, au vu du contexte de sa réponse. Mais on sait par ailleurs que ce pape ne cache pas à ses proches qu’il se voit pape pour un temps assez bref. L’horizon des 80 ans pourrait être, de ce point de vue, une étape importante et elle pourrait expliquer le fait que François ne s’économise absolument pas. Sa santé fit donc l’objet d’une autre question.

Sa santé? «Je dois être plus prudent»

Il a alors répondu: «J’ai pris mes vacances comme je le fais d’habitude. À la maison. Parce qu’un jour j’ai lu un livre intéressant. Le titre était: Réjouis-toi d’être névrotique! Parce que j’ai quelques problèmes nerveux. Il faut bien les traiter, ces nerfs! Leur donner le maté [boisson typique argentine] chaque jour. Une des névroses, c’est que je suis trop attaché à la maison… La dernière fois que j’ai pris des vacances hors de Buenos Aires c’était avec la communauté jésuite en 1975! Mais je prends toujours des vacances. Je change simplement de rythme. Je lis des choses qui me plaisent, j’écoute de la musique. Je prie davantage. Cela me repose. En juillet et une partie d’août, j’ai fait cela. Cela va bien comme ça».

Revenant toutefois sur le fait qu’il avait dû annuler à la dernière minute une visite pastorale à l’hôpital Gemelli en début d’été, il a reconnu que «10 minutes avant de partir, je n’en pouvais vraiment plus parce qu’il y avait eu des journées très chargées». Conclusion de ce bourreau de travail «je dois être plus prudent».

«À Sainte-Marthe, je vis une vie normale de travail, de repos, de discussions.»

Interrogé sur sa vie quotidienne au Vatican, il a expliqué sa philosophie avec une certaine résignation: «J’essaie d’être libre, il y a les rendez-vous de travail, de bureau. Et puis il y a la vie. La vie la plus normale que je puisse mener. J’aimerais pouvoir sortir, mais cela n’est pas possible, parce que si tu sors, les gens viennent à toi. Je ne peux donc pas. C’est une réalité. À Sainte-Marthe, je vis une vie normale de travail, de repos, de discussions.» On lui demande alors s’il se sent prisonnier, et il répond: «Non! Au début oui, mais maintenant non, des murs sont tombés. Par exemple celui de prendre l’ascenseur seul! Au début, le pape ne pouvait pas prendre l’ascenseur seul… tout cela est fini.»

François a par ailleurs confirmé qu’il préparait une encyclique sur l’écologie, tout en évoquant la difficulté de cette matière en raison des nombreuses hypothèses scientifiques dans ce domaine «les unes sont certaines, les autres non» et la nécessité «d’être sûr pour un texte doctrinal».

Quant à ses prochains voyages, le Pape a confirmé l’Albanie en septembre, le Sri Lanka et les Philippines en janvier 2015, les États-Unis – avec trois villes Philadelphie, Washington et New York avec les Nations unies – en septembre 2015. Et beaucoup d’invitations, dont le Mexique, l’Espagne, le Japon mais «rien n’est décidé»…

«Le Saint-Siège a une véritable estime pour le peuple chinois»

Et pourquoi pas la Chine? «Demain!» s’il y était invité. Il confirme là son grand intérêt et enthousiasme pour ce continent, mais à condition que «la liberté soit donnée à l’Église de faire son travail». Concluant: «Le Saint-Siège est toujours ouvert aux contacts. Toujours. Parce qu’il a une véritable estime pour le peuple chinois» et racontant qu’à l’aller vers la Corée il avait été très ému de se trouver dans le cockpit de l’Airbus d’Alitalia au moment où le pilote demandait l’autorisation de survoler le territoire chinois: «J’ai alors prié beaucoup pour ce peuple sage.»

Enfin, à propos de l’échec apparent de la prière pour la paix qu’il avait organisé le 8 juin dernier au Vatican en présence des deux présidents israélien et palestinien, François a répondu: «La prière pour la paix n’a absolument pas été un échec! On doit prier. La paix est un don. Il faut dire à l’humanité que la voie de la négociation, du dialogue est importante, mais qu’il y a aussi la voie de la prière. Après, ce qui est arrivé est arrivé… Mais ceci est conjoncturel, alors que cette rencontre n’était pas conjoncturelle. Elle a représenté un pas fondamental. Aujourd’hui les fumées de la guerre et des bombes ne laissent pas voir la porte mais, depuis lors, elle est restée ouverte.»

Lefigaro.fr de son envoyé spécial à Séoul et à Rome

Le pape François a retrouvé force et vigueur

juin 29, 2014

Le pape François a repris ses engagements ce week-end, après avoir dû annuler une visite vendredi en raison d’une « légère indisposition ». Dimanche, lors de la prière de l’Angelus, il a lancé un appel au dialogue pour mettre fin aux combats qui font rage en Irak.

« Les nouvelles qui nous parviennent d’Irak sont malheureusement très douloureuses. Je m’unis aux évêques de ce pays dans leur appel aux gouvernants, pour que, par le dialogue, on puisse préserver l’unité nationale et éviter la guerre », a déclaré le Saint-Père aux milliers de fidèles rassemblés sous les fenêtres du Palais apostolique.

Le pape a aussi exprimé sa proximité avec les « milliers de familles, chrétiennes en particulier, qui ont dû abandonner leurs maisons et se trouvent en grave danger ».

Corruption dénoncée

Auparavant, le souverain pontife avait célébré une messe à la basilique Saint-Pierre. Il a semblé en bonne forme lors de cet office de 2 heures consacré aux Saints Pierre et Paul, au cours duquel il a remis le « pallium » à 24 nouveaux archevêques métropolitains. Il les a appelés à ne pas chercher « l’appui de ceux qui ont le pouvoir ».

Dans le même esprit, François a dénoncé la corruption dans une interview publiée par le quotidien « Il Messaggero ». « Aujourd’hui, le problème c’est que la politique est discréditée, dévastée par la corruption, le phénomène des pots-de-vins. La corruption malheureusement est un phénomène mondial. Il y a même des chefs d’Etat qui sont en prison pour cela ».

Fatigué mais souriant

Samedi, selon des journalistes à Rome, le pape trahissait une certaine fatigue, mais il a souri avec son affabilité habituelle. Il a eu quelques quintes de toux et parlait d’une voix très basse.

Il a dû annuler des déplacements pour des raisons de santé ces dernières semaines. Vendredi, il avait même renoncé au dernier moment à une visite à l’hôpital catholique Gemelli de Rome, en raison d’une « indisposition » de nature non précisée. Selon les médias, il était « très fatigué » et aurait souffert de maux de tête.

Romandie.com

Le pape François demande des efforts pour la pacification

avril 20, 2014

Le pape François a demandé dimanche, à l’occasion de Pâques, que des « initiatives de pacification » soient entreprises en Ukraine et dans les autres crises qui déchirent le monde. Il a aussi mis l’accent sur l’exploitation, l’abandon, l’extrême pauvreté et les gaspillages dans le monde.

Lors de son message pascal « Urbi et orbi », prononcé devant 150’000 fidèles et les télévisions du monde entier, le pape a rappelé que Pâques était fêté cette année en même temps par les catholiques et les orthodoxes. Il a appelé Dieu à « éclairer et inspirer des initiatives de pacification en Ukraine ».

Le souverain pontife a souhaité « que les parties intéressées, soutenues par la communauté internationale, entreprennent tout effort pour empêcher la violence et construire, dans un esprit d’unité et de dialogue, l’avenir du pays ».
Tensions orthodoxes-catholiques

Alors que la crise ukrainienne a ravivé sur le terrain les tensions entre Eglises orthodoxes et catholiques orientaux rattachés à Rome, le cantique des Stichères, un chant ancien de la liturgie byzantine a été entonné en grec durant la messe de Pâques – frappant symbole de volonté d’unité entre les différentes Eglises.

Samedi, le patriarche orthodoxe de Kiev, Filaret, avait dénoncé « l’agression » commise en Ukraine par l' »ennemi russe », alors que les cloches de la cathédrale Saint-Michel avaient joué l’hymne de l’Ukraine à minuit. A Moscou, le patriarche orthodoxe russe, Kirill, avait pour sa part appelé à prier pour que personne ne puisse « détruire la Sainte Russie » en lui enlevant l’Ukraine.

Dans son message pascal, le pape François a par ailleurs demandé une nouvelle fois aux belligérants syriens « l’audace de négocier la paix, désormais attendue depuis trop longtemps ». Il les a exhortés à cesser d' »utiliser la force pour semer la mort, surtout contre la population sans défense » et à permettre l’accès des populations « aux aides humanitaires nécessaires ».
Gaspillages dénoncés

Mais le pape François, comme à d’autres occasions, a aussi évoqué plus largement les malheurs dus à l’injustice et à l’exploitation. Il a fustigé « les immenses gaspillages dont nous sommes souvent complices » qui contribuent à la faim dans le monde, les personnes « sans défense, surtout les enfants, les femmes et les personnes âgées, parfois transformés en objets d’exploitation et d’abandon ».

Romandie.com