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Francophonie : Louise Mushikiwabo confirmée pour un nouveau mandat

novembre 20, 2022

La secrétaire générale de l’OIF a été reconduite dans ses fonctions, non sans avoir fait souffler à Djerba un vent de renouveau sur le 18e sommet de l’institution.

Louise Mushikiwabo, à Paris, le 9 novembre 2022. © JOEL SAGET / AFP

Pour introduire son discours d’inauguration, la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie, Louise Mushikiwabo, a choisi de citer Flaubert. Dans Salammbô, le romancier français présente Djerba, en Tunisie, où se tient le 18e sommet de l’OIF, les 19 et 20 novembre, « comme une île merveilleuse, où l’air est si doux qu’il empêche de mourir… ».

De fait, l’institution francophone a de beaux jours devant elle, puisque c’est un véritable vent de renouveau qu’a tenu à incarner la secrétaire générale de l’OIF durant les deux jours de cet événement.

Protocole bousculé

Fidèle à ses promesses, elle a considérablement bousculé le protocole habituel des précédents sommets. Après l’accueil officiel de chaque participant par le président tunisien, Kaïs Saïed, et la patronne de l’OIF, suivie de la traditionnelle photo de famille, seuls les chefs d’État du pays hôte (la Tunisie donc) et de son prédécesseur (l’Arménie), ainsi que la secrétaire générale elle-même, ont pris la parole pour donner le coup d’envoi officiel de l’événement, là où habituellement chaque chef de délégation avait droit à son intervention.

Une brièveté heureuse pour le bon déroulé de la journée, d’autant que celle-ci avait démarré avec un certain retard en raison du blocage inexpliqué du président Emmanuel Macron sur le tarmac de l’aéroport international de Djerba pendant plus d’une demi-heure. Arrivé le matin même en provenance directe de Bangkok, où il avait assisté pendant deux jours à un autre sommet, celui de la Coopération économique pour l’Asie-Pacifique (Apec), le chef de l’État français a montré sa satisfaction de retrouver la grande famille francophone, comme en témoigne sa franche accolade avec Louise Mushikiwabo à la sortie de la grosse berline qui l’amenait de l’aéroport.

Vote à l’unanimité

La matinée a été consacrée à la présentation du rapport d’activités de la secrétaire générale, suivie de la première séance plénière sur le numérique, thème officiel de ce 18e sommet. Le reste de la journée s’est ensuite déroulé loin des yeux et des oreilles des médias internationaux, pourtant venus en nombre à Djerba. Pris par un programme très dense, les chefs de délégation n’ont donc pas eu le temps de faire la moindre déclaration, avant de se retrouver l’après-midi pour deux séances à huis-clos, la première consacrée à la Francophonie du futur, la seconde à l’élection du secrétaire général.

Rien n’a filtré du premier huis-clos, alors que le résultat du deuxième était déjà connu d’avance puisque Louise Mushikiwabo était seule candidate à sa succession. Elle a été reconduite à l’unanimité et sous les acclamations des représentants des différentes délégations, semble-t-il conquis par les résultats qu’elle leur avait présentés dans la matinée. Cette dernière réunion a également confirmé la rumeur selon laquelle le 19e sommet de l’organisation se tiendra bien à la fin de l’année 2024 en France.

Aparté Macron-Kagame

Si cette première journée semble s’être « parfaitement déroulée », pour reprendre l’expression utilisée durant sa conférence de presse par la porte-parole de l’organisation, Oria Vande Weghe, elle a néanmoins été marquée par le refus du Premier ministre de la RD Congo, Jean-Michel Sama Lukonde Kyenge, d’apparaître sur la photo de famille aux côtés du président rwandais, Paul Kagame.

Nul doute que la crise actuelle entre les deux pays a été au cœur des discussions entre le président rwandais et Emmanuel Macron. Les deux hommes se sont en effet entretenus en marge du sommet, lors d’un aparté d’une vingtaine de minutes qui n’était initialement pas prévu par les équipes du président français.

Avec Jeune Afrique par Olivier Caslin – Envoyé spécial à Djerba

Première rencontre Trudeau-Legault à Djerba

novembre 19, 2022
Justin Trudeau et François Legault en train de marcher dans un corridor en discutant.

C’est en marge du Sommet de la Francophonie que Justin Trudeau et François Legault ont tenu leur première rencontre depuis la réélection du premier ministre québécois. Photo : La Presse Canadienne/Sean Kilpatrick

En Tunisie pour participer au 18e Sommet de la Francophonie, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, et son homologue du Québec, François Legault, se sont entretenus en coulisse pendant une vingtaines de minutes, samedi.

C’est la première fois qu’ils se rencontrent depuis la réélection de M. Legault le 3 octobre dernier. Tout indique qu’ils ont abordé la protection de la langue française ainsi que l’épineuse question des transferts fédéraux en santé.

S’adressant brièvement aux médias avant de s’entretenir avec M. Legault, M. Trudeau a dit vouloir discuter avec son homologue de la meilleure façon de promouvoir le français dans le monde et de faire le point sur nos valeurs partagées.

Évidemment, on va aussi parler de la protection de la langue française, pas juste au Québec, au Canada, mais partout dans le monde.

C’est un beau moment pour se rassembler pour être alignés et travailler ensemble sur les enjeux qui nous tiennent à cœur, a ajouté M. Trudeau.

Le premier ministre du Québec a renchéri en disant qu’il y avait beaucoup de travail à faire pour protéger le français dans le monde et en sol canadien.

Il y a un déclin du français, entre autres à Montréal. On a des gestes à poser ensemble, pour arrêter […] le déclin du français […] pour qu’il y ait un plus grand pourcentage de Montréalais qui soient francophones, a-t-il dit.

S’il s’est fait évasif après la rencontre, François Legault a indiqué que le sujet des transferts en santé avait également fait partie des discussions entre les deux hommes.

Rencontre avec le président tunisien

Plus tôt, M. Legault avait participé à la cérémonie d’ouverture officielle du Sommet de la Francophonie, qui se déroule sous le thème de la connectivité et du numérique dans l’espace francophone.

Il doit également s’entretenir samedi avec le président de la Confédération suisse, Ignazio Cassis, ainsi qu’avec le président tunisien, Kaïs Saïed.

Ce dernier fait l’objet de critiques à l’échelle internationale depuis l’adoption d’une nouvelle loi fondamentale lui octroyant de vastes pouvoirs et rompant avec le système parlementaire en place depuis 2014.

Vendredi, M. Legault avait indiqué en mêlée de presse vouloir rappeler au controversé président l’importance des valeurs démocratiques. Il souhaite toutefois donner la chance au coureur à la veille d’élections législatives prévues à la mi-décembre.

« On fonde beaucoup d’espoir pour que les élections du 17 décembre se passent bien. »— Une citation de  François Legault, premier ministre du Québec

La journée de François Legault se terminera par une mêlée de presse au Musée Lalla Hadria et par la visite du kiosque du Québec au Village de la Francophonie.

Dimanche, le premier ministre Legault devrait intervenir au Forum économique francophone

Justin Trudeau s’abstient

S’il prévoit aussi souligner l’importance de protéger la démocratie et les droits de la personne, Justin Trudeau n’a pour sa part pas prévu de tête-à-tête avec M. Saïed.

Selon une source près du gouvernement fédéral, le Canada est préoccupé par certains enjeux démocratiques en Tunisie et craint qu’une telle rencontre ne vienne légitimer  l’approche du président à quelques semaines des élections législatives.

Radio-Canada avec les informations de Sébastien Bovet, Louis Blouin et La Presse canadienne.

Au pays du Cèdre, la résistance par les livres

octobre 26, 2022

Après quatre ans d’interruption, Le Festival « Beyrouth Livre » revient et innove pour marquer sa volonté de faire revivre le secteur du livre dans le pays.

Au pays du Cedre, la resistance par les livres
Au pays du Cèdre, la résistance par les livres

C’est un événement incontournable, un symbole, et une nouvelle pierre, solide, posée au cœur d’un Liban meurtri par la crise. Du 19 au 30 octobre, Beyrouth Livres, Festival international et francophone de Beyrouth, rouvre ses portes dans un format ambitieux et inédit, après quatre ans de silence. « Avant » le grand chaos, Beyrouth avait, vingt-cinq ans durant, accueilli le troisième plus grand salon littéraire et francophone du monde (après Paris et Montréal). Et puis ce fut le trou noir. La tragédie du port, et une crise totale – économique, politique, sociale, sanitaire, monétaire, sécuritaire – qui a frappé chaque Libanais, de l’ouvrier au bourgeois. Comme tous les autres, le secteur du livre en est ressorti exsangue. Le phénix est KO, le Liban à genou, mais Sisyphe n’abandonne (toujours) pas.

Initié par Anne Grillo, l’ambassadrice de France, soutenu par l’Institut français du Liban, le Centre national du livre et tout ce que le pays du Cèdre a de plus volontaire, Beyrouth Livres renaît et revient en force. De Gemmayzé à Hamra, de Mar Mikhael à Mathaf, à Beyrouth mais aussi Tripoli, Saïda, Baalbek, Jounieh et Tibnine, plus de cent auteurs de quinze nationalités (Fawzia Zouari, Fabien Toulmé, Marie Darrieussecq, Didier Decoin, Clara Dupont-Monod, Serge Bloch ou encore Ryoko Sekiguchi, Paule Constant, Philippe Claudel, Charif Majdalani, Diane Mazloum, Sabyl Ghoussoub ou Hyam Yared), mais aussi des musiciens, des artistes, des comédiens, des dramaturges et des cinéastes se retrouveront pendant dix jours dans une trentaine de lieux culturels, écoles, collèges et universités. Toutes les rencontres, tables rondes et conférences en français seront simultanément traduits en arabe et en anglais. Le tout, gratuitement. Comme à son habitude, le petit pays accueille en grand – le Liban a toujours eu le goût et le talent de la démesure.

Pour l’écrivain et avocat Alexandre Najjar, responsable de L’Orient littéraire et auteur du Dictionnaire amoureux du Liban, « ce festival représente un symbole très fort. Il intervient après une interruption de quatre ans et au milieu d’une crise économique sans précédent. Cet événement, qui se déroule dans tout le pays et non plus sous chapiteau comme par le passé, a dynamisé la vie culturelle et la francophonie, malgré le prix du livre importé, devenu inabordable à cause de la dépréciation de la monnaie locale. De nombreux écrivains et illustrateurs ont répondu présent, dont plusieurs membres de l’académie Goncourt, et ce, malgré la polémique ridicule créée par le ministre libanais de la Culture qui, pour faire de la surenchère, avait manifesté le désir de vérifier si les idées des invités étaient politiquement correctes – ce qui a provoqué un tollé contre lui de la part de la population, attachée plus que jamais à la liberté d’expression*Mais j’ose espérer que ce festival marquera le début d’une renaissance au Liban ! ».

« Parce que c’est vous, parce que c’est nous », disait Emmanuel Macron au lendemain de l’explosion du port. L’espoir a chez les Libanais d’étranges et puissantes racines. En plein cœur du chaudron, ce festival résolument international et francophone est plus qu’une audace, c’est un acte de résistance. Par la langue, la musique, la poésie, par la beauté. « Dans le jardin secret / Où nous avons rêvé / Un ouragan a balayé les feuilles », écrivait Lady Cochrane, mémoire de Beyrouth, ardente défenseuse de la culture et du patrimoine morte à 98 ans en buvant le thé dans son palais le 4 août. « Dans le jardin secret / Que nous avons créé / Le passé est une fleur que l’on cueille. » Puisse cet événement rassembler et favoriser par les livres la renaissance d’un Liban en mille morceaux.

Le 8 octobre dernier, le ministre de la Culture libanais Mohammad Mortada avait critiqué la présence d’auteurs « ayant embrassé les projets sionistes dans la pensée et dans la pratique, les soutenant aussi bien dans leurs travaux littéraires que dans leur vie quotidienne ». Cinq auteurs, dont des membres de l’Académie Goncourt, avaient alors annulé leur participation, évoquant une « dégradation générale de la situation au Liban ».

Avec Le Point par Marine de Tilly

Littérature: Mariette Navarro reçoit le Prix Senghor 2022 du premier roman francophone

septembre 26, 2022

Le prix de la 17e édition Senghor du premier roman francophone a été attribué, le 20 septembre, à Mariette Navarro, pour « Ultramarins«  (Quidam, 2021). La cérémonie de remise officielle se tiendra à la brasserie La Rhumerie, à Paris, le 28 septembre.

Mariette Navarro

Mariette Navarro

Depuis le 20 septembre dernier, le lauréat du Prix Senghor est connu. À la majorité des voix, le jury, réuni à Paris, l’a attribué à la dramaturge, poétesse et primo-romancière Mariette Navarro pour son premier roman « Ultramarins »  publié par Quidam éditeur.

Ce prix est doté de 1000 euros. Outre l’hommage au célèbre poète-président sénégalais, cette distinction récompense des primo-romanciers, d’expression française, dont les œuvres sont jugées de « beauté et de qualité ».

Également en compétition, Philippe Marczewski, pour « Un corps tropical » Ed. Inculte (Belgique), a obtenu le Prix de la Mention spéciale du jury. Tandis que Doan Bui s’est vu distinguer par le Prix Mention du jury pour son roman « La Tour » Ed. Grasset (Vietnam-France).

L’histoire de « Ultramarins » se passe à bord d’un cargo qui traverse l’Atlantique où l’équipage décide un jour, après l’accord inattendu de la commandante de bord, de s’offrir une baignade en pleine mer, totalement gratuite et clandestine. De cette baignade, à laquelle seule la commandante ne participe pas, naît un vertige qui contamine toute la suite du voyage.

D’un côté, il y a le groupe des marins – personnage pluriel aux visages et aux voix multiples – et de l’autre la commandante, peu sujette aux écarts de parcours. Tous partagent soudain leur difficulté à retrouver leurs repères et à reprendre le voyage tel qu’il était prévu. Du simple voyage commercial, on glisse dans l’aventure. N’y a-t-il pas un marin de plus lorsque tous remontent à bord ? Le bateau n’est-il pas en train de prendre son indépendance?

L’auteure explique: «L’écriture de ce texte est née d’une résidence en cargo à l’été 2012, mais il ne s’agit pas ici de faire le récit de ce voyage ni de tenir un journal de bord. J’ai plutôt essayé, dans les années qui ont suivi, de refaire ce voyage de façon littéraire et subjective, en cherchant la forme d’écriture propre à cette expérience, au trouble physique qu’on peut ressentir sur la mer. Le roman m’a permis d’aller explorer les profondeurs de cette « désorientation » physique et intime. La commandante ne plonge pas avec ses marins, pourtant, elle perd pied tout autant qu’eux au cours de la journée qui suit, et découvre des dimensions insoupçonnées au bateau qu’elle croyait commander.»

Mariette Navarro, déjà récompensée cette année lors du Livre à Metz par le Prix Frontières-Léonora Miano, est née en 1980. Elle est dramaturge et intervient dans les écoles supérieures d’art dramatique. Depuis 2016, elle est directrice, avec Emmanuel Echivard, de la collection Grands Fonds des éditions Cheyne, où elle est l’auteure de « Alors Carcasse » (2011, prix Robert Walser 2012), « Les chemins contraires » (2016). Et chez Quartett, de 2011 à 2020, des pièces de théâtre « Nous les vagues »,« Les célébrations », « Prodiges », « Les Feux de poitrine », « Zone à Etendre », « Les Hérétiques », « Désordres imaginaires ».

Membres du jury international du Prix Senghor

Président d’honneur : Pierre Vanderstappen, responsable littéraire au Centre Wallonie-Bruxelles (CWB) Paris ;

Lise Gauvin: auteure, essayiste et chercheure en littérature francophone (Québec) ;

Isabelle Colin: conservatrice au Réseau des bibliothèques de la ville de Paris ;

Caroline Moulin-Schwartz: bloggeuse littéraire et responsable cyber sécurité ;

Élisabeth Lesne: éditrice, ex-responsable du prix littéraire de la Porte dorée ;

Tchisseka Lobelt: directrice du livre et lecture Guyane, journaliste (Guyane) ;

Anne-Isabelle Tremblay: bibliothèque universitaire Gaston-Miron – Etudes québécoises (Paris 3 Sorbonne) ;

Sonia Dechamps: journaliste, directrice de collection, co-directrice artistique du festival internationale de la bande dessinée d’Angoulême ;

Dominique Loubao: ingénieure Interculturelle, responsable du Prix Senghor ;

Eugène Fresnel: professeur de littérature française ;

Nicolas Forest: bibliothécaire à la bibliothèque Landowski (Boulogne-Billancourt).

Avec Adiac-Congo par Marie Alfred Ngoma

La francophonie, voie d’avenir pour une science forte et solidaire

septembre 24, 2022

Selon un collectif d’acteurs scientifiques et politiques, il est urgent d’investir le terrain de la recherche en français pour influer sur les pratiques internationales. Et ce, afin de faire enfin entendre les vrais besoins des pays africains.

Site de la future usine de production de vaccins de BioNtech et de l’Institut Pasteur de Dakar à Diamniadio, en février 2022. © Bernd Von Jutrczenka/dpa/ZUMA/REA

Tous les décideurs dans le monde ne tirent pas les mêmes bénéfices des connaissances scientifiques. En effet, notre localisation sur le globe, notre maîtrise des langues ou encore la solidité de nos réseaux de recherche influencent largement notre accès à une information scientifique de qualité, dans des délais compatibles avec la prise de décision politique. Ces inégalités sont complexes, et elles prennent racine, entre autres, dans la façon dont l’activité scientifique s’est mondialisée dans les dernières décennies.

Déséquilibre

La coopération internationale accélère de manière impressionnante l’avancement des connaissances, que ce soit en physique des particules, dans l’exploration spatiale ou pour la production d’un vaccin antiviral en moins de dix-huit mois. Cependant, les modèles de collaboration, qui s’appuient principalement sur la contribution financière des États ou sur le potentiel économique des découvertes dans une logique de partenariat public-privé, désavantagent les pays aux revenus les moins élevés.

Selon l’Unesco, en 2018, alors que les pays à hauts revenus ont dépensé 890 dollars par personne dans la recherche et le développement, ceux du continent n’ont contribué qu’à hauteur de 26 dollars par personne. Conséquemment, ils deviennent tributaires d’intérêts de recherche extérieurs, et rencontrent alors des difficultés à promouvoir leur propre agenda, ainsi qu’à pérenniser des financements structurants au bénéfice de leurs populations.

La solution la plus évidente pour pallier ce déséquilibre est d’augmenter l’investissement africain en recherche et développement, en visant la cible de 1 % du PIB national sur le continent, fixée par les membres de l’Union africaine. C’est une condition nécessaire, mais non suffisante. Les pays africains doivent aussi prendre un leadership dans les grands consortiums de recherche internationaux afin d’influencer réellement les orientations de travail au regard des réalités du continent. Nous devons laisser de côté les principes de gouvernance basés sur les contributions financières au profit d’une logique basée sur la solidarité entre pays, si nous voulons résoudre les défis mondiaux d’aujourd’hui, et mieux nous préparer à ceux qui se présenteront demain.

S’ouvrir à une recherche libre et accessible

À cet égard, la solidarité francophone offre une occasion unique de changer la donne, d’autant plus que l’espace francophone est en pleine mutation.  Près de 60 % des 321 millions de locuteurs francophones résident en Afrique et dans l’océan Indien, au sein d’une population très jeune. D’ici à 2050, nous serons potentiellement plus de 700 millions à parler français, dont 85 % sur le continent. Dans ce contexte, l’Afrique exerce une influence décomplexée au sein de grandes instances telles que l’Organisation internationale de la Francophonie, sous l’égide de secrétaires généraux comme Abdou Diouf ou Louise Mushikiwabo.

La communauté scientifique doit saisir cette occasion unique de pratiquer et de publier la science en français, d’influencer les pratiques internationales et de s’ouvrir à une recherche libre et accessible à tous en rejoignant des initiatives telles que le Plan S, la Déclaration de San Francisco sur l’évaluation de la recherche (Dora) ou la Recommandation de l’Unesco sur une science ouverte. C’est dans cette optique que sera lancé dans les mois qui viennent le Réseau francophone international en conseil scientifique, afin que les connaissances produites à l’échelle locale, régionale et mondiale soient utilisables et utilisées par les grands décideurs du continent, pour bâtir l’Afrique et le monde de demain.

Par Jeune Afrique


Les signataires

Rémi Quirion, scientifique en chef du Québec et président de l’INGSA (Réseau international en conseil scientifique gouvernemental)

Lassina Zerbo, président de la Commission de l’énergie atomique du Rwanda, président du Comité d’orientation du Réseau francophone international en conseil scientifique et ancien secrétaire exécutif de l’Organisation du traité d’interdiction complet des essais nucléaires

Damien Cesselin, secrétaire général administratif de l’Assemblée parlementaire de la Francophonie

Jean-François Delfraissy, président du Comité consultatif national d’éthique et président du Conseil scientifique Covid-19 de France

Abdoulaye Gounou, directeur général adjoint de l’Évaluation des politiques publiques et de l’Observatoire du changement social au ministère du Développement et de la Coordination de l’action gouvernementale du Bénin

Francine Ntoumi, présidente de la Fondation congolaise pour la recherche médicale

Coumba Thiandoume, directrice de la promotion de la culture scientifique, ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation du Sénégal

Au Gabon comme au Rwanda, l’OIF joue la carte de la francophonie économique

juillet 24, 2022

Avec 25 accords commerciaux conclus et une dizaine de projets de coopération en phase finale, l’Organisation internationale de la Francophonie fait de la langue française un actif économique.

Louise Mushikiwabo lors de la cérémonie d’ouverture de la MEAC à Kigali, le 12 juillet 2022. © Alex THARREAU/OIF

Au Gabon (du 6 au 8 juillet) puis au Rwanda (du 11 au 13), la mission économique et commerciale de la Francophonie en Afrique centrale (MEAC) – conduite par la secrétaire générale de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), Louise Mushikiwabo – a mobilisé une centaine d’acteurs économiques francophones, venus « faire des affaires » sur le continent. Ministres, banquiers, jeunes entrepreneurs, avocats d’affaires et investisseurs se sont rencontrés pour échanger, étudier les différents leviers de développement possibles et mettre en place des projets communs.

Même si le temps s’y prêtait, il n’était pas question de parler des sublimes plages aux eaux tièdes ou des somptueux couchers de soleil. Encore moins des mille collines, des gorilles et des volcans. À Libreville comme à Kigali, destinations où il fait bon vivre, c’était le moment de parler business, et business seulement. Alors que le ministre gabonais du Commerce et des Petites et Moyennes Entreprises, Yves Fernand Manfoumbi, a réitéré l’engagement de son pays à doper et à diversifier son économie, Beata Habyarimana, ministre rwandaise du Commerce et de l’Industrie, a mis en avant un climat des affaires propice aux investissements pour attirer les opérateurs économiques.

« Cette mission économique organisée par l’Organisation internationale de la Francophonie est très importante pour permettre aux hommes d’affaires qui partagent la même langue de coopérer, mais surtout pour faciliter les investissements dans les pays africains en développement », souligne François Kanimba, commissaire chargé du marché commun de la Communauté économique des États de l’Afrique Centrale (CEEAC).

Partenariats

Passé par Temple University (États-Unis) et Sciences-Po (Paris), Yannick Ebibie, à la tête de la Société d’incubation numérique du Gabon (SING), a été l’un des acteurs les plus actifs de cette mission. Avec pas moins de trois accords signés à Kigali, le premier incubateur du Gabon compte accompagner des acteurs rwandais (KLab – Connecting Dots) et burkinabè (2CS Burkina) pour renforcer l’écosystème des start-up. Venu, quant à lui, chercher des nouveaux partenaires francophones, Mohamed Amar Athie, CEO de Netexio, une société de services numériques basée au Sénégal, s’est associé à Maraphones, groupe rwandais de fabrication de téléphones « made in Africa »,  pour la gestion de sa flotte de smartphones via une solution logicielle.

Afin de donner un coup de fouet aux rencontres d’affaires en format business to business (B2B), la mission économique et commerciale en Afrique centrale de l’Organisation internationale de la Francophonie a également joué la carte des visites de terrain. Dans le secteur des énergies renouvelables, les participants se sont rendus sur les sites des projets de Gabon Power Company et de Gigawatt Global (Rwanda). Objectif : apprendre de leurs expériences mais aussi nouer des partenariats potentiels. Et c’est dans ce contexte que GLS Ltd Tchad et ERE Ltd Rwanda se sont alliés pour mettre en place des systèmes solaires décentralisés au Tchad.

Au-delà du numérique et des énergies renouvelables, l’inclusion des femmes a été au cœur des accords signés dans le secteur de l’agro-industrie. Le groupe burkinabè Faso Attiéké s’est associé à deux acteurs économiques rwandais, Umuntangana Veritas Ltd et National Agricultural export development (NAEB). Alors que le premier contrat porte sur l’appui à l’installation d’une unité de production d’attiéké au Rwanda, le second vise à accompagner et à former les femmes à la transformation du manioc en attiéké. Dans le cadre d’une démarche de réinsertion de femmes en situation précaire, Tropical Food Madagascar a, de son côté, signé un accord tripartite avec Umuntangana Veritas Ltd Rwanda et Park & Pick Rwanda pour la formation des femmes rwandaises à la transformation des fruits et légumes et à la distribution de leur production sur le marché.

« Francophonie de l’avenir »

Pour Geoffroi Montpetit, l’administrateur de l’OIF, l’espace francophone représente à la fois un savoir-faire, des richesses agricoles, industrielles, environnementales, et de multiples services qui pourraient être mieux exploités avec le renforcement des opportunités d’échanges commerciaux et d’investissements. Ceci, en connectant les parties prenantes : « Des acteurs étatiques aux organisations d’intégration régionale en passant par les organisations patronales, les chambres d’industrie et les entrepreneurs. » « Voilà à quoi peut servir la francophonie économique », a-t-il insisté à Libreville.

Présente à Kigali, Louise Mushikiwabo a appelé à dépasser « les inquiétudes et les préjugés » portant sur le continent. La Rwandaise se réjouit de pouvoir non seulement « mettre en réseau et accompagner » les opérateurs économiques, hommes et femmes, dans la découverte des pays francophones, mais aussi dans les aspects techniques concernant les différents secteurs du programme mis en place, à savoir le numérique, l’agro-industrie et les énergies renouvelables. « Il est très important de se servir de l’espace francophone pour faciliter les échanges et l’OIF peut jouer un rôle de catalyseur des échanges intrafrancophones entre les petites, moyennes et même microentreprises », souligne la secrétaire générale de l’OIF.

Dans son pays natal, la Rwandaise se dit tournée vers « la francophonie de l’avenir ». Une nouvelle vision qui va « au-delà de l’aspect institutionnel, un grand siège à Paris et treize représentations à travers le monde ». « C’est une francophonie au service des populations et des hommes et femmes d’affaires, qui n’ont pas accès aux systèmes mondiaux, pour les aider à saisir les opportunités qui existent dans l’espace économique francophone », insiste Louise Mushikiwabo, qui lève le voile sur les ambitions de son organisation : deux nouvelles missions économiques et commerciales en Europe et une troisième en Amérique du Nord. Si les dates et les destinations précises n’ont pas encore été confirmées, le principe est le même : « Soutenir la coopération pour une reprise économique francophone résiliente. »

Avec Jeune Afrique par Maher Hajbi

Prix des cinq continents de la Francophonie: Karim Kattan lauréat 2021

mars 31, 2022

Depuis le 16 décembre de l’année dernière, la délibération du jury international du Prix des cinq continents avait désigné l’écrivain palestinien, Karim Kattan, lauréat 2021, pour son premier roman « Le palais des deux collines » (Elyzad, 2021). Une mention spéciale avait été décernée à Miguel Bonnefoy pour son roman « Héritage » (Rivages, 2020).

Myriam Senghor encadré par l’écrivain palestinien Karim Kattan et Miguel Bonnefoy / Crédit photo Marie Alfred Ngoma

Sur invitation de Louise Mushikiwabo, secrétaire générale de la Francophonie, pour cette 20e édition, la cérémonie de remise du prix s’est déroulée finalement au siège parisien de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF), salle Senghor, dans la matinée du 31 mars en présentiel et sur les réseaux sociaux,  alors qu’elle était initialement prévue le 20 mars à Dubaï, aux Émirats arabes unis, en marge de la Journée internationale de la Francophonie.

En présence de la secrétaire générale de l’OIF, la cérémonie, digne des festivités d’un vingtième anniversaire, a connu des instants d’évocation, entre bilan et perspectives. Un vibrant hommage a été rendu à l’académicien René de Obadia, 1918-2022, ancien membre du jury du Prix des cinq continents, décédé cette année.

Paru en janvier chez l’éditeur tunisien Elyzad, « Le palais des deux collines » raconte le parcours de Faysal, un trentenaire qui retourne à Jabalayn, son village natal, en Palestine. Ce villageois, issu d’une famille bourgeoise décimée, vit dans le palais des deux collines où ressurgissent le fantôme de sa grand-mère, les secrets de ses proches ainsi que son propre passé. Alors que le pays est envahi par les colons israéliens, Faysal reste enfermé chez lui, perdant peu à peu le sens de la réalité.

Le jury international, présidé par Paula Jacques, a été séduit par « la langue poétique et un art du récit mêlant dérision, humour et colère contenue, d’une grande originalité. » En parallèle, il a décerné une mention spéciale à Miguel Bonnefoy pour son roman « Héritage », publié en août 2020 aux éditions Rivages. La saga familiale, également honorée du prix des libraires 2021, met en scène plusieurs générations de Lonsonier installées au Chili au cours du XXe siècle.

« C’est un récit qui ne fait jamais concession des horreurs de la période qu’il décrit, mais réussit à transcender l’absurdité de la violence à travers le parcours de ses personnages. Magnifique écriture mêlant à la fois le réel et le fantastique« , estime le jury.

Créé en 2001 sous l’égide de l’OIF, le prix est doté d’un montant de 15 000 euros pour le lauréat et de 5 000 euros pour la mention spéciale. La récompense met en lumière « des talents littéraires reflétant l’expression de la diversité culturelle et éditoriale en langue française sur les cinq continents.« 

Lors de la cérémonie de la vingtième édition, les lauréats ont salué le travail effectué par les comités de lecture. Ce sont ses membres, au sein de l’espace francophone, qui apportent leur appréciation et présélectionnent les œuvres parmi les ouvrages concourant au Prix des cinq continents, qui sont ensuite soumis au jury.

Pour le Congo, l’Association culture elongo (Culture pour tous) effectue ce travail en amont. Elle est présidée par Blaise Bilombo et composée de Bénédicte de Capèle, Omer Massoumou et Emilie Eyala. Son action est soutenue par Les Dépêches de Brazzaville, premier quotidien du Congo et ardent défenseur de la littérature francophone.

Biographie du lauréat

Karim Kattan est un écrivain palestinien, né à Jérusalem. Il est docteur en littérature comparée, écrit en anglais et en français. Avant son premier roman « Le Palais des deux collines », il a publié « Préliminaires » pour un verger futur aux Éditions Elyzad en 2017. Ce recueil de nouvelles a été finaliste du Prix Boccace de la nouvelle en 2018.

Outre le Prix des cinq continents de la francophonie 2021, son premier roman est, de surcroît, retenu dans la sélection du Prix hors concours, du Prix Marie-Claire Blais 2023, finaliste du Prix Senghor du premier roman francophone, du Prix Mare Nostrum, et du Prix Alain-Fournier.

Ses textes en anglais sont parus dans de nombreuses publications dont The Paris Review, Strange Horizons, The Maine Review, The Funambulist, +972 Magazine, ou encore Fantasy and Science-Fiction.

Ils ont également été présentés dans de nombreux espaces d’art, dont la Biennale de Venise en 2019, la Biennale d’architecture de São Paulo, Bétonsalon (Paris), la Fondation MMAG (Amman), le Kaaitheater (Bruxelles), ou encore le Berlinale Forum (Berlin).

À propos du jury

Composé de quinze écrivain(e)s de renom et d’un membre d’honneur, originaires de tout l’espace francophone, le jury du Prix 2021 a été présidé par Paula Jacques (Égypte-France) et a réuni Jean-Marie Gustave Le Clézio (France-Maurice)Prix Nobel de littérature; René de Obaldia de l’Académie française (Hong Kong)Lise Bissonnette (Canada-Québec); Vénus Khoury-Ghata (Liban); Liliana Lazar (Roumanie);  Wilfried N’Sondé (Congo-France); Lyonel Trouillot (Haïti); Abdourahman Waberi (Djibouti); Jun Xu (Chine); Beata Umubyeyi Mairesse (Rwanda-France), lauréate du prix 2020; Mohammed Aïssaoui (France-Algérie); Victor Comte (Suisse), lauréat 2020 du Prix du jeune écrivain; Binta Tini, représentante de l’Association internationale des libraires francophones; et Fawzia Zouari (Tunisie-France), représentant le Parlement des écrivaines francophones.

Avec Adiac-Congo par Marie Alfred Ngoma

Francophonie : le français pourrait devenir une des langues les plus parlées au monde en 2050

mars 16, 2022

 8% de la population mondiale pourrait parler français en 2050, selon des estimations. 

L’Afrique sera le continent le plus peuplé du monde en 2050 et abritera 90% de la jeunesse francophone, faisant du français l’une des trois langues les plus utilisées au monde. L’anglais et le mandarin étant les deux langues les plus parlées au monde actuellement, le français pourrait devenir la troisième. Selon le dernier rapport de l’Observatoire de la langue française, il existe aujourd’hui près de 300 millions de francophones dans le monde, un chiffre qui permet de classer le français en cinquième position des langues les plus parlées, après l’anglais, le mandarin, l’espagnol, l’hindi ou l’arabe. Le français est parlé par 3% de la population mondiale.

L’Afrique pourrait changer la donne, selon les prévisions démographiques du continent. En 2050, elle représentera près d’un quart de la population mondiale totale, et deviendra le continent le plus peuplé de la planète avec près de 2,5 milliards d’habitants sur les 9,7 milliards, estime l’Institut national d’études statistiques dans une projection pour 2050. Un homme sur quatre vivra sur ce continent africain, où de nombreux pays parlent le français. Pour vingt et un d’entre eux, il s’agit de la langue officielle ou co-officielle. Selon l’Organisation internationale de la francophonie, il y aura donc trois fois plus de francophones en 2050. Près de 90% de la jeunesse francophone sera africaine à l’horizon 2050, souligne l’observatoire démographique et statistique de l’espace francophone – un réseau scientifique qui poursuit deux objectifs : assurer la sauvegarde du patrimoine démographique des Etats de la francophonie, et favoriser sa mise en valeur ; ensuite, appuyer l’ensemble des initiatives permettant de circonscrire les dynamiques linguistiques et mieux situer  la place qu’occupe la langue française auprès de la population de l’espace francophone.     

A ce jour, le français est la deuxième langue la plus apprise dans le monde après l’anglais, avec 132 millions d’apprenants. Elle est aussi la deuxième langue la plus utilisée dans les organisations internationales, la troisième langue utilisée dans le monde des affaires et la quatrième langue sur internet.

Avec Adiac-Congo par Noël Ndong

Prix des cinq continents de la francophonie : plus de cent romans soumis à la lecture

septembre 16, 2021

Le livre de Paule Baillargeon « Une mère suivi de trente tableaux » fait partie des ouvrages présentés à l’étape de lecture pour le concours du Prix des cinq continents dont la cérémonie de remise du prix se tiendra dans la semaine de la francophonie, qui sera célébrée le 20 mars 2022.

 

La couverture de l’ouvrage « Une mère suivi de trente tableaux »

Le prix est ouvert aux textes de fiction narratifs (roman, récit et recueil de nouvelles) publiés annuellement. Celui-ci accueille tout auteur d’expression française quelle que soit sa maturité littéraire. « Une mère suivi de trente tableaux » est une œuvre autobiographique de l’auteure dans laquelle elle raconte des moments forts de son existence. Ce livre est, en effet, le récit d’une relation douloureuse avec une femme difficile qui n’était pas disponible pour ses enfants. Une relation qui a terriblement marqué Paule, et qu’elle raconte dans son ouvrage dramatique. A travers ses trente tableaux s’entremêlent la colère et l’indignation.

En effet, Paule Baillargeon a grandi étouffée par une mère rigide; donc elle n’a pas bénéficié de l’affection maternelle. Elle a vécu dans son corps cet abandon maternel. Sa mère n’a jamais consacré son temps, ni son attention à son égard. Ce passé irrésolu gruge son corps comme une maladie. « Je n’ai aucun souvenir d’avoir été dans les bras de ma mère à aucun moment de ma vie. Elle faisait ce qu’il fallait : les repas, tenir la maison, etc. Mais elle ne nous voyait pas », a -t-elle fait savoir à la page 14 .

La méchanceté de sa mère la pousse à la détester mais, elle n’y arrive pas. « Mon problème, c’est que je voudrais détester pleinement ma mère, elle qui m’a fait tant de mal, et parfois j’y arrive vraiment, et alors cela me rend joyeuse et claire, comme le ciel bleu acier d’un hiver cinglant, je la déteste et c’est tout, je peux vivre ma vie. Mais ça ne dure jamais longtemps, toujours la culpabilité revient, et l’incertitude aussi, était-elle vraiment méchante ? », interroge-t-elle à la quatrième de couverture.

La sélection aura lieu le 21 octobre 2021. Les comités de lecture, composés de l’association Culture elongo (Brazzaville, Congo), le collectif d’écrivains de Lanaudière (Québec, Canada-Québec), l’association des écrivains du Sénégal (Dakar, Sénégal), l’association Passa Porta Fr (Bruxelles, Belgique) et l’association du Prix du Jeune écrivain (Muret, France) choisiront au cours d’une réunion les dix œuvres finalistes.

Le Prix des cinq continents de la Francophonie est un projet conçu et porté par l’Organisation internationale de la francophonie. Il permet de mettre en lumière des talents littéraires reflétant l’expression de la diversité culturelle et éditoriale en langue française sur les cinq continents et de les promouvoir sur la scène littéraire internationale comme auprès du grand public.

L’ecrivaine québécoise, Paule Baillargeon, est aussi actrice, cinéaste et peintre. Elle est auteure de plusieurs ouvrages.

Avec Adiac-Congo par Rosalie Bindika

Prix des 5 continents de la Francophonie 2020 : la délibération prévue le 27 janvier

janvier 23, 2021

Pour des raisons sanitaires liées à la pandémie de covid-19, la délibération du jury international du Prix des 5 continents de la Francophonie prévue en décembre dernier a dû faire l’objet d’un report. Elle aura finalement lieu le 27 janvier.

Les dix romans finalistes du Prix des 5 continents de la francophonie 2020/DR

« Comme vous le savez, la délibération du jury de l’édition 2020 du prix n’a pas pu se tenir en décembre dernier. Cette dernière est fixée au 27 janvier prochain où les membres du jury international se réuniront dès 14 h 00 pour choisir le ou la lauréat (e) ainsi que la mention spéciale de l’édition 2020. Nous espérons porter le lancement de l’appel aux éditeurs de l’édition 2021 dans le courant de la seconde quinzaine de février prochain. Que le meilleur gagne ! », détaille un communiqué dudit concours.   

Créé en 2001 par l’Organisation internationale de la Francophonie, le Prix des 5 continents récompense chaque année un texte de fiction narratif (roman, récit et recueil de nouvelles) original d’expression française. A l’occasion de la 19e édition, dix textes, parmi les cent trente-deux œuvres en lice, représentant huit pays avaient été présélectionnés par les représentants des cinq comités de lecture réunis à distance en octobre dernier.

De l’avis des comités, ressortent de cette sélection 2020 les thématiques du vécu migratoire, des récits marqués par un retour sur des passés occultés et du travail de la mémoire qui déterminent les identités. Les comités ont aussi constaté la prépondérance de textes de qualité signés par des écrivaines et la présence de plusieurs premiers romans. « Au niveau du Congo-Brazzaville, j’encourage les maisons d’éditions à s’intéresser et à postuler davantage aux appels à candidatures lancés dans le cadre du Prix des 5 continents », a déclaré Emilie Moundako Eyala, membre de l’association Culture elongo, qui fait partie des cinq comités de sélection du prix.

Doté d’un montant de 15000 euros, pour le lauréat et de 5000 euros pour la mention spéciale, le Prix des cinq continents de la Francophonie permet de mettre en lumière des talents littéraires reflétant l’expression de la diversité culturelle et éditoriale en langue française sur les cinq continents et de les promouvoir sur la scène internationale.

Présidé par Paula Jacques (Egypte-France), le jury est composé de : Jean-Marie Gustave Le Clézio (Maurice), Prix Nobel de littérature, René de Obaldia de l’Académie française (Hong Kong), Lise Bissonnette (Canada-Québec), Ananda Devi (Maurice), Hubert Haddad (France-Tunisie), Monique Ilboudo (Burkina Faso), Vénus Khoury-Ghata (Liban), Lyonel Trouillot (Haïti), Abdourahman Waberi (Djibouti), Jun Xu (Chine), Gilles Jobidon (Canada-Québec), et enfin Liliana Lazar (Roumanie) ainsi que Wilfried N’Sondé (Congo-Brazzaville), respectivement lauréats du prix en 2010 et en 2007, qui rejoignent le jury du prix à sa 19e édition.

Notons que la cérémonie officielle de remise du prix se déroulera dans le cadre du mois de la Francophonie, en mars prochain.

Avec adiac-Congo par Merveille Jessica Atipo