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Egypte: peine de mort confirmée pour le chef des Frères musulmans

avril 11, 2015

Egypte: peine de mort confirmée pour le chef des Frères musulmans
Egypte: peine de mort confirmée pour le chef des Frères musulmans © AFP

Un tribunal égyptien a confirmé samedi les peines de mort prononcées à l’encontre du chef des Frères musulmans Mohamed Badie et de 13 autres personnes reconnues coupables d’avoir cherché à déstabiliser l’Etat et planifié des attaques.

Depuis que le président Mohamed Morsi, issu des Frères musulmans, a été destitué par l’armée en juillet 2013, ses partisans sont la cible d’une répression policière qui a fait des centaines de morts, et les autorités sont accusées d’instrumentaliser la justice dans leur lutte contre les islamistes.

Toujours dans la même affaire, 34 personnes ont été condamnées à la prison à vie, soit 25 années de détention. Parmi elles, Gehad Haddad, un ancien porte-parole du parti des Frères musulmans, ainsi que Mohamed Soltan, un citoyen égypto-américain, détenu depuis août 2013 et actuellement en grève de la faim. Son père, Salah Soltan, fait partie des 11 condamnés à mort.

Parmi ces 48 accusés, 13 ont été condamnés par contumace dont deux à la peine capitale et 11 à la prison à vie.

Ils sont accusés d’avoir établi un « centre d’opérations » en vue de « préparer des attaques contre l’Etat », au moment où les partisans de M. Morsi observaient un immense sit-in au Caire sur la place Rabaa al-Adawiya. Ce rassemblement avait été dispersé le 14 août 2013 et plus de 700 manifestants islamistes ont été tués dans l’opération des forces de l’ordre. Dix policiers avaient été tués.

Samedi, le tribunal a rendu son verdict après avoir soumis au mufti de la République ces condamnations à mort prononcées le 16 mars. L’avis de cette autorité religieuse doit être sollicité pour les peines capitales, mais il n’est pas contraignant pour la justice.

Les condamnés peuvent faire appel du verdict devant la Cour de cassation.

Le juge Mohamed Nagui Chehata a déjà condamné à mort des dizaines d’islamistes. Avant de prononcer son verdict samedi, il a évoqué un verset du Coran stipulant que les criminels doivent être amputés ou crucifiés.

L’ONU a critiqué des centaines de condamnations à mort prononcées en Egypte dans des procès de masse expéditifs.

La Cour de cassation a récemment annulé des dizaines de ces condamnations à mort alors qu’un seul islamiste a été exécuté depuis l’éviction de M. Morsi, pour le meurtre d’un jeune homme durant des manifestations violentes en juillet 2013.

Le gouvernement accuse la confrérie des Frères musulmans, déclarée « terroriste », d’être responsable d’attentats régulièrement revendiqués par des groupes jihadistes, qui disent agir en représailles à la sanglante répression visant les pro-Morsi.

M. Badie a déjà été condamné à mort dans un autre procès pour violences, mais il est actuellement rejugé dans cette affaire. Il a également été condamné quatre fois à la perpétuité dans d’autres procès.

Jeuneafrique.com

Egypte: les dirigeants des Frères musulmans en exil vont quitter le Qatar

septembre 13, 2014

Egypte: les dirigeants des Frères musulmans en exil vont quitter le Qatar
Egypte: les dirigeants des Frères musulmans en exil vont quitter le Qatar © AFP

Des dirigeants des Frères musulmans égyptiens exilés au Qatar vont quitter ce riche émirat du Golfe, a indiqué un responsable de la confrérie, alors que Doha subit de fortes pressions pour cesser de soutenir cette organisation déclarée « terroriste » par Le Caire.

La confrérie est interdite en Arabie Saoudite et aux Emirats arabes unis, deux pays voisins du Qatar, tandis qu’en Egypte elle fait face à une répression sanglante depuis que l’armée a destitué en juillet 2013 l’ex-président islamiste Mohamed Morsi, issu du groupe.

Plusieurs membres des Frères musulmans vont quitter le Qatar « pour éviter tout désagrément » à ce pays, a indiqué Amr Darrag, un dirigeant de la confrérie, sur sa page Facebook. Deux responsables des Frères contactés par l’AFP au Qatar ont confirmé l’information.

« Certaines figures du parti de la Liberté et de la Justice (organe politique de la confrérie) et des Frères musulmans à qui on a demandé de relocaliser leurs bureaux à l’extérieur du Qatar ont accepté » de le faire, a précisé M. Darrag.

L’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis ont rappelé leurs ambassadeurs au Qatar notamment en raison du soutien apporté par Doha aux Frères musulmans.

Les pays du Golfe considèrent l’idéologie des Frères comme une menace pour leur stabilité, alors que le Qatar est régulièrement accusé de soutenir la confrérie et d’autres mouvements islamistes, notamment en Libye, pour accroître son influence dans la région.

Avec la relocalisation attendue en Turquie d’une partie des cadres Frères installés au Qatar, Istanbul pourrait à terme accueillir le quartier général de cette confrérie vieille de de 86 ans.

De nombreux dirigeants se sont également installés au Royaume-Uni, qui a lancé une enquête sur des liens présumés entre la confrérie et des mouvements jihadistes.

En Egypte, depuis la destitution de M. Morsi par l’ex-chef de l’armée et actuel président Abdel Fattah al-Sissi, le groupe a été désigné « organisation terroriste » en décembre.

La quasi-totalité des dirigeants de la confrérie sont détenus et risquent la peine de mort dans diverses affaires, tandis que des centaines de pro-Morsi ont été condamnés à mort dans des procès expéditifs.

Plus de 1. 400 personnes ont par ailleurs été tuées dans des violences en marge de manifestations.

La chaîne d’information qatarie Al-Jazeera est également dans le viseur des autorités égyptiennes: des journalistes de son antenne anglophone ont été condamnés à des peines de prison allant de sept à 10 ans de prison après avoir été accusés de soutenir les Frères musulmans.

Jeuneafrique.com avec AFP

Frappes aériennes en Libye: Émirats et Égypte décidés à défendre leurs propres intérêts

août 26, 2014

Dubaï – Les frappes aériennes en Libye, attribuées aux Émirats arabes unis avec l’aide de l’Égypte, visent à empêcher les Frères musulmans de contrôler la Libye et à montrer à Washington que des pays arabes peuvent agir pour défendre leurs propres intérêts, selon des experts.

Mardi, les autorités d’Abou Dhabi continuaient à observer un mutisme total sur ces frappes, menées secrètement contre des milices islamistes en Libye au cours de la semaine écoulée en utilisant des bases égyptiennes, selon des responsables américains.

Washington, Paris, Londres, Berlin et Rome ont dénoncé des interférences extérieures en Libye qui exacerbent les divisions dans ce pays plongé dans le chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011.

Je pense que (ces frappes sont) le résultat sans surprise d’une impulsion que nous avons vu monter en Libye (…) et dans la région entre l’Égypte et des États du Golfe, a déclaré à l’AFP Frederic Wehrey, spécialiste du Golfe, de la Libye et de la politique américaine au Moyen-Orient à l’institut Carnegie Endowment for International Peace.

Je pense qu’il n’y a pas eu de consultations avec l’Occident, a-t-il ajouté.

Alors que l’Occident a les yeux rivés vers l’Irak et la Syrie, et du fait des réticences américano-européennes à agir contre le régime de Damas, l’Égypte et les Émirats, farouchement hostiles aux Frères musulmans, ont estimé seuls qu’ils devaient recourir à ce genre d’opérations inhabituelles, a dit pour sa part Abdulkhaleq Abdulla, professeur à l’Université des Émirats et spécialiste du Golfe.

Selon lui, les pays de la région sont de plus en plus convaincus qu’ils ne peuvent pas dépendre de l’Amérique et de l’Occident et que l’Amérique n’est plus fiable.

Le sentiment dans le Golfe est que les États du Golfe doivent prendre leurs affaires en mains, a renchéri Frederic Wehrey.

Cet expert, qui s’est rendu récemment en Libye, a estimé que, depuis le lancement d’une opération en mai par le général Khalifa Haftar, hostile aux Frères musulmans, il y a eu des spéculations sur un soutien étranger, en particulier de l’Égypte et des Émirats, qui ont vu en lui un allié local.

Haftar se voit un peu comme Sissi (le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi), a dit Frederic Wehrey, ajoutant que l’Égypte, pour sa part, est inquiète devant la montée des Frères musulmans à sa frontière avec des mouvements d’armes et d’éventuelles incursions de jihadistes depuis la Libye.

-‘Opération combinée’ –

Les Émirats, alliés des États-Unis, mènent aussi une politique de la main de fer contre les Frères musulmans. Ils ont fait condamner des dizaines d’islamistes à des peines de prison et l’un des plus hauts responsables de la police de Dubaï, le général Dahi Khalfan, ne manque pas une occasion pour fustiger la confrérie.

Il a dû y avoir des raisons irréfutables pour que les Émirats mènent ces frappes en Libye, a souligné M. Abdulla, ajoutant qu’elles n’auraient pas été possibles sans la coopération de l’Égypte et probablement de l’Arabie saoudite.

Cet expert a abondé dans le sens de M. Wehrey en affirmant que l’Égypte en particulier est très inquiète devant la possibilité que la Libye se transforme en un centre de jihadistes.

Sur les aspects opérationnels, Frederic Wehrey a accrédité la thèse selon laquelle l’armée de l’air des Émirats a conduit les frappes, avec le soutien logistique de l’Égypte. Il s’agissait d’une opération combinée, a-t-il dit.

Les Émiratis ont la meilleure armée de l’air arabe dans la région. Ils ont reçu un entraînement américain et ont déjà mené des opérations en Libye en 2011 (lors de la campagne internationale contre Kadhafi).

A l’époque, un autre pays du Golfe, le Qatar, rival des Émirats et qui soutient toujours les Frères musulmans, avait participé aux opérations. Émiratis et Qataris appuyaient alors des factions rivales en Libye et ce serait encore le cas aujourd’hui, selon des experts.

Pour M. Abdulla, les frappes d’Abou Dhabi en Libye sont aussi le signe d’une confiance grandissante des Émirats en eux-mêmes et du passage d’un statut de puissance douce à celui de puissance forte.

M. Wehrey ne pense pas que (les frappes) augmenteront dans l’immédiat la menace (de représailles contre) les Émirats. (En revanche), cela déstabilisera davantage la Libye.

Romandie.com avec(©AFP / 26 août 2014 15h57)

La justice égyptienne dissout la branche politique des Frères musulmans

août 9, 2014

Le Caire – La plus haute Cour administrative d’Égypte a prononcé samedi la dissolution du Parti Liberté et Justice, la branche politique de la confrérie des Frères musulmans, déclarée organisation terroriste en 2013 après la destitution par l’armée du président issu de ses rangs, Mohamed Morsi.

Avant l’éviction et l’arrestation de M. Morsi, Liberté et Justice avait remporté toutes les élections depuis sa création en 2011, au lendemain de la révolte populaire ayant chassé du pouvoir Hosni Moubarak. Depuis, le nouveau régime réprime dans un bain de sang les Frères musulmans.

La Cour administrative suprême a dissout le parti Liberté et Justice parce qu’il a violé la loi qui régit la vie des partis politiques, lit-on dans l’arrêt de la haute juridiction. Selon les médias gouvernementaux, cette décision de justice est finale et non susceptible d’appel.

Après que des millions d’Égyptiens furent descendus dans la rue pour réclamer son départ, M. Morsi a été déposé et arrêté le 3 juillet 2013 par le chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Sissi, un an après sa victoire à la première élection présidentielle démocratique d’Égypte.

Un mois après, le nouveau pouvoir dirigé de facto par le général Sissi devenu maréchal, s’est lancé dans une impitoyable répression de toute manifestation pro-Morsi. Depuis, policiers et soldats ont tué plus de 1.400 manifestants pro-Morsi et emprisonné plus de 15.000 Frères musulmans ou sympathisants.

La quasi-totalité des cadres de la confrérie islamiste comme de Liberté et Justice sont emprisonnés et jugés –à l’instar de M. Morsi– dans divers procès pour lesquels ils encourent la peine de mort. Et, comme le guide suprême des Frères musulmans, Mohamed Badie, des centaines de Frères ont été condamnés à la peine capitale dans des procès de masse expéditifs dénoncés notamment par l’ONU.

Romandie.com avec(©AFP / 09 août 2014 13h15)

Egypte: explosion de deux bombes en banlieue du Caire, 2 morts

juin 28, 2014

Le Caire – Deux bombes artisanales ont explosé samedi tuant une femme et sa fille en banlieue de la capitale égyptienne, déjà frappée cette semaine par six explosions de faible puissance, selon des responsables.

Les deux engins explosifs, placés dans un centre de télécommunication en construction dans la banlieue cairote du 6-Octobre, ont été déclenchés par téléphone aux environs de 09H00 (07H00 GMT), selon un enquêteur sur place.

Des témoins ont raconté que l’explosion avait été puissante, faisant trembler les fenêtres des immeubles adjacents.

Les deux victimes sont l’épouse et la fille du gardien de l’immeuble, selon des sources médicales.

Mercredi, six explosions avaient visé des stations de métro et un tribunal du Caire, faisant six blessés.

Ces attentats interviennent sur fond de répression des islamistes en Egypte.

Les autorités judiciaires ont récemment confirmé 183 peines de morts, dont celle du Guide suprême des Frères musulmans du président Mohamed Morsi, destitué il y a près d’un an par l’armée, et condamné à 7 à 10 ans de prison trois journalistes d’Al-Jazeera accusés de soutien à la confrérie.

Ces attentats surviennent également un mois après l’élection de l’ex-chef de l’armée Abdel Fattah al-Sissi à la tête du pays avec 96,9% des voix, après avoir éliminé toute opposition, islamiste comme laïque et libérale.

Depuis la destitution de M. Morsi, policiers et soldats ont tué plus de 1.400 manifestants qui réclamaient son retour, plus de 15.000 Frères musulmans ont été emprisonnés et des centaines condamnés à mort, tandis que la confrérie a été désignée organisation terroriste.

Selon le gouvernement, plus de 500 policiers et soldats ont péri dans le même temps dans de multiples attentats, quasiment tous été revendiqués par deux groupes d’insurgés jihadistes qui se disent liés à Al-Qaïda. Mais le pouvoir les attribue aux Frères musulmans

Romandie.com avec(©AFP / 28 juin 2014 16h15)

Égypte: sept à dix ans de prison pour les journalistes d’Al Djazira

juin 23, 2014

La justice égyptienne a prononcé des peines de sept à dix ans de prison contre les trois journalistes de la chaîne de télévision Al Djazira, accusés d’avoir soutenu une « organisation terroriste ». Cette expression qui désigne vraisemblablement les Frères musulmans.

L’Australien Peter Greste, basé au Kenya, et le Canado-Égyptien Mohamed Fahmy, chef du bureau du Caire d’Al Djazira en anglais, ont été condamnés à sept ans de prison. Leur collègue égyptien Baher Mohamed a écopé d’une peine supplémentaire de trois ans de prison pour détention d’armes.

Les trois journalistes, détenus au Caire depuis le 29 décembre, étaient poursuivis pour avoir publié de fausses informations de nature à saper l’intérêt national et d’avoir fourni de l’argent, du matériel et des informations à 16 ressortissants égyptiens.

Leur procès s’était ouvert le 20 février dernier.

Une « chance » pour les autorités

Présent à l’audience, Abdallah Al Chamy, un autre journaliste de la chaîne qatarie, libéré lundi dernier à la suite d’une grève de la faim, s’était dit certain de leur innocence.

Également présent, le frère de Mohamed Fahmy, Adel, estimait lui que ce procès constituait une « chance » pour les nouvelles autorités égyptiennes. Elles avaient, disait-il, l’occasion de prononcer un acquittement et ainsi de montrer leur attachement à la liberté d’expression.

« C’est une opportunité pour l’Égypte de prouver à la communauté internationale qu’elle encourage et réserve un bon accueil à la liberté d’expression dans cette nouvelle ère », selon lui. « Il n’y a aucune preuve contre eux », a-t-il dit avant le prononcé du verdict.

« Organisation terroriste »

Le bureau d’Al Djazira en Égypte a fermé le 3 juillet 2013, jour de la destitution de l’ancien président Mohamed Morsi issu des Frères musulmans. La chaîne est financée par le Qatar, monarchie du Golfe soutenant la confrérie, déclarée fin 2013 « organisation terroriste » en Égypte. Al Djazira a jugé absurdes les accusations retenues contre ses trois journalistes.

Dimanche, le secrétaire d’État américain John Kerry s’est entretenu au Caire avec le président Abdel Fattah al Sissi du sort réservé aux Frères musulmans et de la transition politique.

Romandie.com

Égypte : le chef des Frères musulmans condamné à mort dans une nouvelle affaire

juin 19, 2014
Mohamed Badie a été arrêté en juillet 2013. © Gianluigi Guercia/AFP

Mohamed Badie a été arrêté en juillet 2013. © Gianluigi Guercia/AFP

Mohamed Badie, le Guide suprême de la confrérie interdite des Frères musulmans, a été condamné à mort jeudi dans une nouvelle affaire liée à des violences ayant fait 10 morts en juillet 2013 au Caire.

Treize autres personnes, sympathisantes ou dirigeantes de la confrérie, ont également été condamnées à la peine de mort avec Mohamed Badie.

Conformément à la loi égyptienne, les peines capitales seront soumises à l’avis purement consultatif du mufti, le représentant de l’islam auprès des autorités, avant d’être confirmées ou renversées lors d’un verdict final attendu le 3 août.

Parmi les co-accusés de M. Badie figurent notamment Mohamed El-Beltagi et Essam El-Erian, deux hauts dirigeants de la confrérie, ainsi que le célèbre prédicateur pro-Morsi Safwat Hegazy.

Depuis juillet 2013, des centaines de partisans présumés du président Morsi destitué ce même mois ont été condamnés à mort à l’issue de procès expéditifs de masse dénoncés par la communauté internationale. En outre, policiers et soldats ont tué plus de 1 400 manifestants pro-Morsi et arrêtés plus de 15 000 personnes.

En représailles, des insurgés jihadistes mènent des attentats qui ont fait quelque 500 morts dans les rangs des forces de l’ordre. Ces groupes n’ont pas de lien connu avec les Frères musulmans, auxquels les autorités imputent pourtant les violences. Elles ont ainsi interdit le mouvement islamiste vieux de plus de 85 ans et fort de centaines de milliers de membres en Egypte.

Parallèlement à cette condamnation, M. Badie avait déjà été condamné fin avril avec quelque 700 autres islamistes présumés à la peine de mort pour incitation au meurtre par un tribunal de la province centrale de Minya, un jugement qui doit encore être confirmé le 21 juin.

Au total, le leader des Frères musulmans est cité dans une quarantaine d’affaires et encourt la peine capitale dans de nombreux autres procès, à l’instar de M. Morsi lui même.

Jeuneafrique.com avec AFP

Centrafrique : calme précaire à Bangui, les chrétiens veulent désarmer les musulmans

mai 31, 2014
Des résidents musulmans en colère dans le quartier PK-5 à Bangui. © AFP

Des résidents musulmans en colère dans le quartier PK-5 à Bangui. © AFP

Un calme précaire régnait samedi matin à Bangui dont les habitants chrétiens réclament « le désarmement immédiat » du quartier PK-5 où vivent reclus les derniers musulmans de la capitale centrafricaine, inquiets pour leur sécurité et hostiles à la présidente Catherine Samba-Panza.

Plusieurs milliers de musulmans seulement se terrent encore dans le PK-5. L’immense majorité de la population musulmane a pris le chemin de l’exode vers le Tchad, le Nord et l’Est du pays pour fuir les exactions des milices chrétiennes anti-balaka, rivales de la Séléka, ex-rebelles musulmans dirigés par Michel Djotodia au pouvoir de mars 2013 à janvier dernier.

Les voitures et les boutiques ouvertes étaient rares samedi à Bangui, où des restes fumants de barricades jonchent la plupart des axes, stigmates des violences qui déchirent la ville depuis l’attaque sanglante mercredi de l’église Fatima au cours de laquelle 17 personnes ont été tuées. Entre 200 et 300 musulmans ont marché dans le calme samedi matin dans le PK-5 pour dire leur colère, a constaté l’AFP. Certains s’en prenaient à la présidente de transition Catherine Samba-Panza qu’ils accusent d’être la « mère » des anti-balakas. « Ban Ki-moon, nous voulons partir vers le nord pour rejoindre nos frères musulmans », pouvait-on lire sur une pancarte alors que de nombreux musulmans craignent de ne pouvoir se défendre si le quartier est désarmé.

Dans ce quartier du PK-5, beaucoup de « non à la France » sont tagués sur les murs. Signe de la confusion qui règne à Bangui, certains habitants applaudissaient les Français au passage de patrouilles de la force Sangaris, tandis que d’autres leur faisaient signe de partir, a constaté l’AFP. Cette hostilité se retrouve dans d’autres quartiers, majoritairement chrétiens de la ville, où des habitants criaient « voleurs de diamants », au passage des soldats Français, faisant référence à l’une des principales richesses minières du pays.

Près du PK-5, dans le quartier chrétien de Miskine, des jeunes huaient les blindés français samedi, demandant qu’on « réarmes les FACA », l’armée régulière qui était en place sous la présidence de François Bozizé, pour « laisser les Centrafricains régler les problèmes de la Centrafrique ».

« Nous observons une trêve »

Une grande majorité de la population est persuadée que l’attaque de Fatima, un « acte terroriste » selon la présidente Catherine Samba-Panza, a été menée par des ex-rebelles Séléka musulmans et planifiée à partir du PK-5. Vendredi, des milliers de Centrafricains ont manifesté pour demander le désarmement des musulmans et le départ du contingent burundais des forces africaines de la Misca qu’ils accusent d’avoir laissé faire le massacre de Fatima. Trois personnes ont été tuées et une dizaine blessées lors de ces manifestations.

« Nous avons manifesté pour demander le désarmement immédiat du PK-5, un quartier qui prend en otage toute la Centrafrique », a expliqué samedi à l’AFP Sergio Mescheba, un des organisateurs du « mouvement du 28 mai » qu’il présente comme un « mouvement citoyen » lancé après l’attaque de l’église Fatima. « Là nous observons une trêve pour respecter la période de deuil mais les manifestations repartiront dès lundi si les musulmans ne sont pas désarmés », menace-t-il. « Le problème n’est pas politique, un changement de gouvernement ne nous ramènera pas la paix », ajoute le responsable.

Alors que depuis quelques semaines Bangui semblait retrouver un début de normalité – du moins pendant la journée -, le massacre de l’église Notre-Dame de Fatima a servi de détonateur. Les forces française Sangaris et africaine Misca, massivement déployées dans la ville depuis la tuerie de Fatima, ont été toutes les deux prises pour cibles.

Et depuis cette attaque, Médecins Sans Frontières a reçu 27 blessés à « l’hôpital communautaire » qu’il gère. « C’est beaucoup alors qu’on s’était habitué à en recevoir 70 par mois en moyenne », selon un de ses responsables. La crise centrafricaine a pris un tour interconfessionnel en janvier, après le départ forcé du président Djotodia et de son mouvement, la Séléka. Après la mise en déroute de la Séléka, les populations musulmanes de Bangui, accusées de connivence avec la rébellion, ont été victimes de nombreuses exactions de la part des anti-balaka, conduisant la plupart d’entre eux au départ ou à l’exil.

Jeuneafrique.com

Egypte: les Frères musulmans décimés promettent une guerre d’usure

mai 22, 2014
Egypte: les Frères musulmans décimés promettent une guerre d'usure © AFP

Egypte: les Frères musulmans décimés promettent une guerre d’usure © AFP

A l’aube d’une présidentielle en forme de plébiscite pour le maréchal Abdel Fattah al-Sissi, tombeur du président islamiste Mohamed Morsi qui a décimé leurs rangs dans une répression implacable, les Frères musulmans se terrent mais promettent une guerre d’usure en Égypte.

Depuis que l’ex-chef de l’armée Sissi a destitué et fait emprisonner le président Morsi il y a près de 11 mois, plus de 1. 400 manifestants pro-Morsi ont été tués et 15. 000 Frères musulmans dont la quasi-totalité de leurs leaders emprisonnés, des centaines ayant déjà été condamnés à mort ou à de lourdes peines de prison.

La confrérie de M. Morsi avait pourtant remporté toutes les élections depuis la chute de Hosni Moubarak début 2011. Mais, forte d’une organisation interne et d’une discipline quasi-militaires, elle a passé l’immense majorité de ses 86 années dans la clandestinité, alternativement durement réprimée ou tolérée par les présidents Nasser, Sadate et Moubarak, tous issus de l’armée.

Rien d’étonnant donc que ses cadres s’organisent aujourd’hui pour revenir à cette lutte clandestine. Ils prônent la guerre d’usure mais avertissent qu’une frange des Frères musulmans ou de sympathisants est en passe de se radicaliser et prêche pour l’action violente contre le régime du maréchal Sissi, assuré de remporter haut la main la présidentielle de lundi et mardi.

Dès que le chef de la moindre cellule de quartier périt ou est arrêté, il est aussitôt remplacé, expliquent à l’AFP plusieurs d’entre eux.

« Au sein de la confrérie, nous avons été préparés psychologiquement pour la lutte à long terme », explique Ahmed, qui a rasé sa barbe hirsute pour ne pas déclencher la suspicion, la très grande majorité de la population applaudissant à la répression contre les « terroristes » Frères musulmans et prompte à faire justice elle-même.

A ses côtés, Sayyed, un autre « vétéran » de la confrérie, dit avoir réchappé par miracle des tirs meurtriers de la police lors d’une manifestation pro-Morsi l’été dernier. Le 14 août, en quelques heures seulement au Caire, quelque 700 manifestants ont ainsi péri sous les balles des forces de l’ordre.

Sayyed prône la patience, l’arme principale des Frères selon lui. « Nous croyons que Noé a prêché durant 950 ans pour ne convertir que 80 personnes », sourit-il.

Dans la « famille » d’Ahmed, la cellule locale de base de huit à 10 Frères, un membre a été arrêté récemment. Plusieurs « familles » forment une « branche », plusieurs « branches » un « district ». Quand le chef de sa « branche » a été tué dans une manifestation, explique Ahmed, « il a été remplacé automatiquement par son adjoint, comme c’est la règle, mais quand ce dernier a été arrêté, les membres du conseil de la +branche+ ont nommé un remplaçant aussitôt ».

Lorsque M. Morsi a été destitué, les Frères « ont pensé pouvoir renverser le nouveau pouvoir en quelques mois, mais maintenant, ils ont réévalué la situation et estiment qu’il faudra des années », analyse Issandr el-Amrani, directeur de l’International Crisis Group (ICG) pour l’Afrique du Nord.

Mais certains sont plus pressés et veulent en découdre, se référant aux nombreux attentats de groupes jihadistes s’inspirant d’Al-Qaïda, visant désormais quasi-quotidiennement policiers et soldats en représailles à la répression.

Ces insurgés revendiquent les plus gros attentats mais le pouvoir en accuse systématiquement les Frères musulmans, décrétés « organisation terroriste ».

Certaines petites bombes ont même probablement été posées ou lancées par des Frères musulmans, concèdent des cadres des Frères. « Je suis chargé de recueillir des informations sur des policiers », assure ainsi un des leurs, ajoutant: « Soit ils seront traduits un jour en justice, soit, si le chaos s’installe, les gens s’en chargeront ».

Selon Sayyed, un nombre croissant de Frères « chevronnés » estiment que les décennies de lutte d’influence pacifique qui a marqué l’action de la confrérie ont conduit à sa perte, mais ce quadragénaire le déplore: « le coût humain des manifestations est déjà élevé, il le sera bien plus si nous menons des attaques ».

Il faut continuer à manifester, « les auteurs du coup d’État ne pourront pas arrêter et tuer des manifestants plus de deux ans, l’État va s’effondrer », renchérit un membre du Conseil de la guidance, le « politburo » des Frères, un des rares principaux leaders encore libres, dans un entretien téléphonique avec l’AFP depuis un pays d’exil.

Jeuneafrique.com avec AFP

Egypte: Peine de mort pour 700 pro-Morsi dont le chef des Frères musulmans

avril 28, 2014

Un tribunal égyptien a condamné lundi à mort près de 700 partisans présumés du président islamiste destitué Mohamed Morsi, dont le chef des Frères musulmans. Mais il a commué en prison à vie la plupart des peines capitales prononcées en mars pour près de 500 autres.

Les premières condamnations à mort le 24 mars, dans un procès expéditif après une seule journée d’audience, avaient provoqué un tollé dans la communauté internationale. L’ONU avait dénoncé l’opération comme le plus grand procès de masse de l’Histoire récente dans le monde.

Ces condamnations à mort en première instance n’ont toutefois aucune chance d’être confirmées en appel selon les experts unanimes, tant la procédure judiciaire et les droits les plus élémentaires de la défense ont été bafoués par le juge. D’ailleurs, le juge qui les avait prononcées le 24 mars contre 529 accusés les a commuées en prison à vie lundi pour 492 d’entre eux.
Climat délétère

Mais le fait que ces peines capitales aient pu être prononcées en première instance sans provoquer d’émoi dans le pays illustre le climat extrêmement délétère en Egypte.

Une large majorité de la population, à l’unisson des médias quasi-unanimes, applaudit à la répression implacable et sanglante que mène contre les islamistes le gouvernement installé par l’armée après qu’elle eut destitué et arrêté le 3 juillet M. Morsi, le seul président jamais élu démocratiquement en Egypte.

Ainsi, plus de 1400 manifestants pro-Morsi ont été tués par les policiers et les soldats en dix mois – dont quelque 700 en une seule journée au Caire le 14 août – et plus de 15’000 de ses partisans ont été emprisonnés, selon les organisations de défense des droits humains.
Rien à voir

Avant le verdict, plusieurs proches ont assuré que les condamnés n’avaient rien à voir avec les manifestations pro-Frères musulmans de Minya, dans lesquelles au moins un policier avait été tué dans l’attaque d’un commissariat, au coeur du procès.

Sur les quelque 1200 accusés, seuls environ 200 sont emprisonnés, les autres étant en fuite ou ayant été libérés sous caution. Ils sont tous accusés, à divers degrés, d’avoir participé dans le gouvernorat de Minya aux manifestations pro-Morsi survenues le 14 août au moment où, au Caire, 700 manifestants tombaient sous les balles des policiers et soldats.

Condamné à mort lundi pour avoir « incité » aux violences, Mohamed Badie, le guide suprême des Frères musulmans est également jugé au Caire dans plusieurs autres procès pour lesquels il encourt la peine de mort, à l’instar de M. Morsi en personne, qui comparaÎt devant trois tribunaux.

Romandie.com