L’équipe de secouristes a dû s’aventurer sur les glaces du fleuve pour mettre la main sur l’individu. Photo : Radio-Canada/ Steve Jolicoeur
Après une collision frontale sur le boulevard Sainte-Anne, un homme de 22 ans originaire de Laval a tenté de fuir à pied sur le fleuve Saint-Laurent, aux petites heures du matin mercredi. Une importante opération de sauvetage a dû être déployée pour le rescaper.
L’incident s’est produit vers 4 h 15. L’homme roulait à sens inverse sur le boulevard dans le secteur de Boischatel.
La collision est survenue près de l’intersection du boulevard Sainte-Anne et de la côte de l’Église. Photo : Radio-Canada/ Steve Jolicoeur
Au lieu de rester sur les lieux et de porter assistance à l’autre conducteur, il a pris la fuite en grimpant sur les glaces du fleuve.
Les policiers ont dû faire appel aux pompiers de Boischatel pour lui porter secours. Ils ont pu récupérer l’individu fortement intoxiqué à l’aide d’une embarcation pneumatique.
L’homme n’était vêtu que d’un chandail à capuchon en coton ouaté. Photo : Radio-Canada/ Steve Jolicoeur
L’homme a ensuite été conduit à l’hôpital. Il fait face à des accusations de conduite avec les facultés affaiblies et de délit de fuite.
En attendant sa comparution, il a été remis en liberté.
Radio-Canada par Érik Chouinard avec les informations de Christiane Latortue
Si Vladimir Poutine a annoncé que la mobilisation controversée tirait à sa fin, la peur et la méfiance se sont installées en Russie, au terme de 8 mois de guerre.
Une femme embrasse son mari qui vient d’être recruté à Omsk, en Russie. Photo : Reuters/Alexey Malgavko
Nos conversations sont courtes et simples, mais elles vont droit au but.
-Comment ça va en Russie?
-Normal…
-Vous avez peur?
-Oui.
-De quoi?
J’attends impatiemment la suite, mais elle n’arrive pas. Je regarde les trois petits points sur mon écran de téléphone qui indique qu’Andrei (nom fictif) avec qui je cause m’écrit encore, mais ça lui prend du temps pour formuler la réponse.
Quand elle apparaît enfin quelques minutes plus tard, ses mots me glacent le sang.
Mon ami s’est tué cette semaine pour ne pas aller à la guerre.
Il n’avait que 24 ans.
Un jeune homme qui vivait à Moscou. Il a mis fin à ses jours après avoir reçu sa convocation, m’écrit froidement Andrei. Cette convocation militaire l’aurait obligé à aller au front et à se battre contre les Ukrainiens.
Il y a des hommes russes qui se cassent une jambe ou un bras pour éviter d’être conscrits. D’autres se cachent et s’enfuient, mais ce jeune de 24 ans a choisi d’en finir pour de bon.
Pourquoi souffrir? Il savait comment ça finirait pour lui, ajoute Andrei, qui m’assure que son ami ne souffrait pas de dépression au préalable.
Il m’avoue pour la première fois (depuis que la guerre a commencé) que c’est la panique à Moscou, et ce, même si Vladimir Poutine assure que la mobilisation tire à sa fin et même si le maire de Moscou, Sergueï Sobianine, a renchéri cette semaine en assurant que plus un seul Moscovite ne sera conscrit.
Les Russes se doutent bien que cette mobilisation partielle n’est peut-être que le début d’une mobilisation plus vaste, sinon générale, et bien sûr Andrei, qui est plus vieux, a peur d’être le prochain.
Il est pourtant un vrai patriote avec qui j’ai souvent discuté de la Russie. Ce pays qu’il a toujours défendu avec passion se retourne contre lui, c’est du moins ce qu’il laisse entendre dans ses missives ces jours-ci.
-Pourquoi tu ne pars pas?
-Pour aller où? Et à quoi bon, tout le monde est contre nous.
Il ne veut même plus parler de Vladimir Poutine, qui était dans un passé pas si lointain toujours au cœur de nos échanges.
Ce n’est plus important, si je soutiens Poutine ou pas. On est tous dans le même bateau qui coule. Les sanctions ne sont plus contre lui, mais contre moi et mon fils. Si les bombes tombent, ce sera sur moi et mon fils aussi.
Il tient ce discours fataliste que j’ai souvent entendu en Russie. Ce qui doit arriver arrivera. Comme si être Russe était une sorte de condamnation.
Comme des millions de ses compatriotes, Andreï goûte finalement à cette guerre qui, depuis des mois, leur apparaissait si loin, et pour certains même nécessaire, comme le prétend le Kremlin.
Mais cette opération spéciale, comme on la leur a vendue, a fini par les rattraper et les arrache désormais de leur confort et de leur sécurité.
Des réservistes récemment mobilisés s’entraînent à Volgograd, en Russie. Photo : Reuters/Kirill Braga
Depuis l’annonce de la mobilisation partielle en septembre, des centaines de milliers d’hommes ont quitté la Russie pour trouver refuge dans les pays comme la Géorgie, l’Arménie, la Mongolie et le Kazakhstan.
Plusieurs hommes à qui nous avons parlé ont quitté leur famille, leurs enfants, et ont pris tout ce qu’ils avaient comme économies pour s’installer à l’étranger.
Une autre amie, Valeria (nom fictif), qui est encore en Russie avec son mari et ses enfants, m’écrivait pas plus tard que cette semaine : Elle est vraie cette guerre, on le comprend.
La dernière fois que j’ai vu Valeria en personne, c’était quelques semaines avant l’invasion au mois de février, alors que les troupes russes se massaient à la frontière de l’Ukraine.
Comme beaucoup d’autres, elle n’y croyait pas vraiment, à la possibilité d’une guerre. Même quand les bombes ont commencé à pleuvoir sur l’Ukraine, elle doutait de l’étendue des dégâts. On ne sait pas vraiment ce qui se passe, me disait-elle, toujours craintive de critiquer le régime, surtout devant une journaliste étrangère. Elle s’en tenait à des généralités pour exprimer son désarroi.
Aujourd’hui, elle m’écrit que la guerre est vraie et douloureuse, parce qu’elle risque de lui prendre son mari, et le père de ses enfants.
Il préfère aller en prison que d’aller à la guerre, il nous a prévenus, m’écrit-elle.
Elle m’explique qu’il limite ses déplacements en ville de peur d’être arrêté à la sortie de la maison ou devant une bouche de métro par les recruteurs de l’armée.
Un nouveau panneau publicitaire fait la promotion de l’armée à Moscou. Photo : Reuters/Evegenia Novozhenina
L’armée mandate désormais des hommes et des femmes à l’échelle du pays qui vont de porte en porte pour livrer les avis de convocation en personne aux futurs combattants.
Parfois, ce sont des enseignants ou des policiers locaux qui distribuent les avis, m’explique une amie journaliste russe qui prépare un documentaire sur la guerre telle que la vit son peuple. Dans le déni ou dans la peur.
Sur 20 appartements, il n’y en a qu’un seul où quelqu’un répond à la porte, me dit-elle, les hommes se cachent.
Elle vit en banlieue de Moscou et passe aussi des heures à filmer devant les bureaux de recrutement du ministère de la Défense. Les réservistes qui s’y présentent, papiers en main, n’ont souvent aucune espèce d’idée de la mission qu’on leur confie de force, ne serait-ce qu’ils s’en vont remplir les rangs d’une armée de terre qui est en déroute.
Devant un bureau de l’armée à Strogino, un jeune venu s’enrôler lui a dit qu’il a répondu à l’appel parce qu’il est endetté et qu’on lui a promis un congé sur les paiements de ses prêts bancaires.
Des hommes récemment mobilisés quittent leur famille à Moscou. Le maire a annoncé que la mobilisation est terminée pour le moment dans la capitale. Photo : Reuters/Fournie à Reuters
Puis elle me raconte l’histoire de Vlad et Katia, un couple dans la vingtaine qu’elle vient de filmer, et qui a dépensé 100 000 roubles (environ 2000 $) pour équiper Vlad d’un sac de couchage et de l’équipement nécessaire pour survivre au combat.
Les vidéos qui circulent sur les réseaux sociaux montrent des recrues qui se plaignent des conditions dans lesquelles ils sont envoyés à la guerre, sans nourriture ni médicaments. Beaucoup affirment avoir de la fièvre après avoir passé des jours sous la pluie.
Katia a supplié Vlad de se cacher, mais raconte qu’il n’a pas pu échapper à la mobilisation. Il ne sait pas où on l’emmène et combien de temps il aura pour s’entraîner avant d’être officiellement déployé au front.
Katia pleure alors qu’elle s’apprête à lui dire au revoir.
Ils savent tous les deux que sur des milliers de conscrits déjà envoyés à la guerre, des dizaines sont déjà revenus en Russie dans des cercueils.
Vlad et ses nouveaux compagnons d’armes qui se préparent à monter dans un autobus bleu ont eu droit à un sermon sur l’importance de cette guerre pour vaincre les nazis en Ukraine ainsi que pour préserver les valeurs conservatrices.
Puis un prêtre les a aspergés d’eau bénite. Et ils sont partis.
Un prêtre bénit des réservistes à Bataysk, en Russie. Photo : Reuters/Sergey Pivarov
Si la promesse du maire de Moscou est tenue, ces bureaux de recrutement seront fermés sous peu dans la capitale, si ce n’est pas déjà le cas.
La fuite de gaz «est dangereuse pour le trafic maritime», a indiqué l’autorité maritime danoise dans un avis aux navires.
Le gazoduc Nord Stream 2, qui relie la Russie à l’Allemagne mais n’a pas été mis en service, est victime d’une fuite de gaz en mer Baltique, ont annoncé lundi l’opérateur du pipeline et les autorités danoises.
Après l’annonce par l’autorité danoise du trafic maritime d’une fuite de gaz détectée sur le tracé de Nord Stream 2, son opérateur a confirmé dans un communiqué adressé à l’AFP que la fuite touchait bien le gazoduc sous-marin, majoritairement détenu par le géant russe Gazprom.
Repérée à une vingtaine de kilomètres au sud-est de l’île danoise de Bornholm, juste à l’extérieur des eaux territoriales danoises, la fuite «est dangereuse pour le trafic maritime», indique l’autorité maritime danoise dans un avis aux navires. «La navigation est interdite dans un rayon de cinq milles nautiques (environ 9 kilomètres, ndlr) autour de la position signalée», précise l’autorité.
«Baisse de pression»
Selon des sources officieuses de l’AFP, une interdiction de survol a aussi été décrétée pour les avions au-dessus de la zone. Juste avant l’annonce de cet incident côté danois, le ministère allemand de l’Économie avait fait savoir qu’il enquêtait sur une «baisse de pression» imprévue et rapide dans le gazoduc Nord Stream 2.
Cette baisse de pression avait été repérée au cours de la nuit de lundi à mardi, selon l’opérateur du gazoduc, «et les autorités maritimes de l’Allemagne, du Danemark, de la Suède et de la Russie ont été notifiées immédiatement». «Grâce à cette coopération avec les autorités maritimes, le lieu de l’incident a été identifié dans la zone économique exclusive danoise au sud-est de Bornholm», écrit Nord Stream 2.
Bien que son ouverture ait été annulée en début d’année en représailles à l’invasion russe de l’Ukraine, le pipeline avait été «préparé techniquement» et «rempli de gaz», a expliqué lundi à l’AFP Ulrich Lissek, porte-parole de la société Nord Stream 2. Ce pipeline controversé devait renforcer les capacités d’exportations de gaz russe directement vers l’Allemagne, en supplément du premier gazoduc Nord Stream. Ce dernier a été complètement arrêté début septembre par Gazprom.
Tentant de se soustraire à un arrêt d’expulsion, l’imam Hassan Iquioussen aurait potentiellement pris la fuite en Belgique, selon le préfet des Hauts-de-France.
Le préfet des Hauts-de-France, Georges-François Leclerc, a affirmé mercredi 31 août que l’imam marocain Hassan Iquioussen, recherché depuis la validation mardi de son expulsion par le Conseil d’État, était susceptible d’avoir pris la fuite en Belgique.
« Le scénario qui est aujourd’hui privilégié est une fuite en Belgique de Hassan Iquioussen », a déclaré le préfet lors d’une conférence de presse, qualifiant le prédicateur, mis en cause pour des propos jugés contraires aux valeurs de la République, de « délinquant » dès lors « qu’il s’est soustrait à un arrêt d’expulsion ». « Il y a deux scénarios : ou bien Hassan Iquioussen, qui est sous le coup d’un arrêté exécutoire d’expulsion et d’une saisine de l’autorité judiciaire, est dans un pays étranger, auquel cas la coopération internationale se fera ; ou bien s’il est sur le territoire français et est interpellé, il sera immédiatement placé en rétention administrative », a-t-il expliqué.
Son domicile était surveillé
Le préfet a précisé avoir « saisi le parquet du tribunal de Valenciennes » mardi soir, après que deux « visites domiciliaires » organisées à Lourches, où réside l’imam, se sont « révélées infructueuses ». Un des fils du prédicateur avait affirmé mardi soir aux journalistes sur place que son père n’était pas présent à cette adresse et que lui-même ignorait où il se trouvait. Le domicile de Hassan Iquioussen « faisait l’objet d’une surveillance », a souligné Georges-François Leclerc, mais il « était susceptible d’être en plusieurs endroits ». « La surveillance de son domicile était proportionnée aux pouvoirs d’investigation dont les services de police bénéficiaient dans un cadre administratif », a-t-il mis en avant.
Le Conseil d’État a donné son feu vert mardi à l’expulsion de Hassan Iquioussen (né en France il y a 58 ans mais de nationalité marocaine) dont le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, avait fait ces dernières semaines un symbole de la lutte du gouvernement contre les « discours séparatistes ». Gérald Darmanin avait annoncé le 28 juillet l’expulsion de ce prédicateur du Nord, fiché S (pour sûreté de l’État) par la DGSI « depuis dix-huit mois », selon lui. L’arrêté d’expulsion lui reproche « un discours prosélyte émaillé de propos incitant à la haine et à la discrimination et porteur d’une vision de l’islam contraire aux valeurs de la République ».
Le Maroc suspend son « laissez-passer consulaire »
Le Maroc a suspendu le « laissez-passer consulaire » qu’il avait délivré le 1er août à l’imam Hassan Iquioussen afin de permettre son expulsion par la France vers ce pays, a appris mercredi l’AFP de source proche du dossier. Cette source proche du Maroc a expliqué cette décision par le fait qu’il « n’y avait pas eu de concertations avec les autorités marocaines », au lendemain de la décision du Conseil d’État ouvrant la voie à son expulsion. La décision d’expulsion est « unilatérale », a-t-on ajouté.
Dans l’entourage du ministre de l’Intérieur, on a rappelé que la validité d’un laissez-passer était de « 60 jours », soulignant qu’il serait « incompréhensible que ce document qui n’a d’autre fonction que d’officialiser la reconnaissance par le Maroc de la nationalité de M. Iquioussen soit suspendu ». « Comment peut-on reconnaître la nationalité d’un de ses ressortissants un jour et ne plus la reconnaître le lendemain ? » s’est étonné l’entourage de Gérald Darmanin.
Né en France, Hassan Iquioussen n’avait pas opté pour la nationalité française à sa majorité, prenant la nationalité marocaine de ses parents. Âgé de 58 ans, il réside régulièrement en France. Il a 5 enfants et 15 petits-enfants, tous Français.
(Archives) Paul Mukendi au palais de justice de Québec. Photo : Radio-Canada / Daniel Coulombe
Le révérend Paul Mukendi aurait fui le Canada le 18 août par l’aéroport Pearson de Toronto, selon la police de Québec. Des démarches afin qu’Interpol lance une notice rouge ont été amorcées dans l’espoir, bien mince, d’obtenir son extradition de la République démocratique du Congo, où il est parti se réfugier.
Condamné à huit ans d’emprisonnement pour agression sexuelle et voies de fait, Paul Mukendi ne s’est jamais livré aux autorités en août dernier lorsqu’il a été débouté en appel de sa condamnation. Un mandat d’arrestation pancanadien avait alors été lancé contre lui.
Sa disparition soudaine était demeurée plutôt nébuleuse et les autorités avaient refusé de s’avancer sur l’endroit où Mukendi pouvait se terrer, bien que ce dernier clamait sur les réseaux sociaux avoir fui l’injustice en rentrant dans son pays natal.
Il a par la suite réapparu dans un hôtel de Kinshasa le 19 octobre. Le Service de police de la Ville de Québec (SPVQ) avait à nouveau refusé de commenter ou de confirmer sa fuite du pays.
Paul Mukendi aurait fui le Canada vers la République démocratique du Congo par l’aéroport international Pearson de Toronto. Photo : Radio-Canada
Voilà que dans le cadre d’un second procès pour agression sexuelle au palais de justice de Québec, qui se poursuivait lundi matin, la sergente-détective du SPVQService de police de la Ville de Québec Suzie Gagné a admis qu’il avait vraisemblablement échappé aux autorités canadiennes. Selon l’enquête en cours, oui, Paul Mukendi est bel et bien en République démocratique du Congo, a-t-elle répondu à une question de la Couronne.
Selon les informations disponibles à ce jour, il aurait fui par l’aéroport international Pearson de Toronto le 18 août, soit deux jours seulement après avoir été débouté par la Cour d’appel et deux jours avant l’échéance ordonnée par la cour pour qu’il se livre aux autorités.
Notice rouge
L’enquêteuse a aussi confirmé que des démarches avaient été entreprises auprès d’Interpol afin de lancer un mandat d’arrestation international contre Paul Mukendi. La sergente-détective Gagné a évoqué une notice rouge.
Les notices rouges concernent les fugitifs recherchés dans le cadre de poursuites ou afin qu’ils purgent leur peine. Une notice rouge consiste à demander aux services chargés de l’application de la loi du monde entier de localiser et de procéder à l’arrestation provisoire d’une personne dans l’attente de son extradition, de sa remise ou de toute autre procédure judiciaire.
Les noms, prénoms, dates de naissance et adresses de 700 000 personnes ainsi que leurs numéros de sécurité sociale et de téléphone étaient consultables vendredi.
Une faille sur un site transmettant les résultats de tests Covid réalisés en pharmacie vers la plateforme gouvernementale a rendu accessibles les données personnelles et les résultats de tests de milliers de personnes, a révélé, mardi, Mediapart. Les noms, prénoms, dates de naissance, adresses, numéros de téléphone, numéros de sécurité sociale et adresse e-mail, ainsi que le résultat des tests de 700 000 personnes étaient disponibles jusqu’à vendredi grâce à « un mot de passe trouvable, en clair, dans un dossier accessible à tous » sur le site de Francetest, écrit le site d’information.
Francetest est une société fondée en janvier dernier qui s’est spécialisée dans le transfert de données de tests Covid réalisés en pharmacie vers la plateforme SI-DEP. Le SI-DEP (système d’information de dépistage) est une plateforme sécurisée où sont systématiquement enregistrés les résultats de tests Covid-19 afin « de s’assurer que tous les cas positifs sont bien pris en charge » et d’identifier les cas contacts, explique le ministère de la Santé sur son site.
Une plateforme mise en place « en urgence »
Cette plateforme, « fabriquée par l’AP-HP (Assistance publique-Hôpitaux de Paris) en urgence en décembre […], n’est pas très ergonomique », explique Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (FSPF). Résultat : nombre de pharmaciens ont recours à des intermédiaires pour entrer les résultats des tests réalisés dans le SI-DEP. Francetest facture ainsi un euro par transmission, d’après Mediapart.
Dimanche, la Direction générale de la santé (DGS) a envoyé un mail aux pharmaciens pour leur rappeler les logiciels agréés et compatibles avec le SI-DEP, dont Francetest ne fait pas partie. « Ça fait des semaines et des semaines que nous alertons les autorités sur ces sociétés qui se présentent comme labellisées et facilitent la tâche des pharmaciens pour aller sur le SI-DEP », rappelle Philippe Besset. « Nous avons absolument besoin que les autorités nous fournissent un outil permettant de transmettre les données au SI-DEP avec notre logiciel métier, qui est sûr et agréé », a-t-il insisté, précisant que même les logiciels autorisés par la DGS n’étaient pas suffisamment sécurisés. Contactée, la société Francetest n’était pas joignable dans l’immédiat.
À Saint-Maixant, dans le département de la Gironde, un homme âgé d’une vingtaine d’années a cumulé les méfaits dans la nuit du samedi 21 au dimanche 22 août. Les gendarmes ont d’abord été alertés pour des problèmes de tapage nocturne, aux alentours de quatre heures du matin, rapporte France Bleu Gironde.
Arrivés sur place, les agents ont dans un premier temps contrôlé un autre individu, près de la mairie de la ville. L’homme se trouvait à bord d’une Peugeot 206. Mais à la vue des forces de l’ordre, l’individu a, semble-t-il, préféré prendre la fuite. L’histoire aurait pu s’arrêter là, mais c’était sans compter le fait que, quelques instants plus tard, l’homme en question est revenu de lui-même en arrière. Il a alors fait gronder le moteur de son véhicule près des gendarmes. Visiblement très en forme, l’individu a tenu à les injurier avant de repartir, probablement un brin content de sa performance.
L’homme, alcoolisé, a été placé en garde à vue
Une performance qui n’aura sans doute pas été du goût de tous. Les gendarmes ont finalement retrouvé le fugitif dans un parking. Après avoir garé leur véhicule derrière celui de l’individu, afin de l’empêcher de s’enfuir, les gendarmes sont sortis et se sont approchés pour procéder à un contrôle. Mais l’homme a alors tenté à plusieurs reprises de rentrer dans le véhicule… des agents, avant d’y parvenir. En toute hâte, l’individu, qui avait quelques grammes d’alcool dans le sang au moment des faits, a réussi à démarrer le moteur, avant de… caler. Les gendarmes ont fini par interpeller ce téméraire aventurier de la nuit. L’homme a depuis été placé en garde à vue.
Deux travailleurs agricoles guatémaltèques embauchés par une ferme de Bécancour ont fui leur employeur, il y a quelques jours, sans demander leur reste. L’un des propriétaires, Jocelyn Hébert, ne s’explique toujours pas pourquoi les deux frères, qui travaillaient pour l’entreprise depuis quatre ans, ont pris la poudre d’escampette. Il assure que les hommes étaient bien traités et souligne qu’ils faisaient pratiquement partie de la famille.
«J’ai dormi trois ou quatre heures la nuit dernière [dimanche à lundi] en me posant des questions. Ce sont les questionnements qui font mal parce qu’ils étaient bien traités, on les gâtait», confie M. Hébert.
Le principal intéressant avoue qu’il avait développé une relation de confiance avec ses travailleurs et que le désistement s’avère particulièrement blessant.
«On leur prêtait notre camion pour qu’ils puissent se déplacer, on payait leur essence, on les emmenait au restaurant. On leur achetait des cadeaux. On leur a même prêté de l’argent avant qu’ils arrivent pour la saison. Tout le monde les aimait beaucoup, ils nous disaient qu’ils étaient bien. Ils travaillaient bien.»
Ce dernier est presque convaincu que les frères guatémaltèques se sont laissés séduire par des passeurs.
«Je suis déçu, c’est certain. J’espère qu’il ne leur arrivera rien. Oui, il faut combler leur perte, mais ce n’est pas ça qui m’embête présentement», a-t-il précisé.
Des conditions parfois précaires
Pour Michel Pilon, directeur général du Réseau d’aide aux travailleuses et travailleurs migrants agricoles du Québec, il n’y a rien de surprenant. Ce genre de phénomène se multiplie au Québec à cause des mauvais traitements infligés à ces travailleurs par certains entrepreneurs agricoles qui ne respectent pas leurs droits fondamentaux, selon lui.
«Il y a des abus», affirme Michel Pilon en donnant l’exemple d’un salaire de 345 $ par semaine versé à des travailleurs pour 56 à 70 heures de travail par semaine, sans congés fériés et sans vacances, illustre-t-il. Ça, c’est en plus des conditions souvent indécentes dans lesquelles ces ouvriers migrants sont parfois contraints à vivre, dit-il, car le cas des serres Demers n’est pas le seul, affirme Michel Pilon. En mars dernier, rappelons-le, Radio-Canada dévoilait que cette entreprise logeait ses travailleurs de Drummondville dans des logements insalubres infestés de moisissure.
Des fuites d’ouvriers agricoles comme celle qui vient de survenir à Bécancour, «on en voit de plus en plus. J’interviens aussi auprès de travailleurs qui ont été arrêtés à la frontière», dit-il en donnant l’exemple de trois ouvriers étrangers arrêtés récemment du côté de Québec puis ramenés à Montréal. On s’occupe d’eux actuellement, car ils sont 14 jours en quarantaine», dit-il.
Michel Pilon apprenait lundi matin la fuite des deux employés guatémaltèques d’une ferme de Bécancour. Pour l’instant, personne ne sait où ils sont passés, mais à la lumière d’autres cas identiques, le directeur du RATTMAQ est certain qu’ils ont tenté et peut-être réussi à traverser la frontière en direction des États-Unis sans se faire prendre. «Beaucoup réussissent à traverser et à aller du côté américain», affirme-t-il.
«Ces travailleurs-là trouvent qu’aux États-Unis, c’est plus facile de travailler bien qu’ils soient sans papier. C’est moins lourd que ce qu’ils font ici et souvent, du côté américain, et ils ont des familles. Il y a une grosse communauté latino-américaine aux États-Unis. Au lieu de passer par la frontière du Mexique, ils viennent ici; ils s’enregistrent et décident de traverser la frontière», raconte M. Pilon.
Pour y arriver, «ils utilisent des passeurs», explique-t-il. Dans le cas de trois ouvriers agricoles de Québec, des passeurs ont exigé 5000 $ à chacun d’entre eux pour traverser. Quelqu’un de l’autre côté de la frontière devait venir les chercher, mais n’est jamais venu.
«Ils se sont retrouvés dans un petit village américain où ils pouvaient difficilement passer inaperçus et ils se sont fait arrêter par la police», raconte-t-il.
Denis Roy, consultant en immigration pour l’Union des producteurs agricoles, assure que les cas comme ceux de Bécancour et de Québec sont rarissimes et que «dans 99,9 % des cas», l’apport de la main-d’oeuvre étrangère sur les fermes du Québec est un succès, assure-t-il.
Si certains fuient vers les États-Unis, dit-il, c’est que notre voisin du sud détient encore la réputation d’être un Eldorado. Le rêve américain attire encore, analyse-t-il.
«Il n’y a pas une semaine où je ne sors pas des travailleurs à cause d’abus épouvantables», maintient toutefois M. Pilon. «Les employeurs savent que ces travailleurs-là ne connaissent pas leurs droits», explique-t-il. «Ils abusent d’eux au niveau salarial. C’est sans compter la question d’hébergement», renchérit-il.
C’est d’ailleurs le RATTMAQ qui avait dénoncé la situation aux serres Demers. «Il n’y a pas juste Demers. Je peux vous en donner plein. Il y en a partout», dit-il, fort d’un sondage réalisé en janvier dernier auprès des travailleurs et auquel 632 travailleurs ont répondu.
Denis Roy, de son côté, affirme au contraire que les employeurs doivent se conformer aux normes, car ils s’exposent à des amendes très salées en cas contraire. «Ça ne vaut pas la peine pour eux d’essayer», affirme-t-il, d’autant plus que des inspecteurs en bâtiment visitent aux huit mois les fermes qui logent ces travailleurs. «On veut que ce soit un succès pour les employeurs, un succès pour les travailleurs, un succès pour leur famille dans leur pays.»
Quant aux abus en matière salariale, il faudrait faire des vérifications avant de juger, selon lui, car il arrive que les entrepreneurs agricoles avancent de l’argent à leur main-d’oeuvre étrangère, pour faciliter leurs premières journées au Québec.
Denis Roy invite d’ailleurs Michel Pilon et le RATTMAQ à soumettre le nom des endroits où les normes ne sont pas respectées.
Le RATTMAQ assure également une présence à l’aéroport de Montréal où il a pu croiser 18 000 ouvriers agricoles étrangers dans le but de faire connaître ses services. Le RATTMAQ a également réalisé de nombreuses vidéos en espagnol sur sa chaîne YouTube afin de faire connaître aux travailleurs leurs droits.
«On a été consulté sur la question de l’hébergement. On est membre d’une table de concertation avec l’UPA, avec FERME, avec sept ministères, la Commission des droits de la personne, le TUAC. Nous sommes 22 qui y siégeons et on discute de ça», résume-t-il. La CNESST et Immigration Canada en font également partie.
Un règlement sur l’hébergement devrait être adopté d’ici l’automne «qui va nettement améliorer les conditions de vie et d’hébergement des travailleurs agricoles», souligne le directeur général du RATTMAQ.
Avec Brigitte Trahan – Le Nouvelliste, Marc-André Pelletier – Initiative de journalisme local – Le Nouvelliste