Lors de pourparlers à Vienne sur son programme nucléaire, l’Iran a annoncé avoir lancé une fusée transportant trois appareils de recherche spatiale.

Les États-Unis se sont dits jeudi « préoccupés » par le lancement par l’Iran d’une fusée, avancée qui pourrait, selon eux, bénéficier au programme balistique de Téhéran, mais ont souligné leur attachement aux négociations visant à sauver l’accord sur le nucléaire iranien. « Les États-Unis restent préoccupés par le développement iranien de lanceurs spatiaux, qui pose un risque de prolifération », a dit une porte-parole du département d’État, qui a toutefois réaffirmé que Washington « souhaite un retour mutuel au respect total de l’accord » de 2015 visant à empêcher l’Iran d’obtenir l’arme nucléaire.
La France a également « condamné » vendredi le lancement la veille d’une fusée par Téhéran au moment où les négociations sur le programme nucléaire iranien ont repris et se trouvent, selon elle, en « plein progrès ». « La France condamne ce lancement qui n’est pas conforme à la résolution 2231 du Conseil de sécurité des Nations unies », a indiqué la diplomatie française dans un communiqué. « Ces activités sont d’autant plus regrettables qu’elles interviennent à un moment où nous enregistrons des progrès dans la négociation nucléaire à Vienne. »
Lors de pourparlers à Vienne sur son programme nucléaire, l’Iran a en effet annoncé jeudi avoir lancé dans l’espace une fusée transportant trois appareils de recherche spatiale. L’engin spatial « comprend des technologies qui sont presque identiques et interchangeables avec celles utilisées dans les missiles balistiques, notamment ceux de longue portée », a noté la porte-parole américaine. Elle a ajouté que ce lancement représentait une violation de la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’ONU qui entérine l’accord de 2015 sur le programme nucléaire iranien (dont l’acronyme en anglais est JCPOA) et enjoint à Téhéran de « ne mener aucune activité liée aux missiles balistiques conçus pour pouvoir emporter des charges nucléaires ».
Un programme « provocateur »
À Vienne, l’enjeu vise à faire revenir dans le pacte Washington, qui l’a quitté en 2018, et de ramener Téhéran au respect de ses engagements, rompus en réaction au rétablissement des sanctions américaines. Les États-Unis participent de manière indirecte aux négociations. « Le programme nucléaire iranien était efficacement limité par le JCPOA », a souligné la porte-parole de la diplomatie américaine.
« L’administration précédente les a libérés de ces contraintes, ce qui rend encore plus dangereux » les autres projets de l’Iran, notamment leur programme « provocateur » de missiles balistiques, a-t-elle ajouté. « C’est pour cela que nous essayons de parvenir à un retour mutuel au respect de l’accord », a-t-elle conclu. Les Occidentaux soupçonnent l’Iran de chercher à développer, en utilisant la technologie de ses lanceurs de satellites, des lanceurs balistiques à longue portée capables d’emporter des charges conventionnelles ou nucléaires.