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La France et ses alliés sahéliens tiennent un sommet contre le djihadisme

juin 29, 2020

Six mois après avoir décidé d’intensifier leur effort dans la région, les pays du G5 Sahel et la France font le point ce mardi à Nouakchott, en Mauritanie.

Les pays du G5 Sahel et la France font le point mardi à Nouakchott sur leur combat contre les djihadistes six mois après avoir décidé d’intensifier l’effort commun pour reconquérir le terrain perdu dans la région. Le constat attendu des pertes infligées à l’ennemi au cours de ces six mois est contre-balancé par la précarité de la situation et le peu de progrès accompli sur les fronts autres que militaire: la reconstruction politique et civile, ainsi que la réconciliation. Or ces volets sont unanimement jugés indispensables pour sortir la sous-région de la spirale des violences commencée en 2012 dans le nord du Mali.

En janvier, le sommet de Pau (France) avait été organisé sous la pression d’une série de revers des armées de la région face aux djihadistes, de la mort de treize soldats français en opération et de remises en question de l’intervention française. Les chefs d’Etat du G5 Sahel (Mauritanie, Mali, Burkina Faso, Niger, Tchad) et l’allié français s’étaient entendus pour resserrer les rangs. Ils avaient décidé de concentrer leur action contre l’organisation Etat islamique dans la «zone des trois frontières» (Mali, Burkina, Niger) sous un commandement conjoint de la force française Barkhane et de la Force antidjihadiste du G5 Sahel, se donnant rendez-vous pour un nouvel état des lieux à Nouakchott.

Les six mêmes présidents sont annoncés présents physiquement mardi dans la capitale mauritanienne, leur premier déplacement officiel à l’étranger pour les Sahéliens, le premier hors d’Europe pour le Français Emmanuel Macron depuis le début de la pandémie de coronavirus. Les six hommes et des représentants d’organisations internationales (Union africaine, Francophonie, Onu, Union européenne) s’entretiendront à huis clos. Motif de satisfaction pour la France, qui cherche depuis des mois à impliquer ses partenaires européens: la réunion sera ensuite élargie aux chefs de gouvernement allemand, espagnol et italien, par visioconférence pour la plupart. La progression rapide du Covid-19 en Mauritanie, l’arrivée de délégations en provenance de différents pays alors que les frontières aériennes sont fermées, les exigences de la distanciation ont confronté les autorités à un casse-tête logistique.

«Période de consolidation»

Au cours des six mois écoulés, la France a augmenté les effectifs de Barkhane de 500 militaires pour les porter à 5.100. Elle et ses partenaires ont multiplié les offensives dans la zone des trois frontières, revendiquant la «neutralisation» de centaines de djihadistes. A Nouakchott, il s’agira selon l’Elysée d’ouvrir une «période de consolidation» dans cette région. Autre succès enregistré: dans le nord du Mali, où les forces spéciales françaises, aiguillées par un drone américain, ont tué le chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), l’Algérien Abdelmalek Droukdal. «On a inversé le principe d’incertitude. C’est nous qui sommes imprévisibles pour les groupes terroristes», se félicitait juste après l’opération un haut gradé français.

D’autres relativisent ces succès: à l’Onu début juin, les Etats-unis s’inquiétaient d’une «incapacité des signataires (de l’accord de paix de 2015 au Mali, NDLR) à faire des progrès significatifs» qui «perpétue l’aggravation de la situation sécuritaire au Sahel». «Le nombre d’attaques dans la région de l’Ouest sahélien a augmenté de 250 pour cent depuis 2018. Les pays partenaires restent déterminés contre le terrorisme, mais n’ont pas les moyens de contenir ni réduire la menace de façon soutenue», estime le département d’État américain dans un rapport récemment publié.

Dans le centre du Mali, les affrontements locaux sont «largement passés inaperçus ces derniers mois», note Ibrahim Maïga, chercheur à l’Institut d’études de sécurité (ISS) à Bamako. Les groupes djihadistes étendent leur emprise au Burkina, qui s’enfonce dangereusement. Au Burkina, au Mali, au Niger, les accusations d’exactions contre les civils se sont aussi multipliées depuis le sommet de Pau contre les armées nationales.

La communauté internationale suit aussi avec préoccupation les évolutions politiques, alors que 2020 est une échéance électorale dans les trois pays: législatives en mars/avril au Mali, et surtout présidentielle au Burkina et au Niger à la fin de l’année. Au Burkina, des zones entières menacent d’être privées du scrutin présidentiel, qui risque donc d’être contesté. Quant au Mali, son président est confronté à une importante contestation intérieure dont l’issue pour l’instant imprévisible inquiète ses voisins ouest-africains et ses alliés.

Par Le Figaro avec AFP

Les chefs d’État du G5 Sahel en sommet extraordinaire à Niamey après la tuerie d’Inates

décembre 14, 2019

Les chefs d'État du G5 Sahel, lors de la conférence du 6 février 2018 à Niamey

Les chefs d’État du G5 Sahel, lors de la conférence du 6 février 2018 à Niamey © DR/Présidence Niger

 

Les présidents du G5 Sahel vont se réunir dimanche pour un sommet extraordinaire à Niamey, pour se concerter après la tuerie d’Inates.

« Hier notre voisin le Niger enterrait 71 de ses soldats tombés sous les balles de ceux qui veulent installer le chaos. Notre solidarité ne fera pas défaut au Niger, demain avec mes frères du G5 Sahel, nous irons à Niamey et nous allons nous concerter », a déclaré Ibrahim Boubacar Keïta en ouverture d’un forum de dialogue politique à Bamako.

Cette réunion des chefs d’État du G5 Sahel – Mali, Burkina Faso, Niger, Mauritanie et Tchad – , se tiendra dimanche à Niamey « pour discuter des problèmes de sécurité » dans la région, a confirmé samedi la présidence nigérienne.

Le président tchadien Idriss Déby Itno participera à la réunion, a assuré un porte-parole de la présidence tchadienne.

Le Burkina Faso, qui assure la présidence tournante du G5 Sahel, n’a pour l’heure pas communiqué au sujet de cette réunion.

Réagir suite au drame d’Inates

Le président nigérien a décrété un deuil national de trois jours, de vendredi à dimanche, pour rendre hommage à ses 71 soldats tués mardi dans l’attaque du camp militaire d’Inates, dans l’ouest du pays. Cette attaque, la pire de l’histoire de ce pays, a été revendiquée par le groupe État islamique.

L’assaut contre le camp d’Inates a été mené par « plusieurs centaines » de combattants « lourdement armés » selon le ministère de la Défense nigérien, qui a évoqué des combats d’une « rare violence ».

Le Niger a rendu hommage vendredi à ses soldats tués, lors d’une cérémonie solennelle de levée des corps et avec des prières dans les mosquées. « J’ai décidé de venir pour témoigner de la reconnaissance de la patrie inconsolable mais nullement vaincue à ces hommes (…), nos héros, nos martyrs », a déclaré le président Mahamadou Issoufou sur le tarmac de la base aérienne 101 de Niamey, devant les sacs mortuaires recouverts du drapeau du Niger, en présence des familles des victimes.

« Votre mort est glorieuse », a continué le président nigérien. « Vous avez consenti le sacrifice de vos vies pour protéger le Niger de la barbarie de ceux qui tels des vampires n’aspirent qu’à s’abreuver de sang, de ceux qui détruisent non seulement des vies mais notre religion ». « Jamais l’islam n’a connu d’arme de destruction aussi massive et aussi redoutable que le terrorisme. L’islam se détruit de l’intérieur au nom de l’islam », a-t-il poursuivi.

« Renforcer nos alliances »

Alors que les opinions publiques des pays du Sahel contestent depuis plusieurs mois la présence militaire française dans la région, Mahamadou Issoufou a promis « de renforcer encore plus nos alliances et la coordination de nos forces pour lutter ensemble contre les ennemis de la liberté, contre l’ignorance et l’obscurantisme ».

Le chef de l’État a décoré de la Croix de la vaillance chacun des soldats, qui seront enterrés au « Carré des Martyrs », sur la base.

En dépit du renforcement des armées locales, de la constitution d’une force militaire internationale du G5 Sahel, et de la présence de 4 500 militaires français de la force antiterroriste Barkhane ainsi que de militaires américains, la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader dans tout le Sahel.

Le Mali a ainsi récemment été frappé dernièrement par une série d’assauts sanglants : plus de 140 soldats ont été tués, cet automne provoquant un véritable traumatisme dans ce pays.

Le Burkina avait perdu 24 militaires en août, dans un assaut contre la base de Koutougou, également près de la frontière malienne.

Les chefs d’État du G5 Sahel avaient déjà prévu de se concerter avant de se rendre au sommet de Pau, en France, organisé à l’initiative du président français Emmanuel Macron, mais qui a depuis reporté à janvier, à la suite de l’attaque d’Inates.

L’exigence de « clarté » d’Emmanuel Macron

Le président français a déclaré vouloir « reclarifier le cadre et les conditions politiques » de l’intervention militaire française dans la région à l’occasion de ce sommet de Pau.

Il a affirmé par ailleurs vouloir davantage de « clarté » de la part de ses homologues sahéliens au sujet de la présence française, qui suscite une contestation grandissante parmi les populations du Burkina Faso, du Mali et du Niger.

Par Jeuneafrique.com avec AFP

Attentat-suicide contre le QG de la force du G5 Sahel: trois morts

juin 29, 2018

Attaque suicide à la voiture piégée contre le QG de la force G5 Sahel au Mali, Sévaré, 29 juin 2018 / © AFP / STRINGER

Un attentat-suicide, revendiqué par un groupe jihadiste, a frappé vendredi le quartier général de la force antijihadiste du G5 Sahel à Sévaré, dans le centre du Mali, faisant trois morts, à trois jours d’une rencontre entre les dirigeants de cette force et Emmanuel Macron.

Deux des auteurs de cette attaque sont également morts, dont un kamikaze à bord d’une voiture piégée.

Le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, principale alliance jihadiste du Sahel, liée à Al-Qaïda, a revendiqué l’attentat dans un appel téléphonique d’un de ses porte-parole à l’agence privée mauritanienne Al-Akhbar, connue pour recevoir et diffuser régulièrement des communiqués de cette mouvance.

Il s’agit de la première attaque contre le quartier général de la force conjointe, lancée en 2017 par le G5 Sahel, organisation régionale regroupant le Mali, le Burkina Faso, le Niger, la Mauritanie et le Tchad.

Elle intervient à trois jours d’une rencontre à Nouakchott, en marge du sommet de l’Union africaine dans la capitale mauritanienne, entre le président français Emmanuel Macron, qui soutient cette initiative, et ses homologues du G5 Sahel.

Le dernier bilan s’élevait à deux militaires de cette force et un civil tués, selon les services du chef de l’Etat nigérien Mahamadou Issoufou, président en exercice du G5 Sahel, et le gouverneur de Mopti, chef-lieu de la région, le général Sidi Alassane Touré.

Le gouvernement malien a précisé dans un communiqué que les deux soldats tués appartenaient à son armée.

« Nous avons arrêté quatre suspects », a déclaré le gouverneur à l’AFP, ajoutant que les opérations de ratissage se poursuivraient jusqu’à l’aube.

Les assaillants étaient au nombre de six et parlaient en bambara et en peul, a affirmé dans la soirée une source au sein de la force du G5 Sahel.

Selon le porte-parole du groupe dirigé par le chef islamiste touareg malien Iyad Ag Ghaly, cité par l’agence, les assaillants ont utilisé une voiture piégée et des « infiltrés » pour perpétrer l’attentat.

Tout le mur d’entrée a été soufflé par la déflagration, qui a projeté le véhicule à l’intérieur de l’enceinte, selon des témoins et les images diffusées après l’attaque.

Les bâtiments de couleur jaune et rose du poste de commandement de la force conjointe, opérationnel depuis octobre 2017, abritent des officiers de liaison des cinq Etats membres.

– ‘Conditions de sécurité précaires’ –

L’entrée du quartier général de la force du G5 Sahel à Sévaré photographiée le 30 mai 2018. / © AFP/Archives / SEBASTIEN RIEUSSEC

Dans un rapport sur la force conjointe publié en mai, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, qui a visité le quartier général de Sévaré, il y a un mois, soulignait les vulnérabilités de plusieurs de ses installations au Mali, mentionnant la nécessité d’un « renforcement de son quartier général à Sévaré ».

« Les conditions précaires dans ces sites et aux alentours représentent une lourde menace pour la sécurité, et retardent le déploiement du reste des contingents », selon le rapport.

« Il y a eu une très forte détonation », suivie d’échanges de tirs d’armes automatiques, ont indiqué à l’AFP des habitants, dont une vendeuse d’oranges, Haoussa Haidara.

Pendant l’attaque, nombre d’habitants de Sévaré étaient terrés dans leurs maisons, a témoigné l’un d’entre eux, Bouba Bathily, un commerçant.

« Solidarité avec nos partenaires africains avec qui nous poursuivrons sans relâche la lutte contre le terrorisme », a réagi la ministre française des Armées, Florence Parly.

Le président nigérien a pour sa part dénoncé une attaque visant « l’un des instruments essentiels pour la stabilisation de notre sous-région ».

La France, qui conduit au Sahel l’opération Barkhane de lutte contre les jihadistes, soutient la force du G5 Sahel, y voyant un possible modèle de prise en main par les Etats africains de leur propre sécurité.

Mais sa mise en oeuvre est marquée par des problèmes de financement, malgré des promesses de quelque 420 millions d’euros, et des accusations de violations des droits de l’homme.

La Mission de l’ONU au Mali (Minusma) a annoncé le 26 juin qu’une enquête de sa division des droits de l’homme concluait à l’exécution sommaire de douze civils par le bataillon malien de cette force à Boulkessy » (centre).

Il ne s’agit pas de la première attaque de ce type à Sévaré. Le 7 août 2015, une attaque contre un hôtel de cette localité avait fait 13 morts, dont quatre étrangers –deux Ukrainiens, un Népalais et un Sud-Africain–, employés par des sous-traitants de la Minusma.

Malgré l’accord de paix au Mali signé en mai-juin 2015, les violences jihadistes ont persisté et se sont propagées du nord vers le centre et le sud du pays, puis au Burkina Faso et au Niger voisins, se mêlant souvent à des tensions ou des conflits intercommunautaires.

Romandie.com avec(©AFP / 30 juin 2018 01h46)

Burkina Faso: une trentaine de morts dans des attaques coordonnées à Ouagadougou

mars 2, 2018

Un épais nuage de fumée noire pendant des attaques armées dans le centre de Ouagadougou, le 2 mars 2018 au Burkina / © AFP / Ahmed OUOBA

Une trentaine de personnes ont été tuées vendredi dans des attaques coordonnées associant voiture piégée et tirs nourris qui ont visé simultanément l’état-major des forces armées du Burkina Faso et l’ambassade de France, à Ouagadougou.

L’opération menée dans la matinée par au moins deux groupes d’hommes armés dans le centre-ville n’avait pas encore été revendiquée en début de soirée, mais le Burkina Faso est depuis 2015 la cible d’attaques jihadistes, qui ont déjà frappé sa capitale, sans jamais toutefois atteindre un tel niveau d’organisation.

« Notre pays a été de nouveau la cible ce vendredi de forces obscurantistes », a dénoncé vendredi soir le président burkinabè Roch Marc Christian Kaboré dans un communiqué.

Plus tôt dans la journée, son gouvernement avait évoqué une « attaque terroriste perpétrée (…) par des hommes lourdement armés non identifiés ».

Huit membres des forces de l’ordre ont été tués, et plus de 80 blessés, selon un bilan dans la soirée du ministre burkinabè de la Sécurité Clément Sawadogo, qui a précisé que huit assaillants avaient été abattus.

Mais selon plusieurs sources sécuritaires interrogées par l’AFP, au moins 28 personnes ont été tuées dans l’attaque contre l’état-major. Aucun Français n’a été tué ou blessé dans l’attaque contre l’ambassade de France, a-t-on appris de source diplomatique française.

Le président français Emmanuel Macron a réaffirmé « la détermination et le plein engagement de la France, aux côtés de ses partenaires du G5 Sahel, dans la lutte contre les mouvements terroristes ».

Le président du Niger et président en exercice de la force régionale antijihadiste G5-Sahel, Mahamadou Issoufou, lui a fait écho en assurant que les attaques « ne feront que renforcer la détermination du G5-Sahel et de ses alliés dans la lutte contre le terrorisme ».

« Plus que jamais l’Afrique et la communauté internationale doivent se mobiliser pour faire front commun contre cette barbarie qu’il faut définitivement neutraliser », a renchéri le président guinéen Alpha Condé dans un communiqué.

Le gouvernement Ivoirien a adressé « au peuple frère du Burkina Faso toute sa solidarité et sa compassion », selon un communiqué de son ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, Sidiki Diakite.

– Première voiture piégée –

« Aux environs de 10h, des assaillants ont commencé à tirer sur l’ambassade de France et presqu’au même moment un autre groupe, de manière coordonnée s’attaquait à l’état-major général des armées », a détaillé lors d’un point de presse le ministre de la Sécurité.

Une voiture piégée a ensuite explosé près de l’état-major burkinabè, un mode opératoire inédit au Burkina. « Les assaillants ont fait usage d’un véhicule bourré d’explosifs dont la charge était énorme », a souligné Clément Sawadogo.

Des photos postées par des habitants de la capitale sur Twitter montraient d’épaisses colonnes de fumée noire s’élevant de plusieurs bâtiments, dont celui de l’état-major.

La situation n’a été maîtrisée que vers 15h, selon les autorités burkinabè, qui ont laissé entendre que le bilan aurait pu être beaucoup plus lourd: une réunion entre le chef d’état-major et des officiers à propos de la force antijihadiste G5 Sahel, qui devait se tenir dans une salle, a été déplacée.

« La salle initialement désignée (…), qui était peut-être ciblée, a été littéralement détruite par l’explosion », selon Clément Sawadogo.

A environ un kilomètre de là, cinq hommes armés sont sortis d’une voiture et ont ouvert le feu sur des passants avant de se diriger vers l’ambassade de France où ils échangé des coups de feux avec les gendarmes et policiers français qui gardaient l’ambassade, selon des témoins.

Ils ont été « neutralisés », selon les autorités bukinabè.

« Les forces françaises au Burkina sont intervenues en soutien à l’action de l’armée burkinabé, elles n’ont pas pris part directement à l’action », a affirmé à l’AFP le porte-parole de l’état-major de l’armée française, le colonel Patrick Steiger. La France dispose de forces spéciales sur une base militaire à Ouagadougou.

Le parquet de Paris a de son côté ouvert une enquête pour tentative d’assassinats terroriste.

– ‘Cibles dures, symboles forts’ –

L’un de témoins interrogé par l’AFP a raconté avoir vu les assaillants armés de fusils d’assaut Kalachnikov qui, « ont commencé à ouvrir le feu sur les gendarmes qui étaient dans la guérite » devant l’ambassade. Ils étaient « habillés en civil, même pas cagoulés, à visage découvert ».

A l’inverse, le commando qui a attaqué l’état-major portait l’uniforme de l’armée de terre bukinabè, selon une source sécuritaire.

Les établissements scolaires français et l’Institut français de Ouagadougou seront fermés jusqu’à mercredi inclus.

« Le mode opératoire des attaques évolue crescendo. Après des cibles molles, comme des hôtels et restaurants, cette attaque a visé des cibles dures, des symboles forts », a jugé un consultant burkinabè en sécurité, Paul Koalaga.

La capitale du Burkina a été ces dernières années à plusieurs reprises la cible d’attaques jihadistes visant des cibles fréquentées par les Occidentaux.

Le 13 août 2017, deux assaillants avaient ouvert le feu sur un café-restaurant, le Aziz Istanbul, situé sur la principale avenue de la capitale, faisant 19 morts et 21 blessés. L’attaque n’avait pas été revendiquée.

Le 15 janvier 2016, trente personnes, dont six Canadiens et cinq Européens, avaient été tuées lors d’un raid contre l’hôtel le Splendid et le restaurant Cappuccino dans le centre de Ouagadougou. L’attaque avait été revendiquée par le groupe jihadiste Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Le nord du Burkina Faso, frontalier du Mali, est aussi le théâtre d’attaques jihadistes depuis 2015, qui ont fait 133 morts, selon un bilan officiel.

Romandie.com avec(©AFP / 02 mars 2018 23h20)                                           

Au Mali, Macron promet une aide financière et logistique aux pays du G5 Sahel

juillet 2, 2017

Le président français se trouve à Bamako pour le lancement d’une force régionale contre le terrorisme.

Les chefs d’Etat du Burkina Faso, de Mauritanie, de France, du Mali, du Tchad et du Niger au sommet consacré au lancement du « G5 Sahel » à Bamako le 2 juillet. Crédits : Baba Ahmed / AP

Invité d’honneur à la réunion du « G5 Sahel » à Bamako, Emmanuel Macron s’est engagé dimanche 2 juillet à apporter une aide financière et logistique à ses hôtes, les chefs d’Etat de la Mauritanie, du Niger, du Mali, du Burkina Faso et du Tchad réunis pour lutter conjointement contre les groupes terroristes qui les frappent.

« Sur le volet militaire, c’est un effort équivalent à plus de 8 millions d’euros que nous consacrons d’ici à la fin de l’année » à ce projet, qualifié d’« alliance pour le Sahel », a déclaré le président français, saluant « une dynamique, un mouvement de fond que la France est fière d’accompagner ». La France apportera 70 véhicules tactiques et un appui opérationnel, a-t-il précisé.

Il a annoncé avoir « bon espoir que le 13 juillet [lors du Conseil franco-allemand à Paris] avec la chancelière allemande [Angela Merkel], nous puissions annoncer des engagements communs autour de cette alliance ».

Budget de 423 millions d’euros

Emmanuel Macron a exhorté les cinq pays du Sahel à démontrer l’efficacité de leur initiative face aux djihadistes. « Les résultats doivent être au rendez-vous pour convaincre nos partenaires », leur a-t-il lancé, leur demandant aussi « dans un esprit de partenariat et d’exigence réciproque » de mener « des réformes institutionnelles et des efforts de gouvernance, appelés par vos populations ».

Déployée dans un premier temps aux confins du Mali, du Burkina Faso et du Niger, la force du « G5 Sahel » s’ajoutera à l’opération française « Barkhane » qui traque les djihadistes dans le Sahel et à la Mission de l’ONU au Mali (Minusma).

L’idée d’une force régionale, soutenue par Paris, avait été relancée le 6 février lors d’un sommet à Bamako. Elle doit démarrer avec environ 5 000 hommes fournis par les cinq pays.

L’Union européenne (UE) a déjà promis 50 millions d’euros. Les dirigeants du G5 Sahel sont convenus d’un budget de 423 millions d’euros au total pour cette force conjointe régionale, a annoncé dimanche le président malien Ibrahim Boubacar Keïta. « Chacun de nos Etats va faire l’effort de 10 millions d’euros », a-t-il souligné lors d’une conférence de presse conjointe avec M. Macron.

Lemonde.fr avec AFP

Le Tchad menace de retirer ses troupes des opérations de la Minusma et du G5 Sahel

juin 25, 2017

Le président tchadien Idriss Deby Itno au palais présidentiel de N’Djamena le 20 avril 2016. © Andrew Harnik/AP/SIPA

Le Tchad « sera dans l’obligation de se retirer » des opérations militaires en Afrique « si rien n’est fait » pour aider financièrement le pays qui traverse une sévère crise économique et sociale, a assuré dimanche le président tchadien Idriss Déby Itno.

« Nous n’avons pas du tout été soutenu sur le plan financier, économique. Si rien n’est fait, si ça continue, le Tchad sera dans l’obligation de se retirer » des opérations extérieures sur le continent, a expliqué le président dans un entretien à RFI, TV5 Monde, et le quotidien Le Monde.

« Nous ne pouvons pas continuer à être partout »

Au Mali, le Tchad forme le troisième contingent le plus important de la Mission des Nations unies au Mali (Minusma), avec 1.390 hommes. Par ailleurs, 2.000 soldats tchadiens sont engagés dans la Force multinationale mixte, créée en 2015 conjointement par le Niger, le Nigeria, le Tchad et le Cameroun, pour combattre le groupe islamiste nigérian Boko Haram.

« Nous ne pouvons pas continuer à être partout, au Niger, au Cameroun, au Mali. Tout cela coûte excessivement cher », a-t-il continué.

Concernant la formation de la force conjointe du G5 Sahel, le président tchadien a exprimé sa réticence quant à une participation tchadienne, arguant ne pas pouvoir « avoir 1.400 hommes au Mali (…) et dans le même temps avoir 2.000 soldats dans le G5 Sahel ».

« On ne peut pas faire les deux à la fois, être dans le G5 Sahel et en même temps dans une autre mission sur le même théâtre », a expliqué le chef de l’Etat, au pouvoir depuis 1990.

« Nous sommes arrivés au bout de nos limites »

En février à Bamako, les chefs d’Etat du G5 Sahel (Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Niger, Tchad), avaient annoncé la création d’une force militaire conjointe visant à enrayer l’expansion des groupes jihadistes dans la région.

Une résolution saluant le déploiement de cette force a été adoptée mercredi au Conseil de Sécurité des Nations Unies.

« Je suis absolument certain que les Tchadiens sont déçus. Ils estiment que le Tchad en a trop fait, qu’il doit se retirer. Nous sommes arrivés au bout de nos limites », a indiqué M. Déby.

« L’année 2018 va être une année déterminante. Fin 2017, début 2018, si cette situation devait perdurer, le Tchad ne serait plus en mesure de garder autant de soldats à l’extérieur de son territoire », a-t-il assuré.

Le Tchad est depuis plusieurs années en proie à une sévère crise économique et sociale, aggravée par la faiblesse des cours du pétrole.

Jeuneafrique.com avec AFP