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Zelensky en tournée diplomatique internationale au sommet du G7, au Japon

mai 20, 2023
Une chaleureuse accolade entre Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky.

Le président ukrainien Volodymyr Zelensky et le président français Emmanuel Macron au sommet du G7, à Hiroshima Photo: Reuters/Ukrainian Presidential Press Service

Dans la ville japonaise d’Hiroshima, détruite par une bombe atomique américaine en 1945, le président ukrainien a enchaîné samedi les rencontres non seulement avec ses principaux alliés mais aussi avec les dirigeants de grandes puissances émergentes non alignées comme l’Inde.

La visite surprise de Volodymyr Zelensky au Japon est le plus lointain déplacement du président ukrainien depuis l’invasion russe de son pays, il y a 15 mois.

Dès son arrivée à Hiroshima à bord d’un avion de la République française, il a multiplié les réunions bilatérales : avec le premier ministre britannique Rishi Sunak, la cheffe du gouvernement italien Giorgia Meloni, le premier ministre indien Narendra Modi, le chancelier allemand Olaf Scholz…

La rencontre avec le premier ministre indien Narendra Modi est la première entre ces deux dirigeants depuis l’invasion russe de l’Ukraine, que l’Inde a toujours refusé de condamner.

M. Modi a assuré à M. Zelensky que son pays ferait tout son possible pour régler le conflit russo-ukrainien et qu’il comprenait parfaitement sa souffrance et celle de son peuple.

Narendra Modi et Volodymyr Zelensky se serrent la main.

Le premier ministre indien Narendra Modi a serré la main du président ukrainien Volodymyr Zelensky à l’occasion de la réunion du G7 à Hiroshima, au Japon. Photo: Reuters/Ukrainian Presidential Press Service

Rencontre attendue avec Joe Biden

Un haut responsable de la présidence américaine a précisé samedi que la réunion bilatérale avec Joe Biden était prévue dimanche un peu après 14 h.

Le président américain va continuer à rappeler le soutien ferme et déterminé des États-Unis envers l’Ukraine, selon ce responsable qui s’est exprimé sous le couvert de l’anonymat.

M. Biden est impatient d’avoir l’occasion de reparler avec M. Zelensky en tête-à-tête, avait déclaré samedi son conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan.

Le conseiller a également assuré que la doctrine américaine n’avait pas changéNotre approche sur la livraison d’armes, de matériel et d’entraînement aux Ukrainiens a suivi les exigences du conflit, a-t-il expliqué.

Rishi Sunak et le président ukrainien Volodymyr Zelensky, souriants.

Le premier ministre du Royaume-Uni, Rishi Sunak, s’est dit prêt à travailler avec ses alliés pour « apporter à l’Ukraine la capacité aérienne de combat dont elle a besoin ». Photo : Getty Images/AFP/Stefan Rousseau

Volodymyr Zelensky est arrivé au G7 en partant de l’Arabie saoudite, où il a plaidé vendredi la cause de l’Ukraine au sommet de la Ligue arabe devant certains pays qui, selon lui, ferment les yeux sur ce conflit.

Peu après son arrivée à Hiroshima, samedi après-midi, Zelensky avait écrit sur Twitter que le G7 allait permettre d’importantes discussions avec les partenaires et les amis de l’Ukraine et qu’on se rapprochera[it] de la paix aujourd’hui.

La veille, il avait décroché le feu vert du président américain Joe Biden à une formation future des soldats ukrainiens pour les avions de combat américains F-16 qu’il réclame de longue date.

Et depuis vendredi, les dirigeants des pays membres du G7 – le Canada, les États-Unis, la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie et le Japon – discutent des meilleurs moyens pour accentuer la pression sur la Russie, enlisée dans une guerre contre l’Ukraine depuis février 2022.

Appel du pied à la Chine

Les membres du G7 ont publié en parallèle un communiqué qui définit une stratégie commune dans leurs relations futures avec Pékin.

Nous appelons la Chine à faire pression sur la Russie pour qu’elle mette fin à son agression militaire et retire immédiatement, complètement et inconditionnellement ses troupes d’Ukraine, indique ce document.

Nous encourageons la Chine à soutenir une paix complète, juste et durable basée sur l’intégrité territoriale ainsi que sur les principes et objectifs de la Charte des Nations unies, y compris dans le cadre de discussions directes avec l’Ukraine, y lit-on encore.

Mise en garde de la Russie

Pendant ce temps, la Russie a mis en garde les pays occidentaux. Ceux-ci courent des risques colossaux s’ils fournissent des avions de combat F-16 à l’Ukraine, a déclaré le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Alexandre Grouchko, cité samedi par l’agence de presse TASS.

Nous constatons que les pays occidentaux continuent d’adhérer au scénario de l’escalade. Cela implique des risques colossaux pour eux-mêmes, a déclaré Alexandre Grouchko.

Quoi qu’il en soit, nous en tiendrons compte dans tous nos plans et nous disposons de tous les moyens nécessaires pour atteindre les objectifs que nous nous sommes fixés, a-t-il ajouté.

Par Radio-Canada avec les informations de Agence France-Presse, CBC et Reuters

Le G7 dénonce le comportement de la Corée du Nord après un nouveau tir de missile

février 18, 2023
Un défilé militaire en Corée du Nord.

Un missile balistique intercontinental aurait été lancé par la Corée du Nord dans la Zone économique exclusive japonaise. (Photo d’archives) Photo : Reuters/Images de la Télévision Officielle Nord-Coréenne

Les pays du G7 ont dénoncé samedi le « comportement irresponsable » de la Corée du Nord. Ce pays a en effet tiré un missile balistique intercontinental qui serait tombé dans la Zone économique exclusive japonaise, selon Tokyo, quelques jours avant un exercice militaire de simulation conjoint entre Washington et Séoul.

Pyongyang a tiré un missile balistique de classe ICBM [missile balistique intercontinental] en direction de l’est. Il a volé pendant approximativement 66 minutes et a parcouru une distance d’environ 900 km, a déclaré le porte-parole du gouvernement nippon, Hirokazu Matsuno, aux journalistes.

Le temps de vol est similaire à celui de l’ICBM Hwasong-17 que Pyongyang avait testé en novembre dernier, selon le site spécialisé sud-coréen NK News.

Menace pour la paix et la sécurité

Ce nouveau tir de missile pourrait être un deuxième test du Hwasong-17, mais il pourrait aussi être un test de l’ICBM à combustible solide que Pyongyang est en train de mettre au point et qui, pour l’instant, n’a jamais été vu, a expliqué à l’AFP Joseph Dempsey, chercheur à l’Institut international des études stratégiques.

Cette action a été fermement condamnée samedi par la Maison-Blanche et par les pays du G7.

Ce tir aggrave inutilement les tensions et risque de déstabiliser la sécurité de la région, a fait valoir la porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche, Adrienne Watson.

« Il constitue une violation flagrante de multiples résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU. »— Une citation de  Adrienne Watson, porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche

À l’issue d’une rencontre lors de la conférence annuelle sur la sécurité à Munich, les ministres des Affaires étrangères des pays du G7 ont pour leur part déclaré que le comportement irresponsable de la Corée du Nord exige une réponse unifiée de la communauté internationale, y compris de nouvelles mesures importantes prises par le Conseil de sécurité des Nations unies.

Les pays du G7 (États-Unis, Allemagne, Japon, France, Italie, Grande-Bretagne et Canada) condamnent avec la plus grande fermeté ce tir qui constitue une violation flagrante des résolutions du Conseil de sécurité […] et qui menace la paix et la sécurité régionales et internationales.

Pyongyang prépare son arsenal

La Corée du Nord tente depuis longtemps de mettre au point un ICBM à combustible solide. Ces missiles sont en effet plus faciles à stocker et à transporter, font preuve d’une meilleure stabilité et sont plus rapides à préparer pour un lancement, ce qui rend plus difficile leur détection ainsi que leur destruction préventive par les forces américaines.

Le ministre japonais de la Défense, Yasukazu Hamada, a indiqué de son côté que le missile semblait avoir une capacité de vol de 14 000 km, ce qui lui permettrait d’atteindre la partie continentale des États-Unis.

L’armée sud-coréenne avait auparavant annoncé ce tir de missile et affirmé que le pays maintenait un état de préparation complet tout en coopérant étroitement avec les États-Unis et en renforçant sa surveillance et sa vigilance.

Ce lancement est une nouvelle escalade dans les efforts de la Corée du Nord pour perfectionner ses capacités de frappes à longue portée, a déclaré à l’AFP Chun In-bum, général sud-coréen à la retraite. Le message de la Corée du Nord est clair : « Nous progressons régulièrement vers notre but de perfectionner des armes nucléaires à longue portée. »

Exercices militaires sur fond de menaces

Les tensions militaires se sont accrues sur la péninsule coréenne en 2022, année lors de laquelle Pyongyang a qualifié d’irréversible son statut de puissance nucléaire et mené une série record d’essais d’armements, notamment d’ICBM.

En réponse à son voisin du Nord, Séoul a mené des manœuvres militaires conjointes avec les États-Unis, son allié clé en matière de sécurité, moyen pour lui de convaincre l’opinion publique sud-coréenne de l’engagement américain à dissuader Pyongyang de toute attaque.

Le tir de samedi, le premier depuis sept semaines, survient au moment où les deux alliés s’apprêtent à mener un exercice de simulation, qui doit avoir lieu la semaine prochaine à Washington, afin de discuter des mesures à prendre en cas d’utilisation de l’arme nucléaire par Pyongyang.

Joe Biden lors d'un discours.

Le président américain Joe Biden s’apprête à mener un exercice de simulation conjoint avec le gouvernement sud-coréen pour dissuader Pyongyang de toute attaque. (Photo d’archives) Photo: AFP via Getty Images/Saul Loeb

La Corée du Nord a menacé vendredi de réagir avec une force sans précédent aux manœuvres américano-sud-coréennes à venir, y voyant les préparatifs d’un conflit armé.

Pour An Chan-il, chercheur à la tête de l’Institut mondial pour les études nord-coréennes, ce dernier tir indique que le dirigeant de Pyongyang, Kim Jong-un, a finalement dégainé son épée.

Le président sud-coréen Yoon Suk-yeol, qui a pris ses fonctions en mai 2022 en promettant de se montrer ferme vis-à-vis de Pyongyang, a considérablement intensifié la tenue d’exercices militaires avec les États-Unis.

Séoul a qualifié Pyongyang d’ennemi dans un document de défense jeudi, un terme qu’elle a utilisé pour la première fois en six ans, ce qui signale un nouveau durcissement de sa position envers la Corée du Nord.

Au cours des essais d’armements menés par Pyongyang l’an dernier, un missile a atterri au sud de la ligne qui sert de fait de frontière maritime près des eaux territoriales sud-coréennes pour la première fois depuis la fin de la guerre de Corée, en 1953.

Avec Radio-Canada parAgence France-Presse

Les grands argentiers du G7 au chevet de l’Ukraine

mai 18, 2022
Les grands argentiers du G7 au chevet de l'Ukraine
Les grands argentiers du G7 au chevet de l’Ukraine© AFP/Ina Fassbender

Maintenir à flot les finances de l’Ukraine, contrer la hausse des prix alimentaires, soutenir les pays vulnérables: les grands argentiers du G7 n’auront pas assez de leur réunion en Allemagne pour s’atteler à l’ensemble des répercussions économiques de la guerre lancée par Moscou.

La première urgence de ce rendez-vous, jeudi et vendredi, des ministres des Finances des sept puissances industrielles (Etats-UnisJaponCanada, France, Italie, Royaume-Uni, Allemagne) est de boucler un nouveau tour de table pour couvrir le budget ukrainien du trimestre en cours.

Pour faire tourner l’économie du pays, Kiev évalue ses besoins à 5 milliards de dollars par mois.

« Nous demandons un soutien financier élevé, mais le prix est également élevé. C’est pour nous un moyen de survivre », avait récemment expliqué à l’AFP le ministre ukrainien des Finances Serguiï Martchenko.

Sur la colossale rallonge de 40 milliards de dollars pour l’Ukraine mise sur les rails la semaine dernière par le président américain Joe Biden, quelque 7,5 milliards devraient à court terme abonder le budget ukrainien, selon des sources ministérielles du G7

« Je demanderai à mes homologues de se joindre à nous pour accroître leur soutien financier à l’Ukraine. L’Ukraine a (…) besoin de notre aide et ils en ont besoin maintenant », a martelé la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, à son arrivée à Königswinter, banlieue verdoyante de Bonn (ouest) où se tient la réunion.

Mercredi, la Commission européenne a de son côté proposé une « nouvelle assistance macrofinancière » à l’Ukraine pour cette année d’un montant « allant jusqu’à 9 milliards d’euros ».

Faire payer la Russie ?

La proportion de prêts et d’aides directes dans ce nouveau paquet de soutien sera au menu des discussions du G7.

Il s’agit d’assurer la solvabilité de l’Ukraine « pour les prochains jours, les prochaines semaines », a commenté le ministre allemand des Finances, Christian Lindner, à la veille des principales réunions.

« (…) Nous avons tous la responsabilité d’apporter une contribution visible », a ajouté le ministre dont le pays préside le G7 cette année.

Alors que la guerre continue de ravager une large partie du territoire ukrainien, des réflexions sont déjà en cours sur l’aide à la reconstruction du pays.

Les discussions « ne font que commencer », a souligné Mme Yellen à Königswinter, mais des pistes de financement sont évoquées comme celle d’utiliser des actifs russes gelés dans le cadre des sanctions occidentales.

Si l’Allemagne juge cette hypothèse « politiquement concevable », elle souligne, à l’instar de la France, que les obstacles juridiques sont nombreux.

« Il faut bien regarder les contraintes qui s’imposent à nous », souligne-t-on au ministère français des Finances.

« Nous devons respecter l’État de droit, même si nous avons affaire à des oligarques russes », observe le ministre allemand.

La guerre lancée par la Russie devrait provoquer une contraction massive de l’économie ukrainienne, évaluée à 30 % par la Banque européenne pour la reconstruction et le développement (Berd), et même 45 % par la Banque mondiale.

Créancier chinois

A des degrés divers, toute l’économie mondiale est affectée par cette offensive et les sanctions contre Moscou qui ont en découlé.

Sur fond d’inflation aggravée et de menace de crise alimentaire dans certains pays, le FMI a ramené sa prévision de croissance mondiale à 3,6 % cette année, contre 4,4 % projetés en janvier. Et un enlisement de la guerre en Ukraine ainsi que de nouvelles sanctions dégraderaient davantage les perspectives mondiales.

« Nous assistons à de graves conséquences économiques, en particulier pour les pays à faible revenu, en raison de la hausse des taux d’intérêt et de la hausse des prix mondiaux des produits agricoles. Nous devrons travailler ensemble sur la manière dont nous pouvons stabiliser l’économie mondiale », a exhorté le ministre allemand des Finances.

Alors que 60 % des pays à faible revenus sont en surendettement ou risquent de l’être prochainement, Christian Lindner appelle la Chine, « l’un des principaux créanciers mondiaux », à être « plus transparente » sur ses pratiques de prêts aux pays pauvres.

« Pékin a toujours été très réticent à cet égard. Ce n’est plus justifiable : nous devons savoir rapidement qui est endetté et comment », afin de mieux coordonner l’aide à ces pays.

Par Le Point avec AFP

Le G7 refuse de payer le gaz russe en roubles

mars 28, 2022

Gazprom fournit environ 40 % du gaz importé de l’Europe. Photo: Reuters/Maxim Shemetov

Les ministres de l’Énergie du G7 rejettent l’exigence du président russe, Vladimir Poutine, d’un paiement en roubles du gaz russe vendu par Moscou aux pays « inamicaux », a déclaré lundi le ministre allemand de l’Économie, Robert Habeck, après des discussions avec ses homologues.

Tous les ministres du G7 se sont accordés sur le fait qu’il s’agissait d’une rupture unilatérale claire des contrats existants, a-t-il dit après une réunion en visioconférence.

Ils ont souligné une nouvelle fois que les contrats conclus étaient valides et que les entreprises devaient les respecter […]. Le paiement en roubles est inacceptable et nous appelons les entreprises concernées à ne pas se plier à l’exigence de Poutine, a-t-il ajouté.

La tentative de Poutine de nous diviser est évidente, mais comme vous pouvez le constater au vu de cette grande unité et de cette détermination, nous ne nous laisserons pas diviser.

La semaine dernière, le président russe a demandé à ce que les pays jugés inamicaux payent leurs achats de gaz et de pétrole russes en roubles, la monnaie nationale russe.

Le Kremlin a donc demandé au gouvernement, à la banque centrale russe et à Gazprom, qui fournit 40 % du gaz importé dans l’Union européenneUE, de lui soumettre d’ici au 31 mars des propositions visant à permettre le règlement en roubles.

Nous n’allons pas fournir de gaz gratuitement, c’est très clair, a déclaré le porte-parole de la présidence russe, Dmitri Peskov, pendant une conférence téléphonique.

Dans notre situation, il n’est ni possible ni approprié de faire de la charité, a-t-il ajouté.

Cette décision du Kremlin vise à soutenir la monnaie nationale russe sur les marchés alors qu’une partie des réserves de la banque centrale est bloquée par les sanctions décrétées par les pays occidentaux en raison de l’invasion de l’Ukraine.

Les pays membres de l’Union européenne, dont l’Allemagne, l’Italie et la Pologne, qui sont de gros importateurs d’hydrocarbures russes, se sont fixé comme objectif de s’en passer totalement d’ici à 2027. D’ici la fin de l’année, ils ambitionnent même de couper leur dépendance du deux tiers.

Vendredi, les États-Unis ont annoncé qu’ils allaient faire en sorte de fournir 15 milliards de mètres cubes de gaz naturel liquéfié à l’Union européenneUE cette année, soit 10 % du gaz russe qu’elle importe. Les usines de liquéfaction américaine tournant déjà à plein régime, ces livraisons se feront au détriment d’autres pays, ont cependant souligné plusieurs experts.

Par Radio-Canada avec les informations de Reuters et Agence France-Presse

Le Canada connaît la plus forte croissance démographique du G7

février 9, 2022
Des gens marchent sur un trottoir en ville. Plusieurs sont masqués.

La population canadienne a augmenté de 5,2 % entre 2016 et 2021, principalement en raison d’une immigration soutenue. Photo HOTO : La Presse Canadienne/Graham Hughes

Selon les données du dernier recensement de 2021, le Canada compte aujourd’hui 37 millions d’habitants, soit 5,2 % de plus qu’il y a cinq ans, ce qui fait du Canada le pays ayant connu la plus forte croissance démographique parmi les pays membres du G7.

D’après les premières données publiées mercredi matin par Statistique Canada, la population canadienne a crû de 1,8 million d’individus depuis le dernier coup de sonde national, en 2016.

En 2021, le Canada comptait 36 991 981 d’habitants.

« La population du Canada croît à un rythme deux fois plus élevé que les États-Unis. »— Une citation de  Patrick Charbonneau, analyste principal au Centre de démographie de Statistique Canada

C’est essentiellement à l’immigration que l’on doit cette croissance, souligne le démographe Patrick Charbonneau. En fait, quatre personnes sur cinq qui se sont ajoutées à la population canadienne entre 2016 et 2021 étaient issues de l’immigration.

La croissance naturelle de la population, soit les naissances moins les décès, ne représente, elle, que 15 % de la croissance démographique observée au pays depuis cinq ans.

Comme on s’y attendait, la pandémie a eu un effet notable sur la courbe démographique canadienne. Après avoir enregistré une croissance record de 583 000 personnes (+1,6 %) en 2019, la population canadienne a connu en 2020 son taux de croissance le plus bas depuis un siècle.

Entravée par la fermeture prolongée des frontières pour tenter de protéger le pays de la pandémie de COVID-19, la croissance démographique n’aura été que de 0,4 % en 2020, soit un gain de 160 000 personnes. Mais, même en dépit de la pandémie, le rythme de croissance démographique du Canada est demeuré le plus élevé du G7, souligne Statistique Canada.

Les Maritimes dépassent les provinces de l’Ouest

C’est au Yukon qu’on a enregistré la plus forte croissance démographique au niveau national depuis 2016 avec une augmentation de 12,1 % de la population de 2016 à 2021.

Parmi les provinces, ce sont l’Île-du-Prince-Édouard et la Colombie-Britannique qui ont connu la croissance la plus forte, avec des hausses respectives de 8 % et de 7,6 %.

« C’est la première fois depuis les années 1940 que les Maritimes ont eu un rythme de croissance plus rapide que les Prairies. »— Une citation de  Patrick Charbonneau, analyste principal au Centre de démographie de Statistique Canada

Fait à noter, pour la première fois depuis près de 70 ans, la population des provinces maritimes a augmenté plus rapidement que celle des Prairies.

Sur papier, la population des Maritimes a augmenté de 4,7 % contre 4,6 % dans les Prairies ces cinq dernières années.

En plus d’avoir connu une augmentation marquée de l’immigration, les Maritimes ont gagné au niveau de la migration interprovinciale. Il y a plus de gens qui déménagent dans les Maritimes pour y vivre que l’inverse, explique le démographe Patrick Charbonneau.

Il s’agit par ailleurs de la croissance démographique la plus élevée dans les Maritimes depuis 1970.

Terre-Neuve-et-Labrador, de son côté, a vu au contraire sa population diminuer de 1,8 % au cours de la même période.

La perte de poids démographique se poursuit au Québec

De jeunes filles brandissant des drapeaux du Québec sont assises dans la rue pour assister au défilé de la Fête nationale.

Le pourcentage de personnes vivant au Québec dans la population canadienne est passé de 23,2 % à 23% au cours des cinq dernières années. Photo : La Presse Canadienne/Graham Hughes

En dépit d’une augmentation de 4,1 % de sa population, qui se chiffrait à 8 501 833 lors du recensement, en 2021, le Québec continue de perdre du poids démographique au Canada par rapport aux autres provinces.

En 2021, les personnes qui vivent au Québec représentaient 23 % de la population canadienne contre 23,2 % en 2016. Cette tendance observée lors des 10 recensements précédents se poursuit donc. La croissance démographique du Québec demeure inférieure à celle du pays, qui était de 5,2 % au printemps 2021.

À titre de comparaison, la population de l’Ontario a crû de 5,8 % au cours des cinq dernières années, principalement en doublant le nombre d’immigrants accueillis par rapport au recensement précédent.

Le Québec n’est pas le seul dans cette situation, les provinces atlantiques ont aussi perdu du terrain, avec un poids démographique qui est passé de 6,6 % à 6,5 % de la population canadienne entre les deux derniers recensements.

Les Canadiens s’urbanisent

Les chercheurs de Statistique Canada constatent que les Canadiens sont de plus en plus nombreux à vivre dans les grandes régions métropolitaines du pays, qui étendent rapidement leur territoire.

En 2021, 27 des 37 millions de personnes recensées au Canada vivaient dans l’un des 41 grands centres urbains du pays, souligne Statistique Canada. En clair, trois Canadiens sur quatre vivent aujourd’hui dans des régions métropolitaines.Un passant dans un quartier de tours à condos à Toronto.

Les trois quarts des Canadiens vivent aujourd’hui dans les 41 grandes agglomérations urbaines du pays. Photo : La Presse Canadienne/Frank Gunn

C’est à l’immigration, encore une fois, qu’on doit cette forte croissance des centres urbains. « Plus de 9 nouveaux immigrants permanents sur 10 s’installent dans une région métropolitaine (RMR) », note Statistique Canada. Une tendance qui est cependant compensée dans les grandes villes par une augmentation des migrations vers les banlieues.

Si on regarde les migrations internes dans les trois plus grands centres urbains du Canada, il y a plus de gens qui quittent les villes vers la périphérie […] mais de façon générale, l’immigration réussit à compenser ces pertes-là, explique le démographe Patrick Charbonneau.

Pour preuve, souligne Statistique Canada, pour la première fois en six recensements, aucune RMR au Canada n’a connu une diminution de population de 2016 à 2021.

Pour ce qui est de Montréal et Toronto, la population des deux Région métropolitaine de recensementRMR a augmenté de façon similaire entre 2016 et 2021, soit de 4,6 %. Ce qui les situe très loin derrière les villes de Kelowna, Chilliwack et Kamloops, qui affichent des taux de croissance respectifs de 14 %, 12,1 % et de 10 %.

Fait à noter, pour la première fois en 25 ans, Calgary ne fait plus partie des cinq Région métropolitaine de recensement RMR affichant les taux de croissance démographique les plus élevés.

Croissance beaucoup plus lente dans les régions rurales

Alors que les villes se remplissent sous l’effet de l’arrivée de dizaines de milliers d’immigrants au pays chaque année, dans les régions rurales, la croissance démographique est nettement moins forte.

En mai 2021, un peu plus de 6,6 millions de personnes vivaient dans une région rurale au pays, soit 0,4 % de plus qu’au recensement précédent, alors que la croissance des régions urbaines était de plus de 6,3 % au cours de la même période.

Par conséquent, le poids démographique des personnes vivant en milieu rural continue de diminuer au Canada. Pour un neuvième recensement consécutif : il est passé de 18,7 % en 2016 à 17,8 % en 2021, peut-on lire dans les documents de Statistique Canada.

Or, cette baisse aurait pu être plus marquée encore si ce n’avait été de l’arrivée de la pandémie, souligne l’agence fédérale.

Étant donné qu’un plus grand nombre de Canadiens peuvent maintenant travailler à domicile à cause de la pandémie, la population de certaines régions rurales a augmenté, alors qu’un plus grand nombre de personnes ont quitté les centres urbains, en particulier au Québec et en Ontario, dit-elle

Avec Radio-Canada par Stéphane Bordeleau

Sommet du G7 à Biarritz : le point sur le programme des présidents africains invités

août 23, 2019

Le G7 se déroulera du 24 au 26 août 2019 en France, à Biarritz. © Markus Schreiber/AP/SIPA 

Cinq pays africains participeront, au titre d’invités, au sommet du G7 qui s’ouvre samedi à Biarritz. Un tête à tête entre Emmanuel Macron et Paul Kagame y est notamment prévu, alors que le rapprochement entre les deux pays se poursuit.

Pour ce sommet du G7 au format remanié, Emmanuel Macron a choisi de convier huit pays non-membres dont cinq africains. L’Afrique du Sud a, selon le site de l’Élysée, été conviée au côté de l’Inde, de l’Australie et du Chili en tant que « grands partenaires engagés dans la protection et la promotion des libertés démocratiques ».

Le Burkina Faso et son président Roch Marc Christian Kaboré, en sa qualité de président du G5 Sahel, Abdel Fattah al-Sissi, actuellement président de l’Union africaine, Macky Sall, en tant que président du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad) et Paul Kagame, qui a exercé en 2018 la présidence de l’Union africaine (UA) seront également présents. Moussa Faki, président de la commission de l’Union africaine est également présent.

À Biarritz, les chefs d’État seront pour la plupart logés à l’hôtel du Palais.

Bilatérales avec Kagame et Ramaphosa

Au programme des bilatérales, le président Emmanuel Macron doit s’entretenir avec son homologue rwandais Paul Kagame avec qui le rapprochement se poursuit. Un nouvel ambassadeur rwandais, François-Xavier Ngarambe doit arriver prochainement pour prendre le relais de Jacques Kabale, en poste depuis dix ans. Le dossier d’un ambassadeur au Rwanda, où la France n’est plus représentée depuis 2015, est toujours en attente. Côté rwandais on se veut optimiste à ce sujet. « Après l’agrément de notre Ambassadeur, la France ne restera pas longtemps sans en nommer un », glissait une source diplomatique rwandaise après la nomination du nouveau représentant de Kigali à Paris.

Le président français doit aussi échanger en tête à tête avec le président sud-africain Cyril Ramaphosa. Après une visite de Jean-Yves Le Drian en Afrique du Sud début mars, le président français prépare lui-même une visite officielle en Afrique du Sud au début de l’année 2020. La date précise n’a pas encore été fixée.
Situation au Sahel
Un point presse sur la situation au Sahel est notamment prévu. Les participants doivent aussi échanger sur le soutien financier à plusieurs initiatives (entrepreneuriat féminin avec la Banque africaine de développement, Fondation Denis Mukwege, etc). Les sherpas, qui ont participé aux réunions de préparation au niveau ministériel, sont arrivés à Biarritz jeudi pour négocier les derniers textes. À l’ordre du jour, transformation numérique, transparence dans les marchés publics et lutte contre la corruption.

Avant le G7, Macron donne sa vision du monde

août 21, 2019

FRANCE-WW2-CEREMONY

ERIC GAILLARD/AFP

Pour sa rentrée politique et à deux jours de l’ouverture officielle du G7, le chef de l’État s’est longuement exprimé mercredi sur les sujets nationaux et internationaux en cours lors d’une conférence de presse.

Emmanuel Macron soigne sa rentrée. Surpris en 2017 par une baisse brutale de sa popularité, désarçonné en 2018 par les démissions successives de ses ministres Nicolas Hulot et Gérard Colomb, le président de la République prend cette fois les choses en main. À deux jours de l’ouverture officielle du G7 de Biarritz et après avoir présidé un conseil des ministres de rentrée consacré aux réformes à venir, le chef de l’État a répondu pendant plus de deux heures aux questions des journalistes de l’Association de la presse présidentielle. Pas d’enregistrement, pas de photos, pas de vidéos, interdiction de twitter durant l’échange pour faciliter la fluidité des échanges initialement consacrés au G7 et aux questions internationales. Mais Emmanuel Macron s’est aussi longuement exprimé sur les sujets nationaux, de la crise des «Gilets jaunes» à l’état de sa majorité en passant par les accusations de violences adressées aux forces de l’ordre. Revue de détail des déclarations du chef de l’État.

La toile de fond du G7

«Nous vivons une période absolument historique de l’ordre international qui est le nôtre. Nous vivons une crise très profonde des démocraties qui est une crise à la fois de représentativité, d’efficacité face aux grandes peurs contemporaines: peur climatique, peur technologique, peur migratoire. Ce sont ces grands phénomènes contemporains qui dépassent largement le cadre national. Ils supposent de nouveaux modes de coopération mais aussi une réponse efficace que l’on a parfois du mal aujourd’hui à apporter (…) Le moment que nous vivons, sans doute depuis le XVIIIe siècle, est peut-être en train de s’effacer. L’ordre international, c’était l’occident qui le décidait. (…) Cette hégémonie occidentale est profondément remise en cause.»

Concernant l’issue du sommet du G7 à Biarritz, le chef de l’État a précisé qu’il n’y aurait pas de communiqué final «pré-négocié» afin d’éviter des «zooms» sur les désaccords: «Personne ne lit les communiqués, il faut être honnête (…) Les communiqués, aucun des dirigeants ne les discute avant. Ce sont des chicaillas de bureaucrates. Les communiqués reflètent les positions profondes de la bureaucratie française face à la bureaucratie américaine et autres… Le rôle des dirigeants, c’est de prendre des risques par rapport à leurs positions historiques, de prendre des libertés, de décider et de donner des instructions à leurs administrations. Je ne veux pas être l’otage de gens qui négocient des communiqués pour moi.»

La France dans le monde

«La France a un rôle dans ce cadre qui est lié à son histoire, à son statut, qui est celui d’être cette puissance d’équilibre. Nous ne sommes pas un pays aligné. Ça n’est pas notre tempérament. Quand bien même nous avons des alliés, nous devons préserver et redéfinir notre capacité à parler à tout le monde (…)»

«En Europe, on repèse depuis deux ans. On repèse dans les choix qui sont faits. On repèse dans les orientations qui sont données. Parce qu’on a aussi montré qu’on bougeait les choses sur nous-mêmes. Que des choses qui paraissaient impensables dans le secteur des transports, du travail… on savait les bouger. On retrouve du crédit. Et moi je peux demander à l’Europe qu’elle bouge, sur les travailleurs détachés, sur un budget de la zone euro, sur la défense…»

Le Brexit

Emmanuel Macron a indiqué qu’il allait demander jeudi à Boris Johnson, lors de leur entretien à Paris, des «clarifications» concernant la renégociation voulue par le Premier ministre britannique: «S’il n’y a aucun fait nouveau politique, je ne vois pas pourquoi on donnerait des délais. Des délais ne sauraient être accordés que si les Britanniques reviennent en disant: «Nous allons faire de nouvelles élections générales» (…) ou «On fait un référendum sur cet accord négocié». Il y a une deuxième possibilité qui n’a pas ma préférence: un Brexit dur. Il n’y aurait pas d’accord sur un texte qui a été négocié et porté par le gouvernement britannique pendant deux ans (…) Ce serait la responsabilité du gouvernement britannique. Il y a une troisième option qui est proposée par les Britanniques et que nous ne saurions accepter qui est de renégocier l’accord de séparation (…) Cette renégociation dans les termes proposés par les Britanniques n’est pas une option qui existe.»

«J’attends des clarifications de la part du gouvernement britannique et de Monsieur Johnson. Même si on allait vers un Brexit dur, il y a des fondamentaux qui avaient été négociés sur la liberté de circulation des personnes et des garanties apportées qui ne permettent pas de mettre en œuvre ce qu’a annoncé Boris Johnson (…) L’esprit de sérieux doit prédominer et il suppose des clarifications».

La crise politique en Italie

«L’Italie est un pays ami et un grand peuple dont le destin est profondément européen. Il mérite un gouvernement et des dirigeants qui sont à cette hauteur (…) La leçon italienne c’est que quand on s’allie à l’extrême droite, à la fin c’est toujours l’extrême droite qui gagne».

La Russie

«le dialogue stratégique avec la Russie est fondamental (…) Ne pas parler à la Russie c’est une erreur. C’est un membre permanent du conseil de sécurité. C’est un acteur incontournable des grandes crises (Syrie, iran). C’est une puissance géographique avec laquelle nous devons faire (…) La Russie est en Europe. Si on ne sait pas s’entendre avec la Russie, comment bâtir une vraie souveraineté européenne?»

«Il est pertinent qu’à terme la Russie puisse rejoindre le G8» dont elle a été exclue en 2014 après l’invasion de la Crimée, a estimé Emmanuel Macron. «Le divorce a été acté au moment de l’invasion de l’Ukraine. La condition préalable indispensable» à une réadmission de Moscou «est qu’une solution soit trouvée en lien avec l’Ukraine sur la base des accords de Minsk», a-t-il ajouté. Concernant l’Ukraine, «je souhaite que nous puissions avancer sur une réunion des chefs d’État et de gouvernement en format Normandie (Russie, Ukraine, Allemagne, France) dans les prochaines semaines (…) Ma volonté c’est de pouvoir réunir un nouveau sommet à Paris dans les prochaines semaines. Les conditions sont prêtes.»

La crise iranienne

«On doit avoir une discussion au sommet sur comment on gère le dossier iranien, on a des vrais désaccords au sein du G7: trois puissances européennes et le Japon qui ont une position assez claire, un rapport avec l’Iran totalement assumé, et les Américains (…) qui ont décidé de changer totalement de ligne» et ont dénoncé l’accord de 2015 sur le nucléaire. Emmanuel Macron a précisé qu’il aurait «avant le G7, une réunion avec les Iraniens pour essayer de proposer des choses», sans plus détails. Il va s’entretenir vendredi à Paris avec le ministre iranien des Affaires étrangères Mohammad Javad Zarif, selon l’agence officielle iranienne Irna.

Relance budgétaire et politique monétaire

Emmanuel Macron souhaite que les dirigeants du G7 discutent d’une relance budgétaire pour soutenir l’économie fragilisée, notamment en Allemagne, où le sujet est un tabou politique. «On doit se poser la question pour les pays qui en ont la capacité, de la pertinence d’une relance budgétaire, c’est un sujet qui est posé à l’Europe, à la France (…), à l’Allemagne», a déclaré M. Macron, en référence aux réticences de Berlin à utiliser ses excédents budgétaires, alors même que son économie risque la récession.

Il a également estimé que les politiques de baisse des taux des grandes banques centrales avaient atteint leurs limites, en référence à Donald Trump qui souhaite que la Fed baisse ses taux directeurs.

La taxe Gafa

Le président français, qui compte défendre au G7 une taxation mondiale des géants du numérique (GAFA), a dénoncé un système «fou» qui laisse des acteurs mondiaux avoir «un statut de paradis fiscal permanent». «Il y a déjà dix États européens qui l’ont fait. Il se trouve que cela se voit peut-être plus en France et que beaucoup de mes camarades renvoient vers moi. En tout cas c’est ce que m’a dit le président Trump: «Ils me disent tous que c’est toi». J’assume. Quand on a un acteur numérique qui est dans l’hôtellerie et qui ne paye ni la TVA ni quelque impôt que ce soit et qui vient concurrencer un hôtelier qui paye l’impôt sur les sociétés, la TVA et les différentes taxes locales, ce n’est pas juste et ce n’est pas soutenable.»

Le gouvernement

Arrivé au mitan de son quinquennat, Emmanuel Macron a dit mercredi son souhait de changer de méthode pour être mieux compris des Français, sans forcément changer la composition du gouvernement. «Si je pensais qu’il fallait réorganiser le gouvernement pour porter cet agenda (l’Acte II), je l’aurais fait en avril.»

Il a dit sa «confiance» dans le gouvernement et la majorité: «Ils ont une action responsable, efficace. Ils font des erreurs, on en fait comme tout le monde», a-t-il dit. «Mais ce n’est pas parce qu’on fait des erreurs qu’on a tout mal fait et qu’ensuite il faut changer de stratégie au bout de deux ans.»

«Avoir une majorité claire ne nuit pas pour mener les réformes importantes. Et le gouvernement, de par la Constitution, c’est moi qui le choisis. Les conditions institutionnelles pour mener des réformes ambitieuses en France, comme nous avons à faire en matière de retraites, de PMA… sont réunies.»

La sécurité intérieure

Emmanuel Macron a jugé mercredi qu’il faudrait probablement revoir les méthodes des forces de l’ordre afin de tirer les leçons notamment du mouvement des «Gilets jaunes», qui a donné lieu selon lui à des «blessures inacceptables» tant chez les policiers que chez les manifestants.

«Notre pays a vécu des moments de violence inédits ces derniers mois. Nous avons mobilisé les forces de l’ordre de manière inédite, mais de manière assumée. Elles sont intervenues avec un professionnalisme que je veux saluer. Face à ce degré de violence, nous n’avons pas de victimes à déplorer des forces de l’ordre dans le cadre des «Gilets jaunes». Il y a ce sujet de Nantes où une enquête est menée par la justice en toute indépendance (…) Je me dois aussi de regarder les blessures inacceptables qu’il y a eues, les mutilations, du côté des forces de l’ordre comme du côté de nos concitoyens. Là-dessus, j’ai demandé qu’un bilan soit fait. J’ai entendu aussi le compte rendu fait par le défenseur des droits. Je recevrai les spécialistes et médecins qui ont lancé un appel et m’ont contacté sur ce point.»

Le Figaro.fr par François -Xavier Bourmaud

Trump face à Merkel: la photo « iconique » du G7 fait débat

juin 11, 2018

/ © Bundesregierung/AFP / Jesco DENZEL

Une photographie pour l’histoire? Le cliché viral diffusé au G7, où Donald Trump semble tenir tête au reste du monde, résume à lui seul les nouvelles fractures occidentales mais donne lieu à des interprétations assez diverses.

« L’Occident ébranlé », titre lundi le quotidien allemand Tagesspiegel, à côté de l’image désormais célèbre, prise par un photographe officiel travaillant pour le gouvernement allemand et diffusée sur les réseaux sociaux par le porte-parole de la chancelière Angela Merkel.

Cette photo, dont la composition rappelle celle d’un tableau, a été l’une des plus partagées, commentées ou détournées sur les réseaux sociaux, tant elle paraît résumer, mieux que tous les discours, l’état du monde après le fiasco du sommet des pays industrialisés au Canada.

Elle a été prise par un photographe allemand primé par le World Press Photo, Jesco Denzel, spécialisé dans les photos et portraits officiels.

Le porte-parole d’Angela Merkel, Steffen Seibert, a expliqué lundi que sa diffusion visait à donner aux internautes « un aperçu du travail de la chancelière et de l’atmosphère de travail intense d’un G7 ».

Elle paraît répondre à un objectif de communication encore plus précis: mettre en lumière la fermeté d’Angela Merkel, qu’on voit entourée d’autres dirigeants du G7. Appuyée en avant, les mains sur une table, elle semble tenir tête à Donald Trump, voire réprimander le chef d’Etat américain assis en face d’elle.

Que lui dit-elle? personne ne le sait. Dimanche soir à la télévision, Angela Merkel a juste prévenu qu’elle n’entendait pas « se faire avoir » au cas où les Etats-Unis relèveraient leurs droits de douane sur les importations d’automobiles, et que l’Europe répliquerait.

Pour l’hebdomadaire Der Spiegel, la photo constitue « une victoire sans appel de relations publiques pour l’Allemagne ». « En politique, il n’y a pas que les contenus qui sont importants, les images le sont aussi », souligne-t-il.

– ‘1-0 pour le président américain’ –

Toutefois, les interprétations de la scène divergent et beaucoup voient plutôt Donald Trump sortir vainqueur de ce cliché.

« 1-0 pour le président américain », estime sur Twitter Elisabeth Wehling, spécialiste de sciences politiques et de langage à l’université de Berkeley en Californie. Donald Trump « reste assis pendant que les autres personnes présentes sont debout », souligne-t-elle, une manière pour lui d' »affirmer sa propre autorité avec une diffusion mondiale ».

Du reste, sur la photo, Donald Trump paraît ignorer Angela Merkel qui s’adresse à lui, semblant plutôt écouter le président français Emmanuel Macron ou la Première ministre britannique Theresa May situés à la droite de la chancelière.

Pour l’entourage du milliardaire américain, l’image de Donald Trump impassible face aux Européens, traduit surtout la fermeté du héraut de « l’Amérique d’abord ».

« Encore un de ces #G7 où les autre pays attendent que les Etats-Unis soient éternellement leur banquier. Le président leur dit clairement que c’est fini », a commenté sur twitter John Bolton, le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche.

Le sentiment qui prédomine en Allemagne, après ce G7 en forme de psychodrame, est celui de la fin d’une époque, d’une césure dans la relation transatlantique, paradigme sur lequel le pays s’était largement reconstruit après 1945.

Le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas, a estimé que Donald Trump, en retirant son soutien au communiqué final du sommet, a détruit « très rapidement une quantité incroyable de confiance » mutuelle.

Traditionnellement très atlantiste, Angela Merkel a parlé elle dimanche soir d' »un pas décisif » franchi par le président américain. L’Allemagne est tout particulièrement dans le collimateur de l’administration américaine, à la fois pour ses excédents commerciaux et pour ses dépenses militaires jugées trop faibles au sein de l’Otan. Et la nouvelle donne oblige le pays à repenser son orientation stratégique.

La chancelière se rallie désormais de plus en plus à la vision macronnienne d’une Europe puissance et souveraine. Elle vient d’accepter l’idée d’une force d’intervention commune européenne et a appelé dimanche soir l’Europe à mieux défendre ses intérêts « au risque sinon de se faire écraser dans un monde où dominent des pôles très forts ».

Romandie.com avec (©AFP / 11 juin 2018 15h25)

Washington accuse le Canada de « trahison » après le fiasco du G7

juin 10, 2018

/ © AFP /

Les Etats-Unis ont accusé dimanche le Canada de « trahison » lors du sommet du G7 qui s’est terminé sur un fiasco après la volte-face du président américain Donald Trump contre ses alliés qu’il a menacés de droits de douanes alourdis.

Face à ce brusque revirement, la France a dénoncé l' »incohérence » de la délégation américaine tandis que l’Allemagne a accusé M. Trump de « détruire » la confiance des alliés à coups de tweets.

Le Premier ministre canadien Justin Trudeau, cible des violentes critiques américaines, a pour l’instant choisi de ne pas répondre.

Samedi, dans son avion en direction de Singapour pour son sommet avec Kim Jong Un, Donald Trump a brusquement retiré son soutien au communiqué final du sommet de deux jours à La Malbaie (Québec, est du Canada), malgré le compromis qui avait été forgé de haute lutte sur les questions commerciales quelques heures auparavant.

Le président, un habitué des réactions épidermiques, réagissait à des déclarations de Justin Trudeau. Celui-ci avait répété que les nouvelles taxes douanières américaines sur l’acier et l’aluminium frappant la Canada étaient « insultantes », au regard de l’histoire entre les deux pays. Comme l’Union européenne, il a confirmé des représailles pour juillet.

Auparavant, le Canadien avait salué le consensus trouvé par les sept (Etats-Unis, Canada, Royaume-Uni, France, Allemagne, Italie, Japon). Un texte qui ne résolvait pas le conflit en cours, mais qui était considéré comme un pas vers la désescalade et le dialogue.

« C’est une trahison, il nous a doublés, pas seulement le président Trump mais aussi les autres membres du G7 », a tonné dimanche sur CNN Larry Kudlow, le principal conseiller économique de Donald Trump, qui a concentré ses attaques sur le dirigeant canadien.

« Il y a un siège réservé en enfer pour tout dirigeant étranger qui s’engage dans une diplomatie de la mauvaise foi avec Donald Trump et tente de le poignarder dans le dos quand il s’en va », a renchéri sur Fox News le conseiller présidentiel pour le commerce, Peter Navarro.

– « Incohérence » et « inconsistance » –

Selon Larry Kudlow, la réaction de Donald Trump était également destinée à ne pas « montrer de faiblesse » avant son sommet avec Kim Jong Un sur la dénucléarisation de la Corée du Nord.

Le président américain a atterri dimanche à Singapour, deux jours avant sa rencontre historique avec le dirigeant nord-coréen.

Le Premier ministre canadien, qualifié par M. Trump de personne « malhonnête et faible », s’est contenté de saluer sur Twitter un accord « historique » qui favorisera, notamment, « la prospérité des citoyens et l’économie ».

« C’est ce qui compte », a-t-il conclu.

Le chef de la diplomatie allemande, Heiko Maas, a pour sa part accusé M. Trump de « détruire très rapidement une quantité incroyable de confiance dans un tweet », alors que Berlin a apporté son soutien au communiqué commun.

« La coopération internationale ne peut dépendre de colères ou de petits mots », a réagi la présidence française, dénonçant « l’incohérence » et « l’inconsistance » de la délégation américaine.

Le président russe Vladimir Poutine a quant à lui ironisé sur le « babillage inventif » des pays du G7, qu’il a invités à « se tourner vers les sujets concrets relevant d’une vraie coopération ».

A La Malbaie, le G7 a rejeté la proposition de Donald Trump de réintégrer dans le club la Russie, exclue en 2014 en raison de l’annexion de la Crimée, appelant Moscou à cesser de « saper les systèmes démocratiques ».

Surtout, le locataire de la Maison Blanche a renouvelé sa menace de droits de douane accrus sur les voitures européennes et étrangères importées aux Etats-Unis. Un secteur qui pèse bien plus que les deux métaux jusqu’à présent frappés.

– Voitures allemandes –

Les Etats-Unis sont le premier marché étranger pour les marques européennes de voitures.

L’Allemagne est particulièrement inquiète: les automobiles représentent en valeur le quart de ce que le pays exporte vers les Etats-Unis. La part de marché des marques allemandes pour le segment des voitures haut de gamme dépasse même les 40%, selon la fédération automobile allemande (VDA).

Les droits de douane actuels sont effectivement différents entre l’UE et les Etats-Unis. L’Europe taxe les importations de voitures hors-UE, donc américaines, de 10%.

Aux Etats-Unis, les Audi, Volkswagen et autres voitures étrangères sont frappées d’une taxe de 2,5%.

Donald Trump s’est souvent plaint, en privé, de voir trop de Mercedes à New York… mais pas assez de voitures américaines dans les rues européennes.

Pour évaluer l’équité des échanges commerciaux avec ses partenaires, le milliardaire se concentre sur une seule question: tel pays a-t-il un excédent ou un déficit commercial avec les Etats-Unis?

Dans le cas de l’Allemagne, il s’agit d’un excédent.

Emmanuel Macron a fait allusion à cette façon de penser du milliardaire. Le président français a souligné que la France pratiquait le libre-échange avec l’Allemagne, mais qu’elle avait quand même un déficit commercial avec sa voisine.

Romandie.com avec (©AFP / 10 juin 2018 18h20)                  

Le G7 dénonce le protectionnisme mais appelle à réforme l’OMC (communiqué final)

juin 9, 2018

La Malbaie (Canada) – Les dirigeants du G7 ont signé samedi au Canada un texte de compromis sur le commerce négocié de haute lutte, qui ne règle toutefois pas le conflit actuel sur les droits de douane entre les Etats-Unis et ses six partenaires.

« Nous soulignons le rôle crucial d’un système commercial international fondé sur des règles et continuons à combattre le protectionnisme », peut-on lire dans le communiqué final de 28 points et huit pages. La mention de nécessaires « règles » collectives était une exigence des Européens, qui n’ont eu de cesse de dénoncer les menaces de guerre commerciale de Donald Trump.

La partie du texte consacrée au commerce, contrairement à celle sur le climat, a été signée par les sept pays du G7, donc y compris les Etats-Unis de Donald Trump, à la suite de pénibles négociations qui se sont poursuivies jusqu’à samedi.

Le communiqué répond à certaines exigences du président américain. Il reprend le mot de « réciproque » pour le libre-échange, qui se doit d’être également « libre, équitable et mutuellement avantageux ».

Et il précise : « Nous nous engageons à moderniser l’OMC (Organisation mondiale du commerce) afin de la rendre plus juste dès que possible. Nous ferons tout notre possible pour réduire les barrières tarifaires, les barrières non-tarifaires et les subventions ».

Abattre ces obstacles au commerce est l’un des points mentionnés par Donald Trump au cours du sommet.

Mais, signe que les tensions commerciale actuelles ne se sont pas apaisées, le Premier ministre canadien Justin Trudeau, l’hôte du sommet, a confirmé que son pays appliquerait bien dès le 1er juillet des droits de douane en représailles à ceux imposés par Washington à l’acier et l’aluminium.

« Ces tarifs illégitimes doivent recevoir une réponse équivalente », a-t-il déclaré au cours de sa conférence de presse finale, précisant que ces représailles seraient mises en oeuvre « sans ciller ».

Emmanuel Macron, quant à lui, a également confirmé que les droits de douane décidés par l’Union européenne à l’encontre les Etats-Unis s’appliqueraient à partir de juillet. « Sur ce sujet il n’y a pas de changement, cela dépendra de si les Etats-Unis décident de revenir en arrière », a déclaré le président français au cours d’une conférence de presse.

Donald Trump lui-même, en quittant le sommet samedi matin, n’a pas adouci ses complaintes à l’égard de l’Union européenne et du Canada, tout en saluant les progrès réalisés pendant le sommet. Et il a tweeté plus tard : « Les Etats-Unis ne laisseront pas les autres pays imposer des tarifs massifs et des barrières tarifaires contre leurs agriculteurs, leurs travailleurs et leurs entreprises ».

Romandie.com avec(©AFP / 09 juin 2018 21h43)